Vision du Montréal futur

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Vision du Montréal futur
Vision du Montréal futur
Par Marie Lou Filiatreault, présidente, Conseil Jeunesse de Montréal (CJM)
Conférence prononcée le 16 mai 2007
Introduction et mise en contexte
Le visage de Montréal évolue. L’immigration croissante, le vieillissement de la population, les changements
dans la structure des ménages modifient les relations entre les groupes et créent de nouveaux besoins
auxquels la ville doit répondre. Quelles sont les attentes des jeunes qui font le Montréal de demain? Quelles
sont leurs priorités et comment voient-ils leur participation à l’évolution de la Cité? La conférence de la
présidente du Centre Jeunesse de Montréal s’inscrit dans la perspective novatrice de façonnement, de
créativité et de durabilité des villes et donne un aperçu sur les réalités et les expériences de Montréal telles
que vues par les populations plus jeunes. Le vent de fraîcheur et de dynamisme qu’elle amène s’inspire d’une
hypothèse selon laquelle plus les jeunes sont considérés et écoutés mieux ils se portent non seulement dans
leurs rêves mais aussi dans la réalité. Croire en la jeunesse est donc le postulat de base pour bâtir le Montréal
de demain qui devrait inspirer les politiques et les actions à tous les niveaux.
Présentation du Conseil Jeunesse de Montréal
Le Conseil Jeunesse de Montréal est un organisme qui a pour mandat de représenter la population
montréalaise âgée entre 12 et 30 ans, à tous les niveaux de l’administration municipale. Créé en 2003, le
CJM est la voix des jeunes à la Ville. Ses quinze membres bénévoles sont représentatifs de la jeunesse
montréalaise de part leur diversité culturelle, linguistique, leur provenance géographique, leurs aspirations,
leurs milieux de vie etc. Les membres du Conseil sont interpellés sur toutes les questions relatives à la
jeunesse. Leur provenance géographique, leur environnement et les réalités de leur milieu de vie les aident à
apporter des solutions, formuler des recommandations ou encore effectuer des études en fonction de leurs
besoins précis, de leurs intérêts communs, de leurs attentes collectives et de leurs rêves multiples. Le CJM est
également une école de la citoyenneté.
Objectifs
Les objectifs du CJM s’inscrivent dans une perspective de développement humain durable sur le territoire de
Montréal :
• Introduire les jeunes à l’échelle de la nouvelle Ville de Montréal,
• Donner la parole aux jeunes montréalaises et montréalais,
• Offrir aux jeunes l’accès au pouvoir décisionnel,
• Participer à l’identification des priorités *jeunesse* au niveau municipal.
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Mandat
Plus concrètement, la réalisation de ces objectifs est à la base du rôle ainsi que du mandat du CJM, soit de :
•
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Conseiller, sur une base régulière et continue, le comité exécutif et le conseil municipal sur toutes les
questions relatives à la jeunesse,
Assurer la prise en compte des préoccupations des jeunes dans les décisions de l’administration
municipale.
Population cible
Comme son nom l’indique, le Conseil jeunesse de Montréal représente le groupe de jeunes vivant sur le
territoire de Montréal dont l’âge se situe entre 12 et 30 ans. Cet éventail assez large est cependant caractérisé
par une grande diversité liée aux aspects d’ethnicité, au niveau de scolarité, au milieu social, etc.
Travaux
Depuis sa création, le CJM a travaillé sur plusieurs thématiques et par conséquent, a produit des documents et
des rapports de types variés. Les travaux réalisés s’appuient sur des études et recherches effectuées
méthodiquement sur le terrain mais aussi alimentées par des initiatives étrangères. La collecte de données
secondaires telle que l’organisation de sondages d’opinion, d’entretiens personnalisés, de groupes de
discussions, font partie intégrante de la démarche. Les personnes cibles incluent évidemment les acteurs, les
intervenants et les jeunes qui sont les sujets des thèmes à l’étude. Ces approches ont donné naissance à une
nouvelle forme de rencontre : La consultation publique auprès des jeunes. Cette forme d’échanges, plus
informelle, s’avère plus efficace et productrice d’informations car les jeunes sont plus enclins à la discussion,
à l’expression et à la participation. La jeunesse montréalaise s’illustre ainsi dans différentes réalités
contextuelles pour lesquelles le CJM déploie de grands efforts afin d’appuyer des interventions ou de
proposer des solutions aux difficultés auxquelles la jeunesse fait face, notamment :
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Les élèves et les étudiants;
Les décrocheurs;
Les travailleurs et les sans-emploi;
Les jeunes issus de la rue;
Les jeunes autochtones;
Les immigrants;
Les adolescents;
Les jeunes adultes;
Chronologiquement, ces travaux se présentent, pour la plupart, sous forme d’avis de la part du Conseil, au
nom des jeunes, sur une problématique en particulier, pour exprimer leurs propres visions, pour faire
pression, sur des sujets aussi variés que :
•
Le renouvellement de la fonction publique municipale. Intitulé *En fonction des jeunes*, l’avis
présente le défi que la Ville doit relever, au moment de renouveler ses effectifs. Il étudie, donc, la
problématique de la place des jeunes, en particulier celle des jeunes femmes, des jeunes ayant un
handicap ainsi que des jeunes membres des communautés culturelles et autochtones au sein de la
fonction publique municipale et propose de mieux les intégrer.
