Rapport d`activité 2013

Transcription

Rapport d`activité 2013
CHRS
L’OLIVIER - ARCADES
LE BILAN 2013
DANS CE NUMÉRO :
Les accompagnements en
2013
2
Les activités d’Arcades
4
Réflexions et constats
partagés
11
Les activités, les rencontres, les partages
14
Une Art thérapeute en
stage
18
L’équipe
Fabienne Simoncelli
Assistante sociale
Alexandra Jean
Educatrice spécialisée
référent Arcades
Luca MANZO
Éducateur
Le CHRS l’Olivier et le CHRS Arcades partagent les mêmes locaux et
collaborent étroitement depuis de nombreuses années.
Cette collaboration nous amène tout naturellement à présenter les actions des deux établissements sous la forme d’un seul rapport d’activité.
L’Olivier est un CHRS spécialisé dans l’accompagnement, avec ou sans
hébergement, de femmes majeures victimes de violences accompagnées
ou non d’enfants.
L’établissement propose 13 accompagnements avec la sous-location
d’un logement du type studio au type 3.
L’accompagnement est contractualisé et la durée de séjour adaptée à la
situation de chaque personne.
Le CHRS Arcades est spécialisé dans l’accueil et l’accompagnement de
personnes prostituées ou en danger de prostitution. L’établissement
participe également au dispositif Accueil Sécurisant, destiné à héberger
et soutenir des personnes victimes de la traite des êtres humains.
Arcades réalise des accompagnements avec et sans hébergement et
propose deux accompagnements avec la sous-location d’un logement sur
Valence.
Les deux services collaborent dans la mise en place :
•
•
•
de permanences, sans rendez-vous, du lundi au vendredi de 9h00 à
11h30, dans les locaux situés au 24, Rue Amblard à Valence,
d’une action ambulatoire sur les lieux de prostitution en Drôme,
d’actions collectives.
L’équipe est composée :
• d’un directeur et d’un chef de service, garants du cadre, chargés de
Charles OHANESSIAN
Entretien
Laurent CHAMPEL
Maintenance
coordonner les actions,
• de trois travailleurs sociaux, chargés d’accompagner les personnes
accueillies, dont un affecté spécifiquement aux actions d’Arcades,
Carole GUILLET
Chef de service
• d’une conseillère conjugale et familiale, réceptive aux difficultés liées
Fabrice GONDRE
Directeur
• d’un homme d’entretien et de maintenance dont le temps est partagé
aux couples, à la parentalité et/ou aux liens familiaux,
avec d’autres établissements du Diaconat Protestant.
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Les accompagnements en 2013
Les nouvelles situations prises en charge de 2013
En 2013, 24 situations ont été prises en charge ce
qui représentent 45 personnes dont 21 enfants.
Le nombre de prises en charge en 2013 est légèrement supérieur à celui de 2012 (24 au lieu de 22
ménages) pour deux raisons.
Parmi toutes ces prises en charge, 12 ménages ont
été nouvellement accueillies en 2013, (6 ménages
en 2012) ce qui représentent 24 personnes dont 12
enfants.
Le taux d’occupation est de 106%.
8973 nuitées d’hébergement ont été réalisées
en 2013 dont 5009 concernent les femmes.
Cela représente une moyenne de 24.5 personnes présentes en continue sur l’année dont
13.7 femmes. Nous rappelons que le CHRS
est financé à hauteur de 23 places réparties sur
15 logements.
11 ménages sont sorties au cours de l’année.
Com position des fam illes hébergées en 2013
Les femmes seules représentent 42%
des ménages hébergés en 2013 (10 ménages). Nous avons configuré spécialement notre parc de logement ces dernières années pour assurer un accueil
minimal de 30% de femmes
seules.
Ceci afin de nous permettre de répondre
aux besoins des centres
d’hébergement d’urgence qui accueillent uniquement des personnes isolées.
10
8
6
4
2
0
Femmes
seules
Femmes
avec 1
enfant
F. avec 2 F. avec 3
enfants enfants et
+
Nouvelles familles hébergées en 2013
Total des familles hébergées en 2013
Les enfants représentent 46% des
personnes que nous hébergeons.
C’est pourquoi, nous accordons une
place et une attention toute particulière aux enfants. La présence d’une
conseillère conjugale et familiale
nous permet de travailler spécifiquement les questions relatives à la parentalité, en lien avec l’équipe d’éducateurs. Cela nous a conduit par
exemple à adapter notre protocole
d’accueil et mettre en place des
groupes
de
parole
et
d’échange spécifiques à la parentalité.
Âge des personnes hébergées en 2013
2
6
9
9
12
7
- de 3 ans
de 3 à 17 ans
18 - 25 ans
26-35 ans
36-45 ans
46-55 ans
Les enfants de - 3 ans représentent 42% de la totalité des enfants présents cette année.
8 familles sur les 24 accompagnées sont composées d’au moins un enfant de –3ans.
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Les fins de prise en charge en 2013
Les fins de prises en charge ont concerné 11 ménages, ce qui représentent 21 personnes.
Le nombre de sorties en 2013 est équivalent à celui de 2012 (10 sorties).
