Utilisation de la Réalité Virtuelle en Neuropsychologie
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Utilisation de la Réalité Virtuelle en Neuropsychologie
Utilisation de la réalité virtuelle en neuropsychologie clinique Jérémy Besnard1, 2, Philippe Allain1, 2, Teddy Louisy1, Paul Richard3, Didier Le Gall1, 2 1 Laboratoire de Psychologie (UPRES EA 2646), Université d’Angers, France Unité de Neuropsychologie, Département de Neurologie, CHU Angers, France 3 Laboratoire d'Ingénierie des Systèmes Automatisés (UPRES EA4014), Université d’Angers, France 2 La réalité virtuelle est une technique prometteuse pour l'évaluation et la réhabilitation des troubles neuropsychologiques des patients atteints de lésions cérébrales. Elle offre aussi l'opportunité d'une meilleure connaissance des systèmes cognitifs. INTRODUCTION La neuropsychologie clinique poursuit deux objectifs principaux : l’évaluation et la réhabilitation des patients atteints de lésions cérébrales. L’évaluation oriente le diagnostic par l’inventaire des troubles et capacités préservées. La synthèse des informations obtenues permet l'élaboration de stratégies de prise en charge à visée thérapeutique, dont l’efficacité doit être appréhendée pour optimiser la réhabilitation. Face à ces enjeux, les possibilités technologiques offertes par la réalité virtuelle (RV) permettent aujourd’hui d’immerger les patients dans des environnements dynamiques, multimodaux et tridimentionnels, à l’intérieur desquels la plupart des réponses peuvent être enregistrées. La RV offre ainsi de nouvelles perspectives pour leur prise en charge (évaluation et réhabilitation). 1 – OUTIL D'EVALUATION Actuellement, l’évaluation neuropsychologique s’organise selon deux perspectives complémentaires. D’une part, elle vise à spécifier les composantes cognitivocomportementales altérées et épargnées par l’atteinte cérébrale (capacités instrumentales, mémoire, fonctions exécutives, gestion des émotions). D’autre part, elle cherche à appréhender les conséquences des modifications observées sur la conduite des activités de vie quotidienne (préparation des repas, prise des médicaments). Deux critères sont essentiels à l’évaluation des déficiences et handicaps : la fidélité et la validité des épreuves. La fidélité renvoie à la qualité, pour une tâche donnée, de fournir des résultats équivalents d’une passation à l’autre et/ou d’un évaluateur à l’autre. Elle fait souvent défaut dans les tests neuropsychologiques usuels qui sont peu ou mal standardisés, en particulier dans le champ de l’étude des fonctions exécutives. La variabilité des conditions d'examen, la qualité des stimuli présentés aux patients sont autant de facteurs contribuant à ce problème. En RV, les contraintes expérimentales peuvent être mieux contrôlées et la présentation des épreuves plus rigoureusement standardisée, limitant ainsi considérablement les sources de variation. De plus, les qualités métriques des épreuves peuvent également être améliorées en RV dans la mesure où il devient possible d’analyser des paramètres plus difficiles à appréhender par les schémas classiques d’évaluation. Certains temps de latence ou de réponse intermédiaires, les types de stratégies engagées ou de stimuli privilégiés peuvent ainsi être analysés en temps réel. L’évaluation neuropsychologique cherche généralement à apprécier, au moyen de tests utilisant un matériel simple et un contexte épuré, l’efficience de composantes psychologiques isolées. Si les outils classiques sont assez opérants dans cette perspective, ils sont moins efficaces pour appréhender les conséquences des déficits sur la réalisation d’activités complexes du quotidien, en particulier parce qu’ils n’intègrent pas l’ensemble des stimulations rencontrées en environnement réel. La RV autorise la construction de scénarii très concrets, permettant de confronter «virtuellement» les patients cérébrolésés à des situations très proches de celles de la vie courante, comme traverser la rue, préparer un repas, conduire une voiture ou faire des courses à l’épicerie (1-4). Les environnements virtuels (EVs) rendent donc possible l’évaluation d’ensembles complexes d’habiletés