Le dossier de presse

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Le dossier de presse
Communiqué de presse
UN PROJET RÉALISÉ PAR
ANJI DINH VAN, MELISSA EPAMINONDI, SOPHIE VIGOUROUS © l 140, 2011
l 140 : une édition de 500 nuits
l 140 : UNE ÉDITION
DE 500 NUITS
Adresse : 36, rue Durantin 75018 Paris
Surface : 34 m2
Distribution : 1 Chambre / Douche à l’italienne / WC séparé / Bar / Séjour
Vitrine QUANTUM GLASS ™ opaque ou transparente selon envies
Sans statut défini ni vocation particulière, mise à part celle
d’être en constante mutation, Mélissa Epaminondi, l’acquit
en 2006, pour en faire son habitat privé et principal. Elle
décida rapidement de convertir cet espace de contraintes
liées à sa taille et à sa grande vitrine donnant sur la rue, en
un terrain propice à divers expérimentations artistiques. Le
lieu fut baptisé « l.140 »
D’une architecture de contrainte
a un habitat de confort :
un concept artistique, une œuvre d’art
Le projet «l 140, une édition de 500 nuits» est né de
la rencontre de trois personnes: Mélissa Epaminondi
– architecte et artiste, Anji Dinh-Van – responsable du
dévéloppement de Andrea Crews, et Sophie Vigourous –
directrice de la galerie Jousse Entreprise, art contemporain.
Willy Ronis Rue Tholozé, Montmarte, 1956
Le n°36 rue Durantin, est un petit immeuble, faisant l’angle
avec la rue Tholozé, construit vraissemblablement en 1926
lors de l’exposition universelle afin de combler un vide d’une
largeur de 1m40 et d’une longueur de 9 m. Dans un but
d’harmoniser le tissu urbain, la vocation de ce lieu ne fut pas
celle d’être habitable. En 1956, Willy Ronis, l’immortalisa en
tant que cordonnerie dans un de ses clichés.
C’est en faisant référence aux Femmes-maison de Louise
Bourgeois, que nous est venue l’idée de faire expérimenter à
autrui, cette architecture atypique en explorant une nouvelle
fonction: la parodie d’une chambre d’hôtel. Un hôtel d’1
chambre plus exactement. Nous avons décidé de valoriser
les faiblesses de ce lieu, de les convertir en atout majeur
et intéressant à partager avec des personnes extérieures.
Au-delà d’une revendication féministe dénonçant le poids
écrasant de la maison dans la vie d’une femme au foyer,
comme pourraient le faire penser les titres de Louise
Bourgeois, il s’agit d’un noyau immense d’inspiration.La
maison est le contenant idéal de tous les souvenirs et en
particulier de ceux de l’enfance et des rencontres. « l 140 »,
n’est pas un hôtel, mais une édition artistique: une édition
de 500 exemplaires à expérimenter. 500 nuits à vivre dans
une oeuvre d’art.
Il s’agit de bâtir une histoire, en même temps que nous
bâtissons les murs de notre maison. Les acteurs en seront
nous 3, des artistes, des amis, des visiteurs.
l 140 : une édition de 500 nuits
Aujourd’hui l’intime est un espace à récupérer, un territoire
à reconquérir. Dans la société actuelle l’individu n’est plus
considéré dans son unicité, mais il fait partie d’une masse
qui elle seule est entité.
Nous proposons donc une œuvre d’art concrétisée sous
la forme d’une édition de 500 nuits hors des références
« contemporaine design » dans un espace dont l’unité de
mesure se compte en lit double standard (140x190cm). En
mesure de lit, l’espace fait 4 lits de long x 1 lit de large (sur un
rdc et un étage).
B - Des murs comme une toile
Des murs comme une sculpture
Des murs comme une installation sonore
Des murs comme un écran de cinéma
Des murs comme un livre ....
Nous souhaitons inviter des artistes à bâtir le lieu avec nous.
Nous leur proposons d’intervenir à la manière d’un artisan
d’une façon décalée par rapport à leur pratique courante.
Nous leur demandons de penser le lieu, de se mettre à son
service. Leur « marque de fabrique » n’apparaîtra pas mais
existera d’une autre manière, dans la subtilité du geste et
d’une façon ludique.
A - Un « hôtel » d’1 chambre:
De Duchamp à Stella, d’autres artistes ont manifesté
l’importance de forme d’art inscrites dans le réel en dehors
des régles de l’illusion de la tradition picturale issue de
la Renaissance, sans pour autant oublier que l’artiste du
16ème siècle est lié à la commande. La meilleure manière
d’intervenir artistiquement dans la société est d’y être
présent économiquement par le moyen d’une structure
qui relie l’art et l’industrie, un art ancré dans la vie, la
vie quotidienne. Nous proposons de manière singulière
et personnelle la métaphore d’une chambre d’hôtel,
directement inscrite dans l’espace public de la ville. Les murs
de la chambre sont la propre interface entre le dehors et le
dedans offrant le choix de se protéger du dehors (dans la
chambre annexe, cf plan) ou à l’inverse d’être directement
connecté avec l’extérieur (vivre dans espace vitrine). La
dimension que nous cherchons à explorer se rapporterait à
l’espace de l’intime d’une ou deux personnes.
