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Travaux dirigés Cette rubrique vous propose des idées d’animation ou de travaux pratiques pour exploiter le medium bande dessinée dans votre classe. Elle est destinée à s’enrichir d’exemples complets que vous pourrez utiliser. Analyse d’une couverture : processus type Une couverture de bande dessinée est comme une affiche de cinéma. Sans résumer à elle seule l’album, elle doit suggérer l’histoire et attirer le futur lecteur. - - Comment la couverture attire-t-elle votre regard ? Quelles informations retirez-vous sur les intervenants (pour amener les élèves à décrypter les informations relatives au scénariste, au dessinateur, au coloriste, à l’éditeur, à la collection, etc..) Le titre vous donne-t-il des informations sur : Le héros ? L’action/Le sujet ? La période historique ? Le lieu ? L’illustration vous donne-t-elle des informations sur : Le héros ? L’action/Le sujet ? La période historique ? Le lieu ? En ce qui concerne plus particulièrement le ou les héros. L’illustration vous donne-elle des indices sur : son âge ? son milieu social ou son époque (vêtements), son caractère ou son attitude ? Pouvez-vous imaginer son identité, son rôle, son cadre de vie ? Quel choix de plan le dessinateur de la couverture a-t-il fait : plan large, moyen, gros plan, plongée, contre-plongée ? Pourquoi ce choix ? Dans l’illustration, qu’est ce qui prédomine ? Le décor ? Le personnage ? Les émotions (gros plan) ? Comment définissez-vous les couleurs ? Justifiez le choix du coloriste. Quels détails vous permettent de classer l’album dans tel ou tel genre ? Dégagez les informations communes entre le titre et l’illustration Faites un tableau : ce que vous voyez / ce que vous imaginez Pouvez-vous imaginer une histoire à partir de cette couverture ? Situez le contexte de l’album à partir de la couverture…. Exemple : Le Comptoir de Juda (Les passagers du vent – Bourgeon) Pour illustrer ce premier exercice, nous avons choisi la couverture du tome 3 des « Passagers du vent » de Bourgeon. Ce tome est intitulé : Le comptoir de Juda Quelques informations générales sur les Passagers du vent (source Wikipedia) Les Passagers du vent est une série de bande dessinée historique, dont le scénario, le dessin et les couleurs sont de François Bourgeon. S'appuyant sur une documentation très riche, Bourgeon décrit avec minutie la vie en mer et les horreurs du commerce triangulaire. Cette fresque historique, qui a pour cadre la mer au XVIIIe siècle, raconte les aventures rocambolesques et tragiques d'Isa. La jeune héroïne, une noble dont on a volé l'identité, rencontre sur un navire de la Marine royale un membre de l'équipage, Hoel, à qui elle sauve la vie. Hoel se retrouve prisonnier dans un sinistre ponton anglais. Aidée par son amie anglaise Mary, Isa parvient à le libérer. Isa, Hoel et Mary embarquent à bord d'un navire négrier, la « Marie-Caroline », et arrivent au comptoir de Juda au Dahomey. Face aux intrigues de pouvoir et aux sortilèges africains, Isa doit lutter pour guérir Hoel d'un empoisonnement. La « Marie-Caroline » repart pour Saint-Domingue avec à son bord le « bois d’ébène », c’est-à-dire les esclaves. Ces derniers se mutinent mais leur révolte est réprimée dans un bain de sang. L'arrivée à Saint-Domingue sera déterminante pour Hoel et Isa. Tome 1 : La Fille sous la dunette (1979) Tome 2 : Le Ponton (1980) Tome 3 : Le Comptoir de Juda (1981) Tome 4 : L'Heure du serpent (1982) Tome 5 : Le Bois d'ébène (1984) Tome 6 : La Petite Fille Bois-Caïman - Livre 1 (2009) Tome 7 : La Petite Fille Bois-Caïman - Livre 2 (2010) Quelles informations retirez-vous sur les intervenants (pour amener les élèves à décrypter les informations relatives au scénariste, au dessinateur, au coloriste, à l’éditeur, à la collection, etc..) Le texte se trouve presque intégralement en haut