FAQ Max Havelaar France

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FAQ Max Havelaar France
Mai 2006
FAQ Max Havelaar France
1. Les grandes surfaces ont de mauvaises pratiques : marges arrière, conditions de travail des
caissières. Le terme « équitable » ne doit-il pas s’appliquer tout au long de la filière ?
1/ Le rôle de Max Havelaar est de proposer des solutions à des producteurs du Sud. Il est important de connaître les limites
de notre action afin d’être efficaces. Max Havelaar n’a pas vocation à régler tous les problèmes du monde.
2/ En France, il existe déjà des syndicats de producteurs ou de salariés dont le rôle est de défendre les conditions de travail.
Il n’est pas question de nous y substituer.
3/ Le label n’a pas la prétention d’incarner à lui seul toutes les démarches éthiques. Le consommateur, qui est aussi citoyen,
a la responsabilité de faire des choix : du café équitable, un panier des AMAP, un voyage en train plutôt qu’en avion…
2. Pourquoi les produits labellisés sont-ils en supermarchés ? Ne craignez-vous pas d’être récupérés par
la grande distribution qui valorise son image en ne vendant que quelques références ?
1/ Max Havelaar certifie des produits et non des entreprises. L’attribution du logo signifie le respect par la filière de critères
précis.
2/ 15 millions de foyers Français font leurs courses dans les grandes surfaces : la grande distribution existe, c’est un fait, elle
n’a pas besoin de nous pour survivre.
3/ C’est le seul moyen d’assurer des volumes suffisants pour sortir le commerce équitable d’une niche commerciale ou d’une
marginalité radicale.
4/ Si la proportion des produits labellisés est encore faible, elle croît d’environ 80% chaque année.
5/ Nous sommes très étonnés de voir Andines et Minga s’opposer au fait que les produits labellisés Max Havelaar soient
disponibles en grande surface, puisqu’Andines, aux côtés d’une cinquantaine de signataires, avait précisément fait pression
en ce sens (Pétition Agir Ici, septembre 98-janvier 99).
3. Comment une association comme Max Havelaar France peut-elle être en position de négocier avec la
grande distribution pour garantir le prix au producteur ?
Ce n’est pas Max Havelaar France qui décide du prix final. L’association garantit que le producteur reçoit le prix minimum
garanti et la prime de développement. Ceci représente un coût supplémentaire pour les marques. Cependant, le reste du
prix relève de la politique commerciale de celles-ci.
4. Pourquoi le commerce équitable se limite-t-il aux producteurs des pays du Sud, et néglige par exemple
les paysans français dont une grande partie ne touche pas le SMIC ?
1/ Les communautés bénéficiaires du commerce équitable vivent la plupart du temps dans des pays dans lesquels l’Etat est
faible : pas ou peu de protection sociale ; infrastructures défaillantes, absence ou faillite des mécanismes de compensation
lors de la chute des cours des produits agricoles… La plupart de ces paysans cultivent à la main, sur moins de 5 ha. Les
enjeux ne sont pas de même nature, même si de nombreux paysans français vivent sous le seuil de pauvreté.
2/ Il existe des syndicats, des chambres d’agriculture, une inspection du travail… Max Havelaar n’a pas l’intention de
concurrencer ces organismes.
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3/ La définition internationale du commerce équitable, fruit d’une concertation entre toutes les grandes fédérations
internationales, est la suivante : « Le commerce équitable est un partenariat commercial, basé sur le dialogue, la
transparence et le respect, qui vise plus d'équité dans le commerce international. Le commerce équitable contribue au
développement durable en proposant de meilleures conditions commerciales aux producteurs marginalisés, spécialement
dans le Sud, et en sécurisant leurs droits.
Les acteurs du commerce équitable, soutenus par les consommateurs, s'engagent à appuyer activement les producteurs, à
sensibiliser le public et à se mobiliser pour des changements dans les règles et les pratiques du commerce international
conventionnel. »
4/ Max Havelaar France est tout à fait d’accord pour apporter son expertise pour contribuer à l’émergence d’un label de
« commerce solidaire » pour le Nord. Afin de participer à la réflexion concernant ces problématiques, Max Havelaar France
participe au RADIS, le Réseau pour une agriculture durable, inventive et solidaire.
