Dragons Catalans
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Dragons Catalans
sportmag.fr L e m a g a z i n e m e n s u e l d e s s p o r t s Dragons Catalans N° 74 - 6,50 € février 2015 La folle aventure du XIII Football :Toulouse Rugby : Racing-Metro 92 Basket : Strasbourg Volley : Nantes-Rezé Handball : Aix en Provence Découverte :Curling Mécanique : Motoneige Au féminin : Mélusine Mallender UNSS : Prix national Éthique, Moncontour, Vierzon FFSU : Léo Trespeuch Médias : Daniel Lauclair Zone Mixte :Yohan Blondel Edito par Pascal Rioche SPORTMAG - @sportmagfr Directeur de la Publication Pascal Rioche - [email protected] Rédacteur : Olivier Navarranne - [email protected] Un trait d’union Il est temps de réagir après ce mois de janvier 2015 horrifiant. Je me suis rendu compte que dans mon édito de janvier, je lançais l’année avec « Un combat à gagner » et une citation de Pierre-Joseph Proudhon : « agir c’est combattre ». Cela ne pouvait pas mieux tomber suite aux événements qui nous ont frappés. Le peuple français a montré après ces événements que notre diversité est créative, généreuse, solidaire, individualiste, intransigeante et complexe parfois. Chacun d’entre nous est responsable de cette situation ; nous devons changer nos façons de faire dans notre quotidien, et le monde sportif a toute sa place dans ce challenge. L’intégration, la mixité, la solidarité et Le meilleur la tolérance ont toujours été présentes à travers le sport aboutissement et le vivre ensemble. La diminution, voire la suppression de l’éducation des aides aux associations sportives et culturelles, est un est la tolérance . risque de l’abandon d’une certaine tranche de la société. La crise a accéléré cette dérive et cette fracture. Notre Helen Keller jeunesse, nos bénévoles, souvent livrés à eux-mêmes par manque de moyens et de reconnaissance, en ont payé le prix fort. C’est le moment de mobiliser les troupes pour remonter les idées, les initiatives qui fonctionnent auprès de nos décideurs si souvent loin de la réalité. Beaucoup de petites associations sont autonomes, vivent en réseau avec leurs propres règles dans le respect de la société avec des valeurs simples et exemplaires. C’est avec les petits ruisseaux que l’on fait les rivières. La société française ne pardonnera pas de nouvelles erreurs de clivage, de sectarisme et de communautarisme, car la France se nourrit de cette diversité. Maquette : Dora David - [email protected] Secrétaire de rédaction : Nathalie Hénebé 8Sport d’attache Christian Farrugia Secrétariat comptabilité : [email protected] Service abonnement : Noémie Rioche - [email protected] 10Sport médias Rédaction Y. Blondel, A. Lapointe, S. Lartaud, C. Renard et L. Leenhardt Sommaire 4Illustration 6L'invité 12DOSSIER La folle aventure des Dragons Catalans Arnaud Tsamere Daniel Lauclair FOOTBALL 20Toulouse Illustration : Escargot Webmaster : Olivier Navarranne - [email protected] Photos de couverture : © Icon Sport, © Busato Pantxi Sirieix RUGBY Les Dragons Catalans disputent cette année leur dixième saison en Super League, championnat professionnel de Rugby à XIII. Unique équipe française, le club catalan côtoie les meilleures formations anglaises, avec pour objectif de progresser d'année en année. Désormais, les titres sont dans le viseur des Dragons. 24 Racing Metro 92 Photos : Agence Icon Sport Publicité : [email protected] Impression : Bialec 95, boulevard d'Austrasie - B.P. 10423 54001 Nancy Cedex http://www.bialec.fr Diffusion : Abonnement et numérique SPORTMAG est une publication de la Société Even’dia - SARL avec associé unique au capital de 8 000 euros Gérant : Pascal Rioche Siège social : SARL EVEN’DIA - Parc Jean Mermoz 199 rue Hélène Boucher - 34170 Castelnau Montpellier Métropole BASKET 28Strasbourg Commission paritaire : 00219 K 89740 ISSN : 1960 - 7857 - Dépôt Légal : à parution Prix : 6,50 euros Toute reproduction, ou toute adaptation même partielle quels que soient le support