Le peintre Tim Eitel (D) est invité à peindre les murs de
l 140. L’artiste Ange Leccia (F) s’occupera de mettre en
place le dispositif vidéo de l’espace du haut et de l’annexe.
Apichatpong Weerasethakul (TH) proposera une sélection
de films disponibles dans le lieu ainsi que Sam Samore
(USA). La bande son de l140 sera réalisée par Carsten Nicolaï
(D). Le mur de pierres du rez-de-chaussée sera nettoyé par
l’ariste Karin Sander(D). Florence Doléac (F) interviendra
ludiquement dans l’espace. Gerard Wajcman (F) proposera
les livres de la bibliothéque. Le dancefloor sera imaginé par
Philippe Jousse (F), le chanteur Christophe interviendra sur
l’objet radio. Les Fréres Baschet (F) réaliseront l’évier musical
du bar. Enfin Peter Saville (Uk) et Anna Blessmann (D)
proposeront la signalétique du projet.
L’édition d’un magazine: un ouvrage comprenant des
interviews d’écrivains sera édité. Ils répondent tous à
la questions « Quel serait l’hôtel idéal pour vous ? ». Ces
entretiens ont été réalisés durant la phase de recherche et de
travail sur le projet l 140 pour nous aider à bâtir le lieux de
manière plus précise.
l 140 / LE PARADOXE DE LA FAÇADE
L 140 / LE PARADOXE
DE LA FAÇADE
Vincent Loiret
comme un couloir et que les mouvements n’y sont pas aisés.
C’est aussi un lieu où l’on est plutôt seul, éventuellement
à deux, qui n’a en tout cas pas vocation à être un espace de
réception…
l 140 se présente donc comme un lieu singulier dans lequel il
semble difficile d’habiter. On peut à ce propos se demander
s’il était vraiment possible d’en faire un lieu de vie. C’est
pourtant le projet qu’ont mené Mélissa Epaminondi, Sophie
Vigourous et Anji Dinh Van à une nuance près : un lieu
à vivre plus qu’un lieu de vie. Trop exigu, trop ouvert sur
l’extérieur, l 140 se positionne délibérément du côté de
l’excès. Il n’y a pas de place pour un débattement minimum,
comme chez Absalon, surtout pas d’espace nécessaire,
tel que l’évoque E.T.Hall dans La dimension cachée. l 140
prend sens dans toutes ces questions, posées pêle-mêle :
Que sommes-nous capables d’endurer ? Quelle limite entre
ce que l’on expose de soi et ce que l’on ne montre pas ?
Quelle limite entre le privé et le public, entre le dehors et le
dedans ? Autant de questions d’une actualité on ne peut plus
criante. l 140 ne s’habite donc qu’à certaines conditions, à
commencer par le fait que c’est un lieu de provocation, un
lieu qui ne laisse d’autre choix que de vivre l’expérience qu’il
propose, ou impose, le temps d’une nuit. l 140 invite à habiter
l’artifice d’une ville, aujourd’hui, à distance de tout rythme
ou schéma naturel.
l 140 avant travaux, 2007
Un tout petit immeuble, sur deux niveaux, quartier des
Abbesses, à Paris. Un mètre quarante de largeur, presque
un couloir... l 140 est à n’en pas douter un immeuble vitrine.
