Cour d`appel de Paris, 8 septembre 2016, 15/06125

Transcription

Cour d`appel de Paris, 8 septembre 2016, 15/06125
Co ur d'appel de Paris, 8 septem bre 2016
Nu méro ( s) : 15/06125
Gro sses délivrées RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
aux parties le : AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
COUR D’APPEL DE PARIS
Pô le 5 – Cham bre 6
ARRÊT DU 08 SEPTEMBRE 2016
(n° , 7 pages)
Num éro d’inscriptio n au réperto ire général : 15/06125
Décisio n déférée à la Co ur : Jugem ent du 20 Janvier 2015 -Tribunal de Grande Instance de PARIS – RG n° 14/00686
APPELANTE
XXX
Prise en la perso nne de so n représentant légal do m icilié en cette qualité audit siège
XXX
XXX
31520 RAMONVILLE-SAINT-AGNE
Représentée par Me Fio na BOURDON, avo cat au barreau de PARIS, to que : G0169
Ayant po ur avo cat plaidant Me Alexandre BARBELANE, avo cat au barreau de PARIS, to que : G0169
INTIMÉE
S.A. BANQUE PATRIMOINE ET IMMOBILIER
XXX
XXX
XXX
Représentée et ayant po ur avo cat plaidant Me Annie-Claude PRIOU GADALA de l’ASSOCIATION BOUHENIC & PRIOU GADALA, avo cate au barreau de
PARIS, to que : R080
COMPOSITION DE LA COUR :
En applicatio n des dispo sitio ns des articles 786 et 907 du co de de pro cédure civile, l’affaire a été débattue le 17 m ai 2016, en audience publique, les
avo cats ne s’y étant pas o ppo sé, devant Madam e Caro line FÈVRE, co nseillère et Madam e Muriel GONAND, co nseillère,
Ces m agistrats o nt rendu co m pte des plaido iries dans le délibéré de la co ur, co m po sée de :
Madam e Do m inique LONNÉ, présidente
Madam e Caro line FÈVRE, co nseillère
Madam e Muriel GONAND, co nseillère
GREFFIÈRE, lo rs des débats : Madam e Co rinne de SAINTE MARÉVILLE
ARRÊT :
— Co ntradicto ire
—par m ise à dispo sitio n de l’arrêt au greffe de la co ur, les parties en ayant été préalablem ent avisées dans les co nditio ns prévues au deuxièm e alinéa de
l’article 450 du co de de pro cédure civile.
—signé par Madam e Do m inique LONNÉ, présidente et par Madam e Jo sélita COQUIN, gref ère à laquelle la m inute de la décisio n a été rem ise par le
m agistrat signataire.
Par o ffre préalable ém ise le 14 janvier 2011 et acceptée le 26 janvier 2011, la BANQUE PATRIMOINE ET IMMOBILIER a co nsenti à la XXX un prêt d’un
m o ntant de 200.420 euro s, po rtant intérêts au taux initial de 3,350 % pendant tro is m o is puis à taux variable Euribo r 3 m o is, m ajo ré de 2,350 po ints,
rem bo ursable pendant une pério de de180 m o is sans am o rtissem ent du capital, puis pendant une pério de d’am o rtissem ent de 120 m o is, le TEG
indiqué étant de 3,865 % , et ce prêt étant destiné à nancer l’acquisitio n de 487 parts so ciales de la SCPI NOVAPIERRE et étant garanti par la délégatio n
d’un co ntrat d’assurance-vie Perfo rm Abso lue Vie so uscrit par so n gérant, Mo nsieur X, le 13 janvier 2010, par le nantissem ent des 487 parts de la SCPI
Page 1 sur 4
NOVAPIERRE et par le cautio nnem ent so lidaire de M. X à hauteur de 200.420 euro s.
Invo quant l’irrégularité du TEG m is en évidence par la so ciété FINANCIÈRE A, la XXX a assigné la BANQUE PATRIMOINE ET IMMOBILIER devant le
tribunal de grande instance de Paris, par explo it du 20 décem bre 2013.