La durée moyenne des prises en charge des personnes sorties en 2013 est de 444 jours, soit de 14.8
mois. (soit 30 jours de plus qu’en 2012).
Cette durée de séjour élevée est principalement due aux situations administratives des personnes.
En effet, le séjour de 3 des 11 ménages sorties ont été concernés par des démarches liées au séjour
en France des personnes. La moyenne de séjour de ces 3 ménages est de 674 jours.
Une famille (mère avec 3 enfants) dont le séjour a durée 737 jours présentait des difficultés d’ordre
familial extrêmement important : isolement de la mère, peu de maitrise de la langue, difficulté éducative avec les enfants, violence du mari.
Le plus long séjour a duré 915 jours contre 45 jours pour le plus court.
Situation des femmes hébergées entrées/sorties
en 2013
La plupart des femmes accueillies sont
en situation de logement précaire à
l’entrée en CHRS.
Notre objectif est, bien entendu, de
leur permettre d’accéder à un
logement autonome.
8 ménages ont accédé à un logement
autonome public.
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6
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A l'entrée
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4 des 5 ménages dont le séjour a été
supérieur à 500 jours ont accédé à un
logement public.
A la sortie
L’autonomie est étroitement liée à
l’autonomie financière. Si un certain
nombre de femmes sont sans ressources
à l’entrée du CHRS, l’une de nos
premières préoccupations est de leur
permettre d’en percevoir. Celles-ci sont
dans un premier temps surtout liées au
RSA.
Ressources des femmes hébergées
sorties en 2013
12
10
8
A l'entrée
6
Le
projet
professionnel
ne
peut
s’envisager qu’après une période de pose
suivant l’arrivée au CHRS.
La grande majorité des femmes accueillies
étant à l’entrée en CHRS peu
employables, le projet professionnel peut
revêtir différentes formes (formations, bilan
de compétences…) et se poursuivre après
le départ du CHRS.
A la sortie
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Les activités 2013 d’Arcades
Par Alexandra Jean
Le travail de rue
Les actions de terrain sont toujours une part importante du travail d’Arcades.
Les lieux sont restés inchangés à savoir le Nord Drôme, Valence et son agglomération.
Les chiffres ont peu changé par rapport à 2012. Cependant le nombre de nouvelles personnes
est toujours en évolution. Nous avons rencontré de nouvelles femmes venues du Nigéria pour
la majorité.
Il est difficile de savoir si ces personnes sont dans un réseau, il est important de créer un lien
de confiance avant tout.
La santé est un point très important de ces temps de maraude.
En effet, depuis un an, l’infirmière de l’équipe mobile santé précarité psychiatrie participe régulièrement à ces moments (une fois tout les deux mois). Sa présence permet aux femmes rencontrées d’aborder des sujets relatifs à la santé, les droits ouverts, des questions auxquelles
nous, travailleurs sociaux, ne pouvons pas toujours répondre.
En juillet 2013, une convention avec l’association AIDES de Lyon a été signée. L’objectif était
de mutualiser nos connaissances, pour Arcades, des personnes en situation de prostitution et
pour Aides, du public homosexuel et des lieux de drague. Les maraudes ont eu lieu une fois
par mois de 14h à 23h afin de rencontrer le plus de personnes possibles. Certaines femmes
sont présentes uniquement le soir. Il s’agissait de permettre aux personnes de bénéficier de
TROD (test rapide d’orientation diagnostique). La loi française autorise depuis novembre
2010 la réalisation de TROD directement par les associations de santé et de prévention
agréées. L’intérêt de ce nouveau dispositif est de proposer un dépistage par les acteurs de
terrain, qui sont au contact des populations à risques, sans passer par les dispositifs de dépistage classique.
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Le TROD permet en prenant une goutte de sang au bout du doigt d’obtenir un résultat en
quelques minutes. Le TROD est efficace à partir de trois mois après une prise de risque.
Il est accompagné d’entretiens pour évaluer avec la personne ses diverses prises de risques
afin de mettre en place des stratégies de réduction des risques sexuels.
En cas de test positif ou invalide, la personne est orientée vers nos partenaires, comme le
CDAG afin de faire un test de Contrôle. Nous proposons systématiquement aux personnes de
les accompagner.
L’association Aides possède un camion aménagé afin de réaliser ces tests de façon confidentielle et anonyme.
La proposition a été très bien accueillie par les personnes. Rares sont celles qui ont refusé.
La raison la plus courante était qu’elles font régulièrement des tests.
Ces deux partenariats plus axés sur la santé ont permis aux femmes de se rapprocher un
peu plus du service et d’instaurer une relation de confiance. Des accompagnements divers
ont pu avoir lieu à l’issu de ces temps.
La loi qui pénalise le client
Le 4 décembre 2013, l’Assemblée Nationale a adopté la proposition de loi « renforçant la
lutte contre le système prostitutionnel ».
Elle n’est à ce jour pas applicable. En juin 2014, elle sera étudiée au Sénat qui décidera
de l’adopter ou non.
Cette proposition fait suite à celle du 7 décembre 2011 visant à pénaliser les clients de la
prostitution et à renforcer la protection des victimes de la traite des êtres humains et du
proxénétisme.
Mais que dit cette loi ? Pour beaucoup elle se résume à la pénalisation du client mais pas
seulement.