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•
De la réalité métropolitaine en termes de logement, d’accessibilité aux services et de lieux de
sociabilité pour les jeunes.
L’avis intitulé *(514) Génération 18-30 ans* souligne les
caractéristiques, malgré la multitude des services offerts au niveau de la Ville, de la génération
oubliée des jeunes adultes vivant leur réalité propre, leur évolution et dont les besoins croissent.
L’avis propose donc des recommandations basées sur l’effacement des lacunes observées.
•
Favoriser les saines habitudes de vie chez les jeunes montréalais. L’avis examine les obstacles et les
difficultés qui favorisent l’inactivité physique et la mauvaise alimentation chez les jeunes. L’objectif
vise à remédier à cette situation. Les jeunes Montréalais ont tendance à mener une vie moins saine
qui affecte leur santé à cause de la sédentarité, de l’obésité, des mauvaises habitudes alimentaires, etc.
•
Les phénomènes des gangs de rue et la prostitution. L’avis cherche à proposer à la Ville un exemple à
suivre en ce qui concerne la lutte pour la dignité et l’intégration des jeunes de Montréal, étant donné
qu’ils font face aux problèmes majeurs de gangs de rue et de prostitution.
•
Du processus de durabilité des ressources en eau et nature dans le milieu urbain. L’avis, *Une eau
pure pour que le vert dure* se penche sur la notion de développement durable sous deux volets : La
consommation responsable de l’eau et le verdissement des toits, qui, de nos jours, deviennent un
grand sujet d’actualité. Plus particulièrement, le rôle déterminant de la municipalité est souligné
autant pour ses politiques et mesures incitatives, qu’à titre de modèle devant donner l’exemple pour
améliorer l’environnement humain.
•
La mobilité urbaine via le transport viable. L’avis *Mobile sur l’île, rapide en ville*, analyse le
transport urbain en terme de ses usages et pratiques tout en proposant des améliorations et de
nouvelles avenues pour ces services essentiels. Les jeunes constituent, en effet, la masse dominante
d’usagers des transports collectifs.
•
La notion du sentiment d’appartenance territoriale. Cet avis, *Montréal, ma ville, mon choix?*, dont
le lancement est prévu pour le 26 novembre 2007, donne beaucoup d’informations quant à la vision
des jeunes montréalais face à leur choix de territoire de résidence. L’attachement des jeunes à leur
milieu de vie conditionne le choix de résidence géographique qu’ils feront.
•
Du phénomène des graffitis dans le contexte montréalais. Cet avis en cours de production, s’écrit
suite à la demande de la Ville qui veut comprendre et solutionner cette problématique prenant de plus
en plus d’ampleur en milieu urbain, et qui a tendance à nuire à la propreté, à la qualité du paysage
urbain, voire à causer des sentiments d’insécurité auprès des citoyens.
Plusieurs enjeux sont illustrés par ces avis tels que :
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La situation précaire des jeunes Montréalais augmente;
Le taux de chômage reste plus élevé chez les jeunes;
Certains phénomènes socio-urbains affectent de plus en plus la jeunesse pour ne nommer que la
prostitution, la toxicomanie, l’itinérance;
Le manque ou l’insuffisance d’infrastructures sportives ou culturelles dans leur quartier est nuisible
autant pour la santé que pour développer un sentiment d’appartenance au quartier;
Le manque de lieux de sociabilisation des 18- 30 ans perdure;
Les liens familiaux se fragilisent;
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• Le décrochage scolaire s’accroît;
• Les jeunes immigrants éprouvent des problèmes d’intégration;
• Peu d’alternatives aux gangs de rue existent;
• L’environnement et le développement durable ne sont pas priorisés;
• Les transports collectifs et actifs demeurent insuffisants;
En passant en revue les réalisations du CJM, il ressort que la jeunesse montréalaise, la relève, constitue le
capital humain du développement urbain et par conséquent de la durabilité de Montréal en tant que territoire
et que communauté, et ce, à tous les niveaux. Cette génération grandissante, avec sa volonté de participer,
ses défis, doit exister et s’exprimer naturellement à travers tous les modes de représentation mais aussi voir
ses besoins reconnus et pris en compte.
