pièce d`howard barker traduite par mike sens

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pièce d`howard barker traduite par mike sens
LES SUPPLIANTES / TRILOGIE TRAGIQUE
DEUXIÈME ÉPISODE
PIÈCE D’HOWARD BARKER
TRADUITE PAR MIKE SENS
URSULE
URSULE, LA PEUR DE L’ESTUAIRE est une pièce d’Howard Barker, auteur contemporain anglais.
Cette pièce constitue le second volet de la trilogie LES SUPPLIANTES. Le texte français, encore
inédit, vient d’être traduit de l’anglais par Mike Sens pour ce projet.
Ursule a été créée en résidence de création à L’ÉCHANGEUR - scène conventionnée de Fère-en-Tardenois
et au THÉÂTRE MASSALIA – La Friche La Belle de Mai à Marseille, en août et septembre 2008.
La pièce est présentée du 3 au 5 octobre 2008 dans le cadre du festival C’EST COMME ÇA !
à Château-Thierry, du 20 au 31 janvier 2009 à Marseille, au THÉÂTRE MASSALIA – La Friche La
Belle de Mai, les 22 (sous la forme d’une conférence-spectacle) et 24 mars 2009, dans le
cadre du festival [TRAFIK] à Bergerac, les 15 et 16 mai 2009, dans le cadre du festival
IMPATIENCE à l’ODÉON – THÉÂTRE DE L’EUROPE, à Paris.
TEXTE : Howard Barker
TEXTE FRANÇAIS : Mike Sens
MISE EN SCÈNE : Nathalie Garraud et Olivier Saccomano
ASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE : Omar Abi Azar
SCÉNOGRAPHIE : Jean-François Garraud
CRÉATION COSTUMES : Sarah Leterrier, assistée de Sabrina Noiraux
CRÉATION LUMIÈRE : Erika Sauerbronn
CRÉATION SON : Philippe Gorge
ASSISTANTS : Elie Chapus et Pierrick Bonjean
ACTEURS : Heidi Becker Babel, Julien Bonnet, Laurence Claoué, Virginie
Colemyn, Hugo
Dillon, Valérie Diome, Mitsou Doudeau, Rama Grinberg, Conchita Paz, Aurélie Pitrat ou
Clara Guipont (en alternance)
AUTRES MEMBRES DU GROUPE DE RECHERCHE :
Félix Jousserand, Valérie Mitteaux et Anna Pitoun
PRODUCTION : DU ZIEU DANS LES BLEUS
COPRODUCTION : L’ÉCHANGEUR - scène conventionnée de Fère-en-Tardenois,
à Bergerac, le THÉÂTRE MASSALIA - Friche La Belle de Mai, à Marseille.
la
GARE MONDIALE
DU ZIEU DANS LES BLEUS reçoit le soutien du MINISTÈRE DE LA CULTURE - DRAC PICARDIE,
CONSEIL RÉGIONAL DE PICARDIE, du CONSEIL GÉNÉRAL DE L’AISNE et de l’ADAMI.
du
Pour le troisième volet du projet Les Suppliantes, DU ZIEU DANS LES BLEUS reçoit le soutien
du MINISTÈRE DE LA CULTURE - DMDTS au titre du compagnonnage d’auteur.
DU ZIEU DANS LES BLEUS
LES SUPPLIANTES
est parrainé par le groupe
ALIS.
01
LES SUPPLIANTES
(TRILOGIE TRAGIQUE)
La trilogie LES SUPPLIANTES est conçue comme un cycle de recherche sur l’expérimentation
des formes tragiques.
Ce cycle comprend la mise en place d’un laboratoire permanent (réunissant un auteur, des
traducteurs, des metteurs en scène, des acteurs et des plasticiens), l’organisation d’ateliers de
recherche et de pratique à destination d’amateurs et/ou de professionnels, et la création de
trois pièces qui formeront la trilogie :
— LA PREMIÈRE PIÈCE, ISMÈNE, est composé à partir de deux tragédies grecques :
Les sept contre Thèbes d’Eschyle (nouvelle traduction : Pierre Judet de La Combe)
et Antigone de Sophocle (traduction : Jean et Mayotte Bollack).
(Création 2007-2008)
— LA DEUXIÈME PIÈCE, URSULE, est une pièce d’Howard Barker, inspirée de
la légende de Sainte Ursule et des Onze Mille Vierges (traduction : Mike Sens).