5. Les produits du commerce équitable comme le miel et les fleurs sont aussi produits en France.
N’entrent-ils pas en concurrence ?
1/ La production de miel est insuffisante en France. C’est précisément en accord avec le syndicat des apiculteurs français
que la filière miel a débuté.
2/ Les fleurs ne sont que peu produites en France, surtout pas pour la Saint-Valentin.
6. Pourquoi ne puis-je pas savoir précisément combien reviendra au producteur sur mon paquet de
café ?
1/ Parce que le Code de la concurrence l’interdit. Les entreprises ont le droit de ne pas dévoiler leurs marges. Selon la loi,
l’association n’a pas son mot à dire sur le prix de vente final. En revanche, elle garantit que le producteur reçoit le prix
minimum garanti et la prime de développement. Elle peut donner aussi une estimation constatée.
2/ Dans le label Max Havelaar, il y a une chose qui n'est pas négociable: ce sont les standards. Définis par le comité des
standards qui est indépendant et souverain, ils définissent les conditions de production, de rémunération, et d'échange
commercial entre le producteur et son client direct, qui est en général l'importateur.
7. Max Havelaar labellise aussi des grandes plantations. N’est-ce pas antinomique avec la notion de
développement durable ?
1/ En labellisant de grandes plantations, Max Havelaar cherche à introduire de l’équité dans des secteurs qui en manquent.
D’une part, elle cherche à y faire appliquer les recommandations universellement reconnues de l’OIT : développement
social, non-discrimination, travail forcé des enfants, liberté syndicale, conditions de travail, santé et sécurité… C’est une
première grande avancée.
2/ Mais pour qu’une véritable dynamique de développement soit initiée, la prime de développement est versée aux
travailleurs. Son usage (crèches, formations, amélioration de la vie…) est décidé collégialement au sein d’un comité paritaire
qu’on pourrait comparer à un comité d’entreprise, mais dont les retombées s’étendent à des communautés entières. Dans
bien des pays, un tel organe de concertation est inimaginable.
8. Que pense Max Havelaar de la certification de produits de multinationales de l’agroalimentaire ?
1/ L’immense majorité des détenteurs de licence de Max Havelaar France sont aujourd’hui des PME. Cependant, à l’instar
de notre homologue Fairtrade foundation au Royaume-Uni ou Max Havelaar Suisse, nous n’excluons pas de travailler aussi
avec de grands groupes.
2/ Max Havelaar labellise et soutient des produits précis. Elle ne couvre en aucun cas l’ensemble des activités d’une
entreprise. Le label ne doit pas être utilisé dans une communication généralisante.
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3/ Le but est précisément d’apporter de l’équité dans des filières qui en manquent. Aujourd’hui, quatre sociétés contrôlent
40% du commerce mondial du riz ; sept sociétés contrôlent 85% du commerce du cacao ; quatre grandes multinationales
contrôlent 60% du marché mondial du café. Nous sommes bien placés pour connaître leurs pratiques. Mais en ignorant ces
entreprises, on n’a aucun espoir ni de mettre en cause leur hégémonie, ni de changer leurs pratiques. C’est précisément
ceux qui sont responsables de l’oppression économique qu’il faut aller voir afin d’établir un dialogue avec une proposition de
changement tangible et des standards qui encadrent des critères de développement précis. Ainsi, la contestation du
système ne reste pas lettre morte. C’est là-dedans qu’il faut changer les pratiques, et pas à côté.
Autrefois, ces grands groupes étaient réticents. Avec les parts de marché que prennent les produits labellisés ( 5% du café
en France, 50% des bananes en Suisse…), le jeu du marché fait qu’ils ne peuvent plus nous ignorer. Ils sont ainsi mis en
demeure de commencer à modifier leurs pratiques.
4/ Il n’y a pas d’alliance, mais des contrats précis. Des standards précis et des contrôles indépendants encadrent l’utilisation
de la certification.
5/ Comme pour toute la démarche de développement de Max Havelaar, l'engagement doit être fait dans une logique de
progrès, et les entreprises doivent chercher à faire davantage chaque année.
