L`Utilisabilité de Systèmes de Navigation GPS

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L`Utilisabilité de Systèmes de Navigation GPS
L’Utilisabilité de Systèmes de
Navigation GPS
Quaresma, Manuela*
LEUI Laboratoire d’Ergonomie et l’Utilisabilité d’Interfaces/
PUC-Rio Pontifical Université Catholique de Rio de Janeiro/
Rua Mq. São Vicente, 225 - 725F / 22453-900 Rio de Janeiro/
Brésil
E-mail: [email protected]
Phone: +55(21) 25524789
* Chercheur financé par FAPERJ (Fondation de Soutien de la Recherche de l’Etat de
Rio de Janeiro)
Moraes, Anamaria de
LEUI Laboratoire d’Ergonomie et l’Utilisabilité d’Interfaces/
PUC-Rio Pontifical Université Catholique de Rio de Janeiro/
Rua Mq. São Vicente, 225 - 725F / 22453-900 Rio de Janeiro/
Brésil
E-mail: [email protected]
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RÉSUMÉ
Le système de navigation GPS est un dispositif technique qui aide le conducteur, à
travers de cartes électroniques et d’indicateurs de manœuvre, à conduire
l'automobile par le chemin qu’il doit suivre vers sa destination. L’objectif de cet
article est présenter les principaux problèmes d’utilisabilité trouvés en systèmes de
navigation GPS. Ce travail englobe des entretiens avec des utilisateurs brésiliennes
de ces systèmes en voyages dans des pays étrangers, où ils ont aperçu plusieurs
problèmes sur l’interaction avec ces systèmes. Les problèmes ont été divisés en
deux catégories : les problèmes d’entrée de destination – le moment d’usage où
l’utilisateur entre des données dans le système ; et les problèmes de guidage de
route – le moment d’usage où l’utilisateur suit des instructions émises par le
système.
Mots-clefs
Les systèmes de navigation, l’utilisabilité, l’interaction humain-ordinateur,
l’ergodesign
INTRODUCTION
Le système de navigation GPS est un dispositif qui, installé dans une automobile,
aide le conducteur à travers de cartes, d’instructions de voix et d'indicateurs, le
chemin qu’il doit parcourir vers sa destination. C’est un système qui contient un
écran pour la visualisation de la carte et des boutons électriques pour l’entrée de
données. Ces boutons peuvent être à la fois physiques, comme les push-buttons et
les joysticks, des boutons giratoires ou des boutons virtuels, qui sont poussés sur
un écran tactile.
L’objectif principal de ce système est amener le conducteur vers des lieux inconnus.
Une fois que l’adresse de la destination est insérée, le système de navigation
calcule la route et guide le conducteur pas à pas par tout l’itinéraire calculé vers la
destination finale. Pour faire cela le système dispose d’un logiciel qui interagit avec
l’utilisateur, avec des écrans graphiques et des fenêtres de dialogue et d’une
banque de données qui contient les informations des voies de la ville/pays visité.
Malgré l’existence de la technologie GPS véhiculaire il y a déjà une vingtaine
d’années les systèmes de navigation GPS dans les véhicules personnels ont
beaucoup évolué récemment. Cette évolution devient évidente par rapport à la
cartographie des villes et des pays, principalement en Europe et en Amérique du
Nord. Car, dans ces deux continents, la diffusion de ces systèmes a été très large,
ainsi que l’apparition de nouvelles technologies, comme les écrans LCD à couleurs
entre autres.
