cattenom - Groupe EDF
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Eclairage Sûreté 2011 RAPPORT SUR LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET LA RADIOPROTECTION DES INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE CATTENOM 2011 CE RAPPORT EST RÉDIGÉ AU TITRE DES ARTICLES L. 125-15 ET L. 125-16 DU CODE DE L’ENVIRONNEMENT (EX-ARTICLE 21 DE LA LOI TRANSPARENCE ET SÉCURITÉ EN MATIÈRE NUCLÉAIRE). INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM SOMMAIRE P. 03 Introduction P. 04 Les installations nucléaires du site de Cattenom P. 06 Les dispositions prises en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection ;1 – La sûreté nucléaire : définition ;2 – La radioprotection des intervenants ;3 – Les actions d’amélioration pour la sûreté et la radioprotection ;4 – L’organisation de crise ;5 – Les contrôles externes ;6 – Les contrôles internes ;7 – L’état technique des installations ;8 – Les procédures administratives menées en 2011 p. 06 p. 09 p. 10 p. 15 p. 16 p. 18 p. 20 p. 25 P. 26 Les incidents et accidents survenus sur l’installation en 2011 P. 29 Les rejets dans l’environnement ;1 – Les rejets radioactifs ;2 – Les rejets non radioactifs P. 38 La gestion des matières et déchets radioactifs P. 44 Les autres nuisances P. 46 Les actions en matière de transparence et d’information P. 49 Conclusion P. 50 Glossaire P. 52 Avis des CHSCT p. 32 p. 35 CE RAPPORT 2011 EST ÉTABLI AU TITRE DES ARTICLES L. 125-15 ET L. 125-16 DU CODE DE L’ENVIRONNEMENT (EX-ARTICLE 21 DE LA LOI N° 2006-686 DU 13 JUIN 2006 RELATIVE À LA TRANSPARENCE ET À LA SÉCURITÉ EN MATIÈRE NUCLÉAIRE). Les articles L. 125-15 et L. 125-16 précisent que tout exploitant d’une installation nucléaire de base établit chaque année un rapport qui contient des informations dont la nature est fixée par voie réglementaire concernant : • les dispositions prises en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection ; • les incidents et accidents en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection, soumis à obligation de déclaration en application des articles L. 591-5, survenus dans le périmètre de l’installation, ainsi que les mesures prises pour en limiter le développement et les conséquences sur la santé des personnes et l’environnement ; • la nature et les résultats des mesures des rejets radioactifs et non radioactifs de l’installation dans l’environnement ; • la nature et la quantité de déchets radioactifs entreposés sur le site de l’installation, ainsi que les mesures prises pour en limiter le volume et les effets sur la santé et sur l’environnement, en particulier sur les sols et les eaux. Les principaux thèmes développés dans ce rapport concernent la sûreté, la radioprotection et l’environnement, thèmes qui correspondent aux définitions suivantes : selon l’article L. 591-1 du Code de l’environnement : « La sûreté nucléaire est l’ensemble des dispositions techniques et des mesures d’organisation relatives à la conception, à la construction, au fonctionnement, à l’arrêt et au démantèlement des installations nucléaires de base, ainsi qu’au transport des substances radioactives, prises en vue de prévenir les accidents ou d’en limiter les effets. Le rapport mentionné à l’article L. 125-15 est soumis au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de l’installation nucléaire de base, qui peut formuler des recommandations. Ces recommandations sont, le cas échéant, annexées au document aux fins de publication et de transmission. Le rapport est rendu public. Il est transmis à la commission locale d’information prévue à la sous-section 3 et au Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire prévu à la sous-section 4 de la présente section. L’environnement est défini par référence à l’article L. 110-1-I du Code de l’environnement, aux termes duquel « les espaces, ressources et milieux naturels, les sites et paysages, la qualité de l’air, les espèces animales et végétales, la diversité et les équilibres biologiques auxquels ils participent font partie du patrimoine commun de la nation ». NB : l’ordonnance n° 2012-6 du 5 janvier 2012 modifiant les livres Ier et V du Code de l’environnement (JORF n° 005 du 6 janvier 2012) est venue abroger les dispositions de la loi « TSN » précitée et la codifie au sein du Code de l’environnement. La radioprotection est la protection contre les rayonnements ionisants, c’est-à-dire l’ensemble des règles, des procédures et des moyens de prévention et de surveillance visant à empêcher ou à réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants produits sur les personnes, directement ou indirectement, y compris par les atteintes apportées à l’environnement. » Un centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) est une installation industrielle intégrée dans son environnement. Les différents impacts potentiels, tels que les rejets radioactifs, les rejets thermiques, le bruit, les rejets chimiques et les déchets entreposés sont pris en compte dès la conception, puis contrôlés en permanence selon la réglementation en vigueur. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM LES INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DU SITE DE CATTENOM Les installations nucléaires de base du site de Cattenom sont situées sur la commune de Cattenom (département de la Moselle), à 8 km de Thionville, à 33 km de Metz et à 20 km de Luxembourg. Elles occupent une superficie de 415 hectares à flan des côtes de la Moselle, à 3 km vers l’ouest de sa rive gauche. Les premiers travaux de construction ont eu lieu à partir de 1978 sur une zone choisie pour ses caractéristiques géologiques et à l’abri des inondations. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM LOCALISATION DU SITE Les installations de Cattenom regroupent quatre unités de production d’électricité en fonctionnement. Ces quatre réacteurs de la filière à eau sous pression (REP), d’une puissance de 1 300 mégawatts électriques nets chacun, sont composés d’un îlot nucléaire, d’une salle des machines et d’un réfrigérant atmosphérique. Ils sont refroidis par l’eau de la Moselle par l’intermédiaire du lac du Mirgenbach, source froide supplémentaire de sauvegarde. Ces réacteurs constituent les installations nucléaires de base (INB) n° 124, 125, 126 et 137 : ➡ Le réacteur de Cattenom 1 a été mis en service en 1986. C’est l’INB n° 124. ➡ Le réacteur de Cattenom 2 a été mis en service en 1987. C’est l’INB n° 125. ➡ Le réacteur de Cattenom 3 a été mis en service en 1990. C’est l’INB n° 126. ➡ Le réacteur de Cattenom 4 a été mis en service en 1991. C’est l’INB n° 137. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM LES DISPOSITIONS PRISES EN MATIÈRE DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE RADIOPROTECTION 1 LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE : DÉFINITION Sur un site nucléaire, la sûreté est l’ensemble des dispositions techniques et organisationnelles mises en œuvre à la conception, pendant la construction, l’exploitation et lors de la déconstruction des centrales nucléaires, pour prévenir les accidents ou en limiter leurs effets, s’ils survenaient. Ces dispositions sont prises en compte dès la conception de l’installation, intégrées lors de sa construction, renforcées et toujours améliorées pendant son exploitation et durant sa déconstruction. L’AUTORITÉ DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE (ASN), autorité indépendante du gouvernement, assure le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection pour protéger les travailleurs, les riverains et l’environnement des risques liés à l’utilisation du nucléaire. ;voir le glossaire p. 50 Les trois fonctions de la sûreté : ➡ contrôler et maîtriser à tout instant la puissance des réacteurs ; ➡ refroidir le combustible en fonction de l’énergie produite grâce aux systèmes prévus en redondance pour pallier les défaillances ; ➡ confiner les produits radioactifs derrière trois barrières successives. Ces trois barrières dites de « sûreté » constituent des obstacles physiques à la dispersion des produits radioactifs dans l’environnement. Les sources des produits radioactifs ont des origines diverses, dont l’une est le combustible placé dans le cœur du réacteur. Les trois barrières qui séparent le combustible de l’atmosphère sont : – la gaine du combustible ; – le circuit primaire ; – l’enceinte de confinement en béton du bâtiment réacteur (voir schéma ci-contre). L’étanchéité de ces barrières est mesurée en continu pendant le fonctionnement de l’installation, et fait également l’objet d’essais périodiques. Les critères à satisfaire sont inscrits dans le référentiel de sûreté approuvé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Pour les 4 unités du CNPE, les contrôles ont montré que ces trois barrières INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM LES TROIS BARRIÈRES DE SÛRETÉ respectent les critères d’étanchéité. La sûreté nucléaire repose également sur deux principes majeurs : ➡ la « défense en profondeur », qui consiste à installer plusieurs lignes de défense successives contre les défaillances possibles des matériels et des hommes ; ➡ la « redondance des circuits », qui repose sur la duplication des systèmes de sûreté pour disposer toujours d’un matériel disponible pour conduire l’installation. Enfin, l’exigence en matière de sûreté s’appuie sur plusieurs fondamentaux, notamment : – la robustesse de la conception des installations, qui fait l’objet d’une revue tous les dix ans et d’améliorations de sûreté au vu notamment du retour d’expérience international. Suite à l’accident de Fukushima, une évaluation complémentaire de sûreté a été menée (voir p. 23). Le rapport a été remis par EDF à l’ASN (il est consultable sur le site Internet http://cattenom.edf.com). Après expertises, l’ASN a estimé dans son avis rendu public le 3 janvier 2012 que la centrale dispose de marges de sûreté et a prescrit des améliorations. Ce rapport a été soumis à une évaluation de la Commission européenne et des autorités de sûreté nucléaire européenne, rendue publique le 8 mai 2012 (www.ensreg.org) ; – l’exigence et la compétence dans l’exploitation, grâce à un personnel formé en permanence, grâce aux organisations et à l’application de procédures strictes (à l’image de ce que font d’autres industries de pointe), grâce enfin à la « culture de sûreté », véritable état d’esprit conditionnant les attitudes et les pratiques. Cette « culture de sûreté » est notamment développée par la formation et l’entraînement du personnel EDF et des entreprises prestataires amenées à intervenir sur les installations. Afin de conserver en permanence les meilleures performances en matière de sûreté, les centrales ont mis en place un contrôle interne présent à tous les niveaux. ••• INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM Pour assurer la mission interne de vérification, le directeur du CNPE s’appuie sur une structure « sûreté qualité », constituée d’une mission et d’un département « sûreté qualité ». Ce service comprend des ingénieurs sûreté, des auditeurs et des chargés de mission qui assurent, dans le domaine de la sûreté et de la qualité, les missions relevant de la vérification, de l’analyse et du conseil assistance auprès des services opérationnels. Par ailleurs, les installations nucléaires sont soumises aux contrôles externes permanents de l’ASN. Celle-ci est compétente pour autoriser la mise en service d’une centrale nucléaire. Elle veille également au respect des règles de sûreté et de radioprotection en cours d’exploitation et de démantèlement. x ••• POUR EN SAVOIR PLUS Sur les contrôles internes et externes, lire aussi p. 16 à 20. DES RÈGLES D’EXPLOITATION STRICTES ET RIGOUREUSES L’exploitation des réacteurs nucléaires en fonctionnement est régie par un ensemble de textes, appelé « le référentiel », décrivant tant la conception de l’installation que les exigences de conduite et de contrôle. Nous pouvons citer, sans toutefois être exhaustif, les documents majeurs de ce référentiel : ➡ le rapport définitif de sûreté qui décrit l’installation et les hypothèses de conception qui ont été prises en compte, particulièrement pour limiter les conséquences radiologiques en cas d’accident ; ➡ les spécifications techniques d’exploitation qui listent les matériels devant être disponibles pour exploiter l’installation et décrivent la conduite à tenir en cas d’indisponibilité de l’un d’eux ; ➡ le programme d’essais périodiques à réaliser pour chacun des matériels nécessaires à la sûreté et les critères à satisfaire pour s’assurer de leur bon fonctionnement ; ➡ l’ensemble des procédures à suivre en cas d’incident ou d’accident pour la conduite de l’installation ; ➡ l’ensemble des procédures à suivre lors du redémarrage après changement du combustible et la surveillance du comportement du combustible pendant le cycle. Le cas échéant, l’exploitant déclare à l’ASN, sous forme d’événements significatifs pour la sûreté (ESS), les éventuels non-respects aux référentiels réglementaires, au titre de la transparence vis-à-vis de l’ASN et du public. EDF peut également prendre l’initiative de déclarer des anomalies sans pour autant que le référentiel soit mis en cause. Tous ces éléments sont communiqués sur le site Internet dédié à la centrale de Cattenom, en français à l’adresse http://cattenom.edf.com, et en allemand à l’adresse http://cattenom-de.edf.com. Depuis le 4 novembre 2011, pour encore plus de transparence, l’ensemble des événements de sûreté mais aussi de sécurité classique, radioprotection, environnement et actualité événementielle font l’objet d’une publication hebdomadaire intitulée Éclairage Hebdo en français diffusée dans les pages Internet dédiées à la centrale. Un compte Twitter a également été lancé (500 abonnés) pour relayer de manière réactive les événements de Cattenom et d’EDF susceptibles d’intérêt pour le public. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM 2 LA RADIOPROTECTION DES INTERVENANTS La radioprotection est l’ensemble des règles, des procédures et des moyens de prévention et de surveillance visant à empêcher ou à réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants produits sur les personnes, directement ou indirectement, y compris par les atteintes portées à l’environnement. Elle repose sur trois principes fondamentaux : ➡ le principe de justification : une activité ou une intervention nucléaire ne peut être entreprise ou exercée que si elle est justifiée par les avantages qu’elle procure par rapport aux risques inhérents à l’exposition aux rayonnements ionisants ; ➡ le principe d’optimisation : les expositions individuelles et collectives doivent être maintenues aussi bas qu’il est raisonnablement possible en dessous des limites réglementaires, et ce compte tenu de l’état des techniques et des facteurs économiques et sociétaux (principe appelé « ALARA »). ➡ le principe de limitation : les expositions individuelles ne doivent ÉCHELLE DES EXPOSITIONS Seuils réglementaires pas dépasser les limites de doses réglementaires. Les progrès en radioprotection font partie intégrante de la politique d’amélioration de la sécurité. Cette démarche de progrès s’appuie notamment sur : ➡ la responsabilisation des acteurs à tous les niveaux ; ➡ la prise en compte technique du risque radiologique dès la conception, durant l’exploitation et pendant la déconstruction des installations ; ➡ la mise en œuvre de moyens techniques adaptés pour la surveillance en continu des installations, des salariés et de l’environnement ; ••• ALARA As Low As Reasonably Achievable (« aussi bas que raisonnablement possible »). ;voir le glossaire p. 50 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ••• ➡ le professionnalisme de l’ensemble des acteurs, ainsi que le maintien de leurs compétences. 3 x Ces principaux acteurs sont : ➡ le service de prévention des risques (appelé SPR), service compétent en radioprotection au sens de la réglementation, et à ce titre distinct des services opérationnels et de production ; ➡ le service de santé au travail (appelé SST) qui assure le suivi médical particulier des salariés travaillant en milieu radioactif ; ➡ le chargé de travaux, qui est responsable de son chantier dans tous les domaines de la sécurité et de la sûreté. Il lui appartient notamment de faire respecter les dispositions de prévention définies au préalable en matière de radioprotection ; ➡ l’intervenant, qui est un acteur essentiel de sa propre sécurité et qui, à ce titre, reçoit une formation à l’ensemble des risques inhérents à son poste de travail, notamment les risques radioactifs spécifiques. Pour estimer et mesurer l’effet du rayonnement sur l’homme, les expositions s’expriment en millisievert (mSv). À titre d’exemple, en France, l’exposition d’un individu à la radioactivité naturelle est en moyenne de 2,4 mSv par an. L’exploitant nucléaire suit un indicateur qui est la dose collective, somme des « doses individuelles » reçues par tous les intervenants sur les installations durant une période donnée. Elle s’exprime en « homme.Sievert » (H.Sv). Par exemple, une dose collective de 1 H.Sv correspond à la dose reçue par un groupe de 1 000 personnes ayant reçu chacune 1 mSv. POUR EN SAVOIR PLUS Téléchargez sur edf.com la note d’information La protection des travailleurs en zone nucléaire : une priorité absolue. LES ACTIONS D’AMÉLIORATION POUR LA SÛRETÉ ET LA RADIOPROTECTION LA FORMATION POUR RENFORCER LES COMPÉTENCES Pour l’ensemble des installations, en 2011, 138 416 heures de formation (111 303 heures en 2010), dont 123 219 (84 958 heures en 2010) animées en interne par l’Unité de formation de la production ingénierie (UFPI) d’EDF, ont été dispensées au personnel. Cela représente en moyenne 113 heures (91 heures en 2010) de formation par salarié. Comme chaque centre de production nucléaire, le CNPE de Cattenom est doté d’un simulateur, réplique à l’identique d’une salle de commande. 24 833 heures de formation ont été réalisées sur cet outil pour la formation initiale des futurs opérateurs, ingénieurs sûreté, chefs d’exploitation, mais aussi pour le maintien des capacités et le perfectionnement des équipes de conduite. Ces formations concernent l’exploitation normale du réacteur et la gestion incidentelle. Parmi les autres formations dispensées, 293 agents du site ont participé à une session de recyclage « sûreté - qualité ». 8 532 heures de formation ont été réalisées dans les domaines prévention INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM des risques et radioprotection, 6 992 heures dans le domaine de la prévention des incendies. Dans le cadre du renouvellement des compétences, 74 agents sont arrivés au CNPE en 2011 (41 en 2010) et ont participé au dispositif d’intégration appelé « académie des métiers – module savoirs communs ». 