Vacances vertes à Saint−Maurice
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Vacances vertes à Saint−Maurice
n° 10 Juillet/Août 2005 la newsletter de la communauté St Maurice Sommaire • • • • • • Edito Vacances vertes Chanter pour la Paix Portrait « errance » Calendrier Edito Voici venu le temps de l’été. Une période pendant laquelle nous allons sans doute nous séparer, essayer de prendre du bon temps… Un moment où notre communauté tournera plus ou moins au ralenti. Mais ces vacances seront également pour chacun un temps de rencontres, de voyages, de découverte de l’inconnu. A l’image de Benoît Dufour qui expose cet été dans notre église, laissons nous porter par ces lieux et ces personnes qu’on n’a pas l’habitude de côtoyer mais qui sont d’une grande richesse et qui vont nous nourrir tout au long de l’été. Vacances vertes à Saint−Maurice Les 4, 5 et 6 Juillet derniers, des membres de l’équipe saint-Maurice et une dizaine de vaillants associés de la communauté partirent sous une pluie diluvienne se mettre au vert dans le Tournaisis… Trois jours exceptionnels d’émerveillement ; tant du point de vue qualitatif que du point de vue convivial : - De fait, encore tout éblouis de cette pléthore de richesses déployées sous nos yeux, nous partîmes à peu, nous revînmes un peu plus nombreux, et presque à regret ! - De l’eucharistie au micro-cosmos de la forêt en passant par les sommets de la cathédrale et du beffroi de Tournai, à pied ou à cheval, et ce jusqu’aux confins des estaminets pour s’essayer à l’art culinaire de nos voisins si proches, ces vacances furent plébiscitées à l’unanimité. Notre traversée de la frontière franco-belge quasi à la nage, grâce à l’adresse et à la ténacité de nos valeureux conducteurs, l’accueil si délicat des sœurs de St Charles Borromée et le dévouement de nos Gentils Organisateurs contribuèrent grandement à nous procurer à tous cette once de bonheur jaillie de nos promenades, visites, repas et rencontres avec le Seigneur. Merci à tous pour ces bons moments passés ensemble , Que ce temps de détours improbables nous amène au cœur de la Vie et nous apporte plein de bonnes choses à nous partager à notre retour. Toute l’équipe missionnée vous souhaite de bonnes vacances ! Jean-Baptiste Il y a toujours une place qui vous est réservée ! Ne ratez pas la prochaine après-midi verte du 7 août ! Laetitia Chanter pour la paix La venue de Marie Keyrouz accompagnée de l’Ensemble pour la Paix, a été l’occasion d’un dernier concert pour le cycle déserts, le samedi 18 juin 2005. Cet ensemble (créé « sous les bombes » en 1984 au Liban) est composé de musiciens de plusieurs confessions religieuses « pour être rassemblés et se rassembler » affirme avec vivacité sœur Marie Keyrouz. De plus, ces hymnes de l’espérance s’adressent à tous les hommes car l’Espérance nous touche au-delà des croyances. Et cette volonté de parler et de toucher tout le monde rejoint les visées de Solid’art Saint-Maurice. En effet, depuis deux ans, ce mouvement de solidarité parle de l’intime de l’homme par le biais d’expositions, de spectacles vivants, de concerts, d’expositions photos, de conférences… afin de mettre en avant ce qui est essentiel pour nous et pour que le Monde aille mieux. C’est pourquoi, tous les bénéfices de ces évènements sont reversés aux sans-abri de l’hyper-centre de Lille. 20h30, sœur Marie Keyrouz entre dans le chœur de l’église, ornée de tentures blanches et de grands vitraux de multiples couleurs dans lesquels se réfléchissent de savants jeux de lumière. Puis, portée par cet Ensemble pour la Paix qui réussit le pari de rassembler une formation occidentale et orientale, la voix puissante et fine, sensible et pleine de charisme de sœur Marie se répercute dans les voûtes de Saint-Maurice, emportant le public dans un univers d’un autre temps, d’un autre lieu. Ces chants « de tradition mystique de l’islam » comme le rappelle sœur Marie Keyrouz, sont inspirés de poèmes mais également des psaumes, des prières, des béatitudes… dont l’un des six hommes