Faut-il pourtant n’y voir qu’une façade ? Et puisque ce lieu
a, pour devenir l 140, été transformé en habitation, faut-il
désormais le considérer comme une façade d’habitation ou
serait-il au contraire une façade que l’on habite ? Un lieu
depuis toujours étrange, qu’en son temps, Willy Ronis avait
immortalisé ; c’était alors l’atelier d’un cordonnier. l 140 est
un lieu où l’on passe, à commencer par le fait qu’il s’organise
Habiter un tel espace pose tout un ensemble de questions
complexes relatives au statut de l’intimité aujourd’hui. Si
de nombreuses expériences sont menées à ce sujet, plus
ou moins consciemment, à commencer par les multiples
émissions de télé réalité, peu tendent à penser cette intimité
surexposée, pour reprendre les termes du psychanalyste
Serge Tisseron. l 140 propose une expérience brute : pas
de virtuel, que du réel. L’habitant d’l 140 vit l’expérience de
plein fouet. Il y a quelque chose de l’ordre de l’extimité, et ce
en tant qu’il est question d’exposer son intimité, d’en faire
l’expérience, sans nécessairement tomber dans les travers
de l’exhibitionnisme. L’expérience engage également chaque
passant, qui devient voyeur. L’espace est ouvert sur la rue
l 140 / LE PARADOXE DE LA FAÇADE
et questionne autant de l’intérieur que de l’extérieur. Pour
ce qui est de l’espace en lui-même, il est organisé comme
un couloir. C’est un lieu linéaire, les fonctions s’enchaînent
sans réel cloisonnement. On passe ainsi de la chambre à
la salle de bains, ou encore de l’entrée à la chambre, sans
distinction… Il y est donc difficile de marquer pleinement
son intimité. L’existence de certains aménagements peut
par ailleurs paraître incongrue, telle cette piste de danse,
imaginée par Florence Doléac et Philippe Jousse, qui engage
à vivre seul, au regard de tous, tout au moins de soi-même,
une expérience collective. Du collectif individuel. Une
forme d’introspection sous l’œil de multiples témoins. Une
expérience de l’extime, en somme…
Ponty de ce que serait une œuvre d’art ; un regard sur le
réel, une interprétation. L’ensemble donne quelque chose
d’atemporel, qui transcende toute idée de tendance. Il y
a du non-démonstratif dans ce projet, cependant que les
artistes choisis pourraient aussi être considérés comme
une façade du projet. L’écueil du « fait par des artistes »
reste pourtant très précisément évité par la nature même
de leurs interventions. Les pistes sont brouillées, obligeant
l’habitant à porter son attention sur le lieu, plus exactement
sur l’expérience proposée, et donc en définitive sur lui
même. L 140 évite de poser trop de repères auxquels nous
pourrions nous raccrocher. Et si l’immeuble fait façade, on
peut considérer que le projet fait front.
Seconde étape du projet, l’aménagement du lieu. Jusque là,
le projet semble assez simple : imaginer un lieu qui mette en
question le statut et les formes de l’intimité aujourd’hui. On
aurait donc pu s’attendre à lieu un peu cosy, qui donne envie
de s’y installer, qui fasse oublier la mise en vitrine imposée.
Au lieu de cela, Mélissa Epaminondi, Sophie Vigourous et
Anji Dinh Van ont choisi une toute autre option, celle d’une
apparente discrétion, celle d’une brutalité discrète, aussi.
L’intervention reste donc très respectueuse de l’esprit du
lieu, à commencer par son architecture… Une discrétion
qui pourrait pourtant sembler paradoxale au regard des
personnes invitées à aménager le lieu. Carsten Nicolaï, Sam
Samore, Apichatpong Weerasethakul, Gérard Wajcman,
le chanteur Christophe, entre autres… Un ensemble très
hétéroclite d’artistes, designers, vidéastes, intellectuels,
tous choisis par affinité, envie, passion… Certains, connus,
d’autres moins. Certains, contemporains, d’autres moins.
Chacun a été invité à penser une intervention discrète pour
le lieu, ainsi Ange Leccia ne propose-t-il qu’un schéma
de câblage du matériel vidéo, Tim Eitel repeint un mur
uniformément, ou presque, tandis que Dewar & Gicquel
en transforment un autre, à leur manière. Les frères
Baschet poursuivent leurs recherches en proposant un
évier sculptural et sonore. Le graphiste Peter Saville, qui
s’est illustré dans le milieu du rock, s’occupe avec Anna
Blessmann de la signalétique du projet. Apichatpong
Weerasethakul, palme d’or du festival de Cannes en 2010,
présente un choix de films, tout simplement…
Faire façade, justement, est-ce réellement ce que propose
l 140 ? Et c’est là tout le jeu d’l 140 que de jouer sur ce
paradoxe. Faire façade est une tendance bien actuelle :
montrer, se montrer, paraître. Or, l 140 est bien une façade
d’habitation en même temps qu’il est une façade que l’on
habite. L’expérience oblige donc chaque habitant à faire
l’épreuve de ce paradoxe : paraître et être, en même temps.
L’idée que l’on se débatte de soi dans cette entreprise de
définition du soi, entre paraître et être, prend son origine
dans l’organisation même du lieu, très ouvert sur la ville. On
s’y débat comme l’on se débat de soi. l 140 propose en somme
une expérience de la façade, avec tous les paradoxes qui lui
sont liés.
De la discrétion, de l’humilité. L 140 devient ainsi un objet
artistique plus qu’un centre d’art. On ne vient pas voir les
œuvres de tel ou tel artiste, on vient les vivre. L 140 est
un objet artistique en ce sens qu’il propose un regard sur
l’actualité, sur nos manières de vivre la ville. Il y a quelque
chose de l’ordre du décalage. Le lieu propose un « réel à
la seconde puissance », définition que donne Merleau-
Je les ai faits dans l’atelier, lorsque j’avais envie de peindre mais pas de travailler
« Je les ai faits dans l’atelier,
lorsque j’avais envie de peindre
mais pas de travailler » Chantal Joffe, 2010
Michele Robecchi
d’autres représentants du Land Art creusèrent davantage
ce sujet. Smithson combattait les restrictions imposées
par la relation entre l’objet et l’espace en déclarant que son
art relevait fondamentalement d’une question dialectique
entre le site et le non-site, et que ses pièces exposées dans
des espaces d’art désignés comme tels n’étaient que les
représentations de l’œuvre véritable, située elle à l’extérieur.
