L`engagement des pêcheurs dans Les aires marines

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L`engagement des pêcheurs dans Les aires marines
étude
2014
L’engagement des pêcheurs
dans les aires marines
protégées de Méditerranée
Un élément clé du succès de la
gestion de la pêche artisanale
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
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de Méditerranée
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Responsables de la publication
Le WWF est la première organisation mondiale de
protection de la nature.Elle compte plus de 5 millions
de donateurs a travers le monde. L’organisation dispose
d’un réseau opérationnel au sein de 100 pays proposant
1200 programmes de protection de la nature. La mission
du WWF est d’enrayer puis d’inverser le processus de
dégradation de la planète.
www.wwf.fr
PROJET
MEDPAN
NORD
Le Projet MedPAN Nord est un projet européen transnational dont l’objectif général est d’améliorer l’efficacité
de la gestion des aires marines protégées du Nord de
la Méditerranée. Il est mené sous l’égide du Réseau
MedPAN et coordonné par le WWF-France. Il rassemble
12 partenaires de 6 pays européens côtiers de la
Méditerranée : Espagne, France, Grèce, Italie, Malte et
Slovénie. Le projet est cofinance par le Fonds Européen
de Développement Régional à travers Programme Med,
pour un budget de 2,38 millions d’euros. Le projet a commencé en juillet 2010 et s’est terminé en juin 2013.
www.medpannorth.org
Port-Cros National Park est un parc national marin,
côtier et insulaire. Il a été établi en 1963 et il s’agit du
premier parc national marin créé en Europe.
http://www.portcrosparcnational.fr
Auteurs
Le laboratoire de recherche ECOMERS de l’Université
de Nice est spécialisé en Ecologie et Gestion des
Ecosystèmes Marins et Côtiers.
Contacts :
Antonio Di Franco
Pascaline Bodilis
Pierre Thiriet
Patrice Francour
Paulo Guidetti
www.unice.fr/ecomers
WWF France
Catherine Piante
WWF Méditerranée
Giuseppe Di Carlo
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Partenaires techniques
MedPAN
Depuis 1990, le réseau MedPAN s’attache à fédérer les
gestionnaires d’aires marines protégées (AMP) en Méditerranée et à les soutenir dans leurs activités de gestion.
Devenue association loi 1901 fin 2008 et dotée d’un
secrétariat permanent, MedPAN a pour objet de promouvoir la pérennisation et le fonctionnement d’un réseau
méditerranéen d’aires marines protégées, écologiquement représentatif, connecté et géré efficacement.
www.medpan.org
PARTENAIRES FINANCIERS
Le Programme MED est un programme Européen de
coopération transnationale dans le cadre de l’objectif
« coopération territoriale » de la politique de cohésion
de l’Union Européenne. Des partenaires de treize pays
dont tous ceux du nord de la côte méditerranéenne
travaillent ensemble pour renforcer la compétitivité, l’emploi et le développement durable dans cette zone.
www.programmemed.eu
MedPAN est financé par
Fonds français pour l’Environnement Mondial
Le FFEM a pour mission de favoriser la protection de
l’environnement mondial dans les pays en développement, depuis sa création par le gouvernement français
en 1994.
www.ffem.fr
La Fondation Mava
Créée en 1994 par Luc Hoffmann, la Fondation MAVA
traduit son engagement de longue date en faveur de la
conservation de la nature. Fondation philanthropique
familiale basée en Suisse, la Fondation se consacre
exclusivement à la conservation de la biodiversité.
Ses régions d’intervention sont l’arc alpin et la Suisse,
le bassin méditerranéen et la zone côtière d’Afrique de
l’Ouest.
fr.mava-foundation.org
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Publié par : WWF-France, Parc National de Port-Cros
© WWF-France, Parc National de Port-Cros
La reproduction de cette publication à des fins non commerciales, notamment
éducatives, est permise sans autorisation écrite préalable du détenteur des droits
d’auteur à condition que la source soit dûment citée. La reproduction de cette
publication à des fins commerciales, notamment en vue de la vente, est interdite sans
autorisation écrite préalable du détenteur des droits d’auteur.
Citation : Di Franco A., Bodilis P., Piante C., G. Di Carlo, Thiriet P., Francour P.,
Guidetti P. 2014. L’engagement des pêcheurs dans les aires marines protégées de
Méditerranée, un élément clé du succès de la gestion de la pêche artisanale. Projet
MedPAN Nord. WWF-France. 135 pages.
Coordination : C. Piante, N. Gérardin et Jean-Pierre De Palma
Traduction française : Patrice Francour
Révision traduction : Catherine Piante
Mise en page : Les Poulets Bicyclettes
Produit par :
WWF-France
http://www.wwf.fr
Photo de couverture : Parc National de Port Cros © Christel Gérardin
Disponible sur : www.medpan.org
Juin 2014
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protégées de Méditerranée
un élément clé du succès de la
gestion de la pêche artisanale
A. Di Franco, P. Bodilis, C. Piante, G. Di Carlo, P. Thiriet, P. Francour, P. Guidetti
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Remerciements
Nous tenons à remercier tous les gestionnaires et scientifiques des aires marines protégées pour leurs précieuses contributions à ce travail, recueillies par le biais de questionnaires et par mail.
Algérie
Samir Grimes (ENSSMAL / Commissariat National du Littoral)
Croatie
Moira Bursic, Sandro Dujmovic (Park National de Brijuni)
Martina Markov Podvinski (Parc National de Kornati)
Espagne
Josep Lloret et Victoria Riera (Cap de Creus)
Jorge Moreno et José Felipe Sánchez (Parc National de Cabrera)
Jose Amengual Ramis (au sujet du Parc National de Cabrera))
José A. García Charton (Université de Murcie)
Silvia Revenga et toute l’équipe MAGRAMA, Secrétariat Général des Pêches
Oscar Esparza Alaminos (WWF-Espagne)
France
Jean-Michel Culioli (Parc Marin International des Bouches de Bonifacio)
Eric Charbonnel et Frédéric Bachet (Parc Marin de la Côte Bleue)
Jérôme Payrot (Réserve marine de de Cerbère-Banyuls)
Jean-Marie Dominici (Réserve naturelle marine de Scandola)
Laurence Le Direach (GIS Posidonie)
Raynald Jaubert (Parc National de Port-Cros)
Grèce
Laurent Sourbes, Harris Dimitriadis (Parc National Marin de Zakynthos)
Italie
Milena Tempesta, Carlo Franzosini, Roberto Odorico (AMP de Miramare)
Valentina Cappanera (AMP de Portofino)
Vincenzo Incontro (AMP de Plemmirio)
Francesco De Franco, Alessandro Ciccolella (AMP de Torre Guaceto)
Giorgio Massaro (AMP de Penisola del Sinis - Isola di Mal di Ventre)
Pieraugusto Panzalis, Augusto Navone (AMP de Tavolara Punta Coda Cavallo)
Fabio Vallarola (AMP de Torre del Cerrano)
Pasquale Santoro (AMP de Isole Tremiti)
Turquie
Onur Gönülol (Réserve Marine de Gökçeada)
Murat Draman (AMP de Kas-Kekova)
Nilay Akça (WWF-Turquie)
Macit Ege Ercan (TUDAV)
MedPAN
Chloe Webster
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préface
Une grande partie des stocks de pêche en Méditerranée sont actuellement surexploités : 82% selon la Commission Européenne et 79% selon la Commission Générale
des Pêches pour la Méditerranée (2012). On considère que la pêche artisanale aux
petits métiers a des effets positifs plus importants sur les populations côtières et
souvent moins d’impact sur l’environnement main que les pêcheries industrielles. La
pêche artisanale fournit des revenus importants et des protéines à des centaines de
millions de personnes et contribue à la réduction de la pauvreté et au développement
durable dans de nombreuses régions côtières de la planète. Elle s’exerce dans certaines des eaux les plus riches biologiquement et les plus sensibles du monde.
John Tanzer signature
John Tanzer
Directeur du Programme marin
WWF International
La pêche artisanale en Méditerranée représente environ 86% des 42 000 bateaux de
pêches recensés dans la région. Bien qu’elle soit en déclin et insuffisamment prise en
compte aux niveaux scientifique et politique, elle garde un rôle social, économique et
écologique essentiel, y compris dans les pays européens. La pêche artisanale fournit
environ 100 000 emplois directs en Europe. En Europe, une définition opérationnelle
de la pêche artisanale sur la base d’une longueur totale des navires inférieure à 12 m
a été proposée.
L’objectif de cette publication est de montrer comment la création et la co-gestion
d’aires marines protégées côtières (AMP) en Méditerranée, impliquant des pêcheurs
dès le début du processus, a abouti à des exemples de coexistence réussie entre les
intérêts des pêcheurs et ceux de la conservation du milieu marin, comme dans l’AMP
de Torre Guaceto en Italie, la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio, la Réserve
Naturelle de Scandola, le Parc National de Port-Cros, le Parc Marin de la Côte Bleue
en France ou encore la Réserve de Pêche des Columbretes en Espagne. Dans ces
sites, les efforts de conservation ont abouti à des rendements de pêche stabilisés ou
en augmentation, comme le confirment les séries de données scientifiques sur plusieurs années. Ces résultats encourageants doivent maintenant être démontrés dans
une plus large proportion des centaines d’AMP côtières existant en Méditerranée.
Cette approche constitue l’une des solutions permettant d’avancer vers des pêcheries
durables en Méditerranée et d’autres parties du globe.
Mais pour atteindre cet objectif, la pêche artisanale en Méditerranée doit bénéficier
d’une reconnaissance et d’un soutien accrus. Un cadre légal adapté reconnaissant
et légitimant le rôle, les droits et les responsabilités des pêcheurs artisanaux doit être
développé et mis en œuvre à l’échelle de la Méditerranée. Des mesures en faveur de
la pêche artisanale ont été proposées dans la dernière réforme de la Politique Commune des Pêches de l’UE, comme l’exemption du système de concessions de pêche
transférables, des mesures financières et plus particulièrement, la mise en place
de comités de co-gestion des ressources marines à travers lesquels les pêcheurs
peuvent prendre des décisions concernant la gestion des stocks sur une base d’égalité avec les responsables politiques et scientifiques. La Commission Générale des
Pêches pour la Méditerranée s’est également engagée dans le sens d’une meilleure
intégration des pêcheries artisanales dans la région en organisant le « Premier Symposium Régional sur la Pêche artisanale durable en Méditerranée et en Mer Noire » à
Malte en 2013. L’établissement d’une Plateforme Méditerranéenne de la Pêche Artisanale en 2012 est un bon exemple de comment les pêcheurs artisanaux se fédèrent de
plus en plus pour obtenir une meilleure reconnaissance de leurs besoins et de leurs
demandes. Cependant, plus d’efforts doivent être faits pour renverser le déclin de la
pêche artisanale et la rendre pleinement durable.
Le WWF espère que la présente publication contribuera à cet effort commun en montrant que les AMP peuvent bénéficier à la pêche artisanale sur le long terme et représentent un outil important pour le futur, en complément des autres outils régionaux de
gestion de la pêche.
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TABLE DES matières
1. Introduction
11
1.1 La pêche artisanale en Méditerranée
11
1.2 Les AMP, un outil de gestion des pêches
14
1.3 La cogestion de ressources communes : le cas de la pêche artisanale
17
2. Objectifs de l’étude
21
3. Matériel et méthodes
22
3.1 Définition d’une gestion réussie
22
3.2 Les cas d’étude retenus et la récolte des données
23
3.3 LES Questionnaires
24
3.4 La littérature scientifique et les autres sources
24
3.5 Analyse des données
25
4. Résultats
29
4.1 Les cas d’études
29
4.2 Caractéristiques générales des AMP analysées
96
4.3 La pêche artisanale dans les AMP : état de l’art
99
4.3.1 Plan de gestion de la pêche artisanale dans les AMP considérées
99
4.3.2. Qui est autorisé à pêcher dans les AMP ?
100
4.3.3. L’engagement des pêcheurs professionnels
101
4.3.4 Les bateaux de pêche artisanale
102
4.3.5 Les engins de pêche autorisés dans les AMP considérées
104
4.4 Fonctionnement des AMP et évaluation du succès de la gestion
104
4.4.1 Efficacité écologique des AMP pour les peuplements de poissons
104
4.4.2. Influence des AMP sur les CPUE
105
4.4.3 Bénéfices supplémentaires en termes de conservation
106
4.4.4 Disponibilité de l’information
106
4.4.5 Existence d’une étude spécifique sur la gestion de la pêche artisanale
108
4.4.6 évaluation du succès de la gestion de la pêche artisanale
108
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5. Discussion
110
6. Recommendations
113
6.1 Recherche et suivis
6.1.1 Amélioration de la recherche et du suivi de la pêche dans les AMP
113
113
6.1.2 Élaboration d’un guide méthodologique pour les gestionnaires d’AMP méditerranéennes 113
6.1.3 Développement d’une collaboration étroite entre la gestion et la recherche
113
6.1.4 Large diffusion des informations issues de la recherche et des suivis
114
6.2 Participation des pêcheurs
114
6.2.1 Engagement des pêcheurs dans les processus de gestion
114
6.2.2 Engagement des pêcheurs dans les programmes de recherche
114
6.2.3 Mise en conformité du cadre juridique pour permettre la consultation
des pêcheurs et leur participation
115
6.3 Gestion
115
6.3.1 Élaboration d’un plan de gestion des pêches
115
6.3.2 Mise en œuvre de réglementations spécifiques adaptées au contexte écologique
et social de chaque AMP
116
6.4 AMP et plans globaux de gestion des pêches
116
6.5 Communication et sensibilisation
116
7. CONCLUSIONS
Références
118
120
1. références Générales
120
2. Documents consultés pour chaque amp
124
annexe 1 : Questionnaire envoyé aux gestionnaires d’AMP et aux scientifiques
annexe 2 : Brève description des différents engins de pêche mentionnés dans le texte
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© Laurent Nédélec
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1. Introduction
1.1 La pêche artisanale en Méditerranée
Le terme « pêche artisanale » est souvent assimilé à la « pêche aux petits métiers » , bien
que quelques subtiles différences soient parfois soulignées entre les deux termes. « Artisanale” sous-entend un faible niveau de technologie dans les opérations de pêche, sans
aucune référence à la taille du navire. Le terme « petits métiers” fait lui référence à la
petite taille des navires, sans référence à la technologie utilisée. Dans le contexte méditerranéen, cette différence est donc faible, avec une proportion considérable de navires
de taille réduite, travaillant avec une technologie peu développée; nous pourrions donc
parler de « pêche artisanale aux petits métiers » (Griffiths et al. 2007). Tout au long de
ce document, nous utiliserons le terme de «pêche artisanale» en raison de l’utilisation
fréquente de ce terme dans le contexte méditerranéen; ce choix est d’autant plus justifié
que ce document est principalement destiné aux acteurs méditerranéens.
D’une façon générale, la pêche artisanale est un terme difficile à définir car ses
caractéristiques varient dans l’espace et dans le temps, souvent en fonction du contexte
socio-culturel et historique (Griffiths et al. 2007). Le glossaire de la FAO définit la pêche
artisanale comme « la pêche traditionnelle des familles de pêcheurs (par opposition aux
sociétés commerciales), nécessitant un faible investissement financier ou énergétique,
utilisant des navires de pêche relativement petits (si des bateaux sont utilisés), effectuant
des sorties en mer courtes et à proximité des côtes et destinées essentiellement à la
consommation locale ». La pêche artisanale peut s’exercer pour la consommation propre
ou à but commercial, fournissant alors des produits pour la consommation locale ou
l’exportation (FAO 2005).
Le long des côtes de la mer Méditerranée, les activités de pêche existent depuis des
millénaires et se pratiquent avec une grande variété d’engins qui, au cours du temps,
sont devenus « traditionnels », comme les nasses, les filets fixes, etc. Progressivement, la
pêche artisanale en Méditerranée a évolué. Il y a quelques décennies, les navires opérant
la pêche artisanale étaient principalement non-motorisés. Récemment, la motorisation
(principalement sous la forme de moteurs hors-bord) a été de plus en plus adoptée, mais
l’utilisation de cette amélioration technologique (comme beaucoup d’autres) n’a pas été
suivie avec le même rythme tout le bassin méditerranéen.
Une caractéristique remarquable de la pêche artisanale réside dans la grande diversité des
engins et techniques de pêche adoptées dans toute la Méditerranée (généralement appelé
« métiers »; voir ci-après), avec un grand éventail de formes et/ou de particularités (par
exemple la pêche aux poulpes se pratique avec des pots en Afrique du Nord et en Espagne
selon une technique qui n’a pratiquement pas changé depuis l’époque romaine; Ezzeddine-Najai 1992, González et al. 2011).
Compte tenu de cette forte hétérogénéité, il est difficile de donner une définition rigoureuse de ce qu’est la pêche artisanale en réalité. Toutefois, dans un souci de généralisation
dans le contexte méditerranéen, certaines caractéristiques communes peuvent être mises
en évidence (elles sont également reconnues par le droit communautaire). La pêche artisanale est généralement pratiquée par des bateaux de taille relativement faible (moins de
12 mètres de longueur totale, techniquement nommée la « longueur hors tout »), présents
généralement à moins de 3 miles nautiques (environ 5,5 km) de la côte (Coppola 2006,
Guyader et al. 2013) et possédant un rayon d’action limité autour de leur port d’attache.
Généralement, les bateaux de pêche artisanale sont équipés de moteur de faible puissance et sont exploités par un seul pêcheur (habituellement le propriétaire) ou quelques
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pêcheurs (souvent proches). La pêche artisanale ne cible pas normalement une seule espèce
(comme c’est le cas avec les pêches industrielles ou les pêches hauturières ciblant les thons
ou la morue par exemple), mais au contraire, elle est multi-espèces (y compris un certain
nombre d’espèces de mollusques et de crustacés à côté des poissons, Farrugio et al. 1993).
La pêche artisanale utilise une grande diversité d’engins et de techniques qui sont sélectionnés en fonction de la présence saisonnière des espèces recherchées (on parle de leur capturabilité), une conséquence des différences d’histoire de vie entre espèces (par exemple, les
déplacements liés à la reproduction ou à l’alimentation). Le changement d’engins de pêche
au cours de l’année est fonction de l’expérience et des connaissances que les pêcheurs ont du
comportement, de la biologie et de l’écologie des espèces recherchées (Battaglia et al. 2010).
La notion de « métier » (qui désigne une combinaison d’engins de pêche, d’espèces recherchées, de région et de saison) est souvent utilisée pour caractériser les différentes pêcheries
artisanales (Mesnil et Shepherd 1990, Biseau 1998). L’utilisation d’engins passifs est une
caractéristique usuelle de la pêche artisanale avec trois types d’engins (filets maillants,
trémails et palangres) constituant environ 85% des engins artisanaux utilisés (Coppola
2006). Les lignes à main, les pots, les dragues et les autres dispositifs de facture personnelle
(Griffiths et al. 2007) jouent un rôle secondaire mais non négligeable. En outre, parmi cette
grande variété d’engins de pêche, à l’échelle de la Méditerranée, les filets maillants sont les
plus largement utilisés car il permettent la capture potentielle de nombreuses espèces, appréciées et de grande valeur commerciale (rascasses, rougets de roche, seiches, langoustes;
Battaglia et al. 2010, Matic-Skoko et al. 2011).
Les sorties de pêche artisanale ne durent généralement pas plus d’une journée et, la plupart
du temps, ne durent que quelques heures, à quelques exceptions près comme la pêche à
la langouste. Ces sorties n’ont généralement pas lieu tous les jours (environ 150-220 jours
de pêche par an en fonction de la zone de pêche; Matic-Skoko et al. 2011, Guyader et al.
2013), principalement en raison des conditions météorologiques et/ou du temps nécessaire
pour l’entretien et la réparation des bateaux et des engins de pêche. Dans certaines régions,
si les conditions météorologiques sont très mauvaises de façon récurrente (de sorte que
le nombre de jours de pêche par an, très variable d’une année à l’autre, est généralement
faible), elles peuvent devenir un facteur de diminution des captures totales et donc des revenus des pêcheurs (par exemple à Cabo de Palos, en Espagne; Lorenzi 2013).
Les captures de la pêche artisanale sont principalement destinées aux marchés locaux; les
pêcheurs vendent donc leurs poissons sur place, aux habitants, aux touristes, aux restaurants et aux poissonneries. Les captures sont souvent vendues (légalement ou illégalement)
directement à l’accostage et ne sont donc généralement pas distribuées par des mareyeurs.
Sur l’ensemble de la côte méditerranéenne, la pêche artisanale est pratiquée par un nombre
très important de navires (environ 80% des 35 000 navires qui composent la flotte de pêche
de la Méditerranée; Fishupdate.com) et de pêcheurs (au nombre d’environ 280 000; Griffiths et al. 2007).
La pêche artisanale en Méditerranée a longtemps joué un rôle fondamental dans l’économie
et la société (Farrugio et al. 1993) avec une signification culturelle et historique non négligeable. Pendant des siècles, la pêche artisanale a été une activité économique essentielle et
un des piliers de la culture méditerranéenne et de sa diversité culturelle (Guidetti 2012). Elle
a toujours été une source importante de nourriture, procurant emploi et avantages économiques aux habitants des rives de la Méditerranée. Des pêcheurs artisanaux sont présents
dans toute la Méditerranée, mais ils sont généralement regroupés au sein de communautés de pêche artisanale établies autour de petits ports ou de « bourgs » (Féral 2001). Ces
communautés sont composées par des familles de pêcheurs qui sont souvent impliqués
dans la pêche de différentes façons, de la production à la réparation des engins de pêche
ou jusqu’à la manutention et la vente des captures. Cet aspect social représente clairement
une caractéristique typique de la pêche artisanale. La pêche artisanale possède une grande
valeur culturelle, en raison des caractéristiques sociales et culturelles, les connaissances et
l’information passant de génération en génération (Gómez et al. 2006). En dépit du volume
relativement faible des ses captures et de sa faible importance économique (par rapport à la
pêche industrielle hauturière), la pêche artisanale est une activité socialement importante
des régions côtières de la Méditerranée (Guyader et al. 2013). Elle renforce l’attachement
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des personnes à leur territoire (Guyader et al. 2013) et participe à l’établissement d’une
relation harmonieuse entre les populations vivant sur la côte et l’environnement marin
(Battaglia et al. 2010).
Les captures déclarées par la pêche artisanale représentent seulement 12% de la biomasse
totale capturée en Méditerranée (UE 2004). La pêche artisanale est souvent considérée
comme ayant potentiellement un impact plus faible sur les ressources marines que la
pêche industrielle hauturière (Hawkins et Roberts 2004, Tudela 2004, mais voir Munoz
et al. 2013 pour un exemple de pêche artisanale ayant probablement un impact sur la
reproduction des sébastes en Méditerranée). Cette idée répandue provient du fait que la
pêche artisanale rejette peu ou pas de poisson et n’affecte pas sensiblement les communautés benthiques (en raison de l’utilisation d’engins passifs). A l’opposé, les chalutiers
industriels utilisent des engins de pêche destructeurs qui labourent les fonds, détruisant
les habitats des espèces qu’ils exploitent, et rejettent chaque année à l’échelle mondiale
de 8 à 20 millions de tonnes d’espèces non désirées (Jacquet et Pauly 2008). En outre, la
pêche artisanale est généralement considérée comme une méthode de pêche plus respectueuse de l’environnement en raison de la plus faible quantité de carburant consommée
par rapport aux navires de pêche industrielle (environ un dixième, Guyader et al. 2013).
Cela est dû au fait que les navires de pêche artisanale sont de plus petite taille et opèrent
généralement avec un moteur de faible puissance, en utilisant des engins passifs et en
passant moins de temps en mer.
Cependant, il convient de souligner que la pêche artisanale, par exemple lorsque l’effort
de pêche est très élevé, peut potentiellement avoir un impact important sur les ressources
de pêche (Tudela 2004, Munoz et al. 2013). C’est la raison pour laquelle, il est de plus en
plus souvent souligné que la pêche artisanale ne pourra être durable que si une régulation
de l’effort de pêche, une sélection d’engins de pêche adaptés et une valorisation de ce qui
est pris plutôt qu’une augmentation des captures sont mis en place (Guidetti et al. 2010b).
La pêche industrielle hauturière n’est généralement pas une pratique durable, elle offre
moins d’avantages sociaux que la pêche artisanale (par exemple, dans l’ensemble moins
de personnes sont employées que pour les pêcheries artisanales) et elle revient plus cher
et consomme plus de carburant (voir Jacquet et Pauly 2008 pour une analyse à l’échelle
mondiale). Les données en Italie (source IREPA 2011) montrent que la pêche artisanale
concerne environ 67% des bateaux de pêche italiens et 48% des pêcheurs. Le rapport
« nombre de pêcheurs employés/tonne de capture » pour la pêche artisanale est environ 5
fois supérieur à celui de la pêche industrielle hauturière (0,38 et 0,08 personnes/tonne de
captures, respectivement).
Bien que la pêche artisanale ait toujours été importante pour certaines communautés et
qu’elle soit reconnue comme une activité potentiellement durable, ce type de pêche est
en déclin dans de nombreuses régions de la Méditerranée, avec une tendance à la baisse
du nombre de bateaux et de permis, des prises et des revenus (Guillou et Crespi 1999;
Colloca et al. 2004, Gómez et al. 2006, Guyader et al. 2013, Lloret et al. 2013). En outre,
il y a un vieillissement progressif et continu de la population de pêcheurs artisanaux : la
répartition par âge est marquée par les plus âgés tandis que les jeunes pêcheurs ne représentent qu’une assez petite fraction, souvent entre 5 et 20% (Guidetti et al. 2010a, MaticSkoko et al. 2011, Lloret et Font 2013). Cela traduit un intérêt limité pour les professions
de la pêche pour les jeunes générations. Rechercher des offres d’emploi plus rentables
dans un environnement urbain est perçu comme la principale raison de cette désaffection (Matic-Skoko et al. 2011). Cela est dû au fait que la pêche artisanale est considérée
comme une activité non rentable : certains pêcheurs ne sont plus en mesure de tirer profit
de leur entreprise (l’épuisement des stocks et/ou une augmentation des coûts d’exploitation se traduisant par des revenus réduits) et la nécessité de développer d’autres activités
professionnelles complémentaires (principalement dans le secteur primaire et secondaire,
l’agriculture, la construction, la foresterie et le secteur des services; Piante 2012, Guyader
et al. 2013).
Bien que la pêche artisanale exerce un rôle social et économique important dans de nombreux pays méditerranéens, d’un point de vue juridique, elle a longtemps été considérée
comme marginale en raison d’un vide réglementaire : non reconnaissance de son importance et de ses particularités, absence le plus souvent de distinction claire avec la pêche
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industrielle hauturière en termes de réglementation. Cela a pu conduire à une « course au
poisson » (sensu lato), une compétition pour s’approprier des ressources de pêche partagées, non seulement entre les pêcheurs artisanaux, mais aussi avec d’autres secteurs tels que
les flottes industrielles, la pêche récréative, les activités de plongée, le tourisme, l’aquaculture et les autres utilisateurs de la zone côtière (Guyader et al. 2013).
La nouvelle réforme de la politique commune des pêches (PCP) entrée en vigueur le 1er
janvier 2014 va introduire de nouvelles mesures pour la pêche artisanale dans les pays européens en reconnaissant le rôle crucial que la pêche artisanale joue dans le contexte social et
économique des régions côtières des pays européens. En outre, une attention particulière
est portée à la pêche artisanale par la Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée (CGPM), un organisme de la FAO composé de 23 pays membres, ainsi que de l’Union
européenne, et qui vise à promouvoir l’utilisation durable des ressources marines vivantes.
En conséquence, des mesures financières en faveur de la pêche artisanale devraient voir le
jour pour aider les économies locales à faire face aux changements en cours.
1.2 Les AMP, un outil de gestion des pêches
© V. Lekkas
échantillonage à bord - AMP du
Parc National Marin de Zakynthos
La pêche est généralement considérée comme l’une des plus grandes menaces pour de
nombreuses populations marines, la biodiversité marine et la santé des écosystèmes (Worm
et al. 2006). Du “simple” point de vue de la pêche, les stocks de poissons, comme toute
autre ressource (vivante) pêchée, ne peuvent pas être exploités au-delà de leur capacité de
renouvellement, cette dernière étant assurée par l’arrivée périodique des juvéniles. Si la
pêche est trop intense, les stocks de poissons peuvent considérablement diminuer en raison
d’une baisse excessive des reproducteurs, ce qui à moyen ou long terme a un effet négatif
sur les revenus de pêche. A l’échelle de l’écosystème, la plupart des poissons qui ont un prix
de vente élevé sur les marchés sont des espèces fonctionnellement importantes (souvent des
prédateurs de haut niveau) dans les réseaux trophiques (Friedlander et De Martini 2002).
Leur déclin spectaculaire en raison d’une pêche intensive entraîne souvent une altération
en cascade des populations de plus bas niveau trophique, celles de leurs proies par exemple,
et, indirectement, des communautés entières et des écosystèmes. Ces conséquences sur les
stocks et les écosystèmes sont tout à fait communes, à la fois dans le cas des pêches industrielles et des pêches artisanales, pour de nombreuses régions du monde, Méditerranée
comprise (Sala et al. 1998).
Bien que les principes de base pour une gestion efficace des populations naturelles, des
stocks recherchés par la pêche et des écosystèmes entiers soient généralement connus
de tous, les plans de gestion mis en place dans le monde réel en vue de l’exploitation des
ressources prennent rarement en compte ces recommandations. Une prise en compte réelle
des interactions au sein des écosystèmes pourrait avoir pour effet une préservation des
écosystèmes et une amélioration des pêches.
Dans les dernières décennies, un nombre croissant d’aires marines protégées sensu lato
(AMP par la suite) ont été créées dans le monde entier avec les objectifs suivants : 1) la
protection des populations naturelles des espèces marines et de leurs habitats, ainsi que de
la biodiversité globale associée, des fonctions et des services écosystémiques ; 2) l’amélioration de la pêche et en particulier le soutien aux pratiques de pêche plus durables ; 3) la
promotion des socio-économies locales et du développement durable ; 4) la préservation des
valeurs historiques et culturelles. De plus, les AMP sont utilisées à des fins d’enseignement
et de recherche, mais aussi d’activités récréatives et touristiques. Les AMP peuvent donc
être décrites comme des outils multi-objectifs visant à atteindre des objectifs de conservation et de promotion du développement durable (en tenant compte des aspects sociaux et
économiques).
Les définitions et la terminologie liées aux AMP (sensu lato) sont assez variées (parfois les
différents termes sont juste synonymes) et peuvent changer d’un pays à l’autre ou peuvent
dépendre du contexte (par exemple, scientifique, politique). Parmi les différents types
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d’AMP existantes, par exemple, la “réserve marine” est un terme utilisé principalement
aux États-Unis pour définir les zones où les activités extractives sont interdites. Dans
l’Union européenne et la Méditerranée, le terme AMP, à l’inverse, est beaucoup plus
familier pour définir des zones qui contiennent souvent 1) des sous-zones dans lesquelles
certaines activités humaines sont autorisées, mais réglementées (appelé généralement
“zones tampons”) et 2) une ou plusieurs “zones intégrales” où toute activité extractive (et
même parfois l’accès) est interdite. Dans certains documents politiques, en particulier
les documents de l’UE, le terme “réserve de pêche” est également utilisé. Ces réserves de
pêche sont des zones protégées, créées à des fins de conservation et d’utilisation durable
des ressources halieutiques. Ces réserves de pêche sont des zones spatialement circonscrites où l’exploitation des ressources marines est régulée, par exemple en fonction des
types d’engins (zones de pêche restreintes) ou interdite (zones de non-prélèvement).
Dans le présent document, le terme AMP sera utilisé pour définir généralement une zone
marine comprenant des zones intégrales et des zones tampons, ou constituée exclusivement d’une seule ou de plusieurs zones intégrales.