Elle se décline en 5 chapitres.
Chapitre I : renforcement des moyens de lutte contre le proxénétisme
et la traite des être humains aux fins d’exploitation sexuelle.
Ce chapitre concerne les moyens d’enquête et de poursuite des auteurs de la traite des
êtres humains et de proxénétisme.
Chapitre II : Protection des victimes de la prostitution et création d’un
parcours de sortie de la prostitution.
Il a pour objet d’améliorer la protection et l’accompagnement global dont peuvent bénéficier
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les victimes de la traite des êtres humains et du proxénétisme et de la prostitution.
Différents articles et points constituent ce chapitre :
- Mise en place d’une instance chargée d’organiser et de coordonner l’action en faveur des
victimes ;
•
Droit à toutes victimes de bénéficier d’un système de protection et d’assistance ;
•
Création d’un fonds pour la prévention de la prostitution et l’accompagnement social et
professionnel des personnes prostituées ;
•
Remise totale ou partielle d’impôts directs, d’amende fiscale ou de frais de poursuite ;
•
Autorisation provisoire de séjour d’une durée de 6 mois permettant d’exercer une activité
professionnelle pour les personnes ayant cessé la prostitution et prise en charge par des
associations agrées ;
•
Octroie de l’allocation temporaire d’attente aux personnes dans les mêmes conditions
que pour l’autorisation de séjour ;
•
Délivrance d’un titre de séjour pour les victimes qui témoignent ou portent plainte pour
les infractions de traite ou de proxénétisme avec un renouvellement jusqu’à la fin de la
procédure ;
•
Intégration des personnes parmi celles pouvant bénéficier, dans des conditions sécurisantes de places en CHRS ;
•
Ouverture de droit à réparation intégrale des dommages subis du fait de cette infraction.
Chapitre III : Prévention des pratiques prostitutionnelles et du recours à
la prostitution
Il concerne l’action de prévention et d’information qui incombe aux pouvoirs publics pour réduire à l’avenir le recours à la prostitution, notamment par la prévention destinée aux élèves
de l’enseignement secondaire, plus particulièrement du lycée.
Chapitre IV : interdiction d’achat d’acte sexuel
Il instaure une interdiction d’achat sexuel en créant une contravention sanctionnant le recours
à la prostitution. Ces faits sont punis d’une amende de 1500€. La récidive est punie de
3000€.
Il est aussi prévu la création d’un stage de sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution, sur le modèle des stages de sensibilisation à la sécurité routière.
Chapitre V : dispositions finales
Ce dernier comporte diverses dispositions liées à l’entrée en vigueur et à l’application de la
loi.
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Actions de prévention
Les dangers des réseaux sociaux
Depuis quelques années, nous intervenons en établissement scolaire autour des violences faites aux adolescents et sur les agressions sexuelles avec l’outil « démo à la
clé », nouvelle version de Grain de sable autrefois utilisé.
Cette année, nous avons vu les classes de 6ème du collège Institut Notre Dame à Valence.
7 classes ont assisté à ces temps soit 223 élèves. Tout cela s’est déroulé sur 14
séances puisque nous voyons les jeunes en demi-classe.
Il s’agit toujours de moments d’échanges, de questionnement.
Cette année, il nous a été demandé d’intervenir toujours à l’IND sur le thème des dangers des réseaux sociaux auprès des classes de 4ème. Le responsable du niveau nous a
sollicités. Aucun outil n’existait à notre connaissance. Il a donc fallu le créer. De nombreuses recherches ont été effectuées pour pouvoir rendre un travail correct et compréhensible par les jeunes.
Ce temps s’est déroulé en septembre 2013 aux Chênes de Mamré à Montmeyran lors
d’une journée « cohésion » pour la rentrée des jeunes de 4ème. Sur une matinée, nous
avons effectué trois interventions d’une heure devant plus de 200 collégiens.
Les risques abordés étaient :
Consacrer trop de temps aux réseaux sociaux ;
Le vol d’informations ;
L’usurpation d’identité ;
Rencontrer des personnes mal intentionnées ;
Le harcèlement ;
Tout cela s’est déroulé de façon interactive. Chaque jeune était invité à s’exprimer et à
partager des expériences. Le but était aussi de leur apporter des solutions afin d’éviter
tout ces dangers.
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Les personnes hébergées dans le cadre d’AcSé
Le CHRS Arcades dispose de deux places d’hébergement dans des logements diffus
dans Valence.
Une place est destinée aux orientations dans le cadre du dispositif national d’accueil sécurisant. La seconde peut accueillir des personnes en danger ou en situation de prostitution
orientée s par d’autres services comme les CMS.
En 2013, les personnes accueillies avaient toutes été orientées par AcSé.
Depuis 2009, Madame O. était accueillie au CHRS. Après plusieurs années semées d’embuches notamment au niveau administratif, elle a pu accéder à un logement autonome auprès d’un bailleur public avec ses deux enfants.
En janvier 2013, nous avons accueilli Madame M. avec ses deux enfants.
Madame arrivait de Paris, ville qu’elle devait quitter pour pouvoir être en sécurité avec ses
enfants.
