PIERRE FRANÇOIS HENRI LABROUSTE

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PIERRE FRANÇOIS HENRI LABROUSTE
PIERRE FRANÇOIS HENRI LABROUSTE
(5 mai 1801, Paris - 24 juin 1875, Paris)
© 2001 - Bibliothèque Sainte-Geneviève.
Grand Prix d’Architecture de l’École des
Beaux-Arts de Paris (1824), Labrouste devait
passer à Rome quatre années fort importantes pour
sa carrière à venir. Découvrant là, combien
l’enseignement
français
de
L’enfance et la formation
1809 : entre comme élève au Collège SainteBarbe à Paris.
l’architecture,
prétendument admiratif des Grecs en avait trahi
les usages, il allait dès son retour à Paris se
consacrer à montrer la relation entre la structure et
la décoration qu’il y avait vues.
1819 : admis à la deuxième classe de l’École
royale des Beaux-Arts dans l’atelier LebasVaudoyer, alors que Quatremère de Quincy est
secrétaire perpétuel de l’Académie.
1820 : Labrouste accède en première classe.
En marge d’une pratique jugée novatrice
et communiquée à des étudiants dans son atelier
dès 1830, Labrouste reçut, certes avec quelques
1821 : en compétition pour le Grand Prix,
Labrouste arrive en deuxième position derrière le
projet de Palais de Justice de Blouet.
retards, les honneurs relatifs à sa formation. Bien
que la Légion d’honneur lui ait été attribuée en
1841pour sa participation à la Translation des
cendres napoléoniennes, ce n’est qu’en 1867 qu’il
est élu à l’Académie.
Des
prestigieuses
et
éphémères
commandes publiques dont il s’acquitta (Fêtes de
Juillet, 1833, Fêtes pour les funérailles des
Victimes de Juin, 1848), de ses hôtels particuliers,
détruits depuis, il ne reste que peu de traces. En
revanche,
combien
sont
éclatantes
ses
bibliothèques, qui, depuis plus de cent cinquante
ans pour Sainte-Geneviève (projetée dès 1839), et
presque autant pour la Bibliothèque nationale, ont
ravi l’esprit des lecteurs qui les ont fréquentées.
C’est de la gloire de la première, qui lui
1822 : il ne participe pas à la compétition du
Grand Prix de Rome.
1823 : vainqueur du prix départemental, il travaille
comme sous-inspecteur sous la direction de Godde
sur le chantier de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou. Il
ne participe pas non plus cette année-là à la
compétition du Grand Prix.
1824 : Labrouste remporte le Grand Prix sur le
thème d’une Cour de Cassation. Il quitte en
novembre Paris pour l’Italie ; sur le chemin il
s’arrête à Turin, Milan, Lodi, Piacenza, Parme,
Modène, Bologne, Florence, Arezzo...
Le voyage en Italie
1825 : il arrive en janvier à la villa Médicis.
Depuis là, il effectue de nombreux voyages vers
Viterbe, Spoleto, Trevi, Assise, Sienne, Pise,
Ostie...
valut d’être promu au rang d’officier de la Légion
d’Honneur en 1852, que cette exposition souhaite
se faire l’écho, rendant un hommage appuyé au
dessinateur, et concepteur hors pair que fût
Labrouste, à qui l’on peu véritablement attribuer la
paternité du programme de la bibliothèque
publique moderne en France. Error: Reference
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© 2001 - Bibliothèque Sainte-Geneviève.
1826 : pour son envoi de première année, il
soumet en avril sept dessins du Temple d’Antonin
et de Faustine. Durant les voyages qui le
conduisent cette année-là à Naples, Bénévent,
Paestum, Pompéi et en Sicile, il commence à
travailler sur les monuments honorifiques auquel
son second envoi sera consacré.
1827 : les sept dessins pour son second envoi
proposent des représentations de la Colonne de
Trajan, la colonne de Marc-Aurèle, l’Arc de Titus
et l’Arc de Trajan à Bénévent. À Rome, il étudie
surtout les édifices publics : le théâtre de
Marcellus, le Colisée ou encore l’Aqueduc de
Claude.
1828 : les études romaines commencées l’année
précédente nourrissent l’envoi de cette troisième
année, qui propose à l’aide de cinq dessins une
comparaison entre le Colisée et le théâtre de
Marcellus. Il séjourne durant la même année par
deux fois à Paestum, l’une d’entre elles en
compagnie de Duc, de Vaudoyer et de son frère
Théodore, Grand Prix de Rome à son tour. Avec
les mêmes, il se rend de nouveau à Naples,
Palestrine et Pompéi. La Sicile le retient trois mois
à l’automne. À son retour, il commence la
préparation de son envoi de quatrième année
consacré aux temples de Paestum.
1829 : l’année du changement de direction de
l’Académie de France à Rome (Vernet remplace
Guérin), voit Labrouste visiter les tombes
étrusques de Tarquinia et de Sutres mais aussi
Tivoli. Il travaille à son cinquième envoi – un Pont
destiné à réunir la France et l’Italie – quand arrive
à Rome un rapport de l’Académie critiquant la
restauration qu’il a fait de Paestum. Vernet le
défend des attaques de Quatremère de Quincy.
Le difficile retour d’un réformiste
1830 : sur la route du retour vers Paris, Labrouste
se rend en janvier à Florence, Rimini, Venise,
Vérone et Milan. Lorsqu’il arrive en France le 5
février, la querelle autour de sa restauration de
Paestum n’en est qu’à ses prémisses. Exacerbée
par la demande de Vernet pour que soit attribuée à
Labrouste la Légion d’honneur (avril), elle atteint
son paroxysme à l’automne quand la démission de
Vernet est rejetée par le Ministre de l’Intérieur. La
polémique jusqu’alors confinée à l’institution des
Beaux-Arts s’étend à la presse ; entre octobre et
novembre de cette année le Journal des Débats
s’en fait l’écho. Durant l’été, Labrouste reçoit une
pétition des étudiants dissidents de l’atelier LebasVaudoyer pour qu’il forme un atelier (Lassus,
Dupuis, Carville, Klotz, Gréterin, Marcel,
Dumesnil et Famin). Accédant à leur demande, il
ouvre son atelier le 1 er août avant de rejoindre à
l’automne Duban, Blouet et d’autres au sein de la
commission chargée de réformer l’École des
Beaux-Arts.
1831 : rejeté comme inspecteur pour l’Entrepôt
des Vins, il est nommé à la même fonction sous
Alavoine pour la célébration des Victimes de
Juillet auxquelles est dédié un cénotaphe
temporaire sur la place de la Bastille.
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1832 : Victor Hugo, qui a publié l’année
précédente Notre-Dame de Paris, le consulte pour
les chapitres qu’il souhaite y adjoindre.
Nommé architecte inspecteur du Ministère du
Commerce et des Travaux publics, Labrouste est
attaché à l’École des Beaux-Arts sous Duban.
1834 : Labrouste travaille avec Duban sur le
nouvel aspect à donner à l’École des Beaux-Arts.
1835 : alors qu’il poursuit son activité aux côtés
de Duban, son père meurt dans un attentat en
juillet.
1836 : toujours inspecteur à l’École des BeauxArts, l’année même où il se marie, il reçoit le
programme pour la compétition pour un asile
d’aliénés à Lausanne. Nommé architecte de la
décoration du Pont de la Concorde, il fournit avec
son frère Théodore plus de dix projets ; aucun ne
fut réalisé.
Le temps des premiers travaux
1837 : le projet qu’il soumet pour le concours de
Lausanne remporte le premier prix ; il n’est pas
réalisé pour autant. Écarté de l’expédition
archéologique pour Constantine puis de l’École
polytechnique, où on lui préféra Léonce Reynaud,
Labrouste concentre son activité sur les tombes du
Baron de Ridèle et de la famille Brunet pour le
cimetière parisien de Montparnasse.
1838 : nommé en janvier Architecte des
Monuments Historiques, Labrouste entreprend ses
premiers travaux de restauration ; il est en même
temps relevé de sa fonction d’inspecteur à l’École
des Beaux-Arts dont les travaux ont bien avancé.
Le 6 juin, Labrouste est appointé architecte du
Dépôt des Marbres sur l’île des Cygnes et de la
Bibliothèque Sainte-Geneviève.
En octobre de la même année, l’architecte reçoit la
commande du nouveau bâtiment destiné aux
collections de la Bibliothèque Sainte-Geneviève.
1839 : le projet pour la nouvelle Bibliothèque
Sainte-Geneviève est soumis au Conseil des
Bâtiments civils en décembre. Labrouste conçoit
le frontispice de la Revue générale de
l’Architecture et des Travaux publics.
1840 : le projet pour la nouvelle Bibliothèque
Sainte-Geneviève est soumis et approuvé par le
Conseil des Bâtiments civils à la fin du mois de
janvier, mais sa présentation devant les chambres
est en revanche ajournée.
Labrouste est au même moment déclaré vainqueur
dans la compétition pour la prison d’Alexandrie en
Italie, qui ne fut malheureusement jamais réalisée.
Architecte de la cérémonie de la Translation des
Cendres de Napoléon en collaboration avec
Visconti, Labrouste donne les dessins de
l’embarcadère de Courbevoie, du BateauCatafalque-Char, des Champs-Elysées, du Pont de
la Concorde et de l’Esplanade des Invalides.
étage, tandis que l’architecte entreprend à
l’automne les études de la structure métallique de
la salle de lecture. Celles du bâtiment
d’administration, amorcées à l’hiver 1845,
continuent.
1841 : tandis que le projet pour la nouvelle
Bibliothèque Sainte-Geneviève est ajourné,
Labrouste est déclaré vainqueur de la compétition
des Abattoirs de Provins. Il reçoit la Légion
d’honneur pour sa participation à la translation des
cendres napoléoniennes.
Jugé l’un des meilleurs de dix projets, son dessin
pour le Tombeau de Napoléon aux Invalides reçoit
une médaille d’or.
1848 : Labrouste est nommé le 7 mars membre de
deux commissions ; l’une chargée pour le
ministère des Cultes du budget des édifices
religieux, l’autre de la forme à donner au Tombeau
de l’Empereur aux Invalides.
Le 6 avril voit sa nomination au Conseil spécial de
perfectionnement des Manufactures nationales des
Gobelins, de Beauvais et de Sèvres ainsi qu’au
Jury des Expositions du Louvre.
À la nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève le
ravalement et le travail de sculpture sont entrepris
au mois d’avril. Les guirlandes, les frises, les
bustes du Jour et de la Nuit, les noms incisés sur
les panneaux de la façade ont reçu le 26 avril
l’approbation ministérielle. L’ensemble s’achève
en décembre, même si certains détails de
l’ornementation intérieure reste encore à établir et
à réaliser. Seulement deux mois ont été nécessaires
pour doter l’édifice de sa couverture en zinc. A
l’automne
l’élévation
du
bâtiment
d’administration est déjà achevée.
Entre temps, après avoir été désigné architecte des
Funérailles des Victimes de Juin puis membre de
la Commission des Monuments Historiques,
Labrouste conçoit le jeton de la Société Centrale
des Architectes.
1842 : le projet original de la nouvelle
Bibliothèque Sainte-Geneviève est de nouveau
soumis et approuvé par le Conseil des Bâtiments
civils.
Labrouste rejoint la Société centrale des
Architectes fondée deux ans auparavant.
La construction de la Bibliothèque SainteGeneviève
1843 : son projet pour la nouvelle Bibliothèque
Sainte-Geneviève reçoit l’approbation définitive
auprès des chambres ; le travail des fondations
peut commencer (1er août).
1844 : Labrouste travaille aux études préliminaires
de la maçonnerie du rez-de-chaussée de la
nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève. La
construction de cette partie commence à
l’automne.
1845 : Labrouste achève les projets définitifs de la
maçonnerie interne mais aussi externe. En
décembre, la maçonnerie du rez-de-chaussée est
bien avancée. Les études pour la structure
métallique du rez-de-chaussée débutent.
