Les rendez vous philosophiques

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Les rendez vous philosophiques
Les rendez vous philosophiques. Novembre 2010
LA FINITUDE ET LA MORT :
Le tragique de La condition humaine.
Textes de référence dans « Les Pensées » de Blaise Pascal
Frgt.199 : l’image de la condition humaine.
Frgt.200 : l’incertitude fondamentale du temps qui nous reste
Frgt.205 : la vie la plus longue est brève engloutie dans L’incommensurabilité du temps.
Frgt.206 : le silence éternel, rien ne répond.
Frgt.208 : le caractère contingent de notre vie.
Frgt.210 : la mort (dramatisation)
Frgt.211 : solitude de l’homme face à son destin.
Frgt.212 :…voué à être dépossédé de tout.
Frgt.194 : Je ne sais qui m’a mis au monde ni ce que C’est que le monde La
dimension métaphysique et les questions ultimes sur le sens de la vie.
J’imagine quelqu’un qui « tombe » inopinément sur ce site et la fuite éperdue
vers quelque chose de plus joyeux et festif surtout dans cette période de l’année. Seul
un esprit morbide ou lugubre peut « normalement » s’attarder sur de pareils sujets
sans « déprimer ». Mauvaise Pub pour les rendez vous philo dans un contexte ou la
pente dominante consiste à se divertir à éviter et oublier tout ce qui touche à ces
questions vieilles comme l’homme et le renvoie à sa finitude et à ses limites. Pourtant
ces questions délaissées parce qu’on ne connaît aucune réponse définitive qui
permettrait d’éviter un engagement personnel ne cessent de se poser à nous, même
si nous nous faisons le choix de les mettre au rancart. Qui donc peut se targuer de
n’être jamais confronté à un deuil, la maladie le vieillissement….mais voilà que je
recommence à être désagréable !
Ce n’est pas pour nous désespérer que Pascal s’appesantit sur ces thèmes que
l’on considère comme attristants , mais pour nous inviter à vivre éveillé plutôt
qu’engourdi , cultivant la lucidité au lieu de fuir dans des illusions dont le pouvoir
réconfortant est de toute façon fragile et décevant. Cette réalité de la condition
humaine, il semble que bien peu ont les épaules assez larges pour se tenir devant
sans défaillir. Comme disait en substance Nietzsche, je juge un homme à la
quantité de vérité qu’il est capable d’absorber….Comme s’il s’agissait d’un poison
ou d’un alcool particulièrement décapant. De ce point de vue, il y a une certaine
proximité entre les deux penseurs, mais Nietzsche tout en avouant son estime pour
Pascal, lui reprochera de faire un mauvais usage de sa lucidité en invitant son
lecteur à se tourner vers le dieu des chrétiens. Cependant l’un comme l’autre ont un
en commun le style provocateur qui déroute l’opinion commune par l’expression
brutale des paradoxes de la condition humaine.
Les Rendez vous philosophiques : :Novembre 2010
Quand nous repartirons en Décembre de la lecture du fragment 94, nous le verrons
s’étonner de l’attitude ordinaire des hommes face aux questions ultimes qui posent
comme enjeu de l’existence sur terre le salut ou la damnation éternelle.
Plus tard nous l’avons vu, le paradigme de ce qui peut donner du sens à la vie
humaine change.
Ainsi, avec les lumières au dix huitième siècle, et dans les temps qui vont suivre, ce
qui va donner du sens à la vie, c’est la Recherche du bonheur sur terre dans le
cadre temporel donné par la nature ? l’idée du salut et d’une vie après la mort
s’estompe dans la mentalité commune au profit d’une espérance portée par la
confiance en la raison humaine .
Par ses conquêtes et ses réalisations se cultive l’idée que l’homme a bien assez de
génie en lui même pour se dispenser du recours à des divinités lointaines et
hypothétiques pour atteindre cette nouvelle forme de salut qu’est la quête du
bonheur.
Mais cette espérance va être mise à mal par l’usage mortifère de la puissance
techno scientifique dans la guerre et l’instrumentation de toutes sortes de délires de
toute puissance. L’optimisme se change en inquiétude lorsqu’il devient manifeste
que le progrès est porteur du mal comme du bien.
Il peut conduire au malheur et non plus au bonheur si l’on oublie de réfléchir aux
buts qu’il peut être souhaitable d’assigner à toute cette puissance qui n’a en elle
même qu’une valeur de moyen.
Un doute ,une peur diffus, se sont emparés des hommes de notre temps ,exprimés
indirectement dans l’imaginaire fantastique d’histoires d’apprentis sorciers ou de
Frankenstein, mais aussi par l’agitation anxieuse autour des questions écologiques.
Se pose alors la question : la science peut elle résoudre tous les problèmes que
l’homme se pose ?
Si la science perd de son crédit comme objet de confiance, sur quoi se reportera le
besoin de croire et de se fier ?
Avec ce délitement de la confiance et la confusion des valeurs susceptibles d’étayer
nos vies se repose la question délaissée
Du sens. Qui nous enseignera une direction crédible ?
Jean Louis Crinière, 2décembre 2010
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Les Rendez vous philosophiques : :Novembre 2010

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