Discours du consul général

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Discours du consul général
Discours à l’occasion du Jour de l’Unité allemande 2014
du consul général Klaus Ranner
Monsieur le Sous-Préfet,
Mesdames et Messieurs les Maires et Maires-adjoints,
Mesdames et Messieurs les Élus,
chers collègues du Corps Consulaire de Lyon,
und natürlich sehr verehrte deutsche Gäste,
Soyez les bienvenus à notre célébration du Jour de l’Unité allemande et je vous remercie à
tous d’être venus si nombreux ce soir. Un grand merci aussi à M. Saiki, qui nous offre en cette
occasion un produit typique de notre pays, c’est-à-dire de la bière “Paulaner”.
C’est maintenant la quinzième fois que j’ai l’honneur de recevoir, en tant que consul général,
nos invités à l’occasion de notre fête nationale. Mais c’est la première fois ici à Lyon, et je me
réjouis d’avance à l’idée de vous rencontrer aujourd’hui et découvrir au cours des trois
prochaines années cette magnifique cité des Gaulles et sa région. J’ai d’ores et déjà pu
constater que cette ville, en plus de sa longue tradition, est la deuxième métropole de France
avec une croissance bien au-dessus de la moyenne française.
Avec ses institutions scientifiques et ses industries innovatrices, cette région peut aborder
avec les meilleures perspectives un futur prospère jalonné de succès.
Je vous présente aussi mes excuses de maltraiter votre langue, mais Lyon est mon premier
poste dans un pays francophone et mon français est un peu rouillé. Mais je vous promets de
m’améliorer !
Mesdames et Messieurs,
Les fêtes nationales de la France et de l’Allemagne ont quelque chose en commun. Les deux
sont le résultat de révolutions. Le 9 novembre il y a 25 ans, la chute du Mur de Berlin était le
point culminant de notre révolution. Imaginez-vous que la jeune génération ne connait
seulement qu’une Allemagne unie !
Malgré les deux siècles d’écart, les révolutions en France et en Allemagne ont non seulement
lutté pour l’abolition d’un ancien régime, ce qui est toujours un but secondaire d’une
révolution, mais essentiellement pour l’établissement de quelque chose de nouveau : la
démocratie, les droits de l’Homme, des libertés civiques et l’état de droit. Pour vous, cela va
probablement de soi, mais ce n’est pas un hasard si je dis ça. Si vous voyez mon CV sur le
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site web de notre consulat, vous verrez que ce n’était pas toujours le cas dans les différents
pays où j’ai été en poste. Pour cela, je suis plus que jamais content de maintenant servir mon
pays dans un pays comme la France, ce berceau européen de ces droits et libertés.
Mesdames et Messieurs,
L’histoire, c’est une histoire des images. L’image de deux hommes de deux pays différents,
d’âge avancé, qui se sont embrassés après des siècles d’hostilités entre leur deux pays et
moins de 20 ans après une terrible guerre. C’était une image à la fois émouvante et
importante. Quand en 1963 le Président de Gaulle et le chancelier Adenauer ont signé le
Traité de l’Élysée, la coopération entre nos deux pays était plutôt une courageuse pression des
politiciens envers leur peuple, parce qu’après notre histoire commune, c’était l’hostilité qui
nous a uni ou séparé. Le président et le chancelier ont complété ce qu’Aristide Briand et
Gustav Stresemann, alors ministres des affaires étrangères de la France et de l’Allemagne,
avaient entrepris en 1926, lorsqu’ils reçurent le Prix Nobel de la Paix pour leurs actions
envers une réconciliation des deux pays et du continent européen. Signer un traité, c’est une
chose. Remplir ce traité de vie est une autre de très différente. Au cours du dernier demisiècle, ces relations se sont développées d’une telle manière que parfois, l’amitié entre nos
deux peuples dépasse celle de nos classes politiques, ce qui montre comment étroites et
durables sont ces relations. Cette coopération n’a pas changé, malgré les changements de
gouvernement de gauche à droite et inversement, que ce soit en France ou en Allemagne.
Maintenant, il ne s’agit plus seulement de coopération, mais d’amitié.
Les chiffres des échanges commerciaux et d’investissements, ainsi que les plus de 200
jumelages entre villes et villages français et allemands dans notre seule conscription
consulaire, ou encore les 15 % d’écoliers dans la région lyonnaise apprenant l’allemand,
montrent clairement qu’il n’y a probablement pas d’autres pays au monde plus étroitement
liés que la France et l’Allemagne.
Il y a presqu’un demi-siècle, j’ai personnellement pu profiter de cette amitié en participant à
un échange scolaire avec la ville française jumelé avec la mienne. C’était la première fois que
je séjournais dans un pays où l’on ne parlait pas allemand. Découvrir et connaître le partenaire
de l’autre côté de la frontière, sa culture et sa langue en tant que jeune, c’est la base pour le
bon fonctionnement d’une entente future.
Un autre exemple: Depuis le 40e anniversaire du Traité de l'Élysée, il y avait un projet de
manuel scolaire d’histoire réalisé par des historiens et pédagogues de nos deux pays. Ce projet
avec ses trois tomes a récemment vu le jour. Imaginez-vous, Mesdames et Messieurs, deux
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pays qui se sont battus et tués pendant des siècles, enseignant aujourd’hui le contenu de leur
histoire d’une manière parallèle. C’est un peu comme si les États-Unis et le Vietnam, ou
encore la Russie et la Pologne avaient des manuels d’histoire communs pour leurs écoles.
En parlant de l’amitié de nos deux pays, c’est un grand plaisir et un honneur pour moi, dès
mon arrivée ici, de remettre à deux personnalités le Prix de l’Amitié Franco-Allemande qui
leur a été décerné par Mme l’Ambassadrice d’Allemagne à Paris. Je crois que le jour de
l’Unité Allemande est une excellente occasion pour remplir la mission qui m’a été confiée.
Ces deux personnalités, par leur engagement continu et persévérant, ont clairement contribué
à l’approfondissement de cette amitié devenue plus intense et je les félicite chaleureusement
pour leur action commune, dont nous bénéficions tous les jours. Permettez-moi d’inviter
maintenant M. Dominique Dupérier et M. Michel Meyet à me joindre ici.
Mesdames et Messieurs,
C’est la fin de la partie officielle de notre réception. Alors, merci encore une fois bien à toutes
et à tous de nous honorer de votre présence, laissez-moi vous souhaiter une soirée agréable,
saisir mon verre et porter un toast :
Vive la France! Vive l’amitié franco-allemande! Vive l’Allemagne unie!
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