(Création 2008-2009)
— LA TROISIÈME PIÈCE, VICTORIA est la pièce manquante vers laquelle nous cheminons,
pièce pour laquelle nous inventons figure, forme et langage…
C’est un jeune auteur, Félix Jousserand, qui écrira cette “tragédie manquante”
(Création 2009-2010)
Les trois textes que nous avons choisi de travailler sont bâtis à partir d’exigences
contemporaines :
ISMÈNE n’est pas une tragédie grecque, c’est une composition à partir d’un texte d’Eschyle
(datant de -467) et d’un texte de Sophocle (datant de -442), dans des traductions datant
de 1999 et 2006.
Howard Barker a écrit URSULE en 2001 à partir d’une légende moyenâgeuse relatant un
épisode datant vraisemblablement du Vème siècle.
VICTORIA s’écrit le long de ce chemin, nous ne savons pas quels en seront les détours…
Notre démarche ne relève donc pas d’une entreprise archéologique (de la tragédie antique
à la tragédie contemporaine) dont la rigueur supposée nous permettrait d’aboutir à une nouvelle
forme théâtrale, qui serait en quelque sorte un équivalent contemporain à des modèles textuels
historiques. Au contraire, chaque texte nous offre un terrain d’expérimentation propre, à partir
duquel mettre en acte des nécessités contemporaines.
Pour construire ce cycle de recherche, notre choix a été de nous confronter à des textes issus
d’une certaine tradition théâtrale et de confronter un auteur d’aujourd’hui à ces formes, non
pour lui fixer des impératifs ou des modèles à suivre, mais pour le questionner lui aussi sur
la forme de l’écriture théâtrale aujourd’hui, à la lumière d’une possible mise en acte de ces
textes. À une époque, la nôtre, souvent engoncée dans la triste alternative post-moderne /
réactionnaire, il nous semblait important de travailler, au théâtre et par le théâtre, à établir
un rapport à l’Histoire et à l’art dégagé de cette ornière.
LES SUPPLIANTES
02
ARGUMENTS
POUR LA TRAGÉDIE
En préambule, pour définir le projet, voici les arguments qui en sont à la fois les fondations
et les questions centrales :
1. UNE TRAGÉDIE EST UN TEXTE DE THÉÂTRE
Ce qui nous tient, dans la tragédie, c’est d’abord la consistance d’une forme textuelle.
Depuis quelques années, sous la bannière du «texte-matériau», le combat avec la consistance
du texte n’a plus souvent lieu : on s’intéresse plus à une «matière tragique» malléable, recyclable
à volonté (réduite à deux éléments : la grandeur et la violence, la «grande violence» qui ouvre en
général la voie à un théâtre compassionnel, néo-romantique), qu’à la forme de la tragédie.
Or, aucun sujet, aucun fait, aucune image, aucun accident, aucune atmosphère, aucun récit
ne sont par eux-mêmes tragiques. La tragédie opère par sa forme, qui livre une situation à
un affrontement de paroles contradictoires.
Elle recueille dans le dialogue l’impossibilité d’un consensus. La tragédie est discordante.
2. UNE TRAGÉDIE TRAVAILLE AUX CHARNIÈRES DE L’HISTOIRE
La tragédie n’agite pas des éléments éternels (le destin, la mort, l’amour, la condition humaine,
qu’il faudrait écrire avec les majuscules qui conviennent à l’absolu), mais articule éternellement
le passé au présent. Elle a toujours procédé par un détour historique : les tragédies grecques
mettaient en question les catégories de la démocratie naissante à partir des héros mythiques,
les tragédies françaises celles de la monarchie à partir des héros antiques, etc. Ce détour est
la condition nécessaire pour que l’Histoire soit posée comme un problème, comme une
construction. Si ce détour nous semble essentiel aujourd’hui, c’est que nous sommes en train
de sortir d’une longue période d’après-guerre, et que de nouvelles catégories se sont formées
(terrorisme, liberté individuelle, droit de la personne…) sur lesquelles le présent médiatique
se règle et cherche son confort de lecture, par-delà la complexité historique des situations.
Le temps de la tragédie n’est pas le passé simple, ni le présent simple, mais le présent
compliqué par un passé. La tragédie est embarrassante.
