KINEPOLIS - Dimension

1985, Kinepolis: Le premier mégacomplexe de Bruxelles a
transformé complètement le paysage de l’amateur du cinéma.
Depuis lors, Kinepolis constitue un événement unique sur le
marché belge et reste le pionnier dans ce domaine. Alors que
ses collègues concurrents louent des immeubles, Kinepolis
a opté dès le début pour un titre de propriété personnel. Eu
égard à l’évolution de ces 10 dernières années dans le secteur de la propriété immobilière, on a pu ainsi préserver une
grande partie de la ‘valeur actionnariale’.
KINEPOLIS
En décidant de construire et de gérer lui-même son immeuble,
le groupe Kinepolis exploite non seulement ses installations de
cinéma, mais loue également plus de 50.000 m2 de surface à des
magasins et au secteur horeca. Le savoir faire du groupe Kinepolis est donc loin de se limiter à la seule exploitation d’un cinéma,
allant jusqu’à la construction et l’exploitation de complexes multiples.
Une idée expérimentée à la base
C’est en partant d’un concept totalement novateur sur la fréquentation des salles que les créateurs de Kinepolis Albert Bert
et Marie-Rose Claeys ont érigé à Bruxelles le plus grand complexe de salles de cinéma au monde. Le cinéma devait devenir un
événement total, une sortie en soirée, de préférence avec toute
la famille. Cette ambiance n’était possible que si plusieurs salles,
au goût de chacun, étaient rassemblées en vue d’atteindre une
masse critique.
A côté de cela, le cinéma devait pouvoir faire techniquement
la différence par rapport à la télévision. Ecrans géants, sonorité
supérieure, sièges confortables ainsi qu’une offre parallèle de
plusieurs films dans des salles adéquates formait la base de cette
nouvelle conception du cinéma.
Aujourd’hui, 20 ans plus tard, s’ensuit une fameuse expérience
et les nouvelles technologies tout comme les possibilités internet n’ont pas échappé à Kinepolis. « Le complexe de Bruges est
notre 22ième » nous livre Peter Flamend du groupe d’architectes
ES°TE. « Avec le temps le client a changé et notre clairvoyance
relative à la construction de tels complexes s’est accrue. Nous
tendons à croire que nous en sommes à la 5ème génération: au
départ le confort retenait toute notre attention, à l’heure actuelle
c’est tout l’événement internet qui est intégré quasi « physiquement ».
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C’est du belge
Brothers in Building
Cela fait 3 ans déjà que Luc Van Baelen est responsable de l’activité immobilière du groupe. Avant lui, le groupe et Decatron
ont imaginé conjointement une formule ‘tout en un’ en vue de
livrer des complexes ‘clé sur porte’ dans le monde entier. Cette
idée a ensuite été ensevelie, mais a pu être reprise grâce aux
trois partenaires concepteurs principaux: TAB de Roeselare qui
livrait depuis toujours l’étude de stabilité, le groupe d’architectes ES°TE, concepteurs du bâtiment depuis toujours également
et enfin la société Boydens, responsable technique.
« Ces trois partenaires interviennent toujours dans l’histoire »,
nous raconte Van Baelen, Une fois le terrain acquis et la capacité que nous voulons y développer déterminée, ces partenaires connaissent déjà le dossier à 95%. Les paramètres de notre
projet sont établis et existent déjà dans leur base de données.
La finition des piliers, l’élaboration des créneaux de support, l’arrondissement des angles, l’installation de canaux d’adduction
et d’évacuation, … voici quantité de sujets qui n’ont plus lieu
d’être évoqués et qui font gagner des semaines et des semaines durant la phase d’étude.» Les partenaires ES°TE et TAB sont
également actifs dans les projets à l’Etranger. Même pour des
zones à grande sismicité en Suisse et en Espagne, TAB dispose
de l’expertise nécessaire.