9. Le coton labellisé par Max Havelaar peut-il contenir des OGM ?
1/ Pour Max Havelaar France, les OGM sont incompatibles avec le commerce équitable à cause des risques de dépendance
des producteurs vis-à-vis des semences brevetées et des risques de contamination de l’environnement. Les standards les
interdisent formellement, et encadrent même les risques de contamination avec d’éventuelles parcelles du voisinage.
2/ Au contraire, les vêtements en coton équitable sont, avec ceux en coton biologique, les seuls garantis sans OGM pour le
consommateur. Le coton génétiquement modifié représente 40% de la production des Etats-Unis et 66% de celle de la
Chine. L’Afrique de l’Ouest, où sont situés les producteurs de coton équitable, ne produisent pas de coton OGM. Le coton
équitable est donc le seul garanti sans OGM, avec le coton bio.
3/ L’association défend au contraire une agriculture respectueuse de l’environnement comme une des conditions
essentielles du commerce équitable. La réduction des intrants chimiques, une bonne gestion de la consommation d’eau ainsi
que d’autres mesures font partie des critères pour les producteurs. La conversion à l’agriculture biologique est encouragée
et considérée comme un objectif à plus ou moins long terme.
10. Pourquoi Max Havelaar s’allie-t-elle avec Dagris ?
1/ Le partenariat est strictement technique. Cette entreprise publique en voie de privatisation est un professionnel compétent
qui travaille depuis longtemps directement avec les organisations de producteurs et possède une expertise sur la qualité du
coton. C’est seulement dans ces deux domaines qu’elle est intervenue.
2/ Dagris n’a pas eu de rôle décisionnaire dans l’élaboration des standards qui définissent les conditions de production et de
vente du coton équitable. C’est FLO qui a défini les standards, en collaboration avec les producteurs.
3/ À ce jour, Dagris n’a jamais imposé des OGM à aucun producteur africain ou à aucune organisation. Cette entreprise a
seulement adopté une attitude de veille sur l’état de la recherche. Max Havelaar France a signé un contrat avec elle, cela ne
lui donne pas le pouvoir pour influer sur ses décisions stratégiques.
4/ Depuis 50 ans, Dagris a développé le coton en Afrique de l’Ouest sur le modèle d’une agriculture paysanne qui respecte
les structures de production existantes : polyculture familiale qui laisse la place à des activités vivrières.
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11. Max Havelaar est-il véritablement un label, ou seulement une marque ?
1/ Le principe d’un label, c’est un cahier des charges précis et des contrôles indépendants. C’est le cas du label Max
Havelaar.
2/ La définition commerciale du label est la suivante : « Marque collective exprimée sous la forme d'une inscription, d'un
signe ou d'un logo apposé sur un produit et qui atteste que ce dernier possède un certain nombre de qualités et de
caractéristiques » (Dictionnaire de mercatique de J.C Gilardi, M. Koehl, J.L. Koehl). Les labels sont souvent créés par des
organisations professionnelles, des collectifs, mais ils peuvent également l'être par des organismes publics ou para-publics.
Marque commerciale : « Nom donné à un produit ou service par un fabricant, producteur ou distributeur. C'est l'identité qui
protège légalement un produit et qui lors de sa commercialisation lui permet de se différencier de la concurrence. »
3/ Il est vrai que la DGCCRF continue de dire que seules peuvent se qualifier « label » les certifications entrant dans le
champ des labels de qualité supérieure concernant les produits agricoles et alimentaires régis par les dispositions du code
rural et du code de la consommation. Mais il s’agit là d’une simple interprétation contredite par les deux seules décisions
judiciaires récentes intervenues en ce domaine (Cour d’appel de Paris 27 juin 2003, Cour d’appel de Versailles 23
septembre 2004). Ce label répond à toutes les conditions posées : il a bien pour objet de garantir l’application d’un cahier
des charges, il est contrôlé par un organisme certificateur et il ne prête pas à confusion avec un label de qualité supérieure.
