Jésus entre à Jérusalem porté par un âne. Nous portons entre nos

Transcription

Jésus entre à Jérusalem porté par un âne. Nous portons entre nos
13 avril 2014
Dimanche des Rameaux
Jésus entre à Jérusalem porté par un âne.
Nous portons entre nos mains ces rameaux signe de notre attachement à cette fête, signe de
notre attachement à Jésus. Dans ce récit de l’entrée à Jérusalem, je suis toujours attaché à
ce petit âne. Il porte Jésus. J’y vois trois mots qui caractérisent ce petit animal : humilité, paix
et courage.
Humilité : le Seigneur en a besoin et il s’est laissé détacher, il s’est laissé conduire. Il était
surement très bien là où il était avec son ânon. Il s’est laissé monter par Jésus. Jésus a
toujours besoin de moi, et c’est humblement que je peux me rendre disponible. Comme
dans le récit de la nativité, il a conduit Marie et Joseph à Bethléem. Présent à la naissance de
l’enfant. C’est dans l’humilité et la simplicité du service quotidien que je peux naitre à la
présence de Jésus et le porter.
Paix : Beaucoup de personnes ou de poètes ont parlé des ânes. Francis Jammes parle de
l’âne « si doux ». C’est tout naturellement que les enfants sont attirés par ces petits
animaux. On voit rarement un âne au grand galop, dans les champs, comme des chevaux
pur-sang. Ils trottinent paisiblement. Un âne a conduit aussi la Sainte Famille en exil pour
fuir la fureur d’Hérode et préserver la Vie. Préserver la Vie, construire la paix à tout prix,
c’est cela porter Jésus comme le petit âne.
Courage : Il avance au milieu de la foule, avec Jésus sur le dos, au milieu de cette foule qui
s’agite qui crie. Paisiblement, il avance. Comme en montagne, il saura poser les pattes où il
faut, avec simplicité, assurance et détermination. Il conduit Jésus vers cette étape ultime de
sa vie terrestre. C’est toujours avec courage, au milieu des agitations de ce monde, que le
chrétien, ami de Jésus le porte avec courage.
Porter Jésus, la charge peut nous paraitre lourde à certains moments, quand je manque
d’humilité, de paix et de courage. Alors si je ploie sous la charge, je porte mon regard sur la
croix de Jésus à laquelle je vais attacher ces rameaux et je me laisse porter par Jésus, il saura
me conduire aux sources de la Vraie Vie.
Quelle aventure pour moi !
J'ai porté Dieu.
J'ai entendu de loin : « Le Seigneur en a besoin »
Et voilà qu'autour de moi tout le monde s'est agité.
Les gens se sont mis à chanter : « Hosanna ! Hosanna ! »
Et j'ai porté Dieu.
J'avais bien entendu dire que Dieu avait besoin des hommes mais avait-il vraiment besoin
d'un âne ?
Et pourtant, j'ai entendu : « Le Seigneur en a besoin ».
Et toutes sortes de pensées ont surgi en moi.
Les mêmes qui viennent à l'esprit des hommes quand ils se sententrepérés par le Seigneur.
Je pensais : ce n'est pas à moi qu'il s'adresse.
Il y a bien d'autres ânes plus grands, plus forts.
Il y a même des chevaux : Ce serait tout de même mieux pour porter Dieu.
Je me disais : il va être lourd, trop lourd ce Dieu pour un petit âne.
J'ai déjà bien assez des fardeaux quotidiens.
Pourquoi ne me laisse-t-il pas tranquille ?
Je m'insurgeais : d'accord, je suis attaché !
Mais, au moins, je suis à l'ombre, à l'abri des coups et des moqueries !
Je n'ai rien demandé.
Qui est-il ce Seigneur, pour importuner ceux qui tentent de vivre cachés ?
Mais j'avais entendu : « Le Seigneur en a besoin ».
Et j'avais compris : « J'ai besoin de toi »...
Que faire ? Que dire ?
Je me suis laissé détacher, je me suis laissé emmener.
Et lui, le Seigneur des Seigneurs, s'est fait léger, doux, tendre, à ce point qu'à un moment j'ai
pu croire que ce n'était plus moi qui portais Dieu mais Lui qui me portait.
18 mars 2014
Vendredi Saint
Il est tard ce soir. Beaucoup d’évènements viennent de se passer et tout rentre dans le silence.
Moi je suis Jean, je suis resté jusqu’au bout, au pied de la Croix. Les autres disciples sont partis je ne
sais où. J’ai appris que Judas s’était pendu. Quel drame, je ne pensais pas que cela finirait comme ça.
Je suis là ce soir avec mes pensées. Il m’a confié Marie, elle est partie se reposer.
On frappe à la porte.... j’ouvre, c’est Joseph et Nicodème.
Bon, dit Joseph, on a fait ce qu’il fallait faire.
J’ai déposé le corps du Maitre dans le tombeau que j’avais fait creuser. Vous avez eu du courage dit
Jean. Moi, dit Nicodème, j’avais tant espéré. C’est vrai que c’était un Rabbi pas ordinaire, et quel
savoir, quel réparti. Je me souviens lorsque j’étais venu le voir de nuit, là il m’avait vraiment remis à
ma place, moi un maître en Israël. « Il faut renaître disait-il, renaître de l’eau et de l’Esprit ». Je n’ai
pas encore tout compris. Moi, je lui ai fait confiance dit Joseph. On est comme ça chez nous. J’ai
essayé de prendre sa défense devant le Sanhédrin dit Nicodème, mais vraiment pour eux il est allé
trop loin. Et nous qui espérions qu’il allait délivrer Israël. Moi, dit Nicodème, vraiment j’étais prêt à
croire que c’était lui le Messie.
On frappe à la porte.
C’est Simon. Ses amis l’accueillent : ah te voilà ! dis-nous donc, que t’est-il arrivé ? Ils m’ont
réquisitionné pour porter sa croix. Je faisais un peu le curieux et je me suis fait avoir, mais vraiment il
ne méritait pas ça. Il s’est vraiment passé quelque chose, moi qui suis si indifférent à la misère des
autres, il a réussi malgré lui à me retourner. Bon je vous laisse à bientôt. Marie réveillée par leur
discussion apparait. Que se passe-t-il ? Oh c’était juste Simon, tu sais celui de Cyrène. Allez-vous
reposez, leur dit Marie. Mais eux de répondre : Marie tu sais on ne comprend pas. Ne vous inquiétez
pas, leur dit elle, je suis certaine que ce n’est pas fini. Souvenez-vous Lazare, et aussi Cana et tout ce
que vous avez vécu avec lui. Non cela ne peu pas finir comme ça.
Marie sort.
Joseph et Nicodème se disent : « bon on laisse passer le Sabbat et dimanche on part à Emmaüs,
l’ambiance est trop compliqué ici, il vaut mieux se planquer à distance » et ils quittent Jean.
Frères et Sœur, comme Nicodème, comme Simon de Cyrène, sommes-nous assez curieux des choses
de Dieu, sommes-nous assez curieux de Jésus.
Sommes-nous prêts à prendre la fuite ? Savons nous écouter Marie, l’Église qui nous invite à la
confiance et l’espérance, car rien n’est jamais fini avec Jésus
Comme Simon de Cyrène, réquisitionné malgré lui est-ce que je me laisse interpeller par les
évènements de notre monde ? Suis-je un simple spectateur ? est-ce que cela suscite en moi
compassion et miséricorde ?