steel trap - Devildead

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steel trap - Devildead
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STEEL TRAP
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Titre original : STEEL TRAP
Année : 2007
Nationalité : Allemagne
Acteurs : Georgia Mackenzie, Mark Wilson, Pascal Langdale, Julia Ballard, Joanna Bobin, Annabelle Wallis,
Adam Rayner & Frank Maier
Réalisateur : Luis Cámara
Scénario : Luis Cámara & Gabrielle Galanter
Musique : Florian Moser
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Une fête de nouvel an bat son plein dans un immeuble
désaffecté. Certains invités reçoivent soudain une invitation par
texto pour rejoindre une autre fête quelques étages plus bas et
s´y rendent par curiosité. Mais c´est surtout leur hôte qui veut
s´amuser en leur proposant un jeu de piste qui s´avère
forcément fatal…
Après avoir commis BLOOD TRAILS – petit film à l´idée de
départ originale pour un résultat final décevant – son équipe de
production allemande s´est attelé à ce STEEL TRAP, une sorte
de «Slasher néo-giallo». Réalisé par Luis Camara pour qui
c´est le premier long métrage après deux courts, le film reprend
tous les ingrédients du genre – sexe, drogues, alcool – sans
oublier les personnages insipides. Certes, ici ce ne sont pas des
adolescents qui vont payer pour leurs péchés mais des adultes à
peine plus évolués. Parmi eux, une star du rock, un couple en
guerre de jalousie éternelle, une présentatrice d´émission télé,
une productrice télé zélée et les célibataires endurcis habituels.
Tout ce petit monde se rend donc à la fête organisée en leur
honneur mais sont accueillis assez fraîchement par des cartons
à leur nom portant également un sobriquet insultant. Les
hostilités sont désormais aussi ouvertes que la chasse. Bien que
les acteurs ne soient pas très bons et qu´ils débitent des
dialogues stupides sans la moindre once d´émotion, ce qui
commence à la façon d'un Slasher basique et soporifique va
petit à petit s´avérer aussi amusant que plaisant à suivre. Les
combats de coq entre mâles shootés au testostérone seront
sources de conflit perpétuels entre tout le monde et la tension
s´installe graduellement tandis que les meurtres s´enchaînent
de la main sadique d´un tueur masqué très créatif.
Evidemment, tout ça sent le déjà vu. Un lieu fermé d´où
aucune sortie n´est possible, un tueur anonyme qui semble tout
savoir sur des gens qui, de prime abord, ne se connaissent pas
entre eux, un jeu mortel… Nul besoin de citer la référence
première de STEEL TRAP mais ne lui jetons pas la pierre trop
vite car le métrage est bien plus réussi que d´autres ersatz de
récente mémoire. La réalisation de Luis Camara est impeccable
et propose sans cesse de fort jolies images aux compositions
simples et graphiques, soulignées par une palette de couleurs
vives. L´ambiance est tendue et nerveuse et Camara exploite à
merveille toutes les possibilités visuelles et scénaristiques que
lui offre l´immeuble. Sa caméra nous invite donc à le suivre
dans des pièces immenses et vides tout en haut de l´immeuble
pour ensuite descendre au sous-sol en passant par les cuisines
et les ascenseurs, le tout sous l´œil vigilant des caméras de
surveillance.
Visuellement, STEEL TRAP présente quelques similitudes
avec le giallo et en particulier au niveau des meurtres. Grâce à
un éclairage recherché et des mises à mort filmées en très gros
plan, on est sans cesse renvoyé vers l´esthétisme épuré de
certaines œuvres transalpines sans pour autant atteindre le
même niveau d´élégance ou de génie des maîtres du genre. Car
en dépit de ses évidentes qualités, STEEL TRAP reste ce qu´il
est, une histoire simpliste dont la révélation finale manque
autant de surprise que d´originalité. On peut également lui
reprocher un rythme maladroit où les meurtres du début ne sont
pas assez espacés, induisant alors le sentiment que cela tourne
un peu en rond par la suite. Et dans la deuxième partie où les
survivants sont drogués alors qu'une seule femme reste
éveillée, Luis Camara avait une occasion en or d´augmenter la
tension en lui donnant la chasse et en brouillant les pistes. Mais
au lieu de cela, les autres protagonistes se réveillent et
recommencent à se disputer et on en revient au point de départ.
Bien que cette production soit allemande, la production a dès
le départ des visées internationales puisque le film est tourné en
langue anglaise. Dans la même optique, les acteurs ont donc été
choisis parmi un vivier de comédies issus principalement de la
télévision britannique. Le personnage de Kathy est incarné par
Georgia Mackenzie, une actrice britannique qui est également
apparue dans l´excellent et méconnu THE KOVAK BOX.
C´est la seule à être vraiment convaincante dans un rôle qu´elle
occupe avec naturel alors qu´à ses côtés, aucun autre
participant ne s´illustre vraiment par un jeu soit paresseux soit
exagéré. Les faux suspects sonnent justement trop faux pour
être crédibles mais en défense de Luis Camara, le réel vilain de
l´histoire n´est pas prévisible dès le départ.
Il n´existe plus d´histoires originales, seulement des façons
originales d´illustrer les histoires déjà existantes. Nul besoin de
chercher à révolutionner un genre pour avoir un résultat
plaisant et Luis Camara le prouve avec ce STEEL TRAP où il
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se contente de faire de son mieux avec du «vieux». Mais il le
fait très bien et espérons qu´il cache encore de bonnes petites
surprises dans ses tiroirs pour l'avenir.
Pour votre plaisir auditif sur cette édition DVD publiée par
Free Dolphin, les pistes sonores, en anglais sous-titré français
ou en doublage français, sont toutes deux encodées en un 5.1
plutôt efficace. La version originale est à préférer au doublage
qui accentue malheureusement l´ineptie du jeu d´acteur et des
dialogues.
L´image vous est présentée dans son format 1.77 d´origine
compatible 16/9. Elle est de très bonne qualité et son aspect
légèrement granuleux profite aux scènes de meurtre. Les noirs
sont profonds, les contrastes restent nets et la palette de
couleurs restreinte fait vivement ressortir les touches de
couleurs primaires qui viennent rehausser l´impact de certaines
scènes.
En guise de suppléments, l´éditeur vous propose déjà la
bande annonce du film mais surtout un long Making Of d´une
quarantaine de minutes, présenté par Luis Camara et qui
s´avère être l´un des meilleurs qu´il nous ait été donné de voir.
Le module couvre tous les aspects de la production en
commençant par la genèse du projet, la recherche du lieu et les
besoins de réécriture imposés par le vrai immeuble abandonné
et qui n´avait pas été chauffé depuis quatre ans. Le réalisateur
et les producteurs évoquent le casting, leurs ambitions pour le
projet et un long passage est consacré aux très bons effets
spéciaux alors que nous assistons à la préparation ainsi qu'au
tournage de plusieurs de ces scènes. Le module se termine sur
la fête de fin de tournage où Camara se revêt d´un costume de
singe sous les applaudissements ravis de toute l´équipe.
Marija Nielsen
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