du chœur lit la traduction en guise d’introduction, accompagné d’un seul instrument. Mais le public a le sentiment que ce concert n’a rien d’un concert « banal », que la profondeur et le lien qui se créent entre lui et l’interprète semblent presque le dépasser… et qu’il ne peut rien faire pour résister à un charme qui opère dès les premières mesures. En effet, pour sœur Marie Keyrouz, le chant est tout d’abord « quelque chose d’inné ». Puis, il devient « une forme d’expression qui prend un sens crucial dans une vie ». C’est pourquoi « ma vocation de religieuse me permet d’entendre une parole belle et ma vocation d’interprète me permet de la vivre en la chantant. « Mais cette parole est tellement belle et tellement grande qu’il ne me semble pas possible qu’elle soit interprétée par un instrument humain. En effet, aucun ne me semble digne d’une parole portée dans tous les cœurs d’écriture. J’essaie cependant d’être un intermédiaire entre le public et Dieu, car ce don gratuit ne m’appartient pas et doit être utilisé afin de rapprocher le ciel et amener Celui qui est Là » souligne sœur Marie Keyrouz. Néanmoins, « au-delà des religions, de la foi individuelle, le chant peut unifier et rappeler qu’il n’existe qu’une seule foi, une Foi. Ainsi, j’essaie de chercher au plus profond de moi cette chose infiniment belle, cet acte d’amour et de grâce qui ne prend véritablement sa place que quand on la partage et qu’on la chante en public ». De plus, « le chant est pour moi une prière : je prie trois fois plus quand je chante dans un concert ! C’est pour cela que j’insiste pour que les textes soient traduits dans la langue du pays dans lequel se passe le concert. Le programme devient presque un livret de prière car je n’ai jamais trouvé un livret par terre à la fin des concerts : les spectateurs l’emportent avec eux ! » Mais le chant implique aussi une certaine « esthétique du silence ; celle-ci permet de créer un lien avec cette Parole qui mérite d’être portée par toute l’Esthétique du Monde ». Ainsi, « j’ai fait des études très poussées sur l’échange entre les musiques occidentales et orientales, et je me suis rendu compte que, par exemple, chaque mode oriental détient un rôle (afin par exemple d’illustrer la tristesse, la joie) et donne sens même si l’on ne comprend pas la langue ». De plus, la musique semble « avoir plus d’impact, d’efficacité pour porter un message aux yeux du Monde, un message de Paix. C’est pourquoi, j’ai fondé l’Ensemble pour la Paix en 1984, sous les bombes du Liban afin de rassembler des religions et d’être témoin d’une paix à laquelle tous nous aspirons ». Agnès ANTOINE Portrait Dans le but de mieux connaître ceux qui constituent notre communauté de Saint-Maurice, nous avons eu l’idée de donner chaque mois la parole à un « habitué » de nos célébrations. Ce mois-ci, il s’agit d’un couple : Marja et Rémi, qui a accepté de répondre à nos questions. Ici-Parvis : Votre couple est original, présentez le à nos lecteurs… Marja : Je suis d’origine finlandaise. J’ai grandi dans une communauté protestante luthérienne. Devenue catholique et mariée avec Remy depuis 23 ans, nous vivons dans le centre de Lille depuis dix-sept ans. J’ai travaillé dans le milieu de la mode et de la culture notamment à New-York et Paris. Mais aujourd’hui, je ne travaille plus. Remy : Je suis français d’origine lyonnaise. Je voyage beaucoup pour mon travail, notamment au Japon. Mon rôle est de rencontrer les chefs d’entreprise du monde entier afin de les inciter à créer des emplois dans la région. Je suis par ailleurs Consul de Finlande à Lille. Je suis membre de l’Equipe d’Animation Pastorale de la paroisse Saint-Eubert et ai été pendant 4 ans responsable d’un groupe de liturgie à Saint Etienne. Ici-Parvis : Comment avez-vous découvert Saint-Maurice ? Marja : Par hasard mais ce lieu nous a séduits. C’est un véritable carrefour multiculturel, un espace qui ouvre ses portes au milieu des contrastes du centre ville : richesse des boutiques toutes proches et pauvreté de ceux