Interview Linéaire Intermarché
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Interview Linéaire Intermarché
Charcuterie-traiteur coupe Dossier L’Intermarché d’Angers prépare ses sandwiches à la demande. Les garnitures, prêtes à l’avance, sont présentées sur des lamelles. Le client choisit sa recette et son pain. Un astucieux plateau à bascule permet d’associer le tout. « Séparer la préparation en trois étapes L’idée consiste à séparer en trois étapes la préparation des sandwiches. Les garnitures sont d’abord élaborées à l’avance, sans assaisonnement, sur des lamelles métalliques en forme de gouttière. Le matin avant la vente, les sauces sont déposées avec des poches à douille et les garnitures sont installées dans une vitrine de présentation. La méthode vaut pour toutes les recettes, y compris l’indétrônable jambonbeurre (le beurre, ramolli, passe aussi dans une poche à douille 88 Un process complet P our rien au monde on ne reviendrait en arrière. » C’est peu de dire que Samuel Jodeau, qui dirige l’Intermarché d’Angers (Maine-et-Loire), apprécie son nouveau concept de vente de sandwiches. Il a adopté en sepCHARCUTERIE tembre dernier une solution proTRAITEUR posée par un fournisseur d’équipement, ORéquip’. Benoit Fry, le gérant d’ORéquip’, a imaginé un procédé permettant de garnir les sandwiches à la demande, au dernier moment, sans sacrifier la productivité de son personnel. « On sait faire en France de superbes pains, observe Benoit Fry. Pourquoi faudrait-il toujours vendre des sandwiches mous, froids, parce qu’on a laissé le pain absorber l’humidité de la garniture ? » Tous droits réservés Dans son concept « Croustwich », le fournisseur ORéquip’ intègre aussi le matériel de préparation des garnitures. et vient en décor sur le jambon). Le client, enfin, désigne dans la vitrine la garniture qu’il désire et choisit son pain, plusieurs variétés étant là aussi proposées. Grâce à un petit plateau à bascule, le sandwich est garni au dernier moment, garantissant un pain bien croustillant. Mais le rendu gustatif n’est pas le seul atout de cette nouvelle solution. Elle permet aussi de monter en gamme, avec des offres plus valorisées. « Si le jambon-beurre domine les ventes de sandwiches, c’est parce qu’il reste sec longtemps : il n’y a pas d’humidité dans la garniture, fait valoir Benoit Fry. Avec notre méthode, les consommateurs achè- tent plus facilement d’autres recettes, d’autant qu’ils voient directement ce qu’ils vont avaler. » Et le fournisseur de citer l’exemple du sandwich au carpaccio de concombre, St Morêt et fromage de chèvre : une recette qui « mouille » le pain en un temps record, impossible selon lui à préparer plusieurs heures à l’avance. À l’Intermarché d’Angers, on confirme la montée en gamme du rayon. Fini le sandwich rillettes. La meilleure rotation, désormais, c’est la recette poulet tandoori. « Nous avons fait évoluer les prix, reconnaît Samuel Jodeau, mais nous avons conservé un jambon-beurre à 3 €. » LINÉAIRES no 277 février 2012 La préparation Les garnitures, sans sauce, sont préparées la veille sur des lamelles en gouttière. La sauce est déposée le matin avant la mise en vitrine. L’offre du magasin s’est sophistiquée, sans rebuter les clients. Au contraire. Ce supermarché urbain écoulait auparavant entre 50 et 70 sandwiches par jour. Les sorties quotidiennes tournent désormais entre 80 et 120 unités ! Avec un prix moyen qui a augmenté… « Nous attirons une clientèle de cadres le midi, ainsi que des lycéens et collégiens du quartier », se félicite le distributeur. Des garnitures aussi pour salades Conçu autour des sandwiches froids, le concept d’ORéquip’ a également comme intérêt d’être évolutif. L’offre Dossier Jusqu’à 120 sandwiches par jour Depuis qu’il a installé le nouveau concept en septembre, l’Intermarché urbain d’Angers (2 000 m²) écoule entre 80 et 120 sandwiches par jour. Soit une hausse de 60 à 70 % ! 2 3 CHARCUTERIE TRAITEUR Photos : BM 1 Un sandwich garni en 10 secondes ORéquip’ propose un plateau à bascule astucieux (et breveté). La lamelle de garniture est déposée sur une surface aimantée (1). On cale le pain, déjà ouvert, sur la structure en angle droit et on incline le tout (2). Il ne reste plus qu’à refermer le sandwich sur sa garniture (3). de produits traiteur peut aussi s’orienter vers les sandwiches chauds (grâce à un four spécifique, combinant micro-ondes et air pulsé) et même vers les salades. Les garnitures préparées peuvent en effet aussi bien se glisser dans un pain qu’être déposées sur une base de salade verte ou de pâtes… Sous le nom de code « Croustwich », le fournisseur ORéquip’ propose un concept complet, associant équipement et formation. De façon schématique, l’investissement moyen tourne autour de 20 000 à 25 000 euros. Ce « package » comprend deux Tous droits réservés éléments de mobilier réfrigéré. Le premier, destiné à la préparation, combine un plan de travail, des bacs dans lesquels on pioche les ingrédients et une zone de stockage pour les garnitures prêtes. Le second meuble est une vitrine de présentation, conçue pour installer les lamelles métalliques, avec un espace pour le pain et pour le garnissage. La prestation inclut aussi la fourniture de tout le petit matériel nécessaire : le « plateau garnisseur », un jeu de lamelles métalliques, des plateaux noirs pour les présenter en vitrine, des « moules à garniture » (pour un dressage plus rapide sur les lamelles) et même une lampe chauffante pour le pain. Deux jours de formation en magasin « Nous sommes aussi un centre de formation agréé, complète Benoit Fry. Nos conseillers culinaires aident nos clients à choisir les recettes qu’ils vont mettre en œuvre. Nous proposons deux jours de formation en magasin, la veille et le jour de l’ouverture du rayon, pour accompagner le démarrage. » En trois ans et demi, le fournisseur LINÉAIRES no 277 février 2012 a déjà placé son concept snacking dans 300 boulangeries en France et une centaine à l’étranger. Il a décidé cette année de proposer ses services à la grande distribution. L’Intermarché d’Angers est la première unité du groupement à avoir installé cette solution, mais une quinzaine d’autres magasins, chez Cora, Leclerc, U ou Monoprix, se sont aussi lancés. Chez Monoprix, notamment, les résultats des quatre magasins tests seraient très prometteurs. • Benoît Merlaud 89