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Droits de l’Homme
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Assassinat de Jean Jaurès au Café
du Croissant
q 146 rue Montmartre - 75002 Paris
mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples
Droits de l’Homme
C’est en 1892 que Jaurès se lia au
mouvement ouvrier. Cette annéelà, les mineurs de Carmaux avaient
entamé une grève pour protester
contre le licenciement d’un des leurs.
La Compagnie des mines était dirigée
par des patrons d’extrême droite,
des « capitalistes aristocrates » d’une
espèce que Jaurès, farouche admirateur
de la Révolution française, ne pouvait
que haïr. Il prit donc fait et cause
pour les mineurs en grève contre leur
patron, le marquis Ludovic de Solage,
député de la circonscription. Après
la victoire de la grève, le marquis
démissionna et Jaurès, à la demande
des ouvriers qui estimaient lui devoir
leur victoire, devint leur député.
C’est avant tout cela qu’était Jean
Jaurès : un militant qui mit ses
capacités intellectuelles et oratoires
au service de la classe ouvrière.
Jaurès se sentait profondément lié aux
problèmes de l’humanité. À l’instar de
Marx qui disait que « rien de ce qui
était humain ne (lui) était étranger »,
Jaurès parlait d’un « traité qui le
liait à la race humaine ». C’est cet
humanisme qui fit de lui un adversaire
acharné de la guerre et le jeta en 1898
dans la bataille pour la défense de
Dreyfus. L’affaire Dreyfus démontrait
aussi le poids de l’Église et du
militarisme dans la société française,
ce qu’il estima être un danger pour la
République. Il fallait selon lui, face à
ce danger, assurer à tout prix l’unité.
Jaurès, qui avait fondé l’Humanité
en 1904, devint le principal
dirigeant du Parti socialiste français
unifié, né du congrès de 1905.
Le dernier grand combat de Jaurès a
été celui qu’il a mené contre la guerre
mondiale qui se profilait. Assassiné à
la veille de la guerre par un illuminé
nationaliste nommé Villain, qui, après
son acquittement en 1919, fut luimême abattu par les ouvriers espagnols
en 1936-Jaurès n’a pas connu la honte
du ralliement de tous les socialistes
français au camp de la bourgeoisie et
de la guerre en 1914.
Au soir du 31 juillet 1914, Jean Jaurès
dîne avec ses collaborateurs du journal
L’Humanité au café du Croissant
à Paris,146 rue Montmartre. Un
étudiant nationaliste, Raoul Villain,
surgit et tire deux balles de revolver
qui atteignent Jean Jaurès. Il meurt sur
le coup.
mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples