1 Une fonction “résidentielle” qui connaît un développement

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1 Une fonction “résidentielle” qui connaît un développement
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Une fonction “résidentielle”
qui connaît un développement spectaculaire
a) Les campagnes ne sont plus, pour la majorité d’entre elles,
des terres d’exode.
Les espaces ruraux connaissent pour une majorité d’entre eux une dynamique
démographique positive. Tous les types d’espaces sont concernés par cette évolution.
Si l’on se réfère aux catégories définies dans le zonage en aire urbaine et aire d’emploi
de l’espace rural (INSEE 2002) 1 , on constate en effet deux phénomènes :
>
La logique de périurbanisation s’accentue
Une partie des espaces ruraux passe sous influence urbaine, essentiellement
à la périphérie des aires urbaines. Entre 1990 et 1999, la population résidant dans le
périurbain est passée de 8,8 à 12,25 millions d’habitants dans un double mouvement :
une densification des territoires déjà sous influence urbaine en 1990 pour 0,8 million
d’habitants, et surtout, pour 2,6 millions d’habitants, une extension 2 nette concernant
près de 5 000 communes, anciennement classées rurales, qui sont désormais majoritairement polarisées par un pôle urbain.
Cette logique de périurbanisation est déjà ancienne. Elle s’amorce à la fin des
années soixante. À partir de 1975, les pôles urbains perdent de la population au profit
des campagnes voisines. Cette dynamique correspond, une fois la pénurie du logement
d’après-guerre passée, au mouvement d’accession à la propriété des “urbains” (La part
des ménages propriétaires de leur logement est passée de 33 % en 1954 à 56 % aujourd’hui) et au développement de la maison individuelle.
Entre 1962 et 1999, la population des zones considérées comme périurbaines
s’est accrue de 70 %.
>
La fonction résidentielle diffuse dans les espaces à dominante rurale.
En 1999, 10,6 millions de personnes, soit 18 % de la population métropolitaine, résident dans l’espace à dominante rurale.
Depuis 1990, et pour la première fois depuis un siècle, la population s’accroît
dans la majorité des communes rurales, dans les petites communes des couronnes
périurbaines comme dans les autres catégories d'espaces ruraux- et cela essentiellement par l'arrivée de nouveaux résidents.
Le solde migratoire de l'espace à dominante rurale est très nettement positif
(+ 410 000 habitants) alors que le bilan naturel y est de plus en plus négatif (163 000
1
Sur les aspects méthodologiques
de ce zonage, se reporter
à l’annexe 3.
2
Sur un plan méthodologique,
cette instabilité des frontières entre
l’urbain et le rural conduit
nécessairement à relativiser
les délimitations que l’on construit
pour les besoins de l’analyse,
et qui aboutissent à des résultats
très sensibles aux critères retenus.
Ainsi, le zonage en aires urbaines
et aires d’emploi de l’espace rural
(ZAUER) qui privilégie la relation
“domicile – lieu de travail” donne
une représentation de l’espace
à dominante rurale réduite à ses aires
d’emplois (10,6 millions d’habitants
en 1999) ; une approche, de type plus
résidentiel, fondée sur l’offre
de services à la population et la notion
de bassins de vie aboutit à retenir
des espaces ruraux regroupant plus
de 21 millions d’habitants en incluant
les villes petites et moyennes
où se regroupent ces services.
De même certaines zones périurbaines
des grandes agglomérations présentent
des caractéristiques de densité
et d’accès aux services proches
de certains espaces ruraux.
Cf. rapport “Structuration de l’espace
rural une approche par les bassins
de vie” (2003)