Dr Henri ROQUES 10 novembre 1920 - 16 mars

Dr Henri ROQUES
10 novembre 1920 - 16 mars 2014
La Grande Guerre terminée,
Il montra le bout de son nez
En cette année 1920,
Le 10 novembre, de bon matin.
Cette année-là, un président,
Dit-on, quelque peu somnolent,
En chemise, tombant d’un train,
Se retrouva dans un ravin !
Sa naissance ne fit pas grand bruit
Car ce même jour, à Paris,
Se préparent deux cérémonies
Pour commémorer l’armistice.
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On choisit parmi huit poilus,
En manteau de bois revenus,
Celui qui, dès le lendemain,
Sera le « soldat inconnu ».
Puis la France « reconnaissante,
Au Panthéon accueillera
Le cœur de Léon Gambetta.
∞∞∞∞∞∞
Lorsqu’il eut quatre-vingt dix ans,
Il s’offrit le luxe insolent
De se faire refaire « sur mesure »
L’un, puis l’autre col du fémur !
Il disait malicieusement,
Ma tante est morte à cent quatre ans,
J’ai l’intention d’en faire autant,
Il faut qu’ils tiennent aussi longtemps !
Puis il ajoutait à mi-voix,
Pour qu’elle ne l’entende pas :
Christiane est là, auprès de moi,
Voyez-vous, j’ai fait le bon choix !
Elle répliquait, le taquinant,
Mais moi, je partirai avant !
Et Lui, futé, tu ne peux pas
Car, que ferai-je donc sans toi ?
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Et puis il a changé d’avis
Et, dimanche, en catimini,
Il s’est éclipsé doucement
Quelques jours avant le printemps.
Deux caractères bien trempés,
Une belle complicité
Que rien n’avait pu émousser
Durant quarante-trois années !
Il aimait être en compagnie
Qu’il traitait avec courtoisie
Veillant à ne jamais blesser
Quiconque venait le rencontrer.
∞∞∞∞∞∞
Devrait-on passer sous silence
Le pourquoi de notre présence ?
Ce serait, je crois, offenser
L’homme que nous venons honorer.
Il était passionné d’Histoire
Et estimait de son devoir
De rechercher la vérité
Bien trop souvent défigurée.
Une démarche scientifique
Assortie d’un regard critique,
Une dose d’opiniâtreté,
Henri Roques en était dotés !
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L’auteur de la « thèse de Nantes »
Que l’Académie repentante
Se vit contrainte d’annuler
Après qu’elle l’eut entérinée !
Il sut qu’il était malséant
De voguer à contre courant.
La société le mit au ban
Au même titre qu’un forban !
C’est grâce au thésard répudié
Qu’aujourd’hui nous sommes rassemblés
Pour lui rendre un dernier hommage,
Au départ pour son grand voyage.
Nous garderons dans nos mémoires
Le souvenir de l’homme de cœur
Resté fidèle à ses valeurs,
Qui, en la paix, gardait l’espoir.
Ne pleurez pas, aurait-il dit.
Je quitte une vie bien remplie,
Et mon idéal accompli,
Heureux d’avoir eu tant d’amis !
(Avec un clin d’œil appuyé,
A vous, Bocage, destiné).
Au revoir Docteur Henri Roques.
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