Dragons Catalans

Transcription

Dragons Catalans
sportmag.fr
L e
m a g a z i n e
m e n s u e l
d e s
s p o r t s
Dragons
Catalans
N° 74 - 6,50 €
février 2015
La folle aventure du XIII
Football :Toulouse
Rugby : Racing-Metro 92
Basket : Strasbourg
Volley : Nantes-Rezé
Handball : Aix en Provence
Découverte :Curling
Mécanique : Motoneige
Au féminin : Mélusine Mallender
UNSS : Prix national Éthique, Moncontour, Vierzon
FFSU :
Léo Trespeuch
Médias :
Daniel Lauclair
Zone Mixte :Yohan Blondel
Edito
par Pascal Rioche
SPORTMAG -
@sportmagfr
Directeur de la Publication
Pascal Rioche - [email protected]
Rédacteur :
Olivier Navarranne - [email protected]
Un trait d’union
Il est temps de réagir après ce mois de janvier 2015 horrifiant. Je me suis rendu
compte que dans mon édito de janvier, je lançais l’année avec « Un combat à
gagner » et une citation de Pierre-Joseph Proudhon : « agir c’est combattre ». Cela
ne pouvait pas mieux tomber suite aux événements qui nous ont frappés. Le peuple
français a montré après ces événements que notre diversité est créative, généreuse,
solidaire, individualiste, intransigeante et complexe parfois. Chacun d’entre nous
est responsable de cette situation ; nous devons changer nos façons de faire dans
notre quotidien, et le monde sportif a toute sa place
dans ce challenge. L’intégration, la mixité, la solidarité et
Le meilleur
la tolérance ont toujours été présentes à travers le sport
aboutissement
et le vivre ensemble. La diminution, voire la suppression
de l’éducation
des aides aux associations sportives et culturelles, est un
est la tolérance .
risque de l’abandon d’une certaine tranche de la société.
La crise a accéléré cette dérive et cette fracture. Notre
Helen Keller
jeunesse, nos bénévoles, souvent livrés à eux-mêmes par
manque de moyens et de reconnaissance, en ont payé le prix fort. C’est le moment de
mobiliser les troupes pour remonter les idées, les initiatives qui fonctionnent auprès
de nos décideurs si souvent loin de la réalité. Beaucoup de petites associations sont
autonomes, vivent en réseau avec leurs propres règles dans le respect de la société
avec des valeurs simples et exemplaires. C’est avec les petits ruisseaux que l’on fait
les rivières. La société française ne pardonnera pas de nouvelles erreurs de clivage, de
sectarisme et de communautarisme, car la France se nourrit de cette diversité.
Maquette : Dora David - [email protected]
Secrétaire de rédaction : Nathalie Hénebé
8Sport d’attache
Christian Farrugia
Secrétariat comptabilité : [email protected]
Service abonnement :
Noémie Rioche - [email protected]
10Sport médias
Rédaction
Y. Blondel, A. Lapointe, S. Lartaud, C. Renard et
L. Leenhardt
Sommaire
4Illustration
6L'invité
12DOSSIER
La folle aventure des Dragons Catalans
Arnaud Tsamere
Daniel Lauclair
FOOTBALL
20Toulouse
Illustration : Escargot
Webmaster :
Olivier Navarranne - [email protected]
Photos de couverture :
© Icon Sport, © Busato
Pantxi Sirieix
RUGBY
Les Dragons Catalans disputent cette année leur
dixième saison en Super League, championnat
professionnel de Rugby à XIII. Unique équipe
française, le club catalan côtoie les meilleures
formations anglaises, avec pour objectif de progresser d'année en année. Désormais, les titres
sont dans le viseur des Dragons.
24 Racing Metro 92
Photos : Agence Icon Sport
Publicité : [email protected]
Impression : Bialec
95, boulevard d'Austrasie - B.P. 10423
54001 Nancy Cedex
http://www.bialec.fr
Diffusion : Abonnement et numérique
SPORTMAG est une publication de la Société
Even’dia - SARL avec associé unique au capital
de 8 000 euros
Gérant : Pascal Rioche
Siège social : SARL EVEN’DIA - Parc Jean Mermoz
199 rue Hélène Boucher - 34170 Castelnau
Montpellier Métropole
BASKET
28Strasbourg
Commission paritaire : 00219 K 89740
ISSN : 1960 - 7857 - Dépôt Légal : à parution
Prix : 6,50 euros
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quels que soient le support et le destinataire est interdite.