12. Max Havelaar est-il vraiment le seul acteur du commerce équitable ? Le seul label ?
1/ Si Max Havelaar France n’est pas la seule organisation de commerce équitable, elle est la seule à fonctionner avec un
système de label harmonisé au plan international. Max Havelaar est donc le seul label international du commerce équitable.
2/ D’autres associations font du commerce équitable avec des démarches très intéressantes, bien que leurs options
politiques soient différentes : Artisans du Monde, plus ancienne, fait beaucoup d’éducation populaire ; le réseau Minga
choisit de questionner la notion de relation commerciale dans son ensemble… Ces démarches ne sont pas contradictoires
avec la nôtre, elles sont complémentaires. Nous refusons de les opposer.
3/ Max Havelaar France est un membre fondateur et très actif de la Plateforme du commerce équitable, le principal
organisme de concertation en la matière, qui rassemble une grande partie des acteurs associatifs et économiques.
13. Que pensez-vous de l’apparition en France de nouveaux labels de commerce équitable ?
Le système Max Havelaar se fonde sur les standards internationaux du commerce équitable. Ces standards ont une haute
exigence, notamment en termes d’appui aux producteurs, de stabilité de leur développement, etc. Si un autre label devait se
créer avec ces mêmes exigences au minimum, nous n’aurions pas d’objections.
14. On dit que les producteurs certifiés gagnent en moyenne cinq euros de plus par mois. C’est très peu !
1/ Le but n’est pas de créer un marché complètement déconnecté du reste, et de créer des « poches de développement »
artificielles.
2/ Le prix de FLO est calculé en concertation avec les producteurs pour couvrir le coût de production mais aussi le coût
social de la famille du travailleur et le coût environnemental. C’est la condition pour que les producteurs sortent de la misère
et de l’exploitation. Le prix minimum garanti apporte aussi une stabilité déterminante : en semant, les producteurs savent
que même si les cours s’effondrent d’un mois à l’autre, leur récolte sera correctement payée.
3/ On constate fréquemment que quand des producteurs sont certifiés sur un marché local, l’effet du prix minimum garanti
fait monter le niveau général des prix, et que même leurs voisins en profitent. Ceci a été confirmé en Bolivie par l’étude
d’impact d’AVSF. On parle d’ « effet levier ».
4/ Le commerce équitable n’est pas seulement une question de prix. C’est surtout un système de renforcement des
organisations qui privilégie le respect de l’environnement, la transparence, la démocratie… Cela initie une dynamique de
développement sur la durée qui profite à des communautés entières.
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15. Les bénéficiaires du commerce équitable sont-ils vraiment les plus pauvres ?
FLO choisit systématiquement des filières problématiques où un besoin se fait sentir : exploitation des ouvriers, cours
instables, problèmes d’accès au marché, manque d’infrastructures… Cependant, ils doivent au préalable s’organiser en des
coopératives ou associations gérées de manière démocratique. C’est une condition indispensable pour que le commerce
équitable ait une efficacité.
16. Le label ne risque-t-il pas de faire oublier que les problèmes se résolvent structurellement par des
voies politiques ?
1/ On peut dire cela de l'action de toutes les ONG. Oui, la vraie solution réside dans une régulation internationale. En
attendant, il ne faut pas rester les bras croisés.
2/ Max Havelaar milite aussi à haut niveau pour plus d’humanité dans le commerce. Frans Van der Hoff, son fondateur et les
représentants d’associations nationales prennent la parole dans les sommets de l’ONU, de l’OMC. Max Havelaar France
s'engage aussi en participant à des actions collectives d'ONG telles que la Coordination Sud. À travers leur bureau de
lobbying commun à Bruxelles, les grandes fédérations de commerce équitable, dont FLO, plaident pour un commerce
international plus juste.
3/ Son action est une action pilote qui montre que d’autres formes de commerce sont possibles.
17. Les producteurs ne devraient-ils pas plutôt se consacrer à des cultures vivrières qui pourraient
résoudre les problèmes de nutrition, plutôt qu’à des cultures de rente comme le café ?
1/ Une culture de subsistance n’est pas suffisante afin de sortir de la misère. Des besoins essentiels doivent être remplis :
santé, hygiène, éducation...
