Camera Obscura,

Transcription

Camera Obscura,
Séquence 2
Classe
3ème
Musique et nouvelles technologies
Camera Obscura,
Sept préludes et labyrinthes
François Bayle
François Bayle est né en 1932 à Tamatave
(Madagascar). Après avoir appris la formation musicale en
autodidacte, il rejoint le Groupe de Recherches Musicales
dont il devient le responsable en 1966. Le GRM est ensuite
intégré à l’Institut National de l’Audiovisuel et Bayle devient
chef du département Ina-GRM jusqu’en 1997. Il installe
ensuite son propre atelier où il se consacre à la recherche,
l’écriture et la composition. Très actif pour le développement
de la musique électroacoustique, il collectionne les Grands
Prix entre 1978 et 1999 et écrit une production régulière
depuis les années soixante.
François Bayle, en 1932
Il compose Camera Obscura, Sept préludes et labyrinthe en 1976. Les 7 préludes
( Séquenza, Smorzando, Staccato, Toccata, Vibrato, Rubato et Ripieno) appartiennent à une
suite acousmatique comprenant plusieurs pièces formant une sorte de grand cycle.
Les noms italiens de nuances musicales constituent des indications d’écoute pour les
préludes. La construction sonore est bâtie sur l’opposition figuration/abstraction et sur les
oppositions d’espaces. Il faut considérer ici de nouveaux paramètres sonores (plus de notes,
de hauteur de son ou d’intensité). Il faut écouter la forme dynamique du son, sa matière, sa
morphologie.
„La chambre noire (Camera obscura) c'est le sudio aveugle – la nuit acousmatiquel'écoute attentive, active, paradoxale comme le sommeil du rêve...“ F. Bayle
Les préludes sont construits avec deux types de sons :
●
les sons de synthèse (fabriqués de manière artificielle) qui fonctionnent „à plat“, en
deux dimensions...
●
les sons microphoniques (enregistrés) qui donnent la troisième dimension, mais
indirectement : la balle de ping pong ne s'entend pas, on entend le rebond parterre,
contre les murs, sur les différentes surfaces qu'elle heurte. C'est le cerveau qui, par
abstraction, imagine un contexte réel.
Objectifs en fin de séquence : je dois être capable de ...
Reconnaître l'oeuvre étudiée si je l'entend et de la situer dans son contexte de
composition ( historique, géographique, artistique, ...)
D'expliquer le répartition sonore des plans musicaux, dans l'espace et dans le
temps; d'analyser la construction de cette oeuvre.
D'analyser une oeuvre inconnue selon les mêmes critères que l'oeuvre étudiée en
classe
De mettre en pratique ce savoir dans le projet musical : création de plans sonores
(chant, accompagnement polyrythmique)
Evaluation
élève
Evaluation
prof
●
Smorzando
En français : en s'éteignant, en s'amortissant
En musique : en laissant s'éteindre .
Repères d’écoute : -Ouverture avec un élément assez complexe.
-Opposition de sons de synthèse avec des sons microphoniques
-Sons de synthèse étirés : impression de ___________________________
-Rebonds de la balle de ping-pong : impression de ___________________
●
Vibrato
En français : Vibré
En musique : son vibré, non lisse.
Repères d’écoute : -Un son très_____________ au début du prélude
-Apparition d’un sentiment mélodique
-Harmonisation générale permettant l’écoute simultanée des sons de
synthèse, microphoniques et une trame légère .
-Arrêt sur un son extrêmement ______________ semblant figer le
déroulement du temps.
●
Ripieno
En français : rempli
En musique : joué avec l'ensemble des instruments.
Repères d’écoute : -Lancement sur une trame grave très pulsée.
-Style _____________________ : empilement de couches sonores
créant un timbre complexe et des espaces particuliers.
-Changement soudain de plan à 1’47, dû à la soustraction des sons ______
-Un très court silence précède l’évènement final.
Ecris ici, avec tes propres mots, ce que l'on doit retenir de cette oeuvre:
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Ecoutes complémentaires … à propos de l'ESPACE SONORE :
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Trio des Sirènes, Christian Zanesi (étudié en 5ème)
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Nous les penseurs! 2- Quel est mon propos? Patrick Dubost .
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PROJET MUSICAL : Angola, Bernard Lavilliers / Bonga Kuenda
Interprétation et mise en musique avec polyrythmie, et la classe grille simple au piano.
Je connais qu’un seul endroit mais c’est pas fréquentable
Où l’on joue ce blues là aussi noir que le sable.
Mona mona muene Kissueia ueza
Mona mona muene Kalunga n’gumba.
Je connais qu’une seule voix qu’en est vraiment capable
C’est profond, plus fort que toi il n’est pas responsable.