La base de données sur les AMP de Méditerranée, MAPAMED, comprend actuellement
677 AMP (Mapamed.org 2013). Parmi elles, 507 sont des sites Natura 2000 en mer dont
la plupart n’ont pour l’instant pas de structure de gestion en place et, surtout, qui ne
comprennent pas de zone intégrale. Parmi les 170 autres AMP, beaucoup possèdent un
zonage avec une zone centrale, généralement une zone intégrale (parfois une zone de nonaccès). Souvent appelées “réserve”, ces zones centrales sont entourées par d’autres “zones
tampons”, caractérisées par des niveaux différents de restriction, moins contraignants que
pour la zone centrale. Cette solution permet d’équilibrer les besoins de conservation avec
les besoins des différents utilisateurs (pêches artisanale et récréative, plongée, navigation,
etc.), ce qui est extrêmement important dans les régions touristiques comme la Méditerranée (voir Font et al. 2013 pour une analyse sur la pêche récréative dans les AMP
méditerranéennes). D’autre part, certaines AMP méditerranéennes ne comprennent que
des zones intégrales. Sur l’ensemble de la Méditerranée, différentes structures de gestion
des AMP sont rencontrées : Gabrié et al. (2012), dans leur analyse d’un sous-échantillon
d’AMP méditerranéennes, ont constaté que la majorité des AMP ont une structure de
gestion décentralisée au niveau local ou régional (46%), tandis que 36% sont directement
gérées par l’État. Certaines AMP ont une gestion combinée (7,5%) ou sont gérés par des
ONG (organisation non gouvernementale, 5,5%).
Dans un tel contexte, en Méditerranée, les AMP peuvent également être considérées
comme un outil potentiel de soutien à la pêche artisanale et aux communautés humaines
connexes (Seytre et Francour 2008, 2009, Guidetti et Claudet 2010, Guidetti et al.
2010b), dans une perspective de conservation des écosystèmes à grande échelle (Roberts
et al. 2001, Gaines et al. 2011).
Le concept d’AMP exposé ci-dessus est donc en accord avec les orientations modernes
de gestion de la pêche, qui soutiennent l’adoption d’une approche plus axée sur les
écosystèmes, de plus en plus soutenue par les scientifiques halieutes (voir par exemple
García et Cochrane 2005). La gestion des pêches basée sur les écosystèmes (traduction
de Ecosystem Based Fisheries Management (EBFM)) intègre des concepts d’interactions
entre stocks, entre stocks et proies et stocks et habitats (Christie et al. 2007). Elle favorise
essentiellement des objectifs de gestion visant à limiter les impacts de la pêche sur les écosystèmes (Zhou et al. 2010). L’EBFM a ensuite été étendue pour inclure les dimensions
humaines de la pêche et est devenue l’approche écosystémique des pêches (AEP) (Garcia
et al. 2003). L’AEP diffère de l’EBFM en équilibrant les besoins économiques de la société
avec la santé de l’écosystème (Garcia et al. 2003, Christie et al. 2007). Contrairement aux
outils traditionnels de gestion, les AMP peuvent soutenir l’AEP en protégeant des zones
géographiques incluant à la fois des espèces cibles, des habitats et des écosystèmes, mais
aussi des activités humaines (Lubchenco et al. 2003).
Mais en réalité, en quoi les AMP sont-elles utiles au maintien de la pêche artisanale ?
Après l’arrêt des activités de pêche dans une zone donnée, la mortalité par pêche est
immédiatement éliminée et les individus ciblés peuvent vivre plus longtemps. De plus, la
qualité de l’habitat s’améliore généralement après la création d’une AMP et une gestion/
surveillance efficaces sont mises en place. Les mesures de protection influencent positi-
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des pêcheurs
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vement la richesse en espèces de poissons, la densité et la taille des individus et cela conduit
dans le temps à une augmentation significative de la biomasse de reproducteurs. Ce groupe
d’effets est généralement appelé “effets réserve directs” et sont constatés au sein des AMP
bien gérées. Un certain nombre de synthèses et de méta-analyses (par exemple Guidetti et
Sala 2007, Claudet et al. 2008, Garcia-Charton et al. 2008), et des publications (Bell 1983,
Micheli et al. 2004, Di Franco et al. 2009, 2012, Seytre et Francour 2009, Sala et al. 2012)
ont décrit les conséquences écologiques directes des AMP en Méditerranée. Comme la
pêche a historiquement visé les niveaux trophiques supérieurs des chaînes alimentaires en
mer, les principales espèces montrant les plus fortes augmentations au sein des AMP sont
les prédateurs de niveau trophique supérieur, avec des effets qui se répercutent dans les
réseaux trophiques et influencent la structure et la dynamique des communautés entières
des AMP. L’effet indirect le plus souvent cité dans les AMP est la cascade trophique : l’arrêt
de la pêche humaine conduit à une augmentation des prédateurs auparavant pêchés et une
diminution de leurs proies, en cascade vers la base de la chaîne trophique. À la suite de ces
interactions complexes, la récupération progressive des stocks de prédateurs dans les AMP
peut globalement influencer des communautés entières, rétablissant progressivement un
état vierge de toute atteinte (Sala et al. 1998). En général, les systèmes benthiques semblent
être plus sensibles que les autres écosystèmes aux cascades trophiques (Shurin et al. 2002).
Dans de nombreuses régions tempérées comme la mer Méditerranée, ces changements ont
été observés sous la forme d’évolution depuis les forêts de macroalgues vers les zones dénudées à corallines (des déserts rocheux en quelque sorte). Le rétablissement des interactions
de prédation perdues dans les AMP peut aider à inverser ou à éviter ces changements (Sala
et al. 1998, Guidetti 2006 Guidetti et Sala 2007).
Les effets des AMP et des réserves ne sont pas limités au territoire de celles-ci. Dès que des
augmentations d’espèces commerciales de poissons se produisent dans l’AMP, en particulier
dans les zones de non-prélèvement, une sortie de biomasse de poissons peut avoir lieu vers
l’extérieur; ceci est connu sous le nom d’exportation. Une partie de la biomasse produite
dans les AMP (ou les zones de non-prélèvement) devient ainsi disponible pour les pêcheurs
locaux, avec des avantages connexes en termes socio-économiques (Guidetti 2007, Harmelin-Vivien et al. 2008, La Mesa et al. 2011). Les effets trophiques des AMP au-delà de leurs
frontières peuvent également affecter les sites de pêche, mais les études sur ces aspects sont
encore trop limitées pour être généralisées (Guidetti 2007). Cette exportation n’est pas le
seul avantage produit par l’AMP au-delà de leurs frontières. La production accrue d’œufs
et de larves par les adultes reproducteurs protégés au sein des AMP peut permettre à la
fois une auto-reconstitution des AMP et une exportation vers l’extérieur, via les courants, y
compris vers des sites ouverts à la pêche (un effet appelé “soutien par le recrutement”, Gruss
et al. 2011, voir aussi García-Charton et al. 2008, Harmelin-Vivien et al. 2008, Di Franco et
al. 2012). L’installation des jeunes (lorsque les larves se métamorphosent en juvéniles dans
les zones côtières) et le recrutement (lorsque les juvéniles rejoignent plus tard les populations adultes) peuvent être renforcés par la disponibilité et le bon état de conservation des
habitats essentiels (par exemple, les zones de nourriceries, souvent des eaux peu profondes)
pour les poissons juvéniles (Harmelin-Vivien et al. 1995, Planes et al. 2000, Bussotti et
Guidetti 2011, Cheminée et al. 2011, 2013).
En résumé donc, il y a des effets directs et indirects, dans ou à l’extérieur des limites des
AMP, qui peuvent avoir des effets positifs sur la pêche locale, en particulier la pêche artisanale. Les effets peuvent sembler évidents, à condition que les règlementations de l’AMP
soient correctement appliqués (Guidetti et al. 2008). Le manque de respect de la réglementation est l’une des questions les plus cruciales pour les AMP méditerranéennes (Fenberg et
al. 2011).
Dans les zones tampons des aires marines protégées, la pêche artisanale est généralement
autorisée, en général conformément au droit national, mais parfois avec des règles plus
strictes que les lois nationales. Cependant, les AMP peuvent constituer des laboratoires
de développement durable où il est possible de tester des scénarios de gestion de la pêche
artisanale dans une vision de durabilité.
Dans certains AMP méditerranéennes (par exemple Torre Guaceto en Italie, Port-Cros en
France) des accords spécifiques avec les pêcheurs ont permis à ces derniers d’augmenter la
quantité et la qualité des rendements de pêche et des revenus qui en découlent. Ces accords
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des pêcheurs
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peuvent aussi permettre d’obtenir la légitimité et le soutien les pêcheurs concernés par la
protection (Claudet et Guidetti 2010, Guidetti et Claudet 2010, Guidetti et al. 2010b).
Malgré les effets positifs potentiels des AMP sur la pêche, elles peuvent également poser
des problèmes aux pêcheries en périphérie. Un effet indésirable des zones de non-prélèvement est la perte de lieux de pêche potentiels pour les pêcheurs, ce qui entraîne un
déplacement de l’effort de pêche. Cet effet est particulièrement important dans certains
contextes comme les petites îles, où le linéaire de côte disponible n’est pas particulièrement étendu et où les pêcheurs n’ont pas d’autre alternative que de se concentrer le long
des côtes, hors des zones de non-prélèvement. Dans de telles conditions, le même nombre
de pêcheurs est contraint d’opérer dans des zones de plus petite surface (c’est le facteur
“concentration” selon Halpern et al. 2004) si l’effort de pêche reste le même. Ce processus peut conduire à une forte concentration de l’effort de pêche dans les zones externes
proches des limites de l’AMP (comme cela a été montré dans l’AMP des Medes, Goñi et
al. 2006). En outre, cela peut se traduire par des coûts supplémentaires pour les pêcheurs
qui doivent se déplacer beaucoup plus loin pour pêcher (Hilborn et al. 2004, mais voir
aussi Kerwath et al. 2013). Néanmoins, les études menées par Forcada et al. (2010) et
Steizenmuller et al. (2008) en Méditerranée ont montré que la proximité de l’AMP a été
l’un des principaux facteurs qui détermine la distribution spatiale de l’effort de pêche,
souvent concentré le long des limites des AMP ou des zones intégrales (c’est à dire là
où les pêcheurs espèrent ou prennent réellement plus de poissons). En conséquence,
les stocks de poissons en dehors des zones de non-prélèvement (par exemple, les zones
tampons) peuvent courir le risque d’être fortement surexploités en raison d’une pression
accrue de la pêche (Hilborn et al. 2004, Di Franco et al. 2009).
En conclusion, les AMP et la pêche artisanale sont fortement liées et le potentiel pour
qu’une AMP permette d’améliorer la pêche est important, en particulier en Méditerranée où la législation en vigueur pour la gestion des pêcheries artisanales multi-engins et
multi-espèces de l’Union européenne et des États méditerranéens montre des lacunes
importantes. Si au départ, la plupart des AMP méditerranéennes ont été mises en place
principalement pour protéger les habitats et la biodiversité (Francour et al. 2001), leur
utilisation en appui à la pêche artisanale est assez récent, mais très prometteur. L’augmentation des données empiriques fournies par diverses études dans cette zone géographique atteste des effets écologiques positifs des AMP et de leur potentiel pour améliorer
la pêche artisanale (par exemple García-Charton et al. 2008, Claudet et Guidetti 2010,
Fenberg et al. 2012).
1.3 La cogestion de ressources communes :
le cas de la pêche artisanale
© Andrea De Lucia
Réunion de concertation dans
l’AMP de Penisola del Sinis - Isola
Mal di Ventre
Au cours des dernières décennies, un grand nombre de ressources communes (RC, par
exemple les forêts, l’eau, les stocks de poissons) ont connu un appauvrissement général
dans le monde entier (Pauly et al. 2002, Ostrom 2009). Face à ce constat, la nécessité
d’examiner les circonstances dans lesquelles ces RC peuvent être gérées avec succès est
devenue impérieuse. Les RC sont généralement intégrées dans des systèmes socio-écologiques complexes (SES, Olstrom 2009) qui sont constitués de plusieurs sous-systèmes
(voir Olstrom 2009 et les références citées pour une discussion détaillée). Dans un SES
complexe, des sous-systèmes sont aisément distinguables, mais ils interagissent au niveau
du SES, qui rétroagit ensuite pour affecter les sous-systèmes (Ostrom 2009).
Les pêcheries et les ressources halieutiques (par exemple des stocks de poissons) sont des
exemples de SES et de RC respectivement. Dans les dernières décennies, une tendance
nette à la diminution des captures de pêche a été mise en évidence à l’échelle mondiale
(Pauly et al. 2002), s’opposant à une hausse continue de la demande en produits de la
mer, et a été suivie d’une nouvelle augmentation de l’effort de pêche et, en conséquence,
d’une réduction des prises moyennes par unité d’effort (CPUE). Les preuves d’une
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tendance à la baisse sont également constatées en Méditerranée (Lleonart 2008). Cette tendance n’a pas épargné la pêche artisanale (Gómez et al. 2006). L’augmentation de la pression de pêche s’est alors traduite par une exploitation massive de nombreux stocks dans le
monde entier, tout en soulignant la nécessité d’une bonne gestion des ressources de pêche.
La pêche artisanale, de ce point de vue, représente une activité terriblement difficile à gérer,
en raison de sa nature (c’est à dire l’hétérogénéité des ressources ciblées et des engins utilisés, la dispersion des activités, leur petite taille et l’aspect concurrentiel) (MRAG 2002).
Jusqu’à tout récemment, dans le cadre de la pêche artisanale (mais aussi pour toute SES), il
a été largement supposé que les acteurs (par exemple les pêcheurs) ne s’auto-organiseraient
jamais pour maintenir leurs ressources sur le long terme, de sorte que les organismes gouvernementaux devaient imposer des mesures de gestion. Cependant, certaines réglementations dictées par les gouvernements centraux se sont avérés inefficaces. En particulier, les
approches traditionnellement centralisées, fondées sur l’intervention directe du gouvernement, ont largement démontré leur incapacité à résoudre un certain nombre de questions,
telles que la gestion des stocks locaux pour empêcher l’épuisement de la ressource ou la
résolution de conflits entre groupes d’utilisateurs (MRAG 2002, Arceo et al. 2013). Au
contraire, il est maintenant de plus en plus évident que certains utilisateurs de ressources
ne doivent compter que sur leurs efforts pour prétendre à la durabilité (Ostrom 2009). Au
cours des dernières décennies, il a été largement admis qu’à chaque fois que les pêcheurs se
sont profondément impliqués dans la gestion des pêches, la gestion elle-même est devenue plus efficace et légitime (Sen et Nilsen 1996). De ce point de vue, en termes de gestion
des CPR, la gouvernance a largement basculé vers ce qui est défini comme la “cogestion”
(Ostrom 2009, Cinner et al. 2012a), une approche de gestion ascendante, en alternative
aux approches plus classiques et centralisées de la gestion des ressources naturelles (Berkes
2009). La cogestion est une notion apparemment simple qui est très souvent mal comprise
et confondue avec la collaboration, l’implication, etc. Le terme cogestion définit un partenariat dans lequel les acteurs locaux se partagent le pouvoir, la responsabilité et l’autorité avec
les organismes gouvernementaux (Berkes 2009) à des fins de gestion des ressources (Evans
et al. 2011, Cinner et al. 2012a). Sur la base de cette définition, la cogestion est considérée
comme différente de la gestion communautaire des ressources (GCR) parce que, dans ce
dernier cas, le gouvernement n’est pas impliqué dans le processus de prise de décision
concernant la gestion des pêcheries locales (Sen et Nilsen 1996). Cependant, il doit être
souligné que la GCR est généralement rare dans les pays où les organismes gouvernementaux gèrent efficacement les RC (Jones et al. 2013) et, de ce point de vue, un certain nombre
d’auteurs ont récemment considéré, à tort, la GCR et la cogestion comme synonymes (par
exemple, Ostrom 2009, Cinner et al. 2012a, Piante 2012).
L’implication des usagers dans la gestion des ressources repose sur l’idée de l’intérêt
personnel : les utilisateurs doivent avoir un intérêt dans la conservation des ressources
afin d’accroître leurs efforts et leur engagement à préserver les RC. La base théorique de
cogestion repose sur la notion de bien commun et, plus particulièrement, sur les principes
d’Ostrom (1990) de conception de l’action collective. En termes généraux, la collecte des
ressources depuis les RC produit des bénéfices pour les acteurs individuels, tandis que les
coûts et les conséquences sont payés et partagés au niveau de la société. Cet état de déséquilibre motive les utilisateurs à maximiser leurs rendements. Ce processus empêche la
coopération entre utilisateurs et peut conduire à une surexploitation de la ressource (Brandt
et al. 2012), qui peut diminuer de façon significative ou même s’effondrer. La maximisation
du rendement actuel est préjudiciable aux bénéfices futurs, tandis qu’une exploitation plus
équilibrée de la ressource permet d’augmenter la possibilité d’une plus grande productivité
et de revenus plus élevés sur le long terme (Brandt et al. 2012). Si les bénéfices futurs sont
perçus comme très élevés, les acteurs (par exemple les pêcheurs) sont généralement prêts
à renoncer à une partie des rendements actuels, à coopérer avec les autres acteurs partageant la même ressource et à investir dans la productivité future (Brandt et al. 2012). Un tel
changement n’est néanmoins possible que si l’autorité de gestion ou la cogestion proposée
aux pêcheurs est crédible et repose sur un pouvoir de décision partagé et une confiance
réciproque entre acteurs impliqués.
La pratique de la cogestion peut être considérée comme un processus de résolution des problèmes (Carlsson et Berkes 2005) et comme un type de régime de droits de propriété, située
entre l’autogestion quasi totale et la gestion quasi totale de la part de l’état, pour laquelle il y
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a accord de partage de responsabilité entre les organes gouvernementaux ou de gestion et
une communauté d’acteurs (Pomeroy et Berkes, 1997).
Les acteurs impliqués dans la cogestion de la pêche varient au cas par cas. Ils peuvent
être des individus, des groupes ou des organisations de personnes qui sont intéressés,
impliquées ou concernées (positivement ou négativement) par l’utilisation des ressources
marines et côtières et leur gestion. Selon Pomeroy et Rivera-Guieb (2006), “les parties
prenantes peuvent être des groupes concernés par les décisions de gestion, des groupes
préoccupés par les décisions de gestion, des groupes qui dépendent des ressources à
gérer, des groupes ayant des revendications sur la région ou les ressources, des groupes
dont les activités ont un impact sur la zone ou les ressources et des groupes possédant, par
exemple, des intérêts saisonniers ou géographiques particulier”.
Dans la plupart des cas, cependant, quatre types d’acteurs principaux peuvent être
identifiés dans un scénario impliquant une cogestion : les utilisateurs de la ressource, le
gouvernement, les autres membres de la communauté et les « agents du changement ».
Les utilisateurs de la ressource (ou acteurs primaires) sont ceux qui sont intéressés par la
gestion de la ressource au jour le jour : les personnes vivant de la pêche et de l’utilisation
des ressources marines et côtières de pêche, les personnes dont les activités ont un impact
sur ces ressources et, à leur tour, sont touchées par les mesures de gestion. Les utilisateurs
des ressources de pêche sont des pêcheurs. Les familles des pêcheurs font également
partie des utilisateurs des ressources, parce que dans la plupart des cas, les enfants et les
femmes sont directement impliqués dans ou dépendent des activités de pêche.
Le gouvernement est composé d’entités au niveau national et local (Etat, Région, ville,
village, quartier, hameau, aire marine protégée) ayant une autorité légale sur la pêche et
les ressources côtières.
Les autres membres de la communauté concernés par la pêche sont, par exemple, les
grossistes, les propriétaires de bateaux, les mareyeurs, les transformateurs de poissons,
les constructeurs de bateaux, etc. Au vu des usages multiples en vigueur dans une proportion considérable des AMP méditerranéennes, nous pouvons considérer comme acteurs
également les pêcheurs récréatifs et les opérateurs de plongée.
Les « agents du changement » sont généralement des ONG, des organismes de développement, des institutions universitaires ou de recherche, agissant comme catalyseurs de
changement. Ils agissent comme intermédiaires entre les utilisateurs des ressources et le
gouvernement et aident la communauté à se renforcer et à gérer les ressources (Pomeroy
et Rivera-Guieb 2006).
Aujourd’hui la cogestion est la seule solution pour maintenir la majorité des pêcheries
dans le monde, en particulier les pêcheries artisanales (Ostrom 2009, Gutiérrez et al.
2011, Cinner et al. 2012a, Cinner et al. 2012b). Ce processus de gestion décentralisée est
de plus en plus commun et est maintenant une approche largement reconnue (Evans
et al. 2011), en particulier dans les pays en développement (voir Arceo et al. 2013), avec
plus de droits et de responsabilités pour les utilisateurs de la ressource (par exemple les
pêcheurs) à travers une délégation de l’autorité de gestion. Un certain nombre de pêcheries cogérées peuvent être trouvées dans le monde entier (voir Gutiérrez et al. 2011). Dans
un contexte de cogestion décentralisée, les communautés (d’utilisateurs des ressources et
d’autres acteurs) voient leur responsabilité croître au fur et à mesure qu’elles travaillent
avec les organismes gouvernementaux dans la prise de décisions concernant les ressources marines (Cinner et al. 2012a).
La cogestion ne doit pas être considérée comme une stratégie unique pour résoudre tous
les problèmes de gestion de la pêche, mais plutôt comme un processus de gestion des
ressources, s’améliorant, s’ajustant et s’adaptant aux conditions continuellement changeantes. Un processus de cogestion sain s’ajustera au fil du temps en réponse aux changements de niveau de confiance, de crédibilité, de légitimité et de succès des partenaires. La
cogestion implique des aspects de démocratisation, de responsabilisation sociale, de partage du pouvoir et de décentralisation (Pomeroy et Rivera-Guieb 2006). La mise en place
d’une cogestion peut être complexe, coûteuse et exigeante en temps et en efforts. Cela
peut prendre plusieurs années pour organiser et lancer des activités et des interventions
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au niveau d’un groupe social. Cela prend également beaucoup de temps aux partenaires
pour répondre aux inquiétudes concernant la légitimité, la confiance, la responsabilité et la
transparence (Pomeroy et Rivera-Guieb 2006). Au début, il est crucial de se concentrer sur
la confiance et la participation des acteurs (Walton et al. 2013). Cette phase est essentielle
afin de voir émerger un processus conduisant à la cogestion.
Dans les deux dernières décennies, une abondante littérature a été produite, mettant l’accent sur les expériences de cogestion et sur ses avantages pour les pêcheries. Les avantages
reconnus de façon récurrente à la cogestion sont : le renforcement du sentiment de propriété conduisant à une exploitation plus responsable, une amélioration de la gestion grâce à
l’utilisation de la connaissance des particularités socio-économiques et écologiques locales,
une augmentation du respect de la réglementation (Gutiérrez et al. 2011). Généralement
la cogestion peut aider à mettre les pratiques de gestion en adéquation avec les conditions
locales et les rendre plus légitimes aux yeux des acteurs. Ce processus contribue à accroître
la motivation des acteurs à se conformer aux règles (Cinner et al. 2012a) et à soutenir de
manière constructive les initiatives de protection/gestion (Claudet et Guidetti 2010). Cet aspect est crucial pour les pêcheries artisanales pour lesquelles la gestion, le suivi, le contrôle
et l’application des règlements dictés par des gouvernements centralisés sont extrêmement
difficiles, voire impossibles, à mettre en œuvre en raison d’un certain nombre de facteurs
parmi lesquels une limitation des ressources économiques ou humaines et une absence
potentielle de sentiment d’appartenance et d’engagement de la part des acteurs.
Les résultats empiriques ont mis en évidence que les accords de cogestion réussissent à préserver les ressources et à améliorer les moyens de subsistance des acteurs qui en dépendent
(Gelcich et al. 2008, Evans et al. 2011, Cinner et al. 2012a, mais voir McClanahan et al.
2009). Cependant, en dépit de la très grande attention portée à ce sujet, il convient de souligner que la plupart des informations disponibles proviennent de pays en développement
et très peu de l’arène des aires marines protégées, en particulier dans les pays développés
(mais voir Frangoudes et Alban 2004, Pascual-Fernandez et de la Cruz-Modino 2011).
© Catherine Piante
Réunion des gestionnaires d’AMP et des pêcheurs artisans en Italie (2012)
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2. Objectifs de
l’étude
L’objectif général de cette étude est d’évaluer les facteurs susceptibles de contribuer à
améliorer l’efficacité de la gestion de la pêche artisanale dans les AMP méditerranéennes,
avec un accent particulier sur la participation possible des pêcheurs dans des systèmes
locaux de gestion.
Les objectifs spécifiques de cette étude sont de :
• Fournir un aperçu de la situation actuelle de la pêche artisanale (voir chapitre 1.1
pour la définition de la pêche artisanale) dans les AMP méditerranéennes ;
• Mettre en évidence les variables potentielles qui influencent le succès de la gestion de
la pêche artisanale dans les AMP méditerranéennes (voir chapitre 3.1 pour la définition de la réussite de la gestion adoptée dans la présente étude). Parmi les variables
considérées, nous avons inclus le “niveau d’engagement des pêcheurs dans la gestion
de la pêche artisanale pour chaque AMP” pour tester l’hypothèse que la participation
des usagers à la gestion des ressources peut permettre de bénéficier à la gestion des
pêches (voir chapitre 3.3).
Ce travail comprend 26 cas études provenant de 7 pays méditerranéens avec l’objectif de
fournir des analyses spécifiques de chaque cas et des généralités pour l’ensemble de la
Méditerranée.
Nous développerons une analyse descriptive de l’état de la gestion de la pêche artisanale
en Méditerranée (en se concentrant sur les AMP) et une série de recommandations pour
éventuellement aider les AMP à mettre en œuvre un processus de construction de cogestion des pêcheries artisanales locales.
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53
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3. Matériel et
méthodes
3.1 Définition d’une gestion réussie
Pour évaluer le succès potentiel d’une stratégie de gestion, la première étape devrait être de
définir ce qu’est en fait le “succès” (McCarthy et Possingham 2007). Lorsque la littérature
définit le concept de “réussite”, celui-ci se réfère souvent à de vagues notions de ressources
ou de persistance institutionnelle (Berkes et al. 2006), avec peu de référence à des concepts
ou des processus clairs (Welch-Devine 2012). Cependant, certains auteurs ont fait des
efforts pour combler cette lacune en définissant explicitement les résultats écologiques,
sociaux et économiques mesurables contribuant à la définition et la quantification de la
“réussite” (voir Evans et al. 2011, Gutiérrez et al. 2011), mais ces tentatives sont encore
assez rares et peu développées (voir Welch-Devine 2012 pour une discussion détaillée sur la
définition du “succès” dans les pratiques de cogestion).
Dans la présente étude, nous avons concentré notre évaluation de la “réussite” sur le fait
que la pêche artisanale est une activité complexe qui englobe différents aspects : environnemental (c’est-à-dire l’extraction de ressources de pêche, ayant potentiellement un impact
sur les écosystèmes marins), économique (par exemple les revenus des communautés de
pêcheurs), social (le lien entre les sociétés côtières de la Méditerranée et les activités de
pêche), culturel et historique (c’est à dire le patrimoine culturel lié à la pêche traditionnelle).
En raison de cette nature aux multiples facettes, les pratiques de gestion réussies de la pêche
artisanale doivent traiter correctement de tous ces aspects. Nous avons ainsi suivi la définition de Pomeroy et al. (1997) qui a identifié le “succès” comme “le bien-être de l’écosystème
côtier, notamment pour ses éléments humains et non-humains”.
Nous avons considéré comme idéale une pratique de gestion qui conduit à, produit ou maintient a) un peuplement de poissons en bonne santé au sein d’une AMP (y compris pour la
plupart des stocks visés par la pêche), b) les bénéfices des pêcheurs (par exemple en termes
d’augmentation des revenus) et c) une acceptation globale de la pratique de la gestion par
les pêcheurs. Plus précisément, nous avons considéré comme une condition de succès
idéal (c’est à dire 100% de réussite) le cas d’une AMP où :1) l’efficacité écologique (depuis
l’absence de tout effet positif jusqu’à l’existence d’effets positifs marqués de la protection/
gestion mise en œuvre par l’AMP pour les peuplements de poissons) et l’augmentation des
prises par pêche en raison de l’existence de l’AMP sont scientifiquement prouvées de façon
fiable et robuste (de préférence au travers de publications scientifiques internationales dans
des journaux à comité de lecture), 2) le respect de la réglementation par les pêcheurs envers
les règles et l’acceptation par les pêcheurs du processus global de gestion ont été mis en
évidence, 3) des informations sur toutes les variables pertinentes (par exemple, écologiques,
sociales et économiques) étaient disponibles et 4) une étude ou un suivi spécifique et fiable
de la gestion de la pêche artisanale (de préférence publié dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture) a été mené ou est en cours et des données sont disponibles.
Il est évident que nous avons choisi délibérément des critères permettant fortement de tenir
compte des notions de disponibilité de l’information, de qualité, de robustesse et d’accessibilité dans la définition d’une gestion réussie. Cela a été fait sur la base du raisonnement
suivant : a) il est importance d’obtenir des informations scientifiques sur plusieurs aspects
afin d’être en mesure de mettre en œuvre un plan de gestion approprié, b) la connaissance
des expériences passées est cruciale pour les gestionnaires d’AMP et les acteurs afin de
correctement orienter leurs actions de gestion vers ce qui a préalablement bien fonctionné,
c) la publication de résultats d’étude ou de suivi dans des revues internationales à comité
de lecture, les rendent plus fiables et plus crédibles que s’ils avaient été publiés dans des
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de Méditerranée - page 22
rapports, des journaux locaux ou des actes de congrès, etc. La publication au niveau international implique en réalité une évaluation sélective et formelle réalisée par des pairs,
référés internationaux et anonymes, (avec un taux de rejet élevé de manuscrits pour les
études qui n’atteignent pas les normes internationales de qualité scientifique). En outre, le
fait que l’information soit disponible à l’échelle mondiale, si elle est publiée dans des journaux internationaux, permet non seulement d’améliorer la gestion de l’AMP où l’étude a
été réalisée, mais aussi celle d’autres AMP de par le monde. De plus, nous ne soutenons
pas que les recherches publiées dans des revues ou rapports nationaux soit sans valeur
intrinsèque, mais en général, elles sont moins accessibles au niveau international (c’est-àdire souvent publiées dans des langues peu courantes, non accessibles par les moteurs de
recherche les plus courants sur Internet) et leur fiabilité ou leur valeur scientifique n’ont
pas été correctement évaluées au travers d’un examen formel par les pairs. En réalité,
nous avons inclus la littérature grise dans nos analyses, mais tout en appréciant son degré
de fiabilité à un niveau différent, plus faible, par rapport à la littérature jugée internationalement par des pairs.
Pour atteindre notre objectif, nous avons suivi le cadre multidisciplinaire de Ostrom
(2009) comme une base appropriée pour identifier les attributs de gestion concernés,
leurs résultats et définir une idée globale de la réussite. Nous avons défini un ensemble de
variables décrivant les caractéristiques pluridisciplinaires (socio-économiques et écologiques) et la performance de la gestion de la pêche artisanale dans les AMP. Un score
multivarié de succès de la gestion (variant de 0 à 100%) a été construit en combinant ces
variables (voir le chapitre Matériel et méthodes pour plus de détails).
3.2 Les cas d’étude retenus et la récolte des données
Dans le présent travail, les AMP étudiées ont été sélectionnées en utilisant d’abord le
critère de la représentativité géographique dans le bassin méditerranéen. Pour simplifier,
nous avons divisé la Méditerranée en 4 sous-régions : le Nord-Ouest de la Méditerranée,
l’Adriatique, le Centre-Sud de la Méditerranée et l’Est de la Méditerranée (Fig. 1).
N
1000 KM
Figure 1 : Répartition des AMP en Méditerranée (points verts). La division retenue de la Méditerranée en quatre zones est indiquée : 1 (Méditerranée nord-occidentale), 2 (Adriatique), 3
(Centre-Sud de la Méditerranée), 4 (Méditerranée orientale). Adapté de Gabrié et al. 2012.
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Nous avons sélectionné le nombre d’aires marines protégées à peu près proportionnellement à celui de chaque sous-région, en s’appuyant principalement sur la liste MPA proposée
par Gabrié et al. (2012).
Dans cette étude, nous avons utilisé plusieurs sources pour la collecte de données :
• Les questionnaires (annexe 1) envoyés par courrier électronique aux gestionnaires
ou aux scientifiques des AMP, afin d’obtenir des données spécifiques à chaque AMP
sur la gestion de la pêche artisanale (par exemple, quels pêcheurs sont autorisés à
pêcher dans l’AMP, quels engins sont autorisés, la réglementation, la participation
des pêcheurs dans les processus de gestion). De cette façon, les gestionnaires nous ont
fourni des informations que nous n’aurions pas pu obtenir autrement. Des contacts
directs par e-mail et/ou téléphone avec les gestionnaires et les scientifiques de AMP
ont également eu lieu pour affiner les réponses des questionnaires.
