La passion du métier sous les feux de la compétition - Ccca-btp

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La passion du métier sous les feux de la compétition - Ccca-btp
42es Olympiades des Métiers - Finales nationales
La passion
du métier
sous les feux
de la compétition
Finales nationales des 42es Olympiades des Métiers
Vive nos apprentis
et nos métiers !
De nouveau, un grand site d’exposition
régional – la Grande Halle d’Auvergne
à Clermont-Ferrand – a résonné des
accents de la grande fête de la jeunesse
et des métiers que sont les finales nationales des Olympiades des Métiers.
De nouveau, cette fascinante compétition
a permis à une centaine d’apprentis formés
dans notre réseau de l’apprentissage BTP
d’élever leur savoir-faire au rang d’exhibition de haut niveau, et de monter en
épingle nos métiers comme autant de
joyaux de l’expérience humaine. Dix-sept
d’entre eux se sont ainsi distingués en
montant sur le podium des vainqueurs.
Leur exploit, car c’en est un, mérite d’être
salué à sa juste mesure. Mais au-delà du
résultat final, la magie de cet événement
réside d’abord dans la mobilisation hors
du commun que suppose sa réussite.
Je parle ici des milliers de jeunes participants
au concours, des milliers de professionnels
bénévoles qui les encouragent, les accompagnent et les encadrent, de l’imposante
logistique mise au service du processus de
sélection régional, puis national. Le secteur
du bâtiment et des travaux publics et notre
réseau de CFA-BTP tiennent une place
maîtresse dans le concert des branches
professionnelles réunies par le COFOM
sur la grande scène des Olympiades des
Métiers. Ce sont ces jeunes, leurs maîtres
d’apprentissage et leurs formateurs que je
veux particulièrement saluer, mais aussi
la région Auvergne et tous les acteurs, qui
ont su donner à cette 42e édition le lustre
inédit que mérite cette compétition. Pour
nos jeunes, nos entreprises, nos CFA.
Jean-Luc SETHI, Président du CCCA-BTP
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Finales nationales des 42es Olympiades des Métiers
Huit cents jeunes pros,
trois jours d’exception
Du 23 au 25 novembre 2012 à ClermontFerrand, les finales nationales des 42es
Olympiades des Métiers ont à nouveau
mis en scène les savoir-faire, la passion
et l’énergie des jeunes professionnels en
formation. Plus de huit cent concurrents
étaient à l’œuvre sous la Grande
Halle d’Auvergne. Un tiers d’entre eux
représentait le BTP, parmi lesquels une
centaine issus du réseau CCCA-BTP.
La forme du Zénith de Clermont-Ferrand
évoque celle d’un volcan, clin d’œil
évident aux puys environnants. Juste à
côté, la Grande Halle d’Auvergne est fin
prête pour les épreuves qui démarrent
le lendemain matin. Plusieurs grands
barnums ont été annexés aux 12 500 m2
de l’imposant bâtiment. L’un de ces
espaces sous toile accueillera en
particulier les installateurs sanitaires,
miroitiers, couvreurs, canalisateurs et
constructeurs de routes. En attendant,
voici venir la cérémonie d’ouverture.
Une procession d’autocars déverse devant
les grilles du Zénith des tribus régionales
survoltées. Les délégations venues de
24 coins de la France – Les Antilles et
La Réunion comprises – vont vivre là trois
jours d’une intensité inouïe. Ils le savent
et sont boostés pour cela, ces jeunes qui
arrivent en foule avec force drapeaux,
mascottes et cris de guerre.
Ils ne ressortiront pas de ces trois jours
sans avoir appris quelque chose sur euxmêmes et sur leur relation au métier.
Leurs énormes caisses à outils sont
déjà en place dans les espaces de
compétition. Mais ils portent sur leurs
épaules un autre bagage imposant :
les espoirs de succès de leur région, de
leur maître d’apprentissage, de leur CFA
et de leur famille. Et ils le font avec un
immense enthousiasme. Voilà tout ce qui
fait que les Olympiades des Métiers ne
ressemblent décidément à rien d’autre :
cette énergie positive, cette fougue,
ce désir de mesurer leurs forces et leur
habileté professionnelle toutes neuves ;
cette confiance dans le métier qu’ils
maîtrisent, pour certains, déjà à haut
niveau et qui les autorise à se projeter
dans un avenir plein de promesses.
« Je suis content d’arriver à ce niveau,
de faire des rencontres et de partager
ce moment, dit Thomas Bernard,
le maçon de Poitou-Charentes, récent
titulaire du Brevet professionnel à
l’issue de son apprentissage à BTP CFA
Vienne (Saint-Benoît). Ce concours me
sert à voir ce que je vaux. » Il le saura.