Madame est de nationalité française. Contrairement aux autres personnes que nous
avons accompagnées jusqu’à présent, elle n’a pas souhaité faire de démarches en justice
contre le réseau. La crainte d’être retrouvée, le souhait de tenter d’oublier, nombreuses
sont les raisons qui poussent les personnes à ne pas porter plainte. Ses démarches se
sont tournées vers la recherche de formation ou d’emploi puis la recherche de logement.
Cette dernière a abouti puisqu’en octobre 2013, elle quitté le CHRS pour s’installer avec
ses deux garçons dans une maison de rue via l’ADLS.
Enfin, en novembre 2013, nous avons accueillie une jeune femme originaire du Nigéria.
Elle a également été orientée dans le dispositif AcSé.
Melle O. vient de paris où elle se prostituait. C’est un autre service spécialisé qui a fait une
demande d’orientation.
Elle est actuellement en recours de demande d’asile. En arrivant en France, son dossier
de demande d’asile a été déposé par le réseau avec un faux récit ce qui lui a valu un refus
de l’OFPRA. A ce jour, nous devons écrire son véritable récit pour la CNDA. C’est un travail de longue haleine que nous pouvons réaliser grâce au service d’Asile.com.
Dès son arrivée, Melle s’est inscrite au foyer laïc de Valensolles pour apprendre le français. Elle participe aux activités proposées par l’olivier-Arcades.
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Les perspectives Arcades en 2014
Adapter nos pratiques avec le projet de loi :
Le projet de loi évoqué précédemment, suscite de nombreuses interrogations. En juin 2014,
le Sénat décidera de l’appliquer ou non.
Si l’on part sur l’hypothèse que la loi sera adoptée, nos actions de terrain devront s’adapter.
En effet, ce sujet est récurant dans le discours des personnes rencontrées. Celles-ci sont inquiètes de l’impact qu’elle pourrait avoir. Même si le racolage ne sera plus puni, le client lui
aura une amende de 1500€.
Pour les personnes rencontrées, le fait que le client soit pénalisé, va engendrer un déplacement vers des lieux plus discrets, où la police ne pourra pas forcément les voir. L’activité
prostitutionnelle pourrait également changer. Elle pourrait avoir lieu dans des appartements,
les annonces internet pourraient se multiplier. Et bien sûr, la crainte principale est qu’il n’y ait
plus de client.
Et notre action dans tout ça ? Il nous faudra être vigilant si la loi passe. Il sera important de
garder des liens avec les personnes afin de pouvoir les rencontrer même si elles changent
de lieux d’activité. Pourquoi ne pas faire un répertoire des numéros de téléphone que les
personnes voudront bien nous donner.
La relation de confiance sera d’autant plus importante à ce moment là.
Nous accompagnerons les personnes dans ce qu’elles auront décidé. Soit le souhait est
d’arrêter, et nous les aiderons dans des démarches de réinsertion ou de ré adaptation professionnelle, soit de continuer l’activité et elles pourront compter sur notre disponibilité en
cas de besoin.
Prostitution et nouvelles technologies :
En lien avec l’association ALC à Nice (Accueil sécurisant,…) et d’autres associations spécialisées, il est prévu de participer à la création d’un site dédié aux personnes se prostituant par
le biais d’annonces sur le net et/ou sur des sites d’escorting. L’objectif est de permettre aux
personnes prostituées d’avoir connaissance d’associations pouvant les accompagner dans
diverses démarches.
Un répertoire par ville des structures sera créé avec les informations utiles. Les associations
auront la possibilité de mettre en ligne des actualités les concernant ou autres articles.
Chaque structure aura dans un premiers temps une mission de recherche des numéros des
personnes en allant sur les sites d’escorte ou d’annonces gratuites. Une base de données
sera créée. Chaque service qui appelle pourra donner les coordonnées des associations en
fonction du lieu de résidence de la personne contactée.
Ce projet sera d’autant plus important si la proposition de loi est adoptée. Comme nous
l’avons expliqué ultérieurement, les annonces sur le net risquent de remplacer la prostitution
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de rue et il est nécessaire que les personnes puissent avoir connaissance des associations
spécialisées existantes.
Journées de travail autour de la prostitution :
Depuis quelques temps, nous nous sommes rendus comptes que les sujets autour de la
prostitution et de la traite des êtres humains étaient peu ou méconnus des partenaires.
Nous avons donc émis le souhait d’organiser en collaboration avec l’association ALC à Nice,
responsable du dispositif AcSé, des journées de travail sur ces thèmes.
Le but est de réunir des professionnels de différents horizons (travailleurs sociaux, avocats,
policiers, médecins…) autour de ces sujets.
Ces deux journées auront lieu en septembre 2014. La première serait autour de la prostitution en générale ouverte à tous. La deuxième journée serait réservée à l’identification des
victimes de la traite des êtres humains pour un groupe restreint (20 personnes).
Actions autour de la santé :
Le lien créé lors des actions de terrain a permis aux personnes de se sentir en confiance
pour aborder des sujets personnels autour de leur santé.
Nous nous sommes rendu compte que beaucoup de femmes n’ont aucun moyen de contraception. Ce constat a pu être fait après avoir accompagné certaines personnes vers une
IVG.
