La fourche d`arrachage, outil lié à la crise phylloxérique Fourche dite
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La fourche d`arrachage, outil lié à la crise phylloxérique Fourche dite
La fourche d'arrachage, outil lié à la crise phylloxérique Fourche dite fourche d'arrachage Inv 992.1.29 Datation : vers 1930 Matériaux : bois, métal Dimensions : L 153, l 17, diam 5 Fabrication : M. Malaboeuf, forgeron à la Haye-Fouassière (Loire-Atlantique) Donateur : M. Nouet Claude A la fin du XIXème siècle, le vignoble nantais connaît une crise terrible, comme les autres vignobles français : la crise dite « du phylloxéra ». Le phylloxéra est un petit puceron ailé, introduit par des plants américains importés en France pour lutter contre une autre maladie de la vigne : l'oïdium. Les larves du puceron ailé s'installent sur les racines de la plante et les piquent de leur suçoir. Cela entraîne le pourrissement et le dépérissement de la vigne. Les ceps infestés sont arrachés à l'aide de fourches telles que celle-ci. Les deux dents de la fourche sont placées autour du cep malade. Le viticulteur tient la fourche par le manche pour orienter la force du cheval qui tire sur le cep grâce à la chaîne reliée au crochet de la fourche. En quelques années, la maladie gagne l'ensemble du vignoble et détruit quasiment tous les ceps. De nombreux « traitements » sont expérimentés : suspension de « collier de Verdun » (inv 992.1.64) (du nom de son créateur) en forme de croix à base de calcaire et de camphre, prières à saint Vincent, injections de sulfure de carbone dans le sol à l'aide de « pal de traitement » (inv 992.1.68) et même inondations des vignes. Tous ces traitements sont des échecs, jusqu'à l'adoption du greffage ! En effet, la découverte de la résistance de certains plants américains au phylloxéra permet de greffer ces cépages sur des cépages traditionnels français pour leur permettre de lutter « naturellement » contre le phylloxéra. Avec le greffage, on peut replanter la vigne en toute sécurité. En 1912, 26 700 hectares de vigne sont reconstitués sur les 30 000 hectares de vignoble recensés en 1884, juste avant la crise.