Sant Cugat del Vallès, 22 avril 2015 DISCOURS FINAL Mes chères

Transcription

Sant Cugat del Vallès, 22 avril 2015 DISCOURS FINAL Mes chères
SUPÉRIEURE GÉNÉRALE
Religieuses PURETÉ DE MARIE
CHAPITRE GENERAL XXVI
Sant Cugat del Vallès, 22 avril 2015
DISCOURS FINAL
Mes chères Sœurs:
Le Chapitre termine juste quand nous célébrons l’anniversaire de l’entrée de
Mère Alberta dans la Pureté. Que voudra nous dire Dieu avec cela ?
Nous avons vécu un temps de grâce et de présence de l’Esprit. Nous avons été
accompagnées par la prière de nos sœurs, des laïques de notre Mouvement Famille
Albertienne et de tant d’autres personnes qui nous veulent bien et se sentent
vinculées à la Pureté. Les journées ont été intenses, avec tant de richesse et
d’expériences partagées qu’il n’est pas facile de refléter tout cela dans les paroles.
Je suis consolée en pensant que vous serez des ambassadrices et vous
communiquerez aux sœurs ce que nous avons vécu ici, pas seulement avec vos
paroles mais surtout avec vos gestes et actions apostoliques.
En nous rappelant que nous sommes dans l’Année de la Vie Consacrée, j’ai
voulu reprendre les mêmes objectifs que le Pape François nous propose dans sa
Lettre Apostolique à l’occasion de ce gran évenement.
REGARDER LE PASSÉ AVEC RECONNAISSANCE
Il nous dit: «Il sera opportun que chaque famille charismatique se souvienne
de ses débuts et de son développement historique, pour rendre grâce à Dieu ».
Et c’est précisément cela que nous désirons faire, rendre infiniment grâces au
Seigneur pour notre Fondatrice, Mère Alberta. Elle est la femme qui, dans l’écoute
attentive de l’Esprit, a vécu dans une recherche intense de la Volonté de Dieu.
Retourner à elle et étudier sa spiritualité est un désir des sœurs dans leurs
suggestions. Retourner à la source d’où jaillit l’eau cristalline, mais non pour y rester
sinon pour faire nouveau ce que, avec le temps, a pu vieillir et, au même temps,
prendre conscience de la façon dont nous avons vécu le charisme au long de son
histoire et de la créativité qu’il a développé dans son expansion.
Je rends grâce à Dieu pour les premières soeurs qui ont pris le relais et qui
ont vécu et se sont sanctifiées au jour le jour, au milieu des salles de classe, des
coulouirs, entre les va-et-vient des lois éducatives, et, qu’avec beaucoup d’effort,
nous ont transmis le riche héritage que nous possédons aujourd’hui.
Merci à toutes les sœurs qui, dès le Ciel, nous contemplent aujourd’hui et
intercèdent pour nous et à celles qui, sans être dans des salles de classe, réalisent la
mission en offrant leur prière ou leur maladie. Merci aussi à toutes celles qui, avec
un travail admirable et dans la fidélité créative, vivent la beauté de notre charisme.
Merci, parce que de la petite source qui avait jailli comme don de l’Esprit à
son Église en Alberta Giménez, Il a voulu arroser d’autres champs, et en eux est surgi
avec force le Mouvement Famille Albertienne, en lui donnant couleur et vie. Si nous
continuons à être fidèles, ce que le futur nous préparera sera glorieux, car l’Esprit
est Eternelle Nouveauté et il fait toujours toutes les choses nouvelles.
150422 DISCOURS SG 1 de 6
SUPÉRIEURE GÉNÉRALE
Religieuses PURETÉ DE MARIE
CHAPITRE GENERAL XXVI
Lisons les chroniques, étudions notre histoire et ainsi nous ne verrons pas
seulement nos œuvres sinon la vie du précieux patrimoine que nous avons
maintenant. Et lisons-la non pour y rester mais pour y découvrir le passage de
l’Esprit, et pouvoir, comme la Vierge, chanter notre Magnificat.
Tenons compte de ces paroles que le Pape nous adresse dans sa Lettre:
« Raconter sa propre histoire est indispensable pour garder vivante l’identité,
comme aussi pour raffermir l’unité de la famille et le sens d’appartenance de ses
membres ».
VIVRE LE PRÉSENT AVEC PASSION
L’image qui apparaît dans mon imagination en écoutant la parole ‘passion’ est
celle de amoureux, et ensuite surgit cette question : Sommes-nous vraiment
amoureuses de Jésus Christ ? A ce sujet le Pape lui-même se demande et nous
demande : « Jésus est-il vraiment notre premier et unique amour, comme nous nous
le sommes proposés quand nous avons professé nos vœux ? »
Et nous pouvons encore nous demander : S’est-il refroidi notre premier
amour ? (cf. Ap 2,4) S’est-elle approprié de nous « la mondanité spirituelle » citée
par le Pape dans l’Evangelii Gaudium 93 ?