et le destinataire est interdite. Une autorisation écrite préalable devra être demandée. Dans le cas contraire toute fraude sera poursuivie Art.19 de la loi du 11 mars 1957. Selon source initiale les textes, dessins, ou cartes, mises en pages et photos de ce document demeurent la propriété de l’éditeur. Prochaine parution le 1 mars 2015 er Antoine Diot 50UNSS VOLLEY 32Ligue AM Nantes-Rezé L'Aquapolis Aix en Provence 62 Fan Zone SPORTS DIVERS 38Sports mécaniques 42Au féminin Mélusine Mallander 46Découverte Curling Léo Trespeuch 58Sport Business 34LNH Motoneige Prix national Éthique et Sport Scolaire 54Sport Universitaire HANDBALL RCS : 450 263 785 Montpellier Brice Dulin Championnats du Monde de cyclisme sur piste 64Shopping La mode est au vintage 66 Zone mixte n°74 - février 2015 Changer les esprits, impacter les réalités ! 3 Sport d'attache par Arnaud Lapointe Passionné de cyclisme, Arnaud Tsamere roule régulièrement durant la semaine. Arnaud Tsamere © Pascalito 8 « Quand Fignon a perdu le Tour 1989, le ciel m'est tombé sur la tête » Comédien, humoriste et animateur de télévision, Arnaud Tsamere ne manque pas de cordes à son arc. Pourtant, ce natif de Bordeaux rêvait de devenir footballeur lorsqu'il était plus jeune. Rencontre. Pourquoi n'êtes-vous pas parvenu à percer dans le milieu du ballon rond ? J’ai toujours eu une immense passion pour le foot. En 1987, j’ai réussi à intégrer la sélection des Yvelines. Mais j’étais fils de militaire. Pour mes parents, ma priorité devait être les études, pas le sport de haut niveau. Ils ne m'ont pas poussé à persévérer dans le football, il n’y avait que moi qui y croyais. Pour eux, footballeur n'était pas un vrai métier, tout comme celui de comédien d’ailleurs. Pour percer dans ce sport, il faut que les parents n°74 - février 2015 soient derrière l'enfant, ce qui n’est pas forcément le cas pour la comédie. À l’âge de 19 ans, j’ai commencé à avoir plusieurs pépins physiques, surtout des entorses. Mes derniers espoirs de devenir professionnel, qui relevaient plutôt de l’ordre du fantasme, se sont alors envolés. De toute façon, ça n'a jamais été très concret, même si j’ai pu faire quelques stages chez les Girondins de Bordeaux. D’un point de vue purement sportif, Willy Sagnol est-il l'homme de la situation pour les Girondins ? Oui. Il est venu avec une proposition Sports médias par Arnaud Lapointe Daniel Lauclair « Mon modèle, c’est Michel Audiard » Daniel Lauclair rime avec populaire. Lors des matches de Coupes nationales, sa proximité avec les footballeurs et entraîneurs est palpable. Entretien avec l’homme de terrain de France Télévisions, qui est également l’un des plus grands spécialistes au monde en matière de pétanque. Comment préparez-vous vos matches ? Avez-vous des fiches, par exemple ? C’est une méthodologie qui doit être propre à chacun. Moi, elle m’a été enseignée par Léon Zitrone et vaut toutes les écoles de journalisme. C’est un gros travail, qui laisse très peu de place à l’improvisation. Toutes chaînes confondues, je suis le journaliste qui fait le plus de résumés de matches de foot. Je dois en réaliser entre 300 et 400 par an. De nombreuses informations sont stockées dans mon esprit, mais je vais tout de même les remettre sur des fiches. J'écris tout, je note tout. J’ai la chance de posséder une bonne mémoire visuelle. Par exemple, je « scripte » le match de Ligue 1 du dimanche soir, c’est-à-dire que je note tous les éléments qui pourraient être intégrés dans un résumé. Le lundi matin, lorsque j’arrive au bureau, j'ai déjà plusieurs pages de scripts en main. © France Télévisions Vos jeux de mots en direct sont-ils tous improvisés ? Daniel Lauclair est l'homme de terrain de France Télévisions en Coupe de la Ligue et en Coupe de France. 