Le rêve
Comme tout être humain, le jeune possède des idées ambitieuses à réaliser, des objectifs personnels à
atteindre et des intérêts qu’il veut voir se concrétiser. En grandissant, il s’approche de plus en plus de la vie
de responsabilité citoyenne autre que celle des distractions et du loisir. Le CJM, un corps de jeunes, vit aussi
de rêves à incarner et à transformer en actions au profit des personnes qu’il représente. Peu nombreux mais
substantiels et accaparants, ces rêves nécessitent une participation municipale durable et une action citoyenne
continue. Ils se résument :
•
La vision d’un Montréal futur, qui permette aux jeunes d’accomplir leurs rêves. La réalisation de
ces rêves est étroitement liée à la disponibilité des ressources, à l’accessibilité aux services et à la
dynamique des moyens mis en oeuvre pour satisfaire leurs besoins en éducation, en emploi, en
transport, en santé et en loisir, etc.
•
La place que chaque jeune doit avoir au sein de la société. Ce rêve est si important que des
mesures formelles devraient être posées. L’accomplissement de ce rêve se fait en fonction d’une
dose minimale de respect mutuel, et de tolérance, qui favorise par conséquent une intégration
globale au niveau socioéconomique, culturel et politique.
•
L’espoir de s’accomplir dans ses intérêts. À son aboutissement, le rêve devient un déclencheur de
motivation et d’ambition. Voyant son affirmation et sa réussite dans son entreprise, le jeune
continue de générer d’autres rêves et espoirs dont il accroît sans cesse le degré de difficulté, un
peu par défi.
•
L’occupation d’un emploi qui lui correspond. En effet, effectuer un travail correspondant à son
profil, contribue énormément à l’épanouissement personnel sur le plan socioprofessionnel.
Favoriser des emplois, à différents profils, est une action gagnante parce qu’elle assure un bon
taux de productivité et donne un marché d’emploi plus stable.
•
La fierté des jeunes. Cela évoque, sans contredit, l’estime de soi au sein du milieu de vie du jeune.
Elle s’exprime par l’évaluation positive des facettes de sa personne, et de ses réalisations dans le
contexte de la Ville de Montréal. La représentation des jeunes correspond à leurs attentes et au
rôle qu’ils souhaitent jouer au sein de leur territoire d’appartenance.
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Rêver d’un Montréal à l’image des jeunes, est mon rêve à moi, d’affirmer Marie Lou Filiatreault.
Le sentiment d’appartenance
Depuis quelques années, la Ville de Montréal enregistre un solde migratoire négatif de sa population. En
2004-2005, Montréal a perdu près de 29 000 personnes parties vers d’autres villes. L’exode des jeunes est
donc une grande préoccupation des membres du Conseil municipal. Ce qui a conduit à se pencher sur la
question du sentiment d’appartenance.
Il faut dire que Montréal est une ville très attrayante pour les jeunes de 20-30 ans. Beaucoup la qualifient
même de ville agréable à vivre par sa diversité culturelle et l’animation que celle-ci lui procure. La liberté
d’expression y est privilégiée. Cependant, Montréal perd ses jeunes, dès qu’ils arrivent à la trentaine, au
profit des banlieues proches. Il est ainsi essentiel que Montréal ne devienne pas seulement une ville de
passage pour les jeunes ou encore une ville où la population stable se constitue, majoritairement, de
personnes âgées.
Par l’envergure qu’il prend dans les préoccupations du CJM, le sentiment d’appartenance territoriale est un
des thèmes plusieurs fois traités, Les résultats rejoignent les autorités municipales, sous forme d’avis et de
recommandations, afin de relater, d’expliquer, la notion d’identification personnelle des jeunes Montréalais
au sein de leur territoire. Les recommandations s’axent sur la préparation d’une politique municipale
jeunesse ayant pour souci de considérer les préoccupations des jeunes en matière d’habitation, d’éducation,
d’emploi et de transport. Cette stratégie devrait renforcer le sentiment d’appartenance sur le territoire de
Montréal.