D’autres, comme Richard Long et Hamish Fulton, suivirent
l’exemple de Smithson en renforçant l’idée selon laquelle,
dans l’expérience, le déplacement était aussi important que
la visite. Enfin, Joseph Beuys déclara en 1982 que « Chaque
personne est un artiste », provocation politique qui attisa
davantage un débat déjà brûlant.
Mais qu’en est-il du processus inverse ? Que se passe-t-il
lorsque les artistes s’adonnent à une activité qui ressemble à
leur pratique mais qu’ils effectuent sans aucun but artistique
? D’un point de vue technique, une photo de famille prise
par Jeff Wall n’est-elle pas un « Jeff Wall » ? Ne peut-on pas
considérer une vidéo de famille filmée par Chantal Akerman
comme un « Chantal Akerman » ? Un tableau de Chantal
Joffe n’est-il pas un « Chantal Joffe », même lorsqu’il est
peint dans un moment d’ennui et n’a rien à voir avec le
travail de l’artiste ?
l 140 pendant les travaux, 2011
En 1913, Marcel Duchamp répondit à la question « Qu’estce qui est art et qu’est-ce qui ne l’est pas ? », lorsqu’il fixa
une roue de bicyclette sur un tabouret, donnant ainsi
naissance au premier readymade. A l’époque, son geste mit
le milieu artistique sens dessus dessous, mais laissa un
héritage sans égal, qui impliquait que des objets ordinaires
ne l’étaient plus, qu’ils devenaient des œuvres d’art à
part entière une fois intégrés aux domaines de l’atelier de
l’artiste, du musée ou de la galerie. Robert Smithson et
En 1998, Benjamin Buchloh pressa Lawrence Weiner de
questions quant à sa décision d’autoriser le Ned Sublette
Band à mettre en musique le texte de son célèbre manifeste
Statement of Intent (1969), et ce à la grande surprise de
l’artiste. Le contexte différait mais la signification était en
fin de compte la même. En effet, pourquoi quelque chose
perdrait-il son intérêt une fois descendu de son piédestal ?
Lorsque Shirin Neshat a tourné son premier film majeur,
Women Without Men (2010), elle en a produit deux versions
distinctes : l’une destinée au milieu artistique et l’autre à
l’exploitation en salles. Malgré leurs variantes de longueur
et de montage, il s’agit fondamentalement du même film.
Pourtant, ce geste de Neshat pose une problématique, en
anticipant les attentes du public cinéphile et artistique et
en déterminant par une série de règles ce qui conviendrait
Je les ai faits dans l’atelier, lorsque j’avais envie de peindre mais pas de travailler
à chacun. En un mot, si l’on suit la logique de Neshat, seul
l’artiste peut décider de ce qui relève de l’art ou non.
l140 – An Edition of 500 Nights proposé par Anji Dinh Van,
Mélissa Epaminondi et Sophie Vigourous, ajoute un nouveau
chapitre à l’étude de cette problématique. Le lieu en question,
un immeuble construit en 1926 pendant l’Exposition
universelle de Paris, a connu un grand nombre de vies
différentes à l’issue de sa conception. D’abord converti en
boutique de cordonnier, comme l’atteste une photographie
prise par Willy Ronis en 1956, il connut ensuite des usages
tous plus variés les uns que les autres, jusqu’à ce que Melissa
l’acquiert en 2006 pour en faire à la fois son domicile et une
plateforme d’expérimentation artistique. l140 – An Edition of
500 Nights, en suivant l’idée de la fameuse citation de George
Orwell «Qui contrôle le présent, contrôle le passé. Qui
contrôle le passé, contrôle le futur », joue sur l’histoire du
lieu afin de redéfinir son rôle actuel et sa fonction potentielle
dans l’avenir.
Inspiré par la Femme Maison de Louise Bourgeois, groupe
d’œuvres majeures qui figurent les corps étêtés de
femmes prisonnières d’un environnement domestique
claustrophobe, l’espace prend désormais l’apparence d’une
«chambre d’hôtel» individuelle, ce petit espace privé et
anonyme où se réfugient les fugitifs, les romantiques et les
voyageurs.
Aussi étrange que cela puisse paraître, le rapport entre les
chambres d’hôtel et les espaces d’exposition ne relève pas
du hasard. Tous deux servent de logement de substitution
temporaire à leurs habitants et, bien que leur existence soit
émaillée d’une variété d’histoires et de personnages, leur
statut particulier impose d’effacer régulièrement chaque
trace de leur passé et de réinstaller leur statut immaculé
d’origine, condition nécessaire à la reprise d’un nouveau
cycle de vie.