À l’issue du deuxième jour de
compétition, il sera distancé et observera :
« Je me rends compte du niveau.
Mon but cette fois n’est pas d’aller à Leipzig.
Par contre, je pourrais être intéressé
pour recommencer dans deux ans. »
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Finales nationales des 42es Olympiades des Métiers
Aller ou pas à Leipzig
La plupart des 800 jeunes concurrents
arrivant ce soir à Clermont-Ferrand rêvent
bien sûr d’une médaille, voire d’une
médaille d’or et d’une place en équipe de
France. Celle-ci serait leur passeport pour
Leipzig, en Allemagne, où se déroulera la
compétition internationale en juillet 2013.
Parmi la centaine de jeunes concurrents
issus du réseau de l’apprentissage BTP,
coordonné et animé par le CCCA-BTP, dixsept connaîtront finalement la joie énorme
d’entendre clamer leur nom à ClermontFerrand et d’éprouver la sensation de
la médaille pesant au bout du ruban.
Cette médaille sera en or pour sept
d’entre eux. Parmi ceux-là, le binôme
de Midi-Pyrénées des constructeurs de
route constitué de Thomas Boué (BTP CFA
Haute-Garonne) et Jérémy Lagarde (École
des métiers du Gers). Ils ne concourront
pourtant pas en Allemagne, leur métier
n’étant pas représenté à l’international.
Pas plus que celui de Mickaël Gadiou, le
jeune canalisateur de Trappes en Île-deFrance, sacré lui aussi champion de France
à l’issue de la compétition.
Kelly Lhoste, elle, ira à Leipzig. Cette
jeune peintre décoratrice a commencé la
préparation de son Brevet professionnel à
BTP CFA Marne (Reims). Ayant déménagé,
elle poursuit en 2e année chez un nouveau
patron et à BTP CFA Vienne (Saint-Benoît),
près de Poitiers. En cette soirée d’ouverture,
elle est encore une quasi-anonyme au
milieu des 21 jeunes concurrents de la
délégation champardennaise. Mais elle est
déterminée et va donner le meilleur d’ellemême durant ces trois jours de marathon
professionnel. On la verra se battre
comme une lionne sur son poste de travail.
La concentration et la pugnacité se liront
sur son visage et dans l’assurance de chacun
de ses gestes. Elle craquera furtivement
une fois, à l’issue de son speed module
emporté de haute lutte. Elle repartira à
la bagarre. Et elle connaîtra, samedi soir,
la gloire et les larmes d’émotion en montant
sur la plus haute marche du podium.
Un rite d’entrée dans le métier
Dans les ingrédients de la victoire, l’envie de gagner est probablement ce qui
cristallise tout le reste : l’entraînement,
le travail et l’obstination, indispensables
pour transmuter l’habileté en performance de pointe. Tous ceux qui sont déjà
allés à l’international évoquent ces « plus »
indispensables pour atteindre le niveau
de haute compétition que représentent
les finales internationales des Olympiades
des Métiers.
Mais la base de l’engagement dans le
concours, c’est d’abord le plaisir de savoir
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bien faire quelque chose, et l’envie d’évaluer cette compétence. Tous les jeunes
interrogés lors de ces finales nationales
considèrent déjà leur métier comme une
partie d’eux-mêmes. Leur participation aux
Olympiades confirme leur appartenance
à une profession, un
peu comme un rite
d’entrée. « Ici, entre
nous, on parle du
métier, de ce qu’on
fait dans nos entreprises et de nos
chantiers,
raconte
Anthony Honorat, le
jeune miroitier rhônalpin. J’ai eu mon Brevet professionnel en juin dernier. Je ne me
sens peut-être pas encore vraiment professionnel, mais je ne me sens plus non plus
apprenti. Et ce métier est vraiment le mien,
c’est ce que je veux continuer à faire. »
Même certitude chez Rémi Chouipe,
le menuisier Picard. À 18 ans, en 2e année
de Brevet professionnel à BTP CFA Somme
(Amiens), il est ravi d’avoir participé au
concours, même s’il n’est pas parvenu à
terminer sa pièce. « J’ai été surpris par
la complexité du sujet et j’ai passé trop
de temps au début sur la réalisation des
assemblages. Au final je ne pensais pas
être aussi en retard. Le BP, après ça, va me
sembler facile ! Quant aux Olympiades,
je recommencerai et je m’entraînerai
plus sur la rapidité. Vu mon âge, je peux
encore participer deux fois. »
Finales nationales des 42es Olympiades des Métiers
Contrats remplis !
L’issue de la compétition apparaîtra
rapidement très différente pour Basile
Ageneau, le carreleur des Pays de la Loire,
formé à BTP CFA Vendée (La Roche-sur-Yon).
