voir la fiche - Archives du MRAP
Transcription
voir la fiche - Archives du MRAP
Droits de l’Homme 66 65 72 70 69 67 71 39 34 41 73 68 38 40 63 1 64 31 62 61 30 32 3 2 4 37 75 77 50 74 43 47 36 5 33 35 6 78 7 8 76 42 23 20 49 21 22 59 29 25 24 60 27 18 44 48 26 28 45 11 15 10 16 46 9 14 19 13 17 51 12 58 53 52 56 57 54 55 Assassinat de Jean Jaurès au Café du Croissant q 146 rue Montmartre - 75002 Paris mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples Droits de l’Homme C’est en 1892 que Jaurès se lia au mouvement ouvrier. Cette annéelà, les mineurs de Carmaux avaient entamé une grève pour protester contre le licenciement d’un des leurs. La Compagnie des mines était dirigée par des patrons d’extrême droite, des « capitalistes aristocrates » d’une espèce que Jaurès, farouche admirateur de la Révolution française, ne pouvait que haïr. Il prit donc fait et cause pour les mineurs en grève contre leur patron, le marquis Ludovic de Solage, député de la circonscription. Après la victoire de la grève, le marquis démissionna et Jaurès, à la demande des ouvriers qui estimaient lui devoir leur victoire, devint leur député. C’est avant tout cela qu’était Jean Jaurès : un militant qui mit ses capacités intellectuelles et oratoires au service de la classe ouvrière. Jaurès se sentait profondément lié aux problèmes de l’humanité. À l’instar de Marx qui disait que « rien de ce qui était humain ne (lui) était étranger », Jaurès parlait d’un « traité qui le liait à la race humaine ». C’est cet humanisme qui fit de lui un adversaire acharné de la guerre et le jeta en 1898 dans la bataille pour la défense de Dreyfus. L’affaire Dreyfus démontrait aussi le poids de l’Église et du militarisme dans la société française, ce qu’il estima être un danger pour la République. Il fallait selon lui, face à ce danger, assurer à tout prix l’unité. Jaurès, qui avait fondé l’Humanité en 1904, devint le principal dirigeant du Parti socialiste français unifié, né du congrès de 1905. Le dernier grand combat de Jaurès a été celui qu’il a mené contre la guerre mondiale qui se profilait. Assassiné à la veille de la guerre par un illuminé nationaliste nommé Villain, qui, après son acquittement en 1919, fut luimême abattu par les ouvriers espagnols en 1936-Jaurès n’a pas connu la honte du ralliement de tous les socialistes français au camp de la bourgeoisie et de la guerre en 1914. Au soir du 31 juillet 1914, Jean Jaurès dîne avec ses collaborateurs du journal L’Humanité au café du Croissant à Paris,146 rue Montmartre. Un étudiant nationaliste, Raoul Villain, surgit et tire deux balles de revolver qui atteignent Jean Jaurès. Il meurt sur le coup. mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples