Association Franc

Transcription

Association Franc
adressent? La conférencière répond qu'un superviseur a été désigné
pour gérer le suivi. Deuxième question: un tel dispositif ne risquet-il pas de permettre «ouvertement» des règlements de compte et de
la délation? La réponse est directe: «On ne peut pas mettre de
photos sur internet». Troisième question: les données mises en circulation par des privés ne peuvent-elles pas être détournées à des
fins commerciales? En réponse, il est rappelé que les données personnelles ne figurent jamais mais qu'il est difficile d'écarter les
études de marché. Dernière question: pourquoi les gens font-ils ces
offres et ces demandes? Les raisons sont diverses: par intérêt pour
la région, pour participer à son dynamisme, par altruisme ou tout
simplement pour échanger.
Lien: www.linz.at/leben/opencommonsregion.asp
Association Franc-Parler, Renens
Conférence, samedi 4 mai 2013. Intervenantes: Emilie Bovet, Justine Detraz,
Maïla Girinshuti.
Basée à Renens, Franc-Parler est une association à but non lucratif
dont l’objectif est de créer un espace de solidarité et de formation
accessible à toute personne, quel que soit son statut et/ou sa
situation économique. Elle vise également à soutenir l’échange
réciproque de savoirs. Franc-parler propose des cours de français et
des services à l’attention des personnes migrantes ou non
francophones, ainsi que des activités hors-cadre, ateliers et projets.
Elle offre aux participant-e-s la possibilité de transmettre leurs
savoirs propres et encourage la participation de chacun au
fonctionnement de l’association.
Un fort engagement bénévole. Créée en 2004, l’association
Franc-Parler compte aujourd’hui plus de 40 bénévoles et près de
200 apprenant-e-s. Seul le poste de coordination de 10% est salarié,
la quasi totalité de l’activité est donc bénévole. Trois cours de
français par soir sont dispensés cinq soirs par semaine. La seule
subvention dont bénéficie Franc-Parler est due à la Ville de Renens.
Un modeste écolage et les produits d’activités annexes complètent le
budget.
52
Journées des alternatives urbaines 2013
Relative liberté d’action et organisation. Le fait que l’association
ne dépend pas de subventions cantonales ou fédérales, du domaine
de l’intégration, l’oblige à reposer essentiellement sur le bénévolat,
mais lui donne une totale liberté dans l’accueil des apprenant-e-s (qui
ne sont soumis à aucun critère d’entrée) et une relative liberté dans le
choix de ses activités. Franc-Parler souhaite éviter les hiérarchies; son
comité est composé de l’ensemble des bénévoles actifs dans les
groupes de travail et compte 46 personnes en 2013; les activités et
projets sont proposés tant par ce très large comité qu’en fonction des
discussions avec les aprenant-e-s et des demandes qu’ils émettent.
Par exemple, Franc-Parler a développé un service de soutien avec
une permanence syndicale, juridique, et administrative.
Créer des échanges. Franc-Parler souhaite dès l’origine mettre en
œuvre un échange de savoirs et aller donc au-delà de la formation
pour les migrant-e-s. L’association a mis en place des rencontres
intitulées «ateliers migration»; des activités hors-cadre conviviales
permettent de décloisonner les rapports entre les enseignants et
apprenants, de rompre la hiérarchie et d’instaurer des relations
informelles et amicales; un projet qui consistait à partager un
moment spontané culinaire autour de recettes à débouché sur la
publication d’un livre de recettes; un projet de mode éthique et de
travaux d’aiguilles «De fils en aiguilles» inclut des personnes qui
avaient un métier de couturier dans leur pays et ne peuvent plus
l’exercer en Suisse (elles y donnent des cours de couture); des
apprenants participent également à la tenue des permanences et
d'autres sont devenus enseignants.
Les obstacles pour réaliser cet échange. Il s’avère que c’est un
véritable défi de sortir de la prestation et du service rendus, de type
top-down, pour rentrer dans le réel apprentissage réciproque. Il est
d’autant plus difficile de proposer des projets de ce type, que l’avenir
de participants est incertain en Suisse et que l’impératif de
l’apprentissage du français prime sur un échange plus riche. La très
forte demande pour ces cours accessibles à tou-te-s montre la
nécessité de cette offre mais limite la liberté d’action de l’association
qui est d’abord appelée à répondre à la demande.
Lien: www.franc-parler.ch
Journées des alternatives urbaines 2013
53

Documents pareils