Une autorisation écrite préalable devra être demandée.
Dans le cas contraire toute fraude sera poursuivie Art.19 de
la loi du 11 mars 1957. Selon source initiale les textes, dessins, ou cartes, mises en pages et photos de ce document
demeurent la propriété de l’éditeur.
Prochaine parution le 1 mars 2015
er
Antoine Diot
50UNSS
VOLLEY
32Ligue AM
Nantes-Rezé
L'Aquapolis
Aix en Provence
62 Fan Zone
SPORTS DIVERS
38Sports mécaniques
42Au féminin
Mélusine Mallander
46Découverte
Curling
Léo Trespeuch
58Sport Business
34LNH
Motoneige
Prix national Éthique
et Sport Scolaire
54Sport Universitaire
HANDBALL
RCS : 450 263 785 Montpellier
Brice Dulin
Championnats du Monde
de cyclisme sur piste
64Shopping
La mode est au vintage
66 Zone mixte
n°74 - février 2015
Changer les esprits,
impacter les réalités !
3
Sport d'attache
par Arnaud Lapointe
Passionné de cyclisme,
Arnaud Tsamere roule
régulièrement durant la
semaine.
Arnaud Tsamere
© Pascalito
8
« Quand Fignon a perdu
le Tour 1989, le ciel m'est
tombé sur la tête »
Comédien, humoriste
et animateur de
télévision, Arnaud
Tsamere ne manque
pas de cordes à son
arc. Pourtant, ce
natif de Bordeaux
rêvait de devenir
footballeur lorsqu'il
était plus jeune.
Rencontre.
Pourquoi n'êtes-vous pas parvenu
à percer dans le milieu du ballon
rond ?
J’ai toujours eu une immense passion
pour le foot. En 1987, j’ai réussi à
intégrer la sélection des Yvelines.
Mais j’étais fils de militaire. Pour mes
parents, ma priorité devait être les
études, pas le sport de haut niveau. Ils
ne m'ont pas poussé à persévérer dans
le football, il n’y avait que moi qui y
croyais. Pour eux, footballeur n'était
pas un vrai métier, tout comme celui
de comédien d’ailleurs. Pour percer
dans ce sport, il faut que les parents
n°74 - février 2015
soient derrière l'enfant, ce qui n’est pas
forcément le cas pour la comédie. À
l’âge de 19 ans, j’ai commencé à avoir
plusieurs pépins physiques, surtout
des entorses. Mes derniers espoirs de
devenir professionnel, qui relevaient
plutôt de l’ordre du fantasme, se
sont alors envolés. De toute façon, ça
n'a jamais été très concret, même si
j’ai pu faire quelques stages chez les
Girondins de Bordeaux.
D’un point de vue purement sportif, Willy Sagnol est-il l'homme de
la situation pour les Girondins ?
Oui. Il est venu avec une proposition
Sports médias
par Arnaud Lapointe
Daniel Lauclair
« Mon modèle, c’est
Michel Audiard »
Daniel Lauclair rime avec populaire. Lors des
matches de Coupes nationales, sa proximité avec
les footballeurs et entraîneurs est palpable.
Entretien avec l’homme de terrain de France
Télévisions, qui est également l’un des plus
grands spécialistes au monde en matière de
pétanque.
Comment préparez-vous vos matches ? Avez-vous des fiches,
par exemple ?
C’est une méthodologie qui doit être propre à
chacun. Moi, elle m’a été enseignée par Léon
Zitrone et vaut toutes les écoles de journalisme.
C’est un gros travail, qui laisse très peu de place
à l’improvisation. Toutes chaînes confondues, je
suis le journaliste qui fait le plus de résumés de
matches de foot. Je dois en réaliser entre 300 et
400 par an. De nombreuses informations sont
stockées dans mon esprit, mais je vais tout
de même les remettre sur des fiches. J'écris
tout, je note tout. J’ai la chance de posséder
une bonne mémoire visuelle. Par exemple,
je « scripte » le match de Ligue 1 du
dimanche soir, c’est-à-dire que je note
tous les éléments qui pourraient être
intégrés dans un résumé. Le lundi
matin, lorsque j’arrive au bureau, j'ai
déjà plusieurs pages de scripts en
main.
© France Télévisions
Vos jeux de mots en direct sont-ils
tous improvisés ?
Daniel Lauclair est l'homme de terrain de France Télévisions
en Coupe de la Ligue et en Coupe de France.
