George Antheil dossi#D27B06.rtf

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George Antheil (1900-1959)
BAD BOY
OF MUSIC
Ecrits et Sons
« (…) I am the only American born composer, (…) who has ever approched even a sensation in any country
outside of his own. I don’t say I am the last but only the first. This is a distinct step forward, a thing which my
countrymen have not given me enough crédit for. »
George Antheil, 1927
Sur George Antheil (1900-1959)
Pianiste et compositeur d’origine germano-polonaise, né à Trenton, New Jersey. Son style
futuriste provoqua l’emoi et l’inquiétude de l’Europe des années vingt, puis George Antheil
tomba dans l’oubli. Ses œuvres de jeunesse représentent l’esprit du temps avant-gardiste entre
les styles « barbaro » et « motorik » – bien à l’écart de la musique de l’école Schönberg.
Citation de Antheil de 1923 : « J’aimerais rendre la musique dure comme de la pierre et
commencer par la base, là où la musique est encore fondamentale et indestructible. »
Les morceaux, volontairement déconstruits, tels des collages mêlants incisions et citations,
remettent en question, même encore de nos jours, les catégories de style et de goût.
En 1923, tout Paris parle de lui. Ses concerts et ses compositions déclenchent des scandales
et lui-même est adulé par certains comme une sorte de messie musical. Son extraordinaire
talent lui vaut des amitiés avec presque toutes les personnalités du milieu artistique du Paris
de l’époque – de Stravinsky à Picasso en passant par Joyce, Man Ray, Satie jusqu’à Cocteau
et Hemingway.
Après une gloire fulgurante, Antheil disparaît cependant du devant de la scène musicale
avant-gardiste dès le début des années trente et se tourne, après son retour aux USA, vers un
style postromantique et la musique de films hollywoodiens.
Ce virage d’un courant artistique à l’autre diamétralement opposés, va de paire avec le
caractère agité d’un artiste polyvalent (« touche à tout ») d’une créativité inépuisable, qui se
détache sans cesse de sa discpline pour s’engager intensément vers d’autres horizons.
Il publie en effet dans de nombreuses revues (entre autres « Esquire ») des chroniques sur des
sujets divers et variés, écrit plusieurs livres, est commentateur à la radio et entreprend même,
avec l’actrice hollywoodienne Hedy Lamarr, les plans d’une torpille pour l’armée des EU.
Cependant, au retour d’Antheil, la déception au sujet de la carrière du compositeur est
unanime. « Lorsque Antheil et sa femme hongroise Boski regagnent définitivement les EtatsUnis, il ne reste des exploits effrénés du Bad Boy of Music que le souvenir de quelque chose
de définitivement passé. Il compose de sages symphonies, de sages petites compositions,
ballets... mais ce ne sont que de pâles œuvres sans interêt, qui viennent et passent et ne
s’apparentent en rien à l’originalité hors du commun et vigoureuse de sa jeunesse… Il est
mort à l’âge de 59 ans, triste et troublé, incapable de comprendre son destin mystérieux. »
(Citation de Heinsheimer, 1976)
Antheil a toujours rejeté l’opinion commune que les compositeurs « sérieux » se laissaient
nécessairement corrompre par Hollywood et pensait même pouvoir inverser la tendance :
„I’m trying to corrupt Hollywood in a good way. And I hope to get some credit for it –
probably posthumously.“
Oeuvres principales:
„Ballet mécanique“ (1925, pour dix pianos, des timbres électriques, une hélice d'avion et un
ensemble de percussions).
„Transatlantic“ (Opéra, 1930 Frankfurt/Main)
Jazz Symphony (1925)
6 Symphonies
Symphonie pour cinq instruments (1920)
3 quatuor à cordes
4 sonates pour violon et piano
Musique pour piano („Airplane Sonata“, „Sonate sauvage“, „Mechanisms“, Sonatina „Death
of Machines“, „La femme 100 têtes“, ...)
Au sujet du livre „Bad Boy of Music“:
« Je ne conseillerais à personne d’écrire ses mémoires avant l’âge de soixante ou soixante-dix
ans. J’ai souvent regretté d’avoir écrit „Bad Boy of Music“ … parce que je ne me suis pas
souvenu avec exactitude de certains détails. Et de certaines choses je m’en suis rappelé trop
bien. Voici un bon conseil : N’écrivez pas de livre si vous êtes compositeur – composez de la
musique. » (George Antheil lors d’une interview radiophonique).
L’autobiographie de George Antheil est parue en 1945 à New York. Après quelques pages
déjà, le lecteur est envahi par un certain scepticisme quant à la véracité de ces mémoires. A
chaque page, il entre, parfois malgré lui, dans l’intimité de l’auteur et se retrouve face à des
faits réels, mais bien souvent enjolivés ou exagérés. Ecrit dans un style de journal-boulevard
américain, Antheil cite toujours d’autres célébrités rencontrées durant sa vie et raconte, en
tant que Name-Dropper passionné, des épisodes farfelus et amusants autour de Stravinsky,
Arthur Schnitzler, Ezra Pound, Hedy Lamarr et beaucoup d’autres.
Il nous fait également part de ses aventures singulières avec Ernst Krenek, qu’il présente à
l’imposant Goldwyn à Hollywood comme compositeur du « Rosenkavalier » « Chevalier à la
rose » et de la « Traviata » ou encore avec Salvador Dali.
Revue de presse:
« Wien-Live ! » Juin 2013 :
Vendredi soir au RADIOKULTUHAUS : Deux hommes vêtus de très beaux costumes des
années vingt et de chaussures Twotone montent sur scène, l’un s’assied au pupitre, l’autre
assis au Steinway commence à jouer. Une musique très agressive, analytique avec un large
spectre des aigus jusqu’aux graves et une rythmique à la limite de l’irritant. Le pianiste est
GOTTLIEB WALLISCH, l’homme qui récite ensuite des textes tout aussi percutants que la
musique est l’acteur et metteur en scène KARL MARKOVICS. Les deux animent ensemble
une merveilleuse soirée autour de GEORGE ANTHEIL, avant-gardiste américain mort en
1959. Ce « Bad Boy of Music » a participé à beaucoup de scandales de l’époque moderne, a
composé la célèbre musique du film dadaïste « Ballet Mécanique » de Dudley Murphy,
Fernand Léger et Man Ray et a écrit le roman policier « Death in the Dark ». Un homme
plein d’entrain qui n’a cessé de travailler sans égards pour sa santé jusqu’à sa mort précoce
d’un arrêt cardiaque. On ne saurait dire ce qui a procuré le plus de plaisir : ses textes
fanfarons, mais stylistiquement parfaits ou sa musique oscillant entre brutalité et expression
délicate.
Une soirée singulière dans une ville qui met à l’honneur les manifestations de ce genre.
Programme:
Fireworks and the Profane Waltzes (1919)
(Pièces de feu – Valse I – Valse II)
•
Pianiste de concert I (Lecture)
Jazz Sonata (1922)
•
Pianiste de concert II (Lecture)
Sonatina « Death of the Machines » (1922)
(Moderato – Accelerando – Accelerando – Accelerando – Tempo I)
•
Scandale à Paris (Lecture)
Second Sonata « The airplane » (1922)
(I. To be played as fast as possible – II. Andante moderato)
•
Ballet mécanique (Lecture)
Extrait du film « Ballet mécanique » de Léger/Antheil
-
Pause -
Sonata II, « Woman » (1923)
(I. Woman. Langour – II. Tree. Prestissimo – III. Flower. Moderato)
•
Vienne au printemps (Lecture)
Little Shimmy (1923) « »Für mein nur Einziger Böski »
•
Hollywood (Lecture)
The Golden Bird, after Brancusi (1921)
•
Hedy Lamarr et moi mettons au point une torpille radioguidée et la
faisons breveter (Lecture)
Sonata No. 4 for Piano (1948)
- III. Final - Vivo
Idée : Gottlieb Wallisch
[email protected]
tel : +43/650/7171978
http://www.gottliebwallisch.com
Traduction: Charlotte Binet