37 296 heures de formation ont ainsi été réalisées pour permettre aux nouveaux arrivants de découvrir leur nouvel univers de travail et suivre tous les stages nécessaires avant leur prise de poste. ➡ 22 apprentis ont été accueillis à la rentrée 2011, ce qui porte à 45 le nombre d’apprentis sur le site. ➡ 8 préparent un diplôme d’études supérieures longues (DESL). ➡ 32 préparent un bac + 2. ➡ 5 préparent un bac professionnel. Tous les nouveaux arrivants et apprentis sont accompagnés dans leur adaptation professionnelle par un tuteur. LA MAÎTRISE DU RISQUE INCENDIE EN LIEN AVEC LES SERVICES DÉPARTEMENTAUX D’INCENDIE ET DE SECOURS Depuis de nombreuses années, une organisation est mise en place par EDF pour prévenir le risque incendie. Elle est améliorée en continu et contrôlée en permanence. Le choix d’organisation d’EDF dans le domaine de l’incendie s’appuie sur les trois grands principes : la prévention, la surveillance et l’intervention. ➡ La prévention a pour objectif d’éviter la naissance d’un incendie et de limiter son extension s’il a pris naissance. Dès l’origine, l’installation a été conçue et construite pour maîtriser le risque incendie et éviter sa propagation (voir schéma page suivante). Grâce à cette conception des locaux, le feu, s’il se déclenche, est limité au local concerné, il ne menacera pas les autres matériels installés dans les secteurs de feu voisins, préservant ainsi la sûreté de l’installation. Cette disposition technique, la sectorisation, permet de maintenir la protection des installations par un isolement coupe-feu 1 h 30 de conception entre chaque local ; elle est v Chaque nouvel arrivant ou apprenti est accompagné par un tuteur dans son adaptation professionnelle. renforcée par la séparation physique (encoconnage) des voies A et B, garantissant la protection incendie de la redondance des matériels de sûreté. En outre, un ensemble de dispositions sont mises en œuvre pour contribuer à la réduction des risques à la source : limitation et gestion des matières combustibles dans les locaux industriels (certains sont proscrits dès lors qu’ils sont extrêmement inflammables) ; encadrement étroit des travaux à risque (soudure, meulage…). La prévention est renforcée par la recherche constante de la diminution du stockage de matériels et matériaux dans les installations industrielles, déterminée à partir des caractéristiques des locaux. Elle est complétée par une vigilance concernant les possibilités d’entreposage qui sont limitées dans le temps et dans la quantité des matériaux inflammables. ➡ La surveillance est assurée lors des rondes du personnel de conduite, associée à une sensibilisation de chaque salarié de la centrale afin qu’il signale et alerte rapidement en cas de suspicion d’échauffement de matériel ou de départ de feu. Des détecteurs incendie sont largement disséminés dans les installations pour avertir de l’apparition de fumées ••• INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM MAÎTRISE DU RISQUE INCENDIE ••• SDIS Service départemental d’incendie et de secours. ;voir le glossaire p. 50 dans les locaux. L’opérateur de conduite, avec les premières informations données par la détection automatique ou le témoin, déclenche l’alerte et mobilise l’organisation adaptée. ➡ L’intervention est déclenchée par un opérateur depuis la salle de commande. La mission des équipes EDF consiste à reconnaître l’environnement autour du sinistre, porter secours à un éventuel blessé, assurer la surveillance du feu, mettre en œuvre les moyens d’extinction si cela n’engage pas leur sécurité (un certain nombre d’installations bénéficient d’équipement d’extinction automatique – sprinkler, ou manuelle – aspersion), et surtout accueillir, guider et renseigner les sapeurs-pompiers à leur arrivée sur le site. Si la préparation de la « lutte » contre le feu est de la responsabilité de l’exploitant, la « lutte active » est assurée par les secours externes. La formation, les exercices et entraînements, le travail de coopération entre les équipes d’EDF et les secours externes sont autant de façons de se préparer à maîtriser le risque d’un incendie. En 2011, près de 90 exercices ont été réalisés par les équipiers d’intervention incendie. Pour le CNPE de Cattenom, l’objectif est que chaque équipier d’intervention formé réalise 2 exercices incendie par an. C’est dans ce cadre que le CNPE de Cattenom poursuit une coopération étroite avec le SDIS de la Moselle. ➡ La révision de la convention entre le SDIS 57 et le CNPE a été signée le 30 septembre 2011. ➡ Dans le cadre d’un dispositif national, un officier sapeur-pompier professionnel est affecté sur le site depuis le 1er septembre 2007. Son rôle est de faciliter les relations entre le CNPE et le SDIS, de promouvoir les actions de prévention contre l’incendie, d’appuyer et de conseiller le chargé incendie du site et d’intervenir dans la formation du personnel et les exercices. Il est affecté au service de prévention des risques, et placé sous l’autorité du chef de mission « sûreté qualité ». ➡ 16 sous-officiers ont participé à une INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM journée d’immersion au sein du service prévention des risques (SPR) et à une demi-journée d’immersion au sein d’une équipe de conduite. ➡ 5 sessions de recyclages intermédiaires pour les équipes incendie ont été encadrées à la caserne des sapeurs pompiers de Thionville – maison à feu (recyclage 3e degré intermédiaire), soit une centaine d’agents formés. ➡ Le CNPE a encadré 4 visites à thème incendie pour des sapeurs-pompiers professionnels en formation initiale. ➡ Il a également été organisé et financé 10 participations d’officiers ou sous-officiers de sapeurs-pompiers aux recyclages incendie EDF dans un centre de formation spécialisé (société Ifopse). Cette participation permet une meilleure connaissance commune EDF-SDIS des pratiques opérationnelles. ➡ 6 exercices communs ont eu lieu sur l’ensemble des installations du site, permettant l’échange des pratiques et une meilleure connaissance des organisations entre les équipes EDF et celles du SDIS. ➡ Enfin, le CNPE et le SDIS ont animé 3 réunions de présentation concernant l’organisation incendie du site pour les équipes de garde des casernes avoisinantes. huile, fioul, morpholine, hydrogène), selon leurs caractéristiques chimiques et physiques, peuvent présenter des risques, et doivent donc être stockés, transportés et utilisés avec précaution. Deux risques principaux sont identifiés : l’incendie et l’explosion. Ils sont pris en compte dès la conception des centrales nucléaires et durant leur exploitation, pour protéger les salariés, l’environnement externe et garantir l’intégrité et la sûreté des installations. Le principal fluide à risque incendie/ explosion utilisé à Cattenom est l’hydrogène. Il est stocké sur des parcs à gaz à proximité extérieure des salles des machines. Des tuyauteries permettent ensuite de le transporter vers le lieu ou le matériel où il sera utilisé (ex : l’alternateur pour refroidir celui-ci ou encore les bâtiments des auxiliaires nucléaires afin d’y être mélangé à l’eau du circuit primaire pour en garantir les paramètres chimiques). En 2011, quelques écarts de maintien des compétences de prestataires ont été identifiés par EDF. Ces personnes n’ont pas été autorisées à travailler sur des interventions nécessitant l’emploi de matériels de découpe ou de soudage. Elles ont pu réaliser ces activités seulement après la réalisation des actions de renouvellement des compétences incendie. Pour encadrer l’utilisation de ces fluides, les exploitants des centrales nucléaires d’EDF appliquent deux réglementations majeures : ➡ l’arrêté relatif à la Réglementation technique générale environnement (RTGE) du 31 décembre 1999, destiné à prévenir les nuisances et les risques externes résultant de l’exploitation d’une installation nucléaire ; ➡ le décret du 24 décembre 2002 (réglementation Atex, pour ATmosphères EXplosives) qui définit les dispositions de protection des travailleurs contre la formation d’atmosphère explosive. Cette réglementation s’applique à toutes les activités, industrielles ou autres. LA MAÎTRISE DES RISQUES LIÉE À L’UTILISATION DES FLUIDES INDUSTRIELS L’exploitation d’une centrale nucléaire nécessite l’utilisation de fluides industriels (liquides ou gazeux) qui sont transportés sur les installations, dans des tuyauteries, identifiées sous le vocable générique de TRICE (pour « Toxique et/ou Radiologique, Inflammable, Corrosive et Explosif ». Ces fluides (soude, acide, ammoniac, Depuis l’arrêté RTGE de 1999, entre l’année 2000 et la fin de l’année 2006 – date limite donnée aux exploitants pour respecter la loi –, de nombreux et importants chantiers de mise en conformité ont été réalisés sur le parc nucléaire français. Plus de 160 millions d’euros ont ainsi été investis. En parallèle, un important travail a été engagé sur les tuyauteries TRICE. Ainsi, le programme de maintenance sur les tuyauteries de l’îlot nucléaire ••• INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ••• et sur la robinetterie a été étendu à l’ensemble des tuyauteries existant dans les installations. Cette extension a fait l’objet, par EDF, d’une doctrine déployée fin 2007 sur toutes les centrales. Elle demande : – la signalisation et le repérage des tuyauteries TRICE, avec l’établissement de schémas à mettre à disposition des SDIS ; – la maintenance et le suivi de l’état de tous les matériels, sur l’ensemble des installations, dans le cadre de l’élaboration d’un programme local de maintenance préventive. En novembre 2008, la Division Production Nucléaire d’EDF a réalisé une revue technique globale sur la prévention du risque explosion pour dresser un état des lieux complet. Les conclusions ont été présentées à l’ASN en 2009. Les actions de contrôle, repérage et remise en peinture des tuyauteries, ainsi que l’amélioration des plans de cheminement des tuyauteries réalisées ont permis à toutes les centrales d’atteindre le meilleur niveau en termes de prévention des risques incendie ou explosion. La révision de la doctrine de maintenance a été effectuée en 2011. n POUR EN SAVOIR PLUS Téléchargez sur edf.com la note d’information La maîtrise des risques liés à l’utilisation des fluides industriels. à l’adresse suivante : http://energie.edf.com/nucleaire/publications/ notes-d-information-46655.html&page=4 UN NIVEAU DE RADIOPROTECTION SATISFAISANT POUR LES INTERVENANTS Sur les centrales nucléaires françaises, les salariés d’EDF et des entreprises prestataires amenés à travailler en zone nucléaire sont tous soumis aux mêmes exigences strictes de préparation, de prévention et de contrôle contre les effets des rayonnements ionisants. La limite annuelle réglementaire à ne pas dépasser, fixée par le décret du 31 mars 2003, est de 20 millisivert (mSv) sur douze mois glissants pour tous les salariés travaillant dans la filière nucléaire française. Les efforts engagés par EDF et par les entreprises prestataires ont permis de réduire la dosimétrie collective par réacteur d’environ 30 % sur la dernière décennie (de 1,02 H.Sv par réacteur en 2001 à 0,72 H.Sv en 2011). Depuis 2004, sur l’ensemble du parc nucléaire français, aucun intervenant n’a dépassé la dosimétrie réglementaire, sur douze mois, de 20 mSv, pas plus que la valeur de 18 mSv. Ces progrès importants ont été permis par la maîtrise de la radioactivité dès la source, c’est-à-dire dès le cir- cuit primaire, par une meilleure qualité de préparation des interventions de maintenance, l’utilisation d’outils de mesure et d’information sur la dosimétrie toujours plus performants, une recherche de protection toujours plus importante des métiers les plus exposés. Ces progrès se poursuivent. LES RÉSULTATS 2011 POUR LE CNPE DE CATTENOM En ce qui concerne la dosimétrie individuelle sur le CNPE de Cattenom, en 2011, pour l’ensemble des installations, aucun intervenant EDF ou d’une entreprise prestataire, n’a reçu de dose supérieure à la limite réglementaire de 20 mSv sur douze mois glissants, ni même supérieure à 16 mSv. En ce qui concerne la dosimétrie collective pour les quatre installations nucléaires de base de Cattenom, celle-ci a été de 2,34 H.Sv en 2011. Cette dosimétrie collective est supérieure à 2010 (1,32H.Sv) du fait de la typologie des arrêts sur 2011 (en particulier la présence d’une visite décennale et d’une visite partielle). INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM 4 L’ORGANISATION DE CRISE SUR LE CNPE DE CATTENOM Afin de faire face à des situations de crises de sûreté nucléaire ou de sécurité classique, une organisation spécifique est définie. Elle identifie les actions à mener et la responsabilité des acteurs. Validée par l’Autorité de sûreté nucléaire, cette organisation est déterminée par le Plan d’urgence interne (PUI) applicable à l’intérieur du périmètre du site et définie en cohérence avec le Plan particulier d’intervention (PPI) de la préfecture de Metz. ORGANISATION DE CRISE NUCLÉAIRE PUI et PPI, organisation locale de crise Pour tester l’efficacité du Plan d’urgence interne, le CNPE de Cattenom réalise des exercices de simulation périodiques au plan local. Certains exercices impliquent aussi le niveau national d’EDF. D’autres sollicitent également l’ASN et la préfecture. Sur l’ensemble des installations nucléaires de base, en 2011, 10 exercices de crise ont été réalisés et ont mobilisé le personnel d’astreinte. Ces situations demandent la participation totale ou partielle des équipes de crise et permettent de tester les dispositifs d’alerte, la gestion technique des situations de crise, les interactions entre les intervenants. Certains scénarii se déroulent à partir du simulateur, réplique à l’identique d’une salle de commande. Ces exercices ont mis en évidence une bonne efficacité de l’ensemble des équipes locales de gestion de crise. “ Une bonne efficacité des équipes locales de gestion de crise. ” INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM 5 LES CONTRÔLES EXTERNES k LES INSPECTIONS DE L’AUTÔRITÉ DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE L’Autorité de sûreté nucléaire, autorité administrative indépendante, exerce, au titre de sa mission confiée par la loi Transparence et sécurité nucléaire de 2006, un contrôle de l’exploitation des sites nucléaires, dont celui de Cattenom. TABLEAU RÉCAPITULATIF DES INSPECTIONS PROGRAMMÉES ET INOPINÉES EN 2011 DATES INB ET RÉACTEURS CONCERNÉS THÈMES 17/01/2011 INB 126 Pollution SED 25/01/2011 INB 124, 125, 126 et 137 28/01/2011 INB 126 Visite de chantiers 31/01/2011 INB 126 Visite de chantiers 01/02/2011 INB 124, 125, 126 et 137 La gestion des documents Entretien, surveillance et inspection périodique des équipements 02/02/2011 INB 126 09/02/2011 INB 124, 125, 126 et 137 Visite de chantiers 10/02/2011 INB 126 Visite de chantiers 17/02/2011 INB 126 Visite de chantiers 21/02/2011 INB 126 Visite de chantier EHY 01/03/2011 INB 126 Visite de chantiers 09/03/2011 INB 126 Inspection du travail 22/03/2011 INB 124, 125, 126 et 137 Le Service d’inspection reconnu Gestion du risque « légionelles » 23/03/2011 INB 124, 125, 126 et 137 La première barrière 31/03/2011 INB 124, 125,126 et 137 La conduite normale 14/04/2011 INB 124, 125, 126 et 137 Les rejets 19/04/2011 INB 124, 125, 126 et 137 Le fonctionnement des circuits IPS 04/05/2011 INB 124, 125, 126 et 137 14/05/2011 INB 124 Inspection du travail 24/05/2011 INB 125 Visite de chantiers 31/05/2011 INB 125 Visite de chantiers 08/06/2011 INB 125 Inspection du travail 09/06/2011 INB 125 Visite de chantiers INB 125 Indisponibilité RRA consécutive inversion montage 2 RRA 082 DI 25/07/2011 02-03-04/08/2011 03/09/2011 INB 124, 125, 126 et 137 Le transport de matières radioactives 6 inspections Rex Fukushima sur les thèmes alimentations électriques, inondations, source froide, gestion opérationnelle des situations accidentelles, PUI et séisme INB 137 Inspection du travail 03/09/2011 INB 137 Visite de chantiers 08/09/2011 INB 124, 125, 126 et 137 Le Service d’inspection responsable des équipements sous-pression 15/09/2011 INB 137 26/10/2011 INB 124, 125, 126 et 137 Visite de chantiers Les systèmes électriques – Transformateurs 01/12/2011 INB 124, 125, 126 et 137 Le FH et l’organisationnel 06/12/2011 INB 124, 125, 126 et 137 La radioprotection et les généralités INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM Pour l’ensemble des installations de Cattenom, en 2011, l’ASN a réalisé 37 inspections, dont 18 programmées sur des thématiques précises (voir le tableau ci-contre). Des réunions techniques ont également eu lieu avec les inspecteurs de l’ASN pour présenter les programmes et les bilans des arrêts des trois unités de production ou des affaires techniques. Sur la base de ces inspections, l’ASN considère dans son rapport 2011 « que les performances du site de Cattenom en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement sont globalement satisfaisantes. » Une attention particulière a été portée par l’ASN sur les thèmes alimentations électriques, inondations, source froide, gestion opérationnelle des situations accidentelles, Plan d’urgence interne (PUI) et séisme, à la suite de la catastrophe survenue au Japon sur le site de Fukushima-Daïchi. k LES ÉCHANGES INTERNATIONAUX ACTIVITÉS INTERNATIONALES DU CNPE DE CATTENOM EN 2011 En 2011, le CNPE a maintenu son objectif de développer l’ouverture de ses agents à l’international, et de contribuer ainsi à apporter les ressources nécessaires aux grands projets internationaux de l’entreprise. Pour atteindre cet objectif, le site anime un « vivier international » qui concerne les agents volontaires pour une mission d’expatriés de longue durée (20 agents en 2011), ainsi que le Club international de Cattenom (le CLIC) qui regroupe tous les agents intéressés par l’international (80 en 2011), sous toutes ses formes (missions ponctuelles avec WANO notamment). En 2011, un cadre du CNPE a été retenu sur une mission internationale de longue durée à Taishan (Chine), dans le domaine de la sûreté-qualité. Dans le cadre de ses contributions aux actions avec WANO, le CNPE a également participé à 3 Workshops ou ateliers séminaires et a assuré 3 Peer Reviews ou Technical Support Missions (TSM). Le site poursuit son jumelage avec la centrale de Temelin (République tchèque), et a participé à ce titre à un atelier commun sur le thème Long Term Operation. MISSION OSART À la demande du gouvernement français, l’AIEA a réuni une équipe internationale d’experts pour réaliser une évaluation de la sûreté en exploitation (Osart) de la centrale nucléaire de Cattenom en France. Il est à noter que Cattenom a été la première centrale en Europe à s’être portée volontaire pour une évaluation de la gestion des accidents graves pendant une mission Osart. Dix-neuf ans plus tard, sous l’égide de la division de la sûreté des installations nucléaires de l’AIEA, l’équipe Osart a réalisé cette seconde évaluation approfondie de la sûreté en exploitation du site, du 14 novembre au 1er décembre 2011. L’équipe AIEA était constituée d’experts en provenance d’Afrique du Sud, d’Allemagne, de Belgique, de Finlande, de Hongrie, du Japon, de République tchèque, du Royaume-Uni, de Russie, de Slovaquie, de Suède, d’Ukraine et de membres du personnel de l’AIEA. Elle a effectué une évaluation détaillée des domaines essentiels à l’exploitation sûre des installations, à partir des référentiels de l’AIEA qui sont des standards internationalement reconnus. L’évaluation a couvert les domaines du management, de l’organisation et de l’administration, de la formation et des habilitations, de la conduite, de la maintenance, du support technique, du retour d’expérience, de la radioprotection, de la chimie, du Plan d’urgence interne et de la gestion des accidents graves. L’équipe Osart a identifié un certain nombre de bonnes pratiques, ••• AIEA L’Agence internationale de l’énergie atomique est une organisation intergouvernementale autonome dont le siège est à Vienne, en Autriche. Elle a été créée en 1957, conformément à une décision de l’Assemblée générale des Nations unies. ;voir le glossaire p. 50 WANO World Association for Nuclear Operators est une association indépendante regroupant 144 exploitants nucléaires mondiaux. ;voir le glossaire p. 50 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ••• 6 qui seront partagées avec le reste de l’industrie nucléaire en lui proposant de les reprendre. Pour n’en citer que quelques-unes : les fiches signalétiques présentes sur les zones de stockage, avec mise à jour précise de la présence de matériaux inflammables par le responsable de zone pour garantir le respect des seuils autorisés ; un conteneur individuel fixé au dispositif de manutention d’une source neutronique pour garantir une manipulation simple et sûre et réduire la dosimétrie potentielle pendant l’utilisation, le transport et le stockage de la source en question ; la mise à disposition de moyens de télécommunication diversifiés et redondants dans les différents locaux de crise du site ; l’appui technique de qualité apporté au personnel du site dans le cadre de la gestion des accidents graves grâce à un large éventail d’outils d’expertise et d’analyse nationaux. L’équipe a émis des recommandations et des suggestions pour des domaines dans lesquels la qualité d’exploitation peut être encore améliorée. En voici quelques exemples : s’assurer que toutes les informations importantes provenant du management, les directives et les attentes sont clairement communiquées à l’ensemble du personnel et appliquées de manière exhaustive ; améliorer l’organisation du programme de formation de la centrale sous les aspects évaluation, objectifs et compétences ; améliorer le contrôle du programme d’essais périodiques en ce qui concerne le planning et les critères de validation ; et améliorer l’efficacité du processus d’analyse des causes des événements. La direction de Cattenom a exprimé sa détermination à traiter tous les domaines identifiés à améliorer et a demandé à l’AIEA de programmer une mission de suivi à mi-2013. LES CONTRÔLES INTERNES Les sites nucléaires d’EDF disposent d’une filière de contrôle indépendante, présente à tous niveaux, du site à la présidence de l’entreprise. LES ACTEURS DU CONTRÔLE INTERNE ➡ l’Inspecteur général pour la sûreté nucléaire et la radioprotection et son équipe conseillent le président d’EDF et lui apportent une appréciation globale sur la sûreté à EDF. Chaque année, l’Inspection rédige un rapport qui est mis en toute transparence à disposition du public, notamment sur le site Internet edf.com ; ➡ la Division Production Nucléaire dispose, pour sa part, d’une entité indépendante : l’Inspection nucléaire, composée de 30 inspecteurs expérimentés, de haut niveau, qui s’assurent du bon état de sûreté des centrales EDF. Ces inspecteurs réalisent en moyenne 60 inspections par an d’une durée de 3 semaines par site. Lors d’évaluations dites globales, ils formulent un rapport comprenant des bonnes pratiques, suggestions et recommandations que chaque centrale se doit de prendre en compte ; ➡ enfin, chaque CNPE dispose de sa propre filière indépendante de contrôle. Le directeur de la centrale s’appuie sur une mission appelée « Sûreté qualité ». À Cattenom, elle est portée par le département « Sûreté qualité environnement » (DSQE). Cette mission apporte assistance et conseil, réalise des vérifications périodiques et des audits, mène des analyses pour détecter et apporter des solutions à des dysfonctionnements, analyse les enseignements tirés des événements d’autres sites et faire en sorte qu’ils ne surviennent pas sur son propre site. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ORGANISATION DU CONTRÔLE INTERNE À Cattenom, cette mission est composée de 15 ingénieurs, dont 6 ingénieurs Sûreté. Le travail des ingénieurs Sûreté est d’évaluer quotidiennement le niveau de sûreté de l’exploitation, et de confronter leur évaluation avec celle réalisée, selon une méthode différente, par le responsable d’exploitation des réacteurs nucléaires. En 2011, le département « Sûreté qualité environnement » a réalisé 51 audits et vérifications. Les domaines et thèmes audités sont, entre autres, les suivants : – la prise en compte du séisme ; – le Service inspection reconnu équipements sous pression ; – le déchargement et rechargement du combustible ; – la maîtrise de la réactivité ; – la prévention du risque incendie ; – l’efficacité du contrôle technique ; – le processus zone rouge ; – le processus zone orange ; – le processus tirs radio ; – la gestion des dispositifs et moyens provisoires (DMP) ; – la gestion des essais périodiques pendant les périodes de tranche en fonctionnement et de tranche à l’arrêt ; – le passage à la plage très basse du RRA (circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt) lors de l’arrêt du réacteur n° 2 (INB 125) ; – le passage à la plage très basse du RRA (circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt) lors de l’arrêt du réacteur n° 4 (INB 137) ; – la veille réglementaire ; – le transport ; – la gestion des condamnations administratives ; – les commissions de sûreté en arrêt de tranche ; – les rondes ; – la surveillance en salle de commande ; – les vérifications de chantier sur les arrêts des tranches 2 (INB 125), 3 (INB 126) et 4 (INB 137) ; – la qualité des fiches d’alarme ; – les analyses de risques IN 26 (applications informatiques) ; ••• INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ••• – le respect du référentiel chimique et radiochimique ; – la mise à jour des procédures après modifications ; – la gestion des produits dangereux ; – la préparation modulaire des arrêts de tranche ; – le traitement des demandes d’intervention d’anomalie matériel ; – les déchets (aire TFA et AOC) ; – les lignages ; – les essais physiques en cours de cycle ; – la mise en œuvre des leviers pour améliorer l’efficacité des organisations ; – le respect des règles d’évacuation du combustible usé ; – la prévention incendie et le respect des règles d’entreposage ; – la gestion des sources radioactives, – l’exploitation du circuit de traitement des effluents primaires de la tranche 3 (INB 126) ; – l’efficacité des lignes de défense concernant les contrôles de radioprotection sur les chantiers en sortie du bâtiment réacteur et en sortie de zone contrôlée ; – le bilan de sûreté et de fiabilité des matériels de sauvegarde (à la suite de l’accident de Fukushima) ; – la conformité de la documentation d’exploitation. Les non-conformités détectées dans ces vérifications ont fait l’objet de fiches d’actions, dont le traitement est suivi dans le système de pilotage du site. 7 L’ÉTAT TECHNIQUE DES INSTALLATIONS k L’AMÉLIORATION CONTINUE DU NIVEAU DE SÛRETÉ Afin d’améliorer la sûreté des installations, EDF analyse le retour d’expérience (Rex) du fonctionnement de ses 58 réacteurs nucléaires en exploitation et des événements marquants survenus dans le reste du monde, comme celui de Fukushima-Daiichi. En complément de la prise en compte de ce Rex international, le centre nucléaire de production d’électricité de Cattenom contribue à ce retour d’expérience par l’analyse du fonctionnement de ses 4 réacteurs. Ces analyses sont traitées dans le cadre « d’affaires techniques » et conduisent à des améliorations de l’exploitation et du référentiel. Elles peuvent également conduire à des modifications matérielles sur les 4 réacteurs. Le contenu et le planning de ces travaux sont présentés à l’ASN. En 2011, la tranche 3 (INB 126) a ainsi connu sa seconde visite décennale. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM LES PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS ET RETOURS D’EXPÉRIENCES ➡ Générateurs de vapeur. La Division Production Nucléaire a identifié, à la suite du retour d’expérience du CNPE de Cruas en 2007, le risque d’instabilité de générateurs de vapeur lors de certains transitoires à cause d’un phénomène de colmatage des plaques entretoises. Le traitement de ce colmatage a été réalisé par un nettoyage chimique de la partie secondaire des générateurs de vapeur sur l’arrêt programmé du réacteur de la tranche 2 (INB 125). Il s’agit également de la première mise en œuvre sur le parc nucléaire français du procédé DMT (Deposit Minimization Treatment) par la société Areva. Cette intervention a donné pleine satisfaction. ➡ Circuits primaire et secondaire principaux. Un transitoire sur le circuit secondaire principal (CSP) a eu lieu le 5 septembre 2011 sur le réacteur de la tranche 4 (INB 137). L’analyse des paramètres de fonctionnement de la tranche attribue l’événement à une injection d’eau froide (40 °C) dans le tore d’alimentation du générateur de CRAYON ET ASSEMBLAGE vapeur numéro 1 qui était chaud (160 °C). Le niveau d’eau dans le générateur de vapeur était trop bas, ce qui a entraîné au moment d’un changement de pompe d’alimentation du générateur de vapeur, des à-coups de pression dans celui-ci. Cet événement a fait l’objet d’une déclaration en événement significatif auprès de l’ASN Strasbourg. ➡ L’exploitation du combustible. Les réacteurs des INB n° 124, 125, 126 et 137 de Cattenom fonctionnent avec un combustible d’uranium. Le cœur de chacun des réacteurs contient 193 assemblages formés de crayons renfermant eux-mêmes les pastilles d’uranium (voir schéma ci-dessous). Lors des arrêts programmés du réacteur, un tiers du combustible est remplacé par du neuf, cette opération de remplacement est réalisée tous les 18 mois environ, durée du cycle de combustion. Les assemblages définitivement déchargés sont stockés dans la piscine du bâtiment combustible en attente d’évacuation. En 2011, les réacteurs de la tranche 3 (INB 126), de la tranche 2 (INB 125) et de la tranche 4 (INB 137) ont connu ••• INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ••• un arrêt qui a permis de remplacer un tiers du combustible en cuve. ➡ Le refroidissement. Sur le circuit d’alimentation en eau froide des auxiliaires de sauvegarde, des dégradations de type décollements, cloques, arrachements et impacts ont été observés sur le revêtement en néoprène de l’ensemble des tuyauteries lors des arrêts pour rechargement des tranches 2 (INB 125) et 3 (INB 126). Ces écarts ont été communiqués à l’ASN, sans pour autant être classés comme événements significatifs pour la sûreté. Les tuyauteries ont été réparées conformément aux engagements pris devant l’ASN en 2010 et signalés dans le rapport sur la sûreté nucléaire et la radioprotection des installations de 2010. L’ÉTAT EXEMPLAIRE DES INSTALLATIONS Les principales actions réalisées sur chaque lot en 2011 sont les suivantes : ➡ Rénovation de locaux : – tous les locaux industriels des INB 124 et 137 ; – locaux RRI (2 voies) des 4 INB ; – local de production d’eau déminéralisée ; – locaux de transit entre le lac Mirgenbach et les ouvrages d’amenée et de rejet (hors réfection électrique soldée début 2012). ➡ Signalétique : – tous les bâtiments extérieurs au site (rejet, prise d’eau, etc.) ; – panneaux du domaine incendie ; – panneaux d’évacuation des locaux. ➡ Éclairage : – pince vapeur de chaque INB ; – station de production d’eau déminéralisée ; – ouvrages d’amenée et de rejet d’eau du site ; – locaux de transit entre le lac Mirgenbach et les ouvrages d’amenée et de rejet. ➡ Mise en peinture des matériels : – partie tranche en fonctionnement réalisée pour les INB 124 et 137 ; – partie tranche en renouvellement du combustible réalisée pour les INB 126, 125 et 137. ➡ Traitement des fuites : – station de production d’eau déminéralisée (changement de pompes, etc.) avant rénovation des locaux. LES AMÉLIORATIONS SUR L’INCENDIE Des modifications ont été intégrées sur l’INB 137 visant à améliorer la détection et la prévention des incendies. Parmi les principales modifications et rénovations : • mise en place de trémies coupe-feu qualifiées complémentaires ; • rénovation de tronçons de tuyauteries du réseau incendie ; • fiabilisation de la détection incendie des espaces entre enceinte (nouvelle technologie) ainsi que dans les galeries SEC ; • création d’une issue de secours dans la porte hall du bâtiment combustible ; • mise en place du superviseur de détection incendie en salle de commande sur chaque tranche ; • pose des plans d’évacuation incendie dans tous les locaux industriels ; • mise en place de deux colonnes sèches en salle des machines pour faciliter et renforcer l’action des secours extérieurs. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM UN RETOUR D’EXPÉRIENCE NÉCESSAIRE À LA SUITE DE L’ACCIDENT DE FUKUSHIMA À la suite de l’accident de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, le Premier ministre François Fillon a saisi l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le 23 mars 2011, pour mener une étude de la sûreté de l’ensemble des installations nucléaires, dont en priorité des centrales nucléaires, au regard des circonstances exceptionnelles survenues sur la centrale japonaise et lui livrer ses premières conclusions, fin 2011. Le Premier ministre a demandé que cet audit porte sur cinq points : les risques d’inondation, de séisme, de perte des alimentations électriques et de perte de refroidissement, ainsi que la gestion opérationnelle des situations accidentelles. En complément, l’ASN a intégré, à la suite d’une recommandation du Haut comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire (HCTISN), l’évaluation du recours à la sous-traitance. La Commission européenne a également souhaité mener des tests de résistance, ou stress-tests, sur les centrales européennes à la suite de l’accident de Fukushima, sur la base d’un cahier des charges commun. Dans ce contexte français et européen, l’ASN a prescrit à EDF, par la décision n° 2011-DC-0213 du 5 mai 2011, de procéder à une évaluation complémentaire de la sûreté de l’ensemble des centrales nucléaires, tant en construction, en exploitation qu’en démantèlement. Le 14 septembre 2011, pour les centrales en exploitation, chaque site a remis, dans le délai très court requis par la décision n° 2011-DC-0213, un rapport d’évaluation complémentaire de la sûreté (RECS) des réacteurs en exploitation et en construction du site. Ces rapports ont sollicité les compétences en ingénierie, en études et développements ainsi qu’en exploitation de plus de 300 ingénieurs pendant quatre mois. Ces 19 RECS de sites ont permis de montrer la bonne robustesse des installations vis-à-vis des agressions considérées à la suite de l’accident de Fukushima dans le domaine du dimensionnement, et de proposer des parades complémentaires visant à accroître la robustesse pour des situations allant très au-delà de celles considérées dans le dimensionnement et les référentiels de sûreté en vigueur. Ainsi, 4 types de mesures complémentaires ont été retenus par EDF : renforcer les protections des centrales contre les risques externes (séisme, inondation…), assurer l’appoint en eau et en électricité en toutes circonstances, limiter au maximum les rejets en cas d’accident, renforcer l’organisation de crise sur les sites ainsi que les moyens associés. Fin 2011, les RECS établis par les exploitants EDF, l’Institut Laue-Langevin (ILL), Areva et le CEA ont fait l’objet d’une instruction approfondie par l’IRSN et les groupes permanents d’experts pour les « réacteurs » et « usines » nucléaires qui se sont réunis les 8, 9 et 10 novembre 2011. L’ASN a remis au gouvernement son rapport de conclusions le 3 janvier 2012. Des évaluations complémentaires de sûreté seront également réalisées, en 2012, pour les réacteurs en démantèlement. La centrale de Cattenom a réalisé, dès le mois de mars 2011, une revue de conformité de ses installations, en accord avec les recommandations de WANO émise dès après la catastrophe de Fukushima Daiichi. Aucun écart grave n’a été relevé lors de cet exercice de revue. Pour autant, des dispositions organisationnelles locales ont été prises pour faciliter l’organisation de crise, comme par exemple le regroupement des matériels mobiles de secours (pompes, groupes électrogènes) en un même lieu. Des moyens de communication satellitaires ont également été déployés de manière très rapide pour sécuriser les moyens de communication avec les structures d’appui nationales en cas de situation de crise. Des remises en conformité de matériel (supportages de chemins de câbles, étiquetages, remises en peinture) ont par exemple également été réalisées. Des visites spécifiquement orientées sur la qualification de tenue au séisme des matériels ont été réalisées et ont conclu à l’absence d’écarts de conformité sauf pour ce qui concerne la tenue au séisme de dimensionnement de portions de tuyauteries du circuit de réfrigération des auxiliaires de sauvegarde, ou encore la dépose d’un rail trop proche d’un matériel de sauvegarde (écart soldé avant la fin 2011). Environ 80 ingénieurs et techniciens de la centrale de Cattenom, appuyés par toutes les structures d’ingénierie d’EDF, ont ainsi été dédiés partiellement ou complètement à ces contrôles complémentaires qui ont alimenté la rédaction du RECS demandée par l’ASN sur saisine du Premier ministre du 25 mars 2011. Le rapport d’évaluation complémentaire de sûreté du CNPE de Cattenom a été remis à l’ASN et est disponible pour le public sur le site Internet dédié à la centrale de Cattenom, à l’adresse suivante : http://energie.edf.com/nucleaire/ carte-des-centrales-nucleaires/centrale-nucleaire-decattenom/publications-45877.html. Le programme de réalisation des modifications en réponse aux prescriptions techniques de l’ASN sera déployé dans ses tout premiers commencements dès le second semestre 2012 pour Cattenom. Il s’achèvera avant la fin 2018, avec la mise à disposition d’un nouveau centre de crise local de 3 000 m2. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM k LES AUTORISATIONS À LA SUITE DE LA VISITE DÉCENNALE DE L’UNITÉ N° 3 En 2011, l’unité n° 3 (INB 137) a connu un réexamen complet de sûreté durant sa deuxième visite décennale, qui a mobilisé 1 750 intervenants d’EDF et des entreprises extérieures durant près de 98 jours. En parallèle, de nombreuses opérations de maintenance, des inspections sur l’ensemble des installations, et des contrôles approfondis et réglementaires ont été menés, sous le contrôle de l’ASN, sur les principaux composants que sont la cuve du réacteur, le circuit primaire et l’enceinte du bâtiment réacteur. Ces trois contrôles sont l’épreuve hydraulique du circuit primaire, le contrôle de la cuve du réacteur et l’épreuve d’étanchéité de l’enceinte du bâtiment réacteur : ➡ l’épreuve hydraulique consiste à mettre en pression le circuit primaire à une valeur supérieure à celle à laquelle il est soumis en fonctionnement pour tester sa résistance et son étanchéité ; ➡ les parois de la cuve du réacteur et toutes ses soudures sont « auscultées » par ultrasons, gammagraphie et examens télévisuels ; ➡ enfin, l’épreuve sur l’enceinte du bâtiment réacteur permet de mesurer l’étanchéité du béton, en gonflant d’air le bâtiment et en mesurant le niveau de pression sur 24 heures. La synthèse de ces trois grands contrôles, qui ont tous été satisfaisants, a été étudiée par l’ASN. Elle a autorisé la poursuite de l’exploitation de l’unité n° 3 (INB 137). LES AUTORISATIONS INTERNES MISES EN ŒUVRE EN 2011 Certaines opérations de pilotage d’un réacteur sont soumises à l’autorisation préalable de l’ASN (redémarrage, changement d’état du réacteur…). Toutefois, la mise en place d’un dispositif d’« autorisations internes » permet de déroger à ce principe. En particulier, depuis 2005, deux dispositifs de ce type sont mis en œuvre pour lever l’autorisation de réalisation des opérations suivantes : ➡ le passage à la plage de travail basse (c’est-à-dire avec un très bas niveau d’eau dans le circuit primaire) du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt (RRA), dit « passage à la PTB du RRA », le cœur du réacteur étant chargé ; ➡ le redémarrage du réacteur après un arrêt de plus de 15 jours sans maintenance significative. Ces deux dispositifs d’autorisations internes, mis en place antérieurement à la décision 2008-DC-0106 de l’ASN du 11 juillet 2008, ne relèvent pas réglementairement du cadre des autorisations internes telles que définies par cette décision. Il n’y a pas eu de « passage à la PTB du RRA » en 2011, le site de Cattenom n’a donc utilisé aucune autorisation interne de ce type. Concernant la divergence après des arrêts de réacteur de plus de 15 jours sans maintenance significative, le site de Cattenom n’a mis en œuvre en 2011 aucune autorisation interne de ce type. LES CONCLUSIONS DES RÉEXAMENS DE SÛRETÉ Les articles L. 593-18 et L. 593-19 du Code de l’environnement (ex-article 29 de la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire) demandent de réaliser un réexamen décennal de sûreté de chacune des INB et de transmettre à l’Autorité de sûreté nucléaire, au terme de ce réexamen, un rapport de conclusions de réexamen de sûreté. Le réexamen de sûreté vise à s’assurer que, moyennant la mise en œuvre de dispositions supplémentaires, le niveau de sûreté de l’installation reste suffisant jusqu’à la fin des opérations de démantèlement. Pour les réacteurs d’EDF, l’obligation réglementaire de réexamen de sûreté est calée sur la réalisation des visites décennales des installations. Au terme de ces réexamens, le site de Cattenom a transmis les rapports de conclusions du réexamen de sûreté INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM (RCRS) des tranches suivantes : – de la tranche 2 (INB 125), rapport transmis le 28 janvier 2010 ; – de la tranche 3 (INB 126), rapport transmis le 18 octobre 2011. Ces rapports montrent que les objectifs fixés pour un réexamen de sûreté sont remplis : la conformité des installations vis-à-vis du référentiel applicable est démontrée et l’intégration de nouvelles exigences conduit à la réalisation de modifications permettant d’améliorer le niveau de sûreté des installations. Ainsi, à l’issue de ces réexamens effectués à l’occasion de leur deuxième visite décennale (VD2), la justification a été apportée que les tranches 2 (INB 125) et 3 (INB 126) sont aptes à être exploitées jusqu’à leur prochain réexamen de sûreté avec un niveau de sûreté satisfaisant. Par ailleurs, le RCRS d’une installation permet de préciser le calendrier de mise en œuvre des dispositions 8 restant à réaliser pour améliorer la sûreté de l’installation. Lorsque réalisées, ces dispositions permettront de conforter la robustesse de l’installation conformément aux objectifs du réexamen de sûreté. En particulier, concernant les dispositions de ce type planifiées en 2011 : • Sur la tranche 2, état d’avancement des modifications planifiées en 2011 : – la modification de la logique de démarrage du circuit d’alimentation de secours des générateurs de vapeur (ASG), initialement programmée en 2011 au-delà de la visite décennale, a été reprogrammée lors des troisièmes visites décennales du palier 1 300 ; – les travaux complémentaires, programmés en 2011, liés à la modification concernant le démarrage des pompes d’injection de sécurité et d’aspersion enceinte du bâtiment réacteur (RIS et EAS) depuis la salle de commande ont été soldés en 2011 ; • sur la tranche 3, ces dispositions sont planifiées au-delà de l’année 2011. LES PROCÉDURES ADMINISTRATIVES MENÉES EN 2011 Il n’y a pas eu de procédure administrative engagée en 2011 à l’encontre du CNPE de Cattenom. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM LES INCIDENTS ET ACCIDENTS SURVENUS SUR LES INSTALLATIONS EN 2011 EDF met en application l’échelle internationale des événements nucléaires (INES). L’échelle INES (International Nuclear Event Scale), appliquée dans une soixantaine de pays depuis 1991, est destinée à faciliter la perception par les médias et le public de l’importance des incidents et accidents nucléaires. Elle s’applique à tout événement se produisant dans les installations nucléaires de base (INB) civiles, y compris celles classées secrètes, et lors du transport des matières nucléaires. Ces événements sont classés par l’Autorité de sûreté nucléaire selon 8 niveaux de 0 à 7, suivant leur importance. L’application de l’échelle INES aux INB se fonde sur trois critères de classement : ➡ les conséquences à l’extérieur du site, appréciées en termes de rejets radioactifs pouvant toucher le public et l’environnement ; ➡ les conséquences à l’intérieur du site, pouvant toucher les travailleurs, ainsi que l’état des installations ; ➡ la dégradation des lignes de défense en profondeur de l’installation, constituée des barrières successives (systèmes de sûreté, procédures, contrôles techniques ou administratifs, etc.) interposées entre les produits radioactifs et l’environnement. Pour les transports de matières radioactives qui ont lieu sur la voie publique, seuls les critères des conséquences hors site et de la dégradation de la défense en profondeur sont retenus par l’application de l’échelle INES. Les événements classés au niveau 0 de l’échelle n’ont aucune importance du point de vue de la sûreté, de la radioprotection et du transport. Ils sont qualifiés d’écarts. La terminologie d’incident est appliquée aux événements à partir du moment où ils sont classés au niveau 1 de l’échelle INES, et la terminologie d’accident à partir du classement de niveau 4. LES ÉCARTS SÛRETÉ DE NIVEAU 0 En 2011, pour l’ensemble des installations nucléaires de base, le CNPE de Cattenom a déclaré 31 écarts de sûreté de niveau 0 et a été concerné INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ÉCHELLE INES Échelle internationale des événements nucléaires par 7 autres écarts de niveau 0 du domaine sûreté mais de cause générique. Le caractère générique signifie qu’il concerne plusieurs tranches d’un même palier technique (900 MWe par exemple) ou toutes les centrales EDF, quel que soit leur palier. En complément, 10 écarts ont été déclarés pour la radioprotection et 2 pour le transport. LES ANOMALIES SÛRETÉ DE NIVEAU 1 En ce qui concerne les événements sûreté de niveau 1 sur l’échelle INES (aucun incident de niveau 2 ou plus n’a été déclaré en 2011), deux ont concerné le site de Cattenom et un autre, générique, a concerné l’ensemble des tranches 1 300 MWe (voir tableau ci-dessous). ••• LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS DE NIVEAU 1 EN 2011 TYPOLOGIE INB OU RÉACTEUR DATE ÉVÉNEMENTS CLASSEMENT ÉCHELLE INES Sûreté Toutes INB générique parc 10/02/2011 Freinage de la visserie des robinets qualifiés K1/K2/K3 non conforme. 1 Contrôle de la visserie et mise en conformité des visseries trouvées non conformes. Sûreté INB 124 et 125 19/01/2011 Lors des opérations de nettoyage des calages des pompes SEC, des fissurations sont mises en évidence dans les zones de scellement des tiges d’ancrages des pompes SEC. 1 Sécurisation des ancrages par des moyens additionnels le temps de la réfection des massifs. Sûreté INB 125 21/07/2011 Indisponibilité du RRA voie B consécutive à l’inversion du sens de montage de 2 RRA 082 DI. 1 ACTIONS CORRECTIVES Démontage et remontage des diaphragmes dans le bon sens, modification et contrôle des documents d’intervention. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ••• LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS POUR L’ENVIRONNEMENT En ce qui concerne l’environnement, 6 événements ont été déclarés à l’Autorité de sûreté nucléaire. LES ÉVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS POUR L’ENVIRONNEMENT EN 2011 DATES INB OU RÉACTEUR ÉVÉNEMENT 05/01/2011 INB 126 Rejet de 57 kg de fluide frigorigène sur le groupe froid 3 DEL 102 CO. 04/02/2011 INB 137 Rejet de 132,5 kg de fluide frigorigène sur le groupe froid 4 DEG 031 GF. 04/05/2011 INB 137 Rejet de 58 kg de fluide frigorigène sur le groupe froid 4 DEG 032 GF. 20/10/2011 INB 125 Rejet de 41 kg de fluide frigorigène sur le groupe froid 2 DEG 034 GF. 15/11/2011 INB 137 Rejet de 49,5 kg de fluide frigorigène sur le groupe froid 4 DEG 034 GF. 06/12/2011 Présence d’aérosols artificiels émetteurs bêta significatifs dans les rejets des circuits de ventilation de l’atelier chaud et de la laverie. CONCLUSION En 2011, nous notons : ➡ une performance contrastée lors de l’arrêt de la tranche 3 (INB 126) pour sa deuxième visite décennale qui a ouvert la campagne d’arrêt 2011 : 6 écarts ou anomalies se sont produits ainsi qu’un écart transport ; ➡ une performance moyenne au moment de l’arrêt de la tranche 2 (INB 125) pour une visite partielle particulièrement lourde (mai à fin août) et ponctuées de nombreux fortuits techniques. 8 écarts et anomalies ont été déclarés. Ils représentent les deux tiers des écarts déclarés pour l’INB 125 en 2011 ; ➡ les INB 124 et 137 présentent un bilan très positif par rapport aux années précédentes, et atteignent leur plus bas niveau depuis 5 ans ; ➡ la réalisation et la réussite de l’Osart de novembre 2011 qui a montré une exploitation rigoureuse du site. L’analyse des écarts et anomalies déclarés en 2011 montre un maintien du bon niveau de détection en interne et des performances de sûreté dans un contexte d’activités très dense (campagne d’arrêt, audits internationaux, actions postFukushima). Les erreurs sont reconnues par les intervenants et portées à la connaissance de la direction et de l’ASN. Pour l’année 2012, le site a retenu deux axes de travail particuliers en vue d’améliorer la sûreté : améliorer la préparation des modifications de configuration des circuits et renforcer la maîtrise des opérations de changement de la réactivité qui relèvent de notre cœur de métier. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM LES REJETS DANS L’ENVIRONNEMENT « La conformité à la réglementation en vigueur, la prévention des pollutions, ainsi que la recherche d’amélioration continue de notre performance environnementale » font partie des dix engagements de la politique environnementale d’EDF. Dans ce cadre, tous les sites nucléaires d’EDF disposent d’un système de management de l’environnement certifié ISO 14001. Leur maîtrise des événements susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement repose sur une application stricte des règles de prévention (bonne gestion des effluents, de leur traitement, SURVEILLANCE DE L’ENVIRONNEMENT Contrôles quotidiens, hebdomadaires et mensuels ••• INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ••• de leur entreposage, de leur contrôle avant rejet, etc.) et sur un système complet de surveillance de l’environnement autour des centrales nucléaires. Pour chaque centrale, le dispositif de contrôle et de surveillance régulier de l’environnement représente quelque 20 000 mesures annuelles. Ces mesures sont réalisées tant dans l’écosystème terrestre et dans l’air ambiant que dans les eaux de surface recevant les rejets liquides et dans les eaux souterraines. Le programme de surveillance est établi conformément à la réglementation ; il est soumis à l’approbation préalable de l’ASN. Ce programme fixe, en fonction des rejets autorisés, la nature, les fréquences, la localisation des différents prélèvements réalisés, ainsi que la nature des analyses à réaliser. Sa stricte application fait l’objet de contrôles programmés ou inopinés de la part de l’ASN qui réalise des expertises indépendantes. Ce dispositif est complété par une étude annuelle radioécologique et hydrobiologique d’impact sur les écosystèmes confiée par EDF à des laboratoires externes qualifiés (IRSN, Cemagref, Ifremer, Onema, laboratoires universitaires) avec, tous les 10 ans, une étude radioécologique plus poussée. La grande variété d’analyses, effectuée lors de ces études, permet de connaître plus finement l’impact de nos installations sur l’environnement, témoin de la qualité d’exploitation des centrales. EDF ET LE RÉSEAU NATIONAL DE MESURES DE LA RADIOACTIVITÉ DE L’ENVIRONNEMENT Sous l’égide de l’ASN, un Réseau national de mesures de la radioactivité de l’environnement (RNM) a été mis en place en France. Son ambition est d’optimiser la collecte, la gestion et la valorisation des mesures de la radioactivité de l’environnement, qu’elles soient réalisées par des établissements publics, des services de l’État, des exploitants nucléaires, des collectivités territoriales ou des associations. Le RNM a trois objectifs : ➡ proposer une base de données commune pour contribuer à l’estimation des doses dues aux rayonnements ionisants auxquels la population est exposée ; ➡ proposer un portail Internet (www.mesure-radioactivité.fr) pour assurer la transparence des informations sur la radioactivité de l’environnement en France ; ➡ poursuivre une politique de qualité pour les mesures effectuées par les laboratoires. Depuis le 23 juin 2009, tous les laboratoires de surveillance de l’environnement d’EDF – dont celui de la centrale de Cattenom – sont agréés pour réaliser eux-mêmes la plupart de ces mesures conformément à la décision n° DEP-DEU-0373-2009 du président de l’Autorité de sûreté nucléaire portant agrément de laboratoires de mesures de la radioactivité de l’environnement. UN BILAN RADIOÉCOLOGIQUE DE RÉFÉRENCE Avant même la construction d’une installation nucléaire, EDF procède à un bilan radioécologique initial de chaque site ; il constitue la référence pour les analyses ultérieures. En prenant pour base ce bilan radioécologique, l’exploitant, qui a l’obligation de disposer de ses propres laboratoires, effectue en permanence des mesures de surveillance de l’environnement. Il fait également réaliser, chaque année, par des laboratoires extérieurs qualifiés, une étude radioécologique et hydrobiologique afin de suivre l’impact du fonctionnement de son installation sur les écosystèmes. Cette surveillance a pour objectif de s’assurer de l’efficacité de toutes les dispositions prises pour la protection de l’homme et de l’environnement. Pour chaque centrale, un texte réglementaire d’autorisation de rejets et de prise d’eau fixe INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM CONTRÔLE PERMANENT DES REJETS par EDF et par les pouvoirs publics la nature, la fréquence et le type de contrôles pour chaque paramètre (flux ou débit, concentration, activité, température…), tant au niveau des prélèvements d’eau que des rejets radioactifs, chimiques et thermiques. Pour Cattenom, l’arrêté interministériel en date du 23 juin 2004 autorise EDF à procéder à des rejets d’effluents radioactifs liquides par les installations nucléaires de base du site. Concrètement, les équipes dédiées à la surveillance de l’environnement suivent des mesures réalisées en continu, comme pour la radioactivité ambiante, ou de façon périodique (quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles) sur les poussières atmosphériques, l’eau, le lait, l’herbe autour des centrales. En ce qui concerne les rejets radioactifs dans l’environnement, des mesures de contrôle sont effectuées avant, pendant et immédiatement après ces rejets. Annuellement, près de 15 000 à 20 000 mesures sont ainsi réalisées par le laboratoire environnement de la centrale de Cattenom. Les résultats de ces mesures sont consignés dans des registres réglementaires transmis tous les mois à l’ASN. Un bilan synthétique est publié chaque mois sur le site Internet http://cattenom.edf.com. Enfin, le CNPE de Cattenom, comme chaque centrale nucléaire d’EDF, met annuellement à disposition de la Commission locale d’information (CLI) et des pouvoirs publics un rapport complet sur la surveillance de l’environnement. En 2011, l’ensemble des résultats de ces analyses ont montré que les rejets terrestres, aquatiques et aériens, pour l’ensemble des installations, sont toujours restés conformes aux valeurs limites des autorisations réglementaires. Le CNPE de Cattenom publie aussi un rapport de développement durable, disponible en téléchargement sur le site Internet http://cattenom.edf.com. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM 1 LES REJETS RADIOACTIFS A. LES REJETS RADIOACTIFS LIQUIDES rejetée à une valeur aussi basse que raisonnablement possible. Lorsqu’une centrale fonctionne, les effluents radioactifs liquides proviennent du circuit primaire et des circuits annexes nucléaires. Les principaux rejets radioactifs liquides sont constitués par du tritium, du carbone 14, des iodes et d’autres produits de fission ou d’activation. La totalité de ces effluents est collectée, puis traitée, pour retenir l’essentiel de la radioactivité. Les effluents sont ensuite acheminés vers des réservoirs d’entreposage où ils sont analysés, sur le plan radioactif et sur le plan chimique, avant d’être rejetés, en respectant la réglementation. Afin de minimiser encore l’impact sur l’environnement, EDF a mis en œuvre une démarche volontariste de traitement de ses effluents radioactifs pour réduire toujours l’activité LA NATURE DES REJETS RADIOACTIFS LIQUIDES ➡ Le tritium est un isotope radioactif de l’hydrogène. Il présente une très faible énergie et une très faible toxicité pour l’environnement. Il se présente principalement sous forme d’eau tritiée et de tritium gazeux. La plus grande partie du tritium rejeté par une centrale nucléaire provient de l’activation neutronique du bore et du lithium présents dans l’eau du circuit primaire. Le bore est utilisé pour réguler la réaction de fission ; le lithium sert au contrôle du pH de l’eau primaire. La quantité de tritium rejetée est directement liée à la production d’énergie fournie par le réacteur. Le tritium est également produit naturellement par action des rayons cosmiques sur des composants de l’air comme l’azote ou l’oxygène. CENTRALE NUCLÉAIRE AVEC AÉRORÉFRIGÉRANT Les rejets radioactifs et chimiques INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ➡ Le carbone 14 est produit par l’activation de l’oxygène contenu dans l’eau du circuit primaire. Il est rejeté par voie atmosphérique sous forme de gaz et par voie liquide sous forme de CO2 dissous. Le carbone 14 se désintègre en azote stable en émettant un rayonnement bêta de faible énergie. Cet isotope du carbone, appelé communément « radiocarbone », est essentiellement connu pour ses applications de datation (détermination de l’âge absolu de la matière organique, à savoir le temps écoulé depuis sa mort). Ce radiocarbone est également produit naturellement dans la haute atmosphère, par les réactions nucléaires initiées par le rayonnement cosmique. ➡ Les iodes radioactifs proviennent de la fission du combustible nucléaire. Cette famille comporte une quinzaine d’isotopes radioactifs potentiellement présents dans les rejets. Les iodes radioactifs ont le même comportement chimique et biologique que l’iode alimentaire indispensable au fonctionnement de la glande thyroïde. Les iodes appartiennent à la famille chimique des halogènes, tout comme le fluor, le chlore et le brome. ➡ Les autres produits de fission ou produits d’activation. Il s’agit du cumul de tous les autres radioéléments rejetés (autres que le tritium, le carbone 14 et les iodes, cités ci-dessus et comptabilisés ••• RADIOACTIVITÉ : RAYONNEMENTS ÉMIS Alpha, bêta, gamma RADIOACTIVITÉ Pénétration des rayonnements ionisants INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ••• séparément), qui sont issus de l’activation neutronique ou de la fission du combustible nucléaire, et qui sont émetteurs de rayonnements bêta et gamma. LES RÉSULTATS POUR L’ANNÉE 2011 Les résultats 2011 pour les rejets liquides sont constitués par la somme des radioéléments rejetés autres que le potassium 40 et le radium. Le potassium 40 existe naturellement dans l’eau, les aliments et le corps humain. Quant au radium, c’est un élément naturel présent dans les terres alcalines. Pour toutes les installations nucléaires de base du CNPE de Cattenom, les activités volumiques sont restées en deçà des limites réglementaires. LES REJETS RADIOACTIFS LIQUIDES EN 2011 POUR LES RÉACTEURS EN FONCTIONNEMENT UNITÉ LIMITE RÉGLEMENTAIRE ANNUELLE ACTIVITÉ REJETÉE % DE LA LIMITE RÉGLEMENTAIRE Tritium TBq 140 88 63 Carbone 14 GBq 380 12 3 Iodes GBq 0,200 0,03 16 Autres produits de fission ou d’activation émetteurs bêta et gamma GBq 50 1,1 2,0 1TBq (térabecquerel) = 1012 Bq ; 1 GBq (gigabecquerel) = 109 Bq B. LES REJETS RADIOACTIFS GAZEUX Il existe deux sources d’effluents gazeux radioactifs : ceux provenant des circuits, et ceux issus des systèmes de ventilation des bâtiments situés en zone nucléaire. Ces effluents sont constitués de gaz rares, du tritium, des iodes et d’autres produits de fission ou d’activation, émetteurs de rayonnements bêta et gamma. Ces autres radioélements peuvent se fixer sur de fines poussières (aérosols). Les effluents radioactifs gazeux provenant des circuits sont entreposés, un mois au minimum, dans des réservoirs où des contrôles réguliers sont effectués. Durant ce temps, la radioactivité décroît naturellement. Avant leur rejet, ils subissent des traitements tels que la filtration qui permet de retenir les poussières radioactives. Quant aux effluents gazeux issus de la ventilation des bâtiments, ils font également l’objet d’une filtration ; ils sont contrôlés et rejetés en continu. Les effluents gazeux sont rejetés dans l’atmosphère par une cheminée spécifique dans laquelle est contrôlée en permanence l’activité rejetée. L’exposition du milieu naturel à ces rejets radioactifs est plus de 100 fois inférieure à la limite réglementaire pour le public (1 mSv/an). LA NATURE DES REJETS GAZEUX Nous distinguons, là aussi, sous forme gazeuse, le tritium, le carbone 14, les iodes et tous les autres