Dans l140 – An Edition of 500 Nights, ce chemin cyclique
est momentanément suspendu. La chambre d’hôtel vit
au rythme du présent, nourrie par le passage des clients,
artistes, simples visiteurs et amis. La dimension imaginaire
qui sépare le spectateur des acteurs, que l’on nomme «
quatrième mur », se trouve partiellement ouvert comme
pour signifier une acceptation, tout en rappelant qu’il
s’agit néanmoins d’une demande volontaire d’invasion. A
travers cet exercice d’intimité, d’économie, d’art et de vie,
les artistes se libèrent de leur rôle habituel en proposant
du contenu et non de l’art. Leur intervention présente des
objectifs pratiques ainsi que des défis créatifs. Libre à eux
d’explorer de nouveaux moyens d’expression et de décider
jusqu’à quel point ils souhaitent être reconnaissables.
Ainsi, Tim Eitel peint les murs, gardant le geste mais
pas l’intention qui caractérise habituellement son travail.
Ange Leccia adopte un code similaire, en s’occupant seul
de l’installation de l’espace vidéo – une action comparable
à celle d’encadrer la peinture d’un d’autre. Le tableau en
question est métaphoriquement peint par Apichatpong
Weerasetakhul et Sam Samore, qui ont sélectionné des films
et des vidéos à projeter à la demande des invités. Carsten
Nicolaï se sert de son alter ego, Alva Noto, pour passer une
nuit à l140 et reproduire ce qu’il fait d’ordinaire en de telles
occasions : composer de la musique. Alain Villeminot et
Gérard Wajcman choisissent des publications et des livres
destinés à la salle de lecture, Peter Saville et Anna Blessman
créent le logo du projet, les frères Baschet se chargent du bar,
tandis que Florence Doléac envahit les espaces de détente,
et collabore avec Philippe Jousse pour créer une piste de
danse tactile et psychédélique. En contraste absolu avec
l’atmosphère solitaire généralement associée aux chambres
d’hôtel, celle de l140 – An Edition of 500 Nights propose
une étrange incursion dans cette aventure collective au
sein cet hôtel métaphorique. Peut-être est-ce la supposition
qu’implique la question « Quel serait votre hôtel idéal ? » que
les curateurs ont posé aux personnalités de cette publication.
Il s’agit d’une étude qui vise à découvrir comment
transformer un espace inaccessible en force unificatrice, et
que tous les dirigeants de grandes enseignes, de Ramada à
Hilton, seraient sans doute curieux de lire. Au croisement du
bar de Dieter Roth à Zurich, des performances conviviales
de Rirkrit Tiravanija et du bureau de l’Organisation pour une
Démocratie Directe à travers le Référendum installé en 1972
au Kunsthalle Fridericianum de Kassel par Joseph Beuys,
l140 – An Edition of 500 Nights semble défier le propos de
l’artiste allemand en l’inversant complètement. Après tout, si
tout le monde est un artiste, alors personne ne l’est.
DOSSIER
ARTISTIQUE
DES MURS COMME UNE SCULPTURE > KARIN SANDER
DES MURS COMME UNE MUSIQUE > CARSTEN NICOLAÏ, FRANÇOIS BASCHET, CHRISTOPHE
DES MURS COMME UN ÉCRAN DE CINÉMA > ANGE LECCIA
DES MURS COMME UNE ASSISE > FLORENCE DOLÉAC
DES MURS COMME UN FILM > APICHATPONG WEERASETHAKUL, SAM SAMORE
DES MURS COMME UN LIVRE > GÉRARD WAJCMAN, ALAIN VILLEMINOT
DES MURS COMME UNE TOILE > TIM EITEL
DES MURS COMME UNE PISTE DE DANSE > PHILIPPE JOUSSE ET FLORENCE DOLÉAC
DES MURS COMME UN SIGNE > PETER SAVILLE ET ANNA BLESSMANN
DOSSIER ARTISTIQUE
ANGE
LECCIA
GERARD
WAJCMAN
LES FRÈRES
BASCHET
Après des études d’arts plastiques, Ange
Leccia s’engage dans une double activité de
peintre et de cinéaste. Il initie ses recherches
cinématographique et vidéographique en tant
que pensionnaire à l’académie de France à
Rome.
Gérard Wajcman, écrivain, psychanalyste,
maître de conférences au département de
psychanalyse de l’Université Paris 8, dirige
le Centre d’Étude d’Histoire et de Théorie
du Regard. Il est l’auteur notamment de :
Le Maître et l’Hystérique, Navarin/Le Seuil,
1982 ; L’interdit, Denoël, 1986 ; Nous, 2002 ;
L’objet du siècle, Verdier, 1998 ; Arrivée,
départ, Nous, 2002 ; Collection, Nous, 1999,
2003 ; Fenêtre, chroniques du regard et de
l’intime, Verdier, 2004.