Originalité
« Ne pensez pas cette fois que nous érigeons partout la même
chose tout simplement, précise Luc Van Baelen. C’est l’environnement et la morphologie qui définissent le bâtiment en fin de
compte. Des facteurs tels le climat, le terrain, l’orientation et la
culture locale diffèrent constamment, aussi à chaque fois, nous
savons honorer nos hôtes en nous adaptant. Dans les contrées
nécessitant beaucoup de chauffage, comme Poznan (PL) par
exemple, nous tâcherons de rassembler le mieux possible toutes
les surfaces devant
demeurer constamment à température.
Ce qui implique une
disposition totalement différente par rapport à Valence, où un foyer ouvert assure
une ventilation naturelle.»
Peter Flamend: « Les colonnes rondes verticales que Decatron
avait prévues initialement comme points de repères pour l’entrée du complexe en Martinique, ont été éliminées parce qu’elles rappelaient les cheminées dans les plantations de cannes à
sucre, et par là même l’esclavage. Cette façon de construire n’est
pas toujours optimale pour le maître d’ouvrage, tant au niveau
budget que rapidité de construction. Malgré tout nous nous sentons réellement soutenus dans cette entreprise, car construire
est bien plus qu’une superposition de matériaux.
Chaque bâtiment de Kinepolis se doit d’être à l’image tant de
son aménagement intérieur que du programme qu’il propose.
Le préfabriqué peut même symboliser une plus-value et dépasser le rayonnement industriel, à condition toutefois d’une attention toute particulière aux jonctions, aux supports, à la répartition des joints, à l’étanchéité acoustique, ainsi qu’à un niveau de
finition élevé. »
Le déploiement d’un bâtiment
Comme déjà évoqué ci-avant, collaborer avec des partenaires
fixes durant tout la phase d’étude constitue un avantage capital.
La rapidité et la précision limitent ainsi les coûts. L’expérience
des concepteurs constitue également un atout quant au choix
de la technique et la méthode de construction la plus économique, et dans notre cas il est précisément question d’économies
de matériaux et de productivité.
Cela fait 20 ans que Kinepolis défend totalement
la formule du préfabriqué
et ES°TE et TAB l’assemblent toujours de façon
à ce que dès la première
pose, les différentes équipes puissent travailler immédiatement en parallèle
et de manière continue.
Le bâtiment est en quelque sorte ‘déployé’ au travers des différentes salles de sorte que les couvreurs entament déjà la salle 1
alors que les plaques de béton sont posées en salle 3. Par la suite
la cérémonie d’ouverture peut se tenir dans la salle 1 totalement
achevée et décorée alors qu’en salle 4 l’on en est encore à la
pose du tapis-plain et en salle 10 à la coulée des gradins.
Ce ‘déploiement’ permet à des équipes relativement réduites
de faire du travail répétitif sur une période assez longue et plusieurs métiers finissent ainsi par s’accorder. L’on utilise le même
échafaudage par exemple pour placer l’éclairage, l’airco et le
plafond. « Cette approche n’est pas aberrante et est envisageable avec tous les entrepreneurs généraux. Les dernières salles
ont d’ailleurs été construites par différents entrepreneurs généraux. « Là où c’est possible, nous maintenons la formule modulaire » ajoute Peter Flamend, « Les salles en tant que telles ne
font plus l’objet de beaucoup de changements au niveau architectural. Actuellement nous disposons d’un éventail de 11 salles
et celles-ci sont toutes montées avec les éléments standards du
préfabriqué, des panneaux de 6 mètres par exemple. Ces salles
ont une capacité de 100 à 1000 places assises. A Bruges, la salle
la plus grande contient 400 sièges. La rapidité de montage est
obtenue principalement par le choix que nous avons fait d’opter
pour un seul et unique système de construction à sec. Système
où l’étayage n’est pas nécessaire et qui permet d’entamer simultanément les travaux de finition. Pas de temps de séchage ni
pour les chapes ni pour les sols coulés. »
« En ce qui concerne Kinepolis, le bâtiment est évidemment la
partie la plus visuelle du business », conclut Van Baelen, « Etant
donné que nous sommes propriétaires des bâtiments et que
nous les exploitons nous-mêmes, nous y attachons d’autant plus
d’intérêt et d’attention. Les conditions essentielles demeurent
cependant la localisation idéale, l’implantation et l’obtention du
permis de bâtir. <
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