• Une revue de la littérature scientifique par l’intermédiaire d’une recherche exhaustive
dans diverses bases de données électroniques (entre autres Web of Science, Google
Scholar, Scopus, Aquatic Sciences and Fisheries Abstracts) en utilisant des mots clés
(différentes combinaisons de : pêche*, communit*, participative, à petite échelle,
côtière, artisanale, acteurs, gestion*, résultat*, avantage*, socio*, économ*, et revenu*)
et le nom de chaque AMP, en dépouillant les références s’y rapportant. Des recherches
complémentaires on été effectuées sur Google et Google Scholar.
• Une synthèse des études disponibles publiées au niveau national/local ou dans des
comptes-rendus de conférence. Comme ces études sont souvent indisponibles en ligne
et non répertoriées dans les bases de données scientifiques, nous avons eu recours à
nos archives personnelles ou nous les avons explicitement demandées aux collègues
travaillant dans d’autres institutions scientifiques, ONG, AMP, etc. sur l’ensemble de la
Méditerranée.
• Une synthèse de la littérature grise, des études non publiées menées par les gestionnaires mêmes des AMP et directement remis par les AMP. Cette procédure nous a
également permis de prendre en compte des documents non disponibles à partir de
sources plus conventionnelles.
Ces recherches documentaires ont été effectuées en mai 2012. Les publications et autres
documents publiés après cette date n’ont pas été pris en compte dans notre analyse.
3.3 LES Questionnaires
Un total de 26 questionnaires, sur les 30 envoyés, ont été retournés avec les réponses des
gestionnaires/scientifiques des AMP qui ont été contactés au cours de la première phase.
Trente-deux items ont été utilisés dans le questionnaire pour recueillir les informations
sur la gestion de la pêche artisanale dans chaque AMP, ainsi que sur l’efficacité écologique
et socio-économique connexe. Le questionnaire a été élaboré avec l’aide de Jean Boncoeur
et de Frédéric Alban (Université de Brest). Le questionnaire a été pré-testé et ajusté avant
d’être soumis aux gestionnaires et scientifiques des différentes AMP.
3.4 La littérature scientifique et les autres sources
Les productions en différentes langues (par exemple, anglais, espagnol, français et italien)
ont été considérées et analysées. Les productions correspondent aux divers documents
publiés (au niveau national et international), à la littérature grise et à tout autre matériel
fourni par les gestionnaires et les scientifiques consultés.
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3.5 Analyse des données
Afin d’analyser les données recueillies, nous avons suivi la même approche que celle utilisée par Gutiérrez et al. (2011) et publiée dans la revue Nature, mais en l’adaptant à notre
ensemble de données et au contexte méditerranéen.
Pour utiliser l’approche nommée “Institutional Analysis and Design” (IAD) (Ostrom
2007, 2009) comme une base théorique, un ensemble de variables ont été définies décrivant les caractéristiques interdisciplinaires (écologique, technique, socio-économique et
de gestion) et la performance des pêcheries artisanales (co)gérées, sur la base d’une synthèse de la littérature (MRAG 2002, Gutiérrez et al. 2011). Les discussions avec des collaborateurs et des acteurs de la cogestion, invités à l’atelier organisé à Carovigno (Brindisi)
en 2012 (voir Piante 2012 pour un compte-rendu sur cet atelier) ont été essentielles pour
choisir l’ensemble le plus approprié de variables. Dans ce rapport, nous utiliserons souvent le terme “variables”, pour englober généralement le terme variable explicative (les
facteurs qui pourraient expliquer les différences observées dans l’efficacité de la gestion)
et le terme variable de réponse (ce qui est mesuré pour évaluer le succès de la gestion).
D’après la littérature disponible, chaque fois que la distinction entre ces deux catégories
de variables a été faite, les variables de réponse ont été appelées “résultats” et les variables
explicatives, “attributs” (MRAG 2002).
Les variables ont été généralement regroupés en trois catégories (économique, sociale et
écologique), reflétant les principaux types de conséquences de la cogestion, au sein des
dimensions critiques d’une pêcherie (Evans et al. 2011).
Nous avons provisoirement considéré le plus grand nombre possible de variables pour
décrire une gamme de structures de gestion de différents types de pêcherie et une gamme
d’interventions variées (MRAG 2002). Cependant, un certain nombre de variables ont dû
être rejetées en raison de l’impossibilité d’obtenir des données suffisantes/exhaustives
ou de leur faible pouvoir discriminant relatif entre les AMP considérés (c’est à dire que le
même score et/ou catégorie a été attribué à plus de 95% des AMP considérées).
Les variables ont été décrites avec des échelles de mesure multiples (continues, ordinales
et nominales). Chaque fois que cela était possible, des échelles continues de mesure (par
exemple, les surfaces en km²) ont été utilisées pour décrire les variables. Souvent, cependant, cela n’a pas été possible, en particulier pour les variables nécessitant une évaluation plus qualitative (par exemple, au niveau de l’engagement). Dans ce cas, des échelles
ordinales ont été employées.
Pour le critère relatif à l’efficacité écologique et sa fiabilité/robustesse (nommée ci-après
l’efficacité écologique), l’approche suivante a été adoptée. Une échelle à 2 points a été
adoptée pour évaluer les effets écologiques de chaque AMP : absence d’effet positif de
l’AMP sur les peuplements de poissons (1 point) ; effet(s) positif(s) de l’AMP sur les
peuplements de poissons (2 points). La fiabilité/robustesse de cette information a ensuite
été pondérée en fonction d’une échelle à 3 points : informations communiquées par les
gestionnaires ou les scientifiques des AMP par l’intermédiaire du questionnaire et non
signalées dans un rapport ou une publication internationale (0,6 point), données et/ou
indications provenant d’un rapport ou revue nationale/locale (0,8 point), données et/ou
indications provenant d’un journal à comité de lecture international (1 point). Le choix
de l’échelle pour la pondération “fiabilité/robustesse” de l’information a été fait afin de
ne pas donner un poids trop important aux données provenant d’un journal à comité de
lecture international par rapport à d’autres sources d’information. Nous avons multiplié
le coefficient relatif aux effets écologiques (c’est à dire 1 ou 2) par le coefficient de fiabilité/robustesse (soit 0,6 ou 0,8 ou 1) et ensuite, dans un souci de simplicité et de clarté
(pour exprimer les résultats en nombres entiers), nous avons classé les résultats sur une
échelle de 6 points, comme suit : absence d’effet positif de l’AMP sur les peuplements de
poissons, transmise par les gestionnaires ou les scientifiques des AMP par l’intermédiaire
du questionnaire et non publiée dans un rapport ou une publication internationale (rang
= 1), absence de toute effet positif de l’AMP sur les peuplements de poissons avec des
résultats publiés dans un rapport (rang = 2), absence de tout effet positif de l’AMP sur les
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peuplements de poissons avec des résultats publiés dans un journal international (rang = 3),
effet positif de l’AMP sur les peuplements de poissons, transmis par les gestionnaires ou les
scientifiques des AMP par l’intermédiaire du questionnaire et non publié dans un rapport
ou une publication internationale (rang = 4), effet positif de l’AMP sur les peuplements de
poissons avec des résultats publiés dans un rapport (rang = 5), effet positif de l’AMP sur les
peuplements de poissons avec des résultats publiés dans un journal international (rang = 6).
Le niveau ordinal le plus élevé (c’est-à-dire le score) atteste d’un effet positif d’une AMP,
certifié par une source très fiable/robuste (c’est à dire un papier dans une revue à comité de
lecture). L’absence ou l’existence d’effets positifs de l’AMP ont été supposés après mise en
œuvre de mesures de gestion (analyse avant-après) ou grâce à des comparaisons disponibles
entre zones non protégées et AMP (analyse contrôle-impact).
Le même raisonnement a été suivi pour le critère “CPUE et sa fiabilité” (nommé ci-après
CPUE, captures par unité d’effort), utilisé comme une approximation des bénéfices de la
pêche (des captures ou des revenus plus élevés). L’information sur les revenus des pêcheurs
est généralement absente (comme cela a été démontré par Badalamenti et al. 2000 et
Himes 2003 dans le contexte méditerranéen) et, pour cette raison, nous avons utilisé les
CPUE (ou CPUA, captures par unité de surface, selon le type d’information disponible pour
chaque AMP) en supposant que le prix du poisson est constant dans l’espace entre les différentes AMP et leur « zone de contrôle » non protégée » ou dans le temps, et en supposant
que le revenu des pêcheurs est lié à la quantité de poissons capturés. Dans ce travail, nous
avons également supposé que le coût de la pêche est constant dans l’espace pour chaque
AMP et sa zone de contrôle, non protégée, ou au cours du temps. Ces hypothèses permettent
ainsi de fournir une estimation simple des revenus de la pêche, car cette dernière est liée
non seulement à la quantité de poissons capturés, mais aussi à un certain nombre d’autres
variables, comme par exemple les coûts opérationnels de pêche (carburant, personnel),
les techniques spécifiques utilisées et l’emplacement des zones de pêche. Les revenus sont
liés aussi à la composition en espèces (certaines espèces ayant une plus grande valeur que
d’autres) et la taille du poisson (les plus gros poissons coûtant plus chers que les petits).
Cependant, d’une façon générale, les espèces les plus chères sont celles qui sont les plus
recherchées par la pêche et aussi celles qui tirent le plus de bénéfices (en termes d’augmentation de la densité et de la taille) de la protection par l’AMP (Claudet et al. 2008, Guidetti
et al. 2008, Guidetti et al. soumis). De ce point de vue, à poids égal, des prises provenant
d’une AMP écologiquement efficace (composé de poissons à plus grande valeur commerciale ou de plus grande taille) pourraient rapporter plus que celles provenant d’une zone
non protégée. Pour cette raison, dans ce travail, l’effet positif d’une AMP sur les revenus des
pêcheurs pourrait avoir été sous-estimé, mais le manque de données précises (à l’exception
de certains cas particulier comme l’AMP de Torre Guaceto ; Guidetti et al. 2010b), fait qu’il
est impossible de fournir des analyses plus détaillées sur les revenus des pêcheurs dans les
AMP à l’échelle méditerranéenne.
Sur la base du travail de Gutierrez et al. 2011, nous avons défini comme « bénéfices supplémentaires » en termes de conservation les bénéfices directs et indirects résultant d’une gestion environnementale par les pêcheurs (voir Gray et Hatchard 2007 pour une discussion
détaillée de ce concept). Plus précisément, nous avons évalué les bénéfices supplémentaires
en analysant 1) l’engagement des pêcheurs dans les programmes de recherche ou les programmes environnementaux développés localement dans les AMP et 2) l’engagement des
pêcheurs dans les pratiques de gestion de la pêche artisanale au sein de l’APM. Ce dernier
point peut en principe être évalué par l’analyse du niveau de respect des règles de l’AMP par
les pêcheurs ou le nombre d’infractions commises par des pêcheurs autorisés dans l’AMP,
un nombre faible ou nul d’infractions indiquant un engagement des pêcheurs. Toutefois,
en raison du manque de données, nous avons utilisé comme approximation l’engagement
des pêcheurs dans la surveillance de l’AMP (ce qui signifie que leur participation à la
surveillance est considérée comme une approximation de l’engagement des pêcheurs dans
la gestion des AMP). Pour évaluer les bénéfices supplémentaires, nous avons adopté une
échelle à 3 points : plus-value faible en termes de conservation lorsque les pêcheurs artisanaux ne sont pas impliqués dans la surveillance ni ne participent à des projets de recherche
sur l’environnement (1 point) ; bénéfices supplémentaires modérés lorsque les pêcheurs
artisanaux sont impliqués dans la surveillance ou participent à des projets environnementaux et/ou de recherche (2 points) ; bénéfices supplémentaires élevés quand les pêcheurs
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de Méditerranée - page 26
artisanaux sont à la fois impliqués dans la surveillance et participent à des projets environnementaux et/ou de recherche (3 points).
Pour évaluer le critère “disponibilité de l’information”, nous avons utilisé une échelle à 7
points, de 0 à 6, en fonction du nombre de variables pertinentes qui ont été étudiées par
(au moins) une publication internationale (pour chaque variable et AMP). Les publications multiples évaluant la même variable pour la même AMP ont été considérées comme
une publication unique. Suivant le raisonnement de Gutiérrez et al. 2011, pour évaluer le
succès de la gestion, nous avons retenu, quand cela était possible, comme variables pertinentes à analyser : l’efficacité écologique de l’AMP sur les peuplements de poissons (principalement évalués en utilisant des méthodes d’échantillonnage non destructrices tels que
le comptage visuel), les modifications des CPUE, l’évolution des revenus des pêcheurs due
aux captures, la responsabilisation des parties prenantes, l’augmentation de l’aide sociale
et les bénéfices supplémentaires en termes de conservation.
D’après la littérature, il semble pertinent d’avoir des informations sur ces 6 variables pour
être en mesure d’évaluer le succès potentiel des pratiques de (co)gestion pour la pêche
artisanale. Malheureusement, l’information pour un certain nombre de ces variables est
généralement absente pour les AMP de Méditerranée (voir la section Résultats) et, de ce
point de vue, nous avons retenu comme données seulement 3 de ces 6 variables (à savoir
l’efficacité écologique, les CPUE et les bénéfices supplémentaires en termes de conservation), car il a été possible de recueillir sur elles des informations par le biais de publications, de rapports et/ou des questionnaires.
Concernant le critère relatif à l’existence d’une publication spécifique sur la gestion de la
pêche artisanale, nous avons utilisé une échelle à 3 points: absence de toute publication
spécifique sur la gestion de la pêche artisanale (0 points), publication(s) disponible(s)
sous forme de rapports d’étude, de revues nationales/locales ou d’actes de conférence (1
point), publication(s) disponible(s) dans une revue internationale à comité de lecture (2
points). Nous avons considéré comme publication spécifique un article/rapport portant
expressément sur la question de la gestion de la pêche artisanale dans une AMP et contenant des informations sur les CPUE relatives à la pêche artisanale à l’intérieur et à l’extérieur de l’AMP (et/ou présentant une tendance au sein de l’AMP au cours du temps). Ces
documents ont fourni des informations sur les effets des stratégies de gestion (numerus
clausus, restrictions d’engins de pêche, interdiction de chasse sous-marine, etc.) sur les
CPUE relatives à la pêche artisanale dans les AMP et/ou des tendances plus générales sur
le suivi de la pêche artisanale. Cette information est cruciale pour la mise en œuvre et/ou
l’adoption d’un plan de gestion visant à maximiser le succès de la gestion.
Les données ont été compilées pour 21 variables pour chacune des 21 AMP (sur 26 qui ont
répondu au questionnaire) où la pêche artisanale est autorisée (voir la section Résultats),
pour donner une matrice de 441 cellules. Lorsque l’information provient d’une source
de la littérature, les cellules marquées correspondantes ont une ou plusieurs références
bibliographiques. En raison du nombre considérable de variables et de cas d’études et du
manque général de données, toutes les variables n’ont pu être renseignées pour chaque
AMP. L’ensemble de données résultant est donc inégal, avec des valeurs manquantes
(environ 6% des 441 cellules composant la matrice de données).
L’AMP des îles Habibas (Algérie) a malheureusement été exclue de l’analyse en raison de
l’absence de toute information pour la plupart des critères.
Afin de calculer un score de réussite de la gestion, nous avons utilisé une analyse classique
en composantes principales (ACP), conformément à l’approche adoptée par Pandolfi et al.
(2003), sur une matrice multidimensionnelle avec les 5 critères.
Nous avons ajouté à notre ensemble de données deux AMP virtuelles (ce qui est une
procédure standard) représentants 1) les pires conditions (minimum de succès pour la
cogestion) et 2) les conditions optimales (maximum de succès pour la cogestion ; voir les
objectifs de l’étude pour une définition de la notion de succès). Les valeurs manquantes
au sein de notre ensemble de données se sont trouvées bien réparties entre les différentes
variables et les différentes AMP et n’ont pas biaisé les analyses. Pour mettre l’accent sur
les tendances entre AMP plutôt qu’entre variables, les données ont été normalisées. Nous
avons utilisé la distance euclidienne comme mesure de ressemblance.
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Un diagramme “scree-plot” des valeurs propres en fonction du nombre d’axes de l’ACP
(analyse en composantes principales) a montré qu’à elle seule, la première composante
principale (PC1) suffit à décrire la variance totale des données (changement important de la
pente entre PC1 et PC2, Fig. 2). Ceci nous a permis de considérer que le premier axe (PC1)
était une mesure synthétique et représentative du succès de la gestion.
3,5
3
Valeurs propres
2,5
2
Scree plot - ACP
1,5
1
0,5
0
Composante principale
Figure 2 : Diagramme “scree-plot” établi entre le nombre de dimensions de l’ACP et les valeurs
propres.
Nous avons ensuite tracé le pourcentage de réussite de la gestion en fonction de l’axe normalisé PC1 de sorte que le pire scénario de cogestion soit égal à 0% de réussite et le meilleur
corresponde à 100% de réussite. De cette façon, nous avons obtenu une mesure synthétique
(score de réussite) englobant un certain nombre de variables multidisciplinaires utilisées
dans cette étude.
Ce score de réussite a été utilisé comme variable de réponse dans toutes les analyses statistiques ultérieures.
Des arbres de régression ont été utilisés pour identifier les caractéristiques clés (variables
explicatives) de la gestion et déterminer la façon dont ces variables influenceraient les résultats. Les arbres de régression produisent une carte hiérarchique de choix binaires montrant
les attributs qui partitionnent au mieux les données en fonction du score de réussite. Les
arbres de régression offrent des avantages substantiels par rapport aux autres méthodes
statistiques pour l’analyse des ensembles de données socio-écologiques complexes et en
particulier lors de la modélisation des données non linéaires contenant plusieurs variables
en interaction (voir MRAG 2002, Gutiérrez et al. 2011).
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4. Résultats
4.1 Les cas d’études
Avertissement
Cette section du rapport comprend les études de cas de toutes les AMP étudiées et est
conçue comme un outil d’information ciblant préférentiellement les gestionnaires d’AMP,
les décideurs et les pêcheurs. Dans cette perspective, les données et les références considérées ici (numérotées pour chaque AMP utilisée dans la section “Documents examinés
pour chaque AMP”) ont été utilisées dans le but explicite de fournir des résultats clairs
et simples. Pour cela, nous avons délibérément choisi de privilégier la simplicité à la
rigueur scientifique. Les références bibliographiques disponibles pour chaque étude de
cas doivent être alors considérées comme un moyen pour les lecteurs intéressés de mieux
connaître la littérature scientifique pertinente.
Les graphiques en étoile (seulement pour les AMP où la pêche artisanale est autorisée)
indiquent le score de chaque résultat considéré comme un pourcentage du score maximale possible (voir la section «analyse des données»).
Dans certains AMP, nous avons ajouté un paragraphe «Leçons retenues» où les commentaires et les pensées de gestionnaires ou scientifiques sont signalés. Tous les gestionnaires
et les scientifiques interrogés ont été invités à fournir leurs commentaires sur la gestion,
mais nous n’avons arbitrairement pris en compte que certains de ces commentaires sur la
base d’un critère de spécificité du commentaire. De ce point de vue, les AMP où le paragraphe «Leçons retenues» n’est pas présent doivent être perçues comme partageant les
opinions rapportées pour les autres AMP.
N
1000 KM
Figure 3 : Répartition des AMP en Méditerranée (points verts). Les AMP analysées dans le présent
document sont marqués de rouge. Adapté de Gabrié et al. 2012.
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Réserve Naturelle
Marine de CerbèreBanyuls (FRANCE)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
100%
CPUE
50%
66%
50%
Passeport de l’AMP
Information disponible
Bénéfices de
conservation annexes
Mise en place :
1974 (1978 pour la Réserve Intégrale (RI))
Mise en place d’une gestion :
1974
1 km
Gestionnaire :
Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls
BANYULS SUR MER
Surface totale :
6,50 km²
Zonage :
5,85 km² en zone de protection partielle (ZPP) et 0.65
km2 en zone de protection renforcée (RI). La pêche artisanale est autorisée dans la ZPP. La pêche de loisir est
autorisée uniquement le jour dans la ZPP et encadrée par
une réglementation spécifique.
Zone de protection partielle
Zone de protection renforcée
Zone de mouillage organisé
CERBÈRE
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Effet réserve au niveau de la biomasse et de la densité des poissons [5].
Biomasse et densité plus importantes à l’intérieur de la RI (Fig.1).
Biomasse déclinant rapidement de la RI vers l’extérieur.
Présence d’exportation de poissons de la RI vers l’extérieur.
Figure 1 : Densité totale en
fonction du niveau de protection (HRN : Hors Réserve
Nord, HRS : Hors Réserve
Sud, RE : Réserve Intégrale,
RP : Réserve Partielle) et de
l’année (2007, 2008, 2009,
2011) pour la profondeur de
10 m
Source : RNCB
Densité (ind / m²)
•
•
•
•
8
6
2007
2008
2009
2011
4
2
0
La pêche artisanale dans l’AMP de Cerbère-Banyuls aujourd’hui
Autorisation : nécessaire pour pêcher au sein de la réserve. Elle est délivrée par la
Direction Départementale des affaires maritimes après validation par une commission
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 30
regroupant la réserve, la Prud’homie et les Affaires maritimes.
Nombre de bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP : 15 bateaux au maximum
(les pêcheurs locaux sont prioritaires).
Longueur des navires : < 8.5 m.
Engins autorisés : 3 panneaux de 750 m de filets ou une ou plusieurs palangres d’un
maximum de 500 hameçons à raison d’une calée par 24 h. Les filets doivent être marqués par des pavillons portant le numéro de l’autorisation accordée. 3 bonitières calées
à poste de 250 m.
Casiers interdits.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
• CPUE les plus élevées : près des limites de la RI.
• Diminution des CPUE au fur et à mesure de l’éloignement par rapport à la RI [3].
• Tendances similaires au niveau des revenus des pêcheurs [3].
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
• 1974 : création de la Réserve. Des réunions de concertation ont eu lieu avant la mise
en place de la réserve.
• 1978 : La mise en place de la RI a été difficile.
• De nos jours :
- Présence plus fréquente des pêcheurs aux réunions.
- Pas de carnet de pêche à remplir. Les pêcheurs préfèreraient que les gestionnaires
embarquent.
- Pas de participation au suivi scientifique.
Enseignements tirés de la gestion de la pêche au sein de l’AMP
© D. Fioramonti
À droite : Pêche professionnelle
embarquée dans la réserve marine
de Cerbère-Banyuls.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 31
© JF PLANQUE
Ci-dessous : Sars à tête noire
• Bien intégrer les pêcheurs aux petits métiers dans le processus de concertation et ce
dès la création de l’AMP si possible, ou dès les premières mesures de gestion.
• Mettre en place des mesures de gestion de la pêche professionnelle qui intègrent les
pêcheurs eux-mêmes : pêche durable, pescatourisme (inclure une formation), retour
de données de pêche, possibilité de venir relever les données directement à bord ou/
et à quai.
• Gérer les autres usages en tenant compte de l’activité ancestrale des pêcheurs (zone
de pêche ancienne….) comme par exemple dans le cas de la gestion des sites de plongées qui se recoupent avec les sites de pêche.
• Communiquer sur le métier de pêcheur aux petits métiers et sur l’activité même au
sein de l’AMP lors de réunions ou d’échanges avec les autres activités.
Réserve Naturelle
deS Bouches de
Bonifacio (France)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
83%
Passeport de l’AMP
Mise en place :
1999 par le décret du 23 Septembre 1999
Mise en place d’une gestion :
1982 (ancienne Réserve Naturelle des îles Lavezzi)
Gestionnaire :
Office de l’Environnement de la Corse
Surface totale :
794,6 km² dont 782,94 km² pour la partie marine
Zonage : 3 types de zone au titre de la RNBB
• Libre exploitation : pêche artisanale autorisée limitation
des engins comme les petites mailles de filets trémails,
période de pêche à la langouste… (interdictions non
valables dans les autres zones de Corse).
• Zone de protection renforcée (ZPR) (130 km²) : chasse
sous-marine interdite, pêche plaisancière limitée aux
seuls engins tenus à la main, pêche artisanale autorisée dans les mêmes conditions que dans les zones de
libre exploitation.
• Zone de non prélèvement (ZNP) (12 km²), toutes formes
de pêche et de plongée en scaphandre interdites.
• 2 cantonnements de pêche à Bonifacio (12,28 km²) et
Porto-Vecchio (15,38 km²) : toutes formes de pêche et
plongée interdites.
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
100%
CPUE
33%
100% Bénéfices de
conservation annexes
Information disponible
Périmètre de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio
Périmètre des zones de protection renforcé
Périmètre des zones de non prélèvement
Cantonnements de pêche
PORTO-VECCHIO
BONIFACIO
10 km
© E. Volto, O.E.C.
Capo Feno - Parc Marin International
WWF - Aires Marines Protégées et Pêche artisanale - page 32
53
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
• ZPR des Lavezzi (25 ans de protection) :
Effet réserve : Indices de biomasses de poissons 3 fois plus importantes dans les
zones protégées intégralement et gérées : effet réserve significatif établi dans la
RNBB en moins de 5 ans.
• Zones de libre exploitation : stabilité des biomasses moyennes faibles depuis
1995.
• ZNP des Lavezzi (1982) : stabilité des biomasses moyennes élevées depuis 1995.
• Zones où la chasse sous-marine est interdite depuis 1982 : biomasses
moyennes 3,2 fois plus fortes par rapport aux zones en libre exploitation.
• Zones où la chasse sous-marine est interdite depuis 1999 : biomasses
moyennes 3,6 fois plus fortes par rapport aux zones en libre exploitation.
• Certaines zones (ZRN (1992) et ZNP (1999) des Bruzzi et Lavezzi) interdites à
la chasse sous-marine pendant 10 et 20 ans, puis interdites plus tard à la
pêche artisanale : indices de biomasses multipliés par 1,8 en une dizaine d’années
témoignant de l’effet de l’arrêt de cette activité.
• Effet de la pêche artisanale sur les peuplements ichtyologiques : entre
1992 et 2011, la pêche artisanale de l’extrême sud de la Réserve semble avoir eu un
effet 2 fois moins important que tous les autres effets « pêche ».
© E. Volto, O.E.C.
Gorgones et mérous - Parc Marin International
La pêche artisanale
dans l’AMP des Bouches de Bonifacio aujourd’hui
Nombre de bateaux autorisés à pêcher : entre 30 et 35 pêcheurs pêchent dans la
RNBB (chiffre pouvant varier en fonction des années).
Engins autorisés : filet trémail et accessoirement le palangre et les nasses.
Autorisation : l’autorisation de la prud’homie est nécessaire pour pêcher dans la
RNBB.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée
WWF- -page
Aires33Marines Protégées et Pêche artisanale - page 33
Contrôle : pas de contrôle de suivi des captures.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
CPUE dans les filets à poissons : tendance à l’augmentation entre 1993 et 2012. Nette
augmentation entre 1993 et 2005 tendant aujourd’hui vers une stabilité en termes de
rentabilité des filets (Figures 1 à 3) [3,4].
Les séries à long terme sur les CPUE permettent d’orienter l’analyse sur la mise en évidence de l’effet réserve dans les filets à poissons (filets de maille de 5 à 9 avec des calées
inférieures ou égales à 24h) (Figures 1 à 3) [3,4].
CPUE (g/pièce de 50 m/jour)
Figure 1 : Évolution des CPUE des filets à poisson en g/pièce de 50m/jour sur l’ensemble de la
RNBB entre 2004 et 2012. Modifiée de [3,4]
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
n = 91
n = 166
n = 127
n = 47
n = 154
1 274,8
812,7
2004
2005
1 245,7
2006
971,1
2008
n = 119
1 105,5
988,4
2011
2012
CPUE (g/filet/jour)
Figure 2 : Comparaison des CPUE des filets à poissons échantillonnés entre avril et septembre 2011
et 2012 en fonction des statuts de protections de la RNBB. Modifiée de [3,4]
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
n = 83
n = 99
Zone de libre exploitation
Zone de protection renforcée
Figure 3 : Évolution des CPUE des filets à poissons sur la ZPR des Lavezzi entre 1993 et 2012.
Modifiée de [3,4]
CPUE (g/pièce de 50 m/jour)
n = 42
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
n = 40
n = 157
n = 21
701,1
724,6
1993
2004
1416,8
1139,5
2005
n = 11
1139,6
2006
2011
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 34
n = 12
1022,7
2012
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux dans l’AMP
• 1982 : Mise en place par les pêcheurs de la prud’homie de Bonifacio
• 1992 à 1999 : les pêcheurs ont largement participé au long processus de création de
la Réserve.
• Actuellement, les pêcheurs participent à des réunions fréquentes au comité consultatif de la RNBB (représentation de la prud’homie de Bonifacio).
• Les règlements de la pêche artisanale ont été décidés en partie avec la pêche artisanale.
• Les pêcheurs sont impliqués dans le suivi scientifique de la RNBB (possibilité indemnisation des pêcheurs participant au suivi).
• En 2004-2005, la profession des pêcheurs a exprimé le besoin d’étudier des segments de pêche qu’elle considérait comme étant en crise (langoustes et oursins).
• Les pêcheurs informent fréquemment les gestionnaires (garderie, scientifiques,
direction de l’AMP) des problèmes de surveillance. Les responsables de la Prud’homie sont assermentés pour faire respecter les interdictions des cantonnements de
pêche ainsi que les règles prud’homales.
Enseignements tirés de la gestion de la pêche au sein de l’AMP
• Les résultats d’une AMP peuvent influencer la gestion de la pêche au-delà de l’AMP.
La collaboration de la RNBB et des pêcheurs bonifaciens en ce qui concerne la pêche
à la langouste constitue un bon exemple de transfert de génie écologique de la RNBB
vers le reste de la Corse.
• Au delà de la préservation des ressources marines, des résultats tels que ceux obtenus dans la RNBB peuvent intervenir en soutien à la pêche artisanale auprès des instances européennes. La spécificité et la durabilité de la petite pêche artisanale côtière
doivent être reconnus et prises en compte par les politiques publiques des pêches aux
niveaux européen et national notamment la réforme de la Politique Commune des
Pêches.
© O.E.C.
Pêche - Parc Marin International
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 35
Parc National de
Brijuni (Croatie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
Passeport de l’AMP
OUI
NON
Zone de protection très stricte
Zone de protection stricte
Zone de protection spéciale
Zone d’utilisation
Limite de l’AMP
Création :
1983
Mise en place d’une gestion :
1983
Gestionnaire :
Parc national de Brijuni, Etablissement public
PROBLEME
DÉFINITION
Surface totale :
33,95 km² (partie marine de 26,52 km²)
Zonage :
• 1a : Zone de protection très stricte - dans cette zone
tout type d’activités sont strictement interdites , sauf la
surveillance et la recherche scientifique
• 1b : Zone de protection stricte - aucune activité , sauf la
surveillance et la recherche scientifique, la navigation
est limitée et réglementée
• 2a : Zone de protection spéciale de la mer - la pêche
sportive est autorisée avec un permis approprié
• 3 : Zone d’utilisation - aucune activité de pêche professionnelle autorisée, mais pêche récréative est autorisée
de la rive avec un permis approprié
1 km
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 36
© Anton Prekalj
Sars à tête noire (Diplodus vulgaris)
© Žiga Zdešar
Chromis chromis
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Les recherches scientifiques menées par l’Institut d’océanographie et des pêches de
Split, sur l’efficacité du parc dans les zones 1a, 1b , 1c et 4 zones de contrôle situées à
l’extérieur du parc national de [1,2] ont mis en évidence que :
• en 2008, la richesse spécifique totale était de 18 % plus élevée dans la région du parc
national ( zones de 1a, 1b , 1c ) que dans la zone non protégée à proximité ; ce pourcentage n’était que de 5 % en 2013.
• entre 2008 et 2013 il y a eu une tendance à la baisse de l’abondance totale des poissons. A l’intérieur du parc national, il y a eu une diminution de 34 % de l’abondance
des poissons; à l’extérieur cette diminution était de 53 %.
