le pentagramme du triangle 3-4-5
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le pentagramme du triangle 3-4-5
LE PENTAGRAMME DU TRIANGLE 3-4-5 ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- L'article sur la géométrie avec les yeux devient trop lourd. Il est nécessaire de placer ses annexes et développements à part, comme cette construction du pentagramme à partir du triangle 3-4-5. Ce texte s'inscrit à la suite de la page 29 de l'article principal : http://www.jacquier.org/IREM/Yvo_Jacquier-Geometrie_egyptienne.pdf La figure des diagonales - focus sur le triangle La figure des diagonales expose sur un quadrillage la conversion des angles des bissectrices du triangle 34-5 selon une logique ternaire. Ces trois droites sont les diagonales d'un simple, d'un double et d'un triple carré (on parle d'ordre 1, 2 et 3) et quand d'eux d'entre elles se croisent, elles produisent l'angle de la troisième, leur complémentaire. Les échelles qui représentent les multiple-carrés font référence au triangle sacré : les trois droites rouges correspondent à la conjonction de l'ordre de la bissectrice et du "barreau". Le triangle 3-4-5 produit trois diagonales particulières sur le quadrillage. En réciproque le jeu de ces trois diagonales produit le triangle 3-4-5 et par trois fois - en trois couleurs sur le visuel. Le centre du cercle inscrit est marqué d'un point également, car les bissectrices sont à leur place. Ce jeu de construction est le coeur de la géométrie sacrée. Elle commence avec l'inventaire des correspondances. Son discours symbolique repose ainsi sur cette véritable syntaxe géométrique. Ses règles ne sont ni descriptives ni arbitraires, elles font appel à un ensemble de comportements intelligibles et cohérents sur le plan mathématique. Yvo Jacquier © Géométrie comparée - Le pentagramme des Égyptiens 1 sur 8 La proportion dorée Le nombre d'or est explicite dans la figure des diagonales. L'échelle d'ordre 2 croise la verticale du quadrillage, à un carreau du point d'ancrage, à la hauteur φ. Reportons ce principe sur le triangle sacré, dans la position où nous avons l'habitude de l'étudier. Comme sur la figure en bas de la page 29 de l'article principal, un cerf-volant permet de mieux situer le point en question. Il marque la moitié du rectangle doré accroché au sommet. L'amande que forme le cercle de rayon 1 autour de ce point avec le cercle intime mesure φ, et les deux centres sont distants de √(3- φ). Le troisième cercle Coiffons l'amande d'un troisième cercle de rayon 1. Entre les deux premiers centres, il y a par construction la diagonale d'un rectangle doré de largeur φ - 1 = 1/φ, et de hauteur 1. Le segment qui mesure l'amande (φ) est sur la médiatrice des deux centres. En conséquence, ce segment est la diagonale d'un rectangle doré lui aussi. Sa grande mensuration fait √(1+2/√5) et il s'en faut de 6‰ pour que ça fasse 3- φ. La légère déclinaison du troisième centre en est la cause. Pour autant, cette disposition bizarre ne va pas le rester longtemps. Comme nous l'avons remarqué dans l'article principal, la croix verte du visuel fait apparaître π/5, soit 36°, l'angle du pentagramme. Il nous faut maintenant trouver son échelle, son orientation et son accroche. Yvo Jacquier © Géométrie comparée - Le pentagramme des Égyptiens 2 sur 8 LE PENTAGRAMME DU TRIANGLE SACRÉ Ce pentagramme se cale sur l'amande, et φ est la mesure de sa pointe. L'étoile reprend ensuite cette mesure là où elle est à l'origine, comme côté supérieur d'un rectangle d'or. Ainsi le pentagramme semble incliné de façon non conventionnelle, mais tout bien considéré, son orientation a du sens : la droite que l'on considère comme sa verticale quand il est en position debout s'accorde avec la diagonale d'un rectangle d'or. Le rectangle référent reprend alors la première mesure de φ, celle qui mène au centre du second cercle, et développe un rectangle vers le bas de hauteur φ2 = φ+ 1. Le visuel rassemble les points remarquables de cette construction. Les modules de Penrose la rendent plus didactique. Maintenant la question qui se pose est de taille : qu'en savaient les Égyptiens ? Sans rien “nommer par les nombres”, cette construction est entièrement réalisable à la règle et au compas sur un quadrillage. C'est même une façon de trouver le pentagramme, de l'inventer. Le chemin qui nous a mené jusque là est parfaitement logique. Il résulte d'une série de propriétés des angles associés au triangle 3-4-5. À noter : le point du haut n'est pas exact par rapport au quadrillage, il s'en faut de 4,5 ‰ de carreau. En revanche le point vert du bas est exact, et il est également sur une ligne du pentagramme inverse. La figure ci à gauche est à l'étude : elle montre la pertinence des trois cercles dans la constitution du pentagramme. Les droites vertes sont les axes des deux vesica piscis. Les trois cercles réunissent ainsi selon leurs intersections les valeurs du nombre d'or, qui décide de la taille de la branche, et la racine du trois, qui pointe sur l'origine et sur l'extrémité de cette branche. Yvo Jacquier © Géométrie comparée - Le pentagramme des Égyptiens 3 sur 8 VERSION DIDACTIQUE, SYMBOLIQUE ET HISTORIQUE Bis repetita pacent. Particulièrement quant il s'agit d'un sujet aussi nouveau, et quand la surprise le dispute aux conséquences pour notre vision de l'histoire et de l'art. Les Anciens, Égyptiens de surcroît, n'ont pas construit sur du sable; leur savoir s'est bâti avec une logique et une méthode irréprochables. Le quadrillage paléolithique est à la base de la pratique égyptienne. Il voit se développer une première notion : celle de l'angle. Ce concept devient littéralement une façon de penser (le mythe d'Horus en est l'expression), à tel point même que le concept de surface sera en quelque sorte reporté dans le temps en dépit des tentations. Par exemple, la figure ci à gauche porte une preuve facile de la √10, selon un découpage élémentaire de surfaces (pour la √5, voir aussi http://www.jacquier.org/IREM/4-2.jpg). Cependant pour les Égyptiens, ce schéma montre que l'angle compris entre la diagonale d'un triple carré couché et celle d'un double carré debout est celui de la diagonale d'un simple carré... Et si les Égyptiens avaient pensé autrement, ils auraient énoncé le théorème de Pythagore... Comment identifier les angles sur un quadrillage ? On est en droit de supposer qu'au paléolithique profond, le géomètre compte les carreaux comme il compte avec ses doigts... Mais pas à l'époque des pyramides. L'art et l'architecture sont trop évolués, et les formes de composition qui seront celles des cathédrales, de l'art Byzantin et de la Renaissance apparaissent en termes clairs. L'identification répétée de ces formes dans l'art est, il faut le souligner, le point de départ de cette étude. Devenue nécessaire, la reconstitution d'un corpus a précisé au fil du temps que la géométrie égyptienne se pratiquait littéralement « avec les yeux »... Et maintenant la notion d'angle se révèle comme base de sa pensée. Ce caractère est inhérent au quadrillage : il n'est pas trente six façons de développer un savoir à partir de cette grille. Bien sûr, l'on peut faire intervenir des éléments extérieurs, des savoirs parallèles, et faire du quadrillage un repère cartésien, c'est à dire le support de mathématiques qui s'algébrisent. Il s'en faut de quelques millénaires pour que ce scénario soit simplement recevable. À son éveil, l'Égypte a fondé une science qui lui est propre en héritant de très peu de matériel : essentiellement la logique du quadrillage. Pour la faire progresser, les méthodes se présentent comme autant de passages obligés. La confrontation des diagonales du simple, du double et du triple carré est une sorte de premier pas pour échapper aux lignes obligées, à angle droit, de la grille initiale. La première réflexion des Égyptiens ou de ceux qui les ont précédés dans cet exercice, s'est portée en toute logique sur ce qui reliait les angles des multiples carreaux. Ces relations, une à une, sont assez simples à comprendre, et donc très tôt un principe a émergé : quand deux des diagonales (d'ordre 1, 2 et 3) se confrontent (selon une orientation à angle droit), elles forment l'angle de la troisième. À la page 27 de l'article principal, la figure des diagonales rassemble toutes les confrontations en un lexique. Nous développons en cet article cette figure de passage (entre les multiples carrés) selon deux autres aspects : le triangle 3-4-5 et la proportion dorée, qui complètent explicitement cet échange. Yvo Jacquier © Géométrie comparée - Le pentagramme des Égyptiens 4 sur 8 La proportion dorée Aucun barreau n'est sans objet dans la figure dite des diagonales. La proportion dorée se profile ainsi une deuxième fois, au troisième barreau de l'échelle d'ordre 2, et cette fois, il s'agit de : 2.φ = √5 + 1. Le nombre d'or se montre ainsi très lié à l'ordre 2. La diagonale du double-carré, expression basique de l'ordre 2, mesure √5; et φ est montré comme ici, par la bissectrice d'ordre 2 du triangle 3-4-5. L'ADN du pentagramme Pour définir un pentagramme, le matériel minimal se résume à un angle entre deux branches, quelles qu'elles soient, et à la mesure d'un segment, quel qu'il soit. C'est ce que nous offre la figure ci-contre. Il suffit de reporter le point d'or de la figure des diagonales, comme indiqué en page 2, et de développer un rectangle doré vers le bas; enfin de tracer un cercle de rayon 1 autour du premier point. La figure du rectangle et du cercle exprime elle-même au plus simple la proportion dorée : le cercle de rayon 1 souligne de deux marques deux divisions successives du grand rectangle. Cette confrontation de deux définitions minimales expose en outre la liaison du pentagramme avec le nombre d'or. Avant tout ce schéma imbrique dans un processus de construction les structures du rectangle doré (ici en jaune) et du pentagramme. Ce fait est particulièrement rare. Comme à propos du nombre lui-même, nous sommes habitués à envisager cette relation en termes arithmétiques alors que les définitions originales sont strictement géométriques, avec les yeux. Enfin, cette figure se réfère au triangle 3-4-5 à travers son rectangle doré de référence accroché à son sommet . Nous allons le voir... Yvo Jacquier © Géométrie comparée - Le pentagramme des Égyptiens 5 sur 8 La construction au compas Reprenons les explications de la page 2 du présent article. Le cercle de rayon 1 centré à l'angle du rectangle doré crée une amande qui mesure φ, et son centre est distant de celui du cercle intime au triangle de √(3- φ) : les parfaites conditions pour installer un pentagramme. Et il s'incline selon la diagonale du rectangle doré. Dans l'exercice “physique” du compas, il ne s'agit plus de limiter les reports de compas à leur minimum, au contraire : plus une ligne trouve de points de repères, plus sa précision s'affirme. Dans cet esprit, la construction du pentagramme inverse et des lignes complémentaires apportent leur contribution. La précision sur le terrain de la géométrie égyptienne suppose de nombreuses stratégies, dont celle-ci. Chaque point concret devient l'objet d'une multiple triangulation. Au final, ce pentagramme à l'allure farfelue se lie avec intelligence à la structure du triangle, elle-même issue de la figure des diagonales. Pour exemple le point du pentagramme, situé sur la barre du rectangle doré “de référence”. Sa barre inférieure vise la pointe du pentagramme (cerf-volant de 1 et φ). Remarques 1 - De très nombreuses coïncidences de figure réclament la trigonométrie : leur précision est de quelques millièmes (marge). En revanche, celles qui sont accessibles à la logique des yeux sont carrément exactes. Étonnant, non ? 