Ganoderma lucidum + Coriolus versicolor
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Ganoderma lucidum + Coriolus versicolor
Prévention des récurrences d’herpès par l’association Ganoderma lucidum + Coriolus versicolor Une étude randomisée en double insu contre placebo a été réalisée pour évaluer l’efficacité de l’association Ganoderma lucidum (GL) et Coriolus versicolor (CV). Vingt-deux patients ont été suivis, pendant six mois, avec la possibilité de changer de type de produit chaque mois selon leur satisfaction. La durée moyenne du traitement avec verum était de 4,1 mois (± 5,5) contre seulement 1,7 mois (± 5,0) pour le placebo (p < 0,05). Le nombre de récurrences d’herpès corrigées par la durée du traitement était de 0,12 avec le verum contre 0,22 avec le placebo (p < 0,05). Aucun effet secondaire n’a été enregistré. Seule une patiente n’a pas été satisfaite. GL + CV est un traitement prometteur pour la prévention des récurrences d’herpès labial. Introduction Le virus herpès simplex provoque des lésions récurrentes orofaciales ou génitales douloureuses, contagieuses ou inesthétiques. L’utilisation répétée de médicaments antiviraux expose à des effets indésirables disproportionnés. Des traitements moins dangereux sont souhaitables pour des utilisations prolongées. Les extraits de Ganoderma lucidum (GL) ou de Coriolus versicolor (CV) inhibent les herpès virus 1 et 2 in vitro *1,4,6+. Nous avons réalisé une étude randomisée, prospective et en double insu pour évaluer l’efficacité et la tolérance de l’association GL + CV. Matériel et méthodes Les Mycelia de GL et de CV, poussés sur écorces, proviennent de Mycelia (Gent, Belgium). Ils ont été séchés et moulus à moins de 50 °C. Des gélules de 200 mg ont été confectionnées soit avec du verum (GL + CV), soit avec du placebo farine de blé complet + écorce). Douze praticiens ont inclus 24 patients en quatre mois. Tous les effets indésirables ont été collectés. Une randomisation initiale et centralisée a attribué à chaque patient soit le lot A, soit le lot B. Chaque patient s’engageait à prendre deux gélules par jour pendant six mois. Chaque mois, le patient retournait une fiche d’évaluation comportant récurrence, effet indésirable ou satisfaction, ainsi que la mention du choix entre le lot A ou le lot B. Vingt-quatre patients ont été recrutés. Vingt-deux cas ont été analysés (deux patients n’ont même pas réclamé le premier flacon test). Les données ont été collectées et vérifiées deux fois par un médecin. La base de données a été fermée avant analyse et ouverture des codes. Un test de Student (comparaison de moyenne) a été utilisé pour l’analyse statistique à cause du faible nombre de patients. L’utilisation d’un placebo s’est révélée éthique, car les patients pouvaient librement choisir leur traitement. Résultats Tableau 1. Données démographiques Les critères d’inclusion étaient herpès labial ou génital avec au moins trois récurrences par an. Verum Placebo La surveillance a duré six mois. Le patient a pu choisir sa thérapie chaque mois. Le critère de mesure principal était la durée moyenne avec verum versus avec placebo. Le critère d’évaluation secondaire était le nombre de récurrences divisé par la durée de traitement. Le nombre de patients nécessaire pour bénéficier d’une puissance d’étude suffisante a été calculé par la formule de Cassagrandre et de Pike. Nombre de patients 11 11 Âge (médiane) 40 48 7 4 5 6 Chaque patient a reçu une information détaillée ainsi qu’une copie du protocole puis a signé un consentement. Les patients pouvaient sortir de l’étude à tout moment. Nombre de cas avec herpès génital 2 3 Nombre de cas avec herpès orolabial 9 8 Sexe Femmes Hommes Mycoceutics® - BP 2157 - 51100 Reims cedex - mycoceutix.fr Les deux groupes de patients étaient similaires (Tableau 1). À la fin de l’étude, 17 patients prenaient du verum contre