François Baschet, 1920, vit et travaille à
Barcelone.
À l’instar de ses précédents travaux, tels que
les courts métrages Île de beauté (1996)
et Gold (2000), tous deux coréalisés avec
Dominique Gonzalez-Foerster, il réalise Nuit
bleue avec Cécile Cassel et François Vincentelli,
sorti en 2011. Son film Azé, réalisé en 1999, est
sorti en salle en décembre 2004.
Depuis quelques années, il développe plus
particulièrement son activité de cinéaste.
Enseignant à l’école des beaux-arts de CergyPontoise, Ange Leccia dirige aussi une cellule
de recherche pour jeunes artistes au Palais de
Tokyo, Le Pavillon.
Il est représenté par la galerie Almine Rech,
Paris et Anselm Dreher, Berlin
Pour l’exposition inaugurale de la Maison
Rouge intitulée « l’intime, le collectionneur
derrière la porte » (2004), Gérard Wajcman
propose de reproduire grandeur nature des
pièces d’habitations privées pour mettre en
lumière le rapport intime du collectionneur
à ses oeuvres. En parallèle à ses expositions,
la maison rouge, en collaboration avec
Gérard Wajcman, invente une autre façon
d’approcher la création, en accueillant dans le
décor intime et décalé d’une grande chambre
d’hôtel, appelée La Suite, des invités issus de
tous les domaines de la pensée.
L’œuvre des frères Baschet s’attache à
démontrer les rapports existant entre la forme
et le son. Inimaginable, inouï, fait unique
dans l’histoire de la facture instrumentale, ils
révèlent au début des années 1950 un principe
acoustique original.
La reconnaissance internationale qui leur est
conférée est donc double. D’une part elle
provient de l’invention d’une nouvelle famille
instrumentale, dénommée Structures Sonores,
d’autre part ils sont considérés comme les
pères de la Sculpture Sonore.
Exposée dans les galeries et musées les
plus prestigieux tels le Museum of Modern
Art (MoMA) et le Guggenheim Museum de
New York, leur œuvre figure par ailleurs dans
nombre de collections publiques et privées.
Exploitées dans de multiples dimensions, leurs
découvertes aboutissent plus particulièrement
à la création du cristal Baschet, dernier
instrument acoustique inventé depuis le
saxophone (1840-1846), à l’élaboration d’un
instrumentarium dédié à l’éveil aux sons.
Leur travail est représenté par la galerie Mercier
et Associés, Paris.
DOSSIER ARTISTIQUE
TIM
EITEL
PETER SAVILLE
& ANNA
BLESSMANN
Tim Eitel, Boot, 2004. Oil on canvas, 250x210cm
Courtesy EIGEN + ART Leipzig/Berlin and The Pace Gallery.
Photo: Uwe Walter, Berlin
Anna Blessmann et Peter Saville se sont rencontrés
dans une galerie à Berlin en 2001 et ont rapidement commencé à collaborer sur des œuvres qui
ont été montrées à la galerie Hotel à Londres, chez
Paul Stolper, Londres, au CRAC Alsace, au Migros
Musée de Zurich et dans diverses publications.
Né le 16 juillet 1970 à Bangkok, est un
En 2010 ils ont présenté «Swing Project 1» au
réalisateur, scénariste, producteur et artiste
FRAC Champagne-Ardenne, Reims. Ils vivent et
contemporain thaïlandais.
travaillent ensemble à Londres.
Apichatpong Weerasethakul a grandit à Khon
Anna Blessmann est née à Berlin en 1969. Elle
Kaen dans le nord-est de la Thaïlande, où ses
a étudié les beaux-arts au HDK. Son travail fut
parents sont médecins dans un hôpital. Il étudie
inclus dans divers expositions de groupe comme
à l‘Université de Khon Kaen et obtient un Master
«Chambres ‘37’»Kunstwerke Berlin, «Die Macht
en Architecture en 1994, ce qu‘il dit l‘avoir
des Alters - Strategien der Meisterschaft» et
influencé par la suite. Il va ensuite étudier aux
«Viens et découvrir, vol. 2 ‘Podewill Berlin ou bien États-Unis et obtient un Master en Beaux-Arts
des expositions personnelles comme à la Galerie
de l‘Art Institute de Chicago en 1997.
Achim Kubinski, Berlin et Reinhard Hauff Stuttgart.
Ses oeuvres apparaissent dans des catalogues et
Il a commencé à réaliser des courts métrages
sur des pochettes de disques. Elle a également
dès 1993. Depuis le début des années
travaillé avec Maurizio Altieri et Bless.