2 - Sans connaître la structure du triangle ni la figure des diagonales, cette géométrie avec les yeux reste muette. Une vocation ! Yvo Jacquier © Géométrie comparée - Le pentagramme des Égyptiens 6 sur 8 LES RAPPORTS DU TRIANGLE AVEC LE NOMBRE D'OR Le rectangle doré en position “classique” Le triangle 3-4-5 porte la proportion dorée comme élément essentiel de sa structure, et pas seulement à titre de “citation”. La première étape de cette monstration consiste à distinguer un triangle de Pinwheel collé contre l'hypoténuse du triangle. On voit ainsi de 1-2-‘√5’. Soit AS la tangente au cercle en S, et soit AT la médiatrice de AS en T, tangente au cercle en L. Par construction, LOST est un carré de côté 1. Ensuite, les angles droits en T et en U signifient que le quadrilatère ΩTVU est un cerf-volant. Les quatre côtés sont tangents au même cercle. Ce point peut être le sujet d'un lemme. —> Selon quoi ΩU = ΩT La Bissectrice de l'angle WAT définit deux triangles qui ont chacun deux angles égaux, le deuxième étant droit. Tandis que WA = AT = 1. Les triangles sont donc semblables et ils forment un nouveau cerf-volant ΩWAT. —> Donc ΩW = ΩT = ΩU = φ Ce cerf-volant exprime parfaitement les rapports du triangle sacré avec le nombre d'or : φ est le rapport de son grand côté sur son petit côté. Il s'en suit naturellement une autre figure, divisant le motif à la façon des fractales. Yvo Jacquier © Géométrie comparée - Le pentagramme des Égyptiens 7 sur 8 La spirale dorée du triangle Les cerf-volants, fruits de divisions successives par le nombre d'or, se combinent jusqu'à former une spirale dorée qui converge au point T, c'est à dire au croisement des diagonales du rectangle doré et de son résidu. À cette occasion, l'on établit que le point L, situé dans le prolongement de ΩT, est exactement à 1 carreau de l'angle droit du triangle. Ce prolongement d'une unité du côté 4 du triangle en crée un autre du même type, 3-4-5, avec son angle droit en T. N.B. : Le point L est sur le tracé du pentagone : http://www.art-renaissance.net/mathematiques/Or-cercles-04.jpg Les propriétés dorées du triangle sacré sont ‘incommensurables’ ! Pour ajouter à cette étonnement, les monstrations ne réclament pas de nommer toutes les distances selon l'arithmétique (au-delà des entiers et de quelques valeurs rationnelles). Rappelons que les coïncidences qui réclament le calcul moderne (trigonométrie) ne sont pas exactes mais simplement précises à quelques millièmes de carreau. Dans le prolongement de cette remarque, voici l'un des constats que portent les monstrations précédentes. Cette figure met en évidence les deux triangles 3-4-5 croisés que nous avons vu. Or il est cette fois intéressant de confronter les réalités arithmétiques. Les triangles BYL et TAY sont semblables. Ensuite, la figure précédente nous montre que T est à la fois l'angle droit des triangles de type 34-5 TAY et TLC, mais aussi le point de croisement des diagonales du rectangle doré et de son résidu. Cette deuxième propriété mérite d'être énoncée comme lemme à part entière. Si l'on s'en tient à sa construction classique, le point T a un statut irrationnel. Cette figure nous explique que par la magie des angles, sa position sur le quadrillage devient rationnelle. Ses coordonnées sont 4/5 horizontalement et 12/5 = 3 x 4/5 en verticale. Maintenant, le milieu du cercle du pentagramme semble à H = 8/5... :-) Yvo Jacquier © Géométrie comparée - Le pentagramme des Égyptiens 8 sur 8