La Tribune de Genève
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Genève 21 Tribune de Genève | Jeudi 16 octobre 2014 Requérants d’asile «L’Hospice général est obligé de rouvrir un abri» Nonante migrants s’installent sous l’ECG Henry-Dunant. Une situation «humainement insatisfaisante», selon l’institution Luca Di Stefano L’aide aux requérants d’asile est un domaine aussi délicat qu’imprévisible. Après avoir fermé l’abri de Protection civile de Châtelaine il y a seize mois, l’Hospice général se trouve contraint de le rouvrir. Dès aujourd’hui, 90 hommes célibataires, primo-arrivants ou déboutés de l’asile en attente de renvoi, s’installeront dans les locaux confinés sous l’Ecole de 5040 breux Erythréens viendront occuper l’abri PCi de Châtelaine. «Ils représentent 18% des 5000 personnes prises en charge dans le dispositif d’asile, éclaire Ariane Daniel Merkelbach. L’Erythrée, c’est un conflit oublié. Le système répressif, les violations des droits de l’homme et les enrôlements forcés dans l’armée poussent des milliers de personnes à fuir vers la Libye. Après Lampedusa, ils remontent l’Italie et arrivent en Suisse. Ces gens ont parfois été victimes des réseaux mafieux de passeurs.» Migrants sont aidés par l’Hospice général, selon le dernier décompte (août 2014). Genève assure l’hébergement et l’assistance à 5,6% des demandeurs d’asile arrivant en Suisse. culture générale Henry-Dunant. «Il n’y a pas d’autre possibilité, on ne contrôle pas les flux et l’accueil des migrants est difficile à prévoir», reconnaît Frank Bourqui, l’intendant des lieux. Avec lui, un collègue et deux agents de sécurité veillent sur le centre que l’Hospice général a voulu maintenir ouvert 24 heures sur 24, notamment afin de «fluidifier» les mouvements. «On incite les requérants à sortir, à trouver des activités. Cela permet aussi de faire la différence entre le jour et la nuit, ce qui n’est pas toujours simple quand on vit dans un abri», complète l’intendant. Combien de temps les migrants patienterontils à Châtelaine? «Notre volonté est de ne pas dépasser six mois», répond le responsable de l’hébergement. Quatre douches seulement Depuis le début de l’été, le Canton fait face à un afflux massif de migrants. Alors que l’Hospice géné- Fin de l’accalmie Spartiate, l’infrastructure compte trois dortoirs de trente places. Le nombre de douches est passé de deux à quatre. LAURENT GUIRAUD ral ne parvient pas à fermer l’abri d’Annevelle (96 places à Lancy), voilà l’institution d’action sociale contrainte d’occuper une nouvelle infrastructure de ce type. «L’abri PCi est le dernier recours, une solution que nous trouvons humainement insatisfaisante», explique Ariane Daniel Merkelbach, directrice de l’Aide aux migrants. En dépit de l’urgence de la situation, des efforts particuliers ont été consentis afin d’apaiser la cohabitation. Le nombre de places a été limité à 90, bien que l’espace puisse théoriquement ac- PUBLICITÉ cueillir davantage de bénéficiaires. Pour cela, trois dortoirs de trente lits superposés sur trois niveaux ont été aménagés. Si les anciens occupants de l’abri disposaient de deux douches, les nouveaux, eux, en auront quatre. Sur place, pas de cuisine, raison pour laquelle les plats sont livrés et chauffés au micro-ondes. Quant au réfectoire, il a été divisé en deux parties. Chacune est munie de sa propre télévision. Une connexion Internet est à disposition. Outre les Syriens, dont les flux demeurent importants, de nom- Pour Genève, il s’agit d’absorber 5,6% de l’ensemble des demandes déposées en Suisse. Si les chiffres étaient à la baisse ces deux dernières années, les besoins en matière d’hébergement et d’accompagnement «sont demeurés aigus et ils s’accroissent encore aujourd’hui», fait savoir l’institution. L’année prochaine, l’Hospice général prévoit d’ouvrir une centaine de studios au Foyer Feuillasse, à Meyrin. Découvrez nos images sur www.abripc.tdg.ch «Les gens sont serviables avec les aveugles» La Fédération des aveugles et malvoyants était au Molard hier pour remercier la population. Interview Une boîte de longues allumettes pour symboliser la canne blanche à bout rouge. C’est ce que les membres de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA) ont offert aux passants hier, à la place du Molard, pour exprimer leur gratitude à l’occasion de la Journée internationale de la canne blanche. Le but était de remercier les personnes bienveillantes qui font quotidiennement des petits gestes pour aider les handicapés de la vue et d’inciter les autres à être plus attentives. C’était aussi l’occasion de sensibiliser la population, avec des démonstrations d’utilisation de la canne blanche, voire de recruter de nouveaux bénévoles. Vincent Tourel, président de la section genevoise de la FSA, répond à nos questions. Les personnes aveugles et malvoyantes trouvent-elles facilement de l’aide auprès de la population genevoise? En général, cela se passe bien. Il est très rare qu’on nous refuse de l’aide, même si cela arrive quand même de temps en temps. Les Genevois sont serviables, nous ne devons jamais attendre trop longtemps avant que quelqu’un vienne nous rendre service. Hélas, nous avons de plus en plus de collisions avec des gens qui ne voient pas notre canne blanche car ils sont en train de regarder leur smartphone. Le futur bâtiment permettra de soulager les dépôts de la Jonction et du Bachet Ça y est. Après plusieurs mois de travaux préparatoires, la construction du centre de maintenance secondaire des Transports Publics Genevois (TPG) à Vernier démarre cette semaine. Le futur site se situera sur le lieu-dit «En Chardon», en bout de piste de l’aéroport. Sa mise en service est prévue pour 2019. Ce nouveau dépôt pour tramways et autobus permettra de soulager ceux de la Jonction et du Ba- A l’occasion du salon de la BRAFA de Du 22 au 25 janvier 2015 La BRAFA (pour Brussels Antiques & Fine Arts Fair) est l’un des salons les plus renommés au monde, de l’antiquité à l’art contemporain: Antiquités, Art Océanien, Art Tribal, Art Oriental, argenterie, bijoux anciens, mobilier et objets d’art de la Haute époque au XXIe siècle, cadres anciens, curiosités, céramiques, faïences et porcelaines, dessins et planches originales d’auteurs de BD, gravures, icônes, tableaux anciens, modernes et contemporains, photographies, sculptures, tapis, tapisseries, livres anciens et modernes. Elle se déroule chaque année dans les superbes halles de l’ancienne gare de triage de Tour & Taxis (quartier au Nord de Bruxelles), perle du patrimoine architectural industriel belge. Nous vous invitons à la découvrir en exclusivité lors d’une soirée VIP. Les joyaux culturels de Bruxelles et Gand ne seront pas oubliés et raviront les amateurs d’art et d’histoire. Prix par personne : Abonné : Non abonné : Supplément single : CHF. CHF. CHF. 1'545.1'945.155.- Renseignements et programme complet : mail : [email protected] - Tél. 079.435.12.35 Vivez l’ambiance de nos voyages sur le blog : http://clubvoyagestdg.blog.tdg.ch Contrôle qualité Vincent Tourel Fédération suisse des aveugles et malvoyants toujours facile de trouver le boîtier vibrant qui nous indique quand cela passe au vert. En principe, il est à gauche, mais il arrive qu’il soit à droite. Donc nous avons encore parfois besoin qu’on nous dise quand le feu est au vert. Et quand il n’y a pas de feu, nous ne pouvons pas toujours nous fier à notre ouïe pour savoir si une voiture arrive. C’est pour cela que nous devons encore compter sur de bonnes âmes pour nous aider. Que faut-il faire si on voit une personne aveugle ou malvoyante qui attend visiblement de l’aide? D’abord lui dire bonjour et lui demander si elle a besoin d’aide. Elle vous dira elle-même ce que vous pouvez faire pour elle. Mais il ne faut surtout pas nous prendre par le bras pour nous diriger. Cela peut faire peur et vous ne savez pas forcément ce que nous cherchons à faire. Antoine Grosjean Début des travaux du nouveau centre des TPG Bruxelles voyages Pourquoi devez-vous attendre de l’aide? Les aménagements spéciaux et la canne blanche ne suffisent pas? Non. Il y aura toujours des choses que nous ne pourrons pas faire seuls, comme trouver un magasin, le numéro d’une entrée ou sur quel bouton appuyer quand il y a un interphone en bas d’un immeuble. Et aux feux, il n’est pas chet-de-Pesay, aujourd’hui saturés. Les TPG doivent en outre libérer à moyen terme la pointe de la Jonction de tout stationnement de véhicule. D’une surface brute de plancher de 80 000 m2 répartis sur trois niveaux, le futur bâtiment de Vernier pourra accueillir 70 tramways de 44 mètres de long et 130 autobus articulés de 18,75 mètres. Devisée à 329 millions de francs, la construction du nouveau dépôt sera financée par une subvention étatique de 150 millions et une participation propre de l’entreprise de 180 millions. Céline Garcin