RIO SUR SEINE
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RIO SUR SEINE
Date : 01/10/2014 Pays : FRANCE Page(s) : 15 Périodicité : Mensuel Surface : 60 % FARACO RIO SUR SEINE DANS TOUTE SA LE AMPLEMENT : LA SOUPLESSEETLA ALBUM DU LE CONFIRME DE SON CHANT SUPPORTENT PARFAITEMENTLESVOYAGES. PAR CHRISTIAN PHOTO SARAHBLUM Devenir «le plus francophile des Brésiliens», comme le pro clame sa biographie, esL rela tivement aisé: il suffit d'avoir, jadis, épousé une Française, d'en avoir eu une fille, et désormais, de se partager tous les quatre mois entre ses origines et sa terre d'accueil. La suite du parcours, initié il y a plus de vingt ans quelque part dans le sud de l'Hexagone et cette Côte d'Azur qu'il aime tant (« la fidélité de mes amis »), peut toutefois réserver quelques surprises. Se mettre en quête d'une maison de disques et se retrou ver à jouer sur les plages, terrain for mateur s'il en est, car « lorsqu'on joue devant un public qui nous ignore, on joue finalement pour nous-mêmes, et cela apprend l'adversité » ! Se souve nir d'une enfance à l'extrême pointe sudiste du Brésil, là la terre d'Alegrete se confond avec celle de l'Uruguay et de l'Argentine, et, donc, se forger une âme de gaucho. Se souvenir de ces pre miers concours de chant, auxquels le jeune homme se présente crânement. Et rendre grâce à l'apprentissage du choro (ce « pleur » brésilien, pourtant primesautier et dansant, et primordiale musique populaire du pays) auprès d'un père militaire : « Surtttut que mon père était ingénieur militaire pendant la dictature... mais il est avant tout issu d'une famille de musiciens. Ma grandmère est professeure de musique, ma mère pianiste, et mon père guitariste. J'imagine que. pour lui, je suis sa réali sation : au début il était contre ; main tenant, il est fier de moi ! » Mércio Faraco a toujours clairement revendiqué ses racines : « Dans les années 80, la radio FM a permis le développemetit de la MPB [musique populaire brésilienne] : si on n'avait pas d'argent pour acheter les disques, c'était quand même omniprésent sur les ondes. ce moment-là, Zorro est arrivé : Chico Buarque et ses talents de conteur se déguisaient pour trom per la dictature, et c'était trop bien ! Ensuite, ce fut au tour de Gilberto Gil, avec sa guitare très maline qui sau tille, ses harmonies. Mais le plus grand pour moi reste Milton Nascimento. » Quatorze années après son fameux duo enregistré en compagnie de Buarque pour le compte de son premier album Ciranda, les onze nouvelles chansons de Mârcio Faraco, réalisées en compa gnie d'un Philippe Avril très proche de l'univers du cinéma, content de drôles d'histoires d'arbres qui poussent à l'envers (« Catalpa »), développe une certaine fixation sur l'anacardier por teur de la noix de cajou et symbole in fine méconnu du Brésil, et met bas les masques dans « Paris », bel exemple, en français dans le texte (sur des mots du chanteur, une grande première), de jazz gitan : « Depuis quelques années, j'étu die la guitare paysanne brésilienne. Ses mouvements à l'envers ont com plètement déformé ma main droite, des mouvements proches de la pompe manouche... j'adore ça ! » LE SON MARCIO FARACO Cajueiro IWorld Villoge/Harmonio Mundi) LE LIVE 11/10 Nogent-sur-Marne LE NET marciofaroco.com Tous droits de reproduction réservés