En changeant d`échelle, Cyrus Conseil affirme son

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En changeant d`échelle, Cyrus Conseil affirme son
Hommes & métiers
Gestion privée; En changeant d’échelle, Cyrus Conseil affirme son ambition fédérative
Benoît Baron
1,334 mots
20 septembre 2013
L'Agefi Actifs
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Français
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- La société, qui accueille une entité interprofessionnelle et un nouvel actionnaire, a franchi un cap - Sur son
modèle de gestion privée globale, elle entend participer à la recomposition du marché
Avec constance depuis sa création il y a près de 25 ans, Cyrus Conseil s’applique à enraciner ses principes
fondateurs d’indépendance et de partage entrepreneurial. Ce groupe atypique vient d’en donner encore la
preuve à fin 2012 en accueillant un actionnaire, Blackfin, fonds français spécialisé dans les services
financiers – détenu par les fondateurs de Fortuneo –, qui a acquis 37 % du capital. Il prend le relais d’UI
Gestion, qui avait consolidé le tour de table de Cyrus après la tentative de reprise par Axa en 2008 et s’en
serait retiré avec un doublement de sa mise en quatre ans. Dans tous les cas, ce sont les salariés, du
président aux collaborateurs qui le souhaitent, soit environ la moitié d’entre eux, qui gardent la main sur le
groupe avec, désormais, 63 % des parts.
Un directeur général… Ce modèle se décline dans la vision pragmatique de ses dirigeants, et d’une manière
encore plus affirmée dans la mesure où la structure change actuellement d’échelle. L’ancien président
d’Expert et Finance, José Zaraya, a rejoint l’encadrement depuis la mi-mai en qualité de directeur général.
Aux côtés de Meyer Azogui, président de Cyrus Conseil depuis 2006, il inaugure ce poste qui symbolise une
volonté de structuration et une interprofessionnalité assumée.
… et une filiale interprofessionnelle. « Nous créons Cyrus Partenaires, explique José Zaraya, président de
cette nouvelle filiale, afin d’exprimer notre savoir-faire vis-à-vis des experts-comptables dans l’approche du
conseil patrimonial. Nous allons diffuser notre culture des honoraires tout en bénéficiant des fonctions
supports comme le pôle d’ingénierie et en partageant totalement le projet commun. » Le portefeuille
d’hommes du chiffre ayant suivi le transfert est large, paraît-il, mais surtout, l’ambition est d’étendre son
champ d’investigation aux avocats et aux notaires.
C’est pourquoi il arrive avec le renfort d’une quinzaine de fidèles issus d’Expert et Finance, dont l’ancien
directeur général, Raphaël Saier, co-secrétaire général de Cyrus (aux côtés de Marie-Astrid Prebay), et
Jean-Michel Moyroud, qui devient directeur commercial (voir l’organigramme). Selon le schéma participatif
maison, cette équipe détient 45 % de la filiale tout en investissant au niveau de la holding.
Action globale. « Ce n’est pas une opération de circonstance, affirme Meyer Azogui. Nous étions à la
recherche de ressources supplémentaires pour mener à bien notre projet ambitieux et changer de catégorie.
Après nous être affirmés en tant que structure leader des CGPI, nous souhaitons nous orienter plus
résolument vers le monde de la gestion privée grâce à nos valeurs de proximité, de disponibilité et
d’expertise. » Le groupe a accéléré sa démarche en 2008, intégrant une société d’immobilier deux ans plus
tard, branche qui est désormais représentée par Cyrus Immobilier, dans la sélection de biens, et par Eternam
pour les grands investisseurs privés (environ 100 millions d’euros d’investissements en 2013 pour un chiffre
d’affaires de 4,5 millions).
Puis, en 2011, c’est au tour d’Invest AM de conforter l’emprise en optimisant l’offre de gestion : via des
mandats de gestion et au travers de cinq fonds, cette société est désormais à la tête de 125 millions d’euros
d’actifs et fonctionne essentiellement en architecture ouverte.
La palette proposée à la clientèle est désormais complète puisque l’approche patrimoniale globale et la
gamme de produits et services associés incluent le non-coté et les diversifications dans l’art, les vignobles ou
les forêts grâce à l’appui de partenaires spécialisés.