10 n°74 - février 2015 C’est en effet totalement spontané. C’est drôle, ça relève d'un certain esprit. Lors des 8èmes de finale de la Coupe de la Ligue, pendant la rencontre entre Nantes et Metz, Falcon a marqué un but de la tête pour le club lorrain. « Dans les airs, c’est normal que ce soit Falcon qui marque », ai-je alors dit à l’antenne de manière instinctive. Mon modèle, c'est Michel Audiard. Il faut que ces jeux de mots soient opportuns. Les gens adorent ça ! Ces réparties sont une forte de marque de fabrique. Quand on est homme de terrain, on est là pour faire de la valeur ajoutée. J'adore sortir la remarque, ou la question décalée. Ce qui m'intéresse, c'est le sel et l'esprit. C'est un métier sérieux, mais dans lequel il ne faut pas se prendre au sérieux. Dossier par Olivier Navarranne Thomas Bosc, au club depuis 2006, fait partie des piliers de l'aventure des Dragons Catalans. © Dave Winter / Icon Sport 12 n°74 - février 2015 Dragons Catalans La folle aventure des Dragons Catalans Les Dragons Catalans disputent cette année leur dixième saison en Super League, championnat professionnel de Rugby à XIII. Unique équipe française, le club catalan côtoie les meilleures formations anglaises, avec pour objectif de progresser d'année en année. Désormais, les titres sont dans le viseur des Dragons. n°74 - février 2015 13 Rugby par Olivier Navarranne Brice Dulin a rejoint le Racing après deux excellentes saisons à Castres. © Aurelien Meunier / Icon Sport Brice Dulin Brice Dulin, prince de Paris 24 Finaliste du Top 14 avec Castres l'année passée au terme d'une excellente saison, Brice Dulin en a profité pour franchir un nouveau cap en rejoignant le Racing Metro 92. Des Ciels et Blancs ambitieux qui pourraient permettre à l'arrière de s'affirmer comme l'un des meilleurs joueurs français du championnat. Une fracture de fatigue du péroné. Voilà ce qui a stoppé Brice Dulin lors de la première partie de saison, alors que l'arrière découvrait Paris et les joies de ses premières apparitions en Ciel et Blanc. « Il est vrai que les débuts ont été un peu compliqués, quelques douleurs m'ont notamment freiné lors de la reprise de l'entraînement. Une blessure, c'est vrai que c'est toujours un petit coup d'arrêt, mais cela permet aussi de se régénérer et de se concentrer sur des points où l'on peut avoir des manques. J'ai toujours tiré les côtés positifs de ces moments-là, ce qui m'a permis de souffler et de pouvoir me préparer sérieusement pour les prochaines échéances. Désormais, tout va pour le mieux. La seule chose qui me peine un peu c'est le froid, mais il va falloir s'y habituer », assure le joueur, qui est revenu à la compétition au cœur de l'hiver. « On revient lorsqu'on est sûr n°74 - février 2015 de pouvoir tenir sa place sur le terrain. Il y a toujours des aléas qui font que ça va plus ou moins bien. Sur la reprise des entraînements, j'avais de bonnes sensations, mais il est vrai que l'état des terrains pouvait également jouer sur l'état de ma jambe. Il a fallu que je me réhabitue à l'effort et cela a été un peu compliqué les trois premières semaines, mais tout est rentré dans l'ordre et en particulier grâce au staff médical qui m'a bien entouré. Je n'ai eu aucun doute sur ma capacité à revenir à la compétition de manière performante ». Cette fin d'année 2014 compliquée n'entame en rien le moral du natif d'Agen, toujours persuadé d'avoir fait le bon choix en rejoignant le Racing Metro 92. « Je savais, en revenant ici, que j'allais retrouver des joueurs qui me sont familiers. Je connaissais leur façon de fonctionner, ce qui m'a aussi permis de découvrir une nouvelle ville, de sortir Basket par Olivier Navarranne Après une excellente première saison, Antoine Diot confirme qu'il est l'un des meilleurs joueurs de Pro A avec Strasbourg. © Dave Winter / Icon Sport Antoine Diot Antoine Diot, Strasbourgeois convaincu 28 Meneur de jeu de Strasbourg, Antoine Diot a réalisé une très bonne première partie de saison, permettant à son équipe de truster le haut de tableau. Une progression constante pour le joueur international de 26 ans. Costume de Père Noël sur le dos, Antoine Diot avait assuré le spectacle