3. UNE TRAGÉDIE EST UNE FORME CRITIQUE
Les tragédies ressemblent à des bombes à retardement. Les personnages s’y attardent à dire,
à déplier, à argumenter, à programmer leurs actes. La tragédie n’est donc pas l’explosion
spontanée et immédiate des émotions et des actions. Dans la tragédie, il n’y a pas de grande
passion sans grande raison, elle fait éclater cette opposition simpliste. Les émotions et les
actions y sont tressées dans une grille de parole, dans une logique rigoureuse. Ici, le lyrisme
est en même temps analyse, la beauté est en même temps démonstration. Cet attardement est
le temps de la critique : les actes et les émotions mûrissent dans les paroles, et s’exposent
aux contradictions que les catégories de chaque personnage mettent en jeu.
La tragédie ne reflète pas une contradiction, mais elle la force à faire retour sur elle-même.
C’est une forme réflexive. La tragédie est pensante.
LES SUPPLIANTES
03
LA TRAGÉDIE
D’URSULE
Dans les pièces du Théâtre de la Catastrophe, Howard Barker prend appui sur des faits
historiques, des mythes ou légendes, opérant quasi systématiquement un détour historique
ou mythique pour servir sa recherche d’une forme tragique contemporaine.
Il place ses personnages dans des situations - qu’il nomme lui-même «post-catastrophiques»
- où la vérité ne peut plus être une évidence collective, mais devient par force l’objet d’une
quête individuelle. L’individu et son rapport à une règle commune, déterminée par telle ou
telle collectivité humaine, s’y trouvent mis en question.
Barker reconstruit ici une situation de ce type, s’inspirant d’un tableau de Cranach, «Le
massacre des vierges martyres» représentant le dernier épisode de la légende de «Sainte
Ursule et des Onze Mille Vierges».
Un fleuve coule entre deux rives : sur l’une d’elles, un couvent où dix jeunes novices,
promises au seigneur Jésus-Christ, suivent l’enseignement d’une Mère supérieure à la voix
irrésistible. Parmi, elles, Ursule, à l’irrésistible chevelure. Sur l’autre rive, un château où Lucas,
seigneur de l’estuaire, jeune prince païen fatigué de lui-même, règne en maître.
Au commencement de la pièce, on apprend que Lucas a demandé Ursule en mariage.
Dès lors, tout devient question : qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce qu’un amour sans acte
physique ? Qu’est-ce que le mariage ? Qu’est-ce que la tentation ? Qu’est-ce qu’un seigneur ?
Qu’est-ce qu’une vierge ? Qu’est-ce qu’un homme ? Qu’est-ce qu’une femme ?
Le prince et les vierges vont se trouver dans l’obligation de remettre en cause l’idée qu’ils
avaient d’eux-mêmes et sur laquelle ils avaient construit leur existence. Emportés par ce jeu
de miroir qui trouble leurs identités, les protagonistes basculent dans l’inconnu. À l’arrivée,
les vierges seront mises à mort par la Mère supérieure, devenue l’amante du jeune prince.
Des deux côtés du fleuve, les silhouettes furtives et silencieuses des paysannes et d’un
ouvrier accompagnent ce cortège sanglant.
«(…) si je parle de sacrifice ou de choses semblables, ce n’est pas parce que le problème
de la religion m’intéresse. C’est le problème de la mort qui m’intéresse. Mon sentiment
religieux ne porte pas sur Dieu, mais sur la génération d’hommes qui a vécu avant nous.
La religion c’est l’histoire de la souffrance humaine. Je ne situe pas la souffrance en
Jésus-Christ, mais dans le corps de l’individu historique. Cette histoire détermine notre
avenir.»
HOWARD BARKER
LES SUPPLIANTES
04
LE POÈME TRAGIQUE
Howard Barker met en œuvre des catégories de pensée qui travaillent de grandes oppositions
(christianisme/paganisme, homme/femme, virginité/sexualité, seigneurs/paysans) mais le mode
sur lequel elles se présentent ne permet justement pas de les résoudre dans une opposition
objective. Il ne nous offre pas un mode de résolution, il nous place littéralement - comme il
place ses personnages d’ailleurs - face à un problème, ce qui est le propre de la forme
tragique.