Ce sont des grossesses non désirées qui font suite à un préservatif qui craque mais aussi
une absence de contraception.
Nous souhaitons en 2014 axer notre travail sur cette sensibilisation. Même si cela peut paraître intrusif, nous souhaitons aborder avec chaque personne ce sujet.
Notre mission de prévention ne se fait pas qu’en donnant des préservatifs. Nous devons
également les informer sur les autres modes de contraception.
Ce sera également une façon de savoir si elles ont des droits ouverts au niveau de la sécurité sociale (soit régime classique, soit la CMU-C ou l’Aide Médicale d’Etat).
En fonction des réponses des personnes, nous pourrons leur proposer de les accompagner
dans cette démarche en remplissant les dossiers avec elles mais aussi en les accompagnants vers les professionnels de santé (espace santé jeune, centre de planification, médecine générale,…).
Pour mener à bien cette action, nous allons nous mettre en lien avec d’autres associations
spécialisées afin d’avoir des outils comme de la documentation si possible en différentes
langues pour une meilleure compréhension par toutes.
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Réflexions et constats partagés
Quand les femmes se mettent en mouvement...
Par Fabienne SIMONCELLI
Si le passage par l’Olivier peut permettre aux personnes de se
poser, se reposer, de déposer… il peut également être mis à profit pour entreprendre.
Hormis certaines femmes, fragilisées par leur état de santé ou dans une situation administrative ne les autorisant pas à travailler, bon nombre d’entre elles s’accordent, lors de leur
séjour au Chrs, à s’inscrire ou se réinscrire dans une vie socio-professionnelle.
Le premier pas pour les personnes de nationalité étrangère est de pouvoir accéder à l’apprentissage du français. Des cours, par groupes de niveaux, sont ainsi dispensés par des
maisons de quartier et permettent une meilleure pratique du français du quotidien, tout en
favorisant la rencontre avec d’autres habitants. Pour quelques femmes, cela a été un véritable déclencheur pour envisager d’autres étapes dans leur insertion.
Dans une visée plus professionnelle, diverses sessions de formation sont proposées, via
l’Ifra notamment, et sont davantage axées sur des remises à niveau plus larges, sur
l‘approfondissement de la langue française, sur la réflexion et la construction d’une orientation professionnelle.
Une majorité des femmes que nous accueillons ont intégré de tels dispositifs, et ont pu,
par la même, faire des stages dans divers domaines, les amenant à valider ou non leur
projet, voire de déboucher sur une autre formation ou sur un petit contrat.
Les secteurs vers lesquels elles souhaitent souvent se tourner concernent le commercevente, l’aide à la personne et la petite enfance. Certaines tentent d’ailleurs l’accès à des
formations qualifiantes d’auxiliaire de vie ou encore d’aide-soignante.
Enfin, la piste d’un contrat aidé peut être un levier intéressant pour reprendre une activité,
avec un rythme adapté à ses difficultés du moment.
Notre travail à l’Olivier s’inscrit pleinement dans l’accompagnement de ces projets, tant
par la mise en lien avec les partenaires ad hoc, chaque fois que nécessaire (Pole emploi,
Missions locales Rsa ou jeunes, Service insertion pro du CIDFF, PLIE…), que par les accompagnements physiques sur des RDV, ou encore par le soutien moral apporté (autour
de la confiance en soi, en ses capacités).
C’est aussi les accompagner pour la mise en place de moyen de garde pour leurs jeunes
enfants, frein important à leur insertion professionnelle, et leur montrer que cela est possible.
Cette mobilisation des femmes sur le plan professionnel a de réels effets sur leur mise en
mouvement.
Sur le plan intellectuel et moral, ce sont des temps propices pour se recentrer sur ellesmêmes, (re)prendre confiance dans leurs compétences propres, pour ouvrir leur esprit et
leur capacité de jugement sur leur environnement…
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Socialement, c’est l’opportunité de ne pas rester en circuit fermé, de se remettre en lien
avec les autres, c’est quelque part se retrouver dans une forme de normalité après avoir
vécu des évènements parfois extrêmes.
Enfin, en terme financier, c’est la possibilité de ne plus être dépendante des prestations sociales ou versement compliqué de pension alimentaire, c’est la capacité de s’assumer autrement.
Ne pas y retourner, avancer,
reprendre confiance en soi !
Par Luca MANZO
Lors de l’année 2013 nous avons
constaté au CHRS l’Olivier qu’un certain nombre de femmes accueilles ne sont pas retournées auprès de l’auteur des violences lors de l’accompagnement ni aux termes de celui-ci.
Elles ont connu la violence sous toutes ses formes : psychologiques, physiques, sociales,
économiques, ainsi qu’une dévalorisation permanente.
Comme souvent, ces femmes sont nourries d’un fort sentiment de culpabilité, de honte et
de regrets. Avant de pouvoir quitter l’auteur des violences elles font de nombreux aller retour car elles se sentent coupables, responsables….
L’Olivier leur permet de se retrouver dans un environnement protecteur, bienveillant et
leur laisse le temps de réfléchir à leur futur, elles ne sont pas isolées face à ses sentiments contradictoires : « il m’aime », « c’est le père de mes enfants », « je l’ai bien cherché »….