Par jugem ent rendu le 20/01/2015, le tribunal de grande instance de Paris a rejeté la dem ande de jo nctio n, débo uté la XXX de l’intégralité de ses
dem andes, co ndam né la XXX aux dépens augm entés de la so m m e de 2.500 euro s au titre de l’article 700 du co de de pro cédure civile au pro t de la
BANQUE PATRIMOINE ET IMMOBILIER, dit n’y avo ir lieu à exécutio n pro viso ire.
La déclaratio n d’appel de la XXX a été dépo sée au greffe de la Co ur le 19/03/2015.
Dans ses dernières écritures au sens de l’article 954 du co de de pro cédure civile, signifiées le 31/3/2016, la XXX dem ande à la Co ur de:
— Infirm er dans so n intégralité le jugem ent rendu le 20 janvier 2015 par le tribunal de grande instance de Paris,
Statuant à no uveau :
— Co nstater les erreurs de calcul du TEG et du co ût to tal du prêt litigieux,
— Pro no ncer la nullité de la clause de stipulatio n d’intérêts du prêt litigieux,
—Pro no ncer la substitutio n du taux légal applicable au jo ur de la co nclusio n du co ntrat de prêt, so it 0,65% , au taux d’intérêt co nventio nnel et o rdo nner
l’im putatio n des intérêts indûm ent perçus jusqu’à la date du jugem ent à intervenir, déductio n faite des intérêts légaux alo rs échus, sur le capital restant
dû,
—Enjo indre, so us astreinte de 200 euro s par jo ur de retard à co m pter du 8 èm e jo ur suivant la signi catio n du jugem ent à intervenir, la Banque
Patrim o ine Im m o bilier, de pro duire un no uvel avenant et un no uveau tableau d’am o rtissem ent, co nfo rm e à ce qui précède,
En to ut état de cause :
— Débo uter la Banque Patrim o ine et Im m o bilier de l’ensem ble de ses dem andes, fins et co nclusio ns,
—Co ndam ner la Banque Patrim o ine et Im m o bilier à payer la so m m e de 5.000 euro s au titre de l’article 700 du co de de pro cédure civile, ainsi qu’aux
entiers dépens en applicatio n de l’article 699 du co de de pro cédure civile.
Dans ses dernières écritures au sens de l’article 954 du co de de pro cédure civile, signi ées le 25/3/2016, la BANQUE PATRIMOINE et IMMOBILIER
dem ande à la Co ur de :
— Co nfirm er le jugem ent en to utes ses dispo sitio ns,
— Débo uter la XXX de so n appel et de to utes ses dem andes dirigées à so n enco ntre,
—Co ndam ner la XXX à payer la so m m e de 5000 euro s au titre de l’article 700 du co de de pro cédure civile, ainsi qu’aux entiers dépens do nt distractio n
au pro fit de Maître PRIOU- GADALA avo cat aux o ffres de dro it
L’o rdo nnance de clô ture est intervenue le 5/4/2016.
