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⌫ Retour Université du Maine - Faculté des Sciences CHIM301A - Semaine 3 Corrélation avec l'expérience - 2/3 I.2.5 Le transfert de charge Ces transitions impliquent un transfert d’électrons d’un atome à un autre. Elles sont totalement permises ce qui explique qu’elles donnent lieu à des absorptions beaucoup plus intenses. Lorsqu’elles ont lieu dans le domaine visible, elles produisent le plus souvent des couleurs très soutenues. Si on considère le spectre du composé [CrCl(NH3)5]2+, on aperçoit en plus des deux bandes dûes aux transitions d-d, une forte bande située Densité transfert de charge vers 240 nm. Cette bande qui n’existe pas L→M optique sur le spectre du complexe [Cr(NH3)6]3+ 4 est donc liée au ligand Cl- et résulte d’un transfert de charge. Le ligand Cl-, d→d d→d donneur π, possède des paires d’électrons π qui ne participent pas directement à la 0 liaison. Par absorption lumineuse, il y λ (nm) 200 400 600 aura transfert de ces électrons π du ligand Cl- vers une orbitale à caractère métallique. Ce transfert de charge ligand → métal est noté TCLM. Au cours du transfert de charge, il y réduction du métal et oxydation du ligand. Ce processus est donc favorisé pour des complexes associant un métal de transition de degré d’oxydation élevé à un ligand aisément oxydable. Le transfert de charge peut également se faire du métal vers le ligand (TCML). Un électron occupant une orbitale à caractère essentiellement métallique est transféré vers une orbitale à caractère principalement ligand. Cette transition correspond à l’oxydation du métal et à la réduction du ligand. Ce cas se produit donc lorsque l’on associe un métal de faible degré d’oxydation avec un ligand accepteur π c’est à dire possédant des orbitales π antiliantes vides. Parmi les ligands de cette catégorie, on trouve CN-, CO, la pyridine, la bipyridine, la pyrazine… π ∗ eg t2g : transfert de charge ligand – métal (TCLM) : transfert de charge métal – ligand (TCML) : transitions d - d d π σ métal ligand L’oxydo-réduction photochimique Le transfert de charge ligand → métal s’explique par une oxydo-réduction photochimique : hν M n + + X − ⎯⎯ ⎯→ M ( n −1) + + X Exemple 1 : les complexes [FeX6]3- en solution aqueuse avec X = halogénure. X = donneur π → possibilité d’un transfert de charge TCLM Composé [FeF6]3- [FeCl6]3- [FeBr6]3- [FeI6]3- Couleur incolore jaune brun instable - - Potentiel rédox X2/X- (V) - Eo(F2/F ) = 2.87 Eo(Cl2/Cl ) = 1.36 Eo(Br2/Br ) = 1.10 Eo(I2/I-) = 0.53 ⌫ Retour Université du Maine - Faculté des Sciences CHIM301A - Semaine 3 Corrélation avec l'expérience - 2/3 Eo(Fe3+/Fe2+) = 0.77 V F2 + 2Fe2+ Cl2 + 2Fe2+ ∆E hν hν Br2 + 2Fe2+ - 2I- + 2Fe3+ 3+ 2Br + 2Fe - I2 + 2Fe2+ 3+ 2Cl + 2Fe 2F- + 2Fe3+ Pour qu’il y ait oxydo-réduction photochimique avec ces ligands, il faut qu’un transfert d’un électron du ligand vers le métal soit réalisable par absorption d’énergie lumineuse. Dans le cas où X- = F-, l’énergie nécessaire pour oxyder le ligand est trop importante ce qui rend ce mécanisme impossible. A l’inverse, pour X- = Cl- et Br-, l’énergie lumineuse absorbée est suffisante pour provoquer le passage d’un électron du ligand vers le métal. Puisque l’énergie nécessaire est plus faible pour X- = Br- que por X- = Cl, on en déduit que la longueur d’onde de la radiation absorbée est plus grande. Ceci explique la couleur brune, couleur plus foncée que le jaune du complexe [FeCl6]3-. Enfin, pour X- = I-, le transfert de charge est irréversible ce qui rend la décomposition en I2 et Fe2+ spontanée. Exemple 2 : L’oxydo-réduction photochimique est également à l’origine de la couleur rouge du complexe [FeSCN]2+. Celle ci est dûe à un transfert de charge de type L → M. Pour [AlSCN]2+, la réduction de l’aluminium est impossible car il n’existe pas de degré d’oxydation inférieur. Par suite, ce complexe est incolore. De même, CuBr2 est noir alors que MgBr2 est incolore. D’une manière générale, plus la couleur résultant d’un processus de transfert de charge est foncée, plus le composé est instable. MnVII + 4e − → MnIII " 4O2− " → " 4O− "+4e − Exemple 3 : De la même manière, on peut prévoir que la coloration violette de MnO4est due à une oxydo-réduction photochimique du type : MnO4− hν ⎯⎯ → III − ←⎯⎯ Mn +" 4O Le diagramme d’orbitales moléculaires pour les complexes tétraédriques permet d’identifier les transitions TCLM possibles. Dans le permanganate, les orbitales atomiques 3d du manganèse sont vides alors que celles de l’ion O2sont occupées par 8 électrons. Après répartition des 32 électrons, on obtient comme configuration de l’état fondamental : …t162e04t20. On en déduit que la configuration du premier état excité correspond à …t152e14t20, que celle du deuxième est …t152e04t21, etc… 1.0 3a1 Absorbance 0.8 5t2 4p 4s 3d 4t2 t2 ∆t a1 t1 0.0 3t2 2a1 t1 , t2 2t2 e, t2 e a1 1t2 1a1 t2 a1 VII Métal Mn 0.4 0.2 2e t2 0.6 σs 2- Ligand O 200 400 600 800 λ (nm) Le spectre électronique révèle la présence de trois bandes : 18800 cm-1, 32200 cm-1 et 44500cm-1. La première transition correspond au transfert d’un électron des orbitales moléculaires t1 ( à caractère essentiellement oxygène), vers les orbitales 2e ( principalement à caractère métallique). La seconde transition correspond au transfert t1 → t2. On peut estimer la valeur de ∆t qui correspond à l’éclatement des orbitales d dans un champ tétraédrique comme étant la différence entre ces deux premières transitions soit: ∆t = 32200 - 18000 = 14200 cm-1. Suite