les piliers - Comite armagnac bigorre
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les piliers - Comite armagnac bigorre
RUGBY Repères ▼ Jean-Pierre Garuet : le pape de la mêlée Jean-Pierre Garuet, né le 15 juin 1953 à Pontacq ; a joué à Lourdes et Mont-de-Marsan ; 42 sélections de 1983 à 1990 ; grand chelem et finaliste de la Coupe du Monde en 1987 ; 1,77 m et 105 kg. I l a été désigné à deux reprises meilleur pilier droit du monde par la presse anglosaxonne. Titre honorifique mais significatif et ô combien mérité tant Jean-Pierre Garuet faisait preuve d’une force rare et d’une technique particulièrement élaborée qu’il savait amener jusqu’au vice, s’il se trouvait en difficulté. « Je le dis sans fanfaronnerie, il m’est rarement arrivé d’être dominé par mon visà-vis. Je faisais tout pour l’éviter. Je l’avoue, je savais être coquin et imposer à l’opposant certaines positions en travers ou en semi-flexions pour l’empêcher d’exprimer sa puissance », confiera celui qui avait pour son poste la même passion et la même exigence que pouvaient posséder Maurice Prat ou André Boniface pour le jeu de ligne. Et pourtant, jouer en tête de mêlée n’était pas une vocation. Il a débuté troisième ligne centre et c’est à Mont-de-Marsan, où il avait signé pendant la durée de son service militaire, qu’il a fait ses premières armes aux fau- POUVEZ AUSSI VOTER POUR - Michel Crémaschi (Lourdes, Stado ; 11 sélections de 1980 à 1984) ; - Stéphane Graou (Auch, Colomiers ; 8 sélections de 1992 à 1995) ; - Eugène Buzy (Pau, Lourdes ; 17 sélections de 1946 à 1949) ; - Lucien Abadie (Stado ; 1 sélection en 1963) ; - Marc Pujolle (CAL, Nice, Toulon ; 8 sélections de 1989 à 1990) ; - Fabien Barcella (Stade toulousain, Valenced’Agen, Auch, BO ; 19 sélections de 2008 à 2011) ; - Roger Ferrien (Stado ; 4 sélections en 1950) ; - Marcel Laurent (Auch ; Agen ; Valence-d’Agen, Fleurance ; 5 sélections de 1932 à 1936) ; - Henri Lazies (Auch ; 4 sélections de 1954 à 1957) ; - Antoine Duclos (Lourdes ; 1 sélection en 1931) ; - Jean Bernon (Lourdes ; 2 sélections en 1922 et 1923). nage du rugby hexagonal et mondial. Mais Jean-Pierre Garuet, ce n’était pas seulement le pape de la mêlée et le Naïm Suleymanglou des piliers, on oublie trop souvent qu’il savait manier avec adresse le ballon. Pour preuve, son attitude lors du fantastique essai de la victoire de Serge Blanco en demi-finale de la Coupe du Monde 1987 contre l’Australie, il a été au cœur de cette grandissime action. Sollicité par Lagisquet (en position de demi de mêlée) derrière un regroupement provoqué par Ondarts, dans la même fraction de dixième de seconde il réceptionne la balle, lève la tête et sert d’un geste étonnant (passe en rotation) Rodriguez lancé petit côté, 6 passes plus loin, la France sera en finale. C’est aussi cela Jean-Pierre Garuet. René Bréjassou : un précurseur Repères ▼ VOUS teuils d’orchestre. Il s’y est senti tout de suite à l’aise et a continué l’expérience à son retour à Lourdes. Conseillé par André Abadie et Thomas Mantérola, il a rapidement progressé. Il torture et concasse régulièrement ses vis-à-vis, aidé par un pack lourdais drôlement consistant. La renommée de Jean-Pierre va grandissante mais il ne connaîtra la consécration qu’à 30 ans passés. Fouroux cherche un remplaçant à Paparemborde (pas une mince affaire) et jette son dévolu sur le Pontacquais. Le « Petit Caporal » ne sera pas déçu et contrairement à la très grande majorité des internationaux tardifs, qui ne deviennent que d’éphémères tricolores, la « Garuche » fera une longue carrière (jusqu’à 37 ans), mieux même, il deviendra un person- René Bréjassou, né