L’exemple de la Journée des jeunes Montréalais, événement inter arrondissements et inter générationnel,
initié par le CJM en 2007, est très significatif pour démontrer l’importance à accorder au renforcement
commun du sentiment d’appartenance dont les bienfaits seraient :
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Une qualité de vie meilleure pour les jeunes Montréalais;
Une participation active à la vie de la communauté;
Une prévention des phénomènes socio-urbains;
La préservation de l’état de santé physique et mentale des jeunes;
L’appropriation du milieu et de l’environnement par les jeunes, moyen efficace de réduire les graffitis
et les actes de vandalisme sur les lieux publics.
Il advient, à cet égard, que le développement du sentiment d’appartenance et de fierté dépend principalement
du poids de la Ville dans :
•
•
L’offre d’un cadre de vie propice tenant compte de la diversité, des spécificités et des besoins des
jeunes,
l’intégration des jeunes dans la sphère municipale par le biais,
o d’occasions de rencontres
o d’échanges avec les acteurs politiques et la communauté
o du partage des ressources
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o de l’acquisition et du transfert des savoirs
o de la participation aux processus décisionnels sur les sujets les concernant, etc.
Somme toute, les jeunes ont besoin d’exprimer leurs opinions et leurs visions par rapport à leur milieu de vie
pour mettre en relief l’importance ainsi que la place qu’occupe le sentiment d’appartenance dans la
dynamique d’un territoire tel que celui de Montréal aux niveaux socioculturel, politique et économique. On
peut donc dire que le sentiment d’appartenance territoriale de la jeunesse montréalaise est au cœur du
développement social et territorial de nombreux centres urbains et devient par conséquent une préoccupation
majeure des villes internationales et canadiennes comme Montréal. Il assure la relève urbaine, stabilise la
population, limite les migrations, et par conséquent, contribue à la continuité du transfert et de la mixité.
Qu’est ce que les jeunes recherchent véritablement?
Les jeunes représentent une richesse pour la ville, et avoir une jeunesse fière de sa ville et bien intégrée dans
son milieu de vie c’est garder cette richesse mais en ayant le souci d’assurer son avenir. Depuis quelque
temps, la rivalité entre Montréal et les banlieues est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre. On constate
que de plus en plus de jeunes Montréalais s’enfuient vers les banlieues.
L’exode des jeunes montréalais vers les banlieues démontre qu’il y a de réels besoins auxquels ils cherchent
à répondre mais que la ville, n’est pas en mesure d’offrir ou encore que les offres demeurent insuffisantes.
Étant la voix de cette jeunesse, le Conseil Jeunesse de Montréal la représente en terme de besoins en faisant
des recommandations de différentes natures.
Le besoin d’apprécier leur milieu de vie
Ceci consiste à aimer, à être fier de son milieu de vie et en avoir une image positive. Pour combler ce besoin
chez les jeunes montréalais, la ville doit leur offrir de meilleures conditions de vie qui comprennent :
•
Un accès au logement abordable et à la propriété : C’est une base essentielle pour retenir les jeunes à
Montréal. C’est un aspect important d’autant plus qu’il contribue à la transmission de ce sentiment
d’appartenance aux descendants des jeunes. La ville devrait, à cet égard, renforcer les programmes
permettant un accès aux logements abordables en plus d’accroître l’offre.
•
Elle doit aussi répondre aux besoins des jeunes familles qui correspondent à la strate la plus
susceptible d’être attirée par l’exode vers la banlieue avec le carré de pelouse et une maison moins
chère qu’en ville.
•
Les besoins des jeunes sans domicile et ceux qui ont des difficultés particulières. Ils se regroupent en
ville sous forme de grandes familles de pairs et peuvent difficilement aller ailleurs. Cette grande
fraternité attire de plus en plus les jeunes exclus des autres villes, et même des autres pays. Les
autorités municipales ont une responsabilité importante dans leur prise en charge, le laisser faire ne
pouvant pas constituer une solution à terme.
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Vivre dans un environnement propre et sécuritaire
Les jeunes ont besoin d’un environnement qui leur offre un meilleur cadre de vie, du confort et un bien-être :
•
Un environnement propre : Même si la ville semble être sensible aux questions de protection de
l’environnement, les jeunes souhaitent avoir plus d’engagements et d’actions de sa part, en ce qui
concerne le développement des transports collectifs et actifs, aussi que des espaces verts bien
entretenus en milieu urbain.
•
Un environnement sécuritaire : Le sentiment d’insécurité est amené par la présence des gangs de rue
qui sont aussi des jeunes. La ville devrait, à cet égard, favoriser et renforcer plus d’initiatives qui
soutiennent l’insertion de ces jeunes dans la société.