Au Brésil par contre on n’entendait pas parler de ce système inséré dans les
véhicules brésiliens, jusqu’à mars 2006. Avant cette date, les systèmes de
navigation étaient interdits dans les véhicules, car la « résolution n° 153_03 » [1]
interdisait tous sortes des dispositifs techniques capables de présenter des images
en mouvement pour le conducteur. Cela a changé avec la publication de la
résolution 190_06 [2] du CONTRAN (Conseil National du Transport Brésilien). On
croit que cette première résolution, qui était défavorable au système de navigation,
avait comme but l’interdiction de l’utilisation de dispositifs techniques comme le
DVD et téléviseurs pour les conducteurs. Cela a fini par interdire également les
systèmes de navigation, car ils présentent de la même façon des images (de cartes
électroniques) en mouvement. Toutefois, en raison de fortes pressions du marché,
le Conseil National du Transport a remplacé la résolution 153_03 par la 190_06,
libérant l’utilisation de ces systèmes de navigation qui montraient seulement des
symboles, comme flèches, et/ou audio afin de guider. Cette résolution n’a pas
libéré, par principe, les systèmes comme ils marchaient dans les pays étrangers,
mais cela a été suffisant pour que, dans moins d’un an, surgissent au moins dix
types de systèmes différents des plusieurs fabricants. En 2007, le CONTRAN
finalement a libéré les systèmes avec les images de cartes électroniques en
mouvement avec la résolution 242_07 [3], similaires aux marchés étrangers,
révoquant la résolution antérieure. Ainsi, jusqu’à la fin de 2008, il était déjà
possible trouver plus de 40 systèmes différents vendus sur le marché brésilien.
Cependant, l’interaction de l’utilisateur avec ce système est la cible de plusieurs
recherches dans le domaine de l’Ergonomie Cognitive et l’Interaction HumainOrdinateur, car l’utilisation de ces systèmes présente divers problèmes
d’utilisabilité. Ces problèmes peuvent occasionner des frustrations, des stresses,
des distractions du conducteur et des erreurs dans la conduction et, par
conséquent, causer des accidents.
Selon Nowakowski, Green et Tsimhoni [4], « un système de navigation bien conçu
peut empêcher de fausses manœuvres, réduire le temps de voyage, et avec espoir,
atténuer une partie de la charge de travail du conducteur. Cependant, une
mauvaise utilisabilité peut détourner les conducteurs, augmenter leur charge de
travail et les amener à faire des manœuvres dangereuses ».
LES PROBLEMES D’UTILISABILITE EN SYSTEMES DE NAVIGATION GPS
Fondamentalement, il y a deux moments dans l'utilisation d'un système de
navigation. Dans le premier moment, l'utilisateur interagit avec le système pour
entrer les données de la destination, où il détermine la façon dont le système doit
calculer leur itinéraire, soit par une adresse spécifique, soit par un croisement ou
soit par un point d'intérêt (station-service, hôtels, restaurants, etc.). C'est dans
cette interaction qui se produit la plupart des problèmes liés à la navigabilité de
l'interface, la lisibilité et la cohérence des informations, car il y a beaucoup
d'informations réparties en plusieurs niveaux, dans un assez petit écran. En
moyenne, la taille de l'écran d'un système de navigation est de 4 pouces.
Dans le deuxième moment, l'utilisateur interagit avec le système à travers du
«guidage de route », qui est l'ensemble des messages de voix et des informations
graphiques (des cartes, des flèches, des temps, des kilométrages, etc.) présenté
par le système pour que le conducteur puisse suivre vers la destination. Dans cette
interaction, la plupart des problèmes est liée à la précision de l'information, au
temps de réponse du système et à la lecturabilité et la pollution visuelle des
informations présentées sur l'écran.
Nowakowski, Green et Tsimhoni [4] montrent que, malgré l’existence les systèmes
de navigation, il y a longtemps, et même que plusieurs directives [5], [6], [7] aient
déjà été publiées, les problèmes d'utilisabilité de ces systèmes continuent à se
produire. Les auteurs ont réalisé plusieurs évaluations sur l'utilisation de ces
systèmes, ce qui a montré un certain nombre de problèmes d’utilisabilité, tant pour
l'entrée de données de la destination que pour l'utilisation du guidage de route.
Noel, Nonnecke et Trick [8] et [9] ont également effectué des études avec les
navigateurs et ont montré des problèmes d’utilisabilité très similaires, en particulier
en ce qui concerne l'apprentissage et la mémorisation d’usage dans l’interaction
avec le système. Ces problèmes sont présentés ci-dessous.