• cependant, en 2008 l’abondance totale des poissons était de 55 % plus élevée à
l’intérieur du parc national que dans les zones non protégées à proximité ; en 2013,
l’abondance totale était plus élevé de 166 %.
La diminution de l’abondance de poissons pourrait être due à des activités de pêche
professionnelles illégales.
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
Les pêcheurs artisanaux ne sont pas engagés dans la gestion des aires marines protégées lorsque la pêche professionnelle n’est pas autorisée. Un certain niveau de pêche
illégale existe.
© Renco Kosinožić
Parc National de Brijuni
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 37
Réserve Marine de
Cabo de Palos – Islas
Hormigas (Espagne)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
100%
0%
CPUE
50%
Passeport de l’AMP
100% Bénéfices de
conservation annexes
Information disponible
Mise en place :
1995
Réserve intégrale
Zone tampon située dans les eaux intérieures
Zone tampon située dans les eaux extérieures
Hauts-fonds
ISLAS HORMIGAS
Mise en place d’une gestion :
1995 (Décret révisé en 2011)
Gestionnaire :
Eaux intérieures : Région de Murcie
Eaux extérieures : Secrétariat général de la pêche, Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Environnement (MAGRAMA)
Bajo de Dentro
Surface totale :
19,34 km2
CABO DE PALOS
Zonage :
2,7 km2 de zone de non-prélèvement
La chasse sous-marine et la pêche récréative embarquée
sont interdites.
Vue aérienne de Cabo de Palos
Bajo de Fuera
Bajos del Piles
2 km
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Richesse spécifique, abondance et biomasse significativement plus importantes à l’intérieur de la réserve par rapport à l’extérieur [3].
© O. Esparza Alaminos
Figure 1 : Richesse spécifique, abondance et biomasse
moyennes (± DS) par transects pour les assemblages
de poissons à l’intérieur à et
l’extérieur de l’AMP de Cabo
de Palos (de [3]) . N.B. L’ unité
de mesure est différent pour
chaque variable (rapporté à
côté de chaque variable)
180
160
140
AMP
Hors AMP
120
100
80
60
40
20
0
Richesse spécifique
(Nb espèces)
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 38
Abondance
(Nb individus)
Biomasse (kg)
La pêche artisanale dans l’AMP de Cabo de Palos aujourd’hui
Nombre de bateaux autorisés à pêcher : 15. Existence d’un numerus clausus.
Seuls les pêcheurs artisanaux dont les bateaux sont recensés sont autorisés à pêcher.
Engins autorisés : engins traditionnels, palangre de fond et filet trémail autorisés
dans les profondeurs supérieures à 12 m.
Surveillance : Assurée par des “guardapescas” et deux bateaux de surveillance. Ils
possèdent un pouvoir de police auxiliaire et des dispositifs spéciaux pour témoigner en
cas d’infraction. Un des pêcheurs participe à la surveillance et tous les pêcheurs peuvent
contacter le service de surveillance.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Augmentation des captures (fig.2), des CPUE (fig.3) et des revenus des pêcheurs [1].
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1996
1995
100
80
60
40
20
2009
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1996
1995
1994
1993
2008
R² = 0,821
0
2007
Prise de pêche à Cabo de Palos
120
CPUE (kg / KW)
Figure 3 : Évolutions des
CPUE (en kg/kW), de la
flotte artisanale de Cabo de
Palos à partir des registres
de criées, avant et après la
création de la réserve marine
en 1995.
1994
R² = 0,861
1993
Captures (tonnes)
Figure 2 : Évolutions des
captures totales débarquées
(en kg) de la flotte artisanale
de Cabo de Palos à partir des
registres de criées, avant et
après la création de la réserve
marine en 1995.
© O. Esparza Alaminos
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
dans l’AMP de Cabo de Palos
• Les pêcheurs sont organisés en cofradias. Ils ont soutenu l’AMP et ont été impliqués
dans la mise en place de celle-ci au travers de commissions de contrôle et de réunions techniques comme de nombreuses parties prenantes.
• Les pêcheurs sont impliqués dans les prises de décision et la gouvernance de l’AMP.
• Les pêcheurs ont été impliqués dans la mise en place de la règlementation, concernant les engins de pêche et les périodes de pêche.
• Les pêcheurs complètent des formulaires de CPUE.
• Les pêcheurs sont d’accord avec la règlementation de la zone de non-prélèvement.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 39
Parc National
TERRESTRE ET MARIN
de l’Archipel de
Cabrera (Espagne)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
100%
CPUE
50%
66%
50%
Information disponible
Passeport de l’AMP
Bénéfices de
conservation annexes
Limites de l’AMP
Zone de réserve intégrale
Zone de restriction d’usage
Régénération (zone de non prélèvement)
Zone d’usage marin spécial
Mise en place :
1991
Mise en place d’une gestion :
1995
Illa des Connils
Gestionnaire :
Gouvernement des îles Baléares - Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Environnement
Surface totale :
100,87 km² dont 87,72 km² de partie marine
Zonage :
une zone de réserve intégrale (3,1 %) et une zone de
non-prélèvement (1,14 %). La pêche récréative est interdite dans toute l’AMP. La pêche artisanale est autorisée
en fonction de la règlementation établie.
CABRERA
1 km
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 40
© Parc national de cabrera
Pêche expérimentale
© Parc national de cabrera
Baie de Cabrera
L’AMP fonctionne-t-elle?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Un effet réserve a été mis en évidence en terme de biomasse de poissons [1]. Les populations des espèces territoriales, espèces-cibles ou non, ont augmenté très rapidement et
efficacement.
Une exportation de poissons a été mise en évidence au travers des projets TALACA et
BIOMEX.
La pêche artisanale dans l’AMP de Cabrera aujourd’hui
Règlementation : Plan de Gestion de la Pêche (Décret Royal 941/2001). Le Plan définit
qui, quand, où et comment pêcher dans l’AMP et quels engins de pêche peuvent être
utilisés. Le plan applique le concept de zone de pêche fermée : seuls les pêcheurs situés à
proximité du Parc et ayant prouvé qu’ils pêchaient dans les eaux du parc avant sa création
sont autorisés à pêcher avec une licence hebdomadaire. Ceci constitue la caractéristique
la plus importante de la gestion des zones de pêche de Cabrera. Les règlementations de la
pêche sont plus strictes dans les eaux de Cabrera que dans le reste des Baléares.
Nombre de bateaux autorisés à pêcher au sein de l’AMP : 48 bateaux susceptibles de demander une licence hebdomadaire ; 20 bateaux maximum autorisés par jour
(8 par jour avec des filets trémail travaillant seulement 3 h/jour à l’aube et crépuscule, et
utilisant des mailles de 8 p/p.). Le plus souvent environ 13 bateaux pêchent dans l’AMP.
Engins autorisés : Plus de 18 métiers différents sont autorisés au sein de l’AMP de
Cabrera : lignes de fond (max. 500 hameçons) (plus de 85 % des activités de pêche),
filets fixes et filets trémail (max. 3250 mètres de longueur) ; les filets pour les rougets
peuvent être utilisés seulement quelques mois par an du 1er août au 31 novembre.
Carnet de pêche : Les pêcheurs doivent compléter un carnet de pêche espèce par
espèce et transmettent ces informations au Parc.
Surveillance : Pas de surveillance réelle de la pêche. Mais les agents de l’environnement sont assermentés et peuvent donner des amendes aux contrevenants.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Pêcheur artisanal
Un étude sur la pêche artisanale a montré que l’effort de pêche, les captures et les revenus étaient plus élévées près de la zone de réserve intégrale de l’AMP et qu’il y avait une
tendance à la réduction en s’éloignant des frontières de la réserve [2].
© Parc national de cabrera
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
dans l’AMP de Cabrera
• Les pêcheurs sont impliqués dans la gestion de l’AMP. Ils ont activement participé à
la préparation du plan de gestion et en particulier du plan de gestion de la pêche.
• Pas de pouvoir de décision des pêcheurs, à l’exception de ce qui est appelé « engagements personnels ». Certaines confréries de pêche ont décidé d’être plus strictes
avec la règlementation des engins de pêche car ils ont constaté une diminution des
captures de mérous en 2012.
• Un représentant des pêcheurs est présent dans l’organisme gouvernant le parc, le
Patronato.
• Pêcheurs impliqués principalement dans des études sur les crustacés (cigales de mer
et langoustes) capturés par les bateaux de pêche.
• Les pêcheurs ne participent pas à la surveillance de l’AMP.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 41
Parc Naturel du
Cap Creus
(Espagne)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
50%
CPUE
37%
50%
Information disponible
50%
33%
Bénéfices de
conservation annexes
Passeport de l’AMP
Mise en place :
1998
Mise en place d’une gestion :
1998
1 km
EL PORT DE LA SELVA
Gestionnaire :
Generalitat de Catalunya - Département de l’Agriculture,
de la Pêche et de l’Alimentation
CADAQUÉS
Surface totale :
130.22 km² dont 30.87 km² marins
Zonage :
Réserve intégrale (2.1 km²)
ROSES
© Université de Girone - Josep Lloret
Mesure de la taille de Sarda sarda avec ichtyometre
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 42
Parc naturel du Cap Creus
Partie marine du Parc naturel
Réserves naturelles
Réserve intégrale
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Les résultats de l’effet réserve ne sont pas très nets : la biomasse semble avoir augmenté
seulement pour quelques espèces de poissons sédentaires [1,2].
La pêche artisanale au sein de l’AMP de Cap Creus aujourd’hui
Pêcheurs autorisés : pêcheurs appartenant à une prud’homie, locaux ou d’autres
villes.
Engins autorisés : Le chalut et la seine de pêche sont interdits dans toute l’AMP
(Règlementation identique à l’intérieur comme à l’extérieur de l’AMP).
Zone ouverte à la pêche : toute l’AMP sauf la Réserve intégrale.
L’importance socio-culturelle de la pêche artisanale a permis le développement d’activités de pescatourisme.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Pêcheur artisan de Roses
pêchant avec un filet trémail
au Cap de Creus
Pas de bénéfices suffisants pour les pêcheurs artisanaux , ce qui provoque un déclin de
la pêche artisanale [1].
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
dans l’AMP de Cap Creus
• Les Prud’homies ont été peu impliquées dans le processus de consultation.
• Les pêcheurs n’ont pas de pouvoir de décision. Ils peuvent juste participer à quelques
réunions dans lesquelles les Prud’homies sont représentées parmi les parties prenantes, notamment au sein du Consell Collaborador.
Enseignements tirés de la gestion de la pêche au sein de l’AMP
© Josep Lloret
Il est important de :
• Résoudre les problèmes sociaux-économiques qui poussent les pêcheurs à quitter
leur emploi ;
• Prendre en compte la concurrence existant entre pêche récréative et pêche artisanale ;
• Éviter le chalutage illégal ;
• Aborder les impacts biologiques de la pêche artisanale sur les espèces vulnérables
(en particulier celles dont les stratégies de reproduction sont complexes et les
espèces surexploitées) et les impacts écologiques (e.g. impact des filets trémail sur les
biocénoses du coralligène; engins de pêche perdus en mer).
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 43
Cantonnement de
pêche du Cap Roux
(France)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
Passeport de l’AMP
OUI
MANDELIEU LA NAPOULE
NON
Cantonnement de pêche
Mise en place :
2003
Mise en place d’une gestion :
Gestionnaire :
Aucune gestionnaire formelle
Surface totale :
4.5 km2
Cap Roux
SAINT-RAPHAËL
Zonage :
Zone interdite à toute forme de pêche (professionnelle,
récréative, chasse sous-marine, ramassage).
© Laurent Debas
Bateau de pêche
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 44
1 km
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Pêches expérimentales :
• Taille et poids des espèces-cibles (ex. Scorpaena scrofa) plus importants à l’intérieur
du Cantonnement
• Espèces rares (Sciaena umbra, Scyllarides latus, Palinurus elephas) présentes uniquement à l’intérieur du Cantonnement [1]
Grammes par pièce de filet
Grammes par pièce de filet
Pêcheur artisan au Cap Roux
CPUE (2011)
8
6
4
2
0
R1 R2 R3
5
Individus par pièce de filet
Les CPUE, basées sur l’abondance (1 & 2) ou sur la biomasse (3 & 4), toutes espèces
de poissons confondues, sont
bien supérieures à l’intérieur
du Cantonnement qu’à l’extérieur (ligne rouge : limite de la
réserve). De [1]
Individus par pièce de filet
10
200 m 400 m 600 m 800 m 1000 m >1000 m >1200 m
CPUE (2012)
4
3
2
1
0
R1 R2 R3
5 000
200 m 400 m 600 m 800 m 1000 m >1000 m >1200 m
CPUE (2011)
4 000
3 000
2 000
1 000
0
R1 R2 R3
5 000
200 m 400 m 600 m 800 m 1000 m >1000 m >1200 m
CPUE (2012)
4 000
3 000
2 000
1 000
0
R1 R2 R3
200 m 400 m 600 m 800 m 1000 m >1000 m >1200 m
© Laurent Debas
La pêche artisanale au sein de l’AMP du Cap Roux aujourd’hui
Processus d’implication des pêcheurs dans le Cantonnement
• Les pêcheurs sont à l’origine de la création du Cantonnement.
• Ils ont le pouvoir de ne pas voter sa reconduction.
• Depuis fin 2012, ils assurent la surveillance régulière du site.
• Ils participent au suivi scientifique du Cantonnement.
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des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 45
Réserve Marine de
Columbretes
(Espagne)
Passeport de l’AMP
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
Islote La Ferrera
OUI
L’Illa Grossa
NON
2 km
Mise en place :
1990
Mise en place d’une gestion :
Pour la pêche non
Islote La Foradada
Gestionnaire :
Secrétariat général de la pêche, Ministère de l’Agriculture,
de l’Alimentation et de l’Environnement (MAGRAMA)
Islote Carallot
Surface totale :
55 km²
Zonage :
Une réserve marine, deux réserves intégrales et trois
zones d’usage restreint.
Réserve intégrale
Réserve marine
Zone d’usage reglementé
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
• Langouste :
- Les études menées dans la réserve entre 7 et 9 ans après sa création montrent que
l’abondance de la langouste Palinurus elephas dans la réserve était, selon la saison,
de 6 à 20 fois supérieure que dans des zones de pêche comparables [2].
- Le potential de reproduction par unité de surface dans la réserve était aussi de 5 à 20
fois plus grand que dans des zones exploitées de Méditerranée occidentale, selon leur
niveau d’exploitation [3].
- Après 9 à 12 ans de protection intégrale, il y avait un gradient de densité de langoustes de l’intérieur de la réserve jusqu’à une distance d’environ 4km de sa limite,
due à l’exportation de langoustes de la réserve. [4] (Fig. 2).
• Poissons d’intérêt commercial :
Les études menées dans la réserve marine des îles Columbretes entre 8 et 16 ans après
l’arrêt de la pêche dans la réserve démontrent clairement une exportation de poissons
de la réserve aux zones de pêche adjacentes.
Fig.2 : Palinurus elephas.
CPUE (Nombre de langoustes pêchées par 600m
de filet par jour) en fonction
de la distance du filet par
rapport à la délimitation de la
réserve. (a) Données commerciales et expérimentales
combinées, (b) données de
pêche commerciale sur une
échelle étendue sur l’axe y
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des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 46
La pêche artisanale dans l’AMP de Columbretes aujourd’hui
Réglementation de la pêche
La pêche artisanale est interdite dans toute la AMP.
Pêche professionnelle :
• Pêche interdite au sein des réserves intégrales et des trois zones d’usage restreint ;
• Dans le reste de la réserve, autorisation de la pêche à la traîne de surface ciblant
exclusivement les poissons pélagiques et les grands migrateurs ;
• Autorisation de pêche par inscription du navire dans la liste spécifique de la réserve.
Pêche récréative :
• Pêche interdite au sein des réserves intégrales et des trois zones d’usage restreint ;
• Dans le reste de la réserve, autorisation de la pêche embarquée, exclusivement avec
traîne de surface ciblant exclusivement les poissons pélagiques et les grands migrateurs ;
• En plus de la licence de pêche, les embarcations doivent obtenir une autorisation
d’accès.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
• Langouste :
Pendant une période de 8 à 17 ans de protection, les langoustes exportées de la réserve et pêchées ont compensées la perte de rendement due à la réduction des zones
de pêche résultant de la création de la réserve, en produisant un bénéfice moyen
annuel net de 10% des captures mesurées en poids [5].
• Poissons d’intérêt commercial :
En effet, les rendements de pêche autour de la limite de l’AMP (à moins de 0.5 km)
ont augmenté continuellement durant la période d’étude, bien que dans cette zone,
les stocks de poissons soient localement épuisés en raison de la concentration de
l’effort de pêche (pêche à la limite) [6].
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
• Une surveillance effective, dès la création de l’AMP, est nécessaire.
• Les pêcheurs soutiennent la règlementation de l’AMP.
• Les activités de pêche sont suivies dans et autour de la réserve par l’intermédiaire de
carnets de pêche.
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des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 47
© S. Revenga - Spanish marine reserves SGP MAGRAMA
Vue aérienne - Columbretes
© D. K. Kersting - Spanish marine reserves SGP MAGRAMA
Langouste - Columbretes
Parc Marin
de la Côte Bleue
(France)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Passeport de l’AMP
Mise en place :
1983
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
50%
Mise en place d’une gestion :
1983
66%
Information disponible
Gestionnaire :
Parc Marin de la Côte Bleue
Surface totale :
98,73 km². Le PMCB est également inclus dans un site
Natura 2000 de 189,28 km² et labellisé ASPIM.
Zonage :
2 cantonnements de pêche, zones de non-prélèvement
(Cap-Couronne : 210 ha et Carry-le-Rouet : 85 ha), dans
lesquels toutes formes de pêche sont interdites, ainsi que
le dragage, le mouillage et la plongée. Dans le reste de
l’AMP, toutes les activités sont autorisées et soumises à
la règlementation générale en mer.
100%
CPUE
50%
Bénéfices de
conservation annexes
MARTIGUES
SAUSSET
LES-PINS
CARRY
LE-ROUET
Cap Couronne
Parc marin de la Côte Bleue
Zones marines protégées (réserves marines)
2 km
© Frédéric Bachet
Vue aérienne du littoral de la Côte Bleue
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des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 48
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
• Présence d’un effet réserve [2,3,4,7].
• La figure 1 ci-dessous illustre l’augmentation du poids et de la taille des poissons au
sein de la réserve marine du Cap Couronne. Le poids moyen des poissons a plus que
doublé en 18 ans (x 2.4) [source PMCB].
• Rendements plus importants à l’intérieur des réserves.
• Les biomasses débarquées et les rendements des pêches expérimentales dans la
réserve de Cap Coursonne ont été multiplié par 5 depuis la création de la réserve
(Fig.1 et 2).
• Présence d’une exportation des poissons
• démontrée dans le cadre du projet BIOMEX [6,7].
Figure 1 : Extrait du suivi des peuplements de la réserve marine du Cap-Couronne. Résultats des
pêches expérimentales.
1995
1998
2001
2004
2007
2010
2013
111g
134g
145g
221g
192g
248g
265g
48,1 kg
91,7 kg
87,8 kg
83,5 kg
109,2 kg
Poids moyen × 2,4 - Taille × 1,4
21,5 kg
46,8 kg
Biomasse débarquée × 5
Figure 2 : évolution des rendements de pêche expérimentales dans la réserve de Cap Couronne
entre 1995 et 2013.
5000
Rendements x5 CPUE : 1,08 kg en 1995 ; 5,46 kg en 2013
CPUE (g/100m)
4000
3000
2000
1000
0
1995
1998
2001
2004
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 49
2007
2010
2013
La pêche artisanale dans l’AMP de la Côte Bleue aujourd’hui
Règlementation de la pêche artisanale dans le Parc Marin de la Côte Bleue
• Nombre de bateaux autorisés : Pas de numerus clausus du nombre de bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP. Actuellement 62 pêcheurs, pour 35 bateaux actifs (mais 56
demandes de PME), dans 6 ports, pêchent dans le Parc.
• En dehors des réserves, ce sont principalement les pêcheurs des Prud’homies de pêche
de Martigues et de Marseille qui pêchent dans l’AMP.
• Statut des deux zones protégées (Carry-le-Rouet et Cap Couronne) : réserve de pêche
(cantonnement de pêche, toute forme de pêche est interdite). En dehors des zones protégées c’est la règlementation nationale sur les AMPs qui s’applique (loi du 14 Avril 2006).
• Les pêcheurs doivent compléter un carnet de pêche. Le PMCB a également accès aux
données de débarquement.
Gestion de la pêche artisanale
• Depuis 1431, par les prud’homies : gèrent la pêche et établissent les règles d’exploitation, notamment le temps de trempage des filets, les mailles autorisées, les postes de
pêche, etc.
• 5 000 m3 de récifs artificiels de production et de protection installés, principalement à
l’extérieur des deux zones protégées.
• Mise en place de Natura 2000 comportant une charte de bonnes pratiques pour une
pêche durable (ex. limitation du temps de calée des filets à langouste).
• Suivis réguliers des activités de pêche artisanale, de l’effort de pêche, autour des deux
réserves, et à l’échelle de l’AMP. Un suivi par pêches expérimentales tous les 3 ans dans
la réserve de Cap Couronne.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Trois métiers contribuent à 78 % des captures: métiers « Merlu », « Sparidés » et « Soles ».
L’étude réalisée sur 2009-2010 montre que chaque bateau capture environ 5 tonnes par
an, ce qui représente 29kg par opération de pêche et 40kg par sortie, pour un rendement
moyen d’environ 1,3 kg/100 m de filet [1].
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux dans l’AMP
• 1983 : Création du cantonnement de pêche de Carry-le-Rouet.
• 1996 : Pêcheurs artisanaux à l’origine de la création du cantonnement de pêche de Cap
Couronne (dépendant de la Prud’homie de Martigues).
• 1997 : Évolution vers le statut d’un établissement public. Depuis 2000, transformation
en Syndicat Mixte qui associe toujours les organisations professionnelles de la pêche.
• Partenariat pêcheurs/gestionnaires porte sur des aspects très divers : participation à
la gouvernance du Parc Marin, programme d’études, propositions de règlementations
sur la base de règlements prud’homaux. Pêcheurs sont impliqués dans les prises de
décision relatives à l’AMP et à la gouvernance de l’AMP.
• Règlementations de la pêche décidées et mises en place en concertation avec les
pêcheurs (règles fixées par l’Union Européenne (règlement Politique Commune de la
Pêche, Décembre 2006).
• Pêcheurs artisanaux impliqués dans le suivi scientifique et la veille écologique du
PMCB.
• Pêcheurs prud’hommes assermentés et participent à la surveillance du PMCB.
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 50
Enseignements tirés de la gestion de la pêche au sein de l’AMP
Une collaboration effective avec les pêcheurs, la présence régulière sur le terrain des
agents du Parc, et une implication concrète des pêcheurs dans la gestion et les suivis
(ex. pêches expérimentales, suivis activités et débarquement) sont importants pour
assurer une bonne gestion de la pêche au sein de l‘AMP. Plusieurs programmes d’études
ont permis d’attester de résultats concrets et d’une perception positive du partenariat
pêcheurs/gestionnaires par les acteurs de la pêche.
© éric Charbonnel
Pêcheur en train de ramender un filet dans le Parc Marin de la Côte Bleue
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 51
Parc Marin de
Gökçeada (Turquie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
250 m
Passeport de l’AMP
Mise en place :
1999
Mise en place d’une gestion :
À venir
Gestionnaire :
Fondation Turque pour la Recherche Marine (TUDAV)
Zone tampon
Zone centrale
KALEKOY
Surface totale :
environ 4,9 km²
Zonage :
Zone centrale avec deux zones tampons. Toute forme de
pêche est interdite.
GOKCEADA
© Bülent Topaloğlu TUDAV
Vue sur l’AMP de Gökçeada
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 52
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Communication personnelle de TUDAV :
• Légère augmentation de la biomasse des poissons dans l’AMP.
• Diminution de la biomasse des poissons dans les zones ouvertes à la pêche à l’extérieur du parc.
• Présence de différentes espèces rares (raies, mérous, etc.) à l’intérieur de l’AMP
• Espèces cibles (langouste, denti, poulpe, loche) plus souvent capturées à l’intérieur
de l’AMP
• Populations de certaines espèces cibles (plus particulièrement langoustes, dentis,
mérous et poulpes), désormais en meilleur état, dû à l’effet d’exportation depuis
l’AMP.
La pêche artisanale et l’AMP de Gökceada aujourd’hui
• Pêcheurs informés de la création du Parc Marin.
• Les pêcheurs respectent dans l’ensemble l’interdiction de pêche.
• Mais présence de braconnage : chasse sous-marine et pêche illégale avec des lignes
de fond.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Communication personnelle de TUDAV :
• Pas de données disponibles relatives aux CPUE à l’extérieur de la réserve
• Pas d’impact significatif sur les revenus des pêcheurs.
© Önül Gönülal
Espadon pêché au harpon
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 53
Réserve naturelle
marine des îles
Habibas (Algérie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Passeport de l’AMP
CAP LINDLÈS
Mise en place :
2003
Mise en place d’une gestion :
2013
Gestionnaire :
Commissariat National du Littoral (CNL)
Surface totale :
218,9 km² (dont 21,82 km² de la zone centrale, voir carte)
Zonage :
• Une zone de non-prélèvement de 21.66 km² (toute
forme de pêche est interdite)
• Une zone tampon de 0,16 km² correspondant à 3
aires de mouillages
• Une zone de transition de 197,11 km² où la pêche est
autorisée.
Zone tampon
Zone Centrale (non prélèvement)
© Tarik MOKHTARI
Port des Habibas
Zone de transition
Zone centrale (non prélèvement)
CAP FIGALO
CHARGUIA
GHARBIA
250 m
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 54
2 km
La pêche artisanale dans l’AMP des îles Habibas aujourd’hui
Règlementation de la pêche artisanale dans l’AMP des îles Habibas
Flotte autorisée : aucune restriction en matière d’origine des pêcheurs artisanaux
Gestion de la pêche artisanale
• Plan de gestion en préparation.
• Processus de consultation enclenché à tous les niveaux et pour tous les acteurs, dont
des réunions avec les professionnels de la pêche dont les petits métiers dans le but de
recueillir leur point de vue en perspective du plan de gestion en préparation et donc
une réglementation spécifique à la pêche artisanale et à la pêche de loisir.
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux dans l’AMP
Les pêcheurs artisanaux ont été consultés dans le cadre de réunions et d’ateliers participatifs, à travers la chambre de la pêche de la Wilaya. Des avis ont été émis, mais sans
qu’ils aient le pouvoir d’influer sur la décision.
Tableau 1 : Nombre de bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP par port
Port de Bouzedjar
Taille des bateaux
Nombre de ba teaux
type de filet
Port de Beni Saf
< 4.8 m
<7m
< 4.8 m
<7m
14
8
13
6
Filet maillant, Palangre,
Senne, Trémail.
Filet maillant
Filet maillant et trémail
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux dans l’AMP
• La sensibilisation des pêcheurs sur les effets positifs de la mise en réserve et donc
des restrictions qui y sont liées prend beaucoup de temps. Or les pêcheurs sont plus
portés sur des considérations immédiates. Sans mesures de compensations (pas
forcément financières), il existe très peu de chance de voir les pêcheurs s’impliquer,
en particulier les petits métiers.
• La formation du personnel à la gestion de l’AMP, et en particulier des éco-gardes qui
sont sur le terrain, à la surveillance et à la veille, est un élément-clé.
© Karim Kerdagh
Pêche à Oran
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et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 55
Réserve marine
de Kas-Kekova
(Turquie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
Pas évalué
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
CPUE
Pas évalué
0%
0%
Passeport de l’AMP
Information disponible
Mise en place :
1990 (étendue à Kas en 2006)
66%
Bénéfices de
conservation annexes
Mise en place d’une gestion :
Gestionnaire :
General Directorate of Natural Assets Protection (GDNAP)
KEKOVA
KAŞ
Surface totale :
258,30 km² (Surface de la partie marine : 165.91 km²)
Zonage :
25 km² de réserve intégrale (les zones de non-prélèvement ont été imposées par la législation sur la pêche ; en
2012 volontairement des zones interdites à la plongée ont
été mises en place)
5 km
Zone de pêche interdite
Zone de plongée interdite
Limites de l’AMP
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Marché aux poissons
Absence de données scientifiques sur ce sujet. Peu d’informations à partir d’une étude
pilote indique :
• Déclin des populations de mérous de 2002 à 2011.
• Epinephelus caninus : seuil d’extinction atteint en 2011 (2 individus)
• Même constat pour les différentes populations de Sparidae.
• La pêche illégale empêche les populations de se développer idéalement au sein de
l’AMP.
La pêche artisanale dans l’AMP de Kas-Kekova aujourd’hui
Règlementation de la pêche artisanale dans l’AMP de Kas-Kekova
© WWF TurQUIE
Nombre de bateaux autorisés à pêcher : une vingtaine de bateaux de 7-8 m de
longueur
Engins autorisés : palangre, filets peu profonds (quinzaine de bateaux autorisés), filets
profonds (5-6 bateaux autorisés).
Où dans l’AMP : zones 2 et 6, et à l’extérieur des zones 1-10.
Suivi : contrôle des espèces capturées et de la taille des mailles des filets.
Autre activité : Les pêcheurs pratiquent le pescatourisme au sein de l’AMP.
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et Pêche
dans les
artisanale
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Tableau 1 : Nombre d’individus observés pour différentes
espèces-cibles de l’AMP de
Kas-Kekova (WWF, 2011).
E. marginatus E. costae
E. aeneus E. caninus E. haifensis
M. rubra
Année
Nb de
plongées
nt
nm
2002
136
959
2006
130
319
2009
129
194
1,5
279 2,16
20
0,16
4
0,16
0
0
2010
188
171
0,91
328 1,74
29
0,15
3
0,15
0
0
2011
69
76
1,11
126 1,84
6
0,09
2
0,09
0
0
9
nt
nm
nt
nm
nt
nm
nt
nm
7,05
169 1,24
16
0,12
16
0,12
1
0,01
2,45
313 2,41
6
0,05
1
0,05
2
0,02
nt
P. pagrus
nm
nt
nm
63
0,46
100
0,74
92
0,71
6
0,05
27
0,21
11
0,09
40
0,21
2
0,01
0,13
11
0,16
nt : nombre total d’individus enregistrés, nm : nombre moyen d’individus observés par plongée
Dentex dentex
D. vulgaris
D. sorgus
nt
nt
D.puntazzo
Année
Nb de
plongées
nt
nm
2002
136
91
0,67
1 970 14,49 1 521 11,18 209
2009
129
24
0,19
3 596 27,88 1 396 10,82 162
2010
188
128
0,68
3379 17,97 1307
6,95
2011
69
49
0,71
2055 29,78
12,97
nm
895
nm
nt
nm
S.cantharus
L.mornyrus
nm
S. salpa
nt
nm
nt
nt
nm
1,98
17
0,13
111
0,81 1 157 8,50
1,26
257
1,99
10
0,08 1 262 9,78
119
0,63
12
0,06
28
0,15
390
2,07
37
0,54
11
0,16
0
0
72
1,04
nt : nombre total d’individus enregistrés, nm : nombre moyen d’individus observés par plongée
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
dans l’AMP de Kas-Kekova
• Les pêcheurs de Kas sont organisés en coopérative.
• Ils ont été impliqués dans la mise en place de l’AMP dans le cadre d’un projet mené
par le WWF.
• Les pêcheurs ont participé aux prises de décision relatives à la gouvernance de l’AMP
mais finalement, la circulaire de pêche de 2012 leur a imposé plus d’interdictions que
prévu dans le plan de gestion proposé, et/ou des zones interdites à la pêche à propos
desquelles ils n’étaient pas d’accord.
• Les pêcheurs n’ont pas été impliqués dans la mise en place des règlementations car
ces décisions sont prises au niveau ministériel.
• Les pêcheurs participent à la surveillance de l’AMP de façon bénévole. Ils signalent
surtout aux gardes-côtes la pêche à la dynamite. Mais il ne s’agit pas d’une procédure
officielle propre à l’AMP.
• Les pêcheurs sont employés temporairement dans d’autres types d’activités professionnelles : plongée, bateaux de promenade. Mais pour le moment, il ne leur est
proposé aucune mesure d’aide visant à compenser la perte de revenus liée à la mise
en place de zone interdites à la pêche.
