Le Hallux Rigidus
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Le Hallux Rigidus
Le Hallux Rigidus Qu’est-ce que le hallux rigidus ? Un peu d’étymologie: hallux rigidus vient du latin, où hallux signifie « gros orteil » et rigidus signifie …« rigide» Il s’agit d’une pathologie arthrosique qui atteint la première articulation métatarso-phalangienne, à la base donc du gros orteil. Elle ne s’accompagne pas de déviation du gros orteil, comme dans le hallux valgus. En revanche, un hallux valgus peut devenir arthrosique : on parle alors de « valgo-rigidus ». Cette « maladie arthrosique » se caractérise par l’apparition d’une gêne, voire des douleurs (rares au début, puis devenant de plus en plus fréquentes, avec la possibilité de véritables crises douloureuses inflammatoires. Des difficultés au chaussage en raison d’éperons osseux apparaissant au dos de l’articulation, et même une limitation des activités de la vie (sportive, ou même une limitation de la simple marche, avec des difficultés même pour des déplacements courts de la vie quotidienne, ou à la conduite automobile). Pour préciser les choses, j’ajouterai qu’au sens strict, l’appellation « rigidus » correspond à un stade où le gros orteil est quasi fixé (plus aucune mobilité) et correspond à une arthrose très évoluée. Par extension, dans l’usage, on parle de rigidus même aux stades moins avancés. Pourquoi développe-t-on un hallux rigidus ? On a remarqué certains facteurs prédisposants : - le sexe masculin : les hommes sont neuf fois plus atteints que les femmes (9 hommes pour une femme) ; - l’excès de longueur du premier métatarsien et la forme de l’articulation ; - des antécédents traumatiques sont souvent retrouvés (rugby, football, sports de combats) avec soit le souvenir d’une « entorse », soit la notion de petits traumatismes répétés, soit encore la chute d’un objet lourd (plutôt un marteau ou une bouteille qu’un fer à repasser : souvenons-nous qu’il s’agit d’une pathologie masculine…) Quand faut-il se faire opérer? La douleur à la marche est un premier motif sérieux qui peut indiquer une correction chirurgicale ; La limitation des activités en est un autre. Cette limitation peut ne concerner que certaines activités intenses (course à pied, ski, escalade, etc) en début d’évolution, puis, avec l’aggravation de la déformation, elle peut aboutir à un véritable handicap dans la vie quotidienne, comme simplement faire ses courses. Quelles sont les techniques utilisées dans la chirurgie de l’arthrose du gros orteil ? La technique que le chirurgien va proposer dépend de nombreux facteurs : - la sévérité de l’arthrose ; l’importance de la perte de mobilité du gros orteil (« raideur ») ; la présence ou non de douleurs à la mobilisation, à la palpation ; l’âge du patient (on considère qu’au-delà de 65 ans chez la femme et 55 ans chez l’homme, on peut « bloquer » le gros orteil sans avoir un jour le regretter) En gros, retenons que l’on distingue les techniques qui conservent l’articulation du gros orteil (« conservatrices ») et les techniques qui ne la conservent pas (« arthrodèse » ou blocage articulaire, et prothèses articulaires, pour être complet) Les techniques conservatrices s’adressent aux arthroses débutantes à modérées. Elles consistent à enlever la partie dorsale de l’articulation dans le but de supprimer un effet butée dû aux « becs de perroquets », et par conséquent de supprimer les douleurs à la marche. Ce sont des techniques qui ne sont pas définitives : elles permettent de gagner du temps, souvent plusieurs années, et de reporter le blocage de l’articulation à plus tard (souvent plusieurs années). Leur principal avantage chez les femmes est la possibilité pour elles de continuer à se chausser en talons hauts (c’est souvent un argument de poids !) L’arthrodèse ou blocage de l’articulation s’adresse à des cas où la mobilité est déjà très réduite par la maladie arthrosique : le taux de satisfaction des patients est très élevé (proche des 100%) puisque la chirurgie fait d’une articulation presque bloquée et très douloureuse une articulation bloquée qui n’est plus du tout douloureuse, et qui permet au gros orteil de retrouver sa force. La technique la plus sûre fait appel à une petite plaque dorsale en titane. J’ai eu l’occasion de communiquer les résultats d’une série de 122 patients opérés en 2007, revus à plus de 2 ans, tant en France qu’à l’étranger Congrès de la Fédération Internationale des Sociétés de Chirurgie du Pied (IFFAS) , Brésil, en 2008 lien vers diaporama Congrès de l’AFCP, journées de Printemps, lien vers le diaporama, mai 2008 Congrès de la Société Portugaise de Chirurgie du Pied, mai 2010