de page, laissant tout son espace au dessin. On remarque le nom de l’éditeur, très discret, en bas droit de la couverture : 12 Bis. La typographie est sobre. On peut montrer aux élèves la typographie de la première édition nettement plus alambiquée. La typographie retenue pour la réédition est plus moderne. Il est intéressant de souligner que le nom de l’auteur est écrit dans un corps relativement grand, signe de sa notoriété. Un seul nom pour l’auteur, c’est l’occasion d’expliquer aux élèves qu’ils peuvent souvent trouver sur les couvertures trois noms différents : celui du scénariste, celui du dessinateur, celui du coloriste. Le nom de la série est dans un corps plus petit et sa couleur se fond dans la couverture. Est-ce parce que la série est tellement renommée que les éditeurs présument que les bédéphiles la connaissent tous et qu’il est inutile de la mettre en avant ? Ou par souci de marketing, puisque 12 bis à l’occasion de la sortie des tomes 6 et 7 (la petite fille Bois-Caïman) en 2009 et 2010 ont réédité les 5 premiers tomes ; on remarque plus le titre du volume, moins connu que celui de la série ? Le nom de l’éditeur se trouve en bas de la couverture. On remarquera qu’il n’y a pas de nom de collection. On peut supposer qu’il s’agit d’un éditeur relativement modeste. A titre d’exemple, les éditions Delcourt comptent une vingtaine de collections différentes : ex-libris, jeunesse, terres de légendes, sang froid, conquistador, hors collection, humour de rire, mirages etc…) Le titre vous donne-t-il des informations sur : Les héros ? L’action/Le sujet ? La période historique ? Le lieu ? Le titre du tome 3 de la série nous donne en effet de nombreuses indications car les mots utilisés sont très marqués par l’histoire. Un comptoir est un territoire en pays étranger destiné à favoriser le commerce du pays gouvernant ce territoire avec les régions avoisinantes. Un comptoir est un territoire en pays étranger destiné à favoriser le commerce du pays gouvernant ce territoire avec les régions avoisinantes. Historiquement, les comptoirs étaient aussi les lieux de passage du commerce des esclaves, notamment en Afrique. En France, les comptoirs se développèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles, notamment en Afrique occidentale pour la traite des Noirs. Juda était le nom de l’actuelle Ouidah, au Bénin (ancien Dahomey). Cette ville a été au XVIIIe siècle un des principaux centres de vente et l’embarquement d'esclaves dans le cadre de la traite occidentale. Le titre nous permet donc de supposer que nous sommes dans un registre de bande dessinée historique, avec une action qui se passe au XVIIIème siècle, avec pour thème l’esclavage. Le nom de la série « Les passagers du vent » nous indique que nous sommes dans une série d’aventure – qui pourrait concerner la marine ou l’aviation, donc compte tenu de l’époque, la marine bien sûr. Ce titre suggère également que l’action n’est pas polarisée sur un seul héros mais sur plusieurs. En résumé, les titres de la série et de l’album nous permettent de conclure que Les passagers du vent est une saga maritime et historique. En ce qui concerne plus particulièrement le ou les héros. L’illustration vous donne-elle des indices sur : son âge ? son milieu social ou son époque (vêtements), son caractère ou son attitude ? Pouvez-vous imaginer son identité, son rôle, son cadre de vie ? En ce qui concerne Aouan, on devine à son aspect que même si l’action se situe à Juda en pleine période de commerce triangulaire, il n’est pas un esclave. Il est fort, vigoureux, paré et surtout possède un pistolet. Isa, la blanche, n’est pas en position de domination par rapport à lui. On peut supposer qu’Aouan est un acquérat. Les acquérats sont des hommes « libres ». Ils assurent la sécurité et la garde dans les comptoirs et sont rendus dociles par la connaissance