© Marina Gomei - WWF TurQUIE
Artisans pêcheurs à Kas-Kevova
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 57
Parc National
de Kornati (Croatie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
Passeport de l’AMP
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
33%
0%
0%
Mise en place :
1980
Information disponible
Mise en place d’une gestion :
1982
Gestionnaire :
Parc national de Kornati, Etablissement public
CPUE
Pas évalué
33%
Bénéfices de
conservation annexes
Limite de l’AMP
Zone de protection renforcée
Surface totale :
216,78 km² (partie marine de 167,11 km²)
Zonage :
4 zones strictement protégées (11,35 km ² représentant
8,60 % des zones marine et terrestre). La pêche n’est pas
autorisée dans les zones d’ancrage (16 baies) et les sites
de plongée (9). La sous-zone de « Tradition et Culture »
(au sein de la Zone II : zone de protection spéciale)
comprend une « zone de pêche » avec une surface de
3 389,15 ha (15,63 % de la superficie totale ou 20,28 % de
la zone marine).
5 km
© Parc National de Kornati
Vue aérienne de l’archipel des îles Kornati
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 58
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Aucune preuve significative d’effet de réserve [1,2].
La pêche artisanale dans l’AMP de Kornati aujourd’hui
Pêcheurs autorisés : Les résidents de la zone de l’AMP et les propriétaires enregistrés comme fermiers (élevages de moutons, culture d’oliviers).
Environ 25 résidents et 352 propriétaires enregistrés pourraient pêcher dans l’AMP
mais tous ne sont pas intéressés à détenir une licence de pêche.
Licence : Les pêcheurs doivent avoir une licence pour pêcher dans l’AMP de Kornati.
Depuis 2012, une licence est octroyée à chaque ferme familiale - pour le propriétaire de
la ferme et ses membres, ce qui représente environ 3 personnes par licence. Avant 2011,
chaque propriétaire terrien avait le droit d’avoir une licence (pour un bateau) pour lui
seulement. La licence est valable pour l’année calendaire (2011 : 151 licences).
Il n’y a pas de nombre maximum de licence établi a priori.
Engins autorisés : Lors de la pêche avec un filet maillant, il est interdit d’utiliser des
engins pour effrayer le poisson, un éclairage artificiel ou des appâts.
Quel que soit le type d’engin de pêche utilisé ou les méthodes de capture, il est obligatoire de rejeter à la mer les captures suivantes :
• Les individus de langoustes (Palinurus elephas), homard (Hommarus gammarus)
ou araignée de mer (Maja squinado) dont la taille est inférieure à la taille minimale
prescrite recommandée, c’est à dire qui ne peuvent être attrapés, pêchés ou mis sur
le marché ;
• Les langoustes et homards femelles avec des oeufs externes ;
• Les femelles d’araignée de mer avec des oeufs externes colorés.
Limitation de taille et de poids : des tailles minimum et des périodes d’interdiction de pêche existent pour plusieurs espèces de poissons et de crustacés. Les prises
quotidiennes autorisées sont limitées à 5 kg, seulement pour les crustacés , tels que H.
gammarus , P. elephas et M. squinado
Surveillance : le département de surveillance contrôle la plupart des zones où la
pêche n’est pas autorisée. Il est difficile de contrôler les engins de pêche (longueur des
filets, taille de la maille) quand ils sont immergés. Le Département de la Protection
de l’Inspection de la Nature (Ministère de l’Environnement et de la Protection de la
Nature) contrôle les captures et les engins périodiquement ainsi que la police maritime.
© Parc National de Kornati
Pêcheurs artisans dans les Kornati
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 59
Tableau 1 : Réglementation de la pêche dans l’AMP de Kornati
Types d’engins
Caractéristiques
Filets à athérine (Atherina hepsetus)
(maille de 10-12 mm ; hauteur de moins de 400 mailles)
Filets maillant
simples Filets à picarels (Spicara smaris)
(150 m) (maille de 15-17 mm ; hauteur de moins de 400 mailles)
Trémails pour
diverses espèces
de poissons
(« Popone »)
Casiers à poissons
Casiers à homards
Période
d’utilisation
Interdits du 1er
février au 30 avril
Interdits du
1er mai au 30
septembre Filets « protisca » pour différentes espèces
(maille de 32-40 mm; hauteur de moins de 200 mailles)
Toute l’année
Jusqu’à 100 m de longueur; maille pour la couche
médiane de 40 à 50 mm ; maille des deux couches
extérieures de filet de 150 à 350 mm; hauteur maximale
de 5,5 mailles pour la partie extérieure et 42 pour la
couche intermédiaire
Interdits du
15 mai au 10
septembre
Jusqu’à 3 ; maille d’au moins 40 mm
Toute l’année
Interdit du 10/09
au 15/05
1 seul ; maille d’au moins 40 mm
Lignes de surface à 2 au maximum, avec des hameçons sur chaque ligne
calmars sans lumière artificielle
Palangres de fond
Harpons
Jusqu’à 100 hameçons
Pas d’utilisation de lumière artificielle
200
Figure 1 : Évolution du nombre
de licenses délivrées chaque
année pour la pêche dans
l’AMP de Kornati
150
100
50
PAS DE
DONNÉES
0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
• Les pêcheurs ont participé à un atelier thématique en vue d’élaborer un plan de gestion. Ils ont également été invités à commenter et proposer des recommandations au
cours du processus de développement d’un règlement interne au Parc (2010), dans
lequel des changements importants ont été proposés pour les activités de pêche. Toutefois, ils n’avaient pas de pouvoir de décision et aucun organe particulier de représentation n’a été mis en place.
• Beaucoup de pêcheurs sont membres de l’ONG « Kurnatari », une association de propriétaires terriens de l’archipel des Kornati, mais aucun échange régulier n’existe entre
cette ONG et le Parc national.
• L’élément clé pour la réussite de la gestion des pêches dans le parc national de Kornati
est la forte implication des pêcheurs locaux dans les activités de surveillance.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 60
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 61
© Parc National de Kornati
Sars à deux bandes
Réserve Marine
des Iles Medes
(Espagne)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
100%
CPUE
50%
50%
Passeport de l’AMP
Information disponible
Mise en place :
1983 (1990 pour la zone tampon). Les îles appartiennent
au Parc Naturel du Montgri, des îles Medes et du Baix Ter.
Cap de la Barra
66%
Bénéfices de
conservation annexes
Limites de l’AMP (zone tampon)
Zone de réserve intégrale
Mise en place d’une gestion :
Gestionnaire :
Gouvernement de Catalogne - Département de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche, de l’Alimentation et du
Milieu naturel
Meda Gran
Meda Petita
Surface totale :
6,03 km² (dont 5,11 km² marins)
Zonage :
Une zone tampon (418 ha) dans laquelle la pêche artisanale est autorisée, une zone intégralement protégée (91
ha).
500 m
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 62
© Miguel Secanell
Bateau de pêche au coucher du soleil
© Miguel Secanell
Pêche artisanale aux îles Medes
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Plusieurs études ont mis en évidence un significatif effet réserve [2,6].
Richesse spécifique, abondance et biomasse significativement plus élevé à l’intérieur de
l’AMP par rapport à l’extérieur (fig.1) [2].
Figure 1 : Richesse spécifique, abondance et biomasse
moyennes par transect pour
les assemblages de poissons
à l’intérieur à et l’extérieur
de l’AMP des Iles Medes.
Donnée de [2]. N.B. L’unité
de mesure est différent pour
chaque variable (rapporté à
côté de chaque variable)
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Richesse spécifique (Nb espèces)
AMP
Hors AMP
Abondance (Nb individus)
Biomasse (kg)
La pêche artisanale dans l’AMP des Iles Medes aujourd’hui
Pêcheurs autorisés : uniquement pêcheurs locaux (Prud’homie de l’Estartit).
Nombre de bateaux autorisés : 14 (longueur moyenne de 6.5 m et une puissance
moyenne de 31.4 HP). Seuls 7 bateaux sur les 14 pêchent régulièrement dans l’AMP.
Engins autorisés : la palangre et le filet trémail seulement.
Surveillance : par le personnel de l’AMP, avec quelques renforcements ponctuels du
corps des gardes forestiers (gardes ruraux) et du corps marin de Garde Civile (Guardia
Civil del Mar).
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
La CPUE totale et la CPUE et la talle de pageot (Pagellus erythrinus) ont augmenté
près de la réserve intégrale en raison des effets réserve directs et indirects. La CPUE et
la talle de rouget-barbet de roche (Mullus surmuletus) ont légèrement augmenté aussi
près de la réserve intégrale [7].
Pour bénéficier aux pêcheurs, l’effort de pêche ne doit pas être trop élevé.
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
dans l’AMP des Iles Medes
• Les pêcheurs sont organisés en confréries (Cofradias). Ils ont été impliqués dans le
processus de mise en place de l’AMP mais n’étaient pas très convaincus au départ.
• Les réglementations (ex. poids, espèces…) de la pêche sont mises en place en accord
avec les pêcheurs locaux. Ces derniers font partie de la Commission de surveillance
de l’AMP.
• Les pêcheurs ont été impliqués dans des programmes de recherche scientifique,
comme le programme BIOMEX.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 63
Aire marine protégée
de Miramare
(Italie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
Limites de l’AMP (zone tampon)
Zone de réserve intégrale
Passeport de l’AMP
Mise en place :
1986
Grignano
Mise en place d’une gestion :
1986
Gestionnaire :
WWF Italie
Miramare
Surface totale :
1,2 km²
Zonage :
Zone A (réserve intégrale ; 0,3 km²), zone B (réserve
normale)
Pêche récréative :
seule la pêche récréative du bord est autorisée
500200
mm
© NOE/Archivio WWF-AMP Miramare
Vue aérienne de la réserve marine de Miramare
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 64
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Les études publiées mettent en évidence un effet de réserve clair, avec une densité plus
élevée enregistrée dans l’AMP (Fig. 1).
La densité totale et la densité des individus moyens et grands pour trois espèces cibles
de poissons (Diplodus sargus sargus, Diplodus vulgaris et Sparus aurata) étaient plus
élevés dans l’AMP que dans les zones non protégées externes.
Figure 1 : Densité de poissons à l’extérieur et à l’intérieur de l’AMP de Miramare (tiré de [1] et [2]).
180
Densité de poissons (ind./125 m²)
160
140
120
100
167,5
80
87,5
60
40
20
0
AMP Miramare
Zone non protégée
La pêche artisanale dans l’AMP de Miramare aujourd’hui
La pêche artisanale n’est pas autorisée dans les limites de l’AMP de Miramare.
L’objectif principal de l’AMP de Miramare est la protection et la conservation des
espèces. Un dialogue et des échanges entre les gestionnaires et les pêcheurs ont eu lieu
depuis plus de 20 ans afin de sensibiliser les pêcheurs et tenter de prévenir le braconnage au sein de la zone protégée.
© Saul Ciriaco/Archivio WWF-AMP Miramare
Corbs dans l’AMP de Miramare
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 65
Aire marine protégée
de Plemmirio
(Italie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
100%
CPUE
50%
66%
Information disponible
Bénéfices de
conservation annexes
Passeport de l’AMP
Mise en place :
2004
SIRACUSE
1 km
Mise en place d’une gestion :
2005
Gestionnaire :
Consortium de la ville de Syracuse et de la Province de
Syracuse
Zone A
Zone B
Zone C
Surface totale :
24,29 km²
Zonage :
Zone A (réserve intégrale; 0,8 km²), zone B (réserve normale), zone C (réserve partielle)
Figure 1 : Densité de poissons
à haute valeur commerciale
hors et dans l’AMP de Plemmirio (de [1])
Les données scientifiques montrent que dans l’AMP de Plemmirio, les poissons de petite
taille et les espèces d’une valeur commerciale faible à moyenne ne présentent pas de
différences significatives en termes de abondances par rapport aux zones extérieures non
protégées. Au contraire, les espèces à haute valeur commerciale sont significativement
plus abondantes à l’intérieur de l’AMP (Fig. 1) [1].
Densité des poissons (no. ind. /125 m²)
30
25
20
15
10
24,4
La pêche artisanale dans l’AMP dePlemmirio aujourd’hui
4,7
5
0
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP (2013) : seulement les pêcheurs locaux,
soit 28 navires autorisés.
Engins autorisés : trémails et filets de 1000 m de long au maximum; palangre avec 200
hameçons au maximum
Maille : 40 mm
AMP Plemmirio
Zone
externe
Fréquence : aucune limitation imposée
Où dans l’AMP : dans la zone B et la zone C
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 66
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Aucune donnée scientifique n’est disponible concernant l’effet potentiel de l’AMP sur
l’augmentation de la CPUE par rapport aux zones non protégées. Un programme scientifique est en cours.
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
Dans l’AMP de Plemmirio, le processus d’engagement des pêcheurs a commencé au
cours des dernières années en impliquant les pêcheurs dans deux programmes de
recherche. Ces programmes ont permis de renforcer la cohésion entre les pêcheurs et
les organismes de gestion de l’AMP. Le développement d’initiatives visant à accroître les
revenus des pêcheurs à travers la valorisation des ressources de pêche est considéré.
AMP de Plemmirio
© Giulio franzitta
© Giulio franzitta
Filets de pêche à Santa Lucia
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des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 67
Parc national de
Port-Cros (France)
Exemple de l’île de Port-Cros
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Passeport de l’AMP
Mise en place :
1963
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
100%
CPUE
50%
67%
Information disponible
Bénéfices de
conservation annexes
Mise en place d’une gestion :
1999 (Charte pêche professionnelle)
Gestionnaire :
Parc national de Port-Cros (PNPC)
Surface totale :
19,88 km² (île de Port-Cros, île de Bagaud et îlots du Rascas et de la Gabinière) dont 12.88 km² de partie marine
PORT-CROS
Îlot de la Gabinière
Réserve intégrale : accostage interdit
500 m
Zone de mouillage interdit
Circulation et mouillage interdit
Zone des 300 mètres -vitesse limitée à 5 noeuds
Limite du Parc National - Zone des 600 mètres - vitesse limitée à 12 noeuds
Zone réservée aux bateaux propres , mouillage interdit pour les navires de plus de 30 mètres,
circulation interdite aux véhicules nautiques à moteur
© Isabelle Masinski
Zonage :
Réserve Intégrale (RI): (Pointe du Rascas sur l’île de
Port-Cros), toute activité y est interdite. Le reste de l’AMP
est soumis à une règlementation :
• Le mouillage est règlementé et interdit dans certaines
zones.
• La plongée sous-marine est interdite mais une autorisation peut-être délivrée, soumise à la signature d’une
charte.
• La pêche récréative est interdite dans toute l’AMP à
l’exception de la pêche à la traîne au nord de l’île.
• La pêche artisanale est autorisée à l’exception du chalutage.
• Le ramassage des oursins est interdit dans toute l’AMP.
ÎLE DE BAGAUD
PNPC Bateau de pêche signataire de la Charte.
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des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
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de Méditerranée - page 68
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
• Augmentation de la densité de sars à tête noire, sars communs, sars à museaux pointus, pagres, serrans communs (fig.1.)
• Populations de top prédateurs en augmentation (mérou brun (727 mérous recensés
en 2011, augmentation de 162 individus en 3 ans), dentis, barracudas…) (fig.2.)
• Augmentation des populations d’espèces vulnérables (mérou brun, corb (1-4 ind/
ha)…).
• Peu d’impacts identifiés de la pêche professionnelle sur ces espèces. Espèces rarement prises au filet malgré leurs importantes populations.
• Effet réserve et exportation de poissons mis en évidence.
Figure 2 : évolution des effectifs de mérous bruns de 1993 à
2008 dans les eaux du PNPC.
30
600
25
500
20
1990
2007
15
10
5
0
Nombre d’individus
Nb d’individus / 250 m²
Figure 1 : évolution de la densité de quelques espèces cibles de
1990 à 2007 dans les eaux du PNPC.
400
300
200
100
Diplodus vulgaris Diplodus sargus Diplodus puntazzo Pagrus pagrus Serranus cabrilla
Produits de la pêche
0
1993
1996
1999
2002
2005
2008
© Christel Gérardin
La pêche artisanale dans l’AMP de port-cros aujourd’hui
• Elle est autorisée depuis la création du Parc, sauf certaines formes (arts traînants)
qui sont interdites. Les activités professionnelles sont soumises à la signature d’une
charte entre chaque pêcheur professionnel et le Parc national. Un arrêté du Préfet de
la Région (n°2013354-0001 du 20 décembre 2013) rend obligatoire cette réglementation.
• La charte et l’arrêté réglementent : la taille des bateaux (10 m maximum, 3 personnes
au maximum à bord), la taille des filets et des mailles (2 000 m de longueur de filets
au maximum par bateau; maille minimum autorisée de 7, soit 83.2 mm en maille
étirée; maille de 6 à plus de 30 m de profondeur), le nombre de paniers à poissons
(6 maximum par bateau), le nombre d’hameçons par palangre (au maximum à 500
par bateau), le nombre de palangrier (pas plus de deux en action de pêche simultanément dans les eaux du Parc national), le temps de calée (24 h maximum entre la
surface et 30 m de fond, 48 h maximum au-delà), les zones interdites à la pêche artisanale ou réglementées (voir la carte). Par ailleurs, les pêcheurs s’engagent à ne pas
caler leurs filets plus de 2 jours au même endroit, avertir les gestionnaires du Parc de
leurs activités de pêche, remplir un carnet de pêche et le transmettre au Parc.
• Les pêcheurs professionnels signataires de la Charte bénéficieront du logo « Partenaire du Parc national de Port-Cros » sous forme d’autocollants à apposer sur leur
navire ou du pavillon de partenariat. L’attribution annuelle de ce logo est conditionnée à la signature et au respect de la Charte.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 69
Usage de tout engin de pêche interdit
en tous temps
Usage des lignes et hameçons, y compris
les palangres interdit en tous temps
Usage de tout engin de pêche interdit
à certaines périodes conformément à la
charte de pêche professionnelle du PNPC
Usage des lignes et hameçons, y compris
les palangres interdit à certaines périodes
conformément à la charte de pêche
professionnelle du PNPC
Pointe de la Galère
Pointe de Montrémian
Les Dalles
Rocher du Rascas
ÎLE DE BAGAUD
Rade de
Port-Cros
Pointe de la Malalongue
Baie de
Port-Man
Plage de la Palud
PORT-CROS
Tourelle de la Dame
Pointe du Tuf
Plage du Sud
Pointe du Vaisseau
Pointe du Cognet
Pointe de la Croix
Îlot de la
Gabinière
500 m
Figure 3 : évolution de la population minimale de pêcheurs
professionnels fréquentant
les eaux du PNPC entre 1990
et 1997 (d’après Francour et
al., 1999), de 2000 à 2010
(Cadiou et al., 2008, 2009,
2010 et présent travail). n. d. :
non-définie. [1]
Un suivi scientifique a été mis en place pour évaluer l’effort de pêche des pêcheurs professionnels et pour mieux connaître les modes et les rythmes de pêche, les « métiers »
pratiqués et les captures réalisées autour de Port-Cros. Dans le cadre de la Charte, les
pêcheurs remplissent un agenda de pêche chaque fois qu’ils viennent pêcher à Port-Cros.
à partir de l’année 2003, des embarquements de scientifiques à bord des bateaux de pêche
ont été réalisés, avec pour objectifs de mieux connaître la pêche professionnelle (activité,
rythme, engins, etc.), d’affiner les données extraites des agendas de pêche et de récolter
des données biométriques sur les captures.
Nombre de pêcheurs
Parallèlement, les agents du Parc réalisent durant l’année lors de leurs tournées de surveillance un comptage des engins présents autour de l’île de Port-Cros. Le croisement des
informations issues des agendas et des comptages permet de disposer d’indicateurs de
l’effort de pêche tout au long de l’année. à l’issue de l’année 2012, douze années complètes
d’échantillonnage ont été réalisées.
Période
1990
juin - sept.
15
1992
avril - déc.
18
1996
n.d.
9
1997
n.d.
9
2000
fév - nov.
13
2001
déc. 00 - nov. 01
9
2002
fév. - nov.
10
2003
mars - déc.
9
2004
déc. 03 - nov. 04
10
2005
jan. - nov.
13
2006
jan. - nov.
14
2007
jan. - nov.
16
2008
jan. - nov.
17
2009
jan. - oct.
13
2010
fév. - sept.
11
2011
fév. - oct.
13
2012
jan. - nov.
8
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Les rendements annuels pour les filets fluctuent de 2005 à 2012 entre 0.95 kg/100 m et
1.37 kg/100 m (Figure 4). Les rendements sont plus importants au début de la période: les
résultats des années 2005 et 2007 sont significativement supérieurs à la période 20082012, sauf l’année 2006 qui n’est pas différente de 2007, 2008 et 2009.
L’année 2008 a été marquée par une diminution globale des rendements. Depuis 2008,
les rendements annuels sont stables. Le rendement en 2012 atteint 1.08kg/100 m de filet
[1].
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 70
Figure 4 : Rendements annuels moyens des filets (kg/100 m linéaire de filet) dans le eaux du
PNPC par les pêcheurs professionnels ayant rendu leur agenda de pêche.
2,5
CPUE (kg/100 m)
2
1,5
1
0,5
0
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux dans l’AMP
• 1963 : Création du PNPC. Pas de consultation des pêcheurs professionnels
• 1999 : Mise en place de la charte sur la pêche professionnelle en concertation avec les
pêcheurs professionnels. Charte revue annuellement par les pêcheurs professionnels
et les gestionnaires.
• Depuis 1999 : Un représentant des pêcheurs professionnels présent au conseil
d’administration et au conseil économique et social
• Depuis 1999 : Pêcheurs participent au suivi scientifique via les carnets de pêche et les
embarquements.
• Depuis 2006 sur Porquerolles, existence d’une concertation via le Comité de Pilotage Natura 2000 entre les différents usagers dont les pêcheurs artisanaux pour une
gestion de l’espace et des ressources.
Enseignements tirés de la gestion de la pêche au sein de l’AMP
• Nécessité de surveillance régulière de l’aire marine, d’un suivi de la pression de pêche
par les agents, limitation sur certaines zones (sites de plongée).
• Échanges et construction participative de la réglementation avec les pêcheurs
• Importance de la charte sur la pêche professionnelle comme outil important permettant de réglementer la pêche artisanale en accord avec les pêcheurs artisanaux.
© Christel Gérardin
Pointus de pêche dans le port du Niel à Giens
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 71
AMP de Portofino
(Italie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
50%
33%
CPUE
16%
66%
Passeport de l’AMP
Information disponible
Mise en place :
1999
Bénéfices de
conservation annexes
Zone A
ZoneBA
Zone
ZoneCB
Zone
Zone C
Mise en place d’une gestion :
1999
Gestionnaire :
Consortium des municipalités de Camogli, Portofino,
Santa Margherita Ligure, de la Province de Gènes et de
l’université de Gènes.
Santa Margherita Ligure
Surface totale :
3,46 km²
Zonage :
Zone A (réserve intégrale; 0,19 km²), zone B (réserve
normale), zone C (réserve partielle)
Portofino
Pêche récréative :
autorisée avec des restrictions, dûment formulées par
l’organisme de gestion de l’AMP
Sparus aurata - Portofino
1 km
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Les données scientifiques montrent que l’AMP de Portofino présente un effet de réserve
avec une biomasse de poissons plus élevée en zone A que dans les zones non protégées en
dehors de l’APM (Fig. 1).
© Giampiero Liguori
Figure 1 : Données de
biomasse de poissons dans
et à l’extérieur de l’AMP de
Portofino (tiré de [1]).
CPUE (grammes / mètre de trémail par jour)
Les données issues d’un programme national suggèrent un effet d’exportation [4].
0,035
0,03
0,025
0,02
0,015
0,033
0,0155
0,01
0,005
0
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 72
AMP Portofino
Zone non protégée
La pêche artisanale à Portofino aujourd’hui
Bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP (2013) : seulement les pêcheurs locaux,
soit 35 bateaux.
Engins autorisés : trémail, filets maillants, palangre (200 hameçons maximum),
senne pour la pêche du gobie transparent (Aphia minuta)
Maille : telle que définie par le droit national
Fréquence : aucune limitation imposée
Où dans l’AMP : dans la zone B et zone C
Les autres engins de pêche traditionnels (par exemple la « tonnarella » et la « mugginara ») sont autorisés pour des périodes spécifiques et limités à un seul site dans l’AMP.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Figure 2 : CPUE
moyennes d’espèces
cibles dans la zone B de
Portofino MPA et à l’extérieur (tiré de [4]).
© Valentina Capanera
Pêche artisanale à Portofino
10 000
9 000
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
9146
1601
AMP Portofino
Zone non protégée
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
Photo aérienne de Portofino
© Mario Malatesta
Biomasse de poissons (gr/125 m²)
Les données acquises lors d’un projet national (2004-2005) suggèrent que les captures
dans la zone B ne sont pas plus élevés que dans les zones extérieures. Cela a été démontré pour un sous-ensemble d’espèces cibles (par exemple Dentex dentex, Diplodus
sargus, D. vulgaris, Mullus surmuletus, Pagellus erythrinus, Sparus aurata, Sciaena
umbra, Phycis phycis, Scorpaena scrofa et S. porcus), pour lesquelles les prises étaient
plus élevées au sein de l’AMP qu’à l’extérieur. Depuis 2012, l’AMP a commencé un nouveau suivi afin de vérifier si la valeur moyenne des CPUE évolue au cours du temps.
À Portofino, les pêcheurs sont invités à des réunions organisées par l’organisme de
gestion de l’AMP lorsque des décisions concernant la modification du plan de gestion
doivent être prises.
L’AMP mène des actions visant à améliorer la confiance entre les pêcheurs et les gestionnaires.
Depuis 2009, l’AMP a étudié les pêches traditionnelles et le patrimoine culturel local,
avec un intérêt spécial pour la «Tonnarella» de Camogli. Les gestionnaires souhaitent
développer une formation pour renforcer en moyens humains la pêche aux petits
métiers.
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 73
Réserve Naturelle
de Scandola
(France)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
83% CPUE
50%
16%
66%
Information disponible
Bénéfices de
conservation annexes
Passeport de l’AMP
Mise en place :
1975
GALÉRIA
500 m
Mise en place d’une gestion :
Gestionnaire :
Parc Naturel Régional de la Corse (PNRC)
Surface totale :
15,69 km², partie marine 10 km²
Zonage :
Deux zones existent dans la RN : une zone intégrale (RI)
(où tout prélèvement est interdit sur 0.8 km²) et une zone
tampon (réserve non-intégrale, RNI) de 9.2 km² où toute
activité humaine est règlementée. La pêche professionnelle y est autorisée avec un système dérogatoire qui permet aux pêcheurs locaux d’y pratiquer leur activité avec
des règles strictes. La pêche récréative est interdite.
Zone intégrale
Zone tampon
GIROLATA
© P. Francour
Pêcheur artisan à Scandola
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 74
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
• Indices FAST plus élevés au sein de la RI en 2010. [2]
• Entre 1999-2001 et 2010 : augmentation du peuplement de mérous (Epinephelus
spp.). [P. Francour données non publiées]
• Simplification du peuplement de poissons à l’intérieur de la réserve intégrale avec
moins d’espèces et une dominance marquée par une espèce en particulier, Epinephelus marginatus.
• Partie nord de la réserve, à proximité immédiate, dégradation du peuplement,
probablement en rapport avec une intensification des prélèvements dus à la pêche
professionnelle.
• En 2010, les peuplements un état écologique meilleur des peuplements à l’intérieur
de la réserve non-intégrale comparée à la zone hors réserve.
Tableau 1 : Comparaison entre années de la valeur écologique des peuplements de poissons des
différentes zones échantillonnées dans et à proximité de la Réserve naturelle de Scandola : 1
peuplements en très bon état écologique; 5 : peuplements très dégradés. Un signe négatif traduit
une dégradation du peuplement en cours. De [2]
Valeur
écologique
Réserve intégrale
Réserve Nord
Extérieur
Intermédiaire
1999
1
2000
1
2001
1
2010
1-2
2000
2
2001
2
2010
2
2000
3
2010
3
2000
3
2010
3
Figure 1 : Évolution du
nombre de mérous bruns
autour de l’îlot de Palazzu
entre 1988 et 2010.
Remarques
Entre 1999 et 2001, le peuplement de la réserve intégrale
était considéré comme présentant un très bon état
écologique.
En 2010, évolution est mise en évidence : l’état écologique
est encore bon, mais moins qu’en 1999-2001.
En 2000, comme en 2001, l’état écologique du peuplement
de poissons était considéré comme bon d’un point de vue
écologique. La valeur écologique est similaire en 2010,
même si les valeurs calculées sont plus faibles.
L’état écologique du peuplement était moyen en 2000 et
montre une légère dégradation en 2010.
L’état écologique du peuplement était moyen en 2000 et
reste inchangé en 2010.
160
140
120
100
80
60
40
20
0
PAS DE DONNÉES
1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
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et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 75
La pêche artisanale au sein de l’AMP de Scandola aujourd’hui
Nombre de bateaux autorisés à pêcher : 7 (dérogations permanentes), 8 (nombre
de dérogations temporaires) navires au max dans la zone. Dérogation valable un an.
Engins autorisés : filet, la palangre et nasse. Interdiction utilisation simultanée de filets
et de palangres. 40 pièces de filets autorisées par bateau. Temps de calée : deux nuits.
Où dans l’AMP : dans la zone tampon sur dérogation.
Qui : Pêcheurs locaux (des villes limitrophes à la réserve) pratiquent pour dix d’entre eux
de manière permanente la pêche dans la zone tampon de la RN. Une douzaine d’autres
pêcheurs pratiquent leur activité de manière temporaire leur activité dans la zone tampon.
Autre activité : Un pêcheur pratique le pescatourisme.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Les suivis scientifiques menés entre 2001 et 2012 montrent que les rendements en
poisson subissent des variations saisonnières marquées et se maintiennent dans le temps
entre 2 et 3 kg de poisson pour 100 m de filet [3]. (fig.2)
Par ailleurs, les rendements en poisson pour les filets de maille moyenne 6-8 ont tendance
à augmenter, mais pas ceux de la grosse maille et de la langouste.
Or on constate sur cette même période une augmentation de l’effort de pêche : le nombre
d’engins a tendance à augmenter et les techniques se sont perfectionnées (équipement des
bateaux en treuils, emploi des filets monofilament).
Figure 2 : Valeurs du rendement moyen en biomasse pêchée par filet (kg de poids humide) (écart
type) toutes espèces confondues. En gris les données de printemps. De [3].
Nb filets
Rendement / 100m filet
(kg)
Biomasse totale
Rendement / 100m
trémail (kg)
Biomasse poisson
Avril 2001
34
2,96 (3,98)
2,55 (4,19)
Juillet 2001
30
2,34 (1,99)
2,01 (1,91)
Juillet 2002
57
1,85 (2,08)
1,21 (2,67)
Septembre 2002
26
0,95 (0,66)
0,92 (0,54)
Saison
Mai 2006
68
3,29 (2,90)
2,98 (2,83)
Septembre 2006
55
2,27 (1,66)
2,07 (1,68)
Octobre 2007
31
1,99 (2,03)
2,05 (2,02)
Juin 2011
71
2,29 (3,16)
1,75 (2,68)
Mai 2012
68
3,84 (4,74)
2,89 (1,39)
Cela est dû à 4 choses principalement : la réserve effectivement surveillée, la présence
d’habitats de qualité, une pression de pêche pas trop forte et des pêcheurs qui ont des
pratiques plutôt respectueuses du milieu (comm.pers. Le Direach)
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 76
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
dans l’AMP de Scandola
• La profession a été consultée et a émis un avis favorable. La concertation et l’information ont permis de dégager un consensus pour la création de l’AMP. Les pêcheurs
sont d’accord en ce qui concerne la RI. Mais la présence des gardes de la RN doit être
permanente et persuasive.
• Les pêcheurs artisanaux sont impliqués dans les prises de décision concernant leur
profession et la gestion de la ressource halieutique et informés de la gouvernance de
l’AMP.
• Les règlementations de la pêche sont décidées et mises en place en concertation avec
les pêcheurs.
• Les pêcheurs sont informés directement au fil des avancées des procédures juridiques et scientifiques grâce à des réunions d’informations in situ.
