Signe de l`Amour de Dieu - Scouts Unitaires de France
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Signe de l`Amour de Dieu - Scouts Unitaires de France
i Lund n i sa t 10ril av Signe de l’Amour de Dieu Exercer le ministère de la pénitence à AUSCHWITZ, c’était aller au devant de l’irréparable. Les autorités SS avaient donné des consignes strictes et ne supportaient aucune infraction. Mais pour le Père KOLBE, le besoin des âmes en détresse primait sur tout. Bien que cela fût sévèrement interdit et puni, même de mort, le Serviteur de Dieu confessait les prisonniers le soir en cachette. « En juillet 1941, Joseph STEMLER, qui était tombé malade, fut envoyé à l’infirmerie du camp, où un avocat de Varsovie lui apprit sa présence dans la même salle que lui : “A la tombée de la nuit, je ne suis glissé à quatre pattes jusqu’au lit du Père, et j’ai eu avec lui une assez longue conversation. Nous avons parlé des rapports existants entre les prisonniers et du manque de réconfort religieux. Le Père KOLBE se déclara prêt à confesser ceux qui réussiraient pendant la nuit à se glisser jusqu’à son lit. Dans la même salle, il y avait une centaine de 100 malades. J’en connaissais un certain nombre qui étaient prêts à prendre le risque de quitter leur lit pour aller se confesser. Après s’être confessés, ils informaient leurs voisins, et ainsi pendant plusieurs nuits se poursuivit la procession des prisonniers, entre les lits et sous les lits, vers la paillasse du Père KOLBE qui dormait exprès en bas. Je me suis approché encore une fois de sa paillasse, mais nous n’avons réussi qu’à nous serrer la main, parce que les gardes et les mouchards surveillaient les contacts suspects des prisonniers avec le Père KOLBE” ». (Procès de canonisation) Dans la solitude putride des paillasses de l’hôpital du camp, malgré les menaces de mort des gardiens et l’épuisement physique, le Père KOLBE continue à confesser chaque prisonnier qui se présente à lui. Voilà l’expérience du combat contre le mal dans toute sa radicalité : le père a le choix entre tenter de sauver sa vie en faisant profil bas, en gardant la force de sa Foi pour lui-même, ou faire le pari insensé de risquer la mort pour quelques gestes… Et pourtant, il choisit le témoignage le plus difficile, le plus aride ! 101 Il choisit de porter la miséricorde au cœur de l’enfer, de vivre jusqu’au bout sa vocation de prêtre. Le Père KOLBE passe ses nuits à confesser – c’est-à-dire à témoigner que l’Amour de Jésus crucifié est plus fort que la haine. Où que nous soyons, au plus profond de la détresse physique et morale, Dieu nous accompagne. Pas de concession pour les chevaliers porteurs du Christ ! Maximilien a choisi de témoigner de sa Foi, quoi qu’il puisse lui en coûter. Quand on ne peut pas faire plus, juste un instant de prière offert au Père : pas forcément parler de l’Evangile en exégète savant… Pour avancer... • Jusqu’où es-tu prêt à aller pour vivre ta Foi ? • Prends-tu le temps de la partager avec les gens qui t’entourent ? • Comment concrètement peux-tu refuser à ton tour de céder aux puissances de mort qui cherchent à te faire renoncer à Jésus ? • Trouve un ou deux petits gestes du quotidien que tu peux revêtir d’Amour pour rendre témoignage. « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire… » Matthieu (25, 35) 102 103 i Mard n i sa t 11 il avr Mener les autres à Dieu « Je ne crains pas la mort, nous disait-il souvent, je ne crains que le péché ». Et il nous exhortait à ne nous attacher qu’au salut de nos âmes. « Si vous veillez avant tout à ne pas pécher, si vous priez le Christ et si vous implorez la Vierge Marie, vous connaîtrez la paix » ne cessait-il de nous répéter, et il nous désignait le Christ comme le seul soutien, le seul recours possible. Lui-même, nous le constations régulièrement, avait remis sa vie entre les mains de Dieu. Entièrement abandonné à sa Volonté, aimant par-dessus tout le Seigneur Jésus et Notre-Dame, il arrivait à faire passer cet amour en nous. On aurait dit que, par instants, une force transcendante émanait de lui et lorsqu’il nous parlait de Dieu, il donnait l’impression de ne plus appartenir à cette terre. J’ai connu beaucoup de prêtres mais aucun dont la foi en Dieu fût si profonde et si indestructible. Je l’appelle « l’apôtre d’AUSCHWITZ », parce qu’il consacrait tous ses moments de liberté à nous aider. Il nous faisait prier et il nous confessait, il parlait beaucoup avec nous aussi. Après chaque confession, j’avais l’âme plus sereine et je voyais le monde différemment. Maximilien ne s’y était pas trompé : le véritable danger est celui de la mort de l’âme. Pour lui qui a fondé sa vie dans une étroite relation à Dieu par la prière quotidienne, s’abandonner à la Volonté de son Créateur est avant tout la promesse de ne pas se couper de Lui par le péché. En effet, si la mort de l’âme est le mal suprême, bien plus à craindre que l’épuisement physique, quoi de plus important que de lutter pour la préserver des attaques du mal ? Apôtre, c’est-à-dire littéralement « envoyé » de Dieu au fond de l’enfer du camp, Maximilien combat en chevalier pour sauver ces âmes qui l’entourent. Son épée toute puissante ? la Miséricorde de Dieu, celle qui perce les armures les plus épaisses et les cuirs les plus endurcis. Le père Kolbe répare sans cesse ce lien vital entre Dieu et les hommes : la prière au cœur de chaque homme libre. Cette petite fenêtre par laquelle chaque prisonnier peut encore contempler l’infinité aimante de Dieu, Maximilien travaille sans relâche à la garder ouverte. Pour avancer... • Quels engagements concrets peux-tu prendre pour ne pas te couper de la Miséricorde de Jésus ? • Demande à ton aumônier par quelles lectures (vies de saints, témoignages…) tu peux nourrir ta relation avec Dieu. • Entraînes-tu, comme Maximilien, tes amis, ta patrouille, ta famille à prier ? « Revenez à moi de tout votre cœur, (…) revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux » (Témoignage d’un camarade prisonnier). Joël (2-19) 104 105 redi Merc nt sai 12ril av Apôtre pour ses frères Ecoutons des amis de Maximilien qui ont survécu nous parler de cet ami extraordinaire : « Il nous exhortait à persévérer avec courage et à ne pas perdre confiance ; il nous suppliait de ne rien abandonner de nos exigences morales et il affirmait que la justice de Dieu existait et finirait par être victorieuse des nazis. Nous l’écoutions si attentivement que nous en arrivions à oublier pour quelques instants notre faim et notre humiliation ». « Il nous disait que nos âmes étaient toujours bien vivantes, de même que notre dignité de polonais et de catholiques. L’âme apaisée, l’esprit réconforté, nous retournions à nos blocks en nous répétant ses paroles d’encouragement : Non, nous ne capitulerons pas ! Oui nous devons survivre ! Ils ne parviendront pas à détruire en nous notre âme de Polonais ! ». Maximilien Kolbe te ressemble parfois, CP : il est à la tête d’un petit troupeau d’âmes perdues, qui s’accrochent à lui comme à une bouée dans la tempête. Mais il est proche de toi aussi, toi qui n’es pas encore chef : autour de toi, dans ta vie de tous les jours, des personnes t’observent à la dérobée, silencieusement. Comme Maximilien, tu as pour vocation de réconforter l’âme de l’autre, de lui rendre espoir et sérénité. Au cœur de la tempête, alors que gronde la tentation du désespoir, tu possèdes la 106 force de l’Amour de Dieu : ce n’est pas toi qui rendras la paix aux autres, mais c’est la force de la Parole que tu leur portes. En actes, ou par des mots, ils ne s’y tromperont pas et, comme les amis de Maximilien, ils reprendront courage. « Le scout sourit et chante dans les difficultés » : cela va bien plus loin qu’une gentille philosophie de la vie heureuse ! Jésus est ta force – inexorable. Tu dois devenir contagieux de cette Paix divine qui t’est offerte par ta relation avec Dieu. Tu dois transmettre aux autres ce grand élan d’Amour. Tu es toi aussi un apôtre – un apostolos : littéralement, un envoyé. Ainsi, sourire et chanter dans les difficultés, refuser la tentation du désespoir, c’est témoigner de la puissance de Dieu dans ta vie, et de la confiance réelle et totale que tu Lui fais. Alors tu rayonneras le Christ qui, par toi, réconfortera tes frères dans la peine. Pour avancer... • Pour apporter la Parole aux autres, il te faut la connaître, l’aimer, la faire tienne : prends-tu le temps de lire la Bible ? De la partager avec d’autres ? • Quel est ton passage préféré de l’Evangile ? Sais tu dire pourquoi ? « Je serre ta parole dans mon coeur, Afin de ne pas faillir envers toi » Psaume 119-11 107 i Jeud n i sa t 13ril av Signe de l’Amour du Père A la fin de juillet, le Père KOLBE est déplacé au block 14, dit des « Invalides », où l’on entasse les plus faibles. Le 31, vers 3 heures de l’après-midi, les sirènes se mettent à hurler. Un prisonnier s’est évadé. Les représailles sont vite annoncées : pour un prisonnier évadé, dix hommes sont condamnés à mourir de faim dans le bunker du block 11. Dix hommes à désigner parmi les six cents prisonniers du block 14. Six cents hommes pétrifiés d’angoisse et d’horreur, attendent la sentence. Le commandant adjoint au camp, le SS Karl FRITSCH, se charge de l’affaire, secondé par l’adjudant SS PALITCH (qui devait un jour se vanter d’avoir tué plus de vingt mille personnes. Une référence en quelque sorte). Dix hommes sont choisis. L’un deux pleure en pensant à sa femme et ses enfants qu’il laisse orphelins. Mais qui peut entendre la plainte de cet homme au milieu de tant de souffrances ? C’est alors qu’un prisonnier ose sortir du rang et s’avance vers l’officier SS, interloqué. Le Père Maximilien KOLBE ôte son béret, et se met au garde à vous devant le commandant qui aboie : « Qui es tu ? ». 108 Le Père KOLBE désigne alors de sa main le père de famille effondré, François GAJOWNICZEK, et répond : « Je suis prêtre catholique polonais ; Je suis vieux, je veux prendre sa place, parce qu’il a femme et enfants… ». Le commandant, stupéfait, ne semble trouver alors la force de parler. Après un moment, d’un signe de la main et d’un seul mot : « Sors ! », Il ordonne à François GAJOWNICZEK de retourner avec les autres détenus. Et le Père KOLBE prend la place du condamné. Ce jour-là, deux choses extraordinaires se sont produites au camp de concentration d’AUSCHWITZ. La première est qu’un homme a fait le douloureux sacrifice de sa vie en prenant la place d’un homme qu’il ne connaissait pas. La seconde est qu’un officier SS, reconnu pour son sadisme, a accepté ce marché. Signe de l’amour de Dieu, Maximilien vit maintenant la Passion du Christ auquel il a donné sa vie. La couronne rouge du martyre s’offre à lui, qui choisit de donner sa vie pour sauver son prochain – reproduisant par là le geste de Jésus célébré lors de la consécration. Pour tous ces hommes désespérés, parqués comme des animaux entre des murailles de fer barbelé, Maximilien va assumer jusqu’au bout sa responsabilité spirituelle de prêtre : s’offrir comme l’Agneau pour un pécheur qu’il ne connaît pas. 109 « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis », nous dit l’Evangile. Dans cet océan de misère, le père Kolbe su garder son cœur sensible à la souffrance des autres, et disponible pour la grâce du don total. Car Maximilien a compris que le martyre se rappelait à lui sous la forme de cette plainte d’un père de famille envoyé à la mort. A cet instant, il garde la liberté de poser un choix de chrétien. Dieu ne l’a pas enfermé une fois pour toutes dans sa promesse d’enfant. Maximilien renouvelle son choix. Il choisit librement de faire la Volonté de Dieu. Pour avancer... On ne s’offre pas tous les matins en sacrifice pour sauver les autres, c’est entendu. L’exemple de Maximilien ne doit pourtant pas te décourager par son caractère extrême. En effet, toi aussi, à chaque instant de ta