Le recrutement plus ardu des dirigeants étrangers

Transcription

Le recrutement plus ardu des dirigeants étrangers
mardi 11 mars 2014 PAGE 5
SUISSE
Le recrutement plus ardu
des dirigeants étrangers
EGON ZEHNDER. Mais le numéro deux des chasseurs de têtes voit l’internationalisation progresser en Suisse.
Dans un contexte économique
qualifié de «difficile», Egon Zehnder International - numéro un européen et suisse dans le domaine
du recrutement de cadres dirigeants - a subi une légère érosion
de 2% de son volume d’honoraires (à près de 580 millions de
francs) en 2013. Une évolution
que Frank Heckner, associé et directeur d’Egon Zehnder à Zurich,
a présentée comme conforme à
celle de l’ensemble du marché.
«Egon Zehnder est rentable et entend continuer à conforter sa position de leader international» at-il précisé devant les
représentants des médias lundi
à Zurich.
En soulignant non sans fierté que,
pour la première fois, l’Europe a
récolté moins de la moitié (49,7%)
des revenus du groupe. Le cabinet fondé à Zurich voici soixante
ans par Egon Zehnder occupe
même le troisième rang aux EtatsUnis et reste ainsi le seul non
Américain à figurer parmi les
cinq premiers cabinets mondiaux
de chasseurs de têtes.
Mais l’intérêt de la rencontre s’est
surtout porté sur la partie dédiée
aux répercussions des récentes
initiatives politiques en Suisse.
Sur l’attrait de sa place économique. A cet égard, Philippe Hertig, associé du cabinet à Zurich,
a estimé que l’acceptation de l’initiative sur l’immigration de masse
n’a pas d’impact significatif à
court terme sur le recrutement
des dirigeants étrangers. Même
si ces derniers se montrent de plus
en plus inquiets par la perspective d’un contingentement, sur la
liberté d’entreprendre et face à
PHILIPPE HERTIG. L’associé d’Egon
Zehnder souligne la part de 27% de
femmes dans les directoires en 2013.
un sentiment de plus grande défiance envers les étrangers.
Le rapport présenté la semaine
dernière par le cabinet guido schilling avait fait état d’une tendance
au recul de la présence des cadres
dirigeants étrangers dans les directoires des 100 plus grandes entreprises de Suisse. Selon ce rapport (établi avant l’acceptation de
l’initiative migratoire), pour la
première fois depuis plusieurs années, la part des étrangers avait reculé dans les équipes de direction
(de 45% à 42%) et ses auteurs
voyaient ce niveau se stabiliser autour de 40% dans les conseils d’administration.
Même après l’acceptation de
l’initiative contre l’immigration
de masse, «l’internationalisation
va continuer très clairement à
progresser. Certes à un rythme
plus lent» a pourtant estimé Philippe Hertig. Sur la base de ses
interactions avec les consultants
du groupe. Pour diverses raisons,
les entreprises suisses sont tributaires des dirigeants étrangers
pour rester compétitives au niveau international, compte tenu
souvent de la part congrue que
représente le marché suisse dans
AVALOQ: en tête des solutions
de banque privée les plus vendues
Le groupe Avaloq, acteur international pour les solutions bancaires modulaires et intégrées, annonce
que son Avaloq Banking Suite a été classée numéro
un des solutions de banque privée selon l’édition
2014 de la Sales League Table d’IBS. C’est la
deuxième année consécutive qu’Avaloq est ainsi
récompensé de la meilleure note. La Sales League
Table d’IBS est un baromètre international des ventes de systèmes bancaires intégrés largement reconnu. Avaloq a gagné des appels d’offre importants sur des banques de rang «tier-1» aussi bien
pour l’acquisition de ses solutions bancaires que
pour ses services d’externalisation des processus
métier (BPO).
JP MORGAN AM: nouveau directeur
clientèle institutionnelle suisse
J.P. Morgan Asset Management a nommé Stéphane
Casagrande directeur clientèle institutionnelle en
Suisse. Dans sa nouvelle fonction, le directeur, basé
à Zurich, s’occupera du suivi des caisses de pension,
assurances et entreprises en Suisse, a précisé la banque. Avant de passer chez JPMorgan, M. Casagrande
a été directeur Institutional Sales et Consultant Relations pour BNP Paribas Investment Partners en
Suisse. Auparavant encore, il a travaillé chez ECOFIN Investment Consulting et chez Credit Suisse
Asset Management.
BCV: Ingrid Deltenre proposée au board
La Banque cantonale vaudoise (BCV) propose la candidature d’Ingrid Deltenre au conseil d’administration de l’établissement. La postulante fait actuellement partie de l’organe de surveillance de l’Union
européenne de radio-télévision (UER), précise la banque. En cas d’élection le 1er mai prochain, elle succédera à Beth Krasna, arrivée en fin de mandat.
leurs affaires. A son gré, la Suisse
compte certes un grand nombre
de cadres dirigeants compétents
«mais pas assez». Reste que les initiatives récentes, ou en préparation, ont pour effet de mettre en
question des valeurs telles que la
réussite professionnelle et la qualité de vie des dirigeants étrangers en Suisse. Et comme les cadres hautement qualifiés ne
manquent pas de choix et sont
mobiles géographiquement, cela
peut les amener à envisager des
solutions de rechange dans d’autres pays susceptibles d’être perçus comme plus favorables à
l’économie et par conséquent
plus attrayants.