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Assurer la présence. Sur ces bases bien campées en gestion privée pour les clients disposant d’au moins
150.000 euros (la mire étant de 500.000 à 1 million d’euros), Cyrus Conseil a d’ailleurs prolongé cette année
le département Gestion de fortune ouvert aux investissements supérieurs à 3 millions par une offre de family
office destinée aux patrimoines les plus importants et aux forts potentiels.
Dans ce haut de gamme, chaque consultant suit une trentaine de famille, contre une moyenne de 120 à 150
en gestion de patrimoine. Au total, quelque 2.500 familles sont désormais conseillées par les 135 salariés du
groupe, « notre credo étant de veiller à la création de valeur ajoutée pour nos clients, d’où notre ratio de deux
fonctionnels pour un consultant patrimonial », se plaît à rappeler Meyer Azogui.
Pour le même motif, le groupe dont le siège est boulevard Haussmann à Paris a accéléré son maillage
territorial selon son modèle d’intégration capitalistique classique : aux implantations de Lyon, Bordeaux,
Dijon, Lille, Reims et Caen se sont ajoutées Aix-en Provence, Toulouse, Nantes, Rennes, Draguignan,
Perpignan et Saint-Rémy-de-Provence. Outre la rencontre de personnalités en osmose avec la philosophie
maison, ces cabinets doivent disposer d’au moins 50 millions d’euros d’encours gérés. Un avis spécifique
semble lancé en direction de l’Alsace, principal « trou » restant dans le dispositif, mais l’ensemble des
localisations est appelé à grossir, selon les vœux de la direction.
Capacité doublée en quatre ans. Grâce à cette dynamique, Cyrus Conseil a globalement multiplié par deux
son tableau de bord entre 2008 et 2012. C’est vrai des effectifs, passés d’une cinquantaine à 135 aujourd’hui,
et, selon ses responsables, de la collecte, du résultat net et de la valorisation de l’entreprise, celle-ci étant
cependant tenue secrète (lire l'encadré sur les chiffres clés). De quoi inciter ses dirigeants à pousser
l’avantage.
Création prochaine d’une filiale à l’étranger. Cela passe notamment par un point d’appui à l’étranger, très
probablement au Luxembourg. « Nous voulons accompagner les clients fortunés qui partent en raison de
l’énorme pression fiscale qu’ils subissent et qui ne veulent plus s’appuyer sur une structure française,
constate Meyer Azogui. De plus, les expatriés ont des besoins auxquels nous devons pouvoir répondre. »
Cette extension se fera de préférence par le rachat d’une petite structure existante.
Parmi les chantiers en cours figure la volonté d’aller plus loin dans la facturation des honoraires : « Le besoin
de nos clients est total en matière de conseil, sur les plans juridique, fiscal, financier, social…, affirme José
Zaraya. Nous devons rendre visible notre valeur ajoutée sur ces registres et justifier ainsi un service payant.
»
Reste précisément à avancer sur un pôle social auquel songent, depuis quelque temps déjà, les
responsables de Cyrus, notamment en direction de leur bassin d’entrepreneurs, mais d’autres priorités ont
retardé ce projet qui pourrait déboucher, là aussi, par une rencontre avec un professionnel.
Structurer le marché. Le plus important semble finalement appartenir à demain : « Nous voulons continuer à
structurer le groupe pour faire face à un marché en recomposition », déclare le président, devant les défis de
la gestion privée que sont le joug de la réglementation, l’augmentation des frais de structure et la diminution
des marges, ou encore la complexification de l’environnement général. « Le choix réside entre vivre un projet
plus artisanal avec ses risques ou sortir vers le haut dans un projet entrepreneurial plus large. Ceux qui nous
ressemblent auront l’opportunité de s’adosser. »
Cette vision, volontiers présentée comme « humaine », a ses atouts : être acteur d’un schéma d’organisation
original dans le milieu indépendant à cette échelle, véritablement impliquant lorsque le courant s’établit et que
les affaires suivent. Certains sont passés au travers, et cela aussi paraît humain. L’introspection de cette
banque privée qui n’en a pas le statut se fait d’ailleurs non sans lucidité : « L’absence d’activité crédit est
notre faiblesse », reconnaît le duo de tête, tout en renchérissant « nous restons tout petits face aux acteurs
anglo-saxons ». Quelques rêves en plus pour l’affectio societatis de Cyrus Conseil ?
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