devant le public strasbourgeois en fin d'année 2014. Un clin d’œil de la part d'un joueur qui ne se prend pas la tête. Quant à ses cadeaux, le meneur de jeu international les a distillés au fil des semaines depuis le début de saison. « Nous avons réussi à nous qualifier en étant premiers de notre groupe en Eurocoupe, ce qui était le principal objectif de l’équipe sur ce début d’année. En championnat, malgré deux revers qui nous restent en travers de la gorge, ça demeure quand même très correct », souligne le joueur. « Après, c’est en fin de saison qu’on gagne des titres, donc n°74 - février 2015 il faut rester concentré sur ce qu’on a à faire ». Une concentration qui est montée d'un cran du côté de la SIG, et surtout depuis « l'accident » survenu fin décembre, avec deux défaites consécutives en Pro A face à ChâlonsReims et Nanterre. « On n’a pas joué notre jeu sur ces matches-là, on a perdu notre identité, et nos adversaires ont été très bons. Nanterre, c’est une des meilleures équipes de notre championnat, on le sait. Chez eux, c’est très difficile, ils ont cette magie qui est très importante. Et ChâlonsReims, c’était le match piège contre une équipe qui avait battu Limoges juste avant et n’avait rien à perdre ». Pour Antoine Diot, pas de quoi Handball par Claude Renard L'équipe emmenée par Klemen Cehte a réalisé un début de saison correct lui permettant de se hisser dans le top 10. © Andre Ferreira / Icon Sport Le PAUC accélère le pas Le club de handball aixois vise une place dans l’élite européenne en 2017. En attendant, il souhaite se maintenir en D1 en privilégiant la formation et le rayonnement dans la région provençale. 34 En ce début d’année 2015, Christian Salomez, le président du PAUC (Pays d’Aix Université Club) est heureux. Son pivot, Luka Karabatic, a été retenu dans l’équipe de France qui a disputé les championnats du Monde à Doha au mois de janvier. Une reconnaissance pour un club très ambitieux qui ne cesse de progresser. L’année prochaine, Christian Salomez fêtera ses 20 ans à la tête du PAUC qui tente de se maintenir depuis deux ans parmi cette élite française. « Le PAUC est un club historique de la région qui s’est doté depuis maintenant une dizaine d’années d’une grande ambition sportive », explique-t-il. « Aujourd’hui dans le top 14 du handball hexagonal, le PAUC souhaite découvrir la scène européenne dans les prochaines années ». Très ambitieux, le club aixois fait pour l’instant profil bas dans ce championnat français, pour lancer les bases de sa conquête européenne. Mais il s’appuie sur une histoire qui lui permet de n°74 - février 2015 rêver. Créé en 1955 sous le nom de l’Aix Université club, il regroupe d’abord un grand nombre de disciplines comme tout club omnisports qui se respecte. Dans les années 1990, les difficultés financières le forcent déjà à privilégier la formation. Une stratégie qui s’avère payante puisqu’en 3 ans, l’AUC passe de la Nationale 4 à la deuxième division en 1995, sous la houlette de la présidente de l’époque, Michèle Sapino. À l’arrivée de Christian Salomez et de son frère, ancien joueur comme manager général, la progression s’accélère. Éric Quintin et Michel Cicut, joueurs emblématiques de la région, donneront tour à tour des ailes à ce club. Depuis 2007, ce club qui est devenu le PAUC combine haut niveau, formation, et relations partenaires dans un projet baptisé LNH 2012 pour prendre son envol. L’accession en première division se fera presque comme prévu fin 2012. Sports mécaniques par Olivier Navarranne La pratique de la motoneige est en vogue depuis plusieurs années dans les stations. © Busato La motoneige met les gaz Activité extrêmement réglementée en France, la motoneige est pourtant présente dans de nombreuses stations. Elle arrive même à séduire un public de plus en plus nombreux, et surtout très varié. 