Dès le 2e jour, la perfection et la vitesse
de son travail aimante les regards des
visiteurs. Lui a 20 ans, a déjà obtenu son
Brevet professionnel en 2011 et en est à sa
deuxième participation aux Olympiades.
Il avait fini 4e aux sélections régionales
en 2010. Cette fois, il est là « pour aller à
Leipzig. C’est un challenge, ça me donne
un but, et je me fais plaisir. » Repéré
comme graine de champion, Basile a
bénéficié dans sa région d’une puissante
motivation pour prendre la suite de ses
glorieux prédécesseurs : Jessy Templier,
sacré champion de France à Paris en 2011
ou Davy Rezeau, médaillé d’or à Nantes en
2005 et revenu d’Helsinki avec un diplôme
d’honneur, aujourd’hui membre du jury
carrelage pour les Pays de la Loire.
Même s’il n’a pas gagné, Nicolas
Bellanger, l’installateur sanitaire de
Haute-Normandie, a lui aussi rempli son
contrat. Yann Riou, son formateur et
coach à BTP CFA Le Havre – Baie de Seine
(Montivilliers), détaille de quelle façon :
« Il a été à son niveau, n’a jamais rien lâché.
Il est resté humble et concentré. Il a écouté
ce qu’on lui disait et il a bien rattrapé les
quelques erreurs qu’il avait commises. »
Nicolas commente à son tour : « C’est
physiquement difficile et mentalement,
il y a une pression importante quand on voit
le niveau des autres. On est poussé à
donner le meilleur de soi-même. C’est ce
que j’ai fait, et je pense que la pièce peut
être vendue au client. Je suis content de
moi et de mon travail. Côté concours,
il faut savoir être battu par meilleur que soi.
Et par rapport au métier, c’est vraiment une
bonne expérience, un challenge personnel
et professionnel. J’ai la sensation d’avoir la
preuve de mon savoir-faire. »
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Finales nationales des 42es Olympiades des Métiers
Palmarès réseau de l’Apprentissage BTP
OR
Mickaël GADIOU
Basile AGENEAU
Jérémy LAGARDE
Thomas BOUÉ
Fabien GAUGAIN
Victor DENEUFCHATEL
Kelly LHOSTE
Canalisation
Carrelage
Construction de routes
Installation électrique
Maçonnerie
Peinture et décoration
CFM BTP Trappes
BTP CFA Vendée
École des métiers du Gers
BTP CFA Haute-Garonne
BTP CFA Marne
BTP CFA Marne*
BTP CFA Marne
* Formé à BTP CFA Marne, aujourd’hui salarié en CDI.
ARGENT
Nicolas PLOTON-BOUÉ
Mathieu CORDIER
Timothée LAVOREL
Julien SEILLER
Baptiste GABIOT
Yohan CHRISTIANS
Carrelage
BTP CFA Gironde
Construction de routes BTP
CFA Somme
Installation électrique
BTP CFA Vendée
Peinture et décoration
BÂTIMENT CFA Côte d’Or
Plâtrerie et constructions sèches BTP CFA Sarthe*
* Formé à BTP CFA Sarthe, aujourd’hui salarié en CDI.
BRONZE
Mederic ROBERGE
Pierre NERRIERE
Arnaud SECRETAN
Guillaume CASSAIGNE
Couverture
Ébénisterie
Maçonnerie
Peinture et décoration
* Formé à BTP CFA Vendée, aujourd’hui salarié en CDI.
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BTP CFA Calvados
BTP CFA Vendée*
BÂTIMENT CFA Saône-et-Loire
BTP CFA Gironde
Finales nationales des 42es Olympiades des Métiers
Soutien ministériel
En visite sur le site des
Olympiades,
Thierry
Repentin, le ministre
délégué à la Formation
professionnelle et à l’Apprentissage estime :
« C’est une excellente manifestation qui
met en exergue la jeunesse et les métiers,
une double priorité pour le Gouvernement. (…) Les choses ne vont pas très bien
en ce moment sur le plan économique.
Or l’apprentissage va de pair avec le
développement de l’économie. C’est pourquoi nous avons indiqué il y a quelques
semaines que nous allions passer à
500 000 apprentis d’ici la fin du quinquennat. On voit bien ici que l’on peut s’appuyer
sur un réseau de professionnels reconnus.
Et le soutien aux Olympiades des Métiers,
c’est aussi un signe de la confiance de l’État
à l’égard de la jeunesse. »
L’accueil auvergnat
plébiscité
« Nous sommes très
heureux de la manière
dont se passent ces
Olympiades » se réjouit
Arlette Arnaud-Landau,
vice-présidente
du
conseil régional d’Auvergne, chargée
de la Formation professionnelle tout au
long de la vie, des Formations sanitaires
et sociales et de l’Apprentissage. Et pour
cause : outre un succès avéré, aussi bien
en termes de participation à la compétition qu’en termes de nombre de visiteurs,
les responsables régionaux reçoivent
durant ces trois jours un concert de
louanges quant à la qualité de l’accueil
et de l’organisation. « Cela suppose un
gros investissement humain, mais aussi financier, indique la vice-présidente.