journée, tu es en mesure de choisir ou de renoncer au Christ, de vivre selon l’Évangile ou non. Discuter avec un SDF dans la rue ; prendre de ton temps, sans t’énerver, pour aider un camarade de classe ; aller visiter une tante malade, écrire à ta grand-mère… Les exemples concrets remplissent ton quotidien. Alors, pour les petites comme pour les grandes choses, choisiras-tu la voie de la facilité, ou celle du DON de soi ? « Laisse-toi conduire par l’esprit saint Laisse-toi conduire par la divine Providence Laisse-toi conduire par la miséricorde divine Laisse-toi conduire dans la patience, dans l’amour Laisse-toi conduire dans la paix Laisse-toi conduire dans la confiance, avec foi et avec amour Laisse-toi conduire par l’Immaculée » « Ceci est mon corps livré pour vous » 1 Colossiens (11, 24) 110 111 redi Vend nt sai 14ril av Retour vers le Père On amène alors les dix condamnés au block 11, réservé aux interrogatoires et aux exécutions. On les déshabille, on les fait entrer nus dans une cellule de trois mètres sur trois, sans rien d’autre à l’intérieur qu’un seau hygiénique. Le geôlier en refermant la porte derrière eux lâche froidement ces quelques mots : « Vous vous dessécherez comme des tulipes ». Les ravages de la faim et de la soif se font rapidement sentir chez ses hommes déjà très affaiblis par les mauvais traitements. Seul le Père Maximilien semble résister, ne se plaignant jamais, réconfortant les uns et les autres, les entraînant dans la prière ou entonnant des cantiques qu’ils reprennent avec la ferveur du désespoir. Dieu, dans sa miséricorde, permit que le prisonnier chargé de veiller sur les derniers jours de Maximilien KOLBE sortit vivant d’AUSCHWITZ : « Chaque jour, désormais, les prières, le rosaire et les chants religieux se propagèrent de cellule en cellule, en partant de celle où le Père était enfermé avec ses malheureux compagnons. Il commençait, les autres répondaient tous ensemble. Hymnes et paroles pieuses résonnaient d’un bout à l’autre du souterrain, et j’avais l’impression de me trouver dans une église ». Les SS eux-mêmes semblent impressionnés, mais laissent l’agonie poursuivre son cours irrémédiable. Au quatorzième jour, veille de l’Assomption, il reste quatre survivants gisant sans connaissance dans la cellule, dont le Père KOLBE. Leur vie ne tient plus qu’à un souffle. On décide de les achever par une piqûre intraveineuse d’acide phérique. Le Père KOLBE trouve encore la force de tendre son bras à son bourreau. 112 Agonie du Christ sur le Golgotha, crucifié entre deux bandits ; agonie de Maximilien dans le « bunker de la faim », au milieu de ses camarades d’exécution. Jusqu’au bout, le père Kolbe aura suivi le Christ, bu le calice douloureux du martyre. Mais jusqu’au bout, il témoigne et rayonne l’Amour de Jésus. De cette pièce condamnée où des hommes suppliciés s’éteignent dans la souffrance jaillit la louange et la prière, comme une lumière qui illumine le camp. Le père Kolbe n’a pas considéré que, ayant offert sa vie pour celle d’un autre, il pouvait à présent mourir en paix. Jusqu’au bout, il endure le supplice en soulageant ses compagnons, en les préparant peu à peu par la louange et la prière à rencontrer Dieu. Dernier geste, volontaire encore : Maximilien tend son bras à son bourreau. Sa mission s’achève sur cet ultime témoignage de son abandon éperdu à l’Amour de Dieu, auquel il remet son âme sans détours après avoir tant fait pour sauver celles de ses compagnons. Le jeune Maximilien rejoint le vieux prêtre fatigué pour cueillir la couronne rouge que lui avait promise sa Dame. « Tout est accompli ». Pour avancer... • « Le scout ne fait rien à moitié » : que veut dire pour toi aller au bout de l’Amour dans les gestes de chaque jour ? à la maison, au collège, au lycée, dans ta patrouille ? • Quand tu regardes ton prochain, penses-tu que tu pourrais donner ta vie pour lui ? Que Jésus est mort sur la Croix pour le sauver ? « Père, entre tes mains