1990, il tourne des films documentaires ou
expérimentaux centrés principalement sur
Peter Saville est né à Manchester en 1955. En 1979, des habitants et des régions modestes de la
en tant que fondateur de la Factory Records, le
Thaïlande.
légendaire label indépendant, il a créé une série
de couvertures d’albums emblématiques de Joy
En 1999, Weerasethakul fonde Kick the Machine
Division et New Order. Jonglant avec brio entre
pour développer et promouvoir ses propres
le monde de la mode et le secteur culturel, son
projets et ceux d‘autres réalisateurs thaïlandais
travail est crédité de manière significative par
indépendants.
l’interaction entre art et design. Saville a exposé
internationalement avec une grande rétrospective Dans les années 2000, il milite contre la censure
organisée au Musée du Design de Londres en
du cinéma en Thaïlande.
2003, puis à Tokyo et à Manchester, accompagné
de la monographie «Designed by Peter Saville»
Apichatpong Weerasethakul est considéré
publié par Frieze. Sa première exposition
comme un réalisateur majeur du début du XXIe
majeure dans un musée d’art contemporain a été
siècle : les Cahiers du Cinéma classent Tropical
«ESTATE» au Migros Museum de Zurich en 2005. Malady troisième film le plus important des
Il a joué un rôle stratégique de premier plan dans
années 2000-2009,le cinéaste obtient la Palme
la régénération économique et la renaissance cultu- d‘or du Festival de Cannes 2010 pour son film
relle de Manchester, sa ville natale, en tant que
Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses
directeur consultant créatif au conseil municipal de vies antérieures.
Manchester.
Le peintre Tim Eitel, né en 1971, fait partie
d’un groupe de jeunes artistes allemands qui
donnent actuellement un nouvel élan au retour
de la peinture dans l’art contemporain à une
échelle internationale. Après une observation
très précise, Eitel réalise des images objectives
de sa génération et leurs interactions sociales
et culturelles. Sa peinture rappelle les images
photographiques et filmiques des années 1990
stockées dans sa mémoire, mais révèle un
caractère pictural incomparable.
Tandis qu’Eitel poursuit ses préoccupations
avec la figuration, il libère l’image figurative
des prescriptions socio-critiques comme elle
apparaissait dans l’expressionnisme ou la
nouvelle objectivité, comme l’observe Markus
Stegmann. Eitel teste des nouvelles formes
de figuration « simples, trés banales, trés
quotidiennes » montrées sur fond d’espaces
spacieux et vides, dénués de toutes anecdotes
superflues. Comme l’écrit Martin Schick « Eitel
réduit tout à son essence ».
Les surfaces colorées et les architectures,
souvent monochromes, fusionnent avec une
énigmatique élégance, qui n’est pas sans
rappeler celles développées par Piet Mondrian.
Tim Eitel est représenté par la Galerie
Eigen+Art Berlin / Leipzig et par The Pace
Gallery, New York.
APICHATPONG
WEERASETHAKUL
DOSSIER ARTISTIQUE
FLORENCE
DOLEAC
CARSTEN
NICOLAÏ
KARIN
SANDER
Carsten Nicolai (2009)
photo: Summer Yen, Taiwan ([email protected])
Née en 1968 à Toulouse elle vit et travaille entre
Paris et la Bretagne.
Florence Doléac inscrit son travail dans
un espace interstitiel dans lequel le design
dialogue avec l’art et où ses modalités de
présentation et de production oscillent entre
un dispositif marchand et institutionnel. La
revendication de cette position peu commune
lui confère une identité particulière. En effet,
non seulement Florence Doléac met en jeu une
tension entre la production et l’exposition, avec
des réponses pleines d’humour et de poésie,
mais elle déploie en plus un questionnement
sur la fonction et son pendant : l’inutilité.
Ses propositions se jouent des codes
établis afin de perturber nos habitudes de
perceptions ; elle intercepte nos gestes en
pointant leurs limites. L’incongruité des
situations provoquées nous renvoie à notre
imaginaire, allégeant une réalité excessivement
bridée.
Elle est représentée par la galerie Jousse
Entreprise, Paris.
Carsten Nicolai, né en 1965 à Karl-Marx-Stadt,
est un artiste visuel, musicien et compositeur
qui vit et travaille à Berlin et à Chemnitz.
Comme artiste visuel, créant essentiellement
des objets et des installations, Nicolai cherche
à surmonter la séparation entre les formes
d’art et les genres afin de sensibiliser la
perception humaine à l’interconnexion des
différents niveaux sensoriels.
Le travail de Karin Sander joue sur la
perception et le déplacement du familier. Dans
de précédents projets, elle a transformé ce qui
était déjà en place dans les lieux d’exposition:
les structures et les surfaces comme les murs,
les papiers peints, les fenêtres et les sols.