le 12 août 1929 à Aureilhan (décédé en 2011) ; a joué aux Cigognes d’Alstom et au Stado ; 15 sélections de 1952 à 1955 dont 1 en deuxième ligne ; 3pts : 1 essai ; 1,80 m et 105 kg. Quelques matchs en fin de saison 1945-1946 avec les Cigognes d’Alstom et il est aussitôt happé par le Stado, tant ses moyens sautent aux yeux. Quelques mois plus tard, à 17 ans tout juste passés, il fait ses débuts en équipe fanion contre Aurillac. Il joue au gré des besoins de l’équipe 3e ligne centre, 2e ligne ou pilier. C’est à ce dernier poste qu’il s’affirmera totalement. Pourtant, René, joueur loyal et sans agressivité comme l’homme, n’a pas le profil psychologique de l’époque où jouer en première ligne demandait une sacrée dose de vice, d’esprit guerrier, voire de méchanceté. Mais avec sa robustesse, cultivée en levant les sacs de charbon dans l’entreprise familiale, son rapport poids/vitesse (au Bataillon de Joinville, ses 105 kg ne l’empêchaient pas de rivaliser sur 100 m avec Lepatey, l’ailier international), sa technicité et sa gestuelle, il s’est naturellement imposé. Il devient même un incontournable et un indispensable. Les supporters tar- bais ont longtemps pleuré son absence (genoux récalcitrants) à la finale perdue contre Carmaux en 1951. Lui n’a guère le temps de se lamenter, dès janvier 1952, il endosse le maillot bleu frappé du coq contre l’Écosse à Édimbourg. Quatorze autres capes suivront avec comme point d’orgue l’exceptionnelle première victoire sur les All Blacks (3-0) en 1954 à Colombes. Ce précurseur du pilier moderne aurait pu considérablement enrichir son palmarès mais à 25 ans, considérant que sa situation professionnelle (limonadier et charbonnier) n’était pas compatible avec le haut niveau, il a tiré sa révérence après un dernier match victorieux (24-0) face à l’Italie. PAGE RÉALISÉE PAR J.-C. G. Repères ▼ XV DU SIÈCLE. Les piliers. Louis Armary : tous les atouts Louis Armary, né le 24 juillet 1963 à Betpouey ; a joué à Lourdes et ArgelèsGazost ; 46 sélections de 1987 à 1995 (8 au talonnage) ; 4points : 1 essai ; a disputé 3 Coupe du Monde (1987, 1991, 1995) ; 1,84 m et 103 kg. Enfant de Betpouey, village du pays Toy, haute vallée pyrénéenne à l’ombre du col du Tourmalet et du Cirque de Gavarnie, Louis Armary est un homme exquis, aussi clair, aussi limpide, aussi sain que l’eau des torrents. Son épatante carrière coule d’une sérénité et d’une force identiques. Skieur durant son adolescence, il est venu par hasard et tard au rugby (17 ans passés). Sa stature haute, large et épaisse, sort de l’ordinaire et elle est repérée par Jean-Claude Dabancens, un troisième ligne du FCL, qui le convainc à prendre la route du stade Antoine-Béguère. Bonne pioche. Cet athlète naturel, placé en tête de mêlée, apprend vite et se montre étonnamment doué. Pousseur, lutteur, plaqueur, mobile, rapide, percutant, endurant, adroit et pigeant le jeu, il possède tous les atouts pour deve- nir un pilier de haut niveau. D’autant plus qu’il reçoit les conseils avisés de Jean-Pierre Garuet, le maître en la matière, pour découvrir les arcanes du poste. Il brûle les étapes. Bien que la concurrence soit rude aux fauteuils d’orchestre lourdais, à 20 ans il apparaît en équipe première. Deux ans plus tard, il est appelé au stage national de Soustons, puis embarque en 1987 pour la Nouvelle-Zélande et la première Coupe du Monde. Il devient international à Wellington, contre la Roumanie, associé, cerise sur le gâteau, à « Garuche » et Dintrans. La belle histoire est en route. Suivront 45 autres sélections dont 8 au talonnage (un tournoi complet en 1990) où il excellera. Preuve supplémentaire, si