Car la tragédie n’articule pas des concepts, mais confronte des hommes à des situations qui
mettent en jeu ces concepts. En termes de mise en scène, il ne s’agit donc pas de résoudre la
tragédie, d’en donner une lecture personnelle à partir d’options prises sur ces oppositions,
mais bien de travailler à la mise en actes d’un texte articulant des éléments hétérogènes, des
nécessités divergentes.
Le texte, à la lettre, ce sont les mots, ce à quoi ils renvoient (y compris historiquement),
la manière dont ils sont reliés ou opposés, le mouvement selon lequel ils s’inscrivent pour
former une parole. Articulant des mots et des actes, la scène tragique est avant tout un lieu
d’échanges parlés : les personnages y sont définis par leur discours, et par le programme
d’action qui en résulte.
Chez Barker, la versification, les variations typographiques, la radicalité de la ponctuation
alternant les suspensions et les flots de parole, offrent à l’acteur une expérience de diction
dont il a, peu à peu, à construire la nécessité et la crédibilité. En disant, l’acteur se confronte
à un mode d’énonciation qui n’est pas le sien, et, avec son intelligence, sa sensibilité, son
histoire, il réagit. Ses confrontations successives et ses réactions à la contrainte produisent
dans l’espace scénique des mouvements, des rapports, des affects possibles.
Nous pensons que c’est à partir du dire, c’est-à-dire de l’énoncé conditionné par un mode
d’énonciation, que se déploient des actions, des rapports, des images. En termes de mise en
scène et de direction d’acteurs, cela implique une recherche dont la visée est le « dire en tant
qu’acte ». Seule cette expérience totale du DIRE EN TANT QU’ACTE, tant sur le plan du jeu, que
du dispositif scénique, peut nous permettre de déployer et de maintenir une polysémie, une
complexité.
Ce que nous affirmons ici, c’est la croyance en une possibilité d’EXPÉRIENCE POÉTIQUE DU
MONDE, DE L’HISTOIRE.
LES SUPPLIANTES
05
UNE TRAGÉDIE
DE L’IMAGE
Il y a dans cette pièce un personnage dont tout le monde parle et que l’on ne voit jamais.
C’est un peintre.
Il a peint le portrait de Lucas qu’a vu Ursule, et le portrait d’Ursule qu’a vu Lucas.
En les peignant, le peintre a inventé Lucas et Ursule.
Les images ont traversé le fleuve avant les corps.
Et la séduction est née des images du peintre, inventées.
Mais il y a d’autres images que celles du peintre.
Il y a les images à la surface du miroir.
L’image de soi de chaque personnage.
Inventée elle aussi.
Dans cette pièce, chaque personnage est un peintre.
Il porte son propre portrait en guise de masque.
Et essaie de changer de masque, à l’occasion, ce qui ne se fait pas sans douleur.
La peau et le masque à la longue ne font qu’un.
Des images sur les os.
L’anéantissement de soi est toujours promis.
Dans l’amour d’un autre. Un seigneur ou le Seigneur.
Mais toujours au loin.
Comme un mirage. Vrai et faux.
On peut toujours traverser le miroir. Ou l’estuaire.
Passer de l’autre côté. Franchir le seuil.
Mais l’image de soi ne disparaît pas. Elle s’inverse.
Et la fausse aveugle devient une vraie aveugle.
La jeune mariée du Prince devient la jeune mariée du Christ.
La Mère Supérieure perd sa virginité pour devenir mère.
Ce que nous voulons :
Des acteurs qui jouent comme au poker.
Parce que les mots sont distribués comme des cartes.
Ils peuvent passer d’une bouche à l’autre à chaque tour.
Et personne ne sait ce que l’autre a dans son jeu.
Alors les joueurs se regardent tout le temps. S’observent.
Contrôlent l’image qu’ils donnent d’eux. Mentent et disent vrai.
Des espaces qui se décomposent et se recomposent.
Dans lesquels les éléments se déplacent et se rappellent les uns les autres.
Dans un infini jeu de motifs.
En écho.
Et des ombres qui sont les échos des éléments présents. Ou absents.
Car au bout du compte, l’ombre est aussi réelle que ce dont elle est la projection.
LES SUPPLIANTES
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(Photos : Agnès Mellon)
LES SUPPLIANTES
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L’AUTEUR
ET LE TRADUCTEUR
HOWARD BARKER est né à Londres en 1946. Il étudie l’Histoire et crée sa première pièce
«Cheek» en 1970. Peintre, poète, metteur en scène, Howard Barker, est l’auteur d’une
cinquantaine de pièces.