10
n°74 - février 2015
C’est en effet totalement spontané. C’est
drôle, ça relève d'un certain esprit. Lors des 8èmes de
finale de la Coupe de la Ligue, pendant la rencontre
entre Nantes et Metz, Falcon a marqué un but de la
tête pour le club lorrain. « Dans les airs, c’est normal
que ce soit Falcon qui marque », ai-je alors dit à
l’antenne de manière instinctive. Mon modèle, c'est
Michel Audiard. Il faut que ces jeux de mots soient
opportuns. Les gens adorent ça ! Ces réparties sont
une forte de marque de fabrique. Quand on est
homme de terrain, on est là pour faire de la valeur
ajoutée. J'adore sortir la remarque, ou la question
décalée. Ce qui m'intéresse, c'est le sel et l'esprit.
C'est un métier sérieux, mais dans lequel il ne faut
pas se prendre au sérieux.
Dossier
par Olivier Navarranne
Thomas Bosc, au club depuis 2006, fait partie
des piliers de l'aventure des Dragons Catalans.
© Dave Winter / Icon Sport
12
n°74 - février 2015
Dragons Catalans
La folle
aventure
des Dragons
Catalans
Les Dragons Catalans disputent cette année leur dixième
saison en Super League, championnat professionnel de
Rugby à XIII. Unique équipe française, le club catalan
côtoie les meilleures formations anglaises, avec pour
objectif de progresser d'année en année. Désormais, les
titres sont dans le viseur des Dragons.
n°74 - février 2015
13
Rugby
par Olivier Navarranne
Brice Dulin a rejoint le Racing après deux
excellentes saisons à Castres.
© Aurelien Meunier / Icon Sport
Brice Dulin
Brice Dulin,
prince de Paris
24
Finaliste du Top 14
avec Castres l'année
passée au terme
d'une excellente
saison, Brice Dulin en
a profité pour franchir
un nouveau cap en
rejoignant le Racing
Metro 92. Des Ciels
et Blancs ambitieux
qui pourraient
permettre à l'arrière
de s'affirmer comme
l'un des meilleurs
joueurs français du
championnat.
Une fracture de fatigue du péroné.
Voilà ce qui a stoppé Brice Dulin lors
de la première partie de saison, alors
que l'arrière découvrait Paris et les joies
de ses premières apparitions en Ciel
et Blanc. « Il est vrai que les débuts
ont été un peu compliqués, quelques
douleurs m'ont notamment freiné lors
de la reprise de l'entraînement. Une
blessure, c'est vrai que c'est toujours
un petit coup d'arrêt, mais cela
permet aussi de se régénérer et de se
concentrer sur des points où l'on peut
avoir des manques. J'ai toujours tiré les
côtés positifs de ces moments-là, ce qui
m'a permis de souffler et de pouvoir
me préparer sérieusement pour les
prochaines échéances. Désormais, tout
va pour le mieux. La seule chose qui me
peine un peu c'est le froid, mais il va
falloir s'y habituer », assure le joueur,
qui est revenu à la compétition au cœur
de l'hiver. « On revient lorsqu'on est sûr
n°74 - février 2015
de pouvoir tenir sa place sur le terrain.
Il y a toujours des aléas qui font que
ça va plus ou moins bien. Sur la reprise
des entraînements, j'avais de bonnes
sensations, mais il est vrai que l'état des
terrains pouvait également jouer sur
l'état de ma jambe. Il a fallu que je me
réhabitue à l'effort et cela a été un peu
compliqué les trois premières semaines,
mais tout est rentré dans l'ordre et en
particulier grâce au staff médical qui
m'a bien entouré. Je n'ai eu aucun
doute sur ma capacité à revenir à la
compétition de manière performante
». Cette fin d'année 2014 compliquée
n'entame en rien le moral du natif
d'Agen, toujours persuadé d'avoir fait
le bon choix en rejoignant le Racing
Metro 92. « Je savais, en revenant ici,
que j'allais retrouver des joueurs qui me
sont familiers. Je connaissais leur façon
de fonctionner, ce qui m'a aussi permis
de découvrir une nouvelle ville, de sortir
Basket
par Olivier Navarranne
Après une
excellente première
saison, Antoine Diot
confirme qu'il est
l'un des meilleurs
joueurs de Pro A
avec Strasbourg.
© Dave Winter / Icon Sport
Antoine Diot
Antoine Diot,
Strasbourgeois
convaincu
28
Meneur de jeu
de Strasbourg,
Antoine Diot a
réalisé une très
bonne première
partie de saison,
permettant à son
équipe de truster
le haut de tableau.
Une progression
constante pour le
joueur international
de 26 ans.
Costume de Père Noël sur le dos,
Antoine Diot avait assuré le spectacle
devant le public strasbourgeois en fin
d'année 2014. Un clin d’œil de la part
d'un joueur qui ne se prend pas la
tête. Quant à ses cadeaux, le meneur
de jeu international les a distillés au
fil des semaines depuis le début de
saison. « Nous avons réussi à nous
qualifier en étant premiers de notre
groupe en Eurocoupe, ce qui était
le principal objectif de l’équipe sur
ce début d’année. En championnat,
malgré deux revers qui nous restent
en travers de la gorge, ça demeure
quand même très correct », souligne
le joueur. « Après, c’est en fin de
saison qu’on gagne des titres, donc
n°74 - février 2015
il faut rester concentré sur ce qu’on
a à faire ». Une concentration qui est
montée d'un cran du côté de la SIG, et
surtout depuis « l'accident » survenu
fin décembre, avec deux défaites
consécutives en Pro A face à ChâlonsReims et Nanterre. « On n’a pas joué
notre jeu sur ces matches-là, on a
perdu notre identité, et nos adversaires
ont été très bons. Nanterre, c’est
une des meilleures équipes de notre
championnat, on le sait. Chez eux,
c’est très difficile, ils ont cette magie
qui est très importante. Et ChâlonsReims, c’était le match piège contre
une équipe qui avait battu Limoges
juste avant et n’avait rien à perdre ».
Pour Antoine Diot, pas de quoi
Handball
par Claude Renard
L'équipe emmenée par Klemen
Cehte a réalisé un début de
saison correct lui permettant de
se hisser dans le top 10.
© Andre Ferreira / Icon Sport
Le PAUC
accélère le pas
Le club de
handball aixois
vise une place
dans l’élite
européenne
en 2017. En
attendant, il
souhaite se
maintenir en D1
en privilégiant
la formation et
le rayonnement
dans la région
provençale.
34
En ce début d’année 2015, Christian
Salomez, le président du PAUC (Pays d’Aix
Université Club) est heureux. Son pivot,
Luka Karabatic, a été retenu dans l’équipe
de France qui a disputé les championnats
du Monde à Doha au mois de janvier.
Une reconnaissance pour un club très
ambitieux qui ne cesse de progresser.
L’année prochaine, Christian Salomez
fêtera ses 20 ans à la tête du PAUC qui
tente de se maintenir depuis deux ans
parmi cette élite française. « Le PAUC est un
club historique de la région qui s’est doté
depuis maintenant une dizaine d’années
d’une grande ambition sportive »,
explique-t-il. « Aujourd’hui dans le top 14
du handball hexagonal, le PAUC souhaite
découvrir la scène européenne dans les
prochaines années ». Très ambitieux, le
club aixois fait pour l’instant profil bas dans
ce championnat français, pour lancer les
bases de sa conquête européenne. Mais il
s’appuie sur une histoire qui lui permet de
n°74 - février 2015
rêver. Créé en 1955 sous le nom de l’Aix
Université club, il regroupe d’abord un
grand nombre de disciplines comme tout
club omnisports qui se respecte. Dans les
années 1990, les difficultés financières le
forcent déjà à privilégier la formation. Une
stratégie qui s’avère payante puisqu’en
3 ans, l’AUC passe de la Nationale 4 à
la deuxième division en 1995, sous la
houlette de la présidente de l’époque,
Michèle Sapino. À l’arrivée de Christian
Salomez et de son frère, ancien joueur
comme manager général, la progression
s’accélère. Éric Quintin et Michel Cicut,
joueurs emblématiques de la région,
donneront tour à tour des ailes à ce club.
Depuis 2007, ce club qui est devenu le
PAUC combine haut niveau, formation,
et relations partenaires dans un projet
baptisé LNH 2012 pour prendre son envol.
L’accession en première division se fera
presque comme prévu fin 2012.
Sports mécaniques
par Olivier Navarranne
La pratique de la motoneige
est en vogue depuis plusieurs
années dans les stations.
© Busato
La motoneige
met les gaz
Activité
extrêmement
réglementée
en France, la
motoneige
est pourtant
présente dans
de nombreuses
stations. Elle
arrive même à
séduire un public
de plus en plus
nombreux, et
surtout très varié.
38
L'hiver venu, les skis et les snowboards
ne sont pas seuls à investir les stations.
Depuis plusieurs années, la motoneige tire
en effet son épingle du jeu. À La Mongie
par exemple, Didier Devaux est en charge
de l'activité avec sa société ULTEAM DP.
« De façon historique, sur la chaîne des
Pyrénées, la motoneige existe depuis une
vingtaine d'années. Personnellement, j'ai
repris l'activité il y a cinq ans, et je peux
vous dire que nous sommes résolument en
progression », assure Didier Devaux qui,
d'année en année, tente de renouveler son
activité. « Pour les catégories enfants, voire
même pour les adultes, nous avons des
sessions de dix minutes sur lesquelles nous
partons faire un petit tour de découverte.
Nous avons également un produit de 30
minutes qui est plutôt dans la partie basse
de la station, sur la plaine. Il faut savoir
que les gens sont souvent deux sur la
machine, et changent de pilote à certains
moments. Notre produit d'une heure
nous amène en haut du Col du Tourmalet,
avec différents itinéraires en altitude ». La
n°74 - février 2015
motoneige, souvent décrite comme une
activité difficile d'accès, semble surtout
bénéficier d'une nouvelle image auprès
du grand public. « Il y a de l'habitué,
forcément, puisque des gens viennent
skier sur le Tourmalet de façon récurrente.
Les gens trouvent également leur compte
par rapport à notre exploitation ; l'activité
motoneige est donc une activité qui
donne satisfaction au public. Depuis cinq
ans, nous avons progressé et lancé de
nouvelles choses. Nous avons par exemple
donné accès à la motoneige aux enfants
à partir de six ans. Il y a certes une prise
en main, mais la motoneige reste facile
d'accès. Au niveau des commandes, il
n'y a qu'un accélérateur et un frein, car
les machines sont automatiques. Il y a
des explications avant de partir, et la prise
en main en elle-même se fait au fur et
à mesure que l'on avance. Nous avons
la chance d'avoir la partie de la plaine
qui nous permet d'avoir des reliefs quasi
inexistants durant la première partie,
pour s'acclimater et s'adapter au matériel
Au féminin
par Sylvain Lartaud
Mélusine Mallender lors de
son expédition Road for
Freedom en Afrique de l’Est.
© Clot-Mallender
Mélusine Mallender
Mélusine Mallender
fonce vers l’aventure
42
La jeune femme
de 34 ans réalise
de nombreuses
expéditions à
moto à travers
le monde. Son
but : combattre
les idées reçues
et montrer
que celui-ci
n’est pas aussi
horrible qu’il en
a l’air. Prochaine
destination :
l’Asie du Sud à
partir de juillet.
Petite, ses parents lui ont donné le
goût de la curiosité. « Aujourd’hui, je
suis curieuse de tout, de tout ce qui
nous entoure et je m’interroge sans
cesse », confie Mélusine Mallender,
voix douce et ton jovial. À 34 ans,
cette Landaise de naissance, mais
Parisienne d’adoption, s’est prise de
passion pour la découverte du monde
et a déjà plusieurs aventures solitaires
« à son palmarès ». Après une
expédition en 2009 en Patagonie avec
Christian Clot, lui aussi aventurier, elle
s’est spécialisée dans le raid à moto.
L’Europe jusqu’au Japon en 2010
(l’Ukraine, la Russie, le Kazakhstan,
l’Ouzbékistan, la Mongolie), les routes
persanes en 2011 (Iran, Turkménistan,
Tadjikistan et le Kirghizstan), les grands
lacs d’Afrique l’an dernier (Éthiopie,
le Somaliland, Djibouti, le Kenya,
l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi
et la Tanzanie). Le tout, en complète
n°74 - février 2015
autonomie et sans assistance, mise
à part celle des rencontres. Au
programme permanent : système D et
débrouille. Au Kenya, son radiateur a
cassé « au milieu de rien » ; elle s’est
fait remorquer par un camion. Mais
en 65 000 km parcourus à moto,
elle n’a jamais crevé. Elle transporte
jusqu’à 20 litres de carburant dans
des bidons pour éviter les pannes.
« Pour une femme, plus vulnérable,
c’est plus facile, car on nous vient en
aide plus aisément ; on inspire moins
la crainte qu’un homme pour se faire
accueillir. C’est une force d’être une
femme », explique Mélusine qui cite
l’exemple d’Ella Maillart, aventurière
Suissesse du début du XXème siècle.
Sa conception de l’aventure, « c’est
aller le plus loin possible ». Sauf que
certains pays apparaissent parfois
dangereux à traverser. Est-ce que
la notion d’aventure est forcément
UNSS
par Olivier Navarranne
Le respect et le plaisir sont des
valeurs fondamentales pour la
pratique du sport scolaire.
© UNSS
Éthique et valeurs
au programme
des collégiens
Lancé en octobre dernier,
le prix national « Éthique
et Sport Scolaire » vise à
sensibiliser les collégiens
sur plusieurs sujets de
société. Une démarche
citoyenne soutenue par
les institutions et les
sportifs de haut niveau,
et qui suscite l'adhésion
lors des différents rendezvous déjà organisés.
50
Une centaine de collégiens, mais
aussi des intervenants, réunis pour
évoquer à la fois le handicap, le
sexisme, l'homophobie, les violences
et le racisme. Au cœur du mois
de janvier, quelques jours après
les attentats survenus à Paris et
l'extraordinaire mobilisation qui a
suivi, le forum « Éthique et Sport »
organisé par l'UNSS à Montpellier
prenait un sens encore plus fort.
« L'avenir, ce sont les élèves, ce n'est
pas nous. Surtout dans le contexte
actuel, je pense que ce seront eux
qui défendront les valeurs citoyennes
dans les années à venir », explique
Édouard
Andréassian,
directeur
n°74 - février 2015
national adjoint de l'UNSS. « Le but
de ce prix national est de sensibiliser
les élèves sur toutes les formes de
discriminations, que l'on peut soit
vivre personnellement, soit faire vivre
aux autres. Il faut prendre conscience
qu'il y a des choses qu'on peut
faire et d'autres qu'on ne peut pas
faire, et cela passe forcément par
l’éducation. Il ne faut pas croire que
le sport en lui-même a des valeurs
uniquement citoyennes. Il existe
des violences envers l'arbitre et les
joueurs. Le livret éthique, créé par
les élèves à partir de leur ressenti, a
été envoyé dans les établissements,
mais il fallait également qu'il soit
Sport Business
par Olivier Navarranne
Plusieurs milliers de personnes sont
venus découvrir L'Aquapolis lors de
l'inauguration du 16 janvier dernier.
© Jean-Christophe Dupuy
L'Aquapolis
dans le grand bain
Depuis le 19 janvier,
L'Aquapolis,
complexe aquatique
de plus de 12 000m2
géré par Vert
Marine, a ouvert ses
portes à Limoges.
Un établissement
né de la volonté
politique de se doter
d'une infrastructure
moderne et de grande
qualité, destinée à la
fois au grand public
et à la pratique de
haut niveau.
58
« La demande est forte. Nous avons
notamment été submergés de coups
de téléphone de personnes qui
souhaitaient participer à la soirée
inaugurale ! », raconte Gérard
Vandenbroucke, président de la
Communauté
d'agglomération
Limoges Métropole et président du
Conseil régional du Limousin. Dire
qu'un grand nombre de personnes
de l'agglomération limougeaude
attendait l'ouverture d'un tel complexe
aquatique est donc un euphémisme.
Une attente à laquelle la volonté
politique a su répondre. « C'est une
infrastructure qui a été construite pour
au moins deux raisons principales.
Déjà, c'est une infrastructure, non pas
de Limoges, mais de l'agglomération.
La distinction est importante, car les
communes de l'agglomération de
Limoges avaient des difficultés, voire
n°74 - février 2015
même étaient dans l'impossibilité de
faire pratiquer la natation aux élèves
de leurs écoles. L'idée était donc de
dire que nous avions besoin d'une
structure pour développer la natation
en termes d'apprentissage. C'était une
véritable volonté des 19 communes
qui ont, unanimement, fait ce choix-là.
L'Aquapolis apporte un plus qui doit
bénéficier à toutes ces communes »,
souligne Gérard Vandenbroucke. « Le
deuxième point était le simple constat
que nous n'avions pas de structure
sportive de haut niveau en natation
sur Limoges. C'était donc l'occasion de
créer un lieu qui permette la pratique
de la natation de compétition de haute
qualité. Il y a une forte tradition de
natation à Limoges, mais l'équipement
à la disposition des nageurs était
jusque-là très vieillissant ». La
construction
de
ce
complexe

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