Les problèmes liés à l'entrée de données de la destination
En ce qui concerne l’entrée des données de la destination, les principaux problèmes
trouvés ont été:
• Les identifications et les sigles des commandes mal définis et les menus
confus ont été mal interprétés par les conducteurs (par exemple POI – point
of interest - le point d'intérêt);
• Le groupement inconsistant de commandes sur l’écran, ignorant le concept
de groupement logique de sous-groupes;
• Les contrôles plus critiques pour une utilisation avec le véhicule en
mouvement n’étaient pas à la portée du conducteur;
• L’organisation et la hiérarchie confuse des menus - les utilisateurs ne
savaient pas où trouver certaines fonctions;
• En ce qui concerne le feed-back sonore, de nombreux équipements ont émis
un seul type de son, ce qui a causé la confusion chez les utilisateurs pour
comprendre ce que le système était en train de dire;
• Beaucoup d'erreurs ont été liées à l'ordre d'entrée des données - la plupart
des utilisateurs a mis le nom de la rue quand il a été demandé de mettre
d'abord le nom de la ville;
• Les utilisateurs se sont perdus dans la navigation de l'entrée de données les systèmes n'ont pas présenté les informations insérées sur les écrans
précédents;
• Les utilisateurs ont remarqué qu’il y avait de nombreuses étapes à parcourir
pour l’entrée des données et que cela était fatigant;
• Par une erreur de l'utilisateur, les systèmes perdaient les données de
l'adresse déjà insérée, de sorte que la même tâche ait été effectuée
plusieurs fois, causant l'irritation;
• En ce qui concerne le type de voie (rue, avenue, boulevard, etc.), les
utilisateurs ont été confondus, car ils ne savaient pas s'il était ou non
nécessaire d'insérer ces noms. Dans certains systèmes, le nom du type de
voie est abrégé.
Les problèmes liés au guidage de route
En ce qui concerne le guidage de route, les problèmes plus mentionnés ont été:
• La présentation de l’itinéraire était confuse et, dans certains cas, n'a pas été
présentée. Cette confusion a été due au zoom et les voies de l’itinéraire sans
identification;
• Le système avertissait le conducteur qu’il était arrivé à sa destination avant
son arrivée – parfois dans une voie parallèle ou dans un coin;
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Lorsque le conducteur arrivait à la destination, il ne savait pas si elle était du
côté droit ou gauche de la voie;
Les textes et les symboles de ces systèmes étaient très petits, ce qui a
provoqué des problèmes de lisibilité;
Dans les zones centrales (zone urbaine), les cartes présentaient de
nombreux détails (comme les POI), ce qui a rempli les cartes d’informations
et a causé beaucoup de pollution visuelle. Dans le mode nocturne (écran
avec des couleurs plus sombres), on a eu l'impression que les cartes étaient
plus pleines et plus confuses. Dans la vision 3D, elles devenaient également
polluées, à cause des informations qui venaient après;
Certaines voies importantes n'ont pas été identifiées sur la carte, comme la
voie sur laquelle on devait entrer;
Lorsque la voie à parcourir n'est pas clairement visible, de nombreux
conducteurs avaient les yeux fixés sur la barre de compte à rebours, au lieu
de se concentrer sur la voie;
L'utilisation de terminologies mal définies (telles que, « à une courte
distance » et « en avant ») a conduit les conducteurs à plusieurs mauvaises
manœuvres et à des situations de panique. Les conducteurs interprètent, en
général, des messages ambigus comme « tournez immédiatement »;
L'utilisation de termes incorrects pour décrire la géométrie de la voie,
comme « fork » en anglais pour décrire une bifurcation. Dans ces situations,
les conducteurs deviennent souvent agités, confus et fâchés avec le
navigateur;
Comme les messages de manœuvre indiquaient la distance en mètres qui
manquait pour conclure la manœuvre, comme « tournez à droite à environ
300 mètres », de nombreux conducteurs ont été confus et angoissés pour
ne pas savoir estimer en temps ces distances;
Le conducteur ne savait pas quoi faire à cause du retard des systèmes pour
recalculer la route ;
Certains navigateurs ont calculé de longues routes, tandis que les
conducteurs eux-mêmes ont constaté que la route aurait pu être plus
simple;
Quand les systèmes de navigation recalculaient la route, ils émettaient une
série d'avertissements, ce qui énervait le conducteur de ne pas comprendre
ce qu'ils voulaient.