étroitement liées aux capacités fonctionnelles mobilisées dans le monde réel. Ils permettent ainsi au clinicien d’échapper à la logique de l’approche traditionnelle qui, pour prédire la performance du patient en situation réelle, le contraint à combiner (non sans risque interprétatif) des informations peu valides sur le plan écologique. Cette décennie a vu l’apparition de nombreuses applications virtuelles réalistes visant l’évaluation de composantes cognitives telles que les capacités de traitement spatial, la mémoire prospective ou les fonctions exécutives (5-8). La notion de fonctions exécutives couvre l’ensemble des processus de contrôle de l’activité permettant l’adaptation aux situations nouvelles et/ou complexes. Ces fonctions engagent des composantes comme la conceptualisation, la flexibilité, l'inhibition ou encore la planification. L’évaluation des fonctions exécutives au moyen des outils psychométriques traditionnels est souvent imprécise, voire inopérante, chez certains patients frontaux. Nous pensons là aux patients dysexécutifs au quotidien qui présentent des performances normales dans les épreuves frontales classiques (9). La RV permet aujourd’hui de mieux évaluer ces fonctions complexes, soit en optimisant les tests traditionnels (10), soit en modélisant des activités de vie quotidienne (2). Pugnetti et al. ont élaboré une épreuve de RV reprenant la problématique de l’évaluation des processus de conceptualisation et de flexibilité mentale à l’aide du test de catégorisation de cartes de Wisconsin (10). Leur Wisconsin virtuel simulait l’environnement d’un immeuble dans lequel l’utilisateur devaient s’aider d’indices environnementaux pour choisir les bonnes portes à ouvrir, afin d’évoluer de pièces en pièces dans l'EV. Les portes variaient en fonction de leurs formes, couleurs et du nombre de hublots. Comme dans la version «papier-crayon» du Wisconsin, le critère de choix permettant de franchir les portes était modifié après un nombre prédéterminé de succès, contraignant l’utilisateur à en adopter un autre pour poursuivre son chemin. Chez les patients cérébrolésés, le Wisconsin virtuel était plus souvent déficitaire que la version «papier-crayon» du test. De même, chez un malade porteur d’un syndrome dysexécutif, le Wisconsin virtuel était la seule épreuve régulièrement déficitaire. Zhang et al. ont soumis 54 patients traumatisés crâniens à un protocole comprenant une évaluation neuropsychologique et une évaluation ergothérapique, incluant une appréciation détaillée des habiletés cognitives nécessaires à la préparation des repas (2). Ces évaluations ont été effectuées en situation réelle et virtuelle et ont fait l’objet d’un test-retest avec contre balancement. Les résultats sont particulièrement intéressants : les coefficients de corrélations entre les performances en RV et en situation réelle étaient significatifs à la première comme à la seconde évaluation, ils l’étaient également entre les évaluations faites en RV et les évaluations des ergothérapeutes (pour les habiletés cognitives et la préparation des repas). Ces données montrent qu’un certain nombre de domaines cognitifs évalués en RV sont associés aux capacités mobilisées dans les activités de vie quotidienne, et que la tâche de cuisine virtuelle donne une bonne indication sur le niveau fonctionnel du patient dans la tâche de cuisine réelle. 2 – OUTIL DE REHABILITATION La réhabilitation neuropsychologique correspond à une démarche thérapeutique visant à accroître et/ou améliorer les capacités d’un individu à traiter et utiliser l’information dont il dispose pour optimiser son fonctionnement au quotidien. Elle répond à deux grands types d’approches: - d'une part, l’approche fonctionnelle (globale) qui met l’accent sur un entraînement progressif des habiletés de vie quotidienne. Son objectif est de permettre au patient de surmonter les difficultés rencontrées dans les situations réelles (une cuisine par exemple) par la mise en œuvre de routines surentraînées (préparation d’un café). Le principal défaut de cette approche est que les fonctions cognitives sous-tendant les routines ne sont pas exercées, rendant difficile le transfert des