de leur sort en cas de passage dans la catégorie des “produits” de la traite. Aouan est effectivement un acquérat. Un des protagonistes du Comptoir de Juda donne d’ailleurs une excellente définition des acquérats : ce sont des « esclaves de la compagnie du roi de France », ils échappent aux Dahoméens et ne peuvent être vendus aux négriers, sauf en cas de faute grave. On voit qu’Aouan est assez richement paré de bijoux (au contraire d’Isa). Les colliers de cauris vont d’ailleurs jouer un rôle dans sa relation avec Isa (Le cauris est un coquillage originaire des îles Maldives. Introduit en Afrique bien avant la pénétration coloniale, ce coquillage servait de monnaie dans les transactions commerciales, en remplacement du troc. Après la découverte de la monnaie métallique, le cauris a alors été utilisé pour diverses autres fonctions : parures, décorations et objets de divination.). C’est un personnage certainement singulier et contradictoire, comme l’indique le port à la fois d’un pistolet – symbole de violence - et les lunettes –symboles de sagesse, lunettes qu’il appelle « les yeux qui savent lire ». Le fait qu’il se trouve devant Isa, légèrement penché, peut faire penser à une attitude protectrice envers elle. De fait, il va jouer un rôle important dans le destin d’Isa dans cet album. Isa, en retrait dans le dessin d’ensemble, adopte une attitude de renoncement, peutêtre de lassitude comme l’indiquent ces yeux fermés, ses bras ballants. Est-elle prisonnière d’Aouan ? Non, on devine en elle une femme forte et libre. Il n’est pas d’usage pour une blanche à l’époque de se trouver dans un endroit assez isolé (il n’y a personne autour d’eux) avec un noir. Autres signes de son indépendance : sa tenue. Elle porte un simple jupon, pas de robe, a les cheveux dénoués et pas de chapeau. Quand on regarde les gravures des dames de l’époque, on peut affirmer qu’il s’agit dune tenue totalement atypique ! On verra souvent Isa habillée en homme dans la série. Les femmes étaient peu nombreuses dans les comptoirs. On peut supposer qu’Isa est une aventurière. N’oublions pas que l’album se situe en 1780, à une époque où l’esclavage commence à être remis en cause par les mouvements abolitionnistes. On peut supposer qu’Isa est mal à l’aise quand elle est réellement confrontée à cette barbarie. On remarquera l’effet « t-shirt mouillé », pardon « Blouse-mouillée » de la tenue d’Isa, courant chez Bourgeon qui sait introduire chez ses héroïnes la dose d’érotisme jamais vulgaire qui fait aussi le charme de la série. Quel choix de plan le dessinateur de la couverture a-t-il fait : plan large, moyen, gros plan, plongée, contre-plongée ? Pourquoi ce choix ? Le plan utilisé par Bourgeon pour cette couverture est un plan américain (personnages à mi-cuisses) qui permet une approche précise de l’attitude du personnage, non liée au mouvement. Avec une visée en légère contre plongée qui accentue la majesté des personnages et particulièrement celle de Aouan, l’esclave noir. On sait d’emblée que plus qu’une simple série historique, les personnages et leur aventures personnelles auront une importance primordiale. Vous pourrez rappeler utilement aux élèves les différents plans utilisables • Plan d’ensemble : large paysage, vaste décor, foule de personnages. Sert de description du lieu où va se situer l’action. • Plan général : plan descriptif, permet au lecteur de découvrir un lieu précis et limité où va se dérouler l’action. • Plan moyen : Plan descriptif du personnage représenté en entier. Utilisé pour présenter le personnage, pour les scènes de mouvement. • Plan américain : Le personnage est présenté à mi-cuisses. Permet une approche plus précise de l’attitude non liée au mouvement. • Plan rapproché : Le personnage est coupé à mi-buste. Suggère une approche plus psychologique du personnage, une participation plus