Sans passion notre vie perd son poids. La routine, la fatigue et
l’embourgeoisement peuvent entrer en elle, et où resteront ces “évangélisateurs
avec Esprit” qui sont en train de demander l’Eglise et notre société? (EG 259,262)
Les personnes avec passion sont celles qui vivent en union avec Dieu, celles
qui ont comme centre de leur vie l’Eucharistie et la Parole de Dieu. Sont celles qui
renouvèlent chaque jour leur consécration comme quelque chose de nouveau, celles
qui permettent à l’Esprit de les porter, elles le laissent parler et elles écoutent ce
qu’Il désire dans chaque moment concret de leur vie. Elles sont personnes qui
demandent pardon pour leurs oublis et consentent à ce que le Seigneur les séduise de
nouveau et transforme leur cœur.
Regardons notre Fondatrice, comment elle portait dans son intérieur la
passion de Jésus pour faire la volonté du Père. Je suis émue en regardant cette
grande femme qui cherchait uniquement la Volonté de Dieu et qui avait une telle
confiance en Lui qu’elle s’exclamait: “Dieu dispose tout pour notre bien” (Lettre
393); “Ne voulons ni cherchons rien d’autre que faire et que se fasse en nous sa
sainte volonté” (Lettre 80); “Accueillons tout comme venu de sa divine main”
(Lettre 127); je pourrais encore écrire tant de ses pensées. Nous toutes nous savons
qu’en elle, comme en Jésus, ces paroles ne sont pas seulement des paroles.
Je suis resté impressionée pour tant de suggestions qui démandent
d’améliorer la qualité de notre prière et de constater qu’il y a une grande soif de vie
intérieure. C’est un désir qui devient un cri. Mais, mes soeurs, nous pouvons mourir
de soif en ayant, tout près de nous, en nous, la source!
Ne cherchons plus des célebrations spéciales. Utilisons les moyens que nous
avons à notre portée: prions, vivons les Sacrements, lisons la Parole de Dieu, et
cheminons convaincues que le Seigneur est présent, car c’est seulement ainsi que
nous pourrons aimer avec bonté et miséricorde.
150422 DISCOURS SG 2 de 6
SUPÉRIEURE GÉNÉRALE
Religieuses PURETÉ DE MARIE
CHAPITRE GENERAL XXVI
Renouvelons devant le Seigneur notre Oui, la réponse affirmative que nous lui
avions donné, et écoutons de nouveau avec force: Suis-moi!
Faisons aussi une lecture priante de nos Constitutions et nos Normes
d’application, des documents de la Congrégation et découvrons la force de l’Esprit
qui fait toutes les choses nouvelles.
Que l’activisme ne nous étouffe pas. Ne cherchons pas d’excuse, regardons de
nouveau Mère Alberta, elle avait une activité débordante: l’École, l’Ecole Normale
de maîtresses, la Congrégation qui faisait ses premiers pas... Certaines de ses lettres
nous parlent de son travail excessif: “Je me sens pressée par le travail, ma petite
Soeur, et nous toutes nous le sommes, mais il faut ramer” (Lettre 137) “J’ai
tellement travaillé que je suis épuisée... “ (Lettre 13) “Nous n’avons même pas un
instant; j’étudie comme jamais dans ma vie j’ai du le faire” (Lettre 60). Ses
contemporains témoignent de son équilibre et sa sérénité. Et ceci a été possible
parce que son centre était en Dieu et en Lui elle pouvait vivre sans dicotomie sa vie
et son travail. C’était la prière celle qui la poussait à l’action, et elle y trouvait la
force pour ne pas s’enfoncer devant la mort de ses êtres chers et pour mener de
l’avant la mission apostolique. Sa décision était catégorique: “Je ne laisserai jamais
la prière” (EE, 330).
L’Evangelii Gaudium nous demande d’être des “personnes qui prient et
travaillent” (EG 262). Saint Ignace dirait « contemplatifs dans l’action » et Sainte
Thérèse, dont nous célébrons le Vème centenaire de naissance : « Croyez-moi, Marthe
et Marie doivent offrir ensemble l'hospitalité au Seigneur, le retenir toujours auprès
d'elles, et ne pas lui faire mauvais accueil en ne lui donnant pas à manger » (Le
Château intérieur VII, 4, 12).
Si notre premier amour s’est raffroidi, il ne faut pas se décourager: “Nous
avons besoin d’implorer chaque jour, de demander sa grâce pour qu’il ouvre notre
cœur froid et qu’il secoue notre vie tiède et superficielle” (EG 264).