Un temps associé à l’activité de création du Royal Court de Londres, il fonde en 1987, sa
propre compagnie nommée «The Wrestling School». Metteur en scène de ses propres pièces
au sein de cette compagnie, il est un des auteurs les plus importants et les plus contestés
d’Angleterre.
La dramaturgie de Barker s’attache à fonder une conception moderne de la tragédie où
s’exprime la façon dont les hommes se débattent avec l’Histoire et avec les valeurs
dominantes. Les situations, dans les pièces de Barker, se situent toujours au lendemain des
catastrophes, dans les périodes post-révolutionnaires, les immédiates après-guerres.
Il a également écrit une série d’essais sur le théâtre (réunis dans le recueil «Arguments pour
un théâtre») dans lesquels il développe sa théorie du «Théâtre de la Catastrophe», et plusieurs
recueils de poèmes.
MIKE SENS, nom de plume de Michael Warren Tijssens, né le 27 mars 1961 à Amersfoort aux
Pays-Bas dans une famille de comédiens d'origine anglaise, il vit en France depuis vingt ans.
Après des études théâtrales à Londres (Royal Academy of Dramatic Art) et à Paris (Institut
d'Etudes Théâtrales et Cinématographiques - Sorbonne Nouvelle), il se consacre avant tout à
l'écriture dramatique, la dramaturgie et la traduction littéraire, théâtrale et
cinématographique.
Il est le fondateur et gérant de l'agence artistique d'auteurs et de traducteurs Media Writers
& Translators. Il traduit notamment et assidûment Werner Schwab (Editions l’Arche) et
Howard Barker (Editions Lansmann / Editions Théâtrales).
Il est chargé des systèmes de traduction pour les tournées des spectacles français dans le
monde par l'A.F.A.A. - Ministère des Affaires Étrangères entre 1998 et 2006.
Il mène des ateliers d'écriture et de traduction (C.N.E.S., les Ecoles d'Art Dramatique du TNS
et du TNB), écrit des articles pour la presse spécialisée (Théâtre Public, Traduire, Cahiers de
Prospero, Ubu, Alternatives Théâtrales, Cahiers de la Maison Antoine Vitez, Arts de la Piste,
TheaterMaker...).
Il collabore avec la compagnie DU ZIEU DANS LES BLEUS depuis 2005.
LES SUPPLIANTES
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LA COMPAGNIE
DU ZIEU DANS LES BLEUS
La compagnie DU ZIEU DANS LES BLEUS a été créée à Paris en 1998. Il s’agit dans un premier
temps d’un groupe de recherche sur les écritures contemporaines, réunissant de jeunes auteurs,
acteurs, architectes et plasticiens.
La compagnie devient professionnelle en 2003 avec la création d’une pièce d’Howard Barker
mise en scène par Nathalie Garraud, Les Européens, reprise en 2005. Entre 2003 et 2005, la
compagnie développe également un travail de recherche et de création entre la France et le
Liban, en collaboration avec de jeunes artistes palestiniens et libanais (Les Enfants d’Edward
Bond, Traces de Nathalie Garraud, Dans le dos des villes surprises d’après des poèmes d’Aimé
Césaire).
En 2005, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano mettent en place un cycle de recherche sur
les formes tragiques, intitulé Les Suppliantes (trilogie tragique). La première pièce de la
trilogie, Ismène d’après Eschyle et Sophocle, est créée en octobre 2007 ; la deuxième pièce,
Ursule d’Howard Barker, en octobre 2008. La troisième pièce de la trilogie, Victoria de Félix
Jousserand, sera créée en 2009-2010.
Depuis 2006, DU ZIEU DANS LES BLEUS est installée à Fère-en-Tardenois (Picardie)
sous le parrainage du groupe ALIS, avec lequel elle développe des projets comme LE LABO,
(laboratoire de recherche sur la machine théâtrale et l’écriture scénique), ou Les Rencontres
du Caire (rencontres entre artistes de France et du Monde Arabe, 2008).
NATHALIE GARRAUD,
metteur en scène
Nathalie Garraud est née en 1977. Après une formation de comédienne, elle crée
la compagnie DU ZIEU DANS LES BLEUS. Entre 2001 et 2003, elle travaille régulièrement
au Liban dans des camps de réfugiés palestiniens avec l’association ASILES (Actions et
Solidarités Interculturelles), où elle crée notamment Les Enfants d’Edward Bond.