seulement cinq pour le placebo. La durée moyenne sous traitement était 4,1 mois (± 5,5) avec le verum contre 1,7 mois (± 5,0) avec le placebo (p < 0,05). Le nombre des récurrences, corrigé par la durée du traitement, était 0,12 avec le verum contre 0,22 avec le placebo (Tableau 2 : p < 0,05). Tableau 2. Résultats après six mois de suivi (les patients pouvaient changer de traitement chaque mois, la durée sous traitement était le critère principal d’évaluation) Verum Placebo Nombre de patients à 6 mois 17 5 Durée moyenne sous traitement 4,1 (5,5)* 1,7 (5,0) * Nombre de patients avec récurrence 7 8 Nombre de récurrences 10 8 Nombre de patients-mois 81,2 36,6 Nombre de récurrences par patients0,12* mois 0,33* *p < 0,05 Deux patientes n’ont pas été satisfaites bien qu’une d’entre elles (avec un herpès génital) ait poursuivi le verum et ait réclamé le produit à titre compassionnel après la fin de l’étude. La seconde se plaignait d’un herpès labial inchangé. Dix patients avec verum n’ont plus présenté de récurrence du tout. Six patients avec verum ont mentionné des signes diminués ou très diminués. Quelques patientes ont pris quatre gélules par jour au lieu de deux gélules par jour. Aucun effet indésirable n’a été rapporté. Les critères d’évaluation, par exemple : durée moyenne du traitement et nombre de récurrences corrigée par la durée moyenne sous traitement, sont pertinents car les patients pouvaient choisir librement leur traitement. Le nombre de récurrences est presque divisé par deux grâce au verum. Le nombre de cas avec un herpès génital est trop faible pour conclure. Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer l’intérêt de l’association GL + CV dans le traitement des infections par l’herpès simplex. Bibliographie 1. Eo SK, Kim YS, Lee CK, Han SS (1999) Antiviral activities of various water and methanol soluble substances isolated from Ganoderma lucidum. J Ethnopharmacol 68: 129-36 2.Eo SK, Kim YS, Lee CK, Han SS (2000) Possible mode of antiviral activity of acidic protein bound polysaccharide isolated from Ganoderma lucidum on herpes simplex viruses. J Ethnopharmacol 72: 475-81 3.Kim YS, Eo SK, Oh KW, et al. (2000) Antiherpetic activities of acidic protein bound polysaccharide isolated from Ganoderma lucidum alone and in combination with interferons. J Ethnopharmacol 72: 451-8 4.Monma Y, Kawana T, Shimizu F (1997) In vitro inactivation of herpes simplex virus by a biological response modifier, PSK. Antiviral Res 35: 131-8 5.Nakazato H, Koike A, Saji S, et al. (1994) Efficacy of immunochemotherapy as adjuvant treatment after curative resection of gastric cancer. Study Group of immunotherapy with PSK for Gastric Cancer. Lancet 343: 11226 6.Oh KW, Lee CK, Kim YS, et al. (2000) Antiherpetic activities of acidic protein bound polysaccharide isolated from Ganoderma lucidum alone in combinations with acyclovir and vidarabine. J Ethnopharmacol 72: 221-7 7.Sakagami H, Kim F, Konno K (1991) Stimulation of human peripheral blood polymorphonuclear cell iodination by PSK subfractions. Anticancer Res 11: 993-9 Discussion GL ou CV apparaissent comme d’excellents candidats dans la prévention des infections herpétiques comme le suggèrent les études in vitro *1,4,6+ ainsi que l’expérience clinique disponible sur le PSK — extrait du mycélium du CV — largement utilisée comme immunostimulant chez les patients avec un cancer digestif traité par chimiothérapie *5+. L’activité antiherpétique du GL est partiellement potentialisée par l’IFNgamma *3+, dont la synthèse est accrue par le CV *7+. En corollaire, la synergie GL et CV était probable. L’étude randomisée, prospective et en double insu — quoique réalisée sur un faible nombre de patients — confirme l’efficacité du GL + CV (p <0,05). Ce texte a été intégralement publié dans la revue Phytothérapie Mycoceutics® - BP 2157 - 51100 Reims cedex - mycoceutix.fr