2/ Nous travaillons avec des populations qui cultivent déjà des produits agricoles d'exportation. Cette matière agricole
première est souvent leur seule source de revenu. Nous avons fait le choix de les aider à vivre de leur travail à partir de ce
qu'ils savent faire.
3/ Grâce aux retombées économiques du commerce équitable, les producteurs développent des cultures et activités de
complément.
18. Max Havelaar France a-t-elle obstrué les négociations à l’Agence française de normalisation ?
1/ Nous avons veillé à ce que la définition française ne fasse pas abstraction des expériences et du savoir-faire déjà
accumulé en la matière par les quatre grandes fédérations au niveau international ayant abouti à la
[http://www.maxhavelaarfrance.org/association/objectifs.htm]définition internationale du commerce équitable déjà existante.
Il aurait été étrange de réinventer en France le commerce équitable.
2/ Le décret publié par le gouvernement va selon nous dans le bon sens, avec la création d’une commission nationale
d’agrément. Elle laisse la place à une diversité d’approches tout en prévenant les dérives : en effet, les acteurs économiques
ne peuvent pas devenir organisations de commerce équitable.
19. Pourquoi Max Havelaar France investit-elle autant en communication ?
1/ L’un des buts de Max Havelaar France est de faire connaître le commerce équitable auprès du grand public. La
communication est un travail qui a des retombées indirectes, mais incontestables, non seulement sur son propre
développement qui génère des débouchés aux producteurs du Sud, mais aussi sur le développement du commerce
équitable en général, dont la notoriété est passée de 56% à 74% entre 2004 et 2005. Ceci draine non seulement des
consommateurs vers des achats éthiques, mais ceci amène aussi des citoyens à s’interroger sur les enjeux du commerce
international.
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2/ Une grande partie de la communication de Max Havelaar France fonctionne sur ce qu’on appelle du « gracieux ». Par
exemple, l’agence de publicité, les afficheurs et diffuseurs qui rendent possible notre campagne de sensibilisation travaillent
gratuitement. C’était aussi le cas de Benoît Parnaudeau, skipper du bateau « Max Havelaar » sur la course nautique du
Vendée Globe 2004.
20. Tous les produits labellisés sont-ils entièrement composés de produits équitables ?
1/ La règle générale est de 50% minimum de produits équitables, sachant que tous les ingrédients dont les filières sont
disponibles en équitable doivent être utilisés. Par exemple, pour faire du chocolat au lait, on ne peut pas utiliser 100% de
produits équitables parce que le lait ne fait pas partie des filières certifiées. Cependant, c’est le cas du cacao et du sucre qui
doivent obligatoirement être issus de filières certifiées pour que la tablette soit labellisée.
2/ Les réalités sont différentes selon les produits : si un produit complexe comme un produit de beauté ou un oreiller ne
peuvent être 100% équitables, leur mise sur le marché offre pourtant des débouchés pour de nouveaux producteurs.
21. Pourquoi les producteurs doivent-ils payer leur certification ?
Les organisations de producteurs paient 250€ au moment de leur certification. Ensuite, elles paient les visites de contrôle
annuelles dont le coût dépend de leur taille. Ce n’était pas le cas au départ du système. C’est la norme ISO 65 qui l’impose
comme une garantie d’indépendance.
22. Le commerce équitable importe des produits de pays lointains et consomme des transports pour des
motifs futiles comme les fleurs. Ne faut-il pas plutôt relocaliser l’économie ?
1/ On ne peut pas stopper à court terme les marchés internationaux, mais on peut commencer à y introduire plus d’équité.
2/ Le label est apposé sur des produits déjà largement consommés. Il n’incite pas à consommer davantage, mais à
consommer différemment. Il offre simplement un moyen de garantir un meilleur échange pour les travailleurs.
3/ Les produits proviennent d’exploitations qui ont pris l’engagement de respecter les standards environnementaux très
exigeants au niveau local.
4/ Faire pousser des produits sous serres en Europe demande une consommation intensive d’énergie, qui est supérieure à
celle utilisée par le transport depuis le Sud. Deux études universitaires, l’une suisse et l’autre néerlandaise, le confirment.
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