Pour le recrutement des administrateurs, l’exigence de réélection
annuelle du président résultant
de l’acceptation de l’initiative
Minder se heurte en partie à l’incompréhension et provoque des
incertitudes sur la continuité des
instances dirigeantes. Dans cette
perspective, Philippe Hertig ne
manque pas de souligner: «alors
qu’autrefois nous avions de la
peine à trouver des candidats pour
le comité d’audit, c’est maintenant
le recrutement de membres des
comités de rémunération qui devient de plus en plus difficile
compte tenu du caractère exposé
de cette fonction devant les actionnaires». En clair: «le recrutement d’administrateurs étrangers
compétents est devenu plus lourd,
complexe et délicat (aufwendig)
pour les entreprises établies en
Suisse».
Pourtant, l’associé d’Egon Zehnder observe que les répercussions
de l’initiative Minder se révèlent
LE TEMPS: décision à la fin du mois
Le quotidien Le Temps saura d’ici à la fin du mois à
qui il appartiendra. Le processus de mise en vente
du titre est entré dans sa phase finale, ont indiqué
hier les éditeurs Ringier et Tamedia, qui sont les
deux actionnaires majoritaires du journal. Selon les
actuels propriétaires du journal, les repreneurs potentiels ont jusqu’à la fin du mois de mars pour se
positionner sur une reprise de la participation de
Ringier et Tamedia dans Le Temps, aux conditions
définies. Parmi les personnes intéressées par le titre
figure un entrepreneur privé genevois, à l’assise financière solide, qui a été recommandé par le Cercle
des Amis du Temps, ont indiqué Ringier et Tamedia. Le Cercle des Amis du Temps, un groupe créé
après l’annonce de la vente du quotidien genevois
et qui se bat pour sa pérennité, compte actuellement
quelque 700 soutiens. – (ats)
ORASCOM: Mahmoud Zuaiter
remplacé par Abdelhamid Abouyoussef
Mahmoud Zuaiter a quitté la direction d’Orascom
DH pour se consacrer entièrement à une nouvelle
tâche: il est, depuis début mars, responsable du «Jordan Projects for Tourism Development» (JPTD).
Au sein d’Orascom, il a été remplacé par Abdelhamid Abouyoussef, qui a aussi pris un siège à la direction. JPTD est responsable du développement
du projet Tala Bay en Jordanie et constitue le premier projet régional du groupe hors d’Egypte. JPTD
est coté à la Bourse d’Amman et Orascom en détient une participation minoritaire de 15,64%.
CI COM: Patrick Engler nommé CFRO
Ci Com annonce la nomination de Patrick Engler
au poste de directeur. Dans sa fonction, M. Engler
assumera en particulier le poste de Chief Financial Risk Officer (CFRO), a précisé hier la société
cotée sur SIX.
moins négatives que redouté initialement. Restent que dans leur
ensemble, ces décisions et initiatives contribuent à former un
trend négatif à son gré. Et si les
entreprises ne mettent pas encore
en œuvre de plan B consistant à
quitter la Suisse, cette option n’en
est pas moins étudiée par celles-ci
selon le consultant. Dans cette
perspective, les consultants
d’Egon Zehnder mettent en garde
contre le risque de démantèlement des avantages qui font la réputation de la place économique
suisse.
Au chapitre de la place des femmes dans les responsabilités de
conduite, le cabinet indique avec
satisfaction que sur l’ensemble des
mandats d’administrateurs attribués par le biais du cabinet l’an
dernier au plan global, une part de
32% l’a été à des femmes, alors que
cette proportion a été de plus d’un
quart (27%) dans les directoires,
«de facto, sans aucun quota» insiste Philippe Hertig. (PK)
EMPLOI – [email protected]
Départ de la détentrice
du titre de meilleur CFO
SGS. La responsable
des finances Géraldine
Matchett avait été recrutée
par Sergio Marchionne.
Sa démission surprend
les analystes.
Le groupe SGS, numéro un mondial de l’inspection et de la certification de produits, a annoncé
hier le départ de sa directrice financière. Géraldine Matchett, qui
pilotait les finances du groupe depuis 2010, quittera SGS en juillet après la publication des résultats du premier semestre, a
indiqué l’entreprise basée à Genève. Mme Matchett reprendra
alors la direction des finances du
groupe néerlandais Royal DSM,
une entreprise internationale active dans les domaines de la santé,
la nutrition et les matériaux. Elle
rejoindra également le conseil
d’administration.
Sa succession sera annoncée en
temps voulu, a indiqué SGS.
Pour les analystes de la Banque
cantonale de Zurich (ZKB), cette
annonce a constitué une surprise.
«Mme Matchett était en fonction
depuis 2010 et avait fait très
bonne impression auprès des analystes et des investisseurs», ont-ils
souligné.
Jean-Philippe Bertschy, analyste
chez Vontobel, a estimé pour sa
part que ce départ constituait une
grosse perte pour SGS, qui voit
partir ainsi un de ses éléments
clefs.
Les investisseurs avaient une très
haute estime pour cette directrice
financière, a-t-il rappelé, soulignant que les commentaires à son
sujet était quasiment unanimes.
Elle avait reçu la distinction de
meilleure CFO de Suisse l’année
dernière.
Géraldine Matchett avait été recrutée en 2004 par Sergio Marchionne, l’actuel directeur du
constructeur automobile italien,
Fiat, considéré comme un financier hors pair par les investisseurs.
«Nous nous attendons à l’annonce
d’une solution externe, dans la
mesure où nous ne voyons aucun
candidat potentiel en interne», a
jugé Jean-Philippe Bertschy.
Le titre SGS a terminé la séance
d’hier sur un recul de 0,72% à
2215 francs dans un marché en
baisse de 0,13%.