les Blue Fox et la L des Ch

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les Blue Fox et la L des Ch
Les supporters français dans la ligue des
champions
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Mise à jour le 25 septembre 2014 à 12:00 | Par Rédaction Handball
Les Blue Fox – ici lors des finales EHF à Berlin en 2013 – vont retrouver la ligue des champions cette année
(Crédits : F. Fernandes – BLUE FOX)
La ligue des champions commence ce week-end, et s’ouvre ce soir par la confrontation entre les Suisses de Schaffhausen, de retour dans la
compétition, et les Polonais de Kielce. Cependant, c’est ce week-end que les choses sérieuses commencent pour les trois clubs français – une
première (!) – qui vont se jeter dans la compétition.
La ligue des champions, un événement qui laisse pas indifférents joueurs, entraîneurs… Et
fait rêver les supporters de chaque clubs. VoxStadium a voulu interroger les trois principaux
groupes de supporters de chacun des clubs : le jeune huitième homme du PSG handball
représenté par Adrien, les fidèles handiablés de Dunkerque et les célèbres Blue Fox de
Montpellier dont les deux présidents – Christophe Béthleem et Gérard Didier – ont répondus à
notre appel. Des discutions et débats se sont développés, tournants autour de la plus belle des
coupes, mais également sur le rôle des supporters et les problématiques sur la place accordé à
ceux qui font vibrer les tribunes.
« On sait qu’on fait partie des 32 meilleurs d’Europe ». Christophe Béthléem, président
des handiablés.
Quand la question de savoir ce qu’évoque la ligue des champions est posée à chacun, les
visages s’illuminent. Les mots transmettent une joie pure. « Ça me parle de ouf ! », lance
Adrien. Pour l’handiablé Christophe, c’est l’image du Graal qui s’impose, celui d’avoir la
chance d’être dans un cercle fermé qui se lance sur une allée étoilée. Une idée reprise par
Gérard Didier : « On monte dans le club VIP ».
Même si la place de leurs favoris dans la compétition devrait être difficile : « La poule est
complexe pour Montpellier… Après s’ils arrivent à sortir bien placé et avec un bon tirage,
c’est possible. Un quart resterait le maximum ». Même son de cloche à Dunkerque : « Sortir
de la poule est plus jouable cette année, après c’est le terrain ». Seul Paris a le droit de
fanfaronner : « L’objectif est clair : le final four. Mais les joueurs veulent plus ».
Le groupe du huitième homme se verrais bien trôner devant la plus belle des coupes – (Crédit : Huitième Homme)
Au final, trois clubs français, ne serais-ce pas trop tout de suite ? La réponse est, là encore,
franche et massive. « Plus on a de clubs mieux ce sera » pour le président des handiablés,
tandis que Adrien pense que « c’est logique avec la place du Handball Français dans le
monde, par son équipe nationale et le championnat qui est relevé ». La réponse est encore
plus évidente à Montpellier, repêché en dernière limite : « C’est une excellente nouvelle pour
nous, c’est mérité ».
« Je suis pas spectateur, je suis supporter ». Adrien, du huitième homme.
Si Adrien a rejoint le huitième homme, c’est pour pouvoir chanter et mettre du mouvement
dans Coubertin : « On veut éviter la salle morte […] Coubertin est petit, mais ça peut devenir
un petit chaudron ». Un leitmotiv repris en cœur par les deux présidents. Les salles françaises
sont encore bien trop timide. Ainsi à Paris « On vient au Théatre », à Dunkerque « On va au
cinéma » et à Montpellier « Certains lisent le journal » ! Si Paris à l’excuse de la jeunesse, et
d’une unité autour d’un club qui reste à construire, Dunkerque pèche par manque d’aides
locales – qui a fait abandonner un projet d’arena. En revanche, Montpellier compte déjà un
groupe important de suiveurs et animateurs de tribunes mais la Park & Suit Arena, si elle
permet de faire une ouverture plus large au handball – ne nous en plaignons pas (!) – laisse
aussi place à un groupe plus important de spectateurs qui refroidissent le climat.
Les Handiablés vont continuer à animer le Stade des Flandres, plus petit gymnase de la compétition (Crédits : Handiablés)
Les clubs de Montpellier et de Dunkerque offrent un contraste intéressant, car tout deux
existent depuis plusieurs années. En effet, les supporters qu’ils soient « handiablés » ou
« blues fox » sont regroupés depuis plus d’une quinzaine d’années… Pourtant les deux se
trouvent à des situations aux antipodes l’une de l’autre. Si les handiablés peinent à dépasser la
cinquantaine d’adhérents malgré un titre de champion qui « a permis de faire bouger les
choses », les blue fox ont pu compter sur un président qui n’a pas fait que de parler dans un
micro, et offre un schéma de construction à passer dans les écoles de supporters : « Le club est
indispensable, quand je vois la présidente des supporters de Toulouse (1) qui a du mal à
avoir son président… J’ai eu la chance de connaître trois dirigeants, qui ont su me présenter
à des « notables ». Après à moi de vendre mon produit. ».