directe du lecteur à l’action • Gros plan : Le personnage est coupé au-dessus des épaules. Plan intimiste et plus analytique. • Très gros plan : Met l’accent sur un détail, un objet, permet de ralentir le rythme du récit, de renforcer l’intention dramatique. Et les différentes visées • La visée ordinaire : l’œil du lecteur se trouve au niveau du sujet • La visée en plongée : L’œil du lecteur se trouve au-dessus du sujet. La visée en plongée suggère l’écrasement, la menace, le danger, la défaite ; • La visée en contre-plongée : L’œil du lecteur est légèrement plus bas que le sujet. Suggère la puissance, la domination, l’importance du sujet. On remarquera une volonté nette de Bourgeon de couper l’espace de la couverture en deux, symbolisée par le bâton du noir Aouan. Une coupure de deux mondes, celui des esclaves et celui des esclavagistes. Comment définissez-vous les couleurs ? Justifiez le choix du coloriste Cette coupure se manifeste aussi au niveau des couleurs utilisées. Globalement, la mise en couleur est dominée par des tons chauds. Des couleurs qui évoquent parfaitement la chaleur de l’Afrique. On remarque aussi que la partie droite de la couverture dans laquelle figure Isa est plus pâle : sa robe, la présence du soleil couchant. Celle d’Aouan est plus rouge. La coupure du monde des blancs et des noirs est tout entière dans le choix de la palette. Ce fond rouge, les couleurs crépusculaires sont annonciatrices de malheur, de monde qui s’écroule. Bourgeon a toujours accordé une grande importance aux couleurs et cette illustration en est un excellent exemple. Sa gouache, appliquée au pinceau fait merveille pour souligner la lourdeur de l’atmosphère qui se dégage de cette couverture. Dans l’illustration, qu’est ce qui prédomine ? Le décor ? Le personnage ? Les émotions (gros plan) ? Les personnages dominent nettement dans cette couverture. On devine donc qu’audelà de la bande dessinée historique (qu’évoque nettement le titre en revanche et aussi l’arrière plan avec le fort), on trouvera certainement tous les éléments d’une saga et que les sentiments des personnages sont au moins aussi importants que le contexte. Le dessin de Bourgeon est remarquable en cela qu’il excelle à décrire les émotions des personnages – ce que la couverture du Comptoir de Juda démontre – mais aussi les paysages : ceux des derniers tomes de la série, La petite fille Bois Caïman resteront longtemps dans vos mémoires. (j’ai lu quelque part que Bourgeon prenait soin de se documenter sur la forme de telle ou telle végétation selon les saisons…). Et que dire de l’exactitude du dessin des différents bateaux et navires ! Les premières pages du Comptoir de Juda présentent d’ailleurs différentes coupes de la Marie Caroline. Il faut souligner la précision du dessin de Bourgeon, que l’on remarque ici dans les drapés du pagne de Aouan par exemple. Bourgeon est peut-être l’un des auteurs de bande dessinée le plus documenté qui soit. La lecture de l’album confirme le besoin de vérité historique et fait du Comptoir de Juda et de la série entière un des travaux les plus précis sur cette période de l’histoire, qui a maintes fois fait référence. Pour connaître assez bien la ville de Ouidah et cette période de l’histoire du Dahomey, je peux vous dire que j’ai cherché en vain une erreur… et que j’ai aussi beaucoup appris ! La précision historique de cet album suppose de la part de Bourgeon un travail extrêmement documenté, reposant certainement sur une importante iconographie. Pour information, Bourgeon multiplie les études de ses personnages et des lieux, réalise même des maquettes des décors, des moulages de ses héros afin de mieux appréhender les volumes et les espaces ! Pouvez-vous imaginer une histoire à partir de cette couverture ? Je vais laisser faire l’imagination de vos élèves et me contenter de vous livrer le résumé de