Inventer le Grand Paris

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Inventer le Grand Paris
Inventer le Grand Paris
Relectures des travaux de la Commission d’extension de
Paris : rapport et concours 1911-1919
Les 5 et 6 décembre 2013
APPEL A COMMUNICATIONS
La publication en 1913 du Rapport de la Commission d’extension de Paris
inaugure la formulation d’un projet d’ensemble pour un « Grand Paris », ainsi
dénommé pour la première fois dans un document officiel de cette
importance. Ses principaux auteurs sont l’architecte-voyer Louis Bonnier
(1856-1946), directeur du service de l'architecture et des plantations de
Paris, et l’archiviste-historien Marcel Poëte (1866-1950), conservateur à la
Bibliothèque historique de la ville de Paris, qui sont tous deux investis dans
des cercles de réflexion, comme le Musée social. Leur rapport sera à l’origine
du concours international pour « l’extension de Paris et l’aménagement de la
région parisienne » qui interviendra après la guerre, en 1919. Inscrit dans le
cadre de la loi Cornudet, imposant un plan d’aménagement,
d’embellissement et d’extension à toutes les villes françaises de plus de
10 000 habitants, ce concours sera remporté par le Grand Prix de Rome,
Léon Jaussely (1875-1932).
Le contexte de l’époque est marqué par la pression démographique qui
reconfigure la morphologie de la grande ville et de ses marges. Cette pression
interfère sur les chantiers de l’hygiène sociale et les débats sur le
désenclavement, l’équipement et l’aménagement du Grand Paris. La
planification urbaine est aussi une question sociale, politique et
administrative. Elle est liée au rôle des élites municipales parisiennes et
suburbaines, à leurs réseaux associatifs et à l’instance de régulation qu’est le
département de la Seine avec sa préfecture et ses commissions où se nouent
les compromis autour de l’application de nouvelles politiques publiques.
Le centenaire de la publication du Rapport de la Commission d’extension de
Paris est l’occasion d’interroger la genèse du Grand Paris dans sa forme
métropolitaine et sa gouvernance. Au-delà d’une célébration anniversaire, il
s’agit de questionner la relation à l’histoire des aménageurs et des
planificateurs de la région parisienne au cours du XXe siècle.
Nous faisons l’hypothèse que l’histoire a aussi été marquée par la
transmission, l’expérience accumulée. Les textes de 1913, jalon longtemps
oublié, en sont à cet égard un excellent indicateur.
L’objectif du colloque étant de réévaluer cette première tentative de
planification au regard de la période pionnière de l’urbanisme, des
contributions sont notamment attendues sur les questions suivantes :
LES ELEMENTS CONTEXTUELS
- Le contexte historique général qui porte ces documents.
- La place de la réflexion sur Paris dans les réseaux et les échanges
internationaux.
- La comparaison internationale avec les métropoles telles que
Barcelone, Berlin, Chicago, Londres… qui, dans cette même période,
initient des travaux similaires.
LES TEXTES DE 1913 ET LE CONCOURS DE 1919
- La signification du rapport de 1913 et du concours de 1919 pour les
acteurs engagés dans l’urbanisme.
- La méthodologie et l’élaboration de ces documents, y compris dans
leurs aspects les plus techniques.
- Les enjeux urbains portés par les textes de 1913 et le programme du
concours de 1919.
Comité d’organisation
Frédéric Bertrand
(ENSAPB/Ipraus)
Corinne Jaquand
(ENSAPB/Ipraus)
Nathalie Roseau
(ENPC/LATTS)
Viviane Claude
(U-pec/Lab’Urba)
Comité scientifique
Emmanuel Bellanger
(CNRS/CHS)
Florence Bourillon
(U-pec/CRHEC)
Karen Bowie
(ENSAPLV/AHTTEP)
Pierre Chabard
(ENSAPLV/AHTTEP)
Laurent Coudroy de Lille
(U-pec/Lab’Urba)
Annie Fourcaut
(Université de Paris I/CHS)
Isabelle Grudet
(ENSAPLV/Let)
André Lortie
(ENSA de Normandie/ACS)
Clément Orillard
(U-pec /Lab’Urba)
Frédéric Pousin
(ENSP de Versailles/LAREP)
Simon Texier
(Université de Picardie
Jules Verne)
LA POSTERITE ET LES EFFETS SUR LA VILLE
- La réception du thème du Grand Paris au sein de la classe politique
et de l’administration, ainsi que la promotion qui en a été faite dans
la presse professionnelle et auprès du grand public.
- La postérité à travers les documents administratifs et les décisions
d’aménagement du Département de la Seine.
Ce colloque de décembre 2013 s’inscrit dans un programme pluriannuel qui
vise à reconsidérer les plans et les études entreprises sur le Grand Paris de la
décennie qui précède la première Guerre mondiale jusqu’aux processus
actuels qui tentent de donner cohérence à l’aire métropolitaine. L’objectif de
ces rencontres est de réinterroger la construction du Grand Paris à travers
ses formes et structures et d’évaluer le rôle des études urbaines majeures
réalisées dans les champs géographique, sociologique et patrimonial
(architecture-paysage), l’histoire des outils et méthodes de planification et
de projet (cartographie particulièrement), l’histoire urbaine, son
épistémologie et leur prise en compte dans le discours des acteurs. Il s’agit
de mieux comprendre la permanence des dynamiques territoriales sur le
long terme et les glissements qui se sont opérés dans la représentation et les
attendus des projets.
Le colloque s’adresse à un large public, dépassant la sphère universitaire. Des
tables-rondes seront l’occasion de débats entre chercheurs et praticiens du
Grand Paris autour de « relectures » des travaux de la Commission
d’extension. Cette ouverture méthodologique vise donc des contributions où
l’actualité rencontre l’histoire urbaine du XX e siècle. Si cette première
rencontre aborde la période 1910-1920 comme une entité temporelle
correspondant à la première tentative de planification métropolitaine, elle
doit aussi permettre de définir des axes de recherche et des partenariats
pluriannuels sur l’histoire de la planification du Grand Paris dans son
rapport à la grande forme urbaine et ses structures spatiales.
Les propositions de communication en français ou en anglais (d’une durée de
20 minutes) sont à faire parvenir par courriel à l’adresse suivante :
[email protected]
Sous la forme d’un document Word d’une-demi page A4 maximum
(1 200 signes environ) accompagné d’un CV court (nom, coordonnées,
formation et diplômes, activité et organisme de rattachement, thèmes de
recherche et principales publications) au plus tard le 20 mai 2013.
L’acceptation des propositions sera confirmée au plus tard le 10 juin 2013.