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Transcription

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Vœu proposé par le Conseil de Quartier Pernety, en faveur de l’apposition d’une plaque
commémorant Maria CASARES , sur l’immeuble du 6 rue Asseline où elle vécut près de
vingt ans
Le conseil de quartier Pernety émet le vœu de faire installer une plaque commémorative en
mémoire de Maria Casares sur l’immeuble du 6 rue Asseline où elle vécu de 1978 à sa mort.
Grande comédienne, Maria avait une personnalité aussi attachante que fantasque.
Née le 21 Novembre 1922 à la Corogne en Espagne elle est la fille de Santago Casares
Quiroga, avocat athée, républicain et francophile qui faisait ses plaidoiries en vers.
Franc-maçon et adhérent au front populaire, il a été Ministre de l'Intérieur de 1931 à 1933 et
premier Ministre jusqu'en 1936 où le début de la guerre civile le contraint à quitter l'Espagne
avec sa famille.
Arrivée à Paris à l'âge de 14 ans, Maria a une scolarité difficile mais, en dépit du handicap dû
à son accent, elle est reçue au Conservatoire National d'Art Dramatique et débute une carrière
de comédienne hors du commun.
Maria Casarès est considérée comme l'une des plus grandes tragédiennes françaises de la
seconde moitié du XXe siècle. Après avoir été pensionnaire de la Comédie-Française, elle
intègre le TNP de Jean Vilar (1954-1959), et devient ainsi l'une des premières comédiennes à
donner au Festival d'Avignon ses lettres de noblesse. Grande interprète d’Euripide,
Shakespeare, Marivaux, Tchékhov et Albert Camus, elle participe à certaines créations
emblématiques du théâtre contemporain à l'instar des Paravents de Genet (1966), ou de Quai
Ouest de Koltès, (1986).
Femme de théâtre, elle a également une filmographie remarquable. les cinéphiles s'accordent
à retenir en priorité les quatre rôles marquants qu’elle a tenus dans les années 1940 : Les
Enfants du paradis, Les Dames du Bois de Boulogne, La Chartreuse de Parme et Orphée.
Maria a eu une vie privée très romanesque, notamment aux côtés de Jean Servais et de Gérard
Philippe, mais sa grande histoire d'amour fut sa liaison pendant une quinzaine d’année avec
Albert Camus. Elle épousera en 1978 un homme de théâtre, André Schlesser, avec qui elle
louera l'appartement de la rue Asseline. Celui-ci décèdera en 1985. Avec ses premiers cachets
de cinéma elle a acheté un manoir en Charente ou elle passe une partie de l’année. Elle a fait
don de cette propriété à la commune d'Alloue "Afin de remercier la France d'avoir été une
terre d'asile" pour qu'elle devienne la Maison du Comédien après sa disparition. Ce manoir est
maintenant un lieu de création théâtrale et artistique.
Maria Casarès a habité 20 ans rue Asseline en toute discrétion mais ses voisins se souviennent
encore avec émotion de sa voix tonitruante, avec son accent qu'elle n'a jamais perdu, quand
elle hurlait à la cantonade, contre les déjections canines ou les dépôts d’ordures sur les
trottoirs.
Chevalier de la Légion d'honneur, commandeur des Arts et des Lettres, Maria Casarès a
obtenu le Molière en 1989, pour son rôle dans Hécube d'Euripide.
Elle décède d'un cancer le 22 novembre 1996.
Pour perpétuer la mémoire de cette « grande dame » le conseil de quartier Pernety, propose de
prendre en charge, sur son budget d’investissement, le financement de sa plaque
commémorative. La plaque devra porter la mention « Conseil de quartier Pernety ».