Congo-Brazzaville : S`indigner ne suffit plus, il faut agir.

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Congo-Brazzaville : S`indigner ne suffit plus, il faut agir.
Congo-Brazzaville : S'indigner ne suffit plus, il faut agir.
Écrit par Jean Claude BERI
Mercredi, 10 Septembre 2014 10:28 - Mis à jour Mercredi, 10 Septembre 2014 10:42
" Le véritable héroïsme n'est pas l'absence de peur mais la canalisation de la peur vers
l'action. " Doric Germain : Extrait de Le soleil se lève au nord.
Dans notre société congolaise secouée par une fuite en avant, une désaffection grandissante à
l'égard de l'activité politique laisse libre court aux personnes investies d'une quelconque autorité d'abuser injustement de leur pouvoir. Le ballottage des médias et de la presse
condamne les populations à subir un abreuvage orientée et totalement partial de l'information.
Si le peuple congolais est victime de cette culture de la désinformation sur le terrain favorisé par
le pouvoir en place, ceux de l'extérieur ont le devoir d'éclairer l'opinion sur l'état réel de notre
pays. C'est cela la liberté d'expression, porter l'information juste et impartiale à tous ceux qui en
sont privés. La démarche de DAC PRESSE, ZENGA-MAMBU, MWINDA… s'inscrit dans cette
optique pour dénoncer, comme l'ont précédemment fait beaucoup d'autres avant lui,
l'accaparement de tous les leviers du Congo par un clan qui en abuse en traumatisant et
appauvrissant le peuple.
Nous n'oublions pas ceux qui ont sacrifié leur vie comme Bruno OSSEBI, et ceux qui sont arbitrairement maltraités comme c’est le cas pour le journaliste du MNTV Elie SMITH ,
agressé
dans la nuit du 9 au 10 septembre 2014 pour ne citer que ces deux cas. S'indigner contre cela
ne suffit plus. Il faut y adjoindre un consensus populaire et unitaire pour susciter une adhésion
nationale pour restaurer une vraie justice sociale et démocratique.
La mobilisation aujourd'hui autour d'une volonté de dialogue avec tous les partenaires exclus
par cette politique de déni de démocratie instaurée par le pouvoir de Brazzaville est
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grandissante. Notre société actuellement regorge plus des gens qui sont " contre " et pendant
que se raréfie ceux qui sont " pour " cette politique déshumanisante. Tout le problème repose,
non pas sur le courage politique des uns et des autres à aller braver la dictature, mais dans la
cohésion pour mener une action concertée et solidaire dans un but précis. Les tentatives
solitaires et non concertées affaiblissent notre action et peut renforcer le pouvoir de Brazzaville
à accélérer ses manœuvres de récupération, d'étouffement dans l'œuf de toute velléité de
revendication sociale. Nous n’arrêterons jamais de le dire , ayons le sens de l’écoute et
l’humilité pour renouer durablement les liens avec les citoyens, ceux qui sont pour le départ
sans condition de Mr D. S. NGUESSO. Ceci en appelant à nous retrouver autour de la table
ronde.
Nous ne devrions pas nous s'opposer à cette dictature comme des amateurs ni encore moins
comme des prédateurs égoïstes dans la mesure ou notre action ne dessine rien de commun et
de bien précis à l'horizon, a part vouloir le départ de Mr SASSOU. N'oublions pas le cas de
Thierry MOUNGALLA , un ancien virulent contre le pouvoir de Brazzaville , mais qui s'est révélé
comme étant un prédateur assoiffé de pouvoir.
Nous devrions savoir valoriser notre indignation positive et surtout ne pas tomber dans une
colère régressive. Notre souhait de revendications a un but, celui de mettre en mouvement
toutes les forces patriotiques en branle pour des actions transformatrices
.
Les actions isolées, comme sont tentées de les mener bon nombre d'entre nous, conduisent
forcément à décrédibiliser la véritable raison de notre indignation. Ceci renforce l'hypothèse
que la diaspora est incapable de modifier la situation insupportable que traverse notre pays par
une analyse constructive et raisonnée. Or, nous le savions tous que ce n'est pas le cas. Au
sein de notre communauté, les analyses ont été faites et les pistes clairement identifiés. Il ne
s'agit pas d'aller débusquer les coupables dans leur terroir en dramatisant à outrance notre
mécontentement. Ni encore moins de susciter des guérillas urbaines totalement incontrôlables..
« Certains membres de l’opposition sont devenus des champions du monde de la tromperie. Ils
ont vendu leurs âmes sous l’autel des « nguiri ». Leur sacerdoce politique se résume en trois
points : nguiri le matin, à midi, et le soir. Ces partis sont devenus des partis « nguirifiés » JCB.
Tomber dans un piège en ayant la connaissance de l’existence de son projet c’est être victime 2/4
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en faisant entrer soi même entrer le loup dans la bergerie.
Aujourd'hui l'un d'en nous a été interpellé et questionné, demain çà sera le tour d'un autre et
ainsi de suite et nous nous contenterons de publier des communiqués ? Notre action sera ainsi
minée de l'intérieur faute d'avoir suffisamment su s'organiser et se mobiliser de concert. Aussi
gardons-nous de faire extrêmement attention du positionnement plus ambiguë de beaucoup d'entre nous qui se font passer pour des opposants au régime de M. SASSOU. De façon
récurrente ils trahissent leur propre engagement.
Comme l’a su bien le dire notre compatriote MBIKI de NANITELAMIO « N'est pas homme
politique qui le veut ou avoir été ministre ou assumer des responsabilités dans une institution de
fait pas de vous un politicien. Faire de la politique, c'est un sacerdoce basé sur un idéal et un
programme à réaliser pour le peuple, une fois aux affaires. De même, n'est pas opposant qui le
veut. C'est pas parce que l'on a perdu ou l'on voudrait avoir un poste qui arrangerait ses
arrières que l'on se proclame opposant, non. Être opposant à Sassou Nguesso avec son
système n'est donc pas une opportunité, c'est un engagement basé sur un Idéal pour un But à
atteindre. »
De même gardons-nous de plébisciter des héros qui le font par calculs pour des intérêts
mesquins et égoïstes. Parfois nous acclamons ceux qui ne le méritent peut-être pas. La
prudence et la responsabilité sont des principes qui doivent impérativement guider notre action.
Autrement nous nous réveillerons submergés par nos adversaires traînés à nos portes par
ceux-là même que nous pensons être les héros.
La peur a peut-être change de camp, mais il est aussi visible que l'individualisme,
l'égocentrisme saborde notre action. Ce quelque chose dont nous avions besoin pour s'orienter
vers une clarification de la situation actuelle est une organisation seule et unique pour parler
d'une seule voie et d'animer toutes nos revendications. Nous avons besoin d'une cohérence
dans les actions, qui pourtant ne sous divise point, afin qu'elles soient soutenues par l'ensemble
des gens mécontents, pas forcément seulement ceux de la diaspora. Si l'on arrive à s'entendre
sur l'essentiel et s'accorder sur la manière d'agir, il sera plus aisé de formuler des programmes,
des projets, des actions à mener pouvant favoriser une adhésion nationale susceptible
d'engrener la majorité des congolais qui ne sont pas forcément ceux qui sont en colère
aujourd'hui. S'indigner pour favoriser le changement contre le chaos politique actuel doit être un
combat commun c'est ainsi qu'on pèsera politiquement, sans bien-sur cesser de combattre,
pour instaurer la démocratie. ’est en échangeant en toute transparente que les ambiguïtés, les
postures douteuses seront dépassées. Cette table ronde est l’occasion de se parler et surtout
de s’écouter en toute humilité pour donner une nouvelle chance au Congo.
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