Revue de presse prix des métaux

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Revue de presse prix des métaux
Revue de presse - 19.02.2015 – La chute des prix des métaux
Synthèse :
L’analyse des variations des cours des métaux révèlent une corrélation forte avec les évolutions des cours du pétrole
et de ses dérivés pour deux raisons principales :
les deux sujets présentent des données structurelles quasi-similaires (investissements de capacités lourds,
principalement liés à l’effet « Chine et pays émergents », qui se diffusent sur le long terme) ;
la présence des hydrocarbures dans les coûts de production et de transport est importante ce qui impacte donc
la rentabilité des métallurgistes.
Néanmoins, l’analyse de la baisse des cours des métaux doit être complétée par l’étude des dynamiques propres à
chaque métal.
La corrélation entre cours des métaux et cours du pétrole est importante. En effet, sur le marché international,
l’émergence de la Chine au début des années 90 (explosion de sa demande de métaux industriels et de pétrole) a
imposé de lourds investissements productifs (ouverture de mines et de puits) qui font leurs apparitions sur le marché
actuel (délais important entre caractérisation et exploitation). Or, la structure du marché a évolué depuis les années 90.
La croissance de la Chine tend à se ralentir (volonté de maîtriser son sentier de croissance). Les estimations tablent sur
un PIB compris entre 6,5 et 7% pour les cinq prochaines années. En 2014, la Chine enregistre une croissance de
7,4%, taux le plus faible enregistré depuis 24 ans. Ce ralentissement de la demande chinoise induit une réduction de
l’absorption des surcapacités (offre excédentaire).
De plus, les hydrocarbures représentent une part non négligeable des coûts de structures (extraction et transformation :
40 % du coût de production de l’aluminium, 37 % de celui du fer, 33 % du nickel et 18 % du cuivre) et des frais de
transport des métallurgistes.
Enfin, les variations des cours des monnaies influencent aussi les marges des producteurs (ventes et cotations en $
mais production et coûts en monnaies locales).
Cependant, cette corrélation n’est pas absolue et chaque métal possède son propre schéma d’évolution.
En ce qui concerne les minerais de fer, la chute du prix est une conséquence directe des stratégies des grands
acteurs (Vale, Rio Tinto, BHP Billiton, Fortescue). Ces derniers se sont lancés dans une course au volume et une
guerre des prix afin d’accroitre leurs parts de marché, tout en revoyant légèrement à la baisse leurs marges. Cette
course s’est vue renforcer par la baisse des coûts de transport. L’objectif était de favoriser l’émergence d’un
oligopole (fermeture des mines des petits producteurs), structure de marché permettant une maîtrise des prix et, par
conséquent, une meilleure gestion des taux de rentabilité. Néanmoins, les producteurs chinois (Angang Group,
Shougang Corp et Hebei Iron and Steel) ont augmenté leurs capacités pour sauvegarder les mines chinoises et
l’indépendance du pays.
Du côté du cuivre, une majorité des industriels jugent la chute du cours insuffisante pour remettre en cause leurs
investissements de capacités. Sous l’hypothèse d’une baisse durable du prix, les producteurs du Chili, de la Chine et
de la Zambie seraient fortement pénalisés et perdraient leurs rentabilités compte tenu du montant important de leurs
coûts de structure (mines vieillissantes, réduction de la qualité de l’extraction). Cependant, l’évolution du cours du
cuivre intègre, en plus de l’offre et la demande industrielle, une dimension financière importante (spéculation liée à
son utilisation comme garantie de prêt bancaire → « or rouge », opacité contrôlée sur les stocks).
La chute du platine s’explique par le cumul d’un ensemble de facteurs macroéconomiques : les variations de change,
le ralentissement de l’économie dans la zone euro et des mouvements sociaux (grèves en Afrique du Sud).
La baisse du cours du plomb est directement liée à la réduction de la demande chinoise (1er consommateur mondial)
engendrant la fermeture de mines (à l’exemple de Paroo Station en Australie, qui représentait près de 2% de la
production mondiale). Cette baisse de l’offre (réduction des quantités extraites) permettra de régulariser les cours.