L’architecte entreprend la construction de la
Colonie agricole du Mesnil Saint-Firmin.
1846 : en mars, Labrouste achève la maçonnerie
du rez-de-chaussée de la nouvelle Bibliothèque
Sainte-Geneviève. En mai débute celle du premier
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1847 : la structure métallique de la salle de lecture
de la Bibliothèque Sainte-Geneviève est réalisée
entre le mois d’août et le mois de décembre. Le 1 er
octobre,
la
construction
du
bâtiment
d’administration
approuvée
durant
l’été
commence.
1849 : l’essentiel du travail de Labrouste à la
nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève porte non
seulement sur l’ornementation intérieure et le
mobilier mais aussi sur les programmes techniques
du chauffage et de la ventilation, abordés à
compter de juillet.
L’architecte est élu vice-président de la Société
Centrale des Architectes.
1850 : les derniers détails de la nouvelle
Bibliothèque Sainte-Geneviève sont réglés.
Chaises et tables arrivent sur le site dont on
peaufine les derniers détails décoratifs (tapisserie
de l’Étude, peinture des arbres du vestibule,
torchères de part et d’autre de l’entrée) et
techniques (l’éclairage au gaz est installé en
septembre). Suggérés par le ministre de
l’Instruction Publique quelques réaménagements
sont opérés avant que la translation des livres ne
commence.
Le mois d’août voit la construction d’entrepôts et
d’une orangerie au Dépôt des Marbres.
1851 : le 4 février la nouvelle Bibliothèque SainteGeneviève est ouverte au public.
Une tardive reconnaissance publique
1852 : le 23 février Labrouste est promu au rang
d’officier de la Légion d’honneur pour le bâtiment
de la nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève.
1854 : Labrouste est successivement nommé
architecte du Séminaire de Rennes et de la
Bibliothèque nationale, chantier pour lequel il
succède à Visconti.
1855 : alors qu’il travaille activement aux dessins
du Séminaire de Rennes, Labrouste se voit refuser
le siège de Gauthier à l’Académie au profit de
Lefuel.
1856 : le projet approuvé, la construction du
Séminaire de Rennes commence. Entre temps
l’architecte a choisi de fermer son atelier parisien.
1857 :
Labrouste
propose
un
projet
d’agrandissement pour la Bibliothèque nationale,
dont la réalisation est entreprise à l’automne. C’est
le moment que l’architecte choisit pour séjourner à
Londres où il visite longuement le British
Museum.
1858 : l’architecte travaille aux avant-projets de la
nouvelle salle de lecture et de ses magasins.
1859 : le projet approuvé, la construction de la
nouvelle salle de lecture de la Bibliothèque
nationale commence.
1863 : contrée par Victor Baltard, la tentative de
Labrouste de reprendre le siège de Caristie à
l’Académie échoue.
1866 : quand le siège de Gisors se libère à
l’Académie, Labrouste échoue encore ; cette fois
contre Duc.
© 2001 - Bibliothèque Sainte-Geneviève.
1867 : c’est en remplacement d’Hittorff que
Labrouste est finalement élu à l’Académie.
1868 : la nouvelle salle de lecture de la
Bibliothèque nationale ouvre le 2 juin au public.
Durant le mois de mai Labrouste a été élu membre
de l’Académie royale des Architectes anglais
(R.I.B.A.)
1873 : l’année durant laquelle est construit le
tombeau de la famille Thouret-Rouvenat au
cimetière de Montparnasse voit son élection à la
tête de la Société centrale des architectes ainsi
qu’à l’American Institute of Architecture (A.I.A.).
1874 : rendant hommage à l’un des premiers
imprimeurs parisiens, Labrouste installe sur le
palier de la nouvelle Bibliothèque SainteGeneviève un monument à Ulrich Gering.
1875 : Labrouste meurt le 24 juin, deux ans avant
que le gouvernement français ne décide la
publication des envois de ses pensionnaires en
Italie, desquels il avait été.

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