Il y a tout un travail de préparation en
amont. C’est d’abord une chaîne humaine
extraordinaire, avec les branches professionnelles, toute l’organisation du
COFOM et l’ensemble des acteurs de la
région. Puisque vous me parlez du BTP,
il y a notamment des apprentis des quatre
CFA-BTP de la région parmi les bénévoles.
Nous bénéficions aussi de locaux exceptionnels qui nous ont permis de donner
de la place aux espaces de compétition.
En termes financiers, toute cette logistique
d’accueil et d’organisation représente pour
la région environ 4,5 millions d’euros, dont
un tiers sur ses fonds propres, le reste
étant assuré par diverses subventions.
Et je ne parle pas de l’investissement,
très important lui aussi, en matériels mis
à disposition par les sponsors et partenaires. Nous devons maintenant mettre à
profit cet élan pour assurer les retombées
de l’événement et le prolonger en termes
de mise en synergie et d’innovation autour des questions d’orientation, d’insertion et de formation professionnelle. »
Cité des métiers
éphémère
En même temps que les Olympiades
des Métiers, la région Auvergne a mis
sur pied un carrefour des métiers à
destination des jeunes visiteurs et de
leur famille. Sa principale originalité :
il intègre notamment une « Cité éphémère
L’Alsace se prépare
pour 2015
Les finales nationales
des 43es Olympiades
des Métiers auront lieu
à Strasbourg en janvier 2015. La candidature alsacienne a été
portée par la région avec le soutien de la ville
et de la communauté urbaine de Strasbourg.
« Le BTP d’Alsace était aussi à nos côté
pour défendre le projet » précise Martine
Calderoli-Lotz, vice-présidente du conseil
régional, en charge notamment de la formation professionnelle continue. « Nous avons
prévu le mois de janvier pour l’organisation,
en dehors des grosses périodes de congrès,
de manière à offrir une capacité hôtelière
suffisante. Nous voulons mettre à disposition de l’espace pour les compétitions et
assurer des soirées chaleureuses, pour que
les gens repartent de chez nous avec une
bonne image de l’Alsace. Nous voulons aussi
associer les professionnels pour faire en sorte
que les Olympiades soient un passage vers
la connaissance des métiers, avec ensuite
une possibilité d’ouvrir les entreprises aux
jeunes qui s’intéresseraient aux métiers. »
Michel Guisembert
lance un défi aux médias
des métiers » où l’on peut rencontrer,
sous une bannière commune, l’ensemble
des acteurs régionaux et académiques
de l’orientation, de l’information et de
l’insertion professionnelle. La douzaine
de réseaux et d’institutions représentée
reçoit les visiteurs en fonction de leurs
demandes et s’appuient sur un espace
commun de ressources documentaires.
Ce prototype pourrait préfigurer une
structure pérenne, que le conseil régional
d’Auvergne prévoit dans le cadre de l’acte 3
de la décentralisation et du futur service
public régional de l’orientation et l’emploi.
Fort du succès grandissant des Olympiades
des Métiers sur le terrain, le nouveau président de Worldskills
France voudrait maintenant que cette vitrine hors du commun
devienne beaucoup plus visible. « J’ai envie
de lancer un défi aux médias en disant :
voilà, cet événement qui a lieu tous les
deux ans est le fruit d’une synergie positive
énorme, une synergie capable de renverser les montagnes. Et bien donnons-nous
pour objectif commun que la prochaine
fois, dix millions de Français puissent être
touchés, interpellés par cet événement.
On a l’occasion de faire du sensationnel avec des jeunes qui vont bien, qui ont
de vraies perspectives d’avenir, qui sont
capables d’avoir de la créativité et de créer
de l’emploi. On peut en faire quelque chose
de phénoménal sur le plan médiatique.
D’autres pays savent le faire, il n’y a pas
raison qu’on ne puisse pas le faire aussi. »
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Finales nationales des 42es Olympiades des Métiers
Apprentissage BTP - Numéro spécial
Janvier 2013
Édité par le CCCA-BTP
19 rue du Père Corentin - 75680 Paris Cedex 14
Tél. : 01 40 64 26 00
www.ccca-btp.fr
Rédaction : Francois CARBONEL pour le CCCA-BTP
Coordination : service Communication
Photographe : Bernard CHARPENEL
Conception graphique : Stéphane BAZIN, bazinfolio.com

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