la série (source : site officiel des passagers du vent http://www.passagersduventlabd.com) Tome 1 : La fille sous la dunette Fin du XVIIIe siècle à bord du « Foudroyant », un navire de la Marine Royale. Hoel, simple matelot, croit remarque la présence insolite de jeunes filles sous la dunette. Cherchant à vérifier cette vision, le gabier s’aventure un peu trop loin et finit aux fers. Il reçoit alors la visite d’un « jeune homme » qui s’avèrera être Isa, l’une des filles vues ce jour-là. Une idylle naîtra entre eux. Isa lui racontera comment, enfant, elle échangea, par jeu, son identité avec celle de son amie, ce qui lui valut de perdre son titre de noblesse. Après diverses péripéties, Hoel est fait prisonnier par la Royal Navy. Tome 2 : Le Ponton Fait prisonnier par les Anglais, Hoel échoue sur une vasière de la perfide Albion où est ancré « Le Ponton ». Isa et son amie Mary Hereford le feront évader grâce à l’amant de cette dernière, futur père de son enfant. Des contrebandiers les aideront à regagner la France. Poursuivis par la police royale, Isa, Mary et Hoel embarquent à bord d’un brick, la « Marie-Caroline », qui doit appareiller de Nantes à destination de Saint-Domingue. Malheureusement, ils découvrent une fois à bord que le navire ne se dirige pas vers les Caraïbes, mais vers les côtes africaines. Ils ont embarqué, sans s’en douter, sur un négrier qui fait le commerce triangulaire. Tome 3 : Le Comptoir de Juda « La Marie Caroline » a mis le cap sur le golfe de Guinée et doit faire escale au comptoir de Juda, royaume du Dahomey (l’actuel Bénin), afin d’acheter et remplir les cales d’esclaves. Ce commerce se fait au fort St-Louis de Grégoy, tenu par quelques Français de petite noblesse. Parmi eux, Estienne de Viaroux, prend le pari avec ses congénères, d’obtenir les faveurs d’Isa et de Mary. Voyant en Hoel un obstacle, Viaroux demande à un vodounô (sorcier vaudou) de l’empoisonner. Hoel malade, Isa cherche à se venger et provoque la mort de deux hommes. Le roi Kpengla, souverain du Dahomey, veut savoir pourquoi un blanc a été empoisonné sur son territoire, et pour quelle raison deux de ses sujets sont décédés. Aussi, il « invite » Viaroux et Isa à venir dans sa capitale, Abomey. Tome 4 : L’heure du serpent « Invités » par le roi Kpengla du Dahomey, Isa, Viaroux et leurs congénères vont devoir s’expliquer sur les morts survenues dans son royaume. Isa manipule habilement son petit monde et discrédite le Don Juan, qui est confondu et tombe en disgrâce. Il ira même jusqu’à essayer de la tuer, la nuit-même, sans succès. Isa sauve Hoel de sa maladie avec l’aide d’Alihosi, une esclave offerte par le Roi Kpengla. Viaroux et John, l’époux de Mary, qui avait perdu la raison, mourront en combattant empêtrés dans des sables mouvants. « La Marie-Caroline » est prête à prendre le large, et le voyage peut continuer vers les Caraïbes. Peu après l’appareillage, le capitaine décède. Le négrier, les cales remplies d’esclaves, doit désormais traverser l’Atlantique sous le commandement du jeune lieutenant Bernardin. Tome 5 : Le Bois d’ébène « La Marie-Caroline » a repris sa route en direction des Antilles françaises, avec à son bord trois cents quarante êtres humains, « le bois d’ébène » comme on appelait cette « marchandise » particulière. Ils sont embarqués dans des conditions inhumaines pour être vendus à Saint-Domingue où elle abordera en 1782. Cette nouvelle étape en haute mer sera ponctuée de révoltes et de tempêtes. à jamais éprouvée par toutes ces expériences, Isa n’en aimera pas moins la vie, les hommes, les femmes… mais encore plus sa liberté. Elle se retrouvera pourtant seule. « J’ai 18 ans et toute la vie devant moi », dit-elle dans un immense éclat de rire en conclusion. Tome 6 et 7 : La petite fille Bois-Caïman Louisiane. Au printemps 1862, L’USS Essex exerce des représailles vis-à-vis