SUR CE
Co nsidérant que la XXX so utient que le TEG co m pris dans l’o ffre de prêt du 14 janvier 2011 est irrégulier et qu’il co ntrevient aux dispo sitio ns des articles
L313-1 et R313-1 du Co de de la co nso m m atio n; qu’elle prétend en prem ier lieu que le TEG ne co m prend pas les frais liés à la gestio n du co ntrat
d’assurance-vie «Perfo rm ance Abso lue Vie», que la BANQUE PATRIMOINE ET IMMOBILIER a co nditio nné l’o ctro i du prêt à la réalisatio n d’un
nantissem ent du co ntrat d’assurance- vie so uscrit le 13 janvier 2010, que les frais de gestio n liés à ce co ntrat-vie do ivent être intégrés dans la
déterm inatio n du TEG, que l’article 15 des co nditio ns générales du co ntrat d’assurance-vie prévo it le paiem ent par Mo nsieur X de frais de gestio n à
hauteur de 0,75% annuels prélevés au term e de chaque trim estre civil, que le m o ntant des frais de gestio n annuels po ur un m o ntant to tal de
180.000 euro s s’élèvent à 1.350 euro s et que ces frais de gestio n devaient être inclus dans le calcul du TEG ;
Qu’elle indique en seco nd lieu que le TEG annuel indiqué dans les différents do cum ents co ntractuels n’est pas pro po rtio nnel au taux de pério de, que la
BANQUE PATRIMOINE ET IMMOBILIER a af ché un taux de pério de de 0,322 % et que le TEG aurait dû être de 0,322 % x 12 = 3,864 % , alo rs que la
banque a m entio nné un TEG de 3,865 % ; qu’elle m entio nne que la seule appro xim atio n envisagée est la po ssibilité d’arro ndir à une décim ale le rappo rt
entre la durée de l’année civile et celle de la pério de unitaire, que la banque a une lecture erro née de l’article R.313-1 du co de de la co nso m m atio n
puisqu’elle en tire po ur co nséquence que l’erreur do it être supérieure à la décim ale prescrite par cet article, que le TEG est do nc m anifestem ent erro né
dans l’o ffre de prêt et que le taux de pério de est égalem ent erro né ;
Qu’elle allègue en tro isièm e lieu que la durée de la pério de retenue dans le calcul des intérêts n’est pas précisée dans le co ntrat de prêt, en
co ntraventio n avec les dispo sitio ns de l’article R313-1 du Co de de la co nso m m atio n et que la banque se co ntente d’indiquer que la pério dicité des
échéances est m ensuelle, qu’elle n’a do nc pas m entio nné la durée de la pério de ;
Qu’elle af rm e en quatrièm e lieu que les intérêts ne so nt pas calculés sur la base d’une année civile de 365 jo urs, que 34 jo urs se so nt éco ulés entre le
déblo cage effectif des fo nds du 1er m ars 2011 et le prélèvem ent de la prem ière échéance du 5 avril 2011, que le m o ntant des intérêts sur cette pério de
est de 634,11 euro s alo rs qu’il aurait du être de 704,23 euro s sur une base de calcul de 365 jo urs et qu’il est m anifeste que la BANQUE PATRIMOINE ET
IMMOBILIER a calculé le TEG selo n l’usage bancaire d’une année bancaire de 360 jo urs ;
Qu’elle estim e do nc que la clause de stipulatio n d’intérêts co nventio nnels est nulle et qu’il do it être rem placé par le taux légal à la date du co ntrat, so it
0,65%  ;
Co nsidérant qu’en répo nse aux m o yens invo qués par la XXX, la BANQUE PATRIMOINE ET IMMOBILIER expo se que Mo nsieur X a so uscrit un co ntrat
d’assurance-vie auprès de la so ciété Perfo rm ance Abso lue Vie le 13 janvier 2010, so it plus d’un an avant la so uscriptio n du co ntrat de prêt, que la
so uscriptio n du co ntrat d’assurance vie n’était pas une co nditio n de l’o ctro i du prêt et que les frais de gestio n liés au co ntrat d’assurance-vie ne peuvent
être inclus dans le calcul du TEG; qu’elle ajo ute que le nantissem ent des 487 parts acquises de la SCPI NOVAPIERRE n’a représenté aucun co ût; qu’elle
affirm e que le taux effectif glo bal n’est pas erro né de ce chef ;
Qu’elle fait valo ir égalem ent que la XXX se prévaut à to rt de l’absence de m entio n de la durée de pério de, dès lo rs que le tribunal a justem ent dit que le