Connaître leur milieu de vie
Le manque d’accessibilité et de visibilité des infrastructures sportives, culturelles, de loisirs ainsi que des
autres services qu’offre la ville à ses jeunes, fait que leur existence se révèle peu connue de la clientèle visée :
•
Renouveler et adapter les moyens de communication aux jeunes: Il faut rendre visibles ces
infrastructures auprès des jeunes. Ainsi, la ville doit établir une communication efficace avec ses
jeunes en ce qui concerne, non seulement les activités sportives, culturelles et de loisirs, mais aussi les
logements, l’emploi et la participation à la vie démocratique. La multiplication des échanges entre les
jeunes et les élus correspond à une stratégie à privilégier.
•
Rendre ces services accessibles aux jeunes : L’inaccessibilité à certains services repose sur la
disponibilité de l’offre de services en termes entre autres d’heures d’ouverture adaptées à leurs
horaires, et sur leur flexibilité.
Partager une vision commune
Avoir une vision commune et partagée avec les jeunes permet de mieux répondre à leurs besoins et
d’améliorer les échanges :
•
Centres d’intérêts : La consultation des jeunes afin de connaître leurs intérêts en matière de sport,
de culture et de loisirs s’avère être importante pour déterminer les types d’activité à offrir, leur
localisation, leur fréquence.
•
Projets : Il est aussi important de rencontrer les jeunes dans leurs milieux pour y développer et
expérimenter des projets qu’ils prennent en mains. Une telle initiative peut, en effet, aider à
prévenir et empêcher certains phénomènes socio-urbains tels que la prostitution, la toxicomanie et
les gangs de rue.
S’impliquer
L’intégration des jeunes dans leur milieu de vie passe aussi par la valorisation de leur implication citoyenne.
Le CJM considère que la ville devrait encourager la participation des jeunes à son développement:
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•
Faire participer : La ville devrait, à cet égard, soutenir des initiatives et des projets qui demandent
l’implication des jeunes par exemple, les consulter sur les projets de développement de leur
quartier.
•
Valoriser les jeunes : Il s’agit de la reconnaissance de leur participation dans la vie citoyenne.
Ceci encourage les jeunes à s’impliquer encore plus dans le développement de leur ville car ils se
sentent utiles, ils prennent confiance en eux et ils créent des sous groupes d’appartenance autour
de projets positifs qui les occupent et les stimulent..
Respecter les différences
À Montréal, se côtoient des jeunes issus de classes sociales et de cultures différentes. Ce sont toutes ces
différences qui font la réalité des besoins variés de la même jeunesse :
•
La place des jeunes: La jeunesse montréalaise a besoin de trouver sa place dans son milieu de vie.
Ceci comprend le fait de se sentir bien, accepté et respecté en plus d’avoir une meilleure qualité
de vie.
Conclusion
Ainsi peut se brosser le portrait d’une jeunesse qui cherche sa place dans son milieu de vie. C’est en
répondant à ces besoins que la ville développera un sentiment fort d’appartenance chez ses jeunes et pourra
par la suite retenir cette richesse.
En somme, trouver une place dans leur milieu de vie permet aux jeunes d’exercer leur rôle de citoyens et de
participer à la vie de leur ville. Étant la voix des jeunes Montréalais, le Conseil Jeunesse de Montréal se
préoccupe de leur bien-être et travaille pour améliorer leur qualité de vie. Il propose à la ville des moyens
pour répondre à leurs besoins et pour qu’ils soient mieux compris..
Cette démarche représente un avantage à la fois pour la Ville de Montréal et pour ses jeunes. Elle permet à
l’administration municipale de connaître les besoins différents de ses jeunes, leurs goûts, leurs intérêts et
leurs projets. Elle permet aussi une intégration à la fois sociale, économique et territoriale des jeunes. C’est
en choisissant de poursuivre ses efforts, en soutenant des actions existantes et en investissant dans de futurs
projets que la Ville assurera cette meilleure osmose.
La conférencière
Marie Lou Filiatreault est présidente du Conseil Jeunesse de Montréal depuis 2004, en plus d'agir à titre
d'intervenante psycho sociale, puis comme conseillère en emploi pour le Carrefour Jeunesse-emploi de
Marquette, à Lachine. Formée en éducation, ses expériences de travail, depuis 1998 l'on amenée à avoir une
compréhension large et pertinente des besoins des jeunes face à la société, à leur environnement, et à la ville
qu'ils habitent. Ces besoins pour le futur interpellent les décideurs municipaux qui ont confié au Conseil
jeunesse de Montréal le soin de les conseiller sur toutes les questions relatives aux jeunes.
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