La filière bois régionale

La filière bois régionale
Les données ci-après concernent la filière bois régionale, au travers de données sur l’exploitation
forestière et sur la première transformation. Elles n’ont pas vocation à remplacer une analyse
qualitative de cette même filière. Nous nous attacherons surtout à montrer le lien entre les
caractéristiques de la ressource en bois et celles de la première transformation.
Le LIMOUSIN : une région forestière
-
1/3 du territoire régional, soit 580 000 ha, est recouvert de forêts
Une forêt privée très majoritaire (95 %) répartie entre près de 150 000 propriétaires
différents
Sa surface a triplé en un siècle, mais elle est globalement stabilisée depuis 1980
Une forêt contrastée
-
Une forêt majoritairement feuillue (chêne pédonculé, mais aussi châtaignier et hêtre)
composée pour moitié d’accrus qui se sont installés au fur et à mesure du recul de
l’activité agricole pendant le XXème siècle.
- Une forêt de conifères (douglas et épicéas communs principalement) créée de toutes
pièces avec l’aide de l’État, notamment depuis la seconde guerre mondiale
Cette situation est proche de celle de la forêt française (accroissement de la surface liée
principalement à l’abandon de terrains par l’agriculture).
Et productive…
-
Dont l’accroissement biologique annuel hors mortalité est de 4,2 millions de m3, soit 7,5
m3 ha/an (contre 5 m3 ha/an au niveau national) :
o 2,3 millions de m3/an pour la forêt feuillue
o 1,9 millions de m3/an pour la forêt résineuse
Mais une récolte annuelle insuffisante par rapport à l’accroissement
-
2,5 millions de m3/an en 2007
la forêt feuillue (670 000 m3 récoltés auxquels il convient d’ajouter l’autoconsommation
en bois de feu (la récolte autoconsommée de bois de feu en Limousin est estimée entre
325 et 475 milliers de m³ annuels) : son volume sur pied s’accroît continûment
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-
la forêt résineuse (1 050 000 m3 récoltés principalement en bois d’œuvre) : son
prélèvement (62 % de l’accroissement annuel net) est globalement en cohérence avec le
massif.
Répartition de la récolte commercialisée en Limousin en 2008 (source agreste – chiffres arrondis
au millier de mètre cube)
Feuillus
Résineux
Total
Dont bois
écocertifié
Bois d’œuvre
202 000
933 000
1 135 000
438 000
Bois de trituration
518 000
239 000
757 000
296 000
Bois
de
feu
112 000
112 000
22 000
commercialisé
Autres
bois
61 000
3 000
64 000
12 000
d’industrie
TOTAL
893 000
1 175 000
2 068 000
768 000
A noter que la part de bois écocertifié augmente par rapport aux années précédentes, tant en
valeur absolue que relative.
Bien que les résineux n’occupent qu’un tiers de la surface totale, ils représentent 57 % de la
récolte commercialisée. Cependant, si l’on inclut une estimation de la récolte non
commercialisée, et estimée à 500 000 m3 par an, on le ratio n’est plus que de 46 %.
Production de sciages de feuillus en Limousin en 2008 (source agreste – chiffres arrondis au
millier de mètre cube)
Chêne
19 000
Hêtre
3 000
Peuplier
2 000
Châtaignier
13 000
Autres
1 000
Total
38 000
Dont séchés artificiellement
14 000
Production de sciages de conifères en Limousin en 2008 (source agreste – chiffres arrondis au
millier de mètre cube)
Sapins-épicéas
193 000
Douglas
113 000
Pin sylvestre
31 000
Autres
19 000
Total
356 000
Dont bois écocertifiés
78 000
Le douglas est devenu la deuxième essence de la région en 2008.
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Une production de sciages à l’évolution contrastée
Evolution des volumes sciés en France entre 1947 et 2008
9000
8000
Volime (m3 scié)
7000
6000
5000
Total feuillus
4000
Total conifères
3000
2000
1000
2006
2003
2000
1997
1994
1991
1988
1985
1982
1979
1976
1973
1970
1967
1964
1961
1958
1955
1952
1949
Années
0
Année
On constate l’écart croissant entre la production de sciages feuillus et résineux, malgré
l’importance de ce premier (2/3 de la surface totale).
La situation nationale (récolte) en milliers de m3 en 2008
Répartition de la récolte commercialisée en France en 2008 (source agreste – chiffres arrondis au
millier de mètre cube)
Feuillus
Résineux
Total
Dont bois
écocertifié
Bois d’œuvre
6 086 000
15 049 000
21 135 000
9 614 000
Bois de trituration
4 722 000
6 248 000
10 970 000
5 647 000
Bois
de
feu
3 034 000
2 350 000
913 000
commercialisé
Autres
bois
175 000
136 000
311 000
95 000
d’industrie
TOTAL
14 017 000
21 433 000
34 766 000
16 269 000
Comme pour le Limousin, la part de bois résineux est plus importante que celle feuillue et
représente 62 % du total. Si on ajoute le bois de feu autoconsommé (22 millions de mètres cube
environ), ce rapport passe à 38 % du total.