crédit était co nsenti po ur les beso ins de l’activité pro fessio nnelle de la XXX et que l’article R313-1 du Co de de la co nso m m atio n n’est pas applicable à
Page 2 sur 4
l’appelante; qu’elle précise aussi que, s’agissant du taux de pério de, le TEG est de 3,865% po ur un taux de pério de de 0,322 % , que le taux de pério de
sans arro ndi est égal à 3,865% /12= 0,322083333% , que le taux de pério de sans arro ndi à la tro isièm e décim ale m ultiplié par 12 est de: 0,322083333 x
12 = 3,864999996, arro ndi à 3,865% co nfo rm ém ent aux dispo sitio ns de l’article R 313-1 ;
Que sur l’intérêt co nventio nnel, elle rappelle qu’il appartient à l’em prunteur d’appo rter la preuve que les frais no rm alem ent inclus dans le TEG n’o nt pas
été pris en co m pte et que le TEG est erro né; qu’elle o bserve que le calcul de la so ciété FINANCIÈRE A a été fait à partir d’une pério de de 34 jo urs, alo rs
que le calcul se fait sur la base m ensuelle + 4 jo urs, so it le m o ntant de l’échéance + 4 jo urs; qu’elle so uligne que le rappo rt de la so ciété FINANCIÈRE A
n’est pas fiable et que le TEG a bien été calculé sur une année civile de 365 jo urs ;
Qu’à titre subsidiaire, elle so utient qu’en applicatio n de l’article L312-33 du Co de de la co nso m m atio n, l’erreur du TEG est sanctio nnée par la perte des
intérêts dans la pro po rtio n xée par le juge, qu’en vertu de l’article 1134 du co de civil, les co nventio ns légalem ent fo rm ées do ivent être exécutées de
bo nne fo i, ce qui n’est m anifestem ent pas le cas de la XXX qui est une pro fessio nnelle de l’im m o bilier et qui cherche à instrum entaliser une dispo sitio n
législative po ur échapper à ses o bligatio ns ;
Co nsidérant qu’aux term es de l’article L313-1 du Co de de la Co nso m m atio n, 'dans to us les cas, po ur la déterm inatio n du taux effectif glo bal du prêt,
co m m e po ur celle du taux effectif pris co m m e référence, so nt ajo utés aux intérêts les frais, co m m issio ns o u rém unératio ns de to ute nature, directs o u
indirects, y co m pris ceux qui so nt payés o u dus à des interm édiaires intervenus de quelque m anière que ce so it dans l’o ctro i du prêt, m êm e si ces frais,
co m m issio ns o u rém unératio ns co rrespo ndent à des débo urs réels ;
To utefo is po ur l’applicatio n des articles L312-4 à L312-8, les charges liées aux garanties do nt les crédits so nt éventuellem ent asso rtis ainsi que les
ho no raires d’o f ciers m inistériels ne so nt pas co m pris dans le taux effectif glo bal dé ni ci-dessus, lo rsque leur m o ntant ne peut être indiqué avec
précisio n antérieurem ent à la co nclusio n définitive du co ntrat. (…)' ;
Co nsidérant qu’aux term es de l’article L313-2 alinéa prem ier du Co de de la co nso m m atio n, 'le taux effectif glo bal déterm iné co m m e il est dit à l’article
L313-1 do it être m entio nné dans to ut écrit co nstatant un co ntrat de prêt régi par la présente sectio n’ ;
Co nsidérant qu’aux term es de l’article R313-1 du Co de de la co nso m m atio n, dans sa rédactio n applicable au co ntrat, 'sauf po ur les o pératio ns de crédit
m entio nnées au 3° de l’article L311-3 et à l’article L312-2 du présent co de po ur lesquelles le taux effectif glo bal est un taux annuel, pro po rtio nnel au taux
de pério de, à term e échu et exprim é po ur cent unités m o nétaires, le taux effectif glo bal d’un prêt est un taux annuel, à term e échu, exprim é po ur cent
unités m o nétaires et calculé selo n la m étho de d’équivalence dé nie par la fo rm ule gurant en annexe au présent co de. Le taux de pério de et la durée de
la pério de do ivent être expressém ent co m m uniqués à l’em prunteur.
Le taux de pério de est calculé actuariellem ent, à partir d’une pério de unitaire co rrespo ndant à la pério dicité des versem ents effectués par l’em prunteur.