METHODOLOGIE
Afin d’observer si ces problèmes se produisent encore dans les systèmes de
navigation plus récents et si les utilisateurs brésiliens identifieraient également les
mêmes problèmes, un entretien semi structuré a été organisé, basé sur les
résultats de ces recherches mentionnées ci-dessus. À partir des problèmes trouvés,
un script a été développé pour l’entretien, divisé en trois parties : dans la première
partie, on a examiné les informations générales de l’utilisation du système ; dans la
seconde partie, on a pris les caractéristiques du système de navigation utilisé ; et,
enfin, dans la troisième partie, on a interrogé plusieurs points liés à l’entrée de
données de la destination et au guidage de route.
Comme l'entretien demandait des données qualitatives et exigeait beaucoup de
temps, environ une heure à une heure et demie, on a cherché des utilisateurs qui
avaient utilisé des systèmes de navigation avec des caractéristiques très
différentes. Seulement trois utilisateurs brésiliens qui ont utilisé les systèmes en
voyages à l'étranger ont été interrogés – l'un au Portugal et deux en Allemagne.
Ces utilisateurs, deux hommes et une femme, ont été expérimentés dans
l'utilisation d'interfaces informatiques et ils ont déjà utilisé un système de
navigation avant le système objet de l'entretien, dans d’autres voyages. Dans le
système de navigation utilisé au Portugal, la langue configurée dans le système a
été le portugais-portugais, et dans les systèmes utilisés en Allemagne, la langue
configurée dans les systèmes a été l’anglais-américain. Tous les utilisateurs avaient
la maîtrise de la langue en usage, ce qui n'a pas été considéré comme un obstacle
à la bonne utilisation du système.
Comme les interviewés n’étaient pas dans la même ville de l’intervieweur, les
entretiens ont été réalisés via Internet à travers le logiciel de communication Skype
et toutes les conversations ont été enregistrées automatiquement par un autre
logiciel d'enregistrement audio, appelé Audio Hijack. L'utilisation du logiciel de
communication a permis une interaction entre l’intervieweur et l’interviewé efficace
et facile, avec la même façon qui serait si l’entretien avait été réalisé en direct, car
elle permet également l'échange de fichiers informatiques (comme les images du
navigateur utilisé) et des images vidéo, en cas de besoin de faire un dessin ou d'un
geste. De même, le logiciel de l'enregistrement audio a permis également
l’enregistrement de tout le dialogue, de la même façon qu’un magnétophone
portable généralement utilisé dans les entretiens.
Les systèmes de navigation utilisés par les interviewés ont été de trois types de
position et de modes d’opération différents. Le modèle du premier interviewé
(Figure 1) était du type installé sur un support attaché au pare-brise au-dessus du
tableau de bord, très commun dans les entreprises de location de véhicules, avec
un écran couleur tactile et quelques boutons latéraux. Dans le modèle du deuxième
interviewé (Figure 2), l’écran était monochromatique et était placé dans le combiné
d'instruments, et son opération était faite par un bouton principal giratoire avec
d'autres périphériques installés sur la console centrale, entre le conducteur et le
passager. Enfin, le modèle du troisième interviewé (Figure 3) était l'un des
systèmes de navigation plus avancés sur le marché, dont l'écran couleur était situé
au centre et au sommet du tableau de bord, avec un bouton d’opération giratoire
également situé dans la console centrale.
Figura 1 – le système de navigation
utilisé par le premier interviewé.
Figura 3 – le système de navigation
utilisé par le troisième interviewé.
Figura 2 – le système de navigation
utilisé par le deuxième interviewé.
Comme l’audio de tous les entretiens ont été enregistrés, dans une étape
ultérieure, les transcriptions ont été faites. Pour l'analyse des résultats, à partir de
ces transcriptions, les problèmes mentionnés ont été retirés et classés comme des
problèmes d’entrée de données et des problèmes de guidage de route.
LES RESULTATS
En général, la plupart des problèmes évoqués dans les recherches ont encore
continué à se produire dans les systèmes utilisés par les utilisateurs interrogés.
D'autres nouveaux problèmes et des observations sur l’utilisabilité ont également
surgi. De toute évidence, les modèles qui ont montré plus des problèmes ont été
les deux premiers, parce qu'ils ont des écrans plus petits et les logiciels moins
avancés que le troisième, mais il est difficile de savoir comment l’influence
émotionnelle positive a été attribuée au troisième modèle, par son apparence et sa
technologie de dernière génération.
Les problèmes mentionnés sur l’entrée de donnée de la destination
L'un des premiers problèmes mentionnés par les interviewés a été la question du
long processus pour l’entrée de données, ce qui a été considéré très ennuyeux et
fatigant. Certains systèmes n'ont pas une fonction de mémoire du pays ou de la
ville dans laquelle on est, ou quand ils en ont, cette fonction n'est pas facilement
accessible. Cette situation est encore pire quand il y a l'utilisation du système avec
le véhicule en mouvement, car cela peut conduire à une distraction au volant et à
un éventuel accident. Toutefois, les trois participants ont dit qu’ils n’ont pas
effectué l’entrée de données avec le véhicule en mouvement, parce qu’il serait très
risqué ou parce qu’il ne serait pas l'idéal.
Commentaires sur le problème:
« Zut! Vous deviez rentrer avec le pays, alors vous arriviez à la ville et puis dans la
rue ... il y avait un certain nombre de possibilités différentes et alors, c’est
compliqué, vous comprenez? (...) Il ne marchait pas avec une mémoire de ville, par
exemple, ou de pays, chaque fois on devait encore rentrer avec le pays. »
« Cette histoire de commencer par le pays et la répétition de l'histoire ... d'accord,
vous ne changez pas de pays toutes les cinq minutes, ok? Il était fatigant à la fin, il
fallait répéter les tâches qui semblent inutiles, parce que vous aviez déjà avec une
certaine interface avec le produit, situé dans un lieu déterminé et il ne pouvait pas
comprendre ça, alors c’était une chose un peu fatigante. »
Autre problème abordé par les utilisateurs des systèmes moins avancés a été la
question de la sensibilité et de la taille des boutons d’opération. Dans l'un des
systèmes, le bouton semblait ne pas activer quand il était activé, sans même
donner une réponse (feedback), ce qui a apporté des doutes à l'utilisateur et lui a
fait perdre du temps avec cette activité. Quand il s’agit d’une utilisation dans une
voiture, la perte de temps avec ce type de dispositif peut être très risquée, puisque
deux secondes avec une vision en dehors de la voie sont suffisantes pour causer un
accident. En outre, le deuxième modèle de système a présenté un bouton giratoire
très petit et à faible coût, surtout si l'on considère que le bouton était la principale
commande du navigateur.
Commentaires sur le problème:
« Ah, parfois, il [le bouton d’opération] n’acceptait pas vite, parfois il s’arrêtait de
marcher un petit peu ... pas toujours ... quel ennui. »
« Le système est bon, j'ai seulement trouvé le menu mauvais, c’est la seule chose
dont je suis critique, l'interface avec l'utilisateur n'est pas bonne. Et le bouton pushbutton est minuscule, il est totalement low cost. »
Un autre problème typique dans les systèmes de navigation et qui s’est également
produit avec les utilisateurs est la question de la base de données obsolète. Les
informations contenues dans la base de données du système sont celles qui sont
recueillies au moment de sa création, ce qui ne signifie pas qu'ils ne peuvent pas
changer dans l'organisation d'une ville. Ces changements peuvent se produire tant
en relation au sens des voies que l’existence ou non d'un point d'intérêt déterminé.
Donc, pour ne pas se produire une induction d’erreurs dans la conduite, il est
important que ces données soient les plus actualisées possible, encore plus dans la
location de voitures. Toutefois, bien que les utilisateurs aient dit qu'ils étaient allés
à des points d'intérêt qui n'existaient plus, heureusement, ils n’ont pris aucune voie
au sens interdit, car ils étaient dans les pays où la signalisation du trafic est très
efficace.
