Pays de Saint-Louis et des Trois Frontières Sophie - ECO

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Pays de Saint-Louis et des Trois Frontières Sophie - ECO
Pays de Saint-Louis et des Trois Frontières Sophie Massal, nouvelle chargée de mission
Plan climat « Compléter et poursuivre »
Sophie Massal est entrée en fonction depuis une dizaine de jours.
Photo DNA - Matthieu Hoffstetter
En poste depuis quelques jours, Sophie Massal prend le relais de Nathalie Gaullier au poste de
chargée de mission Plan climat énergie territorial du Pays de Saint-Louis et des Trois Frontières.
Pas question pour elle de tout révolutionner : elle compte mettre ses convictions
environnementales au service d’un projet déjà largement entamé par tous les acteurs locaux.
En poste depuis une dizaine de jours, Sophie Massal remplace Nathalie Gaullier en tant que chargée de
mission plan climat énergie territorial du Pays de Saint-Louis et des Trois Frontières. L’occasion de faire le
point avec elle sur cet ambitieux projet porté par les collectivités des deux cantons de Huningue et de
Sierentz.
Dernières Nouvelles d’Alsace : Quel est votre parcours ?
Sophie Massal : J’ai travaillé une petite dizaine d’années dans les Balkans. D’abord au Kosovo en tant que
volontaire pour les Nations unies, où j’ai travaillé au développement des bibliothèques publiques. Puis j’ai
œuvré pour l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) en Bosnie : je rédigeais les
rapports d’activité et j’ai été assistante du chef de mission. J’étais déjà sensibilisée aux thématiques de
l’environnement, mais j’ai découvert là des atteintes aux milieux naturels, qu’il s’agisse de terrains minés et
donc devenus inaccessibles, de pollution des rivières ou d’exploitation illégale des ressources forestières,
sans oublier l’importance de la pollution atmosphérique dans les villes.
Dans la démarche des plans climat, la troisième année est généralement celle de la mise en œuvre
des actions
DNA : Cela a joué un rôle dans votre vocation actuelle ?
S.M. : Évidemment, car nous sommes toujours influencés par ce que nous
derniers mois une formation spécialisée, un « Master d’éco-conseiller
l’environnement » à l’Institut Eco Conseil et à l’INSA à Strasbourg. Et pour
connaissance avec la région des trois pays ici, puisque j’avais travaillé sur
d’avenir pour la Ville de Huningue.
voyons. J’ai donc suivi ces
: analyse et gestion de
mon stage, j’avais déjà fait
l’obtention du label énergie
DNA : Comment passe-t-on d’une activité civile généraliste à une mission engagée dans le développement
durable et l’environnement ?
S.M. : Il ne s’agit pas d’une décision subite et soudaine. J’avais une sensibilité depuis un certain temps. Et
avec ce qu’on voit dans la vie de tous les jours, on est plus ou moins sensible à certaines choses. Ainsi,
ces atteintes à l’environnement dans les Balkans, je les ai remarquées, mais d’autres auraient très bien pu
voir d’autres choses que je n’aurais pas relevées. Cette volonté de s’engager dans cette voie, c’est donc
un processus et le résultat d’une maturation progressive.
Je vais ensuite aller à la rencontre des acteurs du PCET, membres des groupes de travail, élus et
partenaires extérieurs
DNA : Aujourd’hui, vous êtes en poste en tant que chargée de mission Plan climat. Quels sont les objectifs
de votre mission, alors que le plan climat a été initié et mis sur les rails ?