Cette expérience la conduit à mettre en scène, en France en 2003, Les Européens d’Howard
Barker, spectacle repris en 2005. Entre 2003 et 2005, elle poursuit également un travail
au Liban sur des projets plus personnels, issus de rencontres avec des artistes libanais
et palestiniens : Traces, dont elle écrit le texte, Dans le dos des villes surprises d’après
des poèmes d’Aimé Césaire.
En 2004, elle rencontre en Jordanie Pierre Fourny du groupe ALIS, avec lequel elle met en
place un laboratoire de recherche sur la machine théâtrale et l’écriture scénique, LE LABO.
Depuis 2005, elle travaille avec Olivier Saccomano à la conception d’un cycle de recherche
sur les formes tragiques, intitulé Les Suppliantes (trilogie tragique), dont les deux premiers
volets ont été créés : Ismène d’après Eschyle et Sophocle (2007), puis Ursule d’Howard
Barker (2008).
OLIVIER SACCOMANO,
metteur en scène
Olivier Saccomano est né en 1972. Après des études de philosophie, il crée à Marseille
la compagnie Théâtre de la Peste. Entre 1998 et 2003, il met en scène C’est bien, c’est mal
(d’après des textes de Bernanos, Brecht, Duras), Monk alone / Étude n°1, Le bruit de la mer /
Étude n°2 (d’après Aurélia Steiner de Duras), Le poème de Beyrouth / Étude n°3 (Mahmoud
Darwich), Évocation / Étude n°4 (à partir de l’œuvre de John Cage), Le monde était-il
renversé ? (d’après trois monologues d’animaux de Franz Kafka), Thèbes et ailleurs
(d’après Œdipe roi, Les sept contre Thèbes, Antigone, de Sophocle et Eschyle), Confession
de Stavroguine (d’après Les démons de Dostoïevski). Enseignant au Département Théâtre
de l’Université de Provence, il coordonne en 2003 et 2004 les Ateliers de Recherche Théâtrale,
et y rencontre Nathalie Garraud avec laquelle il collabore désormais au sein de la compagnie
DU ZIEU DANS LES BLEUS, d’abord comme dramaturge (Ismène d’après Eschyle et Sophocle en
2007), puis comme co-metteur en scène (Ursule d’Howard Barker en 2008).
LES SUPPLIANTES
10
PRESSE
NATHALIE GARRAUD, LARGES HORIZONS
Sous le titre général Les Suppliantes, un premier épisode, Ismène, lie Les Sept contre Thèbes et
Antigone de Sophocle. Le deuxième épisode est une pièce d’Howard Barker : Ursule la peur de
l’estuaire, inspirée de l’histoire de Sainte Ursule et des onze mille vierges. Manque… le troisième
volet, la pièce manquante. L’équipe se met au travail. “Une écriture pour notre temps”. Nathalie
Garraud voit loin, croit à la recherche. Elle entreprend. Elle a raison. Mais voilà des artistes à
défendre. Le Figaro – juin 2006
ISMÈNE, PLUS ANTIGONE QU’ANTIGONE
Au Théâtre Massalia, à la Friche Belle de Mai à Marseille, la compagnie du zieu dans les bleus a
présenté fin octobre un spectacle intransigeant, qui s’empare de la langue tragique comme d’une
lame, reflet d’un monde qui ne transige pas. Un univers fort et entier, pas du tout contemporain,
en ce qu’il semble loin de nous. Si loin de nos “tragédies”. Au tout début, le plateau est lourd d’un
temps sacré. Lent et circulaire. Un temps que rien ne devrait venir déchirer. Et puis les mots
commencent à venir s’y déverser, comme du sable, à faire gripper la machine. Les mots annoncent
la guerre, le fratricide, les mots préfacent le cliquetis des armes, les mots préfigurent le grondement
des hordes guerrières. Description clinique d’un siège. Une description méticuleuse, et qui dure.
D’une guerre gagnée et perdue, tout à la fois. (…) Un monde au crépuscule. Soudain illuminé d’un
trait vif : le fiancé d’Ismène, incandescente parole de celui qui suit celle qui suit Ismène.