Mona mona muene...
C’est le blues d’Angola mineur et solitaire
qui nous vient de Luanda, c’est un chant de poussière.
Mona mona muene...
Fallait partir, laisser là tes rêves et cette guerre
et l’or noir que tu n’as pas pour tous ces mercenaires.
Qui ont du sang sur les mains jusqu’au bout de l’Enfer
Cours plus vite, ne dis rien sous cette pluie de fer.
Mona mona muene ....
Angola,
Tu n’en parle jamais, toi, toi mon ami, mon frère
Qui as tu perdu là-bas couché dans la poussière ?
Mona mona muene ...
J’veux du sang pour 20 caras, des diamants, des rivières…
Pétroliers du Panama, vos dollars m’exaspèrent.
Mona mona muene …
C’est le blues d’Angola mineur et solitaire
Qui nous vient de Luanda, c’est un chant de poussière.
Mona mona muene...
Accompagnement ryhtmique :
1er temps
2è temps
3è temps
4è temps
P
C
P
C
C
C
T
T
Mf
(Mf)
Mc
F
FF
F
FF
F
FF
F
FF
Légende : symboles de rythme:
P : Bout du pied par terre
C: Frappe main sur la cuisse
T ; Main sur le torse
Mf : Mains son fermé
(Mf) : même son mais seulement la 2è fois
Mc : Mains son claqué
F : Mains frottées l'une contre l'autre (racloir)
Histoire des Arts : Arts; espace et temps
L'homme en exil, mouvement dans l'espace, à travers le temps
Né à Leipzig en 1884 et mort à New York en 1950, Max Beckmann connaîtra personnellement les
grandes tragédies qui, dans ce premier XXe siècle, bouleverseront l’Europe et le monde. Le peintre
participera à la Première Guerre mondiale, subira la montée et la victoire du nazisme, connaîtra l’exil,
l’occupation hitlérienne, l’effondrement de l’Europe et enfin l’émigration aux Etats-Unis à l’époque de la
guerre froide. L’œuvre de Max Beckmann rend compte de chacun de ces drames, sans que pour autant le
peintre en soit un "illustrateur" ou une sorte de reporter.
Selon lui, les œuvres devaient transmettre un message moral capable d’instruire le spectateur et de
l’influencer. Suivant l’exemple de Nicolas Poussin, le peintre d’histoire devait être un peintre savant.
Ayant lui-même subi la guerre et l’exil, observateur attentif des mouvements politiques, il va dans son
œuvre interpréter l’histoire, sans jamais prétendre donner une image objective de la réalité.
Dans ses Lettres du front le peintre explique qu’il accumule des images. Il regarde, fixe dans sa
mémoire visuelle les horreurs qu’il découvre. Il dessine les blessés à l’hôpital, les cadavres qui jonchent les
champs et encombrent les morgues. Dessiner lui permet de tenir à distance les abominations insupportables
dont il est le témoin: "Dessiner me protège de la mort et de la destruction" (3 octobre 1914). Il extraira de ces
images, une fois la guerre finie, ce qu’elles ont d’éternel.
Le temps de l'exil en Hollande (pendant 10 ans) est vécu comme une prison, et il est récurrent dans
l'oeuvre de Beckman, en particulier dans ses autoportraits.
Selbstbildnis mit Horn, Autoportrait au cor, 1938
Huile sur toile. 110 x 101 cm
Neue Galerie, New York
Les rayures de son habit reprennent les motifs des barreaux de prison. Le
peintre exilé, isolé et passif, fait du cor un cornet qui lui permet d’entendre
les messages du monde. Il regarde à travers le cor, écoute, sent, fait corps
avec son instrument, sa main joue sur son habit comme sur un clavier. En
élevant le cor vers son visage d’un geste malhabile, il écoute monter les
plaintes d’une Europe au bord du gouffre.
Ici encore, Beckmann indique la mission de l’art et de l’artiste: rendre
compte de l’existence humaine, ballottée par le vent de l’histoire.
Puis vient le temps de l’émigration vers les Etats-Unis : un nouveau départ. Techniquement, sa
peinture connaît une mutation. L’Amérique fait passer dans les tableaux de Beckmann des coloris plus variés
et éclatants. Il ne renie plus l’aspect "décoratif" de certaines formes ou couleurs, après l’avoir tant critiqué
chez Picasso et Matisse.
The Town, La Ville, 1950
Huile sur toile. 165 x 190,5 cm
The Saint-Louis Art Museum, Saint-Louis
Beckmann peint là sa vision de la "ville debout", de la ville
moderne par excellence, dressée dans un dynamisme
pervers qui fascine tous les émigrants.
Il la peint sous la forme d’une femme nue, offerte et ligotée.
Par cette opposition entre les lignes verticales et la ligne
horizontale du corps de la femme, Beckmann montre une
ville au matérialisme triomphant où prévalent le pragmatisme
et la force brutale.
Aux Etats-Unis, Beckmann poursuit son étude de l’âme
humaine au travers des autoportraits. Là encore, ces
tableaux nous disent beaucoup sur l’état d’esprit du peintre
et sa vision de l’Amérique.

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