produits INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM d’activation et de fission, rejetés sous les deux formes suivantes : ➡ les gaz rares qui proviennent de la fission du combustible nucléaire. Les principaux sont le xénon et le krypton. Ces gaz sont appelés « inertes », ils ne réagissent pas entre eux, ni avec d’autres gaz, et n’interfèrent pas avec les tissus vivants (végétaux, animaux, corps humains). Ils sont naturellement présents dans l’air en très faible concentration ; ➡ les aérosols qui sont de fines poussières sur lesquelles peuvent se fixer des radioéléments, autres que gazeux. LES RÉSULTATS POUR L’ANNÉE 2011 En 2011, les activités volumiques dans l’air et mesurées au niveau du sol sont restées très inférieures aux limites de rejet prescrites dans l’arrêté interministériel du 23 juin 2004, qui autorise EDF à procéder à des rejets d’effluents radioactifs gazeux pour les installations nucléaires de base de Cattenom. LES REJETS RADIOACTIFS GAZEUX EN 2011 POUR LES RÉACTEURS EN FONCTIONNEMENT UNITÉ LIMITE RÉGLEMENTAIRE ANNUELLE ACTIVITÉ REJETÉE % DE LA LIMITE RÉGLEMENTAIRE Gaz rares TBq 90 1,7 1,9 Tritium TBq 10 6,5 65 Carbone 14 TBq 2,8 0,6 22,2 Iodes GBq 1,6 0,17 10,8 Autres produits de fission ou d’activation émetteurs bêta et gamma GBq 1,6 0,008 0,5 1TBq (térabecquerel) = 1012 Bq ; 1 GBq (gigabecquerel) = 109 Bq 2 LES REJETS NON RADIOACTIFS A. LES REJETS CHIMIQUES Pour les réacteurs en fonctionnement, les rejets chimiques non radioactifs sont issus : ➡ des produits de conditionnement utilisés pour garantir l’intégrité des matériels contre la corrosion ; ➡ des traitements de l’eau des circuits contre le tartre, la corrosion ou le développement de micro-organismes ; ➡ de l’usure normale des matériaux, notamment métalliques tels que le zinc ou le cuivre. LES PRODUITS CHIMIQUES UTILISÉS SUR LE CNPE DE CATTENOM Les rejets chimiques sont composés par les produits utilisés pour conditionner l’eau des circuits, selon des paramètres physiques et chimiques requis pour obtenir un bon fonctionnement des installations. Nous distinguons : ➡ l’acide borique utilisé pour sa propriété d’absorbeur de neutrons grâce au bore qu’il contient. Cette propriété du bore permet de contrôler le taux de fission du combustible nucléaire et, par conséquent, la réactivité du cœur du réacteur ; ••• INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ••• “ la lithine (ou hydroxyde de lithium) utilisée pour maintenir le pH (acidité) de l’eau du circuit primaire au niveau voulu et limiter la corrosion des métaux ; l’hydrazine utilisée pour éliminer la majeure partie de l’oxygène dissous dans l’eau du circuit primaire et garantir l’intégrité des matériels contre la corrosion. L’hydrazine est également utilisée pour la mise en condition chimique de l’eau du circuit secondaire. Ce produit est employé simultanément à d’autres produits comme la morpholine, permettant de maintenir au niveau voulu le pH de l’eau secondaire et de protéger les matériels contre la corrosion. Tous les rejets du CNPE sont restés en deçà des limites réglementaires. ” En revanche, pour le conditionnement physique et chimique des circuits en contact avec l’air, on utilise plutôt les phosphates, toujours pour maintenir au niveau voulu le pH de l’eau et limiter les phénomènes de corrosion. Ces divers conditionnements génèrent, directement ou indirectement, la formation d’azote, d’hydrogène et d’ammoniac, que l’on retrouve dans les rejets sous forme d’ions ammonium. En ce qui concerne les effluents issus de la partie conventionnelle de l’installation (eau), leur conditionnement physique et chimique nécessite de réaliser des opérations de déminéralisation de l’eau puisée dans la Moselle, et par conséquent des rejets : de sodium ; de chlorures ; de phosphates. LES RÉSULTATS POUR L’ANNÉE 2011 La réglementation, qui s’applique pour ces rejets, est fixée par l’arrêté interministériel de rejet et de prise d’eau de 2004. Les critères liés à la concentration et au débit ont tous été respectés en 2011. Les évolutions observées sur le paramètre sodium ont nécessité la définition et la mise en œuvre d’un plan d’action spécifique pour garantir le respect de l’arrêté de rejet (sollicitation de l’Agence de l’eau, optimisation des chaînes de traitement de l’eau du CNPE…). LES REJETS CHIMIQUES NON RADIOACTIFS EN 2011 PARAMÈTRES QUANTI TÉ ANNUELLE AUTORI SÉE QUANTI TÉ REJETÉE EN 2011 Acide borique 70 tonnes 18 tonnes 11 kg 1 kg Lithine Hydrazine 40 kg 1 kg Morpholine 600 kg 447 kg Ammonium 3 000 kg 854 kg Phosphates 2 000 kg 1 461 kg Sodium Chlorures Hydrocarbures 240 tonnes 229 tonnes 3 723 tonnes 2 720 tonnes 85 kg 61 kg INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM B. LES REJETS THERMIQUES x Le centre nucléaire de production d’électricité de Cattenom prélève de l’eau dans la Moselle pour assurer le refroidissement des installations et pour alimenter les différents circuits nécessaires à son fonctionnement. L’échauffement de l’eau prélevée, restituée en majeure partie à la rivière Moselle (les tranches avec aéroréfrigérants évaporent une partie de l’eau prélevée), doit respecter des limites fixées dans l’arrêté de rejet et de prise d’eau. L’arrêté interministériel de rejet du 23 juin 2004 fixe à 1,5 °C la limite d’échauffement de la Moselle au point de rejet des effluents du site. Pour vérifier que cette exigence est respectée, cet échauffement est calculé en continu et enregistré. En 2011, cette limite a toujours été respectée, l’échauffement maximum calculé a été de 1,1 °C le 14 novembre 2011. POUR EN SAVOIR PLUS Téléchargez sur edf.com la note d’information EDF et la surveillance de l’environnement autour des centrales nucléaires. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM LA GESTION DES MATIÈRES ET DÉCHETS RADIOACTIFS Comme toute activité industrielle, la production d’électricité d’origine nucléaire génère des déchets, dont des déchets radioactifs à gérer avec la plus grande rigueur. Responsable légalement, industriellement et financièrement des déchets qu’il produit, EDF a, depuis l’entrée en service de ses premières centrales nucléaires, mis en œuvre des procédés adaptés qui permettent de protéger efficacement l’environnement, les populations, les travailleurs et les générations futures contre l’exposition aux rayonnements de ses déchets. La démarche industrielle repose sur quatre principes : ➡ limiter les quantités produites ; QU’EST-CE QU’UNE MATIÈRE OU UN DÉCHET RADIOACTIF ? L’article L. 542-1-1 du Code de l’environnement introduit par la loi de juin 2006 relative sur la gestion durable des matières et déchets radioactifs définit : • les déchets radioactifs comme des substances radioactives pour lesquelles aucune utilisation ultérieure n’est prévue ou envisagée ; • une matière radioactive comme une substance radioactive pour laquelle une utilisation ultérieure est prévue ou envisagée, le cas échéant après traitement et recyclage. ➡ trier par nature et niveau de radioactivité ; ➡ conditionner et préparer la gestion à long terme ; ➡ isoler de l’homme et de l’environnement. Pour les installations nucléaires de base du site de Cattenom, la limitation de la production des déchets se traduit par la réduction, pour atteindre des valeurs aussi basses que possible, du volume et de l’activité des déchets dès la phase d’achat de matériel ou de prestation, durant la phase de préparation des chantiers et lors de leur réalisation. Cet objectif de réduction est atteint, entre autres, grâce à un tri de qualité. Les déchets radioactifs n’ont aucune interaction avec les eaux (nappe et cours d’eau) et les sols. Les opérations de tri, de conditionnement, de préparation à l’expédition s’effectuent dans des locaux dédiés et équipés de systèmes de collecte d’effluents éventuels. Lorsque les déchets radioactifs sortent des bâtiments, ils bénéficient tous d’un conditionnement étanche qui constitue une barrière à la radioactivité INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM et prévient tout transfert dans l’environnement. Les contrôles réalisés par les experts internes et les pouvoirs publics sont nombreux et menés en continu pour vérifier l’absence de contamination. Les déchets conditionnés et contrôlés sont ensuite expédiés vers les filières de stockage définitif. Les mesures prises pour limiter les effets de ces déchets sur la santé comptent parmi les objectifs visés par les dispositions mises en œuvre pour protéger la population et les intervenants des risques de la radioactivité. L’ensemble de ces dispositions constitue la radioprotection. Ainsi, pour protéger les personnes travaillant dans les centrales, et plus particulièrement les équipes chargées de la gestion des déchets radioactifs, des mesures simples sont prises, comme la mise en place d’un ou plusieurs écrans (murs et dalles de béton, parois en plomb, verres spéciaux chargés en plomb, eau des piscines, etc.), dont l’épaisseur est adaptée à la nature du rayonnement du déchet. “ Des contrôles menés en continu pour vérifier l’absence de contamination. ” k DEUX GRANDES CATÉGORIES DE DÉCHETS Selon la durée de vie des éléments radioactifs contenus et le niveau d’activité radiologique qu’ils présentent, les déchets sont classés en plusieurs catégories. LES DÉCHETS « À VIE COURTE » Tous les déchets dits « à vie courte » perdent la moitié de leur radioactivité tous les 30 ans. Ils bénéficient de solutions de gestion industrielles définitives dans les centres spécialisés de l’ANDRA situés dans l’Aube, à Morvilliers (déchets de très faible activité, TFA) ou à Soulaines (déchets de faible à moyenne activité à vie courte, FMAVC). Ces déchets proviennent essentiellement : ➡ des systèmes de filtration – épuration du circuit primaire : filtres, résines, concentrats, boues… ; ➡ des opérations de maintenance sur matériels : pompes, vannes… ; ➡ des opérations d’entretien divers : vinyles, tissus, gants… ; ➡ de certains travaux de déconstruction des centrales mises à l’arrêt définitif : gravats, pièces métalliques… Le conditionnement des déchets triés consiste à les enfermer dans des conteneurs adaptés pour éviter toute dissémination de la radioactivité. On obtient alors des déchets conditionnés, appelés aussi « colis de déchets ». Sur les sites nucléaires, le choix du conditionnement dépend de plusieurs paramètres, notamment du niveau d’activité, des dimensions du déchet, de l’aptitude au compactage, à l’incinération et de la destination du colis. Ainsi, le conditionnement de ces déchets est effectué dans différents types d’emballages : coque ou caisson en béton ; fût ou caisson métallique ; fût plastique (PEHD, ou polyéthylène haute densité) pour les déchets destinés à l’incinération sur l’installation Centraco ; big-bags ou casiers. Les progrès constants accomplis, tant au niveau de la conception des centrales que de la gestion du combustible et de l’exploitation des installations, ont déjà permis de réduire les volumes de déchets à vie courte de façon significative. Ainsi, les volumes des déchets d’exploitation ont été divisés par 3 depuis 1985, à production électrique équivalente. LES DÉCHETS « À VIE LONGUE » Les déchets dits « à vie longue » perdent leur radioactivité sur des durées séculaires, voire millénaires. ANDRA Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. ;voir le glossaire p. 50 ••• INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ••• Ils sont générés : ➡ par la mise au rebut de certaines pièces métalliques issues des réacteurs ; ➡ par le traitement du combustible nucléaire usé effectué dans les usines Areva ; ➡ par la déconstruction des centrales d’ancienne génération. Le remplacement de certains équipements du cœur des réacteurs actuellement en exploitation (« grappes » utilisées pour le réglage de la puissance, fourreaux d’instrumentation, etc.) produit des déchets métalliques assez proches en typologie et en activité des structures d’assemblages de combustible : il s’agit aussi de déchets « de moyenne activité à vie longue » (MAVL) entreposés dans les piscines de désactivation. Le traitement des combustibles usés consiste à séparer les matières qui peuvent être valorisées et les déchets. Cette opération est réalisée dans les ateliers spécialisés situés sur le site Areva de La Hague, dans la Manche. Après une utilisation en réacteur pendant quatre à cinq années, le combustible nucléaire contient encore 96 % d’uranium qui peut être recyclé pour produire de nouveaux assemblages de combustibles. Les 4 % restants (les « cendres » de la combustion nucléaire) constituent les déchets ultimes qui sont vitrifiés et coulés dans des conteneurs en acier inoxydable : ce sont des déchets « de haute activité à vie longue » (HAVL). Les parties métalliques des assemblages sont compactées et conditionnées dans des conteneurs en acier inoxydable qui sont entreposés dans l’usine précitée : ce sont des déchets « de moyenne activité à vie longue » (MAVL). Depuis la mise en service du parc nucléaire d’EDF, et à production énergétique équivalente, l’amélioration continue de l’efficacité énergétique du combustible a permis de réduire de 25 % la quantité de combustible consommée chaque année. Ce gain a permis de réduire dans les mêmes proportions la production de déchets issus des structures métalliques des assemblages de combustible. LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE DÉCHETS, LES NIVEAUX D’ACTIVITÉ ET LES CONDITIONNEMENTS UTILISÉS TYPE DÉCHET Filtres d’eau NIVEAU D’ACTIVITÉ DURÉE DE VIE Faible et moyenne CLASSIFICATION CONDITIONNEMENT FMAVC (faible et moyenne activité à vie courte) Fûts, coques TFA (très faible activité), FMAVC Casiers, big-bags, fûts, coques, caissons FAVL (faible activité à vie longue) Entreposage sur site MAVL (moyenne activité à vie longue) Entreposage sur site (en piscine de refroidissement pour les grappes et autres déchets activés REP) Filtres d’air Résines Concentrats, boues Très faible, faible et moyenne Courte Pièces métalliques Matières plastiques, cellulosiques Déchets non métalliques (gravats…) Déchets graphite Faible Pièces métalliques et autres déchets activés Moyenne Longue INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM v Piscine de désactivation pour les déchets de moyenne activité à vie longue. Après conditionnement, les colis de déchets peuvent être orientés vers : ➡ le centre de stockage des déchets de très faible activité (CSTFA) exploité par l’Andra et situé à Morvilliers (Aube) ; ➡ le centre de stockage des déchets de faible ou moyenne activité (CSFMA) exploité par l’Andra et situé à Soulaines (Aube) ; ➡ l’installation Centraco exploitée par Socodei et située à Marcoule (Gard) qui reçoit les déchets destinés à l’incinération et à la fusion. Après transformation, ces déchets sont évacués vers l’un des deux centres exploités par l’Andra. TRANSPORT DE DÉCHETS RADIOACTIFS De la centrale aux centres de traitement et de stockage INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM k POUR LES 4 RÉACTEURS EN FONCTIONNEMENT, QUANTITÉs DE DÉCHETS ENTREPOSÉES AU 31 DÉCEMBRE 2011 LES DÉCHETS EN ATTENTE DE CONDITIONNEMENT CATÉGORIE DÉCHET QUANTITÉ ENTREPOSÉE TFA 108 tonnes FMAVC (liquides) 6 020 tonnes (y compris EDL*) FMAVC (solides) 171,8 tonnes FAVL – MAVL 254 objets * effluents de lessivage de générateurs de vapeur. LES DÉCHETS CONDITIONNÉS EN ATTENTE D’EXPÉDITION CATÉGORIE DÉCHET TFA FMAVC QUANTITÉ ENTREPOSÉE TYPE D’EMBALLAGE 23 colis Big-bags, casiers, pièces massives 72 colis Coques béton 684 colis Fûts (métalliques, PEHD) 35 colis Autres (caissons, pièces massives…) FAVL Néant MAVL En 2011, pour les 4 réacteurs en fonctionnement, 3 293 colis (soit 2 303 tonnes) ont été évacués vers les différents sites d’entreposage : LES DÉCHETS CONDITIONNÉS EXPÉDIÉS SITE DESTINATAIRE NOMBRE DE COLIS ÉVACUÉS CSTFA à Morvilliers 178 CSFMA à Soulaines 1 209 Centraco à Marcoule 1 906 ÉVACUATION ET CONDITIONNEMENT DU COMBUSTIBLE USÉ Sur les sites nucléaires, lors des arrêts programmés des unités, les assemblages de combustible sont retirés un à un de la cuve du réacteur, transférés dans la piscine de désactivation du bâtiment combustible et disposés verticalement dans des alvéoles métalliques. Les assemblages de combustible usés sont entreposés en piscine de désactivation pendant une durée d’environ un à deux ans, nécessaire à leur refroidissement et à la décroissance de la radioactivité, en vue de leur évacuation INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM En ce qui concerne les combustibles usés, en 2011, pour les 4 réacteurs en fonctionnement du CNPE de Cattenom, 16 évacuations ont été réalisées vers l’usine de traitement Areva de La Hague, ce qui correspond à 192 assemblages combustible évacués. En ce qui concerne la typologie des déchets « à vie longue » évoquée précédemment, les solutions de gestion à long terme ont été définies par la loi sur les déchets de 2006 et le projet industriel, en cours d’étude, implique conséquemment un entreposage des déchets et colis déjà fabriqués. x vers l’usine de traitement. À l’issue de cette période, les assemblages usés sont extraits des alvéoles d’entreposage en piscine et placés sous l’écran d’eau de la piscine, dans des emballages de transport blindés dits « châteaux ». Ces derniers sont conçus à la fois pour permettre l’évacuation de la chaleur résiduelle du combustible, pour résister aux accidents de transport les plus sévères et pour assurer une bonne protection contre les rayonnements. Ces emballages sont transportés par voie ferrée et par la route vers l’usine de traitement Areva de La Hague. POUR EN SAVOIR PLUS Téléchargez sur edf.com les notes d’information suivantes : La gestion des déchets radioactifs des centrales nucléaires. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM LES AUTRES NUISANCES À l’image de toutes activités industrielles, et indépendamment du fait de produire de l’électricité avec un combustible d’uranium, les centrales de production d’électricité doivent prendre en compte l’ensemble des nuisances qui peuvent être générées par leur exploitation. C’est le cas pour le bruit, mais aussi pour les risques microbiologiques dus à l’utilisation de tours de refroidissement. Ce dernier risque concerne le CNPE de Cattenom, qui utilise l’eau de la Moselle et des tours aéroréfrigérantes pour refroidir ses installations. k RÉDUIRE L’IMPACT DU BRUIT L’arrêté Règlement technique général environnement (RTGE) sur les installations nucléaires de base du 31 décembre 1999, modifié le 31 janvier 2006, est destiné à prévenir et limiter les nuisances et les risques externes résultant de l’exploitation d’une installation nucléaire de base. Parmi ces nuisances figure le bruit. L’arrêté limite le bruit causé par les installations, appelé « émergence sonore » des installations, c’est-à-dire la différence entre le niveau de bruit ambiant lorsque l’installation fonctionne et le niveau de bruit résiduel lorsque l’installation est à l’arrêt. À titre d’exemple, cette différence ne doit pas excéder 3 dB(A) de nuit. Des campagnes de mesure du niveau sonore dans l’environnement des sites nucléaires, des modélisations de la propagation du bruit dans l’environnement et, pour les sites le nécessitant, des études technicoéconomiques d’insonorisation INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ont été réalisées depuis 1999. Les sources sonores principales identifiées ont été les tours aéroréfrigérantes, les seuils en rivière, les salles des machines, les conduits de cheminée des bâtiments auxiliaires nucléaires, les ventilations et les transformateurs. EDF a défini une démarche globale de traitement reposant sur des mesures in situ, des modélisations, puis, si nécessaire, sur des études d’insonorisation. Pour chaque source sonore, des techniques d’insonorisation, partielle ou totale, ont été étudiées ou sont en cours d’étude. Les sources sonores ont été hiérarchisées en fonction de leur prépondérance. Les actions vont débuter par les sources les plus prépondérantes et ne se poursuivront par les autres que si l’efficacité attendue de traitement de la source prépondérante est conforme aux prévisions. Pour le CNPE de Cattenom, les campagnes de mesure réalisées aux premières habitations montrent que l’émergence est conforme aux critères réglementaires. k LA SURVEILLANCE DES LÉGIONELLES Les circuits de refroidissement à aéroréfrigérants des centrales nucléaires entraînent, par conception, un développement de légionelles, comme d’ailleurs tous les circuits de toutes les installations de même type. En effet, les légionelles sont présentes naturellement dans l’eau des rivières et la température à l’intérieur des circuits de refroidissement favorise leur développement. EDF a réalisé beaucoup d’études et apporté des réponses aux questions de l’impact de ces légionelles présentes dans l’eau, donc potentiellement dans le panache qui s’élève à haute altitude autour des sites. Parallèlement, des travaux ont été menés sur l’impact des produits biocides qui pourraient être injectés pour éliminer ces légionelles. Enfin, la comparaison du génotype des souches cliniques (provenant de malades) et des souches des CNPE a montré l’absence d’appariement (étude du Centre national de référence des légionelles). À ce jour, le CNPE de Cattenom respecte les valeurs guides de concentration en légionelles définies par l’ASN. Ces valeurs tiennent compte de la spécificité favorable des grandes tours de la centrale (165 mètres de hauteur) qui permet une grande dispersion du panache. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM LES ACTIONS EN MATIÈRE DE TRANSPARENCE ET D’INFORMATION Tout au long de l’année, les responsables des installations nucléaires de Cattenom donnent des informations sur l’actualité de leur site et apportent, si nécessaire, leur contribution aux actions d’informations de la Commission locale d’information (CLI) et des pouvoirs publics. k LES CONTRIBUTIONS À LA COMMISSION LOCALE D’INFORMATION En 2011, deux réunions de la Commission locale d’information (CLI) se sont tenues à la demande de son président, le 8 juin et le 23 novembre 2011. Cette commission indépendante a comme principaux objectifs d’informer les riverains sur l’actualité du site et de favoriser les échanges ainsi que l’expression des interrogations éventuelles. La commission compte une quarantaine de membres nommés par le président du conseil général de la Moselle. Il s’agit d’élus locaux, de représentants des pouvoirs publics et de l’ASN, de membres d’associations et de syndicats, etc. En 2011, le président de la CLI a annoncé l’ouverture de la commission à des représentants frontaliers allemands, luxembourgeois et belges. Lors des deux réunions de 2011, le site de Cattenom a présenté les sujets d’actualité et les résultats en matière de production, de sûreté, de radioprotection et d’environnement. Le CNPE de Cattenom a également participé au comité de rédaction, constitué au sein de la CLI, en charge de l’édition de la lettre d’information de la CLI lancée en 2008. Le 8 décembre 2011, le CNPE a organisé la réunion annuelle avec les élus locaux pour présenter les résultats et faits marquants de l’année écoulée et les principaux événements prévus en 2012. Cette réunion se déroule tous les ans dans l’une des communes de la zone des 10 km autour de la centrale. En 2011, c’était Basse-Rentgen. Par ailleurs, le CNPE a invité les élus à un voyage d’étude annuel au Cern, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire. Une trentaine d’élus locaux ont participé à cette rencontre. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM kLES ACTIONS D’INFORMATION EXTERNE DU CNPE À DESTINATION DU GRAND PUBLIC, DES REPRÉSENTANTS INSTITUTIONNELS ET DES MÉDIAS En 2011, le CNPE de Cattenom a mis à disposition plusieurs supports pour informer le grand public : ➡ 1 document reprenant les résultats et faits marquants de l’année écoulée, intitulé Panorama 2010-2011 ; ➡ 11 numéros de sa lettre d’information externe, dont la périodicité est mensuelle. Cette lettre d’information présente les principaux résultats en matière d’environnement (rejets liquides et gazeux, surveillance de l’environnement), de radioprotection et de propreté des transports (déchets, outillages, etc.). Ce support est envoyé aux élus locaux, aux pouvoirs publics, aux responsables d’établissements scolaires… (tirage de 600 exemplaires). Il traite également de l’actualité du site, de sûreté, de production, de mécénat… ; ➡ La seconde édition du rapport Développement durable 2010-2011 présentant les actions concrètes en matière environnementale, économique et sociale du CNPE de Cattenom ; ➡ 1 compte Twitter (@EDFCattenom) permettant d’être tenu informé de toute l’actualité de la centrale ; ➡ 1 nouvelle lettre d’information externe, hebdomadaire, a été lancée en novembre 2011. Elle relate toute l’actualité du site de Cattenom, y compris les anomalies et événements déclarés à l’ASN. Cette lettre est envoyée par e-mail aux autorités françaises et frontalières, ainsi qu’aux élus de communes proches de la centrale. Elle est également disponible sur le site Internet de la centrale et chaque parution est annoncée sur le compte Twitter du CNPE. Tout au long de l’année, le CNPE dispose par ailleurs : ➡ d’un espace sur le site Internet institutionnel edf.com, qui lui permet de tenir informer le grand public de toute son actualité (http ://cattenom. edf.com). De plus, chaque mois sont mis en ligne tous les résultats environnementaux du site ; ➡ d’un numéro vert : 0800 10 09 08. Des informations générales sur le fonctionnement de la centrale et ses actions d’information sont enregistrées sur ce numéro, mis à jour chaque semaine, ou plus fréquemment si l’actualité le nécessite ; ➡ de l’espace institutionnel d’EDF dédié à l’énergie nucléaire sur edf.com qui permet également au public de trouver des informations sur le fonctionnement d’une centrale et ses enjeux en termes d’impacts environnementaux. En plus d’outils pédagogiques, des notes d’information sur des thématiques diverses (la surveillance de l’environnement, le travail en zone nucléaire, les entreprises prestataires du nucléaire, etc.) sont mises en ligne pour permettre au grand public de disposer d’un contexte et d’une information complète. Ces notes sont téléchargeables sur http://energie.edf.com/nucleaire/ publications/notes-d-information46655.html ➡ d’un Centre d’information du public dans lequel les visiteurs obtiennent des informations sur la centrale, le monde de l’énergie et le Groupe EDF. En 2011, ce centre d’information a accueilli plus de 7 800 visiteurs. Les travaux de refonte de l’exposition, engagés en 2009, ont débouché, au printemps 2010, sur la réouverture d’un centre d’information rénové et support de nouvelles prestations proposées gratuitement au grand public, scolaires, associations… notamment d’une visite guidée autour du site sur la thématique de la surveillance de l’environnement. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM k LES RÉPONSES AUX SOLLICITATIONS DIRECTES DU PUBLIC En 2011, le CNPE de Cattenom a reçu 1 sollicitation traitée dans le cadre de la loi Transparence et sécurité nucléaire. Ces demandes concernaient les thématiques suivantes : l’impact de la centrale dans l’environnement, le combustible nucléaire, les déchets et le Plan particulier d’intervention. Étant donné la nature et la complexité des questions posées, une réponse a été faite par écrit dans un délai de deux mois à la date de réception et selon la forme requise par la loi. Une copie de cette réponse a été envoyée au président de la CLI. DES RAPPORTS D’ÉVALUATION COMPLÉMENTAIRE DE SÛRETÉ CONSULTABLES PAR LE PUBLIC Les rapports d’évaluation complémentaire de sûreté (ECS) remis par EDF à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) mi-septembre 2011 ont été mis sur le site Internet de l’ASN, ainsi que sur les minisites des centrales sur edf.com (France > En direct de nos centrales > Nucléaire > Carte des centrales nucléaires > Centrale nucléaire de Cattenom > Publications). Les personnes qui souhaitaient obtenir une version papier des rapports pouvaient en faire la demande auprès de chaque centrale nucléaire. Ainsi, 5 demandes du rapport ont été reçues par la centrale de Cattenom. La centrale de Cattenom a également présenté, le 23 novembre 2011 en Commission locale d’information (CLI), les conclusions de son rapport d’évaluation complémentaire de sûreté. L’ECS du CNPE de Cattenom démontre une bonne robustesse de l’état de sûreté des unités de production du site. Le site dispose même de marges satisfaisantes dans les domaines de l’inondation et du séisme. L’ECS a permis à EDF et au CNPE de Cattenom de proposer des mesures complémentaires à l’ASN qui concourront à élever encore le bon niveau de sûreté des installations. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM CONCLUSION D ans un contexte de forte activité, la qualité d’exploitation est restée à un bon niveau en 2011. L’ASN a contrôlé la qualité d’exploitation du personnel et reconnu son esprit de transparence et sa volonté de communiquer. L’AIEA a également vérifié la qualité d’exploitation. La sécurité et la radioprotection sont également à des niveaux satisfaisants pour 2011. La mise en œuvre des dispositions de radioprotection reste une priorité de l’année 2012. Le site respecte pleinement les limites des arrêtés associés au respect de l’environnement et communique régulièrement vers le public pour le tenir informé de la surveillance réalisée. L’accident de Fukushima-Daiichi a conduit EDF à passer en revue la robustesse de chacune des centrales nucléaires qu’elle exploite face aux événements naturels extrêmes et proposer des modifications d’organisation et de matériel dans le but augmenter les marges de sûreté dont les sites nucléaires disposent déjà. La centrale EDF de Cattenom verra le début de déploiement des premières modifications matérielles dès le second semestre 2012. Ces travaux, importants, s’étaleront jusque l’année 2018 et seront suivis dans les versions ultérieures du présent rapport. 2011 aura aussi été une année consacrée à augmenter encore la transparence, droit des citoyens et devoir pour l’exploitant. Depuis le 1er novembre 2011, Cattenom communique chaque semaine sur l’ensemble des événements, y compris mineurs, susceptibles d’intérêt pour le public. Cattenom communique aussi en allemand pour nos voisins germanophones. Cattenom a adapté les techniques du Web 2.0 (Twitter) pour encore mieux informer les parties prenantes de nos activités. Enfin, la formation de la nouvelle génération d’exploitants de la centrale de Cattenom pour les 40 années à venir est une source de motivation pour ceux qui prochainement quitteront la vie active et une raison d’investir dans la formation de cette nouvelle génération. C’est une priorité du site qui continuera pour quelques années encore. Car le nucléaire est une des réponses appropriées aux problématiques électriques de l’Europe, à la recherche d’une énergie compétitive et sans impact sur le climat, et capable de par ses atouts technologiques, de domestiquer l’énergie de la matière. 49 INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM GLOSSAIRE i Retrouvez ici la définition des principaux sigles utilisés dans ce rapport. ;AIEA L’Agence internationale de l’énergie atomique est une organisation intergouvernementale autonome dont le siège est à Vienne, en Autriche. Elle a été créée en 1957, conformément à une décision de l’Assemblée générale des Nations unies, afin notamment : – d’encourager la recherche et le développement pacifiques de l’énergie atomique ; – de favoriser les échanges de renseignements scientifiques et techniques ; – d’instituer et d’appliquer un système de garanties afin que les matières nucléaires destinées à des programmes civils ne puissent être détournées à des fins militaires ; – d’établir ou d’adopter des normes en matière de santé et de sûreté. Les experts internationaux de l’AIEA réalisent régulièrement des missions d’inspection dans les centrales nucléaires françaises. Ces missions, appelées OSART (Operating Safety Assessment Review Team), ont pour but de renforcer la sûreté en exploitation des centrales nucléaires grâce à la mise en commun de l’expérience d’exploitation acquise. ;ALARA As Low As Reasonably Achievable (« aussi bas que raisonnablement possible »). ;ANDRA Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. Établissement public à caractère industriel et commercial chargé de la gestion et du stockage des déchets radioactifs solides. ;ASN Autorité de sûreté nucléaire. L’ASN, autorité administrative indépendante, participe au contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection et à l’information du public dans ces domaines. ;CHSCT Comité d’hygiène pour la sécurité et les conditions de travail. ;CLI Commission locale d’information sur les centrales nucléaires. ;CNPE Centre nucléaire de production d’électricité. ;INES (International Nuclear Event Scale). Échelle de classement internationale des événements nucléaires conçue pour évaluer leur gravité. ;MOX Mixed OXydes (« mélange d’oxydes » d’uranium et de plutonium). ;PPI Plan particulier d’intervention. Il est destiné à protéger les populations, les biens et l’environnement à l’extérieur du site, si un accident grave survenait. Il est placé sous l’autorité du préfet et sert à coordonner l’ensemble des moyens mis en œuvre pour gérer une telle situation. ;PUI Plan d’urgence interne. Établi et déclenché par l’exploitant, ce plan a pour objet de ramener l’installation dans un état sûr et de limiter les conséquences de l’accident sur les personnes, les biens et l’environnement. ;RADIOACTIVITÉ Voici les unités utilisées pour mesurer la radioactivité. Becquerel (Bq). Mesure l’activité de la source, soit le nombre de transformations radioactives INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM par seconde. À titre d’exemple, la radioactivité du granit est de 1 000 Bq/kg. Gray (Gy). Mesure l’énergie absorbée par unité de masse dans la matière inerte ou la matière vivante, le gray correspond à une énergie absorbée de 1 joule par kg. Sievert (Sv) : Mesure les effets des rayonnements sur l’homme. Les expositions s’expriment en général en millisievert (mSv) et en microsievert. À titre d’exemple, la radioactivité naturelle en France pendant une année est de 2,4 mSv. ;REP Réacteur à eau pressurisée. ;SDIS Service départemental d’incendie et de secours. ;UNGG Filière nucléaire uranium naturel graphite gaz. ;WANO L’association WANO (World Association for Nuclear Operators) est une association indépendante regroupant 144 exploitants nucléaires mondiaux. Elle travaille à améliorer l’exploitation des centrales dans les domaines de la sûreté et de la disponibilité au travers d’actions d’échanges techniques, dont les « peer review », évaluation par des pairs de l’exploitation des centrales à partir d’un référentiel d’excellence. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM AVIS DES CHSCT Conformément à l’article L. 125-16 du Code de l’environnement (ex-article 21 de la loi Transparence et sécurité en matière nucléaire), ce rapport annuel relatif aux installations nucléaires de base de Cattenom a été soumis au Comité d’hygiène pour la sécurité et les conditions de travail Exploitation et Maintenance-Tertiaire le 12 juin 2012. Le CHSCT Maintenance-tertiaire et Exploitation du CNPE de Cattenom ont formulé les recommandations suivantes : INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ! " # $ ! % & % ' # ( ' # ) * # & & +,# -+ , # . # % / !0,!+ * & 1"2 % & ,' & 3 1"2 !#41 ! - * ' +%#15 ' ' ,4/1%"1#. # * !#41 ! ' 6 7 ! & INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM / * * ' & % & /#8 -/ # 8. ! * ' % 9% * & ' % % / ** & ' ' ' ' /#8& '* ' * $ 1 & ' '$ * ' ' 4 & ' ! ' : $ ; ! & ' $ % ' * * * ) - . / ' ' % : '% * - . 6 7< % & $ ' * / * ' ' & * = > ' INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ! * ' #& ( & ' ' 9 , , 4 6 -,46. ' * " , ? 1 -",?1. & @ * 1"2 ' ' = > % 1"2 ! 1"2 ' %$ * A ! ' ' ' # * * B % / = > & ' & ' C * ** ' ' 3 * & * * * ) / & ' & @ ' : * ' $ ' # * * , & INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM 1"2 % ' '% ' %% A ' 2D & * " & # E* F '1 - #EF1.& G 1"2 H I & ' ** ' 9 1"2 2D ' ; 9 & ' ' & % & ' INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM C H S C T OMITE YGIENE ECURITE ET ONDITIONS DE RAVAIL Cattenom, le 12 juin 2012 EXPLOITATION RECOMMANDATIONS SUR LE RAPPORT DE SURETE 2011, CONCERNANT LES INB 124-125-126-137 Le comité constate que le rapport de sûreté 2011, comme les années précédentes, aborde uniquement l’aspect technique des installations nucléaires. Les membres considèrent que l’aspect social de l’entreprise est en lien direct avec la qualité d’exploitation et par voie de conséquence à la sûreté de nos installations. Quel que soit l’état technique d’une installation industrielle, le maintien de celle-ci à un niveau de sûreté optimal, ne peut être obtenu qu’avec une organisation générale stable et irréprochable dans tous les domaines : des compétences et un savoir-faire exemplaire, des moyens humains et matériels à la hauteur des enjeux, et un renouvellement de compétence réel répondant à une GPEC réelle. Le comité exige que leur soit dispensée une formation spécifique comme le prévoit la loi TSN. (Voir résolution jointe sur le chapitre II de la loi N° 2006-686 du 13 juin 2006) Les évènements malheureux de FUKUSHIMA mettent aujourd’hui en évidence que toutes les recommandations émises par le Comité doivent être prise en compte par la direction d’EDF. Le Comité considère aujourd’hui, qu’il est impératif que les pouvoirs public abroge la loi NOME et maintienne une maîtrise 100% publique de l’entreprise EDF, afin qu’aucune spéculation sur l’énergie nucléaire ne soit possible. L’exploitation et la responsabilité du parc nucléaire français doivent être confiées au seul opérateur historique EDF. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM Les incidents survenus depuis 2008 pointent les dérives d’une privatisation annoncée. Ce sont les retards d’investissements différés pour cause de dividendes à servir, les désorganisations opérées au motif de la rationalisation économique, l’insuffisance de prise en compte des besoins en formation et en reconnaissance des hommes, les cascades de sous-traitance, qui transforment en « apprentis sorciers » les directions les plus expertes. Nous observons une dégradation continuelle des conditions de travail et de vie des salariés du nucléaire qu’ils soient EDF ou prestataires. Pour le comité, la course à la rentabilité, les pressions temporelles, l’injonction génèrent des risques psychosociaux. Ces risques ont un impact direct sur la sérénité des salariés, indispensable, pour garantir un haut niveau de sûreté. Le comité déplore un recours massif à la sous-traitance, et sous-traitance en cascade. De fait, les conditions de travail et de vie de ces salariés se sont fortement dégradées. L’ouverture du marché à la communauté européenne, engendre des difficultés de communication, de part les différentes langues, entre les intervenants et dans l’application des procédures techniques, de sécurité et d’alerte (alertes incendie, PUI, etc.…) Cet état de fait expose irrémédiablement ces salariés et leurs entourages, à des risques graves en cas d’incident ou d’accident. Les membres alertent la direction, les autorités de sûreté, l’inspection du travail, les pouvoir public sur le fait que de nombreux salariés prestataires, sont exploités, au moindre coût, de façon inacceptable, dans nos installations. Les entreprises prestataires agissent en toute impunité, avec la bénédiction des directions d’EDF-SA. Seules les organisations syndicales s’y opposent, et dénoncent cette situation, inadmissible, qui génère un risque psychosocial majeur, impactant directement la sûreté. L’entreprise donneuse d’ordre doit tout mettre en œuvre pour prohiber ses pratiques d’un autre temps afin de garantir un haut niveau de sûreté notamment au travers de la qualité du geste professionnel. En conséquence, les membres recommandent un recours limité à la soustraitance et un statut de haut niveau pour tous les salariés prestataires du nucléaire. Le comité recommande une application stricte de l’article 21 de la loi n°2006-686 du 13 juin 2006, notamment sur les caractéristiques propres à chaque INB dans le domaine des incidents, accidents, des rejets radioactifs ou non, ainsi que les déchets entreposés sur le site. Même si les résultats du site sont satisfaisants, le non-respect de l’article 21 peut supposer une transparence opaque. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM Le rapport de 2011, sur la sûreté nucléaire et la radioprotection des installations nucléaire du CNPE de Cattenom n’a nullement pris en compte les recommandations des CHSCT, formulées les années précédentes (voir annexe). Les représentants du personnel en CHSCT constatent que : Les facteurs sociaux, organisationnels et humains, éléments essentiels de la sûreté, ont fait l’objet d’une attention particulière lors des évaluations complémentaires de sûreté, comme l’indique l’annexe III de l’avis no2012-AV0139 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 3 janvier 2012 sur les évaluations complémentaires de la sûreté des installations nucléaires prioritaires au regard de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. L’Autorité de sûreté, à la suite de ces évaluations, l’ASN retient les priorités suivantes, auxquelles elle sera attentive : Le renouvellement des effectifs et des compétences des exploitants, qui est un point fondamental alors que s’engagent simultanément une relève importante des générations et des travaux considérables à la suite des ECS (Evaluation Complémentaire de sûreté) L’organisation du recours à la sous-traitance, qui est un sujet majeur et difficile. En particulier, la surveillance des sous-traitants intervenant dans les installations nucléaires doit être renforcée et ne doit pas être déléguée par l’exploitant quand il s’agit de contrôler les interventions importantes pour la sûreté ; l’ASN a prévu une disposition à cette fin dans le projet d’arrêté fixant les règles générales relatives aux installations nucléaires de base ; La recherche sur ces thèmes, pour laquelle des programmes doivent être engagés, au niveau national ou européen. L’ASN se propose de mettre en place un groupe de travail sur ces sujets rassemblant notamment les exploitants, les organisations syndicales, le HCTISN, le ministère du travail et les ministères chargés de la sûreté nucléaire. Les élus en CHSCT constatent que dans le contexte de ECS (Evaluation Complémentaire de sûreté) par l’’ASN, le rapport local de Cattenom fait bien apparaitre un passage sur la formation pour renforcer les compétences, mais le CHSCT Exploitation a donné un Avis défavorable sur le bilan Formation Sécurité 2011 notamment pour la faiblesse du volume Radioprotection 519 heures pour le CNPE, chiffre non mentionné dans le rapport. Les élus du CHSCT font apparaitre dans le contexte de l’ECS (Evaluation Complémentaire de sûreté) de l’A.S.N que le rapport local de Cattenom ne contient pas de chapitre liés aux aspects de la sous-traitance et à l’externalisation INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM d’activités et sur les sujets liés à l’aspect humain, notamment effectifs et compétences. Nous faisons apparaitre également que le CNPE de Cattenom en 2011 n’a pas réactivé le groupe pluridisciplinaire RPS (risques psychosociaux) préférant axer l’intégration de ces risques dans le document unique 2013, notons l’absence de ces RPS (risques psychosociaux) dans le document unique 2011 et 2012. Quant au niveau de la radioprotection satisfaisant pour les intervenants si la limite réglementaire n’a pas été dépassée, il n’est fait mention des contaminations : 17 contaminés interne > SA (800Bq) et 2315 contaminés au C2 pour un nombre total de passage aux portiques C2 de 219729 soit 1.05%. Mr Jean-Marie MANGEOT Secrétaire du CHSCT Exploitation INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ANNEXES À la demande du CHSCT Exploitation, les recommandations qu’il avait formulées les années précédentes sont précisées ci-après. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM C H S C T OMITE YGIENE ECURITE ET ONDITIONS DE RAVAIL Cattenom le, 16 juin 2009 EXPLOITATION RESOLUTION du CHSCT Exploitation du CNPE de CATTENOM Concernant la mise en application du Chapitre II de la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire. Monsieur le Président du CHSCT, La loi du 13 juin 2006 sur la Transparence et Sûreté Nucléaire a modifié certains articles du code du travail. Ces modifications ont un impact sur les moyens et la formation des représentants du personnel en CHSCT. A l’heure actuelle, vous n’avez toujours pas mis en application les évolutions de ces articles du code du travail entraînées par cette loi. Notamment l’Article L 4 523-10 « Les représentants du personnel au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, y compris, le cas échéant, les représentants des salariés des entreprises extérieures, bénéficient d'une formation spécifique correspondant aux risques ou facteurs de risques particuliers, en rapport avec l'activité de l'entreprise. » Pour satisfaire à cet article du code du travail, nous demandons la mise en place d’une formation destinée aux membres CHSCT et représentants syndicaux des différents CHSCT EDF du site de CATTENOM. Cette formation pourra être réalisée par le cabinet Emergences, dont le cahier des charges vous est communiqué en pièce jointe. Les membres du CHSCT Exploitation exigent la mise en place de cette formation. Résolution votée à l’unanimité INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM C H S C T OMITE YGIENE ECURITE ET ONDITIONS DE RAVAIL Cattenom, le 16 juin 2011 EXPLOITATION Recommandations sur le rapport Sûreté 2010 concernant les INB 124-125-126-137 Le comité constate que le rapport sûreté 2010, aborde uniquement l’aspect technique des installations. Les membres considèrent que l’aspect social de l’entreprise est en lien direct avec la qualité d’exploitation et par voie de conséquence à la sûreté de nos installations. Quel que soit l’état technique d’une installation industrielle, le maintien de celle-ci à un niveau de sûreté optimale, ne peut être obtenu qu’avec une organisation générale stable et, irréprochable dans tous les domaines : des compétences et un savoir-faire exemplaire, des moyens humains et matériels à la hauteur des enjeux. Nous observons une dégradation continuelle des conditions de travail et de vie des salariés du nucléaire qu’ils soient EDF ou prestataires. Pour le comité, la course à la rentabilité, les pressions temporelles, l’injonction génèrent des risques psychosociaux. Ces risques ont un impact direct sur la sérénité des salariés, indispensable, pour garantir un haut niveau de sûreté. Le comité déplore un recours massif à la sous-traitance, et sous-traitance en cascade. De fait, les conditions de travail et de vie de ces salariés se sont fortement dégradées. L’ouverture du marché à la communauté européenne, engendre des difficultés de communication, de part les différentes langues, entre les intervenants et dans l’application des procédures techniques, de sécurité et d’alerte (alertes incendie, PUI, etc.…) Cet état de fait expose irrémédiablement ces salariés et leurs entourages, à des risques graves en cas d’incident ou d’accident. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM Les membres alertent la direction, les autorités de sûreté, l’inspection du travail, les pouvoir public sur le fait que de nombreux salariés prestataires, sont exploités, au moindre coût, de façon inacceptable, dans nos installations. Les entreprises prestataires agissent en toute impunité, avec la bénédiction des directions d’EDF-SA. Seules les organisations syndicales s’y opposent, et dénoncent cette situation, inadmissible, qui génère un risque psychosocial majeur, impactant directement la sûreté. L’entreprise donneuse d’ordre doit tout mettre en œuvre pour prohiber ses pratiques d’un autre temps afin de garantir un haut niveau de sûreté notamment au travers de la qualité du geste professionnel. En conséquence, les membres recommandent un recours limité à la soustraitance et un statut de haut niveau pour tous les salariés prestataires du nucléaire. L’exploitation et la responsabilité du parc nucléaire Français est confié au seul opérateur historique, EDF. Pour le comité, cette responsabilité ne peut être assumée pleinement que par une maîtrise 100% publique de l’exploitation nucléaire. De plus, afin de garantir un niveau de sûreté optimal, aucune spéculation sur l’énergie nucléaire ne doit être admise. La promulgation de la Loi NOME qui entre en vigueur au 1 juillet 2011 est contraire à ce principe et permet aux concurrents d’EDF de spéculer sur l’énergie nucléaire sans se préoccuper du niveau de sûreté des installations. Cette loi fragilisera également la capacité d’EDF, d’investissement et d’entretien des installations alors qu’elle restera la seule entreprise a assumer la responsabilité de sûreté du parc nucléaire français. Le comité recommande l’abrogation de la loi NOME ainsi que la renationalisation d’EDF. Le comité recommande une application stricte de l’article 21 de la loi n°2006-686 du 13 juin 2006, notamment sur les caractéristiques propres à chaque INB dans le domaine des incidents, accidents, des rejets radioactifs ou non, ainsi que les déchets entreposés sur le site. Même si les résultats du site sont satisfaisants, le non-respect de l’article 21 peut supposer une transparence opaque. Le rapport de 2010, sur la sûreté nucléaire et la radioprotection des installations nucléaire du cnpe de Cattenom n’a nullement pris en compte les recommandations des CHSCT, formulées les années précédentes (voir annexe). Mr Jean-Marie MANGEOT Secrétaire du CHSCT Exploitation INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM C H S C T OMITE YGIENE ECURITE ET ONDITIONS DE RAVAIL Cattenom, le 16 juin 2010 EXPLOITATION Recommandations sur le rapport Sûreté 2009 concernant les INB 124-125-126-137 Le comité s’interroge sur la réelle prise en compte de ses recommandations faites durant les années précédentes. Pour la 4ème édition des recommandations du CHSCT de Cattenom, le comité espère une lecture et une analyse, responsable, par l’ensemble des différents acteurs impliqués dans la sûreté nucléaire de notre pays. Concernant la garantie d’un haut niveau de sûreté de nos installations électronucléaires, le comité émet ses plus vives inquiétudes sur les conséquences d’une future loi spéculative. Ce projet de loi appelé « NOME » (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité) priorise, de fait, l’intérêt financier au détriment de la sûreté nucléaire. Le comité recommande le maintien d’une maîtrise 100 % publique du parc électronucléaire. La loi n°2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire en son article 21 stipule que « le rapport est soumis au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de l’installation nucléaire de base » afin d’y formuler des recommandations encore plus objectives, les membres souhaitent : - participer aux inspections de l’ASN - Etre destinataire de l’ensemble des mises en demeure et constats des ASN. - Les réponses de la direction à ces mises en demeure et constats des ASN. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM - Les compte rendu des analyses facteur humain des évènements sûreté. Les membres du comité recommandent une politique de gestion des stocks de pièces de rechange au niveau national et une gestion optimum des pièces de rechange disponibles sur le site afin de garantir une réactivité correspondant au meilleur niveau de sûreté du site. Lors des arrêts de tranche certains constats d’anomalie matériel, fortuit, ne sont pas pris en compte afin de ne pas affecter le budget et la durée de l’arrêt de tranche. Les membres du comité recommandent le remplacement du matériel défectueux dès le constat, sans report à l’arrêt suivant. Les membres du comité recommandent une vigilance sur les dépassements horaires, les durées maximum, quotidiennes et hebdomadaires du temps de travail, ainsi que le non-respect des périodes de repos quotidiennes qui peuvent comporter des risques importants vis à vis de la santé et de la sécurité des intervenants et, de fait sur la sûreté des installations. Les membres du comité dénoncent l’utilisation abusive des dérogations au temps de travail. L’organisation et les dysfonctionnements dans le travail conduisent actuellement à des pratiques inacceptables. Les membres du comité alertent sur la santé psychique des salariés EDF et prestataires. Cette dégradation entraîne une fragilisation, voire dans certains cas, une détérioration de la sérénité nécessaire à un haut niveau de sûreté. Les membres du comité signalent les éléments suivants manifestant cette fragilisation : - Surcharge de travail (multiplication des tâches et réduction des effectifs). - Intensification du travail (réduction du temps nécessaire à l’accomplissement de la tâche, multiplication des « imprévu » dans le travail, objectif inatteignable). - Désengagement professionnel. - Injustice sociale. - Eclatement des collectifs de travail, par des changements perpétuels d’organisation. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM - Conditions non propices à l’application des recommandations sûreté notamment sur les nécessaires attitudes interrogatives. - Intensification de l’externalisation des activités. - Pas de suivi de la formation des intervenants prestataires. - Renouvellement des contrats aux moins disant et, pression permanente, sur les prestataires à la limite de l’ingérence. Ces éléments de fragilisation de la sûreté nucléaire trouvent leur origine dans les pressions multiples issues des changements intervenus depuis quelques années dans les orientations de la production d’électricité. L’ensemble de ces éléments favorise l’émergence d’écart et de nonqualité. Les membres du comité déplorent l’application de l’équipe minimum pendant les périodes de conflit et le week-end. Les membres estiment qu’il est irresponsable d’affaiblir une organisation de travail qui doit assurer, à tout instant, la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, sachant que la totalité de l’effectif est imposée en début de poste. Comme au paragraphe de la loi « NOME » les membres du comité constatent, depuis l’ouverture du capital, une dérive dangereuse de l’intérêt financier sur l’intérêt de sûreté. Les risques incendie, sanitaires et environnementaux sont des risques majeurs dans une INB. Les membres du comité recommandent la mise en place d’une organisation de sapeurs pompiers professionnels du Service Départementale d’Incendie et de secours (S.D.I.S.) sur le site et cela à l’instar d’autres pays européens, exploitant des INB, qui ont adopté cette organisation. L’organisation actuelle, mis en place par EDF sur le CNPE, n’est pas adaptée et met en danger la sécurité, la vie des intervenants ainsi que la sûreté des installations. Les membres rappellent la résolution du comité du 16 juin 2009 (voir annexe). Ils réaffirment leur exigence en matière de formation spécifique correspondant aux risques, ou aux facteurs de risques particuliers en rapport avec l’activité de l’entreprise art L 4523-10. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM Les membres du comité recommandent d’augmenter le volume de formation, qui même s’il peut apparaître élevé pour le néophyte est en baisse depuis plusieurs années. Sur le tutorat, les membres du comité dénoncent les difficultés pour les nouveaux arrivants, de bénéficier d’un accompagnement pérenne et de qualité due aux charges de travail en constante augmentation. Les membres du comité recommandent donc de baisser les charges de travail des tuteurs en créant des postes supplémentaires afin qu’ils puissent consacrer plus de temps aux nouveaux arrivants. Le volume de formation affiché ne prend en compte que le personnel EDF, alors que les activités de maintenance, sont de plus en plus sous-traitées. Le comité n’a de ce fait pas de visibilité sur la formation des entreprises extérieures. Par conséquent, les membres du comité exigent les éléments factuels concernant la formation des salariés prestataires. Les membres dénoncent la mise en place d’un nouveau mode d’évaluation des compétences. Ces évaluations deviennent plus un outil de management qu’une réelle formation. Pour exemple, certains recyclages se sont restreints à des contrôles de connaissance sans remise à niveau préalable. Le risque psychosocial d’origine professionnel est désormais établi et reconnu dans l’entreprise. Ces pathologies constatées depuis plusieurs années, connaissent toujours, un taux d’incidence et de prévalence sans cesse en accroissement. L’analyse des origines de ces pathologies laisse apparaître de nombreux dysfonctionnements organisationnels ayant un impact, à la fois sur la santé des salariés, mais aussi sur le travail, son organisation, les conditions de sa réalisation, sa qualité. Les dégradations des conditions de travail, la surcharge de travail dues au manque d’effectif, les objectifs inatteignables, augmentent la souffrance au travail. Ces risques psychosociaux ont un impact direct sur le niveau de sûreté et sur les conditions d’exploitation des INB. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM Les membres du comité recommandent une véritable gestion des emplois et des compétences à la hauteur de l’enjeu de l’exploitation d’une INB. Les membres du comité recommandent une exploitation sereine en priorisant, la sûreté, la sécurité et les conditions de travail à la rentabilité. Concernant les rejets et l’environnement, la loi sur la transparence nucléaire définit, que chaque INB établi, chaque année, un rapport qui expose la nature et les résultats des mesures des rejets radioactifs et non radioactifs de l’installation dans l’environnement. Dans le rapport présenté, les résultats sont exposés pour l’ensemble des 4 INB du CNPE de Cattenom. Les membres du comité sont dans l’incapacité de formuler quelconques recommandations concernant ce domaine. Les membres du comité recommandent de faire figurer, dans les différents tableaux les valeurs des années précédentes, ainsi qu’un indicateur graphique de tendance. La loi sur la transparence donne des prérogatives plus étendues au C.H.S.C.T. La direction considère que le C.I.E.S.C.T. (Comité d’Inter entreprise pour la Sécurité et les Conditions de Travail) peut se substituer au C.H.S.C.T. de site. Or, les membres du comité constatent que cet organisme est largement insuffisant et a montré ses limites. Les représentants des entreprises prestataires sont que rarement présents et subissent de nombreuses pressions quant à leur participation et à leur prise de parole. Les membres du comité recommandent la mise en place d’un véritable C.H.S.C.T. de site avec des représentants, tant EDF que prestataires qui disposent de l’ensemble des prérogatives des C.H.S.C.T. s’appuyant sur les moyens nécessaires en terme de temps et de formation. Ce C.H.S.C.T. multi-professionnel est la seule réponse à une véritable politique de prévention des risques, de l’hygiène et des conditions de travail des salariés intégrant les interfaces EDF - Prestataires. Le comité recommande un retour à un fonctionnement, de la filière CHSCT à 4 comités : - 1 CHSCT Exploitation ½. - 1 CHSCT Exploitation ¾. - 1 CHSCT Maintenance. - 1 CHSCT Tertiaire. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM ANNEXE Recommandations sur le rapport Sûreté 2009 C H S C T OMITE YGIENE ECURITE ET ONDITIONS DE RAVAIL Cattenom le, 16 juin 2009 EXPLOITATION RESOLUTION du CHSCT Exploitation du CNPE de CATTENOM Concernant la mise en application du Chapitre II de la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire. Monsieur le Président du CHSCT, La loi du 13 juin 2006 sur la Transparence et Sûreté Nucléaire a modifié certains articles du code du travail. Ces modifications ont un impact sur les moyens et la formation des représentants du personnel en CHSCT. A l’heure actuelle, vous n’avez toujours pas mis en application les évolutions de ces articles du code du travail entraînées par cette loi. Notamment l’Article L 4 523-10 « Les représentants du personnel au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, y compris, le cas échéant, les représentants des salariés des entreprises extérieures, bénéficient d'une formation spécifique correspondant aux risques ou facteurs de risques particuliers, en rapport avec l'activité de l'entreprise. » Pour satisfaire à cet article du code du travail, nous demandons la mise en place d’une formation destinée aux membres CHSCT et représentants syndicaux des différents CHSCT EDF du site de CATTENOM. Cette formation pourra être réalisée par le cabinet Emergences, dont le cahier des charges vous est communiqué en pièce jointe. Les membres du CHSCT Exploitation exigent la mise en place de cette formation. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM OMITE YGIENE ECURITE ET ONDITIONS DE RAVAIL Cattenom, le 16 juin 2009 EXPLOITATION Recommandations sur le rapport Sûreté 2008 concernant les INB 124-125-126-137 . Le comité déplore, pour la troisième fois, la présentation d’un document peu exhaustif et regrette, malgré nos demandes, de ne pas avoir été destinataire : - du rapport facteur humain des événements sûreté, - de l’ensemble des mises en demeure des ASN, - des comptes-rendus d’inspection de l’ASN, La communication, en toute transparence, de ces documents au Comité Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail, aurait permis une analyse plus précise du rapport de sûreté 2008 qui s’allège d’année en année. Concernant les recommandations des C.H.S.C.T. sur le rapport de sûreté de 2006 et 2007, nous constatons une fois de plus, que la direction d’EDF ne tient nullement compte des recommandations formulées par le comité (voir annexe 1 et 2). . Les membres du comité recommandent une politique d’investissement importante et renforcée pour : - Remplacer le matériel obsolescent. - La pérennité du matériel. - La prise en compte du vieillissement des équipements mécaniques, électriques ou électroniques dans les programmes de surveillance et de maintenance. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM . Les membres du comité recommandent une politique de gestion des stocks de pièces de rechange au niveau national et une gestion optimum des pièces de rechange disponibles sur le site afin de garantir une réactivité correspondant au meilleur niveau de sûreté du site. . Lors des arrêts de tranche certains constats d’anomalie matériel, fortuit, ne sont pas pris en compte afin de ne pas affecter le budget et la durée de l’arrêt de tranche. Les membres du comité recommandent le remplacement du matériel défectueux dès le constat, sans report à l’arrêt suivant. . Les membres du comité recommandent une vigilance sur les dépassements horaires, les durées maximum, quotidiennes et hebdomadaires du temps de travail, ainsi que le non-respect des périodes de repos quotidiennes qui peuvent comporter des risques importants vis à vis de la santé et de la sécurité des intervenants et, de fait sur la sûreté des installations. . L’organisation et les dysfonctionnements dans le travail conduisent actuellement à des pratiques inacceptables. Les membres du comité alertent sur la santé psychique des salariés EDF et prestataires. Cette dégradation entraîne une fragilisation, voire dans certains cas, une détérioration de la sérénité nécessaire à un haut niveau de sûreté. Les membres du comité signalent les éléments suivant manifestant cette fragilisation : - Surcharge de travail (multiplication des tâches et réduction des effectifs). - Intensification du travail (réduction du temps nécessaire à l’accomplissement de la tâche, multiplication des « imprévu » dans le travail, objectif inatteignable). - Désengagement professionnel. - Injustice. - Eclatement des collectifs de travail. - Conditions non propices à l’application des recommandations sûreté notamment sur les nécessaires attitudes interrogatives. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM Ces éléments de fragilisation de la sûreté nucléaire trouvent leur origine dans les pressions multiples issues des changements intervenus depuis quelques années dans les orientations de la production d’électricité. L’ensemble de ces éléments favorise l’émergence d’écart et de nonqualité. . Les membres du comité déplorent l’application de l’équipe minimum pendant les périodes de conflit. Les membres estiment qu’il est irresponsable d’affaiblir une organisation de travail qui doit assurer, à tout instant, la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, sachant que la totalité de l’effectif est imposée en début de poste. . Les membres du comité constatent, depuis l’ouverture du capital, une dérive dangereuse de l’intérêt financier sur l’intérêt de sûreté. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM C H S C T OMITE YGIENE ECURITE ET ONDITIONS DE RAVAIL Cattenom, le 13 mai 2008 EXPLOITATION Recommandations sur le rapport Sûreté 2007 concernant les INB 124-125-126-137 • Le comité déplore, une nouvelle fois, la faiblesse du document peu exhaustif et regrette, malgré nos demandes, de ne pas avoir été destinataire : - du rapport facteur humain des événements sûreté, - de l’ensemble des mises en demeure des ASN, - des comptes-rendus d’inspection de l’ASN, La communication, en toute transparence, de ces documents au Comité Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail, aurait permis une analyse plus précise du rapport de sûreté 2007. Concernant les recommandations des C.H.S.C.T. sur le rapport de sûreté de 2006, nous constatons une fois de plus, que la direction d’EDF a fait la sourde oreille et tient nullement compte des recommandations formulées par le comité. • Le comité recommande de faire figurer, dans les différents tableaux, les valeurs des années précédentes ainsi qu’un indicateur graphique de tendance. 1- SURVEILLANCE ET MAINTENANCE DES INSTALLATIONS • Les membres du comité recommandent une politique d’investissement nécessaire au remplacement du matériel obsolète, afin d’assurer une INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM exploitation des INB en toute sûreté et sécurité pour le public et l’environnement. • En cas d’aléas techniques, les membres du comité recommandent une gestion optimum des pièces de rechange et leur disponibilité sur le site, afin de garantir une réactivité correspondant au meilleur niveau de sûreté du site. Pour exemple, le comité dénonce : - le démontage de matériel sur une tranche à l’arrêt pour dépanner une autre tranche, -le fait de redémarrer une tranche avec du matériel de contrôle hors service. • Le comité recommande une réelle politique de l’emploi et de la gestion des compétences, suffisantes, afin de garantir un niveau de surveillance et de maintenance optimum des installations. Le comité proscrit la surveillance et l’exploitation des INB en équipe « réduite ». L’effectif total de l’équipe est indispensable pour faire face à un événement fortuit. Le comité dénonce certaines coutumes hiérarchiques tendant à imposer des fonctionnements d’équipes réduites, les week-ends et jours fériés, ainsi que pendant les périodes conflictuelles. • Pour le comité, la notion de multi- spécialité prônée par la direction, porte à terme le risque de dilution des compétences par la disparition de spécialistes métier. Les représentants du personnel en C.H.S.C.T. recommandent un renforcement des moyens humains permettant de garantir la réalisation des activités dans le respect des différents référentiels. 2- LE RISQUE INCENDIE • Les membres du comité recommandent la mise en place d’une organisation de sapeurs pompiers professionnels du Service Départemental d’Incendie et de Secours (S.D.I.S.) sur le site et cela à l’instar d’autres pays européens exploitant des INB, qui ont adopté cette organisation. L’organisation actuelle, mise en place par EDF sur le CNPE, n’est pas adaptée et met en danger la sécurité, la vie des intervenants ainsi que la sûreté des installations. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM 3- FORMATION ET SUIVI DES COMPETENCES • Le volume de formation affiché ne prend en compte que le personnel EDF, alors que les activités de maintenance sont de plus en plus soustraitées. Le comité n’a de ce fait pas de visibilité sur la formation des entreprises extérieures. Par conséquent, les membres du comité exigent les éléments factuels concernant la formation des salariés prestataires. Sur la qualité de la formation, en plus du manque de formateurs et du recours à la sous-traitance, l’appel à des agents non formateurs sollicités pour assurer en lieu et place des formateurs permanents, la professionnalisation de leurs collègues, fait courir un risque collectif important sur le registre de la qualité de la formation professionnelle, dans un milieu professionnel hautement sensible. 4- IMPACT DU RISQUE PSYCHO –SOCIAL SUR LA SÛRETE NUCLEAIRE • D’après le rapport de l’inspection générale pour la sûreté nucléaire 2007, Mr VIROTTE déclare : «Le lien entre santé, bien-être au travail et sûreté n’est plus à démontrer ». Le risque psychosocial d’origine professionnel est établi et reconnu dans l’entreprise. Or, ces pathologies constatées depuis plusieurs années connaissent, aujourd’hui, un taux d’incidence et de prévalence sans cesse en accroissement. L’analyse des origines de ces pathologies laisse apparaître de nombreux dysfonctionnements organisationnels, ayant un impact à la fois sur la santé des salariés, mais aussi sur le travail, son organisation, les conditions de sa réalisation, sa qualité. Les exigences nouvelles de l’entreprise dues à sa transformation (Société Anonyme) ont priorisé la rentabilité au détriment des conditions de travail des salariés EDF et prestataires. Les dégradations des conditions de travail, la surcharge de travail du au manque d’effectifs, les objectifs inatteignables, conséquences d’un programme politique de séduction des actionnaires, augmentent la souffrance au travail. Ces risques psychosociaux ont un impact direct sur le niveau de sûreté et sur les conditions d’exploitation des INB. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM Les membres du comité recommandent une véritable gestion des emplois et des compétences à la hauteur de l’enjeu de l’exploitation d’une INB. La recherche frénétique d’un Kd (coefficient de disponibilité) comparatif à certains pays voisins qui n’ont pas les mêmes contraintes liées à un parc nucléaire tel que celui d’EDF, est une ambition inaccessible génératrice de risques( sûreté, sécurité, psychosocial). Les membres du comité recommandent une exploitation sereine en priorisant : la sûreté, la sécurité et les conditions de travail, à la rentabilité. 5- REJETS ET ENVIRONNEMENT • Le comité recommande de profiter du report des opérations de lessivage des générateurs de vapeur par les autorités de sûreté, pour étudier d’autres possibilités que celle d’un rejet de 80 tonnes d’ammoniac dans l’atmosphère. Par exemple : un recombineur H2 ou un autre procédé. Concernant ce report, le comité se satisfait de la décision des autorités de sûreté. • L’article 21 de la loi du 13 juin 2006 définit, que chaque INB doit établir chaque année, un rapport qui expose la nature et les résultats des mesures des rejets radioactifs et non radioactifs de l’installation dans l’environnement. Dans le rapport présenté, les résultats sont exposés pour l’ensemble des quatre INB du CNPE de Cattenom. Les membres comité sont dans l’incapacité de formuler quelconques recommandations concernant ce domaine sur chaque INB. 6- C.H.S.C.T de site • La loi sur la transparence donne des prérogatives plus étendues au C.H.S.C.T. La direction considère que le C.I.E.S.C.T. (Comité Inter entreprise pour la Sécurité et les Conditions de Travail) peut se substituer au C.H.S.C.T. de site. Or, les membres du comité constatent que cet organisme est largement insuffisant et a montré ses limites. Les représentants des entreprises INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM prestataires sont que rarement présents et subissent de nombreuses pressions, quant à leur participation et à leur prise de parole. Les membres du comité recommandent la mise en place d’un véritable C.H.S.C.T. de site avec des représentants, tant EDF que prestataires, qui disposent de l’ensemble des prérogatives des C.H.S.C.T. s’appuyant sur les moyens nécessaires en terme de temps et de formation. Ce C.H.S.C.T. multi-professionnel est la seule réponse à une véritable politique de prévention des risques, de l’hygiène et des conditions de travail des salariés, intégrant les interfaces EDF - Prestataires. • Le comité recommande un retour à un fonctionnement de la filière C.H.S.C.T. à quatre comités : - 1 CHSCT Exploitation ½ - 1 CHSCT Exploitation ¾ - 1 CHSCT Maintenance - 1 CHSCT Tertiaire INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM OMITE YGIENE ECURITE ET ONDITIONS DE RAVAIL C H S C T Cattenom, le 12 juin 2007 EXPLOITATION 3/4 Recommandations sur le dossier Sûreté 2006 concernant les INB 126137 • Le comité déplore la faiblesse du document, peu exhaustif, et regrette de ne pas avoir été destinataire : - Du rapport facteur humain des événements sûreté, - De l’ensemble des mises en demeure des ASN - Des comptes-rendus d’inspection de l’ASN. La communication, en toute transparence, de ces documents au Comité Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail, aurait permis une analyse plus précise du rapport de sûreté 2006. 1-SURVEILLANCE ET MAINTENANCE DES INSTALLATIONS • Les membres du comité recommandent une politique d’investissement nécessaire au remplacement du matériel obsolète afin d’assurer une exploitation des INB en toute sûreté et sécurité pour le public et l’environnement. • En cas d’aléas techniques, les membres du comité recommandent une gestion optimum des pièces de rechange et leur disponibilité sur le site, afin de garantir une réactivité correspondant au meilleur niveau de sûreté du site. • Les membres du comité remarquent que les agents signalent des difficultés pour disposer d’outillage adapté et en bon état, de petits consommables ainsi que certains Équipements de Protection Individuelle. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM • Les membres du comité demandent la prise en compte et le traitement des Demandes d’Intervention en attente. Les membres rappellent que certains événements sont survenus par les non prise en compte de ces D.I. • Les membres du comité émettent des doutes sur le maintien de l’intégrité de la première barrière (gaine-combustible) dû à une forte sollicitation thermique de celle-ci, suite à l’intensification des variations de charge à la demande du réseau. Ils recommandent un fonctionnement stable (de base) à l’image, d’autres pays européens exploitants des INB. 2- LE RISQUE INCENDIE • Les membres du comité recommandent la mise en place d’une organisation de sapeurs pompiers professionnels du Service Départemental d’Incendie et de Secours (S.D.I.S.) sur le site et cela à l’instar d’autres pays européens, exploitant des INB, qui ont adopté cette organisation. L’organisation actuelle, mis en place par EDF sur le CNPE, n’est pas adaptée et met en danger la sécurité, la vie des intervenants ainsi que la sûreté des installations. 3- FORMATION ET SUIVI DES COMPETENCES • Les membres du comité recommandent d’augmenter le volume de formation, qui même s’il peut apparaître élevé pour le néophyte, est en baisse depuis plusieurs années (moins 19593 heures depuis 2001). • Sur le tuteurât, les membres du comité dénoncent les difficultés pour les nouveaux arrivants, de bénéficier d’un accompagnement pérenne et de qualité due aux charges de travail en constante augmentation. Les membres du comité recommandent donc de baisser les charges de travail des tuteurs en créant des postes supplémentaires afin qu’ils puissent consacrer plus de temps aux nouveaux arrivants. • Le volume de formation affiché ne prend en compte que le personnel EDF, alors que les activités de maintenance, sont de plus en plus soustraitées. Le comité n’a de ce fait pas de visibilité sur la formation des entreprises extérieures. Par conséquent, les membres du comité exigent les éléments factuels concernant la formation des salariés prestataires. INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM 4- IMPACT DU RISQUE PSYCHO –SOCIAL SUR LA SURETE NUCLEAIRE • Le risque psychosocial d’origine professionnel est désormais établi et reconnu dans l’entreprise, bien qu’il ne figure pas encore, explicitement, dans le Document Unique d’évaluation des risques. Or, ces pathologies constatées depuis plusieurs années, connaissent, aujourd’hui, un taux d’incidence et de prévalence sans cesse en accroissement. L’analyse des origines de ces pathologies laisse apparaître de nombreux dysfonctionnements organisationnels ayant un impact, à la fois sur la santé des salariés, mais aussi sur le travail, son organisation, les conditions de sa réalisation, sa qualité. Les exigences nouvelles de l’entreprise dues à sa transformation (Société Anonyme) ont priorisé la rentabilité au détriment des conditions de travail des salariés EDF et prestataires. Pour exemple, le budget alloué aux conditions de travail en 2005 ne représente plus que 1/5ème de celui de 2003. Les dégradations des conditions de travail, la surcharge de travail dues au manque d’effectif, les objectifs inatteignables, augmentent la souffrance au travail. Ces risques psychosociaux ont un impact direct sur le niveau de sûreté et sur les conditions d’exploitation des INB. Les membres du comité recommandent une véritable gestion des emplois et des compétences à la hauteur de l’enjeu de l’exploitation d’une INB. Les membres du comité recommandent une exploitation sereine en priorisant, la sûreté, la sécurité et les conditions de travail à la rentabilité. Conformément à la résolution du Comité Local de Coordination des C.H.S.C.T., les membres du comité demandent la tenue d’un moratoire concernant toutes réorganisations dans l’attente des résultats de l’enquête psychosociale externe. 5-REJET ET ENVIRONNEMENT • L’article 21 de la loi du 13 juin 2006 définit, que chaque INB établi, chaque année, un rapport qui expose la nature et les résultats des mesures des rejets radioactifs et non radioactifs de l’installation dans l’environnement. Dans le rapport présenté, les résultats sont exposés pour l’ensemble des INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE BASE DE CATTENOM quatre INB du CNPE de Cattenom. Les membres comité sont dans l’incapacité de formuler quelconques recommandations concernant ce domaine. 6- C.H.S.C.T de site • La loi sur la transparence donne des prérogatives plus étendues au C.H.S.C.T. La direction considère que le C.I.E.S.C.T. (Comité d’Inter entreprise pour la Sécurité et les Conditions de Travail) peut se substituer au C.H.S.C.T. de site. Or, les membres du comité constatent que cet organisme est largement insuffisant et a montré ses limites. Les représentants des entreprises prestataires ne sont que rarement présents et subissent de nombreuses pressions quant à leur participation et à leur prise de parole. Les membres du comité recommandent la mise en place d’un véritable C.H.S.C.T. de site avec des représentants, tant EDF que prestataires qui disposent de l’ensemble des prérogatives des C.H.S.C.T. s’appuyant sur les moyens nécessaires en terme de temps et de formation. Ce C.H.S.C.T. multi-professionnel est la seule réponse à une véritable politique de prévention des risques, de l’hygiène et des conditions de travail des salariés intégrant les interfaces EDF - Prestataires. EDF Direction Production Ingénierie CNPE de Cattenom BP 41 – 57570 Cattenom Contact : mission communication Tél. : 03 82 51 70 05 Siège social 22-30 avenue de Wagram 75008 PARIS R.C.S. Paris 552 081 317 SA au capital de 924 433 331 euros Images : Médiathèque EDF ; DR. www.edf.com Conception et réalisation :