1914 le premier maitre robic

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1914 le premier maitre robic
1914
LE PREMIER MAITRE ROBIC
C’était le 15 octobre 1914, dernier jour de la retraite de Gand, vers midi. Le
2 bataillon du 1er régiment de fusiliers se trouvait en arrière-garde ses six mille, à
de Dixmude. Il avait l’ordre de retarder la marche d’un corps ennemi de 50.000
hommes.
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La compagnie que commandait Robic tenait la route d’Essen. Un capitaine
qui parcourait à cheval les positions de son bataillon, lui signale la proximité de
l’ennemi « Tâchez donc de parer à les recevoir ! »
Robic et ses 220 hommes récupèrent, dans les fermes environnantes, de
quoi élever une barricade. A 6h sur soir, tout était prêt, 120 cartouches par
hommes, le sabre d’abordage hors du fourreau.
La nuit tombe et toujours pas d’Allemands.
A 22h30, la sentinelle vient annoncer qu’il entend des pas de chevaux et un
roulement de moteur. Une auto blindée avance lentement, tous feux éteints, seuls,
les canons et la mitrailleuse dépassent de sa carapace. Derrière elle, des cyclistes
et un escadron de cavalerie.
L’auto se heurte à la barricade qui s’illumine et crépite. Revenu de sa
surprise, l’auto blindée répond de toutes ses pièces. Après une heure de combat,
les cyclistes et les ulhans sont décimés, 75 soldats achèvent leur déroute. Derrière
la barricade, pas un seul blessé, mais l’ennemi n’allait pas en rester là.
Dans la nuit du 21 octobre, un gros détachement allemand se masse à
quelques centaines de mètres de la barricade. Les Allemands se préparent à
attaquer en criant des hourras en l’honneur de leur kaiser.
« Maître, vient dire le capitaine, il faut m’enlever çà à la baïonnette ! »
Robic et 70 fusiliers se précipitent. 15mn plus tard l’ennemi détale.
C’était le 9 mai 1915. Après un terrible duel d’artillerie, les troupes françaises
de deux positions importantes : La . Et la ferme Union. Les fusiliers sont de
nouveau sollicités.
Fort de leur précédente défaite, les Allemands les arrosent durant trois jours
avec des obus de tous calibres ; Robic est à la ferme W. avec 57 hommes. La nuit
tombée, l’attaque allemande se déclenche ; il pleut du fer et du feu, sans répit. La
poussée redouble dans la matinée, à midi, la moitié des défenseurs est hors de
combat.
Thiéry, Maurice. L'Héroïsme français pendant la guerre 1914-1918. 1921-Gallica. bnf
1914
LE PREMIER MAITRE ROBIC
Le premier-maître est atteint à la tête, mais sans gravité.
Quand les Allemands leurs crient : « Rendez-vous ! »
Robic riposte : « Feu partout ! »
Ils tinrent ainsi à cinq, jusqu’à 6h30 du soir. Frappés pour la plupart, les
blessés avaient lâché leurs fusils qui étaient restés debout dans la tranchée dont
seuls, les baïonnettes dépassaient et laissaient croire que la position était encore
pourvue d’un grand nombre de défenseurs. L’ennemi hésita à attaquer de nouveau
et les rescapés purent rejoindre les lignes françaises.
C’est ainsi que le premier maître Robic obtint la médaille militaire, la Croix de
guerre et pour l affaire des fermes, la Légion d’honneur.
Thiéry, Maurice. L'Héroïsme français pendant la guerre 1914-1918. 1921-Gallica. bnf