Croyons fermement en la force de la prière. Dieu peut changer notre cœur et
faire nouvelle notre vie. Soyons des communautés priantes qui discernent le pas de
l’Esprit dans les défis que le monde nous présente.
Vivons, alors, avec passion notre présent, en étant témoins de son amour ici
et maintenant, là où nous sommes appelés à vivre. Ayons comme guide (vadémécum,
dit le Pape) l’Évangile, soyons au Christ et, en Lui, à tous les hommes.
EMBRASSER L’AVENIR AVEC ESPÉRANCE
Le Pape François nous dit à tous les consacrés: “L’espérance dont nous
parlons ne se fonde pas sur des chiffres ni sur des œuvres, mais sur Celui en qui nous
avons mis notre confiance (cf. 2 Tm 1, 12), et pour lequel « rien n’est impossible »
(Lc 1, 37)”.
Convaincues de ce que la Congrégation est l’œuvre de Dieu déposée dans nos
mains fragiles et que c’est l’Esprit Celui qui nous guide, osons rêver comme le disait
le père José María Vélaz (Fondateur de Fe y Alegría). Ayons des rêves, car c’est Dieu
lui-même qui avait rêvé l’œuvre de Mère Alberta et l’a préparée pour chacune
150422 DISCOURS SG 3 de 6
SUPÉRIEURE GÉNÉRALE
Religieuses PURETÉ DE MARIE
CHAPITRE GENERAL XXVI
d’entre nous et pour celles que le Seigneur continuera à appeler par notre moyen. Ici
je ne pense pas seulement aux sœurs mais aussi à toutes ces personnes qui sont en
train de participer d’une façon plus directe dans notre charisme et désirent partager
et vivre notre spiritualité. Soyons attentives aux signes des temps, prions et
réfléchissons sur notre charisme pour mieux le connaître et le vivre. Écoutons
beaucoup l’Esprit qui, comptant sur nous, désire faire des choses nouvelles.
“Soyons des évangelisateurs non-conformistes” nous avait dit le premier jour
Monseigneur José Ángel, évêque de Terrassa. Nous ne pouvons pas nous installer dans
le présent et vivre comme si rien ne se passait tout près de nous.
Mère Alberta s’est avancé à son temps. Pourquoi ? Peut-être parce qu’elle a
vécu ouverte et attentive à ce qui arrivait dans sa vie et aussi à tout ce que nous
appelons aujourd’hui « les signes des temps » ? Tout simplement, elle vivait dans le
présent et elle regardait le futur avec espérance parce qu’elle savait s’abandonner
dans les mains de Dieu. Telle était sa confiance qu’elle exhortait les autres à se
confier « dans les mains de la Providence, car elle dirige les événements selon ce qui
convient à la gloire de Dieu » (Cf. Lettre 188).
Le Pape a exprimé les objectifs pour l’Année de la Vie Consacrée dans une
SERIE D’ATTENTES concrètes, en invitant tous les consacrés à les mener à terme :
L’urgence de montrer la joie pour la propre vocation qui attire beaucoup
d’autres à cette même façon de vivre. Comparons cette phrase avec les pensées de
la Mère : « Il ne manque pas la joie là où il y a de la vertu » (Lettre 346), « Nous
avons besoin de religieuses joyeuses et souriantes » (SD 519).
L’appel à devenir des “experts en communion”, à grandir dans « la
‘mystique’ du vivre ensemble ». Le Pape nous avertit dans sa lettre « que les
critiques, les bavardages, les envies, les jalousies, les antagonismes, sont des
attitudes qui n’ont pas le droit d’habiter dans nos maisons ». Mais aussi, il ajoute
dans ce beau texte de l’Evangelii Gaudium, dans lequel j’aimerais remplacer
‘l’Eglise’ par ‘ma communauté’ : « L’Église (ma communauté) doit être le lieu de la
miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et
encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Évangile » (EG 114).
Nous constatons dans les suggestions qui nous sont parvenues de grands désirs
de rendre nos communautés plus fraternelles. Nous rêvons d’une vie consacrée avec
des attitudes plus évangéliques, mais ces désirs habitent en nous ensemble avec
l’insatisfaction, la fatigue, l’individualisme et les blessures dans les relations qui
n’ont pas été guéries.
Mes sœurs, si nous toutes nous avons les mêmes désirs, accueillons le défi de
récréer notre communauté avec un style de vie simple, ouvert, accueillant. Formons
des communautés où le dialogue, la miséricorde et le pardon aident à guérir et à
faire plus mûres nos relations.
Je suis sûre que nos relations s’amélioreront si, en renonçant à être
autoréférentielles, nous laissons que la vie des personnes, l’entourage, les
souffrances, les injustices de notre monde nous désinstallent et nous fassent sortir de
notre vie commode.