• Les pêcheurs participent au suivi scientifique de la réserve.
• Les pêcheurs sont impliqués dans la surveillance de la réserve. Les agents assermentés de la RN vérifient les indications et les informations.
© J. Dominici
Photo aérienne - Scandola
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 77
AMP de Penisola del
Sinis - Isola di Mal
di Ventre (Italie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Passeport de l’AMP
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
50%
Mise en place :
1997
Information disponible
Mise en place d’une gestion :
1998
Gestionnaire :
Ville de Cabras
Pêche récréative :
seule la pêche à la ligne est autorisée pour les résidents
et / ou dûment autorisée par l’organisme de gestion de
l’AMP
66%
Bénéfices de
conservation annexes
Isola di Mal di Ventre
Surface totale :
267 km²
Zonage :
Zone A (réserve intégrale ; 5,29 km²), zone B (réserve
normale), zone C (réserve partielle)
100%
CPUE
50%
CABRAS
2 km
Zone A
Zone B
Zone C
Isola il Catalano
Capo San Marco
© Giovanni Bearzi
Pêcheur - Péninsule de Sinis
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 78
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Les données scientifiques montrent que l’AMP de Penisola del Sinis - Isola di Mal di Ventre ne présente aucun effet
réserve évident, probablement en raison du faible niveau de régulation [1].
La pêche artisanale dans l’AMP de Penisola del Sinis aujourd’hui
Bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP (2013) : aucune limitation imposée; 100 bateaux autorisés à pêcher
dans l’AMP (pêcheurs locaux)
Engins autorisés : Trémails, palangres, filets maillants, combinaison filets maillants et trémails, nasses (maintenant
leur quantité est régulée par une loi régionale et un décret)
Maille : tel que définie par le droit national
Fréquence : aucune limitation imposée
Où dans l’AMP : dans la zone B et zone C
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Les données préliminaires indiquent que les CPUE sein de l’AMP sont relativement faibles (8,7 kg/1000m de trémail
par jour) par rapport aux captures enregistrées dans d’autres régions italiennes [2].
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
A Penisola del Sinis - Isola di Mal di Ventre, les pêcheurs sont régulièrement impliqués dans des réunions et participent au processus de consultation (par exemple, définition de la réglementation). La mise en œuvre d’un réel
système de surveillance et de contrôle qui permette d’appliquer les réglementations est important pour rendre crédible
l’AMP aux yeux des pêcheurs.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 79
© AMP Péninsule de SInis
© AMP Péninsule de SInis
Captures de pêche - Péninsule de Sinis
Réserve marine de
l’île de Tabarca
(Espagne)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Passeport de l’AMP
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
Mise en place :
1986
Mise en place d’une gestion :
50%
Gestionnaire :
Eaux intérieures : Consejería de Agricultura y Medio
Ambiente de la Comunidad Valenciana
Eaux extérieures : Secrétariat général de la pêche,
Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Environnement (MAGRAMA)
100%
CPUE
0%
66%
Bénéfices de
conservation annexes
Information disponible
Eaux intérieures
Surface totale :
14 km²
Tabarca
Zonage :
3 niveaux de protection (une zone en Réserve Intégrale
(1 km²) dans laquelle toutes les activités sont interdites à
l’exception des activités scientifiques; une zone tampon
dans laquelle les engins de pêche sélectifs sont autorisés
(ligne de traîne, casiers ciblant les espèces pélagiques ;
une zone de transition dans laquelle les engins de pêche
sélectifs, les activités nautiques (comme la baignade, la
plongée, l’ancrage) sont autorisées).
Limite de l’AMP
Haut-fond
Ligne de base
ISLA PLANA
500 m
Eaux extérieures
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 80
© Réserves marine espagnoles SGP MAGRAMA
Bancs de mérous
© Réserves marine espagnoles SGP MAGRAMA
Pêcheur dans la réserve marine de Tabarca
Réserve intégrale
Zone tampon
Zone de transition
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
• Richesse spécifique, abondance et biomasse moyennes à l’intérieur et à l’extérieur
de l’AMP de Tabarca ne sont pas significativement différentes sur milieux rocheux
(Fig.1). Effet réserve significatif mis en évidence dans l’herbier à Posidonia oceanica
(Fig.2) [4].
• Ce résultat est peut être dû au fait que zones rocheuses sont rares et isolées parmi
les herbiers à Posidonia oceanica, la pression de pêche étant plus forte sur les zones
d’herbiers.
• Présence d’une exportation des poissons [3].
Figure 1 : Richesse spécifique, abondance et biomasse
moyennes par transects pour
les assemblages de poissons
à l’intérieur à et l’extérieur de
l’AMP de Tabarca (en haut :
milieu rocheux, en bas : herbiers à Posidonia oceanica).
Données de [4]. N.B. L’ unité
de mesure est différent pour
chaque variable (rapporté à
côté de chaque variable)
200
180
160
MILIEU ROCHEUX
160
AMP
Hors AMP
140
120
100
120
100
80
80
60
60
40
40
20
20
0
AMP
Hors AMP
140
Richesse spécifique
(Nb espèces)
Abondance
(Nb individus)
Biomasse (kg)
0
Richesse spécifique
(Nb espèces)
Abondance
(Nb individus)
Biomasse (kg)
La pêche artisanale dans l’AMP de Tabarca aujourd’hui
Nombre de bateaux autorisés : tous les professionnels locaux dont les bateaux sont
enregistrés. Pas de numerus clausus du nombre de pêcheurs autorisés à pêcher dans
l’AMP.
Engins autorisés : filets moruna, pêche à la traîne, les filets trémails (spécifiquement
dans la zone de Barra Norte), la pêche avec un appât (à l’exception des longlines)
Pêcheurs autorisés : pêcheurs locaux.
Où dans l’AMP : 95 % de l’AMP de Tabarca.
Surveillance : assurée par des gardes pêche et deux bateaux de surveillance. Ces
gardes ont un pouvoir de police auxiliaire et des dispositifs particuliers pour témoigner
des actions illégales.
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
dans l’AMP de Tabarca
• Pêcheurs organisés en «cofradias».
• Pêcheurs impliqués dans la mise en place de l’AMP par l’intermédiaire de commissions de contrôle et par des réunions techniques.
• Pêcheurs impliqués dans les prises de décision et la gouvernance.
• Une réelle surveillance depuis la création de l’AMP est importante pour assurer une
bonne gestion de la pêche dans l’AMP.
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des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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de Méditerranée - page 81
AMP de Tavolara Punta Coda
Cavallo (Italie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
66%
50%
CPUE
16%
Passeport de l’AMP
Mise en place :
1997
ISOLA TAVOLARA
Mise en place d’une gestion :
2003
Gestionnaire :
Consortium des villes de Olbia, Loiri - Porto San Paolo et
San Teodoro
100% Bénéfices de
conservation annexes
Information disponible
ISOLA MOLARA
PORTO SAN PAOLO
Surface totale :
154,57 km²
Zonage :
Zone A (réserve intégrale; 5,29 km²), zone B (réserve
normale), zone C (réserve partielle)
Pêche récréative :
autorisée avec quelques restrictions plus contraignantes
que les lois nationales
Zone A : Réserve intégrale
Zone B : Réserve générale
Zone C : Réserve partielle
2 km
© Andromed
Site de Molarotto
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des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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de Méditerranée - page 82
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Figure 1 : Biomasse de poisson
(moyenne) évaluée par comptages visuels.
Biomasse de poisson (Kg / 125m²)
Les données scientifiques montrent que l’AMP de Tavolara-Punta Coda Cavallo présente un effet réserve clair :
• Une biomasse de poissons plus importante à l’intérieur (zone A) que dans les sites
non protégés, en dehors de l’APM (Fig. 1, d’après [1]);
• Une biomasse particulièrement élevée pour les espèces cibles (par exemple, le mérou
brun Epinephelus marginatus et le sar Diplodus sargus) dans les zones rocheuses
protégées [4].
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Réserve intégrale
Zone non-prontégée
La pêche artisanale dans l’AMP de aujourd’hui
Bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP (2013) : aucune limitation imposée; 15
bateaux de pêche en général dans l’AMP
Engins autorisés : engins sélectifs qui ne nuisent pas à l’intégrité des fonds, pas
d’autre spécification
Maille : tel que définie par le droit national
Fréquence : aucune limitation imposée
Pêcheur artisan
Où dans l’AMP : dans la zone B et zone C
Le plan de gestion de la pêche artisanale, soumis au Ministère référent, est en cours
d’approbation.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Les données acquises lors d’un projet national mettent en évidence une CPUE moyenne
de 18 kg par 1000 m de filet trémail sein de l’AMP [2]. Peu de données sur les CPUE
sont disponibles pour les zones extérieures non protégées.
© G. Canu
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
À Tavolara - Punta Coda Cavallo, le processus d’engagement des pêcheurs a commencé
ces dernières années en les impliquant dans des programmes d’éducation environnementale mis en œuvre dans des écoles et au cours desquels les pêcheurs ont la possibilité de
partager leur expérience et leurs connaissances avec les élèves. Ces programmes permettent une augmentation de la cohésion entre les pêcheurs et les gestionnaires de l’AMP.
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Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 83
AMP de Torre del
Cerran0
(Italie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
Passeport de l’AMP
0%
0%
0%
Mise en place d’une gestion :
2010
CPUE
33%
Bénéfices de
conservation annexes
Information disponible
Mise en place :
2009
66%
GIULIANOVA
Gestionnaire :
consortium incluant les villes de Pineto et Silvi, la province de Teramo et la Région des Abruzzes
2 km
Pineto
Surface totale :
34,31 km²
Zonage :
zone B (réserve normale), zone C (réserve partielle),
zone D (zone de protection)
Pêche récréative :
autorisée pour les résidents en zone C et à tous en
zone D
Zone B : Réserve normale
Zone C : Réserve partielle
Zone D : Zone de protection
PESCARA
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Aucune information publiée n’est actuellement disponible sur l’efficacité écologique de
l’AMP.
La pêche artisanale dans l’AMP de Torre del Cerrano aujourd’hui
Bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP (mise en place en 2010) : aucune limitation imposée; 31 bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP (pêcheurs locaux)
Engins autorisés : tel que défini par le droit national
Maille : tel que définie par le droit national
Fréquence : aucune limitation imposée
Où dans l’AMP : dans la zone B, C et D (limitée dans la zone B)
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 84
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Aucune information publiée n’est actuellement disponible sur l’efficacité écologique de
l’AMP. Les pêcheurs ont, d’une façon informelle, rapporté une augmentation significative des CPUE dans l’AMP après sa mise en œuvre et à la suite de l’interdiction de
«turbosoffianti» (c’est à dire des bateaux utilisant des dragues ou suceuses dans les
fonds sableux / boueux pour la collecte de palourdes).
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
À Torre del Cerrano, la collaboration avec les pêcheurs a été amorcée au travers de
programmes de recherche et de sensibilisation.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 85
© Fabio Vallarola
Bateau de pêche
© Fabio Vallarola
Torre del Cerrano
AMP de Torre
Guaceto
(Italie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
100%
Passeport de l’AMP
100%
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
100%
CPUE
33%
100% Bénéfices de
conservation annexes
Information disponible
Mise en place :
1991
Mise en place d’une gestion :
2000
Gestionnaire :
Consortium entre le WWF et les villes de Brindisi et
Carovigno
Surface totale :
22.27
Zonage :
Zone A (réserve intégrale ; 1,79 km²), zone B (réserve
normale), zone C (réserve partielle)
Pêche récréative :
seule la pêche du bord est autorisée sous contrôle de
l’organisme de gestion de l’AMP
2 km
FASANO
Zone A : Réserve intégrale
Zone B : Réserve normale
Zone C : Réserve partielle
BRINDISI
© Catherine Piante
Captures de pêche
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 86
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
1 200
Biomasse des poissons (gr/125 m²)
Figure 1 : Biomasse de
poisson (moyenne) évaluée
par comptages visuels
1 000
800
600
1158,1
400
200
0
122,6
Réserve intégrale
Zone non protégée
Les données scientifiques [1-3, 6 et données non publiées de Guidetti et al.] montrent
que l’AMP de Torre Guaceto présente un effet réserve très marqué :
(1) biomasse de poissons plus importante à l’intérieur (en particulier dans la zone A)
que dans les sites non protégés, en dehors de l’AMP;
(2) exportation de biomasse de poissons adultes vers les zones exploitées;
(3) pour certains poissons (par exemple les dorades), la production d’œufs ou de larves
est 15 fois plus élevé au sein de l’AMP qu’à l’extérieur, ce qui permet à la fois la reconstitution des peuplements de l’AMP et alimente l’exportation sur de grandes distances
pour éventuellement un bénéfice aux pêcheries locales.
La pêche artisanale dans l’AMP de Torre Guaceto de aujourd’hui
Bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP (2013) : 8 navires
Engins autorisés : trémails et filets de 1000 m de longueur maximale
Maille : minimum 3,0 cm (nœud à nœud, mesuré sur le côté)
Fréquence : une fois par semaine
Où dans l’AMP : juste dans la zone C
Pêcheurs artisans dans l’AMP de Torre Guaceto
© Dario Fiorentino
CPUE (capture par unité d’effort)
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 87
comme indice de productivité et de durabilité
60
À l’intérieur
À l’extérieur
50
CPUE (Kg par 1000 m de trémails)
Figure 2 : Tendances temporelles des CPUE moyennes
dans la zone C de l’AMP par
rapport à l’extérieur
40
30
20
10
0
Création
de l’AMP
1998 (pre-AMP)
Engagement
des pêcheurs
PAS DE DONNÉES
2000-2004
2005
2006
2007
2008
2009 2010
Les CPUE ont été systématiquement et scientifiquement contrôlées pour comparer les
tendances temporelles de captures à l’intérieur de la zone C et à l’extérieur des limites de
l’AMP (données non disponibles à l’extérieur pour la période 2009-2010) [4,5]. Après
l’ouverture de l’AMP à la pêche (uniquement zone C), les CPUE totales à l’intérieur de
l’AMP étaient en moyenne de 60 kg/km de filet/jour; ensuite les CPUE se sont stabilisées
autour de valeurs 2-3 fois plus élevées dans la zone C qu’à l’extérieur.
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
Torre Guaceto était à l’origine un site de pêche traditionnel pour les pêcheurs locaux. La
création de l’AMP n’a pas posé de problème au départ, en raison de l’absence de restrictions. En 2000, l’ organe de gestion a été établi. En l’absence de données, la pêche
a été interdite dans l’ensemble de l’AMP, ce qui a provoqué des réactions violentes des
pêcheurs contre l’AMP et les autorités chargées de patrouiller la zone : les pêcheurs se
sentaient moralement propriétaires du territoire de l’AMP.
En 2005, les pêcheurs ont été invités à débuter une activité de pêche expérimentale dans
certains secteurs de la zone C, sous la supervision d’ un organisme scientifique. Une partie
considérable de l’AMP (1885 ha) a donc été à nouveau ouverte à la pêche artisanale et des
données sur les captures ont été collectées (collaboration entre le personnel de l’AMP,
les scientifiques et les pêcheurs). Cette phase (1-2 ans) a permis d’améliorer les relations
personnelles et la confiance réciproque. Un protocole pour réglementer les activités de
pêche (empêcher la surpêche ou la pêche des juvéniles et des espèces clés) a été négocié
avec les pêcheurs pour qu’ils puissent proposer des solutions adaptées à leurs besoins et
coutumes.
L’engagement de pêcheurs dans la gestion a radicalement changé la situation initiale : les
infractions pour pêche illégale étaient de 300 en 2001-2003, de moins de 20 en 2006 et
1-2 par an seulement en 2010-2012. En 2008, des règles de conduites (incluant des règles
plus restrictives) ont été acceptées par les pêcheurs, sur une base volontaire, en accord
avec les gestionnaires de l’AMP et les scientifiques. Ces règles ont finalement été incluses
dans la réglementation retenue par le ministère italien compétent sur les AMP.
Au cours des dernières années (2010-2013), en collaboration avec un organisme scientifique et l’association « Slow- Food», l’AMP a soutenu des projets d’exploitation durable
d’espèces commerciales à faible valeur économique (par exemple les muges). Récemment,
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 88
une nouvelle coopérative est née en lien direct avec l’AMP de Torre Guaceto. C’est une
avancée notable dans le processus d’intégration entre l’AMP et les pêcheurs, démontrant que, même si une co-gestion mature est encore loin, les pêcheurs se sentent maintenant faire partie du processus de gestion tout en collaborant à la surveillance effective
de la zone et en améliorant leurs revenus. L’augmentation des revenus des pêcheurs a
constitué une étape cruciale du processus.
© Catherine Piante
Le petit port de Specchiolla (près de Torre Guaceto)
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 89
AMP des
Iles Tremiti
(Italie)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
50%
Passeport de l’AMP
Mise en place :
1989
16%
Information disponible
Mise en place d’une gestion :
1995
Gestionnaire :
Parc national de Gargano
66%
Bénéfices de
conservation annexes
ISOLA CAPRAIA
I. il cretaccio
ISOLA SAN NICOLA
Surface totale :
14,66 km²
Zonage :
Zone A (réserve intégrale; 1,80 km²), zone B (réserve
normale), zone C (réserve partielle)
83% CPUE
50%
ISOLA PIANOSA
500m
ISOLA SAN DOMINO
Pêche récréative :
autorisée uniquement en zone C, sous contrôle de l’organisme de gestion de l’AMP
Vue panoramique de l’AMP des îles Tremiti
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
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53
de Méditerranée - page 90
1 km
Zone A : Réserve intégrale
Zone B : Réserve normale
Zone C : Réserve partielle
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Les informations publiées mettent en évidence une absence de différence pour les densités et les biomasses de poissons entre les zones de différents niveaux de protection [1].
Ceci peut suggérer une absence d’effet de la réserve.
La pêche artisanale dans l’AMP de aujourd’hui
Bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP (2013) : aucune limitation imposée; 14
bateaux potentiellement autorisés à pêcher dans l’AMP (pêcheurs locaux).
Engins autorisés : trémails, palangres, filets maillants, nasses
Maille: tel que définie par le droit national
Fréquence : aucune limitation imposée
Où dans l’AMP : en zone C
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Sur la base d’interviews de pêcheurs, les CPUE ont été estimées à environ 12 kg/km de
trémail par jour, une valeur relativement élevée par rapport aux CPUE d’autres régions
italiennes [2]. Cependant, aucune donnée historique et aucune comparaison formelle
avec des zones non protégées ne sont disponibles.
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
© Centre de plongée de Tremiti
Aux îles Tremiti les pêcheurs ont commencé à être impliqués dans le cadre de réunions
au cours des dernières années, mais aussi via des programmes de recherche. Après une
phase de réticence de la part des pêcheurs, ils ont progressivement commencé à collaborer avec les gestionnaires de l’AMP et les scientifiques.
La mise en place d’une surveillance efficace de l’AMP est essentielle afin de rendre crédible aux yeux des pêcheurs le processus de gestion .
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 91
Parc National
Marin de
Zakynthos (Grèce)
PÊCHE ARTISANALE
AUTORISÉE
OUI
NON
PLAN DE GESTION POUR
LA PÊCHE ARTISANALE
OUI
NON
NIVEAU D’ENGAGEMENT
DES PÊCHEURS DANS L’AMP
Efficacité écologique
83%
Passeport de l’AMP
Présence d'une
étude sur la gestion
de la pêche artisanale
Mise en place :
1999
50%
33%
0%
Mise en place d’une gestion :
2000
Gestionnaire :
Agence de gestion du Parc national marin de Zakynthos
Surface totale :
104,33 km² (dont 89,2 km² de zone marine)
Zonage :
• Laganas Bay : zone Ia - les chalutiers, les senneurs, la
pêche récréative et la chasse sous-marine sont interdits
toute l’année dans les limites de l’AMP ; zone A (8,98%
de l’AMP) : aucune activité nautique, zone intégrale durant 6 mois de l’année (mai à octobre) ; zone B (40,30%
de l’AMP) - vitesse des bateaux de plaisance limitée,
ancrage interdit ; zone C (8,30% de l’AMP) - vitesse des
bateaux de plaisance limitée, ancrage autorisée.
• Îles Strofadia : les chalutiers, les senneurs, la pêche de
loisirs et la pêche au harpon sont interdits tout au long de
l’année.
Saint-Pierre (Zeus faber)
pris dans des filets
Information disponible
CPUE
33%
Bénéfices de
conservation annexes
Zone A : Réserve intégrale (mai à octobre)
Zone B
Zone C
Limites de l’AMP
2 km
LAGANAS
Iles Strofades
© C. Dimitriadis
L’AMP fonctionne-t-elle ?
Effets écologiques après la protection et la gestion
Les résultats des comptages visuels réalisés récemment (2013) indiquent que, même si
il semble y avoir une augmentation de l’abondance et de la biomasse de poissons dans
les zones les plus protégées, les faibles valeurs d’abondance et de biomasse globale,
en particulier pour les prédateurs de haut niveau trophique et les poissons carnivores,
démontrent que les mesures actuelles ne peuvent pas assurer une protection suffisante se
traduisant par un effet de réserve plus marqué.
© I. Fournari-Konstantinidou
Prises in the AMP de PNMZ
La pêche artisanale
dans le Parc National Marin de Zakynthos aujourd’hui
Bateaux autorisés à pêcher dans l’AMP : tous les pêcheurs artisanaux sans restriction (environ 50 navires de pêche pêchant régulièrement).
Longueur moyenne des bateaux de pêche : environ 6,83 m
Engins autorisés : trémail fixes et palangres (98%).
Où dans l’AMP : Îles Strofadia.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 92
Surveillance : mise en place par l’organisme de gestion de l’AMP et non par les
pêcheurs. La mise en application des règlements de la pêche (engins de pêche, prises,
etc.) est principalement effectuée par la police des ports afin de détecter des pratiques
illégales. La surveillance de la pêche est principalement réalisée par les gardes du parc
de NMPZ qui patrouillent en mer (habituellement gardes du parc et garde côtière
ensembles). La surveillance de la pêche est également réalisée par les gardiens à terre,
principalement en ce qui concerne l’interdiction d’entrée dans la zone A et la réglementation des activités illégales.
Gestion de la pêche artisanale
CPUE moyenne × heures × filet
Figure 1 : CPUE totale
moyenne dans et hors de
l’AMP (de [1])
0,60
0,55
0,50
0,45
0,40
0,35
0,30
AMP
Hors AMP
Jusqu’à présent, aucune gestion directe et standardisée de la pêche n’existe. Au cours
des dix dernières années, la priorité a été donnée à la mise en application de la loi (interdiction de la pêche récréative et la pêche au chalut), ce qui signifie que les premières
mesures ont été prises pour assurer la viabilité future de la pêche artisanale. En ce qui
concerne la consultation, l’accent a été mis sur le respect de la législation maritime
ainsi que sur l’établissement de contacts avec les pêcheurs locaux. Depuis 2012, l’AMP
s’intéresse particulièrement aux suivis des activités de pêche ainsi qu’à l’amélioration
des relations entre l’AMP et les pêcheurs artisanaux, confrontés actuellement à des
problèmes importants. L’organisme de gestion de l’AMP communique principalement
avec les pêcheurs par l’intermédiaire du président du comité local des pêches. Toutefois, récemment, l’AMP a commencé à réaliser des entretiens individuels et des réunions avec chaque pêcheur. Le suivi de la pêche artisanale a commencé en 2012 et des
mesures de gestion n’ont été proposées que récemment.
CPUE (capture par unité d’effort)
comme indice de productivité et de durabilité
Dans une étude réalisée en 2013, les valeurs de CPUE étaient plus élevés pour certaines espèces au sein de l’AMP (par exemple Diplodus sargus, Scyllarides latus, S.
umbra, Epinephelus spp et Labrus spp.) Pour d’autres espèces, elles l’étaient en dehors
de l’AMP (par exemple Scorpaena scrofa, Phycis phycis et Sepia officinalis). Dans
l’ensemble, aucune différence significative dans les CPUE totales n’a été enregistré entre
l’AMP et les zones non protégées externes (fig. 1) [1].
Processus d’implication des pêcheurs artisanaux
Pour l’instant , les pêcheurs ne sont pas impliqués dans la gestion de l’AMP. Mais à
partir de 2013, les pêcheurs devraient l’être et participeront pour la première fois aux
décisions et aux questions relatives à la gouvernance. Le comité spécial « Contrôle et
gestion des ressources marines » a été récemment créé ; un représentant des pêcheurs
artisanaux en est membre. Cependant, la gestion des pêches a pris du retard dans l’AMP
depuis de nombreuses années en raison d’autres priorités jugées plus urgentes. C’est
pourquoi les activités de ce comité n’en sont qu’à leur phase initiale. Certains pêcheurs
ont participé à récemment à des suivis scientifiques et ont la volonté de participer aux
diverses activités de recherche à l’avenir.
Les pêcheurs ne comprennent pas encore les avantages liés à la gestion durable de
l’AMP et donc des efforts supplémentaires de la part des gestionnaires doivent être
fait en ce sens. Les pêcheurs n’adhèrent pas entièrement l’AMP, mais ils respectent la
réglementation en vigueur. Toutefois, ils ne sont pas disposés à supporter de nouvelles
restrictions ou règlementations.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
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de Méditerranée - page 93
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 94
Tableau 1: Liste (par ordre alphabétique) des aires marines protégées analysées dans le présent
document.
NA indique que : 1) il n’existe pas de plan de gestion spécifiquement mise en œuvre pour la pêche
artisanale dans l’AMP ou que 2) le niveau d’engagement de pêcheurs n’a pas été évalué, car la
pêche artisanale n’est pas autorisée dans les limites de l’AMP.
Taille de Année de
l’AMP en création de
km²
l’AMP
Pêche
artisanale
autorisée
dans
l’AMP
Plan de
gestion
spécifique
pour la pêche
artisanale
Niveau
d’engagement
des pêcheurs
Nom de l’AMP
Pays
Sous région
(voir Fig. 1)
BANYULS
France
1
6,5
1974
oui
oui
3
BONIFACIO
France
1
782,9
1999
oui
oui
3
BRIJUNI
Croatie
2
26,5
1983
non
NA
NA
CABO DE PALOS
Espagne
1
19,3
1995
oui
oui
3
CABRERA
Espagne
1
87,7
1991
oui
oui
3
CAP DE CREUS
Espagne
1
30,9
1998
oui
non
2
CAP ROUX
France
1
4,5
2003
non
NA
NA
COLUMBRETES
Espagne
1
55
1990
non
NA
NA
CÔTE BLEUE
France
1
98,7
1983
oui
oui
3
GOKCEADA
Turquie
4
4,9
1999
non
NA
NA
HABIBAS
Algerie
3
218,9
2003
oui
non
2
KAS-KEKOVA
Turquie
4
165,9
1990
oui
non
2
KORNATI
Croatie
2
167,1
1980
oui
oui
2
MEDES
Espagne
1
5,11
1983
oui
oui
3
MIRAMARE
Italie
2
1,2
1986
non
NA
NA
PENISOLA DEL SINIS
Italie
1
267
1997
oui
non
3
PLEMMIRIO
Italie
3
24,3
2004
oui
non
1
PORT-CROS
France
1
12,9
1963
oui
oui
3
PORTOFINO
Italie
1
3,5
1998
oui
oui
2
SCANDOLA
France
1
10
1975
oui
oui
3
TABARCA
Espagne
1
14
1986
oui
oui
2
TAVOLARA
Italie
1
153,6
1997
oui
non
2
TORRE DEL CERRANO
Italie
2
34,3
2009
oui
non
1
TORRE GUACETO
Italie
2
22,2
1991
oui
oui
3
TREMITI
Italie
2
14,7
1989
oui
non
2
ZAKYNTHOS
Grèce
3
89,2
1999
oui
non
1
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 95
4.2 Caractéristiques générales des AMP analysées
Au total, parmi les points de contact identifiés pour les différentes AMP, 26 personnes ont
répondu au questionnaire. Parmi ces 26 AMP, huit sont situées en Italie, six en Espagne et
six en France, deux en Turquie, deux en Croatie, une en Grèce et une en Algérie (Fig. 4).
Répartition par pays des AMP étudiées
Algerie
Croatie
France
Grèce
Italie
Espagne
Turquie
Figure 4 : Pourcentage de répartition par pays des AMP étudiées.
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 96
L’AMP la plus ancienne inclus dans l’étude est de celle Port-Cros (France) et la plus
récente est celle de Torre del Cerrano (Italie) (Fig. 5).
Torre del Cerrano
Plemmirio
Cap Roux
Habibas
Zakynthos
Gokceada
Bonifacio
Portofino
Cap de Creus
Tavolara
Pensiola de Sinis
Cabo de Palos
Cabrera
Torre Guaceto
Columbretes
Kas-Kekova
Tremiti
Miramare
Tabarca
Medes
Brijuni
Côte Bleue
Kornati
Scandola
Banyuls
Port Cros
Année de création officielle de l’AMP
Figure 5 : Année de création de l’AMP. Les points bleus indiquent l’année de mise en œuvre de
chaque AMP. Les lignes rouges pleines indiquent le laps de temps après la mise en œuvre. Les
flèches pointillées en gris relient les noms d’AMP à la date de création. L’échelle de temps s’étend
de l’année de création de la plus ancienne aire marine protégée à la plus récente, pour les AMP
prises en compte dans le présent document.
La taille moyenne des AMP inclus dans cette étude (en considérant toutes les zones de niveaux de protection différents) est de 89,2±30,9 km² (moyenne ± SE), Bonifacio (France)
représentant la plus grande et Miramare (Italie) la plus petite (Fig. 6). Il faut noter que ces
données se rapportent à l’année 2012, car des modifications des limites d’AMP (principalement en termes d’augmentation de la taille de l’AMP) ont eu lieu dans certains cas (par
exemple Port-Cros, Banyuls).
WWF - L’engagement
Aires Marines Protégées
des pêcheurs
et Pêche
dans les
artisanale
aires marines
- page protégées
53
de Méditerranée - page 97
900
800
Surface de l’AMP (en km²)
700
600
500
400
300
200
100
Mi
ram
ar
Po e
rto
fin
o
Cap
Ro
u
Go x
kce
ada
Me
des
Ba
nyu
ls
Sca
ndo
l
Po a
rt C
ros
Tab
arc
a
Tre
Cab mit
od i
e
Tor Palos
re
Gu
ace
t
Ple o
mm
irio
Brij
Cap uni
Tor de Cr
e
re
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Cer
Col rano
um
bre
tes
Cab
re
Zak ra
ynt
h
Côt os
eB
leu
e
Tav
ola
Ka ra
s-K
eko
va
Ko
rna
ti
Pe Habi
nsi
bas
ola
de
Sin
i
Bo s
nif
aci
o
0
Figure 6 : Surface totale (en km2) des AMP étudiées dans cette étude. Les AMP ont été classées de
la plus petite à la plus grande en termes de surface.
D’un point de vue formel, Torre del Cerrano (Italie) est la seule AMP sans zone d’interdiction totale de pêche, alors que pour Cap Roux (France) et Gökçeada (Turquie) toute l’AMP
est constituée d’une zone de non-prélèvement (Fig. 7).
Réserve intégrale/Surface totale de l’AMP (en %)
100
% de réserve intégrale dans chaque AMP
90
80
70
60
50
40
30
20
10
Po
Mi
ram
are
rto
fin
o
Cap
Ro
u
Go x
kce
ada
Me
des
Ba
nyu
ls
Sca
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ola
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Bo s
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aci
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0
Figure 7 : Pourcentage de zone de non-prélèvement par rapport à la surface totale de l’AMP. Les
AMP ont été classées dans le même ordre que pour la figure précédente.
En moyenne, 17,3 ± 5,2% (moyenne ± SE) de la surface totale de chaque AMP représentent
une zone où la pêche est interdite. En se concentrant sur la surface totale des zones de nonprélèvement (en km²), la plus grande est inclue dans l’AMP de Bonifacio (France), suivie
par les Columbretes (Espagne) (Fig. 8). En moyenne, dans chaque AMP, 6,9 ± 2,0 km² sont
occupés par des zones de non-prélèvement.
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45
5
40
1
Surface de réserve intégrale par AMP
30
4
25
1
20
15
10
1 1
5
1
1
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0
Cap
Surface la réserve intégrale (en km²)
35
Figure 8 : Surface de la zone de non-prélèvement (en km²) dans les AMP étudiées dans cette
étude. Lorsque plus d’une zone de non-prélèvement était présente dans une AMP, la surface totale
a été considérée. Les AMP ont classées dans le même ordre que pour la figure précédente. Les
chiffres au-dessus des barres indiquent le nombre de zones de non-prélèvement dans chaque AMP.