Dans les attitudes des femmes accompagnées par l’Olivier lors de l’année 2013, nous
avons remarqué une approche et une curiosité différentes vis à vis des propositions de la
structure.
Ces femmes ont davantage accepté, d’une part, les orientations auprès de notre partenariat : psychologue, assistante sociale des CMS, avocats, justice…
D’autre part elles ont saisi certains outils de l’accompagnement éducatif proposés par
CHRS l’Olivier :
-L’Heure des Mamans pour y travailler la parentalité,
-La Vie en Rose pour écrire ses souffrances mais aussi des joies futures.
-Un atelier d’art thérapie pour un travail sur soi par le biais de l’art.
-Des temps de sorties, pour des activités culturelles ou pour prendre soin de soi et de son
corps.
-Des moments conviviaux lors de repas au sein de la structure pour des instants de partage et de simple bien être.
-Les entretiens individuels.
-La réinsertion professionnelle
Ces outils ont créé une sensibilité et une curiosité nécessaires aux femmes pour essayer
de s’éloigner de la culpabilité, des non-dits et de la dévalorisation accumulés lors des an-
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nées de violences conjugales.
Les femmes évoquent la structure comme un lieu rassurant, non seulement par le biais de
l’hébergement, mais aussi par la mise en place des outils ci-dessus cités.
Elles soulignent aussi l’importance de la confiance, les temps d’écoute, les échanges apaisant dans les moments de doutes sans aucun jugement, elle peuvent échanger, s’apercevoir qu’elles ne sont pas les seules a avoir subi.
Nous avons constaté que les activités proposées par le CHRS avaient même un impact sur
les entretiens individuels, car elles aident à rompre l’isolement, à créer du lien et à se connaître autrement qu’ autour d’un bureau administratif…
Participer à une activité, surtout pour des femmes n’ayant connu que des années de soumission, de dévalorisation et de manipulations demande beaucoup de courage.
Le groupe, les activités, la découverte sont des outils importants car ils alimentent le plaisir, la réflexion et l’envie.
Elles ont donc réalisé que vivre seules, ou seules avec leurs enfants est possible.
Elles ont dit NON aux violences, en retrouvant le sourire, le plaisir d’être elle-même.
Ces femmes ont acquis un outil indispensable : se faire confiance.
Quand le CHRS ouvre ses portes…
Par Fabienne SIMONCELLI
Si depuis plusieurs années maintenant, le Chrs n’héberge plus les familles en direct (orientation faite
sur décision de la commission du Siao), il souhaite rester, en parallèle, un lieu ouvert sur l’extérieur qui
puisse s’adresser à toutes les femmes, avec ou sans enfants, en situation de détresse et/ou victimes
de violences.
L’accueil téléphonique sur la structure se fait tous les jours de la semaine (horaires de bureau). Les
appels sont réguliers et émanent à la fois, des partenaires du réseau médico-social drômois ou
d’autres départements, et des personnes elles-mêmes (voire de leurs familles ou amis proches).
L’accueil physique, lui, est balisé sur les matinées du lundi au vendredi (9-12h). Il a vocation à offrir, à
toute personne « qui passe la porte », orientée ou non par un partenaire (assistants sociaux de secteur, d’accueil de jour pour personnes sans domicile, de centres d’hébergements, du Siao…) :
un espace, au sein des locaux du Chrs (avec 2 salles dont une prévue pour les enfants, et un accès à
un ordinateur, une terrasse et un jardin), qui se veut convivial, autour d’un café, avec sur certains
temps de la semaine la possibilité de participer à des activités collectives (groupe de parole sur la parentalité, atelier théâtre, petit déjeuner, atelier de bien-être…) et de rencontrer d’autres femmes
un temps, pour se poser, se ressourcer, parler, être écoutée, tenter de prendre du recul et réfléchir à
sa situation avec le regard bienveillant d’un tiers
un appui, lors d’une situation de crise ou d’urgence, ou une parenthèse dans sa vie, avec la possibilité
de venir une fois, de laisser passer du temps, de revenir ou pas, de faire le point avec un travailleur
social, d’être reconnue dans son vécu, d’être informée sur ses droits, orientée vers des partenaires,…
En 2013, nous avons été confrontés à des situations variées :
Jeunes filles en rupture familiale, femmes encore au domicile conjugal et vivant des violences, personnes à la rue, familles hébergées en structures d’urgence. Pour 6 personnes, notre suivi a débouché
sur un contrat d’accompagnement sans hébergement de quelques mois.
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Les activités, les rencontres, les partages..
Au théâtre ce soir...
Par Sarah Stagiaire ES
« Faites un rond avec la main droite en même
temps qu’une croix avec la main gauche, pas
si simple ! »
Voici une métaphore de l’Amour : deux entités libres qu’il faut parvenir à associer et à conserver, ensemble, sans que l’une ne prenne le dessus sur l’autre.
C’est à ce sujet que le vendredi 22 novembre 2013, sept femmes étaient au rendez-vous
pour se rendre à une soirée théâtre-forum, au théâtre de la Presle à Romans-sur-Isère.
Nous avons assisté à une représentation de la compagnie les Fées Rosses de Grenoble,
« Hors de ses bras », interprétant l’histoire d’amour entre Carmen et Marc,
au cours de laquelle la violence s’installe doucement au fil du temps.