Commentaire sur le problème:
« Nous avons essayé de trouver un centre commercial et ça n’a pas marché, mais
ça, c’est une question d’actualisation du CD, parce que ce CD doit être le plus
actualisé possible. »
Un autre problème qui a fait l'unanimité parmi les participants et qui se produit
dans la plupart des interfaces informatiques est la difficulté à trouver des fonctions
dans les menus et l’excès de sous-niveaux de navigation du système. Bien que les
participants soient des utilisateurs expérimentés dans les systèmes informatiques,
ils ont tous parlé d'un problème avec la recherche de fonctions/informations, la
difficulté avec l'utilisation de sous-menus et l'excès de fonctions disponibles. Encore
une fois, ce type de problème demande un temps d’utilisation du système, ce qui
peut être préjudiciel à la conduite du véhicule.
Commentaires sur le problème:
«Je pensais que l'ordre n'était pas logique, il est dans la tête du mec [le navigateur]
... il ne suivait pas d’ordre logique et raisonnable pour les utilisateurs, il était très
attaché à une façon du sujet utiliser ... du sujet qui a conçu [le navigateur]. »
« Comme je suis déjà familiarisé avec les menus, je n'ai eu aucun problème, mais
si c’était ma mère, elle ne réussirait pas à opérer ça, ou mon frère qui est médecin
qui ne comprend rien de ces choses. (...) C’est un système pour les personnes qui
sont connectées à la technologie, vous comprenez, si vous n'êtes pas connecté à la
technologie signifie que vous n’allez pas savoir comment ça marche. Ce n’est pas
un menu friendly... Je pense qu'ils auraient pu élaboré un peu plus le menu, encore
plus parce qu'il s'agit d'une matrice de points ... ils auraient pu faire quelque chose
de plus évolué, vous comprenez, travailler avec des graphiques… c’est pourquoi
c’est une chose un peu allemande là, les mecs veulent tous les fonctions du monde
là, toutes les configurations, vous comprenez ? Il y a beaucoup de fonctions
inutiles, je me souviens que le premier menu avait 7 fonctions qui démembraient.
Je pense que 3 de ces 7 étaient suffisantes. »
Pour terminer, les participants ont mentionné aussi le problème de la définition de
la meilleure route. Un des participants a questionné pourquoi le navigateur ne lui a
pas présenté quelques options de route, et un autre participant a mentionné que la
route n'a pas été présentée à la fin du processus d’entrée de données. Bien que la
plupart des systèmes permettent les options d’une route plus courte ou plus rapide,
dans un processus d’entrée de données il est seulement possible de voir l’une des
options à la fin, ce qui oblige l’utilisateur à répéter le processus pour voir l’autre
option. Enfin, le calcul de la route est peu clair et n'a pas le contrôle de l'utilisateur,
ce qui est en désaccord avec les principes d’utilisabilité.
Commentaires sur le problème:
« Le GPS parfois choisit une route qui n'est pas toujours la meilleure ou la plus
courte, il a une logique que je ne peux pas comprendre. Elle n’est pas la plus
évidente, ce serait bien si le système pouvait vous fournir des possibilités de route
pour que vous choisissiez, mais non, il en fournit une et vous choisissez si vous
voulez, mais vous n'avez pas trop le choix, vous comprenez ? »
« Le navigateur ne présentait pas toute la route calculée au début, seulement des
informations comme le kilométrage et le temps. »
Les problèmes mentionnés sur le guidage de route
Les problèmes liés au guidage de route ont été plus fréquents que l'entrée de la
destination. On peut dire que dans la plupart des cas, les problèmes ont été
associés à la syntonie de l'antenne du système avec les satellites GPS et à la
conception du logiciel.
Un des problèmes bien commenté dans les entretiens, et aussi, bien fréquent dans
les systèmes actuels du marché, a été l'imprécision dans les temps des instructions.
Il y avait des moments où l’instruction de voix et graphique a été émise bien avant
la manœuvre à faire, ou très proche de la manœuvre. De toute évidence, cela peut
conduire à des erreurs dans le trajet ou à des situations de stress du conducteur.