besoin est, de son talent multiple mais aussi de sa très probable (une certitude même) aisance dans le rugby d’aujourd’hui. Il clôturera son parcours en tricolore par la demi-finale du mondial de 1995 (son troisième) contre l’Afrique du Sud, à Durban. Rencontre historique, sous un déluge et dans un contexte dépassant le rugby, que la France perdit (19-15) après un essai refusé à Bennazzi à l’ultime seconde par le Gallois M. Bevan pour avoir aplati, paraît-il, quelques millimètres avant la ligne. Fin douloureuse, émouvante et royale pour Louis Armary. Thomas Mantérola : au nom des miens Repères ▼ 100 ans du comité A.B. : élisez le XV du siècle XV DU SIÈCLE. Les piliers. Thomas Mantérola, né le 19 décembre 1927 à Ciboure (64) ; a joué a St-Jean-de-Luz,Toulon, Lourdes et Tarbes; 2 sélections, en 1955 et 1957, 1 fois 3e ligne centre et 1 fois pilier ; 6 titres de champion de France avec Lourdes (1952, 53, 56, 57,58, 60) ; 1,80 m et 84 kg. Le comité A.-B. est riche en piliers internationaux et le choix pour terminer cette série de succincts portraits était difficile. Nous avons pensé à Michel Crémaschi, Eugène Buzy, Stéphane Graou, Lucien Abadie ou bien encore à Henri Laziès, le premier Auscitain capé, et d’autres encore. Mais l’ex-marin pêcheur de Ciboure, Thomas Mantérola, nous a paru sonner comme une évidence. Il est le symbole d’une « race » qui, telle les dinosaures, a totalement disparu du paysage. Dans ces années « 50-60 » surtout, mais aussi un peu plus tard, jouer en tête de mêlée était, avant tout, un rude (euphémisme) combat où il fallait avoir le poing agile et le pied leste. Et bien des types qui ne pesaient pas bien lourd sur la balance (8085 kg) arrivaient à se faire une place au soleil à côté de beaux « bestiaux » dépassant allégrement le quintal. Ils avaient des reins d’acier, la tête dure, un courage à toutes épreuves, la rage en bandoulière et une virilité sans faille. « Diochet », au fil du temps ce surnom a effacé son prénom, épousait au plus profond de son cœur et son âme ce profil. Son mérite était accentué du fait qu’il soit descendu en « tronche » à 29 ans. Avant, troisième ligne centre, il avait, déjà, laissé son empreinte et récolté une cape et ET MAINTENANT CHOISISSEZ ! deux Brennus avec le FCL ainsi qu’une belle science du jeu. Une corde de plus à son arc permettant à cet inlassable combattant d’être un joueur complet reconnu par ses pairs et le public, qu’il soit lourdais ou tarbais. Seuls les sélectionneurs l’ont trop boudé en ne lui accordant qu’un maigre festin. Rancuniers et sous l’influence des dirigeants britanniques, ils lui ont fait payer cher les excès et les incidents de la finale de la Coupe de France 1951 contre le Stado (l’épreuve sera d’ailleurs supprimée). Pourtant, ce bon « Diochet » n’était pas plus coupable que d’autres. Réputation quand tu nous tiens ! Pour élire votre XV du siècle, nous avons présenté, par poste, pendant dix semaines, sous forme de portrait ou de bio-express, 109 joueurs nominés, tous internationaux, sauf Norbert Dargelès et Antranick Torossian. Jeudi 26 avril, nous ferons un récapitulatif de tous les noms. Nous vous communiquerons le règlement définitif et la liste des prix. Nous éditerons un bulletin-réponse supplémentaire. Vous pourrez aussi le télécharger sur le site du comité Armagnac-Bigorre (www.armagnacbigorrerugby.com). Les bulletins-réponses seront également distribués sur les stades des finales A.-B. seniors et envoyés à tous les clubs du Gers et des Hautes-Pyrénées. Et choisissez, maintenant ! Jeudi 26 avril 2012. LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE DES PYRÉNÉES. 19