Ces données montrent que la plupart des AMP méditerranéennes sont des AMP à usages
multiples, où seule une petite partie de la surface de l’AMP est intégralement protégée. La
pêche (à la fois professionnelle et récréative), la navigation de plaisance, le surf, la plongée
et d’autres activités récréatives sont souvent et presque partout autorisées en dehors des
zones de non-prélèvement, en vertu des règlements spécifiques.
4.3 La pêche artisanale dans les AMP : état de l’art
4.3.1 Plan de gestion de la pêche artisanale dans les AMP considérées
La pêche artisanale n’est pas du tout autorisée dans 5 des 26 AMP considérées : Miramare (Italie), Columbretes (Espagne), Cap Roux (France), Brijuni (Croatie) et Gökçeada
(Turquie). Parmi les 21 aires marines protégées où la pêche artisanale est autorisée (ce qui
sera appelé ci-dessous “AMP de pêche”, P-AMP), 12 ont un plan de gestion réglementant
la pêche artisanale, tandis que les 9 autres (43% des AMP autorisant la pêche artisanale)
n’ont actuellement aucun plan de gestion incluant des éléments pertinents vis-à-vis de
la pêche artisanale (Tableau 1). Sur ces 9 AMP, 3 ont déclaré qu’un plan de gestion est
actuellement en cours de développement ou a déjà été soumis à l’approbation des autorités administratives compétentes.
Dans 14 AMP (66% des AMP autorisant la pêche artisanale), une réglementation plus restrictive (en termes d’engins autorisés ou de leurs caractéristiques techniques) que le droit
national/régional respectif a été mise en place : Kornati, Cabo de Palos, Torre
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de Méditerranée - page 99
Guaceto, Cabrera, Tabarca, Banyuls, Bonifacio, Côte Bleue, Port-Cros, Zakynthos, Portofino,
Plemmirio et Tremiti. Plus précisément, ces règlementations dans les AMP concernent, par
exemple, la chasse sous-marine (autorisée ou non), la fréquence de la pêche, la longueur et
le maillage des filets fixes, le nombre d’hameçons par ligne de pêche, etc.
Dans 11 AMP (52% des P-AMP), les pêcheurs artisanaux ont besoin d’une autorisation
spécifique délivrée par la structure en charge de la gestion de l’AMP pour être dûment autorisés à pêcher : Kornati, Cabo de Palos, Torre Guaceto, Cabrera, Medes, Tabarca, Banyuls,
Port-Cros, Scandola, Plemmirio et Tremiti. Seules 3 AMP ont un “numerus clausus” (c’est
à dire un nombre maximal d’autorisation défini a priori) : Cabrera (Espagne, un maximum
de 20 navires par jour), Cabo de Palos (Espagne, un maximum de 15 navires par an, sans
limitation pour le nombre de jours de pêche par an) et Banyuls (France, un maximum de 15
navires par an, sans limitation pour le nombre de jours de pêche par an) (Fig. 9).
Pêche autorisée dans l’ MPA
Autorisation spéciale avec numerus clausus
Autorisation spéciale sans numerus clausus
aucune autorisation spécifique
Pas de pêche dans l’AMP
Figure 9 : Nombre d’AMP pour chacune des quatre catégories de gestion de la pêche artisanale
identifiées.
4.3.2 Qui est autorisé à pêcher dans les AMP ?
Les AMP étudiées autorisent la pêche artisanale 1) aux pêcheurs résidant sur le territoire de
l’AMP, 2) aux pêcheurs résidant dans les AMP et ses alentours ou 3) à tous les pêcheurs sans
aucune restriction concernant la résidence et/ou le port d’attache des pêcheurs (Fig. 10).
La catégorie la plus courante de la réglementation est l’autorisation de la pêche artisanale
aux pêcheurs résidant dans les AMP et ses alentours (dans environ 43% des AMP : Torre
Guaceto, Cap de Creus, Mèdes, Tabarca, Bonifacio, Côte Bleue, Port-Cros, Penisola del Sinis
et Plemmirio).
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Qui est autorisé à pêcher dans les AMP ?
Pas de restrictions
relatives à la
résidence des pêcheurs
et/ou à leur port
d'immatriculation 29%
Seulement les
pêcheurs résidents
sur le territoire de l'AMP
28%
Les pêcheurs résidents
dans l'AMP et les
territoires environnants
43%
Figure 10 : Catégories d’accès aux zones de pêches au sein des AMP et répartition (en pourcentage) pour les AMP considérées dans cette étude.
4.3.3 L’engagement des pêcheurs professionnels
Nous avons classé le niveau d’engagement des pêcheurs aux petits métiers dans la gestion
de la pêche artisanale de l’AMP selon une échelle de 5 points, allant de 0 à 4 : pas de
lien entre les pêcheurs et la structure en charge de la gestion de l’AMP (0 points) ; une
interaction à un stade précoce entre les pêcheurs et la structure, par exemple des premiers
contacts informels et des discussions (1 point) ; une interaction entre les pêcheurs et la
structure en charge de la gestion de l’AMP à travers des réunions où les pêcheurs sont
essentiellement auditeurs et la communication vient surtout de l’organe de direction de
l’AMP vers les pêcheurs (2 points) ; des interactions plus développées entre les pêcheurs
et la structure à travers des réunions où les pêcheurs ont la possibilité de faire des recommandations et où la communication est bidirectionnelle (les pêcheurs et la structure ont
la possibilité d’exprimer points de vue et idées (3 points) ; des interactions très développées entre les pêcheurs et la structure en charge de l’AMP, conduisant éventuellement à
une cogestion où les deux parties se partagent le pouvoir décisionnel (4 points).
Dans les AMP considérées ici, les niveaux 0 et 4 n’ont pas été rencontrés. Les cas les plus
courants correspondaient aux niveaux 2 et 3 : Torre Guaceto, Kornati, Cabo de Palos,
Cabrera, Cap de Creus, Mèdes, Tabarca, Banyuls, Bonifacio, Côte Bleue, Port-Cros, Scandola, Tremiti, Kas-Kekova, Habibas, Penisola del Sinis, Tavolara et Portofino (Fig. 11).
Niveau 4 : Co-management
47 %
Niveau 3
38 %
Niveau 2
14 %
Niveau 1
Niveau 0 : Absence de relation avec les pêcheurs
Figure 11 : Répartition (en pourcentage) du niveau d’engagement des pêcheurs dans les AMP.
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de Méditerranée - page 101
4.3.4 Les bateaux de pêche artisanale
En ce qui concerne les P-AMP, dans trois cas, nous n’avons pas pu quantifier le nombre de
navires autorisés à pêcher dans les aires marines protégées en raison de l’absence totale
de toute information sur la pêche locale (AMP des îles Habibas), ou parce que seules des
données à l’échelle régionale étaient disponibles, sans aucune possibilité de savoir combien
de navires étaient actifs dans ou à la périphérie des aires marines protégées (AMP de Cap de
Creus et de Tabarca).
En moyenne, 32 ± 6 (moyenne ± SE) navires sont autorisés à pêcher dans chaque AMP,
avec le nombre minimum de navires pour Torre Guaceto (n = 8) et le maximum pour Penisola del Sinis-Isola di Mal di Ventre (n = 100) (Fig. 12).
Nombre de bateaux de pêche artisanale
120
100
80
Bateaux de pêche par AMP
60
40
20
Pe
nsi
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0
Figure 12 : Nombre de bateaux de pêche artisanale autorisés à pêcher dans chaque AMP. Les AMP
des îles Habibas, du Cap de Creus et de Tabarca ont été exclues de ce graphique, car les données
sur le nombre de navires de pêche sont absentes ou très incomplètes.
Un point mérite une attention particulière, à savoir qu’il est difficile de savoir, quel que soit
le nombre d’autorisations officiellement données, combien de pêcheurs sont actifs ou combien de bateaux travaillent effectivement dans une AMP donnée.
Le nombre de bateaux de pêche artisanale autorisés par km² d’AMP (à l’exclusion donc des
zones de non prélèvement) est, en moyenne, de 1,6 ± 0,6 (moyenne ± SE) navires, avec la
valeur la plus faible enregistrée à Bonifacio et la plus élevée à Portofino (Fig. 13).
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Nombre de bateaux de pêche artisanale
14
12
10
Nombre de bateau de pêche par km² de surface d’AMP où la pêche peut s’exercer
8
6
4
2
s
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Tav
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Bo
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aci
o
0
Figure 13 : Nombre de navires autorisés à pêcher par km² de surface exploitable dans chaque
AMP étudiée dans cette étude et dans laquelle la pêche artisanale est autorisée. Les AMP des îles
Habibas, du Cap de Creus et de Tabarca ont été exclues de ce graphique, car les données sur le
nombre de navires de pêche sont absentes ou très incomplètes.
Il convient de souligner que cette estimation ne peut être interprétée comme une mesure
de l’effort de pêche dans chaque AMP. Pour avoir une vision plus large, nous avons considéré l’ensemble des navires, sans aucune distinction de longueur, de techniques de pêche,
de nombre d’opérations de pêche par mois, etc. En raison du manque d’informations
précises, il est pratiquement impossible d’estimer l’effort de pêche pour chaque AMP.
Quelques exceptions sont à noter dans les AMP où 1) les pêcheurs sont tenus de demander une autorisation à chaque fois qu’ils effectuent des opérations de pêche et doivent
spécifier les engins et les durées de pêche (par exemple Torre Guaceto), 2) une étude
spécifique sur l’effort de pêche a été réalisée (par exemple Mèdes, Cabo de Palos, Tabarca,
Cabrera, Banyuls; voir Goñi et al. 2008).
© AMP Penisola del Sinis
Pêcheur artisan à Penisola del Sinis
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53
de Méditerranée - page 103
4.3.5 Les engins de pêche autorisés dans les AMP considérées
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
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Engins de pêche
Ha
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Engins de pêche artisanale dans les AMP
Pa
File
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ail
% d'AMP autorisant l'usage de l'engin de pêche
D’après les questionnaires et notre analyse de la littérature, il semble qu’un total de 11 engins de pêche soit autorisé dans les 21 P-AMP étudiées. L’engin le plus fréquemment utilisé
est le trémail (100% des AMP considérées). La palangre, le filet maillant et les nasses sont
autorisés dans plus de 40 à 50% des AMP analysés. D’autres engins sont autorisés, mais
ils sont utilisés moins fréquemment ou alors localement (par exemple le filet “Moruna”, la
“Tonnarella” ou la “Mugginara”) (Fig. 14).
Figure 14 : Proportions d’AMP (en pourcentage) pour lesquelles les différents engins de pêche sont
autorisés. Une brève description des engins de pêche mentionnés est disponible en annexe 2.
4.4 Fonctionnement des AMP et évaluation du succès de la gestion
4.4.1 Efficacité écologique des AMP pour les peuplements de poissons
Pour les seules P-AMP, les informations publiées (tant sous forme de rapports que de publications internationales) sur l’efficacité écologique pour les peuplements de poissons étaient
disponibles pour 18 AMP (86%) : Torre Guaceto, Kornati, Cabo de Palos, Cabrera, Cap de
Creus, Mèdes, Tabarca, Banyuls, Bonifacio, la Côte Bleue, Port-Cros, Scandola, Portofino,
Tavolara, Plemmirio, Tremiti, Penisola del Sinis et Zakynthos.
Les informations publiées révèlent que dans la plupart des cas (~78 %), les AMP sont écologiquement efficaces (Fig. 15), avec une densité et/ou une biomasse de poissons plus élevées
dans les AMP que dans les zones non protégées externes (ou avec une augmentation de la
densité ou de la biomasse après la création de l’AMP).
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AMP
non efficaces
22 %
AMP
efficaces
78 %
Efficacité écologique des AMP
pour les peuplements de poissons
Figure 15 : Degré d’efficacité des AMP sur les peuplements de poissons (c’est-à-dire augmentation de la densité et/ou de la biomasse en comparaison de zones extérieures non protégées et/ou
par rapport à l’état des peuplements avant la création de l’AMP).
4.4.2 Influence des AMP sur les CPUE
Les informations publiées (sous forme de rapports ou publications internationales) sur
l’évaluation de l’effet supposé des AMP sur les rendements de la pêche artisanale (CPUE)
étaient disponibles pour 15 AMP (71% des cas) : Torre Guaceto, Cabo de Palos, Cabrera,
Cap de Creus, Mèdes, Tabarca, Banyuls, Bonifacio, Côte Bleue, Port-Cros, Scandola, Portofino, Penisola del Sinis, Tremiti et Zakynthos.
Il convient de souligner les différences non négligeables entre les AMP en termes de
qualité/quantité de données : dans certains cas, les résultats publiés reposent sur très
peu de données, tandis que dans d’autres cas, des dizaines ou des centaines d’évaluations
répliquées durant de nombreuses années sont disponibles. Lorsque l’information publiée
était disponible, les CPUE ont alors augmenté suite à la création de l’AMP (analyse des
tendances temporelles) ou étaient plus élevées que dans les zones complètement ouvertes
à la pêche (analyse de type contrôle-impact ou en comparaison avec des références disponibles) dans 11 aires marines protégées (73%, Fig. 16) : Torre Guaceto, Cabo de Palos,
Tremiti, Cabrera, Mèdes, Tabarca, Banyuls, Bonifacio, Côte Bleue, Port-Cros, Scandola.
Effet des AMP sur les CPUE
Pas d’effet
de l’AMP
sur les CPUE
27 %
Effets positifs
de l’AMP
sur les CPUE
73%
Figure 16 : Influence supposée des AMP sur les CPUE de la pêche artisanale. Ne sont considérés
(en pourcentage) que les effets positifs des AMP ou l’absence totale d’effet.
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4.4.3 Bénéfices supplémentaires en termes de conservation
Dans 11 des AMP analysées (52%), des bénéfices supplémentaires modérés en termes de
conservation ont été mises en évidence, avec soit des pêcheurs artisanaux impliqués dans la
surveillance soit participant à des projets environnementaux et/ou de recherche : Cabrera,
Mèdes, Tabarca, Banyuls, Port-Cros, Scandola, Penisola del Sinis, Portofino, Plemmirio,
Tremiti, Kas-Kekova. Les autres AMP étaient également réparties entre AMP avec 1) de très
forts bénéfices supplémentaires en termes de conservation (c’est-à-dire des pêcheurs artisanaux impliqués dans la surveillance et participant également à des projets de recherche,
Torre Guaceto, Cabo de Palos, Bonifacio, la Côte Bleue et Tavolara) et 2) des bénéfices
supplémentaires inexistants en termes de conservation (c’est à dire des pêcheurs artisanaux
n’agissant pas comme gardes et ne participant pas aux projets de recherche, Kornati, Cap de
Creus, Zakynthos, Torre del Cerrano et Habibas) (Fig. 17).
Plus-values en termes de conservation
Bénéfices
élevés
24 %
Pas de
bénéfice
24 %
Bénéfices
limités
52 %
Figure 17 : Répartition des bénéfices supplémentaires en termes de conservation au sein des AMP.
4.4.4 Disponibilité de l’information
Nous avons constaté un manque important de publications internationales évaluant et présentant les 6 variables indispensables à l’évaluation du succès des pratiques de gestion de
la pêche artisanale (voir le chapitre Matériel et méthodes). Un maximum de 3 variables ont
été prises en compte pour 6 AMP (Cabo de Palos, Cabrera, Cap de Creus, Mèdes, Tabarca,
Banyuls, soit 28%, des AMP) et pour 5 AMP (24%) aucune étude n’était disponible (Kornati,
Zakynthos, Torre del Cerrano, Kas-Kekova, Habibas) (Fig. 18).
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30
Nombre de
thématiques publiées
internationalement
(référence ISI) par AMP
25
% des AMP
20
15
10
5
0
0
1
2
3
4
Nombre de thématiques publiées au niveau international
5
6
Figure 18 : Pourcentage d’AMP exprimé en fonction du nombre de variables prises en compte
dans les publications internationales.
La plupart des papiers publiés au niveau international concernent des résultats écologiques (réponse spécifique des peuplements de poissons aux mesures de protection) et
socio-économiques (par exemple, les CPUE et les revenus des pêcheurs), mais ces publications traitent très rarement de résultats relevant strictement du domaine social (Fig.
19).
70
Disponibilité d’informations
publiées (référence ISI)
par thématique et AMP
60
% des AMP
50
40
30
20
10
0
Efficacité écologique Effet de l’AMP
de l’AMP
sur les CPUE
Revenus
des pêcheurs
Responsabilisation Augmentation
sociale
du bien-être
résultats pertinents
Plus-values
en termes
de conservation
Figure 19 : Pourcentage d’AMP pour lesquelles les différentes variables considérées ont été prises
en considération dans les publications internationales.
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53
de Méditerranée - page 107
4.4.5 Existence d’une étude spécifique sur la gestion
de la pêche artisanale
Le présent travail a montré que pour seulement 3 AMP sur 21 (à savoir Torre Guaceto, PortCros et Bonifacio), au moins une étude spécifique sur la gestion de la pêche artisanale a été
publiée dans une revue internationale indexée (ISI). Des rapports de projets concernant la
gestion de la pêche artisanale sont disponibles pour Tremiti, Portofino, Tavolara, Penisola
del Sinis-Isola Mal di Ventre, Banyuls, la Côte Bleue, Scandola, Cabrera et Zakynthos.
AMP avec une étude spécifique
sur la gestion de la pêche artisanale
publiée dans un journal
international (ISI)
14 %
AMP sans étude spécifique sur la
gestion de la pêche artisanale publiée
dans un journal international (ISI)
Existence d’une étude spécifique
sur la gestion de la pêche artisanale
Figure 20 : Pourcentage d’AMP pour lesquelles une étude spécifique sur la pêche artisanale existe
ou non.
4.4.6 évaluation du succès de la gestion de la pêche artisanale
Le score global de réussite varie de 7 à 82%, avec 65% des AMP ayant un score supérieur ou
égal à 50% (Fig. 21). L’analyse en composantes principales montre que la première composante principale (PC1, à partir de laquelle nous avons calculé le score de réussite synthétique) est principalement déterminée par les CPUE, l’efficacité écologique, les bénéfices
supplémentaires et la disponibilité de l’information (par ordre d’importance, mais avec des
contributions très similaires) et moins par l’existence d’une étude spécifique sur la gestion
de la pêche artisanale.
© Marine Colombey
Coryphène fraîchement pêchée
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100
Succès de la gestion de la pêche artisanale dans les AMP
90
80
% de succès
70
60
50
40
30
20
10
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0
Figure 21 : évaluation du succès de la gestion de la pêche artisanale (score en pourcentage) dans
chaque AMP.
L’arbre de régression a mis en évidence que la variable la plus importante pour expliquer
les valeurs élevées de réussite de la gestion de la pêche artisanale dans les AMP était le niveau d’engagement des pêcheurs dans les pratiques de gestion (Fig. 22). En particulier, les
AMP avec un engagement des pêcheurs de niveau 3 présentent de manière significative
un score moyen de réussite plus élevé par rapport aux AMP où l’engagement des pêcheurs
est de niveau inférieur (respectivement 66,5 ± 4,1% et 36,6 ± 5,6%, moyenne ± SE).
Par ordre d’importance, après l’engagement des pêcheurs, la méthode statistique “random forests” a mis en évidence d’autres variables pertinentes pour expliquer le succès de
la gestion des AMP, à savoir : la présence d’un plan de gestion, le nombre de navires et la
surface de la(des) zone(s) de non-prélèvement. D’une façon plus détaillée, les AMP avec
un plan de gestion ont un succès plus élevé que celles qui n’en ont pas. De plus, le succès
est inversement proportionnel au nombre de bateaux et à la surface de la zone de nonprélèvement (Fig. 22).
Niveau I et II
Non
Important
Grande
Succès de la gestion
Engagement des pêcheurs
Plan de gestion
Nombre de bateaux
Surface de réserve intégrale
FORT
Importance de la variable
FAIBLE
Niveau III
Oui
Faible
Petite
Figure 22 : L’influence (indiquée par le sens de la flèche bleue) de chaque variable dans la détermination du succès (c’est-à-dire si l’augmentation de la variable tend à augmenter ou à diminuer
le degré de réussite) a été évaluée par une analyse en composantes principales. En rouge sont
indiquées les conditions (c’est-à-dire les valeurs des différentes variables) expliquant les scores
élevés de réussite, en bleu ciel les conditions expliquant les faibles scores de réussite.
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5. Discussion
Dans ce travail, nous avons réalisé une analyse à l’échelle de la Méditerranée visant à identifier les facteurs potentiels pouvant expliquer le succès ou l’échec de la gestion de la pêche
artisanale dans les AMP. Il s’agit d’une question centrale car, en Méditerranée, les AMP sont
particulièrement nombreuses (environ 170 d’après Gabrié et al. 2012) et la pêche artisanale
est une activité traditionnelle, employant un nombre important de personnes (environ
280 000, Griffiths et al. 2007).
Les conclusions de ce travail s’appuient sur une liste d’AMP réparties dans toute la Méditerranée. Un certain déséquilibre géographique existe avec un nombre plus élevé d’AMP en Italie, Espagne et France, ces pays accueillant 54% du nombre total des AMP de Méditerranée
(en ne considérant que les AMP ayant un statut national, Gabrié et al. 2012).
Dans le cadre de la présente analyse, nous avons été confrontés à plusieurs difficultés liées à
la disponibilité des données, car pour un nombre non négligeable d’AMP, les informations
cruciales étaient manquantes. Les données sur l’état écologique des ressources halieutiques
(une partie des peuplements de poissons), sur les prises, sur les revenus, sur les flottes de
bateaux, sur l’effort de pêche et surtout sur les aspects sociaux liés à la pêche artisanale sont
limitées. Les études concernant les aspects sociaux et économiques de la gestion de la pêche
sont rares (comme cela a déjà été rapporté par Badalamenti et al. 2000 et Himes 2003).
Pour mettre en place une gestion réaliste, des données relatives à un certain nombre de
caractéristiques (écologique, économique et sociale) sont cruciales (Ostrom 2009, Gutiérrez et al. 2011). La diffusion de ces informations est importante à une échelle locale et plus
large (c’est à dire par l’intermédiaire de rapports, de réunions et de documents scientifiques)
montrant clairement l’état de la gestion de la pêche artisanale dans chaque AMP afin de
1) légitimer ce processus aux yeux de tous les acteurs impliqués et 2) servir d’exemples à
d’autres AMP où les plans de gestion doivent encore être améliorés ou mis en œuvre.
Nous avons constaté que l’engagement des pêcheurs dans la gestion de la pêche artisanale
de l’AMP est l’élément le plus important pour mettre en oeuvre une gestion efficace qui
comprenne les composantes écologiques, économiques et socioculturelles. Plus les pêcheurs
sont engagés dans ce processus, plus la gestion est réussie. L’engagement des pêcheurs
est une question émergente dans les AMP en Méditerranée (Piante 2012), malgré le faible
niveau d’information scientifique disponible jusqu’à présent (Claudet et Guidetti 2010).
L’engagement des pêcheurs est un processus à long terme qui peut s’envisager en plusieurs
étapes, la première étant représentée par des contacts initiaux avec les pêcheurs et le stade
le plus évolué correspondant à une véritable cogestion (voir Walton et al. 2013 pour une
discussion détaillée). Ce processus nécessite un effort important pour établir un lien de
confiance entre les pêcheurs et les organismes en charge de la gestion des AMP, comme l’ont
souligné les gestionnaires dans notre étude. Dans ce contexte, le rôle des organisations de la
société civile (OSC, définies comme des “entités juridiques qui sont non-gouvernementales,
à but non lucratif, qui ne représentent pas d’intérêts commerciaux mais qui poursuivent un
but commun, le bien commun”) est extrêmement précieux pour catalyser le processus. Un
exemple intéressant en Méditerranée est représenté par le “Grupos de Desarrollo Pesquero”
de plus en plus actif en Espagne (voir par exemple http://www.levantealmeriense.org/
gdp/index.php). Un élément supplémentaire en mesure de favoriser la participation des
pêcheurs et de conduire à une gestion réussie est le leadership de pêcheurs influents, qui
peuvent convaincre les autres pêcheurs de la communauté de l’intérêt qu’il peut y avoir à
participer à des programmes de cogestion (Gutiérrez et al. 2011).
Ce travail nous permet de faire une analyse approfondie de la notion de cogestion. Ce terme
(partage du pouvoir de décision entre les intervenants et les gestionnaires) est largement
utilisé dans le cadre de la gestion de la pêche à l’échelle mondiale (voir Gutiérrez et al. 2011).
Il a été appliqué aussi à la gestion de la pêche artisanale dans les zones marines protégées,
mais son utilisation, en particulier dans le contexte méditerranéen, peut être considéré
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comme largement inadéquate. Une mauvaise compréhension de ce point pourrait affecter
la perception que les gestionnaires ont de leur gouvernance. Nous avons constaté que la
gestion de la pêche dans les AMP considérées ici n’en est souvent qu’à un stade initial et
que la cogestion (souvent mal comprise) reflète plus un concept que la réalité. Actuellement, aucune cogestion réelle n’est en cours dans les AMP méditerranéennes. Cela
est principalement dû : (i) au cadre juridique des AMP qui ne permet généralement pas
aux pêcheurs d’avoir un pouvoir décisionnel réel (sauf en France où, depuis une loi de
2006, les pêcheurs peuvent avoir un ou quelques représentant(s) siégeant dans le conseil
d’administration des parcs nationaux, des parcs naturels marins et des parcs régionaux,
parmi plusieurs dizaines d’autres membres) ; (ii) au processus de décision traditionnellement centralisé en Europe et dans les pays méditerranéens. En général, la gestion des
ressources halieutiques en Méditerranée est fortement centralisée et contrôlée par l’État
ou mise en œuvre dans le cadre de la politique commune de la pêche de l’UE (PCP) (Arceo
et al. 2013). Par contre, il existe un certain nombre d’aires marines protégées réellement
cogérées dans des pays en développement, comme par exemple aux Philippines qui rassemblent la plus grande diversité d’expériences de cogestion des ressources de pêche (voir
Arceo et al. 2013 pour une discussion détaillée).
Le niveau le plus avancé d’engagement des pêcheurs que nous ayons identifié se rencontre
dans les AMP où les pêcheurs participent au processus de prise de décision. Ils sont autorisés à exprimer leur opinion sur la gestion de la pêche artisanale (lors de réunions et/ou
de tables rondes) et à donner des conseils aux structures chargées de la gestion de l’AMP
et légalement habilitées à prendre des décisions. Les structures chargées de la gestion
de l’AMP peuvent alors les prendre en considération ou non. En tant qu’acteur clé, la
communauté de la pêche artisanale devrait être profondément impliquée dans la gestion
de la pêche. Toutes les structures en charge de la gestion des AMP devraient prendre en
considération les pêcheurs artisanaux comme des interlocuteurs à part entière pour gérer
les pêcheries. Un engagement fort des pêcheurs conduit à une participation accrue, une
prise en considération, une plus grande écoute et une meilleure responsabilisation (Evans
et al. 2011, Arceo et al. 2013). Il est à noter qu’en Méditerranée, certains exemples de
GCR (gestion communautaire des ressources) existent, comme les prud’homies françaises
(voir le chapitre 1.2). Cependant, en France, les réserves mises en place sur proposition
des prud’homies, les cantonnements de pêche, ne sont pas citées comme AMP par la loi
du 14 avril 2006 et, comme telles, ne sont pas officiellement reconnues comme AMP par
l’Agence française des Aires Marines Protégées. En conséquence, certains efforts déployés
par les pêcheurs pour gérer correctement leurs activités ne sont pas toujours reconnus, ce
qui peut ne pas les encourager à persévérer (voir la discussion dans Arceo et al. 2013).
Il est devenu évident que les AMP jouent un rôle crucial pour contrecarrer les effets de
l’hétérogénéité et de la petite taille des communautés de pêche artisanale du fait de la
proximité de leur localisation. Dans de nombreux cas, les pêcheurs sont liés à des écosystèmes et des ressources spécifiques, et la compréhension et la gestion de leur activité
est mieux assurée par des structures administratives de gestion de niveau local (Guyader
et al. 2013). à un niveau administratif plus élevé (par exemple, l’Union européenne), la
gestion et la réglementation de la pêche artisanale devient plus difficile en raison de leur
diversité. À l’heure actuelle, la pêche artisanale doit se conformer à la fois à la réglementation nationale déterminée par la Politique commune de la pêche (PCP) pour la catégorie
des navires de moins de 12 m de longueur totale et aux règles de la PCP sur les capacités
de la flotte et les mesures techniques s’y appliquant. À ce jour, la pêche artisanale n’a pas
encore été identifiée comme un cas particulier par la Commission européenne pour la
pêche ou parfois par les États membres et, en termes de réglementation, elle a été largement ignorée. Les structures de prise de décision depuis la base apparaissent donc plus
accessibles et proches de la pêche artisanale que les systèmes décisionnels centralisés et
imposés par une haute autorité (Guyader et al. 2013).
Un pouvoir partagé, que cela soit de façon formelle (cogestion) et/ou informelle (haut
niveau d’engagement des pêcheurs), devrait plutôt être considéré comme un résultat plutôt qu’un point de départ. Nous devrions considérer que la gestion participative requiert
des connaissances sur la participation (Borrini-Feyerabend et al. 2004), un dialogue réel,
la discussion des problèmes et de la démocratie participative. à cet égard, la recherche
scientifique participative (impliquant les pêcheurs) peut contribuer à la mise en place d’un
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(co)gestion de la pêche artisanale, étant donné qu’elle implique de partager les responsabilités dans les prises de décisions entre les participants experts et non-experts et de définir les
questions posées par la recherche pour décider de la diffusion des résultats. Ainsi, l’exercice
du partage des responsabilités entre les acteurs au cours de la recherche participative est
probablement un pas important vers le partage de pouvoir futur en termes de gestion.
Dans cette étude, nous avons assimilé les acteurs aux pêcheurs, ces derniers étant des
individus qui pourvoient à leur subsistance en pêchant et en ayant recours aux ressources
marines et côtières; de ce point de vue, nous pouvons les considérer comme les “premiers
acteurs” dans le cadre de la gestion de la pêche dans les AMP. Il existe néanmoins un certain
nombre d’acteurs secondaires qui devraient être impliqués dans les processus participatifs
dans le cadre strict de la gestion de la pêche, à savoir les pêcheurs de loisir et les opérateurs
touristiques (les centres de plongée sous-marine par exemple). Les acteurs impliqués dans
une activité sont importants car ils peuvent soutenir ou non la gestion et ainsi influencer sa
réussite ou son échec (Pomeroy et Rivera-Guieb 2006). Inclure différents groupes d’acteurs
dans les discussions sur la gestion est compliqué, mais en exclure certains peut conduire à
des dysfonctionnements à long terme (Pomeroy et Rivera-Guieb 2006). Cela peut être particulièrement important dans les AMP affichant plusieurs objectifs, comme c’est le cas pour
la majorité des AMP méditerranéennes (Hogg et al. 2013). Dans ce contexte, une analyse de
l’environnement social, des institutions aux individus, s’avère plus que souhaitable.
Nos analyses ont mis en évidence un rôle non négligeable des plans de gestion dans l’émergence d’un succès global de la gestion de la pêche artisanale. Bien qu’avoir un plan de gestion puisse être considéré comme un élément de base pour les AMP, notre enquête a révélé
que plus de 40% des 26 AMP étudiées n’ont pas de plan de gestion des pêches actuellement.
Le nombre de bateaux de pêche artisanale et la surface de la zone de non-prélèvement ont
été identifiés comme le troisième et le quatrième facteur contribuant, respectivement, à la
réussite globale de la gestion. La présence d’un faible nombre de navires reflète qu’une petite communauté de pêcheurs travaille localement dans l’AMP, ce qui représente probablement un terrain plus favorable par rapport à une AMP qui accueille une plus grande communauté de pêcheurs (et donc un plus grand nombre de bateaux). Concernant la surface des
zones de non-prélèvement, une surface réduite pourra favoriser une exportation de poisson,
augmentant du coup les captures dans les zones tampons. Toutefois la surface des zones de
non-prélèvement ne contribue que marginalement à la réussite globale de la gestion et son
rôle doit être considéré avec prudence. La part du facteur surface des zones de non-prélèvement dans la réussite globale de la gestion peut également être due plus à des contraintes
logistiques qu’à des effets écologiques : les petites zones intégrales étant plus faciles à mettre
en œuvre et à surveiller et pouvant ainsi offrir plus d’avantages pour les zones extérieures
pêchées (par exportation d’adultes ou de larves) que les grandes zones intégrales.