je remets mon esprit » Luc (23,46) 113 edi Sam t sain 15ril Secrète Espérance av Exceptionnellement, on enferma le corps décharné de l’apôtre dans un sommaire cercueil de bois avant de le jeter dans la gueule du four crématoire. Ainsi finissait son pèlerinage terrestre, le 15 août 1941, en la fête de l’Assomption. A son intrépide serviteur, la Vierge Marie remet à la fois la couronne blanche et la couronne rouge. Le père Kolbe est mort en martyr, il a donné sa vie pour l’Évangile et son prochain. La Vierge Marie, qui le reçoit le jour de la fête de son Assomption, ouvre le temps de l’absence — déjà illuminé pourtant par l’annonce de Pâques et de la Résurrection. L’horreur continue à Auschwitz, les hommes meurent par milliers, la guerre et ses ravages dévorent encore des régions entières. Et pourtant… Maximilien a détruit le mur de la désespérance, il a ouvert une fenêtre par laquelle le ciel apparaît : ceux qui asservissent et tuent ne peuvent atteindre l’âme. Le corps du saint a disparu dans le four, mais son empreinte reste dans les âmes de tous ceux qui l’ont approché. Temps de l’attente, du silence, du désir qui grandit: patience… Pour avancer... • Comme Marie, je te propose de faire mémoire pendant ce temps d’attente d’un moment fort de ce carême. Choisis une image de la vie de Maximilien qui t’a marqué, une parole d’évangile qui t’a touché pendant un temps de prière. Prend le temps de goûter cette parole. De regarder ce qu’elle te dit de l’Amour de Dieu pour toi. • Ensuite, dis au Seigneur ta confiance en sa parole, redis lui combien tu espères en sa résurrection. « Tu ne peux m’abandonner à la mort, ni laisser ton serviteur voir la corruption » Psaume 20 114 115 nche Dima nt sai 16ril av « Une explosion de lumière » Donnons la parole à Georges Bieleck, prisonnier. Il nous aide à prendre conscience du bouleversement spirituel que provoqua dans le sombre univers d’Auschwitz, ce geste de lumière, et du message d’amour grâce auquel Maximilien Kolbe parvint à réveiller autour de lui les âmes engourdies. « Ce fut, pour le camp tout entier, un choc profond. Nous prenions brusquement conscience que quelqu’un, parmi nous, du fond des ténèbres, du fond de cet absolu désert spirituel, avait brandi très haut l’étendard de l’amour. Nous apprenions qu’un homme, semblable à tous les hommes, sans rien de remarquable, un homme torturé comme nous, dépouillé comme nous de son nom et de son identité, venait de connaître une mort horrible afin de sauver un être auquel ne l’attachait aucun lien. « Ainsi ce n’était pas vrai ! Cette humanité n’était ni triste, ni laide, ni méprisable, ni digne d’être traînée dans la boue, ni écrasée par l’oppresseur, ni submergée par le désespoir ! Des milliers de prisonniers se rappelaient brusquement qu’il existait un autre monde, un monde plus authentique contre lequel nos bourreaux ne pouvaient rien… Plus d’un commença alors de chercher, à l’intérieur de lui-même, les traces de cet univers, qui était le seul réel ; il le trouva et le partagea avec son compagnon de malheur, et tous deux sortirent fortifiés de leur douloureuse rencontre avec le mal. 116 « Dire que le père Kolbe mourut pour l’un d’entre nous ou pour telle catégorie d’êtres humains, c’est simplifier à l’extrême une réalité grandiose. En mourant, il sauva des milliers d’hommes. C’est là que réside la véritable dimension de sa mort, et c’est bien ainsi que nous l’avons ressentie. « Aussi longtemps que nous vivrons, nous qui avons connu Auschwitz, nous inclinerons la tête en mémoire de cet évènement comme, à l’époque, nous inclinions la tête devant le bunker de la mort. Oui, ce fut un choc mais un choc positif, régénérant, fortifiant, un choc salutaire. Nous restâmes d’abord comme hébétés devant ce geste mais il fut pour nous une immense explosion de lumière dans la nuit noire du camp. » Le tombeau est vide ! Le père Kolbe a vécu le quotidien des prisonniers du camp, la faim, les privations, les coups, le froid. Il est mort misérablement, victime insignifiante sur la liste des exactions du siècle… Et pourtant, le tombeau est vide. Ce n’est pas dans la mort et le souvenir que ses amis retrouvent le père Kolbe. Il est présent en chacun d’eux, ouvre patiemment les portes jusque-là verrouillées, introduit la lente conversion intérieure qui amorce le retour vers Dieu. Servant le Christ ressuscité jusqu’au bout, Maximilien ne pouvait rester au fond d’un 117 trou alors que Jésus le tirait à sa suite : « immense explosion de lumière », le saint a rejoint son Créateur pour continuer à le louer, à le servir, en intercédant sans cesse pour ceux qui demandent ses grâces. Maximilien, notre grand frère martyre en Christ, celui qui toute sa vie a poursuivi les deux couronnes que lui avaient offertes la Sainte Vierge : il t’attend, il ne demande qu’à te donner la main pour t’accompagner vers Jésus ; te tirer vers la lumière de la Résurrection. Sa main se tend, pour toi. Veux-tu la saisir ? Veux tu marcher avec Jésus ressuscité ? Pour avancer... • Tu vis la joie de Pâques, source de ta vie de Chrétien. La portes-tu en toi, sur ton visage ? Montres-tu au monde une tête de déterré ou de ressuscité ? – Prend le temps de chanter, de louer le Seigneur en ce jour de fête : la mort est vaincue, le Christ est vivant ! • Tu es à ton tour envoyé en mission dans le monde, là où tu vis, auprès de ceux qui t’entourent. C’est à toi de leur porter ce message brûlant de l’Amour de Dieu. À l’image du père KOLBE, comment vas tu répondre à ta vocation de baptisé, c’est à dire témoigner de la foi et de la joie qui t’habite ? « Le peuple qui demeurait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière; sur ceux qui demeuraient dans le pays de l’ombre et de la mort La lumière s`est levée. » Matthieu 4-16 118 119 « Chanter, c’est prier deux fois. » Saint Augustin 120 121 Consécration à Marie Je suis tout à Toi Texte : Père Maximilien Kolbe Musique : Frère Jean-Baptiste de la Sainte Famille o.c.d. Paroles et musique : P. Lemoine (Notre Dame de Vie) © Editions du Carmel, 84210 Venasque. Recueil «Toi qui nous aimes» 122 123 Couronnée d’étoiles (Nous Te saluons) Musique : M. Dannaud Paroles : Chants de l’Emmanuel (A. Dumont) © 2000, Editions de l’Emmanuel, 26, rue de l’Abbé Grégoire, 75006 Paris. Tous droits réservés. 124 125 Appelés Enfants de Dieu (Béni soit Dieu le Père) Esprit de Dieu, souffle de vie Paroles et Musique : Chants de l’Emmanuel (A. Dumont) Paroles et Musique : Chants de l’Emmanuel (J.-M. Morin / P. et V. Mugnier) © 2000, Editions de l’Emmanuel, 26, rue de l’Abbé Grégoire, 75006 Paris. Tous droits réservés. © 2000, Editions de l’Emmanuel, 26, rue de l’Abbé Grégoire, 75006 Paris. Tous droits réservés. 126 127 RÉDACTEUR EN CHEF : Augustin Bourgue RÉDACTEURS : Aymeric Jeanson Benjamin Hoellinger François-Xavier du Mesnil Maxence Pouamere Jean Bernard Benoit Liard ILLUSTRATIONS : Ségolène Bonnet COUVERTURE : Portrait de Saint Maximilien de Kolbe DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Thierry Berlizot COMITÉ DE DIRECTION : François-Xavier du Mesnil Marie Claret Philippe de Robien FABRICATION/PRODUCTION Éditions C.L.D. 8, 10, 12 rue du Docteur Herpin 37000 Tours NUMÉRO D’IMPRIMEUR : A 759/1635 Supplément de la revue Woodcraft et Pourquoi-pas ? prix 4,60 Euros NUMÉRO ISSN : RÉFRENCES : • Le Père Kolbe, de J.-F. de Louvencourt, collection Prier 15 jours, Editions Nouvelle Cité • La mission de l’Immaculée du Père Kolbe, de J.-F. Villepelée • Doctrine Mariale du Père Kolbe de H.-M. Manteau-Bonamy, Editions P. Lethielleux • Maximilien Kolbe, le Saint d’Auschwitz, de P. Treece, collection Chemin d’Éternité, Editions Pygmalion 128 0750-4047 DÉPÔT LÉGAL : Mars 2006 loi n° 49-956 sur les publications destinées à la jeunesse COMMISSION PARITAIRE N° 256-65-AS TOUS DROITS RÉSERVÉS © Scouts Unitaires de France 2006 SCOUTS UNITAIRES DE FRANCE ESPACE RAPHAËL 21-23, rue Aristide Briand 92170 VANVES