mai 2013 Le chevalier St Georges par Marc C.

Jeudi 30 mai 6013
Le Chevalier Saint Georges.
Cette soirée est à marquer d’une pierre blanche, un beau palet ivoire qui fait
avancer notre conscience d’une case sur l’échiquier mosaïque!
Le lanceur triomphant tel un champion de curling rhétorique qui sait brosser son
sujet par une maitrise du chaud –froid propre à projeter sa parole de granite, je
dirais projecter son marteau sur la garde des contradictions en envoyant au
diable vauvert les empêcheurs de tourner en rond et de gagner la cible
d’évidence, la maison du savoir qui nous abritera tous , Maçons aux parvis .
Quand j’ai eu le privilège de recevoir en avant-première la planche tracée de
notre Brillant Frère Renée, je le félicitais pour cette recherche originale, fleurant
bon ce musc 18 ème qui transporte ces effluves dans nos Temples clairsemés
d’aujourd’hui mais dont la veilleuse suçote l’essence « des Lumières » grâce à ce
genre de travaux de résurrection.
Quelle bonheur pour tout initié de barboter dans les fonds baptismaux de la
Maçonnerie spéculative, dans ce 18 ème siècle, auréolé de tous les superlatifs,
étonnant , rutilant mais ténébreux protocolaire jusque dans le boudoir, d’or et de
sang comme un temple aztèque, périodes faste pour la science , giboyeuse pour
les Esprits critiques qui savaient se rencontrer autour d’une encyclopédie le jour
et vampirisant une foule hagarde la nuit au pied de l’échafaud .
Tout, tout et son pendant.
A la tolérance, à la générosité des principes sur le droit naturel, retrouvons le
racisme primaire,
à la liberté des masses par l’instruction, à l’égalité entre les hommes, souffrons
de l’esclavagisme des colons nantis,
A la fraternité consensuelle, au nivèlement des privilèges, à l’intelligence
débridée s’épaississent l’intérêt particulier et la jalousie régicide.
Joseph Boulogne dit le Chevalier de St Georges aurait dû incarner le fils
splendide de la Déesse Raison tant les fées de la virtuosité s’étaient penchées
sur son berceaux et tant le jeune prodige a su faire fructifier ses dispositions :
Athlète accompli dans toutes les disciplines, Apollon inlassable auprès des
Dames, violoniste prodigieux, chef d’orchestre admiré, compositeur favori de la
Reine Marie Antoinette, écuyer émérite , escrimeur de premier plan appelé « Dieu
de France » orateur dans les Salons philosophique, animateur de l’intelligentsia
Parisienne, tout semblait réussir à ce héros picaresque et haut en couleur … et là
le haut de chausse blesse … la couleur :
1er Franc Maçon, 1 er colonel de l’Armée Française à la peau noire, quasi
Directeur de l’Académie royale de musique et de l’Opéra Royale, victime d’une
cabale xénophobe et parfait naufragé de l’histoire après le rétablissement de
l’esclavage en 1802 par Napoléon qui interdira la musique du « Mulâtre ».
Voltaire, l’histrion hystérique pouvait se démener pour réhabiliter Callas, Sirven
ou de la Barre, écraser l’infâme à s’en échauffer la bile mais dans la tanière de sa
part d’ombre il comptait les dividendes de son commerce négrier.
Grand esclavagiste, il résumait ses théories d’une phrase allègre : « La race des
Nègres est une espèce d’homme différente de la nôtre, comme de la race des
épagneuls l’est des lévriers … » et le pourfendeur de jésuite interpelle la
Genèse : « comment se peut-il qu’Adam, qui était roux et qui avait des cheveux
soit le père des Nègres qui sont noirs comme de l’encre et qui ont de la laine
noire sur la tête ! »
A l’époque des rhéteurs libertaires, il était de bon ton de justifier son racisme
ordinaire par le mythe antédiluviennes de l’Ancien testament selon lequel les
Noirs constituaient dans l’humanité une « race » à part, dont la Généalogie
pouvait être retracée et qui aurait été condamnée à l’esclavage à la suite de la
malédiction de Canaan, fils de Cham, par son grand-père Noé. (Genèse, ix, 22-25)
Hélas, l’aspect du racisme philosophique des Lumières a été savamment occulté
et l’on est obligé de constaté que nos héros de la geste Maçonnique était pour la
plupart des investisseurs de compagnie de traite négrière d’un excellent rapport.
Heureusement des Frères se sont engagés comme Condorcet, membre fondateur
de la Société des Amis des Noirs, puis Victor Schoelcher qui a consacré sa vie à
la défense de la liberté des hommes de couleur et à l’égalité entre tous les
citoyens.
Grace à notre Parfaitement Aimé Frère Renée, qui nous a offert sa sapience, son
temps, son sens du partage, nous avons pris un sacré bon bol d’air historique et
musical entre la couronne et le bicorne, par l’archet et le fleuret, nous avons
associé la tolérance à la fraternité … toujours avec Persévérance !
Ainsi on ne dira plus St Georges, le Mozart noir mais Mozart, le Saint- Georges
Blanc ?!
J’ai dit.
Marc