de ceux qui ont refusé de signer le Serment d’allégeance aux États de l’Union. La résidence Murrait n’est pas épargnée. Un an plus tard, Zabo Murrait, du haut de ses dix-huit ans, quitte la Nouvelle-Orléans, pour rejoindre Nano son petit frère à Lananette, demeure de son aïeule Mme Marnaye. Chemin faisant, elle croise la route de Quentin Coustans, photographe et érudit qui l’accompagnera jusqu’à bon port. Là, elle rencontrera pour la première fois celle qui, comme elle, s’appelle Isabeau et qui lui narrera sa propre histoire au départ d’Haïti vers la Louisiane… Après presque 25 ans, voici donc la première partie du diptyque qui fait suite aux aventures de Isa dans les tomes 1 à 5 des Passagers du vent. La deuxième partie de La Jeune Fille Bois-Caïman sortira, elle, en janvier 2010 et clora ainsi cette saga. Pour en savoir plus sur Ouidah (Juda) Ouidah est connue pour le rôle principal qu'elle a joué dans la traite des esclaves au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, où presque un million de personnes a été embarqué sur des navires et, depuis la plage de Ouidah, transporté à travers l'Atlantique. À l'origine, pourtant, Ouidah (autrefois Gléwé) n'était qu'un petit village dans un petit royaume de Xwéda, qui parvenait à subvenir aux besoins de ses habitants grâce à l'agriculture, la chasse et la pêche dans les lagunes côtières – loin des dangers de la mer et des marées. La première rencontre entre Ouidah et les Européens eut lieu au cours du XVIe siècle. Même si la traite des esclaves le long de la Baie du Bénin débuta aussitôt après, ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle que les marchands européens commencèrent à acheter des esclaves au royaume de Xwéda à large echelle, en établissant des forts et des comptoires dans la ville de Gléwé. Ce commerce assurait la prospérité au royaume jusqu'au moment de son invasion militaire, en 1727, par le royaume du Dahomey : ses citoyens furent tués, capturés et dispersés et le commerce avec les Européens passa aux main des Dahoméens. La ville de Ouidah resta sous le contrôle des Dahoméens jusqu'à la colonisation de ces dernier par la France. La traite des esclaves fut extrêmement intense : vers le milieu du XVIIIe siècle la population de Ouidah atteignait le nombre de 10 000 habitants alors que l'économie était à son apogée. L'année 1818 a vu l'installation de Francisco Félix de Souza, connu par les Dahoméens sous le nom de Chacha, à la tête, au nom du royaume, de l'entreprise négrière. Ses descendants conservent jusqu' aujourd'hui une position importante dans la société de Ouidah. Dans la mesure où les gouvernements européens dénonçaient la traite des esclaves comme brutale et injustifiable, le commerce négrier à travers l'Atlantique entrait dans son déclin. À la fin du XIXe siècle la ville de Ouidah commença à concentrer son activité économique sur l'exportation, beaucoup moins lucrative, de l'huile de palme. Alors même que le commerce négrier était bien à son déclin, commençait la répatriation de descendants des esclaves exportés vers le Nouveau Monde. Ils constituaient, pour la plupart, une troisième génération des réduits à l'esclavage au Brézil. De retour au Bénin (et particulièrement à Ouidah), ils apportèrent beaucoup de leurs coutumes et traditions. Aujourd'hui encore, plusieurs examples de l'architecture afro-brézilienne témoignent de cette période-là. Le royaume du Dahomey (y compris Ouidah) fut colonisé par les Français en 1902 ; en 1962, pourtant, il obtint l'indépendance Ouidah est le centre le plus important de la religion vaudou au Bénin et, probablement, dans le monde. En 1992, la ville accueillit le premier festival mondial consacré à l'art et à la culture du Vaudou. Par ailleurs, le jour du festival annuel du Vaudou à Ouidah, le 10 janvier, a été déclaré fête nationale. (Source : Musée de Ouidah)