acquis y compris à des situations réelles proches. - d’autre part, l’approche analytique de restauration qui met l’accent sur le réentraînement ciblé des processus cognitifs déficitaires (par exemple pour la mémoire de travail), au moyen d’exercices spécifiques de difficulté croissante. Le principal défaut de cette stratégie est le manque de généralisation et, là encore, de transfert des acquis pour les activités du quotidien. En RV, il est possible de combiner ces approches en générant des applications qui intègrent un entraînement de type restauration dans une approche fonctionnelle. Dans cette perspective, Brooks et al. ont rapporté les performances d’une patiente amnésique dans une tâche d’apprentissage de trajets (11). Préalablement à l’expérience en RV, les observateurs ont essayé de faire réaliser à la malade 10 trajets simples qui impliquaient tous des lieux où elle se rendait régulièrement. La patiente se révéla incapable d’apprendre un seul trajet. La première partie de l’entraînement en RV a consisté à entraîner 2 de ces 10 trajets par le biais d’un exercice quotidien de 15 minutes. Au bout de 3 semaines, la patiente était capable de réaliser ces 2 trajets dans le monde réel, contrairement aux trajets seulement entraînés en environnement réel. L'acquisition s’est maintenue en l'absence de séance complémentaire. Les auteurs ont conclu à une supériorité de l’entraînement virtuel sur l’exercice de revalidation classique. Ce travail illustre bien que l’application des techniques de réalité virtuelle à la réhabilitation neuropsychologique peut permettre de contourner les principales faiblesses des deux approches évoquées. Néanmoins, en dehors du domaine de la mémoire, les travaux de rééducation en RV restent peu développés, comme c'est d’ailleurs le cas pour l’ensemble des travaux de rééducation en neuropsychologie, tout particulièrement en France. 3 – INTERETS, LIMITES ET PERSPECTIVES Les données de la littérature démontrent l'intérêt de la RV en neuropsychologie clinique, tant pour l'évaluation que pour la rééducation des patients. La RV permet de répéter à loisir les situations d’entraînement, quelles qu’elles soient. Cette caractéristique est importante car les troubles de mémoire procédurale sont peu fréquents chez les patients neurologiques. Ceci permettrait d'envisager l’amélioration des processus cognitifs déficitaires par l’exploitation des capacités procédurales intactes. Des signaux d’aide ou des feedback peuvent aussi être délivrés au patient dans les EVs, ce qui pourrait favoriser l'apprentissage sans erreur, parfois indispensable à la rééducation de la mémoire. Notons que l’immersion en RV supprime les risques liés à la réalisation de certaines activités en environnement réel (cuisine, conduite). Le thérapeute peut ainsi laisser le patient aller au bout de sa démarche et lui permettre de mieux appréhender les conséquences de ses actions, donc l'appréhension des feed-backs ainsi produits. Enfin, comparée aux situations classiques d’examen, l’attractivité supérieure des EVs est un aspect non négligeable. Ces environnements semblent en effet avoir un impact positif sur la motivation des patients, en particulier lorsqu'ils sont jeunes (12), augmentant du même coup leur implication dans les tâches, leur acceptation de la prise en charge, ce qui limite par là même les réactions de rejet ou d’abandon. Au final, la RV réunit la plupart des critères pour une bonne généralisation des entraînements : programmation des tâches vers des performances contrôlées, identification des renforcements naturels, mesures de transfert appropriées, quantité suffisante de répétition des tâches avec des stimuli communs au réel et au virtuel, attractivité des tâches. Cette question de la généralisation est un enjeu déterminant pour le développement de la RV pour la revalidation des processus, puisque la question du transfert des acquisitions reste une difficulté majeure pour la rééducation cognitive classique. Malgré tous ces avantages, la RV reste un outil peu utilisé auprès des patients cérébrolésés, et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu, la question du "mal cybernétique" (cybersickness) doit