38 L'hiver venu, les skis et les snowboards ne sont pas seuls à investir les stations. Depuis plusieurs années, la motoneige tire en effet son épingle du jeu. À La Mongie par exemple, Didier Devaux est en charge de l'activité avec sa société ULTEAM DP. « De façon historique, sur la chaîne des Pyrénées, la motoneige existe depuis une vingtaine d'années. Personnellement, j'ai repris l'activité il y a cinq ans, et je peux vous dire que nous sommes résolument en progression », assure Didier Devaux qui, d'année en année, tente de renouveler son activité. « Pour les catégories enfants, voire même pour les adultes, nous avons des sessions de dix minutes sur lesquelles nous partons faire un petit tour de découverte. Nous avons également un produit de 30 minutes qui est plutôt dans la partie basse de la station, sur la plaine. Il faut savoir que les gens sont souvent deux sur la machine, et changent de pilote à certains moments. Notre produit d'une heure nous amène en haut du Col du Tourmalet, avec différents itinéraires en altitude ». La n°74 - février 2015 motoneige, souvent décrite comme une activité difficile d'accès, semble surtout bénéficier d'une nouvelle image auprès du grand public. « Il y a de l'habitué, forcément, puisque des gens viennent skier sur le Tourmalet de façon récurrente. Les gens trouvent également leur compte par rapport à notre exploitation ; l'activité motoneige est donc une activité qui donne satisfaction au public. Depuis cinq ans, nous avons progressé et lancé de nouvelles choses. Nous avons par exemple donné accès à la motoneige aux enfants à partir de six ans. Il y a certes une prise en main, mais la motoneige reste facile d'accès. Au niveau des commandes, il n'y a qu'un accélérateur et un frein, car les machines sont automatiques. Il y a des explications avant de partir, et la prise en main en elle-même se fait au fur et à mesure que l'on avance. Nous avons la chance d'avoir la partie de la plaine qui nous permet d'avoir des reliefs quasi inexistants durant la première partie, pour s'acclimater et s'adapter au matériel Au féminin par Sylvain Lartaud Mélusine Mallender lors de son expédition Road for Freedom en Afrique de l’Est. © Clot-Mallender Mélusine Mallender Mélusine Mallender fonce vers l’aventure 42 La jeune femme de 34 ans réalise de nombreuses expéditions à moto à travers le monde. Son but : combattre les idées reçues et montrer que celui-ci n’est pas aussi horrible qu’il en a l’air. Prochaine destination : l’Asie du Sud à partir de juillet. Petite, ses parents lui ont donné le goût de la curiosité. « Aujourd’hui, je suis curieuse de tout, de tout ce qui nous entoure et je m’interroge sans cesse », confie Mélusine Mallender, voix douce et ton jovial. À 34 ans, cette Landaise de naissance, mais Parisienne d’adoption, s’est prise de passion pour la découverte du monde et a déjà plusieurs aventures solitaires « à son palmarès ». Après une expédition en 2009 en Patagonie avec Christian Clot, lui aussi aventurier, elle s’est spécialisée dans le raid à moto. L’Europe jusqu’au Japon en 2010 (l’Ukraine, la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Mongolie), les routes persanes en 2011 (Iran, Turkménistan, Tadjikistan et le Kirghizstan), les grands lacs d’Afrique l’an dernier (Éthiopie, le Somaliland, Djibouti, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie). Le tout, en complète n°74 - février 2015 autonomie et sans assistance, mise à part celle des rencontres. Au programme permanent : système D et débrouille. Au Kenya, son radiateur a cassé « au milieu de rien » ; elle s’est fait remorquer par un camion. Mais en 65 000 km parcourus à moto, elle n’a jamais crevé. Elle transporte jusqu’à 20 litres de carburant dans des bidons pour éviter les pannes. « Pour une femme, plus vulnérable, c’est plus facile, car on nous vient en aide plus aisément ; on inspire moins la crainte qu’un homme pour se faire accueillir. C’est une force d’être une femme », explique Mélusine qui cite l’exemple d’Ella Maillart, aventurière Suissesse du début du XXème siècle. Sa conception de l’aventure, « c’est aller le plus loin possible ». Sauf que certains pays apparaissent parfois dangereux à traverser. Est-ce que la notion d’aventure est forcément UNSS par Olivier Navarranne Le respect et le plaisir sont des valeurs fondamentales pour la pratique du sport scolaire. © UNSS Éthique et valeurs au programme des collégiens Lancé en octobre dernier, le prix national « Éthique et Sport Scolaire » vise à sensibiliser les collégiens sur plusieurs sujets de société. Une démarche citoyenne soutenue par les institutions et les sportifs de haut niveau, et qui suscite l'adhésion lors des différents rendezvous déjà organisés. 50 Une centaine de collégiens, mais aussi des intervenants, réunis pour évoquer à la fois le handicap, le sexisme, l'homophobie, les violences et le racisme. Au cœur du mois de janvier, quelques jours après les attentats survenus à Paris et l'extraordinaire mobilisation qui a suivi, le forum « Éthique et Sport » organisé par l'UNSS à Montpellier prenait un sens encore plus fort. « L'avenir, ce sont les élèves, ce n'est pas nous. Surtout dans le contexte actuel, je pense que ce seront eux qui défendront les valeurs citoyennes dans les années à venir », explique Édouard Andréassian, directeur n°74 - février 2015 national adjoint de l'UNSS. « Le but de ce prix national est de sensibiliser les élèves sur toutes les formes de discriminations, que l'on peut soit vivre personnellement, soit faire vivre aux autres. Il faut prendre conscience qu'il y a des choses qu'on peut faire et d'autres qu'on ne peut pas faire, et cela passe forcément par l’éducation. Il ne faut pas croire que le sport en lui-même a des valeurs uniquement citoyennes. Il existe des violences envers l'arbitre et les joueurs. Le livret éthique, créé par les élèves à partir de leur ressenti, a été envoyé dans les établissements, mais il fallait également qu'il soit Sport Business par Olivier Navarranne Plusieurs milliers de personnes sont venus découvrir L'Aquapolis lors de l'inauguration du 16 janvier dernier. © Jean-Christophe Dupuy L'Aquapolis dans le grand bain Depuis le 19 janvier, L'Aquapolis, complexe aquatique de plus de 12 000m2 géré par Vert Marine, a ouvert ses portes à Limoges. Un établissement né de la volonté politique de se doter d'une infrastructure moderne et de grande qualité, destinée à la fois au grand public et à la pratique de haut niveau. 58 « La demande est forte. Nous avons notamment été submergés de coups de téléphone de personnes qui souhaitaient participer à la soirée inaugurale ! », raconte Gérard Vandenbroucke, président de la Communauté d'agglomération Limoges Métropole et président du Conseil régional du Limousin. Dire qu'un grand nombre de personnes de l'agglomération limougeaude attendait l'ouverture d'un tel complexe aquatique est donc un euphémisme. Une attente à laquelle la volonté politique a su répondre. « C'est une infrastructure qui a été construite pour au moins deux raisons principales. Déjà, c'est une infrastructure, non pas de Limoges, mais de l'agglomération. La distinction est importante, car les communes de l'agglomération de Limoges avaient des difficultés, voire n°74 - février 2015 même étaient dans l'impossibilité de faire pratiquer la natation aux élèves de leurs écoles. L'idée était donc de dire que nous avions besoin d'une structure pour développer la natation en termes d'apprentissage. C'était une véritable volonté des 19 communes qui ont, unanimement, fait ce choix-là. L'Aquapolis apporte un plus qui doit bénéficier à toutes ces communes », souligne Gérard Vandenbroucke. « Le deuxième point était le simple constat que nous n'avions pas de structure sportive de haut niveau en natation sur Limoges. C'était donc l'occasion de créer un lieu qui permette la pratique de la natation de compétition de haute qualité. Il y a une forte tradition de natation à Limoges, mais l'équipement à la disposition des nageurs était jusque-là très vieillissant ». La construction de ce complexe