Le "cartable électronique " expérimenté : un autre regard

Transcription

Le "cartable électronique " expérimenté : un autre regard
Le "cartable électronique " expérimenté : un autre regard sur les
usages
Ghislaine Chabert
Syscom (Systèmes Communicants), Université de Savoie,
Campus scientifique Savoie Technolac - 73 376 Le Bourget du Lac [email protected]
L'expérimentation d'un cartable électronique dans le département de la Savoie nous permet
de reconsidérer le concept de l'usage, en "souffrance" dans notre champ, sous un angle
original : comme processus en construction, comme processus de signification et comme
logique d'appropriation "collective". Une analyse qualitative des usages réalisée sur les
acteurs de l'offre et les acteurs que sont les enseignants nous permet de rendre compte de
résultats obtenus dans ces 3 directions.
Depuis Octobre 2001, deux collèges de la Savoie (classes de 5ème à Ugine et à Saint-Jean de
Maurienne) expérimentent un cartable électronique qui se présente simultanément comme
un organiseur communiquant, emportable, et comme un espace mémoire virtuel réservé à
chaque élève et enseignant, accessible depuis internet. Le développement de cet objet
technique reçoit à la fois le soutien de la cellule TICE de l'Université de Savoie et du Conseil
Général de la Savoie. Par ailleurs, l'expérimentation dans les collèges participe du mouvement
de soutien du Ministère de l'éducation nationale auprès d'études visant à analyser les usages
effectifs des Technologies d'Information et de Communication dans l'Educationi. Nous nous
sommes saisi immédiatement de cet objet à observer car les conditions de son développement
constituent à nos yeux l'opportunité de porter un autre regard sur l'usage dans le champ des
Sciences de l'Information et de la Communication. Cette démarche va dans le sens de
préoccupations récemment apparues autour de la problématique des usages sociaux. Yves
Jeanneret s'interrogeait, dès juin 2001, sur le concept se demandant s'il fallait “considérer la
notion d'usage (…) comme un paradigme productif ou comme une nouvelle vulgate ?”ii. Il
semble donc plus qu'urgent, à l'image de ces chercheurs en Communication, de “reconsidérer
le champ d'étude des usages”iii afin de redonner un peu de légitimité à un concept ayant
tendance à être de plus en plus vulgarisé. Par l'évaluation sociologique du cartable
1
électronique expérimenté, nous accordons une attention particulière, d'une part, aux usages
imaginés des acteurs de la technique, d'autre part, aux stratégies d'appropriation sociale de ce
cartable électronique déployées par les groupes d'utilisateurs. Ce contexte expérimental
nous permet ainsi de reconsidérer l'usage sous un angle original : comme processus en
construction, comme processus de signification et comme logique d'appropriation “collective”
d'un objet technique.
Usages “en construction”
Tout d'abord, le cartable électronique expérimenté nous permet de prendre en considération
les usages “en construction”, puisque l'outil est en conception, et de renouveler ainsi le champ
d'étude des usages. Contrairement à la sociologie classique de l'innovation qui considère les
usages "stabilisés", c'est-à-dire "des modes d'utilisation se manifestant avec suffisamment de
récurrence sous la forme d'habitudes intégrées dans la quotidienneté"iv, l'usage est ici pensé
comme processus en “formation” induisant certaines orientations techniques. La jonction avec
les travaux des sociologues de la “traduction”v se fait naturellement ici sur le rôle participatif
des acteurs que sont les usagers dans l'innovation. Certes, le risque pour notre discipline serait
qu'elle y perde son âme en servant les sciences de l'ingénieur, tel que le craint Yves Jeanneret
dans son rapport sur le 12ème congrès de la SFSIC, mais l'atout est par ailleurs de “prendre en
compte le sens et l'usage au niveau le plus profond de la conception technique”vi. Pour y
parvenir, le parti qui est pris est d'observer l'évolution des significations données au cartable
électronique par les “communautés de pionniers” (enseignants, élèves et parents participant
à l'expérimentation) au fur et à mesure de la construction de l'outil ; l'objectif étant de corréler
cette évolution du sens de la technique à celle des usages effectifs observés.
Les 12 entretiens réalisés auprès des enseignants des classes-test, ont été effectués en début
d'expérimentation. Le projet de cartable électronique a été lancé dans le contexte réel de
l'école en septembre 2001 (après que les enseignants aient pu se familiariser avec les portables
mis à leur disposition un an auparavant).
Certains sociologues des usages ont montré que le temps de l'usage était un temps long se
déroulant par différentes phases ("phase idéalisée, phase de déception, phase de banalisation
avec de réels effets sociaux"vii, or, sur cette thématique des usages en "construction", nous
rendrons compte ici des significations relevant de la 1ère phase de définition de l'usage. Nous
ne relevons à ce stade que la variété de la symbolique et des rythmes d'appropriation de
l'objet, avec des groupes ayant déjà des habitudes d'usages et maîtrisant parfaitement les
2
fonctionnalités de l'outil et des groupes, plus "embarrassés", qui "attendent de savoir c'qu'on
peut faire avec" et souffrent d'un manque de formation à l'outil informatique. Par rapport à
l'hypothèse des sociologues de l'usage, ce constat montre que pour la même phase
d'appropriation (temps 1 de l'usage), les significations d'usages sont différentes d'une
communauté de pratiques à une autre, ce qui complexifie, mais enrichit, la connaissance de
l'usage social de l'outil et constitue un point de départ pour mesurer son évolution.
Significations d'usages
Lors du dernier congrès de la SFSIC, Jean-François Tétu constatait : "au couple de la
technique et de son ancrage ou de ses usages sociaux j'ajouterais volontiers la
“signification”. Si bien que c'est sur le trépied, technique, usage et signification” qu'il nous
faut construire notre science”viii. La prise en compte du sens donnés par les acteurs de la
technique n'est pas fondamentalement une perspective nouvelle pour penser l'usageix mais
permet d'échapper définitivement à toute approche déterministe aussi bien dans sa déclinaison
technique que sociale. La prise en compte de ce 3ème pôle qu'est la signification permet
effectivement d'observer plus objectivement les négociations entre acteurs de la technique et
acteurs de l'usage. Ainsi, nous proposons, par l'étude des significations d'usages du cartable
électronique, de mettre en évidence, dès la conception, les médiations entre les
représentations des concepteurs de l'outil et celles des usagers (enseignants).
Les usages imaginés par les concepteurs
Du point de vue de la méthode, les représentations des concepteurs ont été saisies par
l'observation-participante et l'analyse de contenu du dispositif. De nombreux échanges avec
les concepteurs du cartable nous ont permis de tenir un carnet de notes dans lequel on a
consigné au fur et à mesure de la construction de l'objet technique les attentes de ces derniers.
La solution proposée par Serge Proulx qui consiste à étudier le design de l'objet technique
comme lieu des représentations des concepteurs est intéressantex mais n'a pu être
exclusivement envisagée dans notre cas puisque le design du cartable électronique ici étudié
a été conçu avec la participation des élèves des classes expérimentales. Néanmoins, nous
tiendrons compte des services imaginés par les concepteurs, présents dans le cartable virtuel,
pour les comparer avec les attentes des usagers.
Cette double technique d'analyse révèle que les concepteurs ont fait le choix d'une métaphore
spatiale pour favoriser les parcours des usagers dans l'espace virtuel du cartable
3
électronique. La structuration en lieux permet à l'usager, comme dans l'espace réel, d'entrer
dans un bureau nomade dans lequel il retrouve son cartable (lieu de stockage des documents),
son casier (lieu où il récupère du courrier ou des documents envoyés)xi L'intention des
concepteurs est de "performer" l'appropriation de l'usager et de "rendre l'objet plus facile
d'utilisation dans un contexte pédagogique", aux dires d'un des concepteurs, en lui proposant
un cartable virtuel proche de son environnement de travail réel, susceptible de se substituer à
ses pratiques quotidiennes.
L'analyse du dispositif montre également que les acteurs de l'offre mettent l'accent sur le
nomadisme de l'outil, c'est-à-dire la possibilité d'être mobile avec son cartable électronique
et de retrouver ses documents à domicile, à la bibliothèque, dans un cybercafé ; ce qui
explique le choix de la métaphore du "cartable" dont les qualités intrinsèques sont d'être
mobile, transportable et personnalisé.
La 3ème stratégie à noter est l'absence dans le dispositif de contenus pré-formatés pour le
contexte éducatif, du type savoir encyclopédique ou manuels scolaires. Les concepteurs
avouent leur intention, d'une part, de faire en sorte que les enseignants aient un rôle moteur
dans la construction de l'outil et soient les principaux producteurs de contenus, d'autre part, de
se démarquer des autres projets de cartables numériques. Un projet concurrent, expérimenté
par le groupe privé Havas, s'appuie sur un support diffusant des contenus éditoriaux et
s'apparente de la sorte beaucoup plus à un livre électronique, réduisant la marge de
participation des usagers.
Cette 3ème stratégie traduit finalement une 4ème intention de la part des concepteurs, celle de
faire participer activement les acteurs du monde éducatif à la conception de l'outil puisqu'ils
mettent à disposition des enseignants une plateforme virtuelle susceptible de les aider dans
leurs démarches pédagogiques et communicationnelles, en leur laissant une marge de
manœuvre.
Enfin, si l'on observe la hiérarchie des actions proposées dans le dispositif (1.coopérer,
2.s'organiser, 3.communiquer, 4.s'informer), il apparaît que le choix des concepteurs est
d'orienter l'usage vers l'utilisation des espaces de groupe. Le projet de cartable électronique
a vu le jour au sein de l'équipe Systèmes Communicants de l'Université de Savoie, dont la
thématique de recherche et le travail collaboratif, ce qui explique une telle orientation.
L'examen des usages imaginés et réels des enseignants va nous permettre à présent de prendre
la mesure de toutes ces intentions.
4
Les significations d'usages des enseignants
L'étude des significations d'usages s'est appuyée sur l'analyse qualitative d'entretiens réalisés
avec 12 enseignants des collèges (6 enseignants des classes-tests à Ugine et à Saint-Jean de
Maurienne, interviewés en novembre et décembre 2001). A la suite de travaux réalisés sur les
relations entre médias traditionnels et nouveaux médiasxii, l'inscription du cartable
électronique dans les pratiques pédagogiques pré-existantes a été particulièrement analysée
pour saisir les représentations des enseignants et pour les comparer avec celles des
concepteurs.
La 1 ère option choisie par les concepteurs concernant l'évolution vers des pratiques nomades
est en adéquation avec les attentes des enseignants qui se connectent effectivement au cartable
depuis leur domicile pour communiquer avec les élèves et pour produire du contenuxiii. Ils
soulignent cependant la valeur ajoutée de ce média qui permet d'instaurer "un lien direct et
continu avec les élèves". Certains ajoutent que le contact est "plus convivial" ou "plus proche"
et font état des "petits mots" que les élèves n'hésitent plus à leur envoyer (avec moins de
complexe parfois et souvent par jeu). Le cartable a par ailleurs permis à certains enseignants
de communiquer avec des élèves absents pour maladie et, à ce stade l'expérimentation,
certains envisagent de l'utiliser pour "joindre les parents" en cas de problèmes pédagogiques
ou administratifs. Ainsi, il ne fait pas de doute que le cartable électronique, pensé comme
média au sens étymologique du terme, fait sens dans la communauté enseignante, peut-être
davantage que dans celle des concepteurs, plus orientés vers des représentations
fonctionnelles axées sur les outils et les contenus.
Les enseignants donnent deux sens possibles à l'usage du cartable électronique pour la
production de contenus. Il y a ceux qui le considèrent comme un support numérique de
diffusion de contenus pré-existants. Considérant fortement que l'outil va se substituer à
l'enseignement traditionnel, ils utilisent le cartable pour mettre leur cours "propres" et
"complets" en ligne, "proposer des corrections en ligne" et font "tout avec le cartable sauf la
dissection", pour reprendre l'expression d'un enseignant d'Ugine. Au niveau pédagogique, ils
considèrent alors que l'objet numérique, "plus visuel, attractif et nouveau", peut
intrinsèquement répondre aux problèmes de motivation des élèves, largement constatés dans
la communauté enseignante. Dans ce cas, le cartable électronique, plutôt pensé comme
contenant, est attendu comme solution aux problèmes de la médiation éducative et s'oppose
aux pratiques traditionnelles.
5
D'autres se préoccupent de la valeur ajoutée de l'outil pour leur enseignement et le pense
comme "un complément", "un plus" à leurs pratiques pédagogiques. Ils souhaitent "garder un
contact-livre, avec les manuels" et mettre en place "des contenus spécifiques", exploitant les
possibilités liées au multimédia, avec cet outil. Certains enseignants imaginent aussi de mettre
en place une pédagogie différenciée au moyen de ce cartable, c'est-à-dire un enseignement
adapté aux rythmes différents d'apprentissage des élèves et envisagent concrètement de créer
des groupes de niveaux avec une distribution à la carte des contenus. Au niveau de l'apport
pédagogique, deux attitudes par rapport à l'expérimentation sont décelables dans le discours
des enseignants : une attitude active et une attitude passive. Pour ceux qui ont "le sentiment
d'être acteur" le projet de cartable électronique est un moyen de "remettre en question" leurs
pratiques pédagogiques, ce qui est vécu comme un moyen de remotivation efficace. Leurs
attentes sont donc exigeantes et beaucoup s'impatientent de voir évoluer l'outil, "aimeraient
que ça aille plus vite, plus loin et que l'on cesse de redémarrer à chaque fois". Les autres ne
souhaitent pas tant s'investir dans la construction pédagogique de l'outil et restent à leur place
de simple utilisateur, ce qui se manifeste par des usages hésitants et des comportements
attentistes ou imitatifs de ce que font les autres avec ce cartable.
Nous avons vu précédemment que la démarche des concepteurs était de ne pas imposer de
contenus éditoriaux et de parier plutôt sur la mise à disposition d'un outil de travail facilement
évolutif et adaptable aux besoins des enseignants. L'analyse qualitative des significations
d'usages des enseignants révèle une différence d'attitude entre des acteurs motivés pour faire
preuve d'originalité en matière de production de contenus spécifiques et répondre ainsi au
souhait des concepteurs, et des enseignants plutôt en attente d'une mise en ligne de ressources
pédagogiques pré-existantes. Aujourd'hui, une négociation avec les éditeurs multimédias est
engagée afin d'intégrer dans le cartable des contenus éditoriaux pré-établis, ce qui pourrait
être interprété, soit comme un échec pour les acteurs de l'offre (ce qui n'est pas tout à fait le
cas puisque des enseignants sont, pour reprendre leurs mots, "prêts à jouer le jeu"), soit, et
nous penchons plutôt en faveur de cette 2ème interprétation, il y a des pressions de la part des
éditeurs privés auxquelles les décideurs ont du mal à résister.
Enfin en ce qui concerne le travail de groupe, attendu de la part des concepteurs, il s'avère que
les enseignants n'ont pour le moment que des intentions à ce niveau. Contrairement aux
attentes de l'offre, tournées vers le travail collaboratif des élèves et la mutualisation de
documents, les enseignants envisagent d'utiliser ces espaces d'abord dans leur propre
communauté, pour "échanger des idées et communiquer avec les enseignants de leur propre
discipline dans l'autre classe expérimentale" ("Forum sciences, espace histoire-géo"…). Ce
6
qui est important à relever dans cette intention c'est le décalage entre les visions
fonctionnelles des concepteurs axées sur l'organisation des contenus dans cet espace de
groupe et celles des enseignants, plus communicationnelles, qui soulignent que ce qui est
important c'est la communication dans le groupe créé et le lien social qui s'y établit. Les
enseignants ont eu besoin de se rencontrer avant de pouvoir échanger par ce moyen de
communication (chat, forum) ce qui prouve le rôle de la communication dans l'appropriation
de ces espaces communautaires.
En conclusion, cette étude basée sur le sens attribué à l'objet technique révèle certes des points
de rencontres entre les acteurs de l'offre et les acteurs de l'usage mais également des points de
divergence. Interrogés sur l'image des concepteurs, les enseignants considèrent unanimement
qu'il y a un décalage de visions. La symbolique d'un inventeur "dans la lune, sur une autre
planète et difficile à suivre" reste très présente dans les propos des usagers. De fait, ils sont
nombreux à penser qu'il y a un fossé entre les discours des concepteurs, "techniques,
fonctionnels et idéalisés" et leur propre discours "pédagogique, ancré dans le quotidien et
dans la réalité de la formation".
Pour revenir à l'intérêt d'une telle démarche, les pistes ouvertes ici montrent la nécessité de
considérer l'usage aujourd'hui dans les “médiations enchevêtrées entre les acteurs humains et
les dispositifs techniques”xiv et entre les symboliques des usagers et des acteurs de l'offre
technologique.
Usages collectifs
Si les deux approches évoquées précédemment échappent à la tradition classique (empirique)
de la sociologie des usages, un dernier aspect constitue un autre regard possible sur les usages
des TIC. L'analyse des usages du cartable électronique nous a permis également de nous
intéresser de près aux “usages collectifs” de cette technologie éducative, d'une part, parce que
les communautés (enseignants, élèves, parents) s'approprient un outil en lui attribuant un
“sens collectif”, d'autre part, parce que l'outil permet, par l'utilisation d'espaces de
collaboration, un usage constitué par un collectif d'utilisateurs.
Ne disposant pas de l'analyse des significations d'usages dans tous les groupes d'usagers, nous
mentionnerons ici seulement un cas où le cartable électronique est porteur de significations
collectives et rend compte des représentations à l'œuvre dans un environnement spécifique.
7
Ce cas est celui des différences de significations attribuées par les communautés d'enseignants
d'Ugine et de Saint-Jean de Maurienne. Cette différence apparaît au niveau des contenus
produits, avec les enseignants d'Ugine plus enclins à un usage "fonctionnel" (transposition de
contenus pré-existants) alors que les enseignants de Saint-Jean ont un usage plus "enchanté",
pour reprendre le concept de Jacques Perriault xv, spécialiste de la question des usages sociaux,
c'est-à-dire plus inattendu, plus porté à la production de contenus pédagogiques originaux.
Cette différence est également visible dans le lexique utilisé dans chaque communauté pour
qualifier sa pratique. Sans entrer dans une analyse lexicale approfondie, le terme de
"pédagogie différenciée" est fortement utilisé à Saint-Jean, ce qui sous-tend l'idée que le
cartable permet d'envisager, pour ce collectif enseignant, une autre façon d'enseigner et de
redynamiser l'esprit d'équipe.
Nous faisons par conséquent l'hypothèse que l'appropriation de ce cartable électronique
passera aussi par le sens qu'on lui attribue collectivement dans une communauté de pratiques.
Sens collectif trop souvent oublié pour saisir l'usage dans toute sa complexité.
En guise de conclusion, il reste à se demander si la méthode d'observation des usages par
l'analyse du sens au plus profond de la conception technique présentée ici, saura à terme
rendre mieux compte des transformations individuelles et collectives à l'œuvre dans le
contexte éducatif mais également dans d'autres environnements sociaux.
i
D'autres expérimentations de cartable numérique sont actuellement réalisées en France ; dans les Landes et à
Strasbourg où diverses solutions techniques on été envisagées.
ii
Jeanneret, Yves, juin 2001 : 15, “Le XIIème Congrès, cartographies…”, La lettre Inforcom n°59, Paris.
iii
Proulx, Serge, janvier 2001 : 57-66. "Usages des Technologies, d'information et de communication :
reconsidérer le champ d'étude?", Actes du Congrès des Sciences de l'information et de la Communication, Paris.
iv
Lacroix Jean-Guy, Moeglin Pierre, Tremblay Gaëtan, 1992 : 244. "Usages de la notion d'usages, NTIC et
discours promotionnels au Québec et en France".Actes du Congrès des Sciences de l'Information et de la
Communication, Paris.
v
Notamment les travaux menés par les chercheurs du Centre de Sociologie de l'Ecole des Mines de Paris :
Michel Callon, Bruno Latour, Madeleine Akrich et Cécile Méadel.
vi
Jeanneret, Yves, hiver 2001-2002 : 35. "Chercher, fabriquer : les SIC sont-elles des sciences de l'ingénieur ?"/
La lettre d'Inforcom n °60, Paris.
vii
Guillaume, Marc (dir), 1997 : 92. "Où vont les autoroutes de l'information ? ". Paris : Descartes et Cie, 190
pages.
viii
Tetu, Jean-François, janvier 2001 : 20, "Technique, usage et signification“, La lettre d'Inforcom n°59, Paris.
ix
Les travaux réalisés par le groupe grenoblois C.A.U.T.I.C (Conception Assistée par l'Usage des Technologies
d'Information et de Communication), chapeautés par Philippe Mallein, ont mis en évidence le rôle des
“significations d'usage” dans l'appropriation d'un objet technique.
x
Proulx, Serge, janvier 2001 : 60, ibid.
xi
Il est possible de visiter le cartable électronique savoyard sur le site http://www.cartable-electronique.org.
xii
Pronovost, Gilles, 1996 : 53. "Médias et pratiques culturelles". Grenoble: PUG , 103 pages.
xiii
Il est important ici de mentionner que les enseignants interviewés ont tous accès à internet à domicile.
xiv
Proulx, Serge, janvier 2001 : 58, ibid.
8
xv
Perriault, Jacques, 1989. "La logique de l'usage - essai sur les machines à communiquer". Paris : Flammarion,
253 pages.
9