Une aide recherchée activement, qui offre parfois des solutions « Dernièrement, deux députés
sont venus nous aider ». Un investissement de tout les instants que tente de mettre en place le
Huitième Homme : « Cela commence à fonctionner, avec une présence forte des joueurs ».
« C’est bien ce que vous faîtes, vous faîtes du social ».
Une aide financière qui permet aux blue fox d’organiser des voyages européens : « On a été
de Lisbonne à Kolding ! ». Une situation de privilégiés reconnue par les globe-trotters de
Montpellier : « On part à Rhein-Neckar (2) avec le voyage, une nuit et le repas pour 100
euros par personnes […] Difficile de trouver mieux ! ». Cette situation ne s’est pas faîtes en
un jour, certes, mais permettant – via le sport qu’est le handball – d’instaurer un dynamisme
territorial non négligeable. « Un jour je reçoit l’appel du regretté Georges Frêche (3), raconte
Gérard Didier, et il me dit « C’est bien ce que vous faîtes, vous faîtes du social », ce qui
m’interroge. Et il me soutient que « Vous faîtes du Social, vous permettez à des gens d’aller
dans toute l’Europe pour pas très cher » ». Sans compter la reconnaissance sportive « J’ai eu
la chance de faire l’appel des joueurs pour la finale de l’EHF, c’est une énorme
reconnaissance de la part de l’EHF, et un moment qui restera gravé dans ma mémoire ».
Une reconnaissance et, surtout, un rôle de ciment social autour du sport qui explique peut-être
la ferveur des Polonais, Allemand, Espagnol… Un rôle que ne peuvent accomplir les deux
autres clubs de supporters français : « Veszprem a remplit des bus, parfois on a du mal pour
un seul ! Tonne un Christophe Béthléem qui souhaiterait, avoir toute la salle, papy, mamy,
enfants et parents de la même couleurs comme à Göppingen (4) où tous sont en vert. ».
Adrien est tout aussi admiratif : « Même le troisième Hongrois c’est un autre monde ! ».
« C’est tellement beau toute ces cultures ». Gérard Didier, président des blue fox.
Pour terminer, les trois représentants devaient mettre en avant un club européen qui les
marquaient pour leur jeu, leur culture… C’est Veszprem qui est le plus ancré dans la mémoire
de Adrien, affolé de voir tout ces joueurs et, encore plus, imprégné par l’élimination de la
saison dernière. Une ambiance de folie qu’il souhaite revoir débarquer, mais avec la victoire
au bout !
Pour Christophe, le Président des handiablés, c’est le grand d’Europe Kiel qui a retenu
l’attention, même si la culture du spectacle des supporters des clubs polonais a laissé aussi des
traces entre la vague jaune de Kielce et la vague bleue de Plock.
Pourtant s’ils devaient tout deux choisir une destination, un club à absolument recevoir, ce
serait : « Barcelone ! ». Soit pour la culture, l’image, ou simplement la « french touch »
symbolisée par Karabatic et Sorhaindo. Un voyage qui permettrait aussi – soyons fou – un
déplacement de supporters. Mais il faut alors transmettre la mise en garde des blue fox, que
rapporte Gérard Didier : « Barcelone, c’est un trop mauvais souvenir […] Cela a finit avec
une lettre officielle envoyée à l’EHF pour la réception déplorable, parqué devant une seule
porte pour 200 personnes à 5 minutes du coup d’envoi, et un supporter handicapé prié de
laisser son fauteuil… ». Un des rares mauvais souvenirs pour un homme qui est ravi de savoir
toutes ces grandes équipes revenir dans l’Hérault et spécialement : « Celje qu’on a pas vu
depuis longtemps ! Les autres… On les voit tout les ans [rires] ».
(1) Françoise Mora, présidente des supporters du Fénix Handball.
(2) Lieu du premier match de ligue des champions cette saison.
(3) Georges Frêche, maire de Montpellier de 1977 à 2004 et président de Montpellier
Agglomération entre 2002 et 2010 pour ne retenir que l’essentiel.
(4) Göppingen, lieu de déplacement pour la finale EHF qui se jouait alors en une opposition
aller-retour en 2012.

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