Le concept de théâtre forum est un outil intéressant qui amène [1] ,
« à sortir le spectateur de son rôle passif pour le transformer en acteur tant sur la scène
que dans la vie. » « La seule personne que l'on peut changer, c'est soi-même : son regard
sur soi, sur les autres et sur le monde, et son attitude dans la situation. ».
Le « spect’acteur » peut, s’il le souhaite, devenir acteur en remplaçant un personnage ou
en en créant un nouveau.
C’est à la personne de trouver ses propres solutions pour donner un autre sens à l’histoire.
Cela permet de déclencher une réflexion sur ses ressources et ses capacités et de s’y confronter, plutôt que de se centrer sur ses difficultés.
L’ensemble des femmes se sont impliquées, autant verbalement que physiquement,
en faisant part de remarques, suggestions, propositions de changement, ce qui a donné un
moment très riche et touchant, dans un climat de confiance, de respect et de partage,
le tout dans un tourbillon d’émotions.
Un groupe de parole a été organisé trois semaines suivant la représentation, afin que les
femmes prennent le recul nécessaire pour pouvoir s’exprimer sur ce qu’il s’est passé pour
elles ce soir là.
Durant ce temps, elles ont pu faire part du lien qu’elles faisaient entre le théâtre-forum et
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leur vie personnelle, de ce qui leur à fait écho, de ce qu’elles ont ressenti et pensé de cette
manière d’aborder des thèmes importants tel que celui de la violence conjugale.
[1] «
Le monde change… et nous ? Clés et enjeux du développement relationnel »,
Véronique GUERIN et Jacques FERBER, P228– 230
La vie en rose
Par Luca MANZO
La Vie en Rose est un atelier d’écriture et de théâtre d’impro’
Lors de l’année 2013 l’atelier a vécu un évènement inédit, avec la
participation conjointe de personnes de l’Olivier et du service des
ACT O. Arnaud.
Ce fut en effet un atelier très riche car plusieurs personnes (environ 18….) des ACT et/ou
de l’Olivier ont adhéré à La Vie en Rose.
Lors de l’atelier il y a eu des moments assez intense et harmonieux car pour la première fois
il y a eu la participation de femmes et d’hommes ensemble.
L’atelier est devenu donc un lieu d’échanges, de connaissances et de savoir entre les participants.
Puis le groupe à exprimé le souhait de quitter la ‘plume’ pour des saynètes d’impro’ sur leur
quotidien.
Femmes et hommes des deux services ont fait naître des moments émouvants et pertinents.
Les saynètes ont permis à chacun d’évoquer ses souffrances mais aussi d’oser exprimer
ses idées et envies.
La Vie en Rose, a suscité et cultiv2 auprès des participants assidus ou pas, l’essentiel ; le
rêve…
Le souhait des participants est de faire un petit (selon leur modestie) un grand, selon mon
avis, spectacle de saynètes lors de l’année 2014.
Mots et phrases de la Vie en Rose
Solitude ; être seul sans mes problèmes ça serai bien
VIH : guérison possible, espoir, ennemi, courage...
Politicien : pouvoir, espoir, voyous, lois…
Médecins : riches, snob, indéchiffrables, absents…
Préfecture : hammam sans douche, apartheid, loteries…
Couples : négociations, avocats, double factures, bisous…
Oser : dire, faire, dormir, plaire, partir , rire, jouer
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Sortir, s’évader, découvrir, s’amuser,…
Par Alexandra JEAN
Le CHRS l’Olivier-Arcades propose aux personnes accueillies des sorties, des temps où l’on
oublie les soucis du quotidien.
L’équipe élabore à des activités accessibles à toutes, femmes seules ou avec enfants. il nous
paraissait donc important d’organiser des sorties pour les mamans avec leurs enfants mais
aussi des temps où l’on se retrouve entre femmes.
Voici un rapide tour des activités proposées en 2013 :
Une sortie neige sans neige
En février, c’est l’époque du ski. Beaucoup de personnes n’ont jamais eu l’occasion de se
rendre en station ou tout simplement de voir la neige. Nous avions donc proposé de nous
rendre au grand Echaillon afin de passer une journée à faire de la luge, bonhomme de
neige,… Mais la météo, ne nous a pas permis de nous y rendre. La neige était tombée en
abondance et les routes non déneigées ne nous ont pas permis d’aller au bout.
La sortie neige s’est donc transformée en ballade au parc de Lorient. Malgré la déception de
ne pas faire une bataille de boule de neige les mamans présentes avec leurs enfants ont
passé un agréable moment dans les bois et ont même pu profiPlaisir du palais
ter des équipements du parcours santé.
Plaisir du partage
Plaisir de la détente
Savanna et Cie
Plaisir de l’échange
Plaisir de prendre soin de soi
Au mois de mars, le beau temps n’est pas toujours au rendez vous.
Plaisir de faire connaissance
Plaisir de se retrouver
Plaisir de s’évader
Plaisir de découvrir de
nouveaux lieux
Plaisir de vivre de nouvelles
sensations ou émotions
Plaisir de créer
Plaisir d’offrir
Plaisir d’oublier le temps qui
passe
Plaisir du rire
Nous avons donc proposé une sortie au parc d’attraction Savanna et Cie à Portes les Valence. Afin de permettre au plus
grand nombre de venir, nous avons utilisé le bus pour nous y
rendre.