que le centre ville attire. J’y suis arrivée comme par étapes. J’avais envie de donner au Seigneur ce qu’il y avait de plus beau. Au début, on m’a confié des petites choses. Puis, j’ai rejoint l’équipe d’art floral et décidé d’« habiller la maison du Seigneur ». On m’a tout de suite fait confiance. Et je me suis senti exister en dehors de toute rivalité. C’était très différent du monde professionnel que j’avais connu auparavant. De manière bouleversante, j’ai été accueillie pour ce que j’étais et non pas pour ce que je faisais, sans barrières. Remy : Nous connaissions tout de même « le Saint-Maurice d’avant ». Mais le « plus » d’aujourd’hui est la présence d’une vraie communauté missionnaire qui dépasse la seule célébration du dimanche. Nos âges et notre mode de vie pourraient faire croire que nous n’avons pas le « profil St-Mô ». Pourtant, Marja et moi, nous nous y sentons bien. Nous avons trouvé une véritable famille, un lieu de diversité et de rencontres pour se ressourcer au début de chaque semaine. Ici-Parvis : En quoi Saint-Maurice change-t-il votre vision de l’Eglise ? Remy : Pour moi, St-Mô apporte le témoignage d’une Eglise communautaire. Quels que soient les états de vie des missionnés et les changements au sein de l’équipe, nous l’avons toujours constaté. C’est une manière nouvelle de vivre la présence de Dieu dans un monde qui la recherche. C’est aussi une Eglise en mouvement. En même temps, cette expérience s’inscrit dans une certaine durée puisque cela fait déjà quatre ans qu’elle existe. Ici-Parvis : Une Eglise en mouvement ? Remy : Son mouvement est de nous rassembler autour de la Parole et de l’Eucharistie. La célébration du dimanche réalise concrètement ce déplacement. Du début jusqu’au chant à Marie, nous nous sentons accueillis et rassemblés en une seule communauté. Marja : Je suis tout à fait d’accord. Je rajoute seulement qu’une « Eglise en mouvement » signifie aussi savoir donner ma place à d’autres pour que cela continue à bouger. Nous sommes tous au service mais nos fonctions sont tournantes. Pour pouvoir garder ce que j’ai reçu, il me faut donner ma place aux autres. St-Mô est un endroit où nous nous ressourçons pour la semaine, un lieu qui nous met en marche. Remi, Marja et Vincent Dates à retenir Dimanche 7 août 12h Après-midi verte : barbecue puis promenade. (rendez-vous au presbytère) Samedi 2 et Dimanche 3 septembre Week-end de la braderie. Au programme : Piano-bar, brocante, et bien entendu l’église sera ouverte pour proposer un lieu de calme dans une ville en ébullition… Dimanche 3 septembre 12h30 Moules-Frites (Inscrivez vous par mail à [email protected] ou par courrier adressé au presbytère) Dimanche 3 septembre 20h30 Vernissage de l’exposition « Zanskar, sur le toit du monde » d’Angèle et Jacques Mayeux. Dimanche 18 septembre 18h30 Envoi en mission de l’équipe pour cette nouvelle année par Monseigneur G. Defois. Errance Et aussi : Sp é cial vac a nc es Les célébrations - Chaque dimanche, à 18h30 : la messe qui prend son temps. - Chaque mardi, à 18h30 : célébration de la Parole de Dieu, suivi d’un repas au presbytère (chacun amène son pique-nique) - Eucharistie à 18 h30 les lundi, mercredi, jeudi et vendredi. Les rendez-vous - Chaque 4ème dimanche du mois : Repas des familles avec les conférences Saint-Vincent de Paul à 12h. http://saintmaurice-lille.cef.fr Le cycle Déserts sera marqué cet été par l’exposition de Benoît Dufour : « Errance ». A l’occasion de cette exposition, nous pouvons deviner une errance à travers le Maroc. Le photographe s’est entièrement laissé porter dans ce pays, au gré des rencontres, et des hasards surtout. Un peu à la manière des vents et courants marins qui décident de la route empruntée par le navigateur, les riches vues où parfois se fond quelque civilisation, exercent une étonnante force d’attraction sur les regards des voyageurs. Des lieux en noir et blanc où il n’aurait sans doute pas dû être, et donc que nous n’aurions sûrement pas dû voir s’il n’y avait pas eu ce détour improbable.