Tel que nous le dit le Pape : « Ne vous repliez pas sur vous-mêmes, ne vous
laissez pas asphyxier par les petites disputes de maison, ne restez pas prisonniers de
150422 DISCOURS SG 4 de 6
SUPÉRIEURE GÉNÉRALE
Religieuses PURETÉ DE MARIE
CHAPITRE GENERAL XXVI
vos problèmes. Ils se résoudront si vous allez dehors aider les autres ».
Si nous ne vivons pas en fraternité notre mission ne sera pas féconde et, où
restera le désir de notre Fondatrice de vivre dans les communautés l’esprit de
famille ?
Le document “Assoiffées du meilleur vin” exprimait, dans les numéros 119 et
suivants, tous ces désirs. Ne sera-t-il peut-être le moment pour le travailler et le
prier de nouveau ?
Apprenons de la Mère l’humilité et la simplicité, soyons des îles de miséricorde
au milieu d’une mer d’indifférence.
Soyons aussi des femmes avec de l’expérience de Dieu. Osons nous regarder
nous-mêmes comme Dieu nous regarde et, à partir de cette tendresse, regardons
chaque frère comme un don que Lui nous offre chaque jour.
Soyons tout près des pauvres, de n’importe quelle pauvreté et proclamons que
l’être est plus important que l’avoir, que la grande vérité de l’homme est d’être fils
et frère. Sortons sans peur vers les périphéries existentielles dont nous parle le Pape.
Faisons crédible le fait que nos vies sont polarisées par le Royaume, que nous
avons renoncé à un amour concret pour trouver Dieu dans chaque personne qui croise
notre chemin.
Faisons de la sorte que notre communauté soit un reflet du mystère
Trinitaire, de la communion d’Amour qui est le Dieu révélé par Jésus.
DESIRS:
J’aimerais et c’est un désir des Capitulantes, qu’on puisse chercher tous les
moyens nécessaires pour qu’en toutes nos oeuvres soient encouragés les groupes des
Oratoires. Ce que nous pouvons faire de mieux pour nos élèves c’est de les amener à
la rencontre avec Jésus.
Je souhaiterais aussi qu’en chaque communauté, dans
communautaire, on puisse se demander comment aider les plus pauvres.
le
projet
Demandons, de manière spéciale en cette année, pour les vocations à la Vie
consacrée. Le Pape, dans son discours adressé aux formateurs le 11 avril à Rome,
leur a dit : « Je suis aussi convaincu qu’il n’y a pas de crise des vocations là où il y a
des consacrés capables de transmettre, par leur témoignage personnel, la beauté de
la consécration. Et le témoignage est fécond.”
Prenons soin de toutes les personnes de nos œuvres. Spécialement MFA, Foc et
Deja Huella, pour qu’ils soient du levain dans la pâte. Prenons beaucoup de soin les
unes des autres.
Auprès de la Vierge de la Pureté et de Mère Alberta je laisse tous ces désirs.
Elles feront possible que notre Congrégation donne gloire à Dieu et soit un
instrument pour le salut des hommes.
150422 DISCOURS SG 5 de 6
SUPÉRIEURE GÉNÉRALE
Religieuses PURETÉ DE MARIE
CHAPITRE GENERAL XXVI
REMERCIEMENTS:
Avant de finir je veux remercier la Sœur Socorro et les Sœurs Mª Luisa, Begoña
et Isabel, avec lesquelles j’ai travaillé et partagé beaucoup pendant ces années.
Je veux aussi remercier les Sœurs de la communauté de San Juan qui ont fait
de leur mieux pour que rien ne nous manque. Aux Novices et Postulantes qui, avec
tant de délicatesse nous ont prêté e préparé leur maison.
A toutes les Sœurs qui nous ont soutenues avec leur prière et qui ont assumé
nos tâches.
Et à vous, mes Sœurs Capitulantes, merci pour votre prière et travail sérieux et
responsable, pour la confiance que vous avez déposée en moi et dans le nouvel
Conseil. Continuez à nous aider.
Je termine en invoquant la Vierge avec les paroles de la prière « Salut, ô
Reine » : « Reine et Mère de miséricorde, tourne vers nous ton regard
miséricordieux ». Regarde-nous, Mère, pour que Jésus puisse nous regarder et qu’il
se réalise en chacune de nous et en chaque sœur de la Congrégation son désir : « Je
fais toutes les choses nouvelles » (Ap 21,5).
Mère Alberta, regarde-nous aussi, aide-nous à entrer dans les défis de cette
étape de six ans avec le même enthousiasme et force avec laquelle tu avais traversé
la porte de Can Clapers le 23 avril 1870.
Félicitations à vous et à toutes les Soeurs!
Merci !
Soeur Emilia González
Supérieure Générale
150422 DISCOURS SG 6 de 6