Nicolaï a reçu de nombreux prix et bourses,
comme la Villa Massimo, Rome (2007), Zurich
Prix, Bâle (2007), Villa Aurora, Los Angeles
(2003), Golden Nica, Ars Electronica, Linz
(2000 und 2001), F6-Philip Morris GraphikPreis, Dresde (2000). Ses œuvres ont été
montrées au niveau national et lors de grandes
expositions internationales dans des galeries
et musées prestigieux. Ses œuvres ont été
acquises par d’éminentes collections privées et
publiques du monde entier.
Sander a récemment exposé au Japon, en
Europe et à travers les Etats-Unis où son travail
fut inclus dans le San Francisco Museum of
Modern Art 010101: dans Technological Times,
et fut montré dans «Project 46» au MOMA,
New York. Plus d’informations sur l’artiste
peuvent être trouvées sur son site http://www.
karinsander.de
Depuis plusieurs années maintenant Nicolaï
a sorti des albums sous le pseudonyme de
Noto et Alva Noto, qu’ il a présenté lors de
performances live dans des salles de concert
nationales et internationales, des clubs et des
musées. il a collaboré avec des compositeurs
et des musiciens de renom notamment Ryuichi
Sakamoto, Blixa Bargeld, Ryoji Ikeda, Michael
Nyman, Mika Vainio, Olaf Bender + Frank
Bretschneider (signal), ainsi qu’avec différents
groupes de musique moderne, tels que
l’Ensemble Modern, BCN 216 et zeitkratzer.
www.carstennicolai.de / www.alvanoto.com
Ses œuvres les plus fameuses sont des scans
en 3D de personnages réels à l’échelle 1:10.
DOSSIER ARTISTIQUE
CHRISTOPHE
SAM
SAMORE
PHILIPPE
JOUSSE
Sam Samore est un artiste américain
surtout connu pour ses grandes images
dans la tradition de la peinture Renaissance
ou Baroque, avec leur cortége de mise en
scène, de tension dramatique, active, de
théàtralité psychologique, de même que leur
surface granulaire, texturisée, picturale et de
contexture ambigüe.
Philippe Jousse est un spécialiste du mobilier
des années 50 – Jean Prouvé, Charlotte
Perriand, Mathieu Matégot, Pierre Jeanneret
etc qu’il défend depuis plus de vingt ans. Il
développe également un programme ambitieux
en art contemporain avec des artistes
nationaux et internationaux – Julien Previeux,
Louidgi Beltrame, Clarisse Hahn, Atelier van
Lieshout, SUPERFLEX, Ariane Michel etc...
LES MOTS BLEUS
(Jean-Michel Jarre/Chistophe)
Il est six heures au clocher de l’église
Dans le square les f leurs poétisent
Une fille va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l’attends
Elle me sourit
Il faudrait que je lui parle
A tout prix
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu’on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m’élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l’instant fragile
D’une rencontre
D’une rencontre
Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je l’appellerai sans la nommer
Je suis peut-être démodé
Le vent d’hiver souff le en avril
J’aime le silence immobile
D’une rencontre
D’une rencontre
Il n’y a plus d’horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couch?s
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je la vois
Qui me sourit
Il faudra bien qu’elle comprenne
A tout prix
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu’on dit avec les yeux
Toutes les excuses que l’on donne
Sont comme les baisers que l’on vole
Il reste une rancoeur subtile
Qui gâcherait l’instant fragile
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles
Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Une histoire d’amour sans paroles
N’a pas besoin du protocole
Et tous les longs discours futiles
Terniraient quelque peu le style
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles
Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je lui dirai tous les mots bleus
Tous ceux qui rendent les gens heureux
Tous les mots bleus
Daniel Bevilacqua est né le 13 octobre 1945.
Chanteur français incontournable a écrit les
titre aline les mots bleus les marionnette.
Il est aussi un grand collectionneur notamment
jukebox et radios.
Il est représenté par la galerie Anne de Villepoix
à Paris, la galerie Rodolphe Janssen à Bruxelles
et par la galerie D’Amelio Terras à New York.
www.jousse-entreprise.com
VISUELS DISPONIBLES
POUR LA PRESSE
1. chantier extérieur, 2011 © l 140
2. chantier intérieur, 2011 © l 140. Photo : Chantapitch WIWATCHAIKAMOL
PRÉSENTATION DU
PROJET
A LA GALERIE MERCIER & ASSOCIÉS
3, rue Dupont de l’Eure 75 020 (métro Gambetta)
22 septembre
conférence de presse
cocktail uniquement sur invitation de 20h à 22h
23 et 24 septembre
de 11h à 21h
Ouverture du lieu au public : fin octobre
l 140
36 rue durantin - 75018 Paris
Anji Dinh Van
[email protected]
+33 6 82 55 74 31
Mélissa Epaminondi
[email protected]
+33 6 82 80 66 02
Sophie Vigourous
[email protected]
+33 6 25 19 13 66
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Peter Saville & Anna Blessmann
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Graphisme
Ok Kyung Yoon / [email protected]