Nous ne pouvons pas exclure l’influence potentielle d’autres facteurs (par exemple, l’application de la réglementation de l’AMP, l’effort de surveillance, le financement de l’AMP, etc.)
que nous n’avons pas inclus dans nos analyses par manque d’information. Un article récent
de Jones et al. (2013) a souligné que l’utilisation de différentes mesures incitatives pour soutenir la gestion durable des ressources peut conférer au système de gouvernance une solidité
fonctionnelle et donc une stabilité accrue. Par exemple, les incitations économiques aboutissent à la sécurisation des moyens d’existence et au partage équitable des bénéfices tirés
des ressources, l’accès à l’information (l’accès aux connaissances scientifiques pour guider/
informer l’AMP dans les processus de prise de décision ou de suivi/évaluation par exemple)
favorise la compréhension de l’écosystème et l’apprentissage collaboratif ; et les incitations
participatives incitent les usagers locaux à participer aux prises de décision. L’ensemble de
ces mesures incitatives contribuent à la résilience des systèmes socio-écologiques (Jones et
al. 2013). En outre, les mesures incitatives d’ordre juridique stabilisent la gouvernance des
AMP, en donnant un cadre juridique à ses objectifs, aux règles de la prise de décision, aux
responsabilités des différentes organisations concernées et aux droits de propriété.
Au vu des idées avancées ci-dessus et de nos conclusions, il semble alors pertinent de combiner différentes mesures incitatives (par exemple l’engagement des acteurs, la recherche
scientifique sur des thèmes multidisciplinaires, la gestion adaptative, le soutien à l’éco-labellisation et à la découverte du milieu marin et des poissons (par exemple le fish watching),
etc.) pour construire une gestion solide de la pêche artisanale dans le contexte des AMP.
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6. Recommendations
Nous proposons ici des recommandations visant à améliorer la gestion de la pêche
artisanale dans les AMP. Les recommandations s’appuient à la fois sur les résultats du
présent rapport et sur la longue expérience des auteurs, acquises dans divers programmes
scientifiques relatifs à la gestion de la pêche artisanale dans les AMP.
De nombreux acteurs sont impliqués dans les processus de gestion de la pêche dans
le contexte des AMP : les gestionnaires d’AMP (G), les scientifiques (S), les autorités
nationales/locales (A), les autorités internationales (AI, par exemple la Commission
Européenne) et les pêcheurs (P). Les recommandations seront formulées vis-à-vis de ces
catégories.
6.1 Recherche et suivis
Dans cette section, nous proposons une série de recommandations que nous jugeons
importantes pour améliorer les études à venir et le suivi de la pêche artisanale dans les
AMP.
6.1.1 Amélioration de la recherche et du suivi de la pêche
dans les AMP (G, S, A, P)
Nous tenons tout particulièrement à souligner l’importance: 1) de réaliser des études
scientifiques solides sur les aspects écologiques et socio-économiques liés à la gestion de
la pêche artisanale afin de recueillir des données sur un certain nombre de paramètres
pertinents (par exemple, efficacité écologique de l’AMP, effet de l’AMP sur les CPUE, les
revenus des pêcheurs, la responsabilisation des communautés, l’augmentation du bienêtre social) pour mettre en œuvre une stratégie de gestion efficace basée sur une connaissance approfondie des systèmes socio-écologiques complexes que sont les pêcheries
artisanales; 2) d’effectuer des suivis pluriannuels afin d’évaluer les tendances temporelles
des résultats obtenus.
6.1.2 Élaboration d’un guide méthodologique pour les gestionnaires d’AMP méditerranéennes (G)
Un guide spécifique traitant de la façon d’étudier les aspects écologiques et socio-économiques liés à la pêche artisanale dans les AMP et de la façon de développer et d’adapter
un plan de gestion de la pêche efficace serait particulièrement utile en Méditerranée. Il
pourrait servir de point de référence pour de futures études sur la pêche artisanale dans
les AMP méditerranéennes. Les comparaisons futures entre études ou entre AMP seraient
alors beaucoup plus simples et efficaces. Ces comparaisons permettraient des analyses à
grande échelle et une meilleure compréhension de la situation globale.
6.1.3 Développement d’une collaboration étroite entre la gestion
et la recherche (G, S)
Les AMP disposent parfois de personnel scientifique et technique. Cependant, les études
scientifiques devraient être menées en partenariat, voire même sous la direction de
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chercheurs, pour garantir le choix des méthodes, la façon dont le suivi est effectivement
mené sur le terrain, et le mode d’analyse des données afin de permettre d’aboutir à des
conclusions valables. Logiquement, dans tous les cas, le suivi des performances des AMP ne
devrait pas être fait par ou uniquement par le personnel travaillant dans l’AMP. La validation des résultats de l’AMP devrait également être fait par, ou au moins en impliquant, des
tierces personnes ayant un profil scientifique de haut niveau (par exemple les institutions
scientifiques), ce qui pourrait également aider à la diffusion et la publication des résultats au
niveau national et international.
6.1.4 Large diffusion des informations issues de la recherche et
des suivis (G, S)
Nous tenons à souligner l’importance de publier les résultats d’études dans des revues
internationales. La publication au niveau international signifie que : 1) l’information et les
méthodes adoptées ont été évaluées par des pairs internationaux et anonymes ; 2) l’information est donc généralement plus fiable et crédible que dans les rapports, les journaux
locaux/nationaux, les actes de congrès, etc. ; 3) l’information est disponible à l’échelle
mondiale, permettant alors d’améliorer non seulement la gestion de l’AMP qui a payé/
produit l’information, mais aussi celles d’autres aires marines protégées. La publication
des résultats dans une revue internationale est une garantie du niveau élevé des études que
l’AMP a financé et représente une valeur ajoutée importante.
Suite à la publication de ces travaux, nous recommandons également d’informer d’autres
parties prenantes, généralement moins enclines à lire des revues scientifiques, par d’autres
moyens de communication : bulletins, conférences, sites Internet, documents publicitaires,
brochures, etc.
6.2 Participation des pêcheurs
Nous proposons ci-après une série de recommandations visant à accroître la participation
des pêcheurs dans les pratiques de gestion relatives à la pêche artisanale au sein de l’AMP.
6.2.1 Engagement des pêcheurs dans les processus de gestion (G, S,
A, AI, P)
L’engagement des pêcheurs est un processus à long terme qui peut être envisagé en plusieurs étapes, bien mises en évidence dans l’étude de Walton et al. (2013) qui présente des
exemples issus du contexte méditerranéen. Cette recommandation s’adresse principalement
aux gestionnaires d’AMP. Leur rôle est crucial dans l’établissement de relations avec les
pêcheurs et dans le maintien permanent d’interactions avec eux. Nos résultats montrent que
plus les pêcheurs sont impliqués dans la gestion, plus la gestion de la pêche artisanale est
une réussite. Nous recommandons donc que des exemples d’implication des pêcheurs dans
la gestion d’une AMP soient diffusés parmi les initiateurs de projets d’AMP et les gestionnaires d’AMP.
6.2.2 Engagement des pêcheurs dans les programmes de recherche
(G, S, P)
Plusieurs AMP méditerranéennes ont mené des projets collaboratifs relatifs à la pêche basés
sur l’expertise conjointe de scientifiques et de pêcheurs pour apprécier l’état écologique
des peuplements de poissons et des écosystèmes marins. De tels projets sont utiles pour
plusieurs raisons : 1) l’expertise des pêcheurs peut aider à mieux élaborer et exécuter un
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programme de recherche scientifique solide, 2) les données recueillies peuvent aider à
évaluer l’efficacité des AMP sur les peuplements de poissons côtiers et les bénéfices pour
les pêcheries, 3) le travail collaboratif peut sensibiliser les pêcheurs à la surveillance et à
la gestion de l’AMP et renforcer la confiance mutuelle, créant des opportunités de partage
d’information, tout en faisant ressortir les centres d’intérêt commun entre gestionnaires,
chercheurs et pêcheurs.
Nous recommandons donc que des études de cas illustrant l’implication des pêcheurs
dans les programmes de recherche et expliquant les avantages qui en découlent soient
diffusés dans les AMP méditerranéennes.
6.2.3 Mise en conformité du cadre juridique pour permettre la
consultation des pêcheurs et leur participation (A, AI)
Quels que soient les efforts que les gestionnaires et les chercheurs d’AMP peuvent fournir,
aucune cogestion (l’étape la plus aboutie de l’engagement des pêcheurs) ne peut être mise
en oeuvre sans l’appui des gouvernements nationaux et des autorités internationales. Afin
de passer de la situation actuelle à un niveau élevé de participation des pêcheurs (une
véritable cogestion), un cadre juridique, institutionnel et politique approprié doit être mis
au point pour permettre aux pêcheurs d’être officiellement impliqués et, éventuellement,
d’être dotés d’un pouvoir formel de prise de décision. A titre d’exemple, dans les parcs
nationaux français et les parcs naturels marins, depuis 2006 (loi n° 2006-436 du 14 avril
2006), les pêcheurs professionnels peuvent siéger dans les instances de gouvernance
des parcs nationaux, des parcs naturels marins et des parcs naturels régionaux. Toutefois, les représentants des pêcheurs sont sous-représentés par rapport à la totalité des
membres du conseil d’administration de l’AMP et, de ce point de vue, leur influence sur
les décisions finales est assez limitée. Cela peut être considéré comme une première étape
juridique, mais qui demande encore à être améliorée afin de doter les pêcheurs de plus de
pouvoir de décision.
6.3 Gestion
Nous proposons ci-après une série de recommandations visant à développer et mettre en
œuvre un plan de gestion raisonné des pêcheries.
6.3.1 Élaboration d’un plan de gestion des pêches (G, S, P)
Les Directives techniques sur la gestion des pêches (FAO 1997) décrivent un plan de
gestion des pêches comme “une disposition formelle ou informelle, entre l’autorité de
gestion de la pêche et les acteurs, qui identifie les partenaires de la pêcherie et leurs rôles
respectifs, détaille les objectifs convenus pour la pêche, précise les règles et les règlements
de gestion qui lui sont applicables et fournit d’autres détails pertinents sur la pêche, en
relation avec les tâches de l’autorité de gestion.” Toutes les AMP où des activités de pêche
sont autorisées doivent élaborer leur propre plan de gestion des pêches.
Les aspects de mise en œuvre et les procédures administratives suivants doivent être pris
en compte :
• Définir, interpréter et appliquer les règles et les réglementations qui s’appliquent à
l’AMP ;
• Assurer qu’elles sont respectées et mises en œuvre ;
• Mettre en œuvre des activités d’appui à la gestion des AMP, tels que la formation et la
mise en place de mesures incitatives ;
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• Valider scientifiquement et communiquer les informations sur l’AMP ;
• Identifier et atténuer les conflits, si nécessaire ;
• Promouvoir l’efficacité de la gestion et réaliser des suivis et des évaluations du niveau
d’efficacité ;
• Veiller à ce que l’expérience acquise éclaire les décisions et les pratiques à travers des
mécanismes de gestion adaptative ;
• Affecter les ressources nécessaires à l’AMP sur le long terme.
Le plan de gestion de la pêche doit prendre en compte la pêche de loisir, les impacts qu’elle
génère sur les ressources et les écosystèmes et les conflits qui en découlent avec la pêche
professionnelle.
Nous recommandons que les AMP les plus récemment créées bénéficient d’un soutien à la
mise en œuvre de plan de gestion de la pêche. Une base de données internationale de plan
de gestion de la pêche déjà fonctionnels au sein d’AMP et mis à disposition des gestionnaires d’AMP serait un outil utile.
6.3.2 Mise en œuvre de réglementations spécifiques adaptées au
contexte écologique et social de chaque AMP (G, S, P)
Le plan de gestion permet la définition et la mise en œuvre de règlementations qui s’appliquent spécifiquement à l’AMP et qui pourraient être plus restrictifs que les réglementations nationales ou internationales. Quel que soit le cadre formel, les réglementations de
l’AMP doivent prendre en compte à la fois le rôle écologique des espèces et leurs implications socio-économiques.
Des réglementations spécifiques peuvent s’appliquer à l’effort de pêche (par exemple le
nombre de navires, la longueur des filets, etc.), aux types d’engins, aux zones de pêche, au
calendrier et aux espèces.
Par exemple, certaines espèces comme le mérou peuvent exiger une réglementation restrictive pour un certain nombre de raisons : le mérou est une espèce charismatique, importante
écologiquement en tant que prédateur de haut niveau trophique au sein des écosystèmes
côtiers méditerranéens. Il joue également un rôle fondamental pour l’économie de l’AMP en
raison de sa forte valeur économique pour le secteur touristique (par exemple, les plongeurs) lorsqu’il est maintenu vivant. Les stocks d’autres espèces, comme la majorité des
sparidés, devraient être particulièrement préservés (par exemple en interdisant les engins
qui les ciblent efficacement ou en faisant des choix techniques qui limitent la surpêche) car
elles sont écologiquement importantes pour la bonne santé des écosystèmes. Enfin, d’autres
espèces, comme le rouget, pourraient être concernées par des règlements spécifiques au sein
des AMP (par exemple l’utilisation de maille de grande taille) pour éviter que les stocks ne
soient surexploités, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur la pêche artisanale
locale.
6.4 AMP et plans globaux de gestion des pêches
Les AMP ne sont que l’un des outils parmi les nombreuses autres mesures existantes de
gestion des pêches et de conservation de la biodiversité. Lors de la mise en place d’une AMP,
l’effort de pêche exercé dans une zone donnée peut se reporter ailleurs. Pour cette raison, les
AMP doivent être considérées comme une partie intégrante des plans de gestion des pêches
à grande échelle.
Les AMP peuvent diminuer la surface des zones de pêche (par exemple via la création
de zones de non-prélèvement) ou réduire l’accès aux ressources déjà surexploitées (par
exemple, via des tailles de mailles plus grandes pour les filets fixes). En conséquence, leur
mise en place peut entraîner à court terme des rendements plus faibles ou des coûts plus
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élevés en raison du déplacement des pêcheurs vers des zones ouvertes à la pêche. Chaque
fois que des situations de ce type surviennent lors de la création d’aires marines protégées (ce n’est pas le cas général ; voir par exemple Kerwath et al. 2013), il est nécessaire
d’évaluer les impacts, d’identifier des activités économiques alternatives et les stratégies
alternatives permettant de prendre en compte le manque à gagner des pêcheurs. Il peut
être utile, en profitant du rôle social et économique que les AMP peuvent jouer envers
les communautés de pêcheurs, d’aider par exemple les pêcheurs à valoriser leurs captures par des initiatives d’éco-labellisation ou de permettre et de soutenir les activités de
pêche-tourisme. La plupart du temps, les captures sont vendues à des intermédiaires à
des prix très bas en comparaison du prix de vente final (Battaglia et al. 2010). Certaines
solutions pourraient inclure 1) le développement de la vente directe, tout en respectant les
règles de sécurité sanitaire des aliments, en conformité avec la législation européenne sur
la traçabilité des produits de la pêche (UE Règlement 2065/2001) ; 2) la promotion d’un
label AMP pour les produits de la pêche. L’AMP pourrait aider à obtenir ces labels ou des
certifications similaires, qui, tout en permettant aux pêcheurs d’augmenter leurs revenus,
pourraient en outre rendre légitime à leurs yeux le rôle de l’AMP dans la gestion de la
pêche artisanale.
6.5 Communication et sensibilisation
Les exemples réussis de relations fructueuses en Méditerranée entre pêcheries artisanales
et AMP, ainsi que les leçons tirées de la gestion adaptative, devraient être diffusées auprès
des gestionnaires d’AMP et des pêcheurs. De même, des outils de communication appropriés devraient être mis au point pour rendre ce sujet facilement accessible. Les pêcheurs
doivent être conscients que les AMP représentent un outil important pour accroître la
rentabilité de leur activité et préserver tant leurs traditions de pêche artisanale que leurs
revenus. Une bonne stratégie de communication, mettant en exergue les moyens et les
processus de partage d’informations avec les acteurs, les responsables locaux, les décideurs nationaux et d’autres cibles sont essentiels pour que les retombées de l’AMP bénéficient aux pêcheries et pour que la pêche artisanale puisse être durable. A titre d’exemple,
en 2012, une réunion tenue à Carovigno (Brindisi, Italie) a rassemblé pendant deux jours
des pêcheurs et des représentants d’aires marines protégées de plusieurs pays méditerranéens afin d’échanger sur les aires marines protégées et la pêche. La réunion s’est avérée
utile pour développer une compréhension mutuelle et une vision d’avenir commune entre
les participants (Piante 2012).
Les pêcheurs devraient également bénéficier d’un soutien pour développer leurs compétences de négociation dans le cadre de collaborations avec tous les autres acteurs impliqués dans ce processus. Nous recommandons donc de renforcer la capacité des pêcheurs
pour qu’ils participent et contribuent à la gestion des AMP.
Figure 23: Brochure sur la pêche professionnelle
AMP du Cap d’Agde, France
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7. Conclusions
La pêche artisanale joue un rôle fondamental dans les zones côtières de Méditerranée et son
rôle socio-économique et sa culture sont reconnus depuis longtemps. Bien que de nos jours
le vieillissement et la disparition progressive de la communauté des pêcheurs artisanaux
soient une menace pour le patrimoine culturel de la mer Méditerranée (Gómez et al. 2006),
il est de l’intérêt commun de préserver une pêche artisanale durable tout autour du bassin.
Cela doit aller de pair avec la protection du patrimoine naturel des zones côtières méditerranéennes. Dans cette perspective, les AMP semblent être l’un des moyens les plus efficaces
pour traiter cette problématique de façon positive et l’engagement des pêcheurs, grâce à des
processus participatifs efficaces et/ou des mécanismes de cogestion, devrait être considéré
comme une priorité.
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Pêcheur artisan dans le Parc National de Cabrera - Espagne
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Références
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Tremiti
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annexe 1:
QUESTIONNAIRE ENVOYE AUX GESTIONNAIRES D’AMP ET AUX SCIENTIFIQUES
Nom de votre Aire Marine Protégée :
Pays :
Nom de la personne répondant au questionnaire :
Fonction de la personne répondant au questionnaire :
Email et téléphone :
Dans ce questionnaire, le terme «pêche artisanale» correspondra à la définition de la
FAO (http://www.fao.org/fi/glossary/default.asp) : pêche réalisée à l’échelle individuelle
(travailleur autonome) ou familiale (par opposition à une société industrielle), réalisée le
plus souvent par le propriétaire du bateau (même si les navires peuvent parfois appartenir à une poissonnerie ou un investisseur externe). Ce terme ne fait pas explicitement
référence à la taille du bateau mais implique toutefois généralement des bateaux de
taille limitée, le plus souvent faiblement équipés au niveau technologique.
La pêche artisanale au sein de votre AMP
1. La pêche artisanale est-elle autorisée à l’intérieur de votre AMP (ou au moins dans
une partie de votre AMP) ? Si c’est le cas, pouvez-vous spécifier la zonation de votre
AMP (incluant la superficie de chaque zone en pourcentage de la surface totale de
l’AMP) et dans quelle zone la pêche artisanale est autorisée. Les règles de pêche sontelles plus strictes à l’intérieur de l’AMP comparé à l’extérieur ?
Si la pêche artisanale n’est pas autorisée, allez directement à la question 23.
2.
3.
4.
5.
Qui est autorisé à pêcher au sein de votre AMP (ex. pêcheurs locaux résidents dans le
territoire de l’AMP) ?
La zone où est située votre AMP constituait-elle une zone de pêche auparavant ? (si
l’information est disponible)
Possédez-vous des données (statistiques, bases de données) concernant la flotte et les
engins utilisés pour la pêche artisanale au sein de votre AMP ?
Répondre à cette question uniquement si la réponse à la question 4 est « oui » : quel
type de pêche artisanale (spécifiez la longueur des navires, les engins de pêche et/ou
autres limitations) est autorisé au sein de votre AMP ?
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6.
7.
8.
Combien de bateaux et/ou de personnes sont autorisés à pêcher de façon artisanale
au sein de votre AMP ?
Est-ce qu’une étude socio-économique de la communauté des pêcheurs pêchant
dans votre AMP a été réalisée ? Possédez-vous des papiers, rapports et/ou bases de
données sur ce sujet ?
Les pêcheurs artisanaux ont-ils des activités parallèles à leur activité de pêche,
comme le pescatourisme ?
Gestion de la pêche artisanale et
gouvernance au sein de votre AMP
9.
Les pêcheurs artisanaux ont-ils été impliqués dans la mise en place de l’AMP ? Si
oui, comment ont-ils participé au processus (ex. les pêcheurs ont-ils été consultés ?
Avaient-ils un pouvoir décisionnel ? un comité spécifique et/ou une table ronde a
t-il (elle) été institué(e) ?)
10.Les pêcheurs artisanaux sont-ils impliqués dans les prises de décision relatives et la
gouvernance de votre AMP ? Si oui, comment sont-ils impliqués ? (ex. les pêcheurs
ont-ils été consultés ? Avaient-ils un pouvoir décisionnel ?)
11. Existe-t-il une forme de gestion de la pêche artisanale au sein de votre AMP ? Si
oui, spécifiez comment cette gestion a été mise en place ? (les pêcheurs ont-ils été
consultés/sont-ils impliqués ?)
Si la réponse à la question 11 est « non » passez directement à la question 23.
12.Les réglementations de la pêche (ex. poids, espèces…) ont-elles été décidées et
mises en place conjointement avec les pêcheurs ?
13.Comment communiquez-vous avec les pêcheurs ? Sont-ils organisés en association
professionnelle ou en une organisation spécifique à l’AMP ?
14.Les pêcheurs doivent-ils posséder une autorisation pour pêcher au sein de votre
AMP ? Si oui, qui délivre cette autorisation ?
15.Répondez à cette question uniquement si la réponse à la question 14
est « oui ». Si une autorisation est nécessaire, combien de demandes d’autorisation
pour la pêche artisanale recevez-vous annuellement (si possible donner l’information pour chaque année après la mise en place de l’AMP) ? Combien d’autorisations avez-vous délivré ? Existe-t il un nombre maximum d’autorisations ? Quels
éléments vous permettent d’accepter ou de rejeter une demande d’autorisation ?
16.Les pêcheurs artisanaux doivent-ils remplir un carnet de pêche indiquant la durée
de la pêche, la localisation du lieu de pêche et les captures du jour et/ou autre information similaire (précisez laquelle ?) Possédez-vous ces données ?
17.Les pêcheurs artisanaux sont-ils impliqués dans des programmes scientifiques réalisés au sein de votre AMP ? Si oui, dans quel(s) programme(s) sont-ils impliqués ?
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Surveillance dans votre AMP
18.Existe t-il un contrôle des captures ? (ex. contrôle à terre ou sur le bateau) et/ ou une
surveillance de la puissance du bateau, du matériel utilisé, etc. pour les pêcheurs artisanaux ?
19.Si la réponse à la question 18 est « oui » comment cette surveillance des activités de
pêche a-t-elle été mise en place au sein de votre AMP ? Le personnel de l’AMP est-il
assermenté (pouvoir de police) ? La surveillance est-elle effectuée par une autre organisation (ex. police maritime).
20.Si la réponse à la question 18 est « oui », les pêcheurs sont-ils impliqués dans la surveillance ? Si oui de quelle manière ?
21.Existe-t-il une amende spécifique pour les infractions au règlement de la pêche arti-
sanale au sein de votre AMP ? Si oui sous quelle forme et avez-vous des informations
concernant le nombre d’amendes par an depuis la mise en place du règlement ?
22.Si des infractions se sont produites concernaient-elles des personnes autorisées à
pêcher au sein de votre AMP ?
23.Répondez à cette question uniquement s’il n’existe aucune forme de gestion de la
pêche artisanale au sein de votre AMP. Prévoyez-vous de mettre en place une forme
de gestion de la pêche artisanale au sein de votre AMP ? Si oui, pensez-vous impliquer
les pêcheurs dans ce processus ?
Ne répondez aux deux questions suivantes que si la pêche n’est pas autorisée au sein de
votre AMP.
24.Suivez-vous les activités de pêche artisanale à la périphérie de votre AMP ?
25.Les pêcheurs sont-ils d’accord et respectent-ils l’interdiction de la pêche dans votre
AMP ?
Efficacité écologique de l’AMP
26.Avez-vous mis en évidence une augmentation de la taille et/ou de la densité et/ou de
la biomasse des espèces de poissons (« effet réserve ») au sein de votre AMP ? Pouvezvous nous fournir des articles, des rapports et/ou une base de données à ce sujet ?
27.Avez-vous mis en évidence une exportation des poissons et/ou une exportation des
larves à partir de votre AMP ? Pouvez-vous nous fournir des articles, des rapports et/
ou une base de données à ce sujet ?
28.Avez-vous mis en évidence des CPUE (captures par unité d’effort) plus importantes à
l’intérieur et/ou à proximité de votre AMP après la mise en place de l’AMP ? Pouvezvous nous fournir des articles, des rapports et/ou une base de données à ce sujet ?
29.Avez-vous mis en évidence une augmentation des revenus des pêcheurs après la mise
en place de votre AMP ? Pouvez-vous nous fournir des articles, des rapports et/ou une
base de données à ce sujet ?
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Principales leçons retenues de votre expérience sur
la gestion de la pêche au sein de votre AMP.
30.De votre point de vue quels sont les éléments-clés d’une gestion performante de la
pêche dans votre AMP ?
Ne répondez aux deux questions suivantes que si vous n’avez pas contribué précédemment à l’étude réalisée par le projet MedPAN Nord sur la pêche récréative (Font et al.,
2012).
Pêche récréative
31.Existe-t-il une forme de pêche récréative (incluant la chasse sous-marine) autorisée
au sein de votre AMP ? Si c’est le cas, quelles méthodes de pêche sont employées et
comment sont-elles règlementées ?
32. Si la pêche récréative est autorisée au sein de votre AMP : existe-t-il des données
concernant les captures effectuées par la pêche récréative au sein de votre AMP ?
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annexe 2:
Brève description des différents
engins de pêche mentionnés dans le texte
Pêche à la ligne : la pêche à la ligne est une méthode de pêche impliquant l’utilisation
d’un ou de plusieurs hameçons. L’hameçon est fixé à une ligne de pêche et la ligne est souvent attachée à une canne à pêche. Les cannes à pêche sont généralement équipées d’un
moulinet de pêche qui fonctionne comme un mécanisme de stockage, d’enroulement et de
déroulement de la ligne. L’hameçon lui-même peut être équipé de leurres ou d’appâts. Un
flotteur est parfois utilisé pour indiquer qu’un poisson a mordu.
Filet maillant : le filet maillant attrape les poissons qui essaient de passer à travers les
mailles, en les accrochant par les opercules. Une fois pris au piège, les poissons ne peuvent ni avancer à travers le filet, ni reculer. Les filets maillants reposent sur le fond et sont
équipés d’une série de flotteurs et de lests pour permettre l’extension verticale du filet.
Harpon : un harpon est un engin en forme de lance, utilisé depuis longtemps pour attraper des poissons. Les pêcheurs attrapent les poissons recherchés en les empalant et
ensuite, une corde attachée à l’extrémité du projectile permet de rapporter l’animal.
Palangre : cet engin est constitué d’une longue ligne, appelée la ligne-mère, avec des
hameçons appâtés fixés à intervalles réguliers au moyen de lignes secondaires appelées
avançons. Un avançon est une courte ligne, attachée à la ligne principale à l’aide d’un clip
ou d’un émerillon, et possède un hameçon à l’extrémité. Les palangres sont classées principalement en fonction de leur position dans la colonne d’eau, c’est-à-dire à la surface de
l’eau ou sur le fond. Les lignes peuvent être ancrées ou laissées à la dérive. Des centaines,
voire des milliers d’hameçons appâtés, peuvent être accrochés à une seule ligne-mère.
Filet Moruna : c’est un engin de pêche traditionnel en Espagne (appelé «morunas»),
composé de plusieurs pièces de filet : un filet droit perpendiculaire à la côte (traversia ou
rabera), avec à son extrémité, des deux côtés, un filet enroulé en spirale (caracoles ou rotlos), se terminant par un triangle en forme de cul de sac (el copo). Le filet est relié à la côte
et cela oblige les poissons à suivre la «travesia», à entrer dans les «caracoles» et ensuite à
rester piégés dans le «copo». La liche (Lichia amia) est l’une des espèces les plus couramment recherchées, surtout entre octobre et novembre.
Mugginara: il s’agit d’un filet en forme de sac, avec une seule ouverture sur le dessus.
Dans l’AMP de Portofino, il est traditionnellement mouillé en eaux relativement profondes par les pêcheurs. De la terre, un gardien est chargé d’alerter les bateaux lorsque le
poisson (généralement des mulets) est au-dessus de l’ouverture du filet. Une fois alertés,
les autres pêcheurs se rendent auprès de la mugginara en bateau, poussent le poisson
dans le filet et ferment l’ouverture.
Seine : la senne est un grand filet de pêche qui peut être disposé de différentes façons.
Pour la pêche à la senne tournante, le filet est suspendu verticalement dans l’eau grâce
à des lests sur la partie inférieure et des flotteurs sur la partie haute. Une technique de
pêche simple et couramment utilisée est la senne de plage, pour laquelle la senne est manipulée depuis la plage. La seine peut également être manipulée par des bateaux.
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Tonnarella : il s’agit d’un filet fixe traditionnel fait à partir de fibres de noix de coco
entrelacées qui, dans l’eau de mer, sont rapidement colonisés par des organismes
marins. Cela rend le filet plus difficile à discerner pour les poissons pélagiques qui sont
la cible de cet engin. Cet engin de pêche particulier (qui ressemble et fonctionne comme
une sorte de madrague, mais qui est beaucoup plus petit en taille et d’une structure
plus simple) s’utilise généralement pour les sérioles, les bonites et les maquereaux. Il
est déployé perpendiculairement à la côte et se termine par une impasse où les poissons
sont finalement piégés.
Trémail : le trémail est un filet de pêche avec trois couches de filet dans lesquelles
s’emmêlent les poissons, les mollusques et les crustacés. Une couche centrale lâche
à petites mailles est prise en sandwich entre deux couches externes à plus grandes
mailles. Le filet est maintenu vertical par les flotteurs de la ralingue supérieure et le
poids de la corde lestée inférieure.
Trappes à poissons : ces engins peuvent avoir des formes et des tailles variables
et peuvent être réalisés avec des matériaux variés. Historiquement les pièges ont été
fabriqués à l’aide de bois et de fibres végétales, alors qu’aujourd’hui ils sont généralement constitués d’un châssis métallique entouré d’un grillage. Les mailles s’enroulent
autour du châssis et se rétrécissent ensuite vers l’intérieur du piège. Lorsqu’un poisson
nage vers l’intérieur à travers l’ouverture, il ne peut en ressortir, car l’entrée du piège est
disposée de telle façon que la sortie soit beaucoup plus difficile que l’entrée.
Traîne ou traîne de surface : la pêche à la traîne est une méthode de pêche pour
laquelle une ou plusieurs lignes de pêche, auxquelles sont fixés des leurres ou des appâts, sont tirées dans l’eau. Elle se pratique derrière un bateau en route, ou en enroulant
lentement la ligne quand la pêche se pratique à partir d’une position immobile, ou encore en bougeant la ligne d’un côté à l’autre, par exemple lorsque la pêche est pratiquée
à partir d’une jetée.
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Le WWF France en quelques chiffres
1973
recyclé
Année de la réation du
bureau français du WWF
91
Salarié(e)s du WWF
France engagé(e)s au
quotidien pour offrir
aux générations futures
une planète vivante
2 500
Bénévoles actifs en France
métropolitaine et ultra-marine
190 000
Donateurs du
WWF France au 1er
septembre 2014
Notre raison d’être
Arrêter la degradation de l’environnement dans le monde et
construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en
harmonie avec la nature
© 1986 Panda symbol WWF - World Wide Fund For Nature (Formerly World Wildlife Fund)
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