S.M. : Nathalie Gaullier, qui m’a précédé, a étudié, élaboré et défriché. Puis elle a travaillé avec les élus et
les membres des groupes de travail sur des actions. Il ne s’agit absolument pas de repartir de zéro mais
bien de prolonger et d’amplifier ce qui existe. Dans la démarche des plans climat, la troisième année est
généralement celle de la mise en œuvre des actions. Ensuite vient seulement le temps de l’évaluation pour
mesurer l’efficacité des politiques mises en œuvre. Il n’est pas encore temps d’évaluer mais encore de
poursuivre la mise en œuvre des actions engagées. Actuellement, je découvre encore le poste : je suis
dans une recherche documentaire et j’ai pu échanger avec l’élu référent du PCET, Jean-Marie Belliard,
maire de Sierentz. Je vais ensuite aller à la rencontre des acteurs du PCET, membres des groupes de
travail, élus et partenaires extérieurs. Il existe tellement de façons d’agir en faveur du climat, de faire
évoluer les comportements de chacun, au sein des entreprises, des administrations et des familles. Et ce
qui est intéressant dans cette démarche de plan climat, c’est justement que des élus aient décidé de
s’engager dans un processus de long terme. les collectivités ont une responsabilité particulière à jouer et à
assumer en matière de développement durable. Par des décisions exemplaires, elles peuvent influer non
seulement sur leur bilan mais également inciter des entreprises ou des familles à agir de même. Et il ne
s’agit pas de voir ces actions seulement avec leur aspect contraignant. Certaines mesures présentent des
avantages financiers non négligeables. Et il est toujours plus facile de convaincre un élu, mais également
tout un chacun, de s’engager dans une voie s’il y a un bénéfice économique à en retirer...
DNA : Et dans un deuxième temps… ?
S.M. : Il faudra alors continuer à sensibiliser le grand public, une des missions essentielles du PCET, sans
forcément répéter sans arrêt ce qui a déjà été fait, mais davantage en poursuivant ce qui marche et en
complétant le panel d’actions. En analysant posément le projet, et en allant à la rencontre du grand public,
je pourrai sans doute découvrir certaines demandes sur des aspects bien particuliers.
Il n’est pas encore temps d’évaluer aujourd’hui. Nous verrons cela à partir de 2013 sans doute
DNA : Le processus d’évaluation est à plus longue échéance. Mais comment évaluer la réussite d’un plan
climat ?
S.M. : Il existe des indicateurs précis pour les rejets de gaz à effet de serre, pour l’utilisation des énergies,
leurs factures,… Il faut ensuite définir des critères, des indicateurs,… C’est la partie la plus facile. Il est
plus difficile d’évaluer l’impact du plan climat sur les habitudes des habitants et des familles. Il s’agit
souvent de petits gestes du quotidien que l’on change sans même s’en rendre compte. Pour le Pays ThurDoller, une évaluation a été engagée par la chargée de mission plan climat. Il sera toujours possible de voir
avec elle sa démarche et de s’en inspirer pour évaluer celui du Pays de Saint-Louis et des Trois Frontières.
Mais sans perdre de vue qu’il n’est pas encore temps d’évaluer aujourd’hui. Nous verrons cela à partir de
2013 sans doute. Nous sommes encore aujourd’hui dans une phase d’application des mesures et c’est
évidemment cela la priorité.
L’action mise sur pied avec les familles éco-engagées doit être poursuivie
DNA : Quelles sont les actions du PCET qui pourraient être reconduites cette année ?
S.M. : Tout pourrait se poursuivre mais rien n’est définitivement arrêté en ce moment. Les visites de
bâtiments et chantiers BBC ? Si cela intéresse les gens, pourquoi arrêter ? D’autres actions seront à
poursuivre comme l’opération avec les restaurateurs « Manger c’est agir », ainsi que les « Rendez-vous du
climat ». Pour les vélos à assistance électrique de la ComCom des Trois Frontières, ils sont à disposition
du personnel. Reste à installer un local pour les abriter. Un autre volet qui doit être poursuivi, c’est l’action
mise sur pied avec les familles éco-engagées, ces ménages qui cherchent à ajuster leur consommation
d’énergie et leurs rejets de gaz à effet de serre. Plus que de nouvelles choses, il s’agit déjà d’analyser ce
qui a été fait et de le poursuivre, de le consolider au besoin.
Article publié dans les DNA le 04/04/2012