Un enchaînement, sans fin. Mais un cri d’amour. Mouvement – octobre 2007
FOI, SANG ET VOLUPTÉ
Le Théâtre Massalia nous a proposé un spectacle époustouflant de rigoureuse beauté avec Ursule,
pièce de l'auteur anglais Howard Barker écrite en 2001 et monté par Nathalie Garraud et Olivier
Saccomano. (…) Dernière image inoubliable de la robe de Placide baignant dans le sang et dessinant
au sol le trait final de la tragédie ! La scénographie remarquablement sobre et efficace joue sur les
clairs-obscurs et les reflets, faisant appel à des réminiscences picturales, notamment aux portraits
de Cranach. La traduction de Mike Sens et le langage décalé des personnages sont généreusement
servis par des acteurs magnifiques : luminosité d'Ursule (Rama Grinberg), raucité de Placide
(Virginie Colemyn), nudité assumée de Lucas (Hugo Dillon), ambiguïté de Léonore, voyante
aveugle (ou l'inverse !) dont le rôle est tenu par Julien Bonnet. Zibeline – janvier 2009
LE THÉÂTRE DONT ON NE REVIENT PAS
La compagnie du zieu dans les bleus continue à déployer une intrigante trilogie tragique. Après
l’assise grecque (Ismène), c’est au tour du dramaturge contemporain Howard Barker de nous
renvoyer à notre condition d’irréconciliables. Ursule est une pièce saturée de spasmes et de cris
d’amour, qui n’épargnent pas le Christ, grande obsession restant sans réponse de l’écrivain.
Comme toujours dans son théâtre de la catastrophe, on ressort en se disant qu’on est aussi fait de
ce bois-là et qu’on n’en revient toujours pas. Mouvement – janvier 2009
LA TRAGÉDIE DU MIROIR BRISÉ
Avec Ursule, pièce inédite d’Howard Barker, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano poursuivent
leur exploration des formes théâtrales tragiques. La posture est, de fait, éminemment subversive.
La mise en scène de Nathalie Garraud et d’Olivier Saccomano ouvre une parenthèse à l’intérieur
de laquelle les actes des protagonistes peuvent se déployer de façon autonome, dans le rythme de
la fiction. Cette dernière ne prétend pas empiéter sur l’espace politique et social réel du spectateur.
Les correspondances existent, mais elles ne sont pas formulables. Pour Barker, la réconciliation
s’annonce même impossible. L’enjeu du spectacle se noue à l’endroit même d’une aporie : la virginité
est inconciliable avec l’expérience de la vie ; s’engager dans le monde implique forcément la perte
de sa “pureté”. Pourtant, sans absolu, l’idée de dépassement devient impossible. Sur scène, l’ombre
et la lumière, l’objet et sa projection, l’acteur et son personnage, travaillent à donner forme à cette
ambiguïté. Un entre-deux, un clair-obscur, source d’images puissantes, elles-mêmes garantes de la
cohérence et de l’unité du spectacle. (…) Avec cette première adaptation en France, Nathalie Garraud
et son équipe posent un éclairage sur de multiples zones d’ombre qui autrement, nous resteraient
inaccessibles. Mouvement – mars 2009
LES SUPPLIANTES
11
c/o ALIS
Route de Dormans
02130 Fère-en-Tardenois
WWW.DUZIEU.NET
Nathalie Garraud
[email protected]
06 03 12 22 50
Olivier Saccomano
[email protected]
06 14 29 96 04
la
PRODUCTION : DU ZIEU DANS LES BLEUS
COPRODUCTION : L’ÉCHANGEUR - scène conventionnée de Fère-en-Tardenois,
GARE MONDIALE à Bergerac, le THÉÂTRE MASSALIA - LA FRICHE LA BELLE DE MAI à Marseille.
DU ZIEU DANS LES BLEUS reçoit le soutien du MINISTÈRE DE LA CULTURE - DRAC PICARDIE,
du CONSEIL RÉGIONAL DE PICARDIE, du CONSEIL GÉNÉRAL DE L’AISNE et de l’ADAMI.
Pour le troisième volet du projet LES SUPPLIANTES, DU ZIEU DANS LES BLEUS
reçoit le soutien du MINISTÈRE DE LA CULTURE - DMDTS au titre du compagnonnage d’auteur.
DU ZIEU DANS LES BLEUS
est parrainé par le groupe
ALIS.

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