Même en sachant que le système recalcule une autre route, le conducteur peut
perdre beaucoup de son attention dans la tentative de suivre la route indiquée, ce
qui porte au moins une nuisance.
Commentaire sur le problème:
«Il ne marchait pas au bon moment, vous comprenez, donc, par exemple, il y avait
une bifurcation où vous aviez 3 ou 4 rues, et il parlait ‘prenez la troisième’ [voie],
mais parfois, il vous demandait de tourner à droite, et même il mettait du temps à
comprendre ... et vous ne pouviez pas arrêter la voiture, vous comprenez ... il y
avait un retard dans la communication avec le satellite et ça durait un certain
temps et je perdais l’entrée correcte. »
Comme mentionné précédemment, le problème de la syntonie ou de la perte de
signal GPS se produit trop souvent. La perte du signal GPS se fait principalement
par des barrières physiques, comme les tunnels, les hauts bâtiments, les
montagnes et ainsi de suite. Ce type de perte est quelque chose qui existera
toujours, mais il y a des moyens pour le contourner, soit par d'autres équipements
connectés au système de navigation (comme un gyroscope, en systèmes plus
avancés), soit par la programmation du logiciel. Mais quand il y a une perte de
signal ou un signal faible, il est très important que le système avertisse, clairement,
le conducteur de ce qui se passe, et non se mettre en "conflit" comme il est arrivé
avec l’un des interviewés.
Commentaires sur le problème:
« Dans le centre de Berlin, il y a plusieurs rues, des rues très proches, l'une à côté
de l'autre ... Il indiquait que nous étions dans une rue que nous n’étions pas. Nous
étions dans une rue parallèle. Parce que lorsque vous êtes dans le mode de flèche
[guidage de route] il indique la rue où vous êtes, donc nous étions dans une rue qui
est parallèle à l'autre et il a commencé à entrer en bogue. Comme, ‘tournez à
droite’ et ‘tournez à droite’ et il a commencé à indiquer une fausse route, jusqu’au
moment où nous avons atteint un cul-de-sac et il indiquait d'aller tout droit, quand
on ne pouvait pas aller tout droit. Il est entré en conflit. »
« Dans le centre ville, il était fou, il a dit ‘gardez votre gauche’, puis, plus avant,
quand j’allais déjà à gauche, il a dit ‘tournez à droite dans 400 mètres’, vous
comprenez, il était fou! Il était complètement dingue! »
Un autre point également mentionné par les participants a été la préoccupation
avec les instructions en mètres ou en kilomètres. La manière plus précise trouvée
par les développeurs de systèmes de navigation a été l’indication de manœuvre par
mètres restants, mais de nombreux utilisateurs croient ne pas savoir ce que signifie
ce kilométrage en temps par rapport à la vitesse du moment. On croit qu'avec le
temps d'utilisation du système, l'utilisateur peut apercevoir quel est le temps
versus la distance, mais cela ne laisse pas d’être critique parce que les systèmes de
navigation ne sont pas utilisés si souvent, en général, on les utilise seulement en
voyages.
Commentaire sur le problème:
« (…) mais vous devez connaître la notion de mètres, sinon vous passez. Il y a des
gens qui n'ont pas cette notion. Parfois, il dit ‘continuez tout droit pendant 5 Km’,
vous pensez que vous allez savoir par coeur ce qui est 5 Km?!? Devez-vous
regarder le compteur kilométrique? Je ne sais pas. »
Dans les systèmes moins avancés, comme le système du deuxième interviewé,
avec un simple petit écran, l'instruction de la manœuvre n'a pas été clairement
comprise, en particulier lorsqu’on a plusieurs sorties dans la voie. Dans le système
plus avancé (troisième interviewé), ce problème ne s’est pas produit avec ce type
de voie, certainement parce que l'identification de la manœuvre a dû être beaucoup
plus claire. Un autre problème lié aux graphismes des instructions a été leur
compréhensibilité, un type de flèche déterminé a conduit à une interprétation qui,
en fait, avait un autre sens, qu’on peut voir dans le deuxième commentaire cidessous.