être évoquée. Les symptômes rapportés sont nombreux et rejoignent ceux de la cinétose : nausées, vomissements, douleurs oculaires, désorientation, ataxie, vertige. Le phénomène s'explique par la sollicitation simultanée des sens lors de l’immersion, afin d'accroître le sentiment de présence. Néanmoins, l’immersion totale étant impossible, il en résulte des incohérences entre les différentes modalités sensorielles (visuelle, auditives, proprioceptive, vestibulaire) qui provoquent une modification de l’expérience physiologique et induit les symptômes évoqués. Par ailleurs, des effets secondaires (aftereffects) peuvent survenir lors de la réadaptation du sujet au monde réel après une expérimentation virtuelle. D’un point de vue éthique, il apparaît indispensable d’évaluer avec précision les effets produits par l’évaluation et la réhabilitation en RV, au-delà des symptômes physiques que nous venons de décrire. Il serait regrettable par exemple d’accentuer la confusion de certains patients en alternant les séances de revalidation « classiques » (environnement réel) et en RV. La place du thérapeute dans cette interaction homme-machine doit également être questionnée, des chercheurs évoquant déjà la possibilité d’une "télé-réhabilitation" à domicile en l’absence d’intervenant (13). De plus, la généralisation de la RV en contexte clinique se heurte à des aspects logistiques (locaux, critères d’hygiène) non négligeables, ainsi qu’au défaut d’accessibilité pour des praticiens non familiarisés avec ces technologies nouvelles. L’utilisation des EVs nécessite en effet un minimum de compétences informatiques, sans parler des coûts d’équipement et de développement (estimé entre 25000 et 200000 dollars). Un projet récent (14) apporte des solutions intéressantes pour pallier à certains de ce problèmes en mettant à disposition des cliniciens une bibliothèque d'EVs (appartement, supermarché, etc.) librement téléchargeable sur internet. Il est possible d'y naviguer au moyen d'interfaces immersives (visiocasque) ou non (souris, clavier, joystick) et de les modifier à loisir (ajout d’éléments, de vidéos, etc.). Le support des EVs restant la langue de Shakespeare (www.neurovr.org), cela limite les possibilités d’interaction pour les patients francophones. Néanmoins, les perspectives offertes par ce système semblent prometteuses en neuropsychologie, même si son efficacité et son ergonomie restent à valider au moyen d’études cliniques. Enfin, si la réalité virtuelle permet de recueillir une quantité impressionnante de données chiffrées au moyen d'instruments de mesure variés (poursuite oculaire, récepteurs sensoriels, etc.), leur analyse reste complexe. Les recherches à venir devront donc aussi se consacrer au développement de méthodologies et d’outils permettant d'obtenir des informations facilement appréhendables par le thérapeute. CONCLUSION Si l’intérêt de la réalité virtuelle en neuropsychologie ne réside donc pas dans l’informatisation des tâches psychométriques existantes, l'apport de cette technique est double: 1) création de nouvelles situations de test et de réentraînement et 2) acquisition de connaissances sur l'organisation des systèmes cognitifs et leurs interactions, comme nous souhaitons le faire sur la plateforme EVACOG (15). Il reste néanmoins de nombreux problèmes à résoudre, en particulier celui de bien délimiter l'intérêt de ces applications pour l’évaluation de composantes cognitives fines, comme la capacité à réaliser des tâches multiples, ou encore les différents niveaux de la mémoire. Il reste aussi à saisir les modifications éventuelles induites par cette technologie dans le fonctionnement du système cognitif (rôle de la qualité des images, des interfaces, etc.). Il y aurait donc un intérêt certain à comparer les investigations en EVs avec celles utilisant des épreuves usuelles. Une autre voie à explorer consiste à coupler l’environnement virtuel et les techniques d'imagerie médicale (16). Les perspectives d'application semblent finalement immenses, comptons sur l’imagination des chercheurs pour élargir ces champs d'investigation. BIBLIOGRAPHIE 1. McComas J, MacKay M, Pivik J - Effectiveness of virtual reality for teaching pedestrian safety. Cyberpsychol Behav 2002 ; 5 : 185-90. 