Il assure selo n la m étho de des intérêts co m po sés, l’égalité entre, d’une part, les so m m es prêtées et, d’autre part, to us les versem ents dus par
l’em prunteur au titre du prêt, en capital, intérêts et frais divers, ces élém ents étant, le cas échéant, estim és. (…)
Po ur les o pératio ns m entio nnées au 3° de l’article L311-3 et à l’article L312-2, lo rsque les versem ents so nt effectués avec une fréquence autre
qu’annuelle, le taux effectif glo bal est o btenu en m ultipliant le taux de pério de par le rappo rt entre la durée de l’année civile et celle de la pério de unitaire.
Le rappo rt est effectué, le cas échéant, avec une précisio n d’au m o ins une décim ale’ ;
Co nsidérant que dans l’o ffre de prêt acceptée le 26 janvier 2011, il est indiqué que le co ût to tal du crédit co m prend les intérêts (138.152,74 euro s),
l’assurance gro upe (19.542 euro s) et les frais de m o ntage (750 euro s), so it un TEG de 3,865% calculé selo n la m étho de pro po rtio nnelle et un taux de
pério de de 0,322%  ;
Co nsidérant que la XXX so utient en prem ier lieu que les frais de gestio n du co ntrat d’assurance-vie devaient être inclus dans le calcul du TEG, dès lo rs
que la BPI a co nditio nné l’o ctro i du prêt à la réalisatio n d’un nantissem ent du co ntrat d’assurance- vie;
Co nsidérant que le co ntrat d’assurance-vie a été so uscrit par Mo nsieur X le 13 janvier 2010, que les frais de gestio n afférents à ce co ntrat déco ulent de
cette co nventio n et qu’ils so nt sans lien avec le crédit co nsenti le 26 janvier 2011 à la XXX;
Co nsidérant que la so uscriptio n du co ntrat d’assurance-vie n’était pas une co nditio n de l’o ctro i du prêt et que les frais de gestio n déco ulant de ce co ntrat
ne peuvent co nstituer une charge liée exclusivem ent au prêt, de so rte qu’ils n’avaient pas à être intégrés dans le calcul du TEG ;
Co nsidérant qu’il n’est pas allégué et en to ut état de cause pas établi par la XXX que la délégatio n du co ntrat d’assurance-vie et le nantissem ent des
487 parts so ciales acquises de la SCI NOVAPIERRE o nt engendré des frais à sa charge et qu’il n’est justifié d’aucune irrégularité du TEG à ce titre ;
Co nsidérant que la XXX indique égalem ent que le TEG n’est pas pro po rtio nnel au taux de pério de, que le taux de pério de est erro né et que la durée de la
pério de n’est pas m entio nnée ;
Co nsidérant que l’article R313-1 du Co de de la co nso m m atio n, dans sa rédactio n applicable au co ntrat, qui im po se la co m m unicatio n du taux de pério de
et sa durée, exclut de so n cham p d’applicatio n 'les o pératio ns de crédit m entio nnées au 3° de l’article L311-3", so it les crédits destinés à nancer les
beso ins d’une activité pro fessio nnelle, ce qui est le cas du prêt co nsenti à la XXX ;
Co nsidérant par ailleurs que l’o ffre de prêt m entio nne que la pério dicité des échéances est m ensuelle et que cette indicatio n satisfait en l’espèce aux
exigences de l’article R313-1 susvisé qui ne prévo it pas de fo rm alism e particulier et qui n’im po se pas une info rm atio n plus précise ;
Co nsidérant que la XXX affirm e que le taux de pério de est erro né en raiso n de l’absence de prise en co m pte des frais de gestio n dans le calcul du TEG ;
Co nsidérant qu’il a été dit que ces frais n’avaient pas à être inclus dans ce calcul et que la XXX est do nc m al fo ndée à prétendre que le taux de pério de est
erro né po ur ce m o tif ;
Co nsidérant qu’elle affirm e aussi que le TEG n’est pas pro po rtio nnel au taux de pério de et qu’il aurait dû être de 0,322 % x 12 = 3,864%  ;