Les variations du cours du nickel sont en partie la conséquence de stratégies protectionnistes : souhaitant augmenter la
création de valeur sur le sol national, l’Indonésie (1er producteur mondial) a décidé de limiter ses exportations de
nickel pour faire émerger une filière nationale rassemblant l’ensemble de la chaine de valeur.
A l’inverse des autres métaux, le cours de l’aluminium est en légère hausse du fait de déséquilibres géographiques
(zones de surplus et de déficits) et de la hausse de la demande issue de l’industrie automobile et aéronautique (design
positionné sur l’allègement des structures).
Cependant, même si le sujet est tabou, ces baisses n’auront que peu d’impact sur les industriels consommateurs de
métaux car l’élément important reste la durabilité de cette dynamique de baisse. Les contrats d’approvisionnements
sont généralement négocier sur de longue durée et le manque de visibilité à court terme (notamment sur la demande
chinoise) ne permet pas de révision. De plus, la fin des tensions géopolitiques en Ukraine a rassuré les investisseurs,
ce qui a soutenu les cours du cuivre (retour des prises de risques sur les marchés). En outre, les spécificités
sectorielles relativisent cet avantage sur les coûts de production : le secteur de l’aéronautique ne profite en aucun cas
de ce mouvement de baisse car les prix de l’aluminium et du nickel (principaux métaux utilisés) sont restés
relativement stable ; de même, la sidérurgie a enregistré une baisse du prix de l’acier proportionnelle à la baisse des
prix des métaux. Enfin, les variations de change (baisse de l’euro) réduisent aussi cette tendance positive pour les
industriels.
Liens :
Le pétrole plonge, les métaux coulent
L’Usine Nouvelle, 12 Février 2015
http://www.usinenouvelle.com/article/le-petrole-plonge-les-metaux-coulent.N312206
Matière première : vers une stabilisation des cours
BFM Business, 13 Février 2015
http://bfmbusiness.bfmtv.com/bourse/matieres-premieres-vers-une-stabilisation-generale-de-cours-863403.html
Fortescue banks on lower oil, currency as iron ore price dives
Reuters, 16 Février 2015
http://www.reuters.com/article/2015/02/17/us-fortescue-results-idUSKBN0LK1Y520150217
The end battle? Big iron ore miners tighten grip on market
Reuters, 11 Février 2015
http://www.reuters.com/article/2015/02/12/ironore-miners-idUSL4N0VE3ZP20150212
Analyse -Cuivre-Chute des cours, pas encore de réductions de capacités
Zone Bourse, 13 Janvier 2015
http://www.zonebourse.com/ANTOFAGASTA-PLC-4001646/actualite/Analyse-Cuivre-Chute-des-cours-pas-encorede-reductions-de-capacites-19688283/
Les métaux industriels entament un nouveau rebond grâce aux industriels
Romandie, 13 Février 2015
http://www.romandie.com/news/Les-metaux-industriels-entament-un-nouveau-rebond-grace-aux_RP/565668.rom
China must guarantee minimum 6.5 percent annual GDP growth in five-year plan: state media
Reuters, 15 Février 2015
http://www.reuters.com/article/2015/02/16/us-china-economics-gdp-idUSKBN0LK06820150216
Graphiques :
Cours des minerais de fer importés (en $ par
tonnes)
Cours du cuivre importé (en $ par tonnes)
7400
7200
7000
6800
6600
6400
6200
6000
140
120
100
80
60
Cours du plomb importé (en $ par tonnes)
2300
Cours du platine importé (en $ par tonnes)
1500
1450
1400
1350
1300
1250
1200
1150
2200
2100
2000
1900
1800
Cours de l'aluminium importé (en $ par
tonnes)
2100
2000
1900
1800
1700
1600
Cours du pétrole brute Brent importé
(en $ par baril)
120
110
100
90
80
70
60
Source : INSEE, base de données macro-économique.
Cours du Nickel (en $ par tonnes)
20000
19000
18000
17000
16000
15000
14000
Cours des produits pétroliers importés (en $
par tonnes)
950
Gaz fioul
domestique
850
750
650
Naphta
550
450
350
250
Fioul lourd

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