2. Zhang L, Abreu BC, Seale GS, Masel B et al. - A virtual reality environment for evaluation of a daily living skill in brain injury rehabilitation: reliability and validity. Arch Phys Med Rehabil 2003 ; 84 : 1118-24. 3. Ku JH, Jang DP, Lee BS, Lee JH et al. - Development and validation of virtual driving simulator for the spinal injury patient. Cyberpsychol Behav 2002 ; 5 : 151-56. 4. Lo Priore C, Castelnuovo G, Liccione D, Liccione D - Experience with V-STORE: considerations on presence in virtual environments for effective neuropsychological rehabilitation of executive functions. Cyberpsychol Behav 2003 ; 6 : 281-87. 5. Rizzo AA, Bowerly T, Shahabi C, Buckwalter JG et al. - Diagnosing attention disorders in a virtual classroom. IEE Computer 2004 ; 37 : 87-9. 6. Gamberini L, Seraglia B, Priftis K. - Processing of peripersonal and extrapersonal space using tools: Evidence from visual line bissection in real and virtual environments. Neuropsychologia 2008 ; in press. 7. Morganti F, Gaggioli A, Strambi L, Rusconi ML et al. - A virtual reality extended neuropsychological assessment for topographical disorientation: a feasibility study. J Neuroeng Rehabil 2007 ; 4 : 26. 8. Morris RG, Kotitsa M, Bramham J, Brooks BM et al. - Virtual reality investigation of strategy formation, rule breaking and prospective memory in patients with focal prefrontal neurosurgical lesions. In P Sharkey, CS Lanyi & P. Standen (eds), Proceedings of the 4th International Conference on Disability, Virtual Reality and Associated Technologies, 2002, 101-8. 9. Eslinger PJ, Damasio AR - Severe disturbance of higher cognition after bilateral frontal lobe ablation: patient EVR. Neurology 1985 ; 35 : 1731-41. 10. Pugnetti L, Mendozzi L, Attree EA, Barbieri E et al. - Probing memory and executive functions with virtual reality, past and present studies. Cyberpsychol Behav 1998 ; 1 : 151161. 11. Brooks BM, McNeil JE, Rose FD, Greenwood R et al. - Route learning in a case of amnesia: A preliminary investigation into the efficacy of training in a virtual environment. Neuropsychol Rehab 1999 ; 9 : 63-76. 12. Harris K, Reid D - The influence of virtual reality play on children motivation. Can J Occup Ther 2005 ; 72 : 21-9. 13. Burdea G - Virtual rehabilitation- benefits and challenges. Methods Inf Med 2003 ; 42 : 519-23. 14. Riva G, Gaggioli A, Villani D, Preziosa A et al. - NeuroVR: an open source virtual reality platform for clinical psychology and behavioral neurosciences. Stud Health Technol Inform 2007 ; 125 : 394-9. 15. Richard P, Allain P, Inglese FX, Richard E et al. - EVACOG - Virtual environments for cognitive sciences. Adv in Mod : Autom Control 2006 ; 67 (Supp. Handicap 2006) : 64-74. 16. Baumann SB - A neuroimaging pilot study of task loading and executive function using a virtual apartment. Presence: Teleoperators and Virtual Environments 2005 ; 14 : 183-90. RESUME Dans cet article, les principales applications des techniques de réalité virtuelle en clinique neuropsychologique sont examinées. Il s'agit, d'une part, de l'aide à l'évaluation des troubles cognitifs et comportementaux secondaires aux lésions du système nerveux central et, d'autre part, des perspectives ouvertes dans le champ de la prise en charge rééducative de ces déficits. Ces données cliniques et expérimentales permettent de discuter l'intérêt et les limites de l'utilisation de ces techniques. SUMMARY In this paper, the main applications of virtual environments in clinical neuropsychology are reviewed. Virtual environment technology appears to be useful tool for the clinical assessment and rehabilitation cognitive and behavioural disorders related to central nervous system dysfunctions. Clinical and experimental data are briefly discussed in order to appreciate usefulness and boundaries of such technological environment. Mots-clés Réalité virtuelle, Evaluation neuropsychologique, Réhabilitation neuropsychologique, Troubles de la mémoire, Troubles exécutifs. Key words Virtual reality, Neuropsychological assessment, Cognitive rehabilitation, Memory deficits, Dysexecutive syndrome.