Co nsidérant qu’en applicatio n de l’article R313-1 susvisé, le taux effectif glo bal est o btenu en m ultipliant le taux de pério de par le rappo rt entre la durée
de l’année civile et celle de la pério de unitaire, ce rappo rt étant effectué, le cas échéant, avec une précisio n d’au m o ins une décim ale ;
Co nsidérant qu’en l’espèce, il est indiqué dans l’o ffre de prêt un TEG de 3,865 % et un taux de pério de de 0,322 %  ;
Co nsidérant que la BANQUE PATRIMOINE ET IMMOBILIER fait valo ir que le taux de pério de sans arro ndi est égal à 0,322083333% , ce qui do nne un TEG
de 0,322083333% X 12= 3,864999996% , arro ndi à 3,865%  ;
Co nsidérant que la XXX n’établit do nc pas que le TEG m entio nné n’est pas pro po rtio nnel à la valeur du taux de pério de exprim ée sans arro ndi; qu’au
surplus l’écart entre le TEG m entio nné de 3,865 % et le taux allégué de 3,864% par la XXX est de 0,001% , qu’il est inférieur à la décim ale prescrite par
Page 3 sur 4
l’article R313-4 du Co de de la co nso m m atio n, de so rte que le TEG n’est dès lo rs pas erro né au sens des dispo sitio ns de l’article susvisé ;
Co nsidérant que la XXX allègue enco re que les intérêts auraient été calculés sur la base d’une année bancaire de 360 jo urs ;
Co nsidérant qu’elle se fo nde sur le calcul effectué dans une analyse établie en décem bre 2013 par la so ciété Z A qui, à partir de la prem ière échéance
débitée de 707,39 euro s, estim e que la so m m e de 634,11 euro s a été prélevée au titre des intérêts, po ur une durée de 34 jo urs éco ulée entre le
déblo cage des fo nds du 1er m ars 2011 et le prélèvem ent de la prem ière échéance du 5 avril 2011, alo rs qu’elle aurait du être de 704,23 euro s sur une
base de calcul de 365 jo urs ;
Co nsidérant que le calcul pro po sé par la so ciété Z A est effectué à partir des seuls intérêts intercalaires dus entre le déblo cage des fo nds le 1er m ars
2011 et le prélèvem ent de la prem ière échéance du prêt le 5 avril 2011, alo rs que les intérêts intercalaires so nt calculés de m anière distincte et
po stérieurem ent à l’o ffre de prêt et qu’il est précisé dans cette o ffre que le co ût to tal du crédit et le TEG ne tiennent pas co m pte des intérêts intercalaires
éventuels ; que ce calcul est par ailleurs fait à partir de 34 jo urs et no n sur la base du m o ntant de l’échéance m ensuelle augm entée de 4 jo urs ;
Co nsidérant en co nséquence que le calcul du taux co nventio nnel invo qué par la XXX est dénué de pertinence et que cette dernière n’établit pas que les
intérêts co nventio nnels o nt été calculés sur la base de 360 jo urs ;
Co nsidérant que la XXX do it do nc être débo utée de sa dem ande de nullité de la stipulatio n des intérêts co nventio nnels ;
Co nsidérant que le jugem ent sera dès lo rs co nfirm é en to utes ses dispo sitio ns ;
Co nsidérant que la XXX, qui succo m be, suppo rtera ses frais irrépétibles et les dépens d’appel ;
Co nsidérant qu’il serait inéquitable de laisser à la charge de la BANQUE PATRIMOINE ET IMMOBILIER les frais no n co m pris dans les dépens, expo sés en
appel et qu’il co nvient de co ndam ner la XXX à lui payer la so m m e de 2.000 euro s en applicatio n de l’article 700 du Co de de pro cédure civile ;
PAR CES MOTIFS
Co nfirm e le jugem ent déféré en to utes ses dispo sitio ns.
Y ajo utant,
Co ndam ne la XXX à payer à la BANQUE PATRIMOINE ET IMMOBILIER la so m m e de 2.000 euro s en applicatio n de l’article 700 du Co de de pro cédure
civile.
Débo ute les parties de to utes autres dem andes.
Co ndam ne la XXX aux dépens d’appel qui sero nt reco uvrés co nfo rm ém ent aux dispo sitio ns de l’article 699 du Co de de pro cédure civile.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT
Page 4 sur 4