« Vous êtes dans une voie express où vous devez prendre la droite, mais vous avez
deux droites, une bifurcation de la bifurcation, c’est comme une loterie, vous ne
savez pas quelle est la droite que vous devez prendre… j’ai pris la fausse droite la
première fois que j’ai essayé. »
« Il a recalculé ... ce qui est drôle c’est qu’il y a les flèches, et quand vous entrez
dans la mauvaise rue la flèche tourne vers vous, au sens inverse, c’est terrible, il y
a quelque chose qui ne va pas, je pense que je me trompe, la bonne direction n’est
pas celle-là. » [Cependant, selon l’interviewé, la flèche au sens inverse indiquait
que le système était en train de recalculer et ne constituait pas un sens interdit].
Une autre question mentionnée a été l’”hyperactivité" dans les instructions de voix.
Même avec le véhicule arrêté, après l'entrée des données de la destination, les
systèmes ont déjà émis des instructions, parfois même à l'intérieur des parkings.
Même si ce n'est pas un gros problème, parce qu’il faut seulement sortir avec la
voiture, le système s'adapte, pour certains utilisateurs, cela peut causer des
désagréments. Dans ces situations, il est préférable que le système atteigne la voie
pour commencer l'instruction, qu’il oblige l'utilisateur à trouver une voie.
Commentaires sur le problème:
« Le système est assez direct, quand vous donnez ‘ok’ tout de suite il commence à
dire ‘prenez la prochaine à droite’, et vous répondez ‘du calme, ok? du calme,
permettez-moi de mettre la ceinture’. »
«Il était fou (...) il n’identifiait pas que vous vous étiez arrêté dans un parking... et
ça nous ignorons tout le temps. »
Pour finir, un autre problème trouvé a été l’instruction pour les chemins interdits
Cela peut être dangereux, parce que, quand un tel système est utilisé, en général,
le conducteur ne connaît pas la région et si la signalisation de la voie n’est pas là, le
système peut indiquer une voie dangereuse. Ce type de problème arrive, en raison
principalement de la base de données obsolète, comme mentionné dans le souschapitre précédent.
« En effet, il nous a indiqué de prendre de mauvais chemins qu’on ne peut pas
suivre, vous comprenez ? »
«On n’est pas arrivé à une situation trop dangereuse, mais qu'il voulait me mettre
en danger, il voulait. Il m’a indiqué de tourner où je ne pouvais pas tourner, et ça a
été plusieurs fois. Il m’a indiqué de prendre une rue au sens interdit et faire un
virage où je ne pouvais pas faire, au moins il n’y avait aucune signalisation qui
permettait ça. »
CONCLUSION
On peut conclure que nombreux problèmes se produisent encore dans l'utilisation
de systèmes de navigation GPS, en grande partie sur son utilisation dans les
guidages de route, où la situation est plus critique parce que le véhicule est en
mouvement. Bien que tous les systèmes de navigation observés soient des
systèmes étrangers, dans les systèmes brésiliens, probablement, les mêmes
problèmes seront trouvés. Tous les systèmes de navigation vendus au Brésil sont,
actuellement, la traduction des modèles étrangers. En outre, ces traductions
peuvent aussi mener à d’autres problèmes, en ce qui concerne la terminologie
utilisée.
Il reste encore beaucoup de recherches à faire dans ce domaine de l'utilisation des
systèmes de navigation, en particulier au Brésil, un marché qui a reçu ces
systèmes, il y a trop peu de temps après la publication des résolutions du Contran
n° 190 [2] et n° 242 [3]. Le domaine de l'interaction humain-ordinateur (HCI) est
encore très axé sur des questions d’utilisabilité sur le Web et les systèmes en ligne,
il faut faire attention un peu plus à ce type d'équipement – des systèmes de
navigation, et les systèmes non connectés (offline).
Cette recherche, présentée dans le présent article, est une première recherche,
d'exploration, elle fait partie d’une recherche en développement sur l'utilisabilité
des interfaces humain-ordinateur dans les voitures et la distraction du conducteur.
REFERENCES
[1]
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