PP 15-20 Ectoparasitoses

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PP 15-20 Ectoparasitoses
PP 15-20 Ectoparasitoses
3/07/08
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connaître et traiter
les principales dermatoses parasitaires
chez les équidés
Les principales dermatoses
parasitaires peuvent être
provoquées par des acariens,
des insectes
ou des larves d’helminthe.
Il est important de savoir identifier
les agents responsables,
pour mettre en œuvre
un traitement adapté.
L
es dermatoses parasitaires peuvent être
présentées en respectant la position
systématique des agents responsables,
ou en fonction de leur fréquence, ou par les
signes cliniques majeurs et la localisation
des lésions sur l’animal.
En fonction de la fréquence, la dermatite
estivale récidivante, les phtirioses et les dermatophyties tiennent la première place.
Cet article envisage les principales ectoparasitoses provoquées par des acariens, des
insectes ou des helminthes.
COMMENT RECONNAÎTRE ET TRAITER
LES DERMATOSES
PROVOQUÉES PAR DES ACARIENS
Les dermatoses provoquées par des acariens sont la gale chorioptique, la gale psoroptique, la gale sarcoptique, la trombiculose et la dermatite à Dermanyssus gallinae.
La gale chorioptique*
● Appelée également gale du pied ou gale
du paturon, la gale chorioptique est une
acariose encore bien présente dans notre
pays.
● Elle est provoquée par un acarien superficiel, Chorioptes bovis (le mâle mesure 250
µm, la femelle 360 à 390 µm), peu ou pas
sensible aux acaricides systémiques. Il se
multiplie rapidement (cycle de 15 jours) dans
les croûtes et peut survivre 15 à 21 jours
dans l’environnement.
● La contamination se fait par contact
direct, lors de rassemblement d’animaux,
de la monte, ou indirect par le van par
exemple.
● Le prurit constitue le premier signe d’appel. Le cheval tape du pied, piétine, frotte
ses postérieurs l’un contre l’autre et s’inflige
Michel Franc
Unité de parastitologie-dermatologie
École Vétérinaire de Toulouse
23, chemin des Capelles
31076 Toulouse cedex
Objectifs pédagogiques
1
❚ Connaître les particularités
épidémiologiques
et les signes cliniques
associés aux principales
dermatoses prurigineuses
provoquées par des acariens,
des insectes
ou des larves d’helminthes.
❚ Savoir traiter
ces affections.
Sarcoptes scabiei (photo C. Petit).
NOTE
* cf. l’Observation clinique
“Un cas de pemphigus foliacé
chez un âne”
de M.-C. Cadiergues, M. Franc,
Y. Tamzali, dans ce numéro.
2
Gale sarcoptique : contamination du palefrenier
(photo M. Franc).
Essentiel
des blessures s’il est ferré. La pose de bandages exacerbe le prurit en raison de l’augmentation de l’activité des acariens avec la
chaleur et l’humidité.
● Les lésions débutent le plus souvent dans
le creux des paturons postérieurs, puis s’étendent lentement au canon et peuvent
atteindre les jarrets et les genoux.
La présence dans le creux du paturon de
squames nombreuses, puis de croûtes
épaisses, est assez caractéristique.
Les dépilations des extrémités des pattes
sont facilement observables.
● Des complications infectieuses bactériennes sont possibles.
● La suspicion clinique peut facilement être
confirmée par la mise en évidence des parasites dans le produit de raclage du creux du
paturon, réalisé avec une curette de
Volkmann de 10 à 15 mm (photo 6).
● Le traitement de la gale chorioptique est
essentiellement local.
Il est nécessaire de tondre et de savonner
les lésions pour éliminer le maximum de
❚ Les dermatoses parasitaires
sont prurigineuses
et soit contagieuses,
soit d’allure contagieuse,
en raison de la simultanéité
des contaminations
à l’intérieur par D. gallinae,
à l’extérieur par les aoûtats
ou les insectes.
❚ Les produits de traitement
qui ont une A.M.M.
pour le cheval sont rares.
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CHEVAL
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE
équine
AVRIL / JUIN 2008 - 211