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Production de sciages de feuillus en France en 2008 (source agreste – chiffres arrondis au millier
de mètre cube)
Chêne
703 000
Hêtre
389 000
Peuplier
340 000
Châtaignier
62 000
Autres
95 000
Total
1 589 000
Dont séchés artificiellement
237 000
Dont bois écocertifiés
346 000
Production de sciages de conifères en France en 2008 (source agreste – chiffres arrondis au
millier de mètre cube)
Sapins-épicéas
4 420 000
Douglas
746 000
Pin sylvestre
555 000
Autres
1 887 000
Total
7 608 000
Dont séchés artificiellement
960 000
Dont bois écocertifiés
2 317 000
On voit nettement, en comparant les tableaux de récolte et de sciage que les rendements matière
(production de sciage divisé par le volume de grumes) sont très nettement supérieurs pour les
conifères que pour les feuillus, ceci étant du à la présence significativement supérieure de défauts
dans les grumes feuillus par rapport à celles résineuse.
Le Limousin dans le paysage national – Récolte 2008
Le rapport entre les différents tableaux pour la récolte de bois entre le Limousin et la France pour
2008 aboutit au tableau ci-après :
Bois d’œuvre feuillu
Bois d’œuvre résineux
Bois de trituration feuillue
Bois de trituration résineuse
Autres bois d’industrie
Bois de feu commercialisé
TOTAL
Part du Limousin dans la
production française
3,3 %
6,2 %
10,9 %
3,8 %
20,6 %
4,8 %
5,9 %
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Il montre l’importance de la récolte de bois d’œuvre résineux et de trituration feuillue par rapport
à la France. De plus, la mobilisation est globalement meilleure que celle de la France, avec un
pourcentage de bois exploité et commercialisé de 5,9 % alors que la forêt limousine représente
3 ;9 % de la surface de la forêt française.
Le Limousin dans le paysage national – Transformation 2008
Le poids de la première transformation du bois située en Limousin par rapport à celle de la
France peut être également estimé au travers des statistiques annuelles. Nous avons pour l’année
2008 :
Part du Limousin dans la
production française
Sciages feuillus
2,4 %
dont chêne
1,2 %
dont hêtre
0,8 %
Sciages résineux
4,7 %
dont épicéas-sapins
4,4 %
dont douglas
15,1 %
4,3 %
TOTAL
Nous voyons que les scieries de résineux sont relativement importantes, au contraire des scieries
feuillus. Cette situation est cohérente avec les caractéristiques de la forêt limousine.
La « qualité » de la production limousine – année 2008
Cette qualité peut s’exprimer par l’importance des volumes de bois issus de la forêt ayant une
certification de la gestion durable, donc bénéficiant d’un document de gestion durable.
Sciages feuillus écocertifiés
France
22,0 %
Sciages résineux écocertifiés
Récolte bois d’œuvre écocertfiés
Récolte bois de trituration écocertifiés
30,5 %
45,5 %
51,5 %
Limousin
? couvert par le
secret statistique
21,9 %
22,1 %
39,1 %
Le processus de certification de la forêt française commence à porter ses fruits, puisqu’une part
significative de la production l’est. La situation du Limousin s’explique par la structure foncière
de la forêt régionale, avec une importance beaucoup plus faible des massifs bénéficiant d’un
document de gestion durable.
Le Limousin : une région forestière à l’avenir prometteur qui bénéficie d’un
massif résineux disposant de remarquables atouts
-
Dont la ressource est entrée dans une phase fortement ascendante (triplement de la
disponibilité attendue pour le douglas en 20 ans et augmentation significative de celle en
épicéas)
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-
Et des industriels qui investissent localement (doublement des capacités de sciages en
moins de 15 ans, et mise en place de séchoirs à bois)
Avec cependant des interrogations sur la pérennité à long terme à cause du reboisement
partiel des coupes rases de résineux.
Mais dont la forêt feuillue souffre de handicaps réels qui s’expliquent par :
-
L’absence de débouchés attractifs (désinvestissement des scieurs feuillus) du fait d’une
qualité médiocre, un morcellement souvent important et une accessibilité difficile sur
certains massifs.
Une dépendance marquée vis à vis de l’industrie papetière
Un capital sur pied s’accroît continûment mais pas forcément mobilisable
Qui pourrait bénéficier de l’apport de nouveaux débouchés (bois énergie lié à une
entretien du territoire) pour accélérer sa rénovation.
Et des interrogations sur le maintien à long terme de la papeterie de Saillat, au moment où
il faudra renouveler le matériel de l’usine.
Retour à
- Economie et politique forestières – généralités
Voir aussi :
- Principales caractéristiques de la forêt limousine
- La répartition des forêts et le volume de bois dans le monde ,
- La consommation de bois dans le monde ,
- Les exportations et importations de bois dans le monde ,
- La forêt dans l'Union européenne
- La filière forêt-bois française : marchés et perspectives
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