Il s’agit d’un espace de jeu intérieur pour les enfants. Tout ce
petit monde s’est amusé lors de cet après midi. Les mamans
sont même retombées en enfance en faisant du toboggan ou
du trampoline avec les bambins. Et les enfants ont pu nous
montrer leurs talents de danseurs dans un espace discothèque.
Chacun est reparti soit bien fatigué pour les plus jeunes (les
poussettes sont appréciées pour faire une sieste), soit la tête
bien pleine de tous les cris des enfants.
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Une après midi pour les enfants
Elever seule ses enfants, ne permet pas toujours aux femmes de prendre du temps pour
elle. L’équipe du CHRS a proposé une après midi réservée aux enfants.
Au programme était prévu des jeux, un gouter et surtout des barbes à papa ! On peut se
demander qui entre les enfants et les mamans ont le plus apprécié de ce moment. Pour
certaine il n’était pas évident de laisser leur petit. Mais elles ont pus avoir une après midi
pour elle, et ont pu en profiter.
Pic nique géant
Mercredi 5 juin 2013, le soleil brille, l’été arrive bientôt et c’est une belle journée pour un
pic nique au parc de Lorient.
Une véritable expédition commence ! Deux grands véhicules sont réservés à cette occasion, il faut mettre en place les sièges auto et les rehausseurs, penser aux jeux mais aussi au repas !
C’est bon, tout le monde est prêt, nous pouvons partir.
C’est sous un arbre entre soleil et ombre, que nous décidons de nous installer. Chacun a
apporté son pic nique, mais on partage aussi un petit apéro avant de manger. C’est l’occasion pour beaucoup de découvrir ce lieu, non loin de Valence.
Pour la digestion, certains s’amusent lors d’une partie de pétanque, d’autres jouent au
badminton ou encore font une sieste au soleil. Des grands jeux sont proposés puis une
ballade autour du parc où l’on a même pu tremper les pieds dans le ruisseau.
Ce fut un bon moment de détente mais toutes les bonnes choses sont une fin, il faut tout
ranger et rentrer.
L’été à l’Olivier
Deux temps ont été proposés cet été.
Tout d’abord une sortie au cinéma qui a remplacé celle prévue à la truite du père Eugène
pour cause de pluie.
Les mamans ont pu laisser leurs enfants à l’Olivier et ont bien rit devant une comédie :
« Joséphine ».
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Une Art thérapeute en stage...
Atelier animé par Emilie G., stagiaire Art thérapeute de Octobre 2013 à Mai 2014.
L'art thérapie est une méthode de soin et d'accompagnement.
Elle nous invite à réveiller notre créativité personnelle afin de la mettre au service du Sujet
qui sommeille en nous, au service de notre identité profonde qui s'est peut-être mise en veille
au fil du temps et du contexte social et culturel rencontré.
Elle s'adresse autant à des personnes ayant des incapacités physiques, qu'à des personnes
en difficultés émotionnelles ou psychologiques qui ont besoin d'un environnement stable et
sécurisé.
Les ateliers amènent les femmes accompagnées, à se considérer comme actrices de leur
propre mise en mouvement, à être encouragées, à être stimulées, à être témoin de leur
avancement, à découvrir différents moyens d'expression comme l'écriture, le collage, le dessin, la peinture, la photographie, la conscience corporelle....
Le 27/09/2013:"Du bonheur dans votre assiette" 10h du matin
La consigne :
"Vous identifiez un bonheur qui vous est arrivé depuis le réveil de ce matin et vous le représentez à l‘aide des fruits mis à votre disposition sur la table, puis vous le prenez en photo et vous lui donnez un titre."
Cet exercice demande de se poser, d'identifier un moment heureux depuis le réveil,
de le concrétiser, de l'immortaliser par une photo et de le baptiser; autant d'actes
symboliques qui amènent vers plus d'ancrage dans le présent.
Une femme trouve assez facilement un moment de bonheur :
"Une belle journée ensoleillée".
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Décembre 2013, 3 séances : "Il était une fois l'Ecoute et la Parole"
Dans le cadre de la Journée Internationale pour l'éradiction des violences faites aux femmes,
L'atelier commence par la visite de l'exposition de Claudie Lenzi qui témoigne "des difficultés
rencontrées dans l'écoute et la parole chez les femmes de chair et de texte“.
Cette visite a pour but de stimuler l'imaginaire des femmes.
Ensuite, nous faisons un Brainstorming de tous les mots et expression liés à l'écoute et la parole :
Cet échange permet de créer la matière première de notre atelier: les mots.
Il permet aussi d'ouvrir "les antennes" vers d'autres point de vue.
Chaque femme réalise un collage format A4 pour illustrer leur vision de l'écoute et de la parole: elles peuvent choisir librement des images et des mots parmi la liste commune.
Chacune intègre sa symbolique personnelle dans le